Berlin récompense le singulier Richard Linklater

Posté par vincy, le 12 février 2013

En pleines festivités, la Berlinale 2013 a remis hier soir une Berlinale Camera surprise à Richard Linklater. Le réalisateur américain rejoint ainsi Isabella Rossellini et Rosa von Praunheim dans le palmarès de ce 63e Festival de Berlin.

La Berlinale Camera récompense des personnalités du cinéma ou des institutions auxquelles le Festival se sent particulièrement redevable en exprimant ses remerciements.

Richard Linklater avait reçu l'Ours d'argent pour Before Sunrise en 1995 ; la suite, Before Sunset, avait également été présentée à Berlin en 2004. Il revient cette année, hors compétition, avec un troisième volet, Before Midnight, qui a enchanté les festivaliers par son rythme effréné et ses dialogues à la fois justes et pleins d'humour. Le cinéaste a reçu son prix en marge de la projection officielle. Cette trilogie, qui a la particularité d'avoir été écrite par le réalisateur et ses deux comédiens principaux, Ethan Hawke et Julie Delpy, suit l'histoire d'amour tumultueuse d'une Française et d'un Américain sur une période de presque vingt ans.

Linklater, texan de 53 ans refusant de migrer à Hollywood, est incontestablement l'un des réalisateurs les plus intrigants du cinéma américain de ces trente dernières années. Par des scénarios singuliers et une mise en scène variant selon les sujets, il a séduit public et critique avec des films comme le culte Dazed and Confused (1993), le film animé Waking Life (2001), le déjanté Rock Academy (2003), le fabuleux et inégal Fast Food Nation (2006, sélectionné en compétition à Cannes) ou encore l'expérimental film animé A Scanner Darkly (2006). D'autres films, en revanche, ont manqué leur cible et n'ont pas convaincus (Me and Orson Welles, The Newton Boys, Tape...).

Son récent Bernie (2012), avec Jack Black, Shirley MacLaine et Matthew McConaughey, a été un joli succès surprise dans la catégorie art et essai aux USA, recevant quelques prix fin 2012 ; il a, notamment, été sélectionné parmi les 10 films de l'année du National Board of Review.

Il vient également de produire et réaliser la série TV Up to Speed. Et prépare actuellement Boyhood, avec Patricia Arquette et Ethan Hawke.

Les frères Larrieu commencent le tournage de leur nouveau film

Posté par vincy, le 12 février 2013

Ce 12 février, à Megève, les frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu commencent le tournage de Amour crime parfait, adaptation du thriller romantique de Philippe Djian, Incidences. Le tournage se déroulera dans la région et en Suisse jusqu'à début avril. Il s'agit de leur premier film depuis Les derniers jours du monde, en 2009, présenté en avant-première mondiale au Festival international du film de Locarno.

On retrouve au casting Mathieu Amalric, Sara Forestier, Maïwenn, Denis Podalydès et Karin Viard. Fim noir et comédie sont au programme.

Dans le film, Marc est professeur de littérature à l’université de Lausanne. Il a la réputation de collectionner les aventures avec ses étudiantes. Mais sa dernière conquête disparaît... Le professeur rencontre alors Anna, la mère de la jeune fille, qui fait son enquête pour en savoir davantage sur cette disparition. Marc est immédiatement séduit par la femme.

Ce sera la quatrième adaptation d'un livre de Philippe Djian au cinéma après Bleu comme l'enfer (Yves Boisset, 1986), 37°2 le matin (Jean-Jacques Beineix, 1986) et le récent Impardonnables (André Téchiné, 2011). Incidences est paru en 2010. Joli succès en librairie, le roman

Berlin 2013 : le cinéma taïwanais bien représenté, en attendant les lauréats de la Taipei factory à Cannes

Posté par MpM, le 11 février 2013

La fête battait son plein dimanche soir lors de la traditionnelle Taïwan party de Berlin (en présence de plusieurs stars dont le réalisateur Arvin Chen, voir notre photo), et tous les professionnels taïwanais présents avaient l'air content. Il faut dire qu'il y a de quoi. La Taipei Film Commission, créée en 2008, promeut le cinéma taïwanais à travers le monde, mais soutient également les productions internationales soucieuses de tourner à Taïwan ainsi que les coproductions locales. Résultat, en moins de quatre ans, la commission a aidé 645 films tournés à Taipei, dont 70 en partie financés par des fonds étrangers.

Avec une politique aussi incitative, il n'est guère étonnant de retrouver le cinéma taïwanais dans les plus grands festivals internationaux. Cette année, quatre films taïwanais sont ainsi présents dans la sélection berlinoise : Cutaways of Jiang Chun Gen - Forward and Back Again de James T. Hong (court métrage présenté dans la section Forum expanded) ; Together de Hsu Chao-jen (Forum) ; Touch of the light de Chang Jung-Chi (Generation 14plus) et Will you still love me tomorrow d'Arvin Chen (Panorama special).

Et ce n'est pas fini. Il y a peu, la Commisison annonçait la création d'une "Taipei Factory" permettant à de jeunes cinéastes taïwanais et internationaux de travailler ensemble. Cette résidence, qui se tient à Taïwan du 25 février au 15 mars, réunit quatre binômes de réalisateurs invités à écrire, tourner et finaliser un court métrage de 15 min. Ils auront également l'occasion de rencontrer des représentants de l’industrie cinématographique du monde entier (producteurs, distributeurs, représentants de festival…) susceptibles de les aider dans le développement de leurs projets de longs-métrages.

L'actrice et cinéaste français Joanna Preiss (Sibérie) fait partie des participants au programme. Elle travaillera en tandem avec le Taïwanais Midi Zhao. Les autres duos sont Chang Jung-Chi (Taïwan) et Alireza Khatami (Iran) ; Shen Ko-Shang (Taïwan) et Luis Cifuentes (Chili) ; Singing Chen (Taïwan) et Jero Yun (Corée du Sud).

La première projection mondiale des films ainsi réalisés aura lieu le 16 mai prochain à Cannes. En effet, la Quinzaine des Réalisateurs s'est associée à cette première édition de la "Taipei Factory" et invite les 8 réalisateurs à venir rencontrer public et professionnels présents pendant le Festival. Une initiative passionnante qu'il sera donc facile de suivre de près, et qui pourrait bien faire des émules parmi les pays les plus cinéphiles de la planète.

Joseph Gordon-Levitt enlève les scènes pornos de son film

Posté par vincy, le 11 février 2013

C'est la rançon du succès. Don Jon's Addiction, premier film réalisé par l'acteur Joseph Gordon-Levitt, va faire l'objet de coupes afin de pouvoir être distribué aux USA. Une censure qui a le consentement du réalisateur, sans doute très sensible aux bonnes critiques reçues par son film à Berlin, où il est sélectionné dans Panorama.

Une censure dictée également par un impératif économique : Relativity a acheté les droits pour distribuer le film aux USA en signant un chèque de 4 millions de $ lors du dernier festival de Sundance (avec une garantie de 25 millions de $ en dépenses marketing). Il faut pouvoir rentabiliser l'investissement.

Gordon-Levitt explique que "cela n'affectera pas le film". Pour ne pas être classé parmi les films pornographiques, il devra en effet retirer des scènes explicitement sexuelles. Lors de sa conférence de presse berlinoise, l'acteur avoue qu'il s'attendait à ça.

Dans son film, JGL incarne un mélange de Lothaire (Don Quichotte) et de Don Juan (d'où Don Jon) des temps modernes, complètement addict à la pornographie et la masturbation.

Le film réunit Scarlett Johansson en Jessica Rabbit plus vraie que nature, Julianne Moore et Tony Danza (Madame est servie). Joseph Gordon-Levitt relativise la portée des images X dans son film (dans ce cas pourquoi les avoir tournées?) en justifiant que c'est la répétition des actes qui est essentielle à la compréhension psychologique du personnage. Pour lui, son film est avant une comédie romantique dans une société où notre culture, obsédée par les objets et les images, réduit notre capacité à pouvoir vivre une intimité entre humains.

On peut cependant espérer que le film sera visible en Europe dans sa version intégrale. Les codes de censure ne sont pas identiques et le sexe n'est pas aussi tabou qu'aux USA. Dans le même genre, Lars Von Trier a déjà anticipé le problème avec Nymphomaniac, en proposant deux versions de son film : l'une avec des scènes X et l'autre purgée de séquences pornos.

Berlin 2013 : un film en sélection cartonne déjà (légalement) sur youtube

Posté par MpM, le 11 février 2013

Présenté dans la section Panorama, le documentaire TPB QFK: the pirate bay away from keyboard du Suédois Simon Klose (sur les fondateurs de The Pirate Bay) est disponible gratuitement et légalement sur youtube depuis sa présentation berlinoise le 8 février dernier. Le cinéaste (cité par Screen international) assure que plus de 200 000 personnes ont regardé le film durant les premières 20 heures. Trois jours plus tard, le nombre frise les 900 000, à quelques encablures seulement de l'objectif (désormais parfaitement réaliste) d'un million en une semaine.

D'autant que d'après Klose, il s'agit là simplement du nombre de fois où la vidéo a été vue sur youtube, sans tenir compte des échanges sur les réseaux de partage de fichiers, difficilement calculables. Ce n'est pas la première fois qu'un film est mis légalement à disposition sur internet avant sa commercialisation en salles (voir notamment notre news du 31 octobre), mais il s'agit de la première opération d'une telle envergure, intervenant aussi amont dans la chronologie traditionnelle de diffusion des films. Une opération pas totalement neutre puisque le cinéaste a déclaré avoir déjà reçu 30 000 dollars de donation de la part des internautes.

Bien sûr, le procédé pose un certain nombre de questions, et notamment la possibilité pour le film de connaître une carrière en salles après avoir été ainsi mis à la disposition de tout un chacun sur le web. Il pourrait même singulièrement remettre en cause le circuit traditionnel de distribution (à l'image de certains films qui sortent directement en dvd, on peut imaginer une diffusion directement sur internet) et offrir un canal supplémentaire à certaines oeuvres fragiles ou militantes. Indéniablement, le sujet risque de revenir régulièrement dans les mois à venir, tant internet change la donne en matière de diffusion et de distribution des oeuvres. C'est sûr, des systèmes restent à imaginer et tester. Car quel réalisateur ne rêverait pas d'attirer un million de spectateurs en seulement quelques jours ?

En attendant, pour ce qui est de la qualité intrinsèque de TPB AFK, puisque c'est possible, et recommandé par l'auteur, le mieux est encore de se faire sa propre idée :

Vesoul 2013 : Rencontre avec Kamila Andini

Posté par kristofy, le 11 février 2013

Vesoul 2013Le 19e Festival International des Cinémas d'Asie de Vesoul propose un Regard sur le cinéma indonésien composé de 22 films, du classique Après le couvre-feu de Usmar Ismail datant de 1954 à la première de The Blindfold, le dernier film de Garin Nugroho, le président du jury.

« Le cinéma indonésien est en pleine renaissance et fait preuve d'une grande effervescence créative » a ainsi expliqué Jean-Marc Thérouanne, délégué général du FICA de Vesoul. Des premiers films de jeunes cinéastes qui feront le cinéma indonésien de demain sont d'ailleurs présentés durant la semaine.

La jeune réalisatrice Kamila Andini est l'un de ces nouveaux talents à suivre en Indonésie. Son premier film The mirror never lies s’intéresse aux ‘gitans de  la mer’, la tribu Bajo dans le petit archipel de Wakatobi; dont le mode de vie est d’ailleurs méconnu de la plupart des Indonésiens. Il s’agit de nomades qui font de la mer leur maison, et qui ont construit au milieu de la mer des huttes sur pilotis au-dessus de l’eau. Cette communauté s’étend d’ailleurs jusqu’en Malaisie et aussi aux Philippines (là où d’ailleurs Brillante Mendoza a filmé son dernier film Thy Womb).

The mirror never lies suit une fillette d’une douzaine d’année qui voudrait voir dans un petit mirroir un reflet de son père, signe qu’il n’est pas mort après avoir disparu en mer. En parallèle, son meilleur ami voudrait lui dire qu’il est amoureux d’elle en utilisant la chanson d’un copain, sa mère dissimule ses émotions avec de la poudre blanche sur le visage, et un étranger en provenance de Jakarta arrive chez eux et dans leurs vies…

Rencontre avec la réalisatrice Kamila Andini.

Ecran Noir : La production de votre film The mirror never lies a duré 3 ans avant son tournage, quelles en ont été les étapes ?

Kamila Andini : En tant que cinéaste indépendante qui faisait son premier long métrage, le premier objectif était de trouver le financement, ce qui est difficile quand c’est un premier film, ça a pris beaucoup de temps. La deuxième chose concernait le lieu de tournage du village en mer qui est en fait plutôt éloigné de l’Indonésie. Pour mes recherches et la préparation j’ai fait plusieurs voyages aller-retour entre là-bas et le pays. A un moment où on était prêt à commencer le tournage il y a eu des complications de la météo, il nous fallait un beau temps calme et ensoleillé et il y a eu des tempêtes et plusieurs ouragans. La météo a ainsi été une cause de report du tournage à l’année d’après. Or, les enfants initialement choisis avaient changé et mué, on a dû recaster des enfants deux semaines avant de tourner.

EN : Comment la tribu Bajo qui vit en pleine mer a réagi en voyant arriver une équipe de cinéma ?

KA : Mes différents voyages chez eux ont justement permis une connexion de confiance avec eux avant le tournage, j’avais une petite caméra pour filmer des choses et le leur montrer ensuite, ils savaient ce que je faisais et que je voulais réaliser un film avec eux. La deuxième année ils attendaient que le tournage commence, ils étaient très content d’en faire partie, ce sont ceux qui y vivent qui sont mes acteurs. Le bouclage du financement tardait et eux me demandaient quand les gens de Jarkarta viendraient filmer. Notre équipe était composée de 25 personnes venant de Jakarta et les autres personnes de l’équipe étaient des pêcheurs. Plusieurs scènes du film sont devenues meilleures que ce que j’avais imaginé grâce à la participation des Bajo. Pour un endroit où j’avais besoin d’un bateau, il y en avait une cinquantaine qui arrivaient pour participer, du coup j’ai une longue file de bateaux à l’image et c’est magnifique. Pour moi le film c’est moins mon travail que notre travail collectif avec eux

EN : Ces enfant de l’île s’imaginent quitter la mer pour un jour aller dans les villes du continent, tandis que la plupart des gens en Indonésie ignorent tout de la façon de vivre de ces gens sur la mer, et pourtant certaines personnes comme vous rêvent d’aller là-bas…

KA : Oui, chaque endroit est en quelque sorte une oasis pour les gens d’un autre endroit, tout le monde s’imagine un ailleurs plus agréable. La perception de ce qui est mieux est différente pour chacun. Le plus grand problème des enfants de la mer est qu’ils n’ont vraiment pas beaucoup d’options pour ce qui est de quoi faire quand ils grandiront, c’est soit pêcheur ou soit enseignant pour d’autres enfants. C’est pour ça que les jeunes veulent aller dans une ville ou même dans un autre pays, ils souhaitent quelque chose de nouveau à vivre. Pour moi, en tant que femme qui vit dans une ville très urbaine, quand j’arrive chez eux je me dit que le bien-être est là-bas. Eux, ils n’ont pas vraiment besoin d’argent pour vivre, la nourriture est vraiment sous leur pied avec les poissons. Dans une ville on est dépendant de beaucoup de choses pour vivre, eux n’ont pas ce genre de besoin ce qui les rend peut-être plus libre, ils ont une sorte d’indépendance que j’aime, et particulièrement la relation qu'ils ont avec la nature.

EN : Pour votre second film The Seen and Unseen vous avez le soutien de la Résidence Cinéfondation du Festival de Cannes, ça se passe comment ?

KA : Il y a une centaines de postulants et ils choissent moins d’une dizaine de projets pour ensuite retenir six cinéastes qu’ils vont aider avec un séjour à Paris, un peu comme une bourse. Cette année il y a moi d’Indonésie, une personne du Costa Rica, du Brésil, un américain qui vit en Chine, un autre du Sri-Lanka, et aussi du Kirghizstan. Ils nous donnent accès à tous les cinémas, moi en Indonésie je ne peux pas voir autant de films différents. Ici à Vesoul c’est extraordinaire de voir autant de films de chaque partie de l’Asie alors j’en profite pour en voir beaucoup. En Indonésie, je n’ai jamais eu l’occasion de voir tous ces films du festival, chez moi il n’y a pratiquement aucun film de pays voisins. Vivre un peu en France avec cette Résidence je découvre d’autres films, et aussi l’art en général comme les peintures des musées, ça aide beaucoup pour notre créativité, on peut rencontrer différentes personnes qui travaillent dans le cinéma comme des producteurs ou des distributeurs. D’ailleurs mon film The mirror never lies n’a pas de distributeur français, alors qu’il y en a un par exemple pour une sortie au Japon. C’est difficile pour un film asiatique d’avoir un distributeur européen, j’espère que ça sera le cas pour mon prochain film.

Brèves de Berlin : Gosling, Streisand et Jacquot

Posté par vincy, le 11 février 2013

Ryan Gosling va lui aussi se lancer dans la réalisation. Alors que James Franco et Joseph Gordon-Levitt présentent leurs films à Berlin, l’acteur a confirmé qu’il filmerait How to Catch A Monster. Il a annoncé que Saoirse Ronan tiendrait le rôle principal de son projet.

Grand retour derrière la caméra pour Barbra Streisand. Son dernier film, Leçons de séduction (The Mirror has Two Faces), date de 1996. La star doit encore choisir parmi les multiples projets qu’elle a en tête, mais elle déjà signé un contrat avec une société de production. Ce sera son quatrième long métrage depuis Yentl en 1983.

Est-ce bien utile ? Toujours est-il que <a href="http://www.ecrannoir.fr/recherche/recherche.php?rech=benoit%20jacquot"<Benoît Jacquot, dont Les Adieux à la Reine avait été en compétition à Berlin l’an dernier, va réaliser une nouvelle version du Journal d’une femme de chambre. Luis Bunuel et Jean Renoir ont déjà filmé l’adaptation d’Octave Mirbeau, avec respectivement Jeanne Moreau et Paulette Goddard. Jacquot promet une version plus fidèle au roman. On connaîtra le nom de l’actrice au prochain festival de Cannes.

Argo, Amour et Skyfall couronnés par les BAFTAS

Posté par vincy, le 11 février 2013

Palmarès complet des BAFTAS

Meilleur film : Argo
Meilleur film britannique : Skyfall
Meilleur film étranger : Amour
Meilleur documentaire : Searching for Sugar Man
Meilleur réalisateur : Ben Affleck (Argo)
Meilleure actrice : Emmanuelle Riva (Amour)
Meilleur acteur : Daniel Day-Lewis (Lincoln)
Meilleure actrice dans un second rôle : Anne Hathaway (Les Misérables)
Meilleur acteur dans un second rôle : Christoph Waltz (Django Unchained)
Meilleur espoir : Juno Temple
Meilleur scénario original : Django Unchained
Meilleur scénario adapté : Happiness Therapy
Meilleure musique originale : Skyfall
Meilleur film d'animation : Rebelle
Meilleur court métrage d'animation : The Making Of Longbird
Meilleure image : L'odyssée de Pi
Meilleurs effets spéciaux : L'odyssée de Pi
Meilleurs costumes : Anna Karenine
Meilleur montage : Argo
Meilleur son : Les Misérables
Meilleurs décors : Les Misérables
Meilleurs maquillages : Les Misérables
Meilleur début pour un réalisateur, auteur ou producteur : Bart Layton, Dimitri Doganis (The Imposter)
Prix honorifique : Alan Parker

Berlin 2013 : YSL contre Yves Saint Laurent

Posté par vincy, le 10 février 2013

Berlin a lancé la guerre entre les deux projets. Les couvertures des magazines professionnels annoncent la couleur avec, au choix, le film de Bertrand Bonello, Saint-Laurent, et celui de Jalil Lespert, Yves Saint-Laurent.

Le film de Bonello (voir actualité du 16 mai 2012) affiche d’ores et déjà un casting de stars : Gaspard Ulliel dans le rôle de Saint-Laurent, Jeremie Rénier dans celui de Pierre Berger et Léa Seydoux dans celui de Loulou de la Falaise. Olga Kurylenko est également en négociations.

Le projet de Lespert, porté par SND (filiale du groupe M6), a l’imprimatur de Pierre Bergé, le compagnon du styliste. Les droits du film se sont déjà vendus dans toute l’Europe. Le scénario a été écrit par Marie-Pierre Huster et le cinéaste ont apparemment fait la différence auprès des acheteurs. Le casting était forcément moins vendeur que le projet rival avec Pierre Niney dans le rôle d’YSL (la ressemblance est étonnante), Guillaume Gallienne, Moritz Bleibtreu et Charlotte Le bon. Le film coûtera 12 millions d’euros.
Tout cela rappelle la bataille des deux films sur Coco Chanel.

Vesoul 2013 : Sinema Indonesia, un cinéma en suspens

Posté par kristofy, le 10 février 2013

Vesoul 2013Le 19e FICA de Vesoul a su organiser une sélection unique avec le Regard sur le cinéma indonésien : 1954 – 2013 dont son délégué général Jean-Marc Thérouanne souligne qu'elle est  "la première depuis 30 ans en France' et constitue "l'événement majeur du festival avec 22 films clés de l'histoire cinématographique de l'Indonésie".

Cette rétrospective unique en son genre a été accompagnée pour l’occasion du documentaire tout aussi unique Sinema Indonesia, un cinéma en suspens réalisé par Bastian Meiresonne et qui pour la première fois aborde le cinéma indonésien en mettant en perspective à la fois les problématiques de son passé et les perspectives futures. On y trouve notamment des interventions de Riri Riza (Atambua 39° celcius) et de Gareth Evans (The Raid).

Plusieurs générations de cinéastes indonésiens invités Garin Nugroho à montrer leurs films à Vesoul, dont Garin Nugrobo (The blindfold) [photo de droite], Kamila Andini (The mirror never lies), Nia Dinata (Love for share) et Sammaria Simanjuntak (Demi ucok), se sont par ailleurs réunis lors d’une table ronde publique pour mieux faire connaître le cinéma de leur pays .

Depuis les années 1910, époque de l’adaptation de pièces de théâtre et de légendes populaires, le cinéma indonésien a gagné en popularité. Après la guerre et l’indépendance du pays, la plupart des films se partageaient entre deux courants : le cinéma au service du gouvernement, et le cinéma commercial de divertissement.

Le nombre de films produits chaque année a progressivement baissé pour deux raisons : l’arrivée des films américains et ceux de Hong-Kong qui étaient beaucoup mieux et visibles gratuitement à la télévision, et les règles imposées par le gouvernement pour autoriser la production de films. Pendant longtemps, il a fallu d’abord soumettre son scénario à un comité, puis demander l’obtention d’une autorisation de tournage (avec des techniciens imposés), et enfin soumettre le film terminé à un autre comité…

Ainsi, jusqu’au début des années 2000, peu de films indonésiens se produisent et circulent. Pourtant, en moins de cinq ans, un renouveau s'est opéré (une vingtaine de films en 2002, plus de 80 films en 2008) en même temps que le retour du public dans les salles car les films sont bien meilleurs.

Néanmoins, l’Indonésie est toujours confrontée à un manque de structures à développer : il faut plus de circuits de distributions de films (les producteurs doivent eux-mêmes s’occuper de placer leurs films) et il faut plus de salles (environ 600 écrans pour plus de 260 millions d’habitants, une seule société gère tous les multiplexes). Bastian Meiresonne remarque même que ce sont les cinéastes de son documentaire et ceux invités à Vesoul qui font la promotion du cinéma indonésien et non le gouvernement du pays qui n’est pas assez impliqué dans la promotion et la défense de son identité culturelle (sur 2800 films produits depuis 1926 seulement 250 sont conservés dans une cinémathèque).

Garin Nugrobo se souvient de l’époque où faire un film était un combat :  "On n’était ni libre de choisir ses techniciens ni libre d’envoyer nos films dans des festivals étrangers, il fallait passer par les ambassades. Les années 90 ont été une période de transition économique, politique, et cinématographique. Pour faire des films il fallait dire Non au gouvernement. En 1998 mon film Feuille sur un oreiller a été sélectionné à Cannes mais je n’y suis pas allé car  je faisais parti du mouvement pour la destitution de Soeharto au pouvoir depuis 20 ans. On n’avait pas non plus accès aux connaissances du monde et pas aux films d’ailleurs. En 1994, j’ai reçu un prix dans un festival où dans le jury il y avait Quentin Tarantino et Pedro Almodovar, mais je ne savais pas qui ils étaient à ce moment-là."

Sammaria Simanjuntak est confrontée à d’autres difficultés : "pour produire mon film j’ai fait appel au crowfunding avec la participation au budget des internautes, mon film n’est pas assez commercial pour l’Indonésie et il n’est pas assez exotique pour les festival." Kamila Andini qui représente la nouvelle génération avec un second film en préparation à 26 ans a également une analyse pertinente : "Avant se posait la question de l’existence de notre cinéma, maintenant il s’agit de celle de sa consistance. On peut traiter de n’importe quel sujet mais il est difficile de s’imposer avec face à nous les films américains. On va se heurter au problème de la distribution de nos films face au poids de ceux de Hollywood et aussi face au poids grandissant d'internet où on peut tout trouver."