Posté par kristofy, le 13 mars 2010
Le Festival asiatique de Deauville a rendu hommage à Lou Ye, cinéaste chinois dont les films sont beaucoup plus applaudis en Europe que dans son propre pays, où ils ne sont pas autorisés. On l’avait ainsi découvert en 2000 avec Suzhou River, film qui lui avait valu une interdiction de tourner de deux ans.
Il a ensuite filmé Zhang Ziyi séduite par un japonais pendant l’occupation ennemie dans Purple Butterfly, présenté à Cannes en 2003. Ses films suivants ont également été sélectionnés au Festival de Cannes : Une jeunesse chinoise (deux étudiants amoureux lors des évènements de la place Tian An Men) et Nuits d’ivresse printanière (deux trios amoureux sur fond d'homosexualité) qui lui a rapporté un prix du scénario en 2009.
C’est le réalisateur Pascal Bonitzer, président du jury des films en compétitions, qui lui a remis le lotus d'honneur de Deauville après un petit discours. Il a notamment évoqué l'idée selon laquelle on croyait tout connaître ou presque de la jeunesse chinoise d’ il y a plusieurs décennies mais en fait pas grand-chose de la jeunesse actuelle. Il a souligné que la détermination de Lou Ye a faire des films malgré la censure chinoise et ses interdictions de travailler devrait être une source d'inspiration pour les cinéastes du monde entier.
Crédit photo : Christophe Maulavé
Tags liés à cet article: asie, cannes, cinéma chinois, deauville, festival, festival asiatique, Lou Ye, Prix.
Publié dans Cannes, Festivals, Personnalités, célébrités, stars |
Posté par vincy, le 12 mars 2010
Le Centre national de la Cinématographie a publié les chiffres 2009 de la production française. Un bilan qui traduit l'impact de la crise financière qui touche les producteurs, alors que la fréquentation a connu une hausse historique (voir l'article sur le cinéma français en berne cet hiver). Selon le CNC, le secteur a bien résisté. Même du côté de la vidéo, qui a vu, grâce au Blu-Ray, ses ventes augmenter (+9,7%) ainsi que son chiffre d'affaires (+0,5%). Cependant, les films français ont, en vidéo, connu une baisse de 2,4% de leur chiffre d'affaires. preuve là encore d'une santé très fragile.
Au total, 230 films ont été agréés en 2009, dont 182 d'initiative française, pour un montant de 1,01 milliard d'euros, soit un budget moyen de 4,23 millions d'euros par films.
Cela faisait cinq ans que l'investissement n'avait pas été aussi bas. Les devis sont en baisse, notamment parce que les producteurs croient moins dans des super-productions. Si la tendance générale des dernières années continuent d'être à la hausse, on note malgré tout que la prise de risque est plus contrôlée, en misant sur des films à budgets moyens. Les co-productions avec 34 pays étrangers et les premiers et deuxièmes films n'ont pas soufferts de ce coup de blues.
Ce n'est pas le cas des comédiens français. La rémunération des interprètes n'a représenté que 11,4% des coûts de production, soit le plus bas niveau en sept ans. Les stars ont même vu baisser leur cachet de 19,1% (soit malgré tout 59% des dépenses totales pour les comédiens). Si elles ont toutes faits des concessins, c'est aussi en échange d'aménagement contractuels. Leur cachet est moindre, dépassant rarement le million d'euros, mais elles choisissent aussi des films plus intimes et négocient de meilleurs intéressements aux recettes (10% si le film dépasse un million d'entrées, par exemple). Cela ne concerne que 50 acteurs et actrices. Le reste a, lui, subit une sérieuse baisse des rémunérations.
L'avenir n'est pas certain, mais il y a des rayons de soleil, malgré un hiver déprimant pour le cinéma français. Le crédit d'impôt international a permis à six productions américaines d'importance de faire travailler des techniciens (et quelques comédiens français. Clint Eastwood, Christopher Nolan, Woody Allen, Christopher Renaud, Raoul Ruiz, Kenneth Branagh, Len Wiseman, Robert Luketic, Jeremy Webb, Hideki Rakeuchi et Harley Cokeliss en ont profité pour tourner en France.
Rien qu'à Paris, en 2009, 90 longs métrages ont été filmés, soit 925 jours de tournage. Mais là aussi c'est en baisse de 10%. 14 d'entre eux étaient étrangers.
Ceci dit, le phénomène n'est pas que français. Aux USA, alors que le box office est aussi en pleine forme (+10% en 2009), le nombre de films sortis a diminué de 11,% (558 contre 633 en 2008), touchant principalement le cinéma indépendant et étranger. On constate aussi une frte hausse du ticket d'entrée (+32%).
Tags liés à cet article: bilan 2009, Box office, cinéma français, CNC, crise economique, dvd, Paris, production, tournage.
Publié dans Business, Films, Personnalités, célébrités, stars, Projet, tournage |
Posté par Claire Fayau, le 12 mars 2010
La présence de Takeshi Kitano a créé un véritable tsunami lors de la master class qui lui a été consacrée hier. L'attente fut longue, l'anticipation immense, et la grande salle du Centre Pompidou semblait bien petite pour accueillir ses nombreux fans visiblement venus du mode entier. "Beat" Takeshi Kitano est multitâche : comique, présentateur à la télévision, peintre, romancier, éditorialiste mais surtout (et c'était l'objet de cette master class) réalisateur et acteur.
Pour animer la séance, un cinéaste ami (qui l'a dirigé dans Tokyo Eyes) , Jean - Pierre Limosin. Et surtout des extraits de films, bien choisis et hétéroclites: Violent cop où il est acteur et pour la première fois réalisateur, nous le montre sous un jour très violent. Jugatsu /Boiling Point (acteur/réalisateur), où il joue un yakusa déjanté muni d'un bouquet de Strelitzia. Une scène de A Scene at the sea (réalisateur), où deux jeunes sourds-muets sont sur une plage ... Sonatine, mélodie mortelle, avec un extrait délirant où des yakusas jouent aux sumos de papier...Et enfin Une belle journée, court-métrage de trois minutes réalisé pour le festival de Cannes dans le cadre d'un collectif Chacun son cinéma ayant pour thème de la salle de cinéma. Kitano joue un projectionniste qui n'arrive à projeter que deux secondes du début et deux secondes du générique de fin de Kids return . De toute façon, il n'y a qu'un spectateur dans cette salle au milieu de nulle part, un paysan qui se fiche du film ...Une façon de désacraliser le cinéma et de moquer un peu de lui -même voire de son œuvre? En tout cas, une scène pleine d'humour et de folie douce.
L' homme a un grain de folie, surprend parfois par ses réponses. Quand on lui demande quelles sont ses relations avec les réalisateurs, il répond qu'il joue les bons acteurs pour que les réalisateurs lui disent "OK!" plus rapidement. Tout jeune réalisateur, pour se faire respecter, il a revêtu un masque de kendo et pris un sabre en bois et est allé voir les techniciens : "Maintenant, vous allez faire ce que je dis !".
Aujourd'hui, c'est un demi-dieu au Japon et personne ne pensera à le contredire. Autre anecdote , quand on lui demande ce qu'il pense de la France, pays où on l'adore, il répond d'abord de façon classique que Paris le faisait rêver en tant que jeune artiste mais aussi, malicieux, qu'il aimera le pays qui l'aime, et qu'il est prêt à aller en Irak ou en Afghanistan si on apprécie ces films là - bas ! "Kitano, c'est l'anti-Pialat" me chuchote mon voisin.
Ce qui est surprenant , c'est qu'après avoir assisté à la master class, après avoir écouté les réponses aux questions des animateurs et de quelques happy few, le mystère Kitano reste entier. L'homme est imprévisible, et difficile à analyser. On nous dit qu'il est pressé, qu'il doit retourner au Japon ? Lui dit qu'il restera la nuit entière avec ses fans ! Et qu'il reviendra peut-être pendant la rétrospective... On aurait voulu rester plus longtemps et en apprendre plus sur ces films.
Vous qui n'avez pu voir Takeshi Kitano en vrai, consolez- vous et rattrapez-vous avec son œuvre, riche et variée, qui lui confère le don d'ubiquité.
_________
Rétrospective du 11 mars jusqu'au 26 juin. Tout sur Kitano, le cinéaste et l'acteur. Site du Centre Pompidou
Actuellement au cinéma : Achille et la tortue
A la Fondation Cartier, son exposition Gosse de peintre
Tags liés à cet article: A Scene at the sea, Achille et la tortue, Beat Kitano, Centre pompidou, Jean - Pierre Limosin, Jugatsu /Boiling Point, Kids Return, Sonatine, Violent cop.
Publié dans Evénements, Personnalités, célébrités, stars |
Posté par MpM, le 11 mars 2010
Pour sa 12e édition, le festival du film asiatique de Deauville poursuit son oeuvre de diffusion du cinéma asiatique avec une programmation classiquement articulée autour de deux compétitions (une sélection généraliste et une autre tournée vers le film d'action), un panorama de films contemporains et plusieurs rétrospectives.
Sont cette année mis à l'honneur le réalisateur philippin Brillante Mendoza (notre photo, lors de la cérémonie d'ouverture), auteur atypique dont le sens aigu de la mise en scène a été couronné à Cannes en mai dernier (Kinatay) et les chinois Lu Chuan (The missing gun, City of life and death) et Lou Ye, lui aussi sélectionné à Cannes en 2009 avec Nuits d'ivresse printanière, dont la nouvelle version est présentée ici en avant-première. Enfin, dans le cadre de cet hommage rendu à la Chine, trois longs métrages produits à la demande des dignitaires du parti communiste chinois seront projetés.
Fidèle à sa réputation, Deauville propose donc une sélection équilibrée mettant l'accent sur les cinématographies asiatiques les plus diffusées (Japon, Taïwan, Hong Kong...) tout en s'ouvrant timidement à de nouvelles contrées telles que la Malaisie et l'Asie centrale (Tadjikistan).De quoi avoir en seulement 4 jours un bon aperçu de la production actuelle... et peut-être même faire de vraies découvertes !
Crédit photo : Christophe Maulavé
Tags liés à cet article: asie, brillante mendoza, Chine, cinéma asiatique, cinéma chinois, deauville, festival, festival du film asiatique de Deauville, Lou Ye, lu chuan, philippines.
Publié dans Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars |
Posté par vincy, le 11 mars 2010
On devrait le voir à Cannes avec le prochain film de Darren Aronofksy, Le Cygne noir, un thriller avec Natalie Portman.
Entre temps, Vincent Cassel va commencer à tourner, à la mi-avril et pour 3 mois, Moine, l'adaptation du roman gothique de Matthew Lewis. Dominik Moll (Intimité, Harry, un ami qui vous veut du bien, Lemming), qui n'a rien tourné depuis 2005, sera derrière la caméra.
Dans cette tragédie, Vincent Cassel interprétera le frère capucin Ambrosio, aux cotés de Deborah François, Géraldine Chaplin et Sergi López. Produit par Diaphana pour 11-12 millions d'euros, le film se déroule à Madrid en plein âge d'or espagnol, au début du XVIIe siècle. La musique est signée Alberto Iglesias et la direction artistique Antxon Gomez, qui ont travaillé tous deux pour le Che de Soderbergh et Etreintes brisées d'Almodovar.
Plus hypothétique, il semblerait que le trio David Cronenberg - Viggo Mortensen - Vincent Cassel (Les promesses de l'ombre) se reforme pour un nouveau projet. Il s'agirait d'un film autour de Sigmund Freud, le créateur de la psychanalyse, intitulé The Talking Cure. On y met du conditionnel puisque ce projet devait être dédié à Christoph Waltz, récent Oscar du meilleur second rôle masculin pour son personnage jouissif d'Inglourious Basterds, mais son emploi du temps se surcharge (trois films à venir). Mortensen reprendrait le rôle. Le casting serait complété par Michael Fassbender (en Carl Jung) et Keira Knightley (en patiente et amante). Tournage prévu à partir de mai.
Cassel aura le temps d'aller à Cannes?
Tags liés à cet article: adaptation, alberto iglesias, antxon gomez, black sxan, christoph waltz, darren aronosky, David Cronenberg, deborah francois, diaphana, dominik moll, geraldine chaplin, keira knightley, le moinde, michael fassbender, natalie portman, projet, sergi lopez, the talking cure, Viggo Mortensen, vincent cassel.
Publié dans Personnalités, célébrités, stars, Projet, tournage |
Posté par vincy, le 10 mars 2010
Nous vous annoncions ce matin que 36 salles françaises reprogrammaient l'Oscar du meilleur film, Démineurs. Aux Etats-Unis, malgré les six récompenses obtenues dimanche soir, les salles de cinéma n'ont pas voulu bousculer leur programmation, considérant que le film était disponible en DVD (ceci dit en France aussi).
Le distributeur américain, Summit Entertainment (richissime depuis la saga Twilight) n'a pas pu convaincre beaucoup de nouvelles salles. Le film est toujours diffusé dans 283 cinémas. Il n'a rapporté que 14,7 millions de $ à date au box office nord-américain. C'est l'Oscar du meilleur film qui a le plus faible box office depuis l'ère des blockbusters (1976). Le dernier Empereur, ancien détenteur du "record" avait quand même récolté 18 millions de $ avant sa glorieuse razzia, pour finir à 44 millions de $.
AMC Entertainment et Cinemark ont quand même accepté de le projeter dans quelques salles. Mais le leader des multiplexes, Regal Entertainment a refusé la proposition. Au total, Démineurs gagnera 35 salles pour être diffusé dans 318 cinémas, la plupart indépendants.
Le film peut se consoler avec ses 780 000 DVD déjà vendus ou télechargés et ses 5,4 millions de locations.
Tags liés à cet article: Box office, chiffres, démineurs, dvd, hollywood, le dernier empereur, oscars, salles de cinéma, summit entertainment, the hurt locker.
Publié dans Business, Films, Prix |
Posté par geoffroy, le 10 mars 2010
Voilà une question qui a fait pschitt ! Alors, effet d’annonce raté ou vraie proposition occultée ?
En France, les films sortent le mercredi depuis 1972. Cette empreinte « ciné » du milieu de semaine a fait du mercredi « La » journée du cinéma, celle des premières files d’attente, des cris des enfants, des achats de boissons gazeuses et de pop-corn géants, des discussions acharnées entre potes ou des rencarts amoureux. Mais alors, pourquoi Jérôme Seydoux – P-DG de Pathé et d’EuroPalaces – proposa-t-il l’idée, devant un parterre de professionnels et de journalistes, de décaler un tel évènement au vendredi ?
L’effet d’annonce
C’est à l’occasion du 64ème congrès de la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF) organisé à Deauville, le 2 octobre 2009, que Jérôme Seydoux, l’heureux producteur des Ch’tis, surprend :
« Il faut réfléchir à la possibilité que les films sortent désormais le vendredi plutôt que le mercredi. En effet, si vous les lancez un vendredi, vous avez alors tout le week-end pour que le public se rende dans les salles. Quand un film sort le mercredi et même s’il réalise un excellent démarrage, les deux jours suivants, les résultats sont inférieurs avant de repartir à la hausse. La France doit se mettre au diapason des autres pays qui sortent les films le vendredi. Cela aurait l’avantage de booster les chiffres de la fréquentation des salles sur un week-end ».
Au vu de cette déclaration qui, à vrai dire, tranche avec les positions habituelles de toute une profession, le cinéma ne serait plus qu’un simple enjeu financier, sorte de plan comptable ayant pour objectif de créer un niveau de rentabilité record dès le premier week-end d’exploitation. D’ailleurs le si « on était sorti le vendredi, Bienvenue chez les Ch’tis aurait battu le record de Titanic » résume à lui seul les motivations d’un producteur-exploitant nous expliquant que remettre en cause un système vieux de 38 ans permettrait à la France de se « raccorder » avec la réalité économique d’un marché en pleine mutation. Les réactions furent épidermiques et les professionnels plutôt hostiles face à ce que beaucoup considèrent comme une OPA médiatique sans fondement.
Modèles, arguments et salade composée
Jérôme Seydoux sait bien qu’il ne passera pas en force, puisque pour entériner sa proposition il faut que l’ensemble des professionnels du secteur accepte de signer un accord sur le sujet. L’enjeu est simple et consiste à démontrer la pertinence d’un modèle sur un autre, le taux de fréquentation en salles devenant, au final, l’aiguillon d’un cinéma qui aurait abandonné les vertus de la diversification. Sans garde fou, cette recherche de rendement peut s’avérer catastrophique et rendre bien réel le risque d’aggravation des déséquilibres entre les salles (domination de plus en plus écrasante des multiplexes sur les salles d’art & essai), les films projetés et les publics.
S’il y a fort à parier qu’une sortie massive le week-end « boosterait » effectivement les entrées en salles, la concentration de « gros » films sur une période qui leur est arithmétiquement favorable (vendredi, samedi, dimanche au lieu de mercredi, jeudi, vendredi) se fera au détriment des petites et moyennes productions prisent à la gorge dès le premier week-end. C’est ce que craint la D.I.R.E (Distributeurs Indépendants Réunis Européens) qui soutient que « la montée en puissance des films d’art & essai n’est pas liée à l’arrivée du week-end – en part de marché – mais bien à une question de « mise en route » plus lente ». Le phénomène n’est bien sûr pas nouveau, mais à quoi bon risquer une aggravation des difficultés d’exploitation d’un certain cinéma ayant aujourd’hui du mal à trouver son public.
Lire le reste de cet article »
Tags liés à cet article: Box office, Business, CNC, europalaces, football, gaumont, jean michel frodon, Jérôme Seydoux, pathé, piratage, salles de cinéma.
Publié dans Business, Médias, exploitation, salles de cinéma |
Posté par vincy, le 10 mars 2010
Sorti fin septembre 2009, Démineurs, désormais auréolé de 6 Oscars dont celui du meilleur film, avait attiré seulement 200 000 curieux.
Son distributeur SND (groupe M6) ressort aujourd'hui le film dans 36 salles françaises, dont 7 à Paris (Bretagne, Médicis, Escurial, Saint-Lambert sur la Rive Gauche et Mac-Mahon, Publicis, UGC Orient-Express sur la Rive Droite).
Pour l'Île de France comme pour la France, ce ne sont pas forcément les plus grandes villes qui sont privilégiées, hormis Lille et Strasbourg. Une stratégie de diffusion dans des villes moyennes comme Poitiers, Avignon, Brest ou Perpignan qui permet une séance de rattrapage dans des pôles souvent oubliés par des sorties confidentielles.
Pour les autres, Démineurs est disponible en DVD et en VOD.
Tags liés à cet article: Box office, démineurs, dvd, oscars, salles de cinéma, snd, the hurt locker, VOD.
Publié dans Films, Prix, exploitation, salles de cinéma |
Posté par MpM, le 9 mars 2010
Pour son 10e anniversaire, la Résidence de la Cinéfondation du festival de Cannes fait le point sur son action. Depuis 2000, 65% des projets accompagnés par l'institution ont été tournés, et la plupart du temps distribués. Un chiffre qui se porte à 95% si l'on prend en compte les 24 longs métrages actuellement au stade de la pré-production.
Sont notamment passés par ce véritable tremplin professionnel Emily Young (Kiss of life), Djamshed Usmonov (L'ange de l'épaule droite), Lucrecia Martel (La nina Santa, La femme sans tête, tous deux sélectionnés en compétition officielle à Cannes), Vimukthi Jayasundara (caméra d'or à Cannes en 2005 avec La terre abandonnée), Jaime Rosales (La soledad, Un tir dans la tête) et Nadine Labaki (Caramel).
Depuis le 1er mars, six nouveaux lauréats sélectionnés parmi 200 candidats ont à leur tour rejoint le programme : Yaelle Kayam (Israélienne, 31 ans), Dominga Sotomayor (Chilienne, 25 ans), Franco Lolli (Colombien, 27 ans), Daniel Joseph Borgman (Néo-Zélandais, 29 ans), Michel Franco (Mexicain, 30 ans) et Cristian Jiménez (Chilien, 35 ans). Ce dernier est le seul à avoir déjà un long métrage à son actif (Ilusiones Opticas sorti en février 2010).
Jusqu'au 15 juillet, les six réalisateurs profiteront ainsi de l'infrastructure de la Résidence pour écrire leur scénario et préparer le tournage de leur film. Avant, qui sait, de fouler le tapis rouge cannois sur les traces de leurs aînés...
Tags liés à cet article: cannes, cannes 2010, cinéfondation, festival, festival de cannes, résidence de la cinéfondation, scenario.
Publié dans Cannes, Festivals, formation |
Posté par Claire Fayau, le 9 mars 2010
"- Tu as un fils de quatre ans..."
L'histoire : Jomar Henriksen, ancien skieur professionnel, travaille comme employé sur les pistes. Il ne veut désormais plus entendre parler du ski et néglige les tâches qu'on lui a confiées. Il passe son temps à fumer, à boire et surtout à ne rien faire.Un jour, un ancien copain se présente chez lui et lui annonce qu'il est le père d'un enfant qui vit avec sa mère dans le nord du pays. C'est le moment ou jamais de tourner le dos à cette existence vide. Commence ainsi un voyage avec sa motoneige ponctué de rencontres loufoques et d'aventures insolites. (in DP)
Prix FIPRESCI au 59 e festival international du film de Berlin.
Notre avis : Ce Nord se situe dans le Royaume enneigé de la Norvège, et fait du hors pistes dans le monde du cinéma. Un premier long métrage de fiction confectionné avec soin par Rune Denstad Langlo, documentariste chevronné.
En route pour le Nord! Plus que les dialogues, le scénario ou le rythme au style réaliste, la vérité et la beauté du film se trouvent ailleurs : dans la mélancolie des paysages et le climat extrême près du cercle polaire. Le réalisateur a eu la bonne idée de réaliser un Norway of life road movie (oui, mais à défaut de route, il y a la motoneige et le ski...), ce qui nous dépayse en soi.
Anders Baasmo Christiansen. L'autre bonne idée est le choix de l'acteur pour le personnage de l'anti-héros. ABC, plus simple à écrire, ressemble à un ours mal léché, surmonté d'une tête de bébé lunaire . C'est l'un de seuls acteurs professionnels du film. Il est parfait dans le rôle de Jomar, qui se met toujours dans des situations incroyables pour mieux réjouir le spectateur. Par exemple, il brûle deux refuges (par inadvertance ?). Oublie ses lunettes de protection, se retrouvant donc aveuglé par la réverbération sur la neige ... Quand il n'a pas les yeux bandés, son regard est hébété par l'incompréhension ou l'alcool ... Jomar ne crache pas sur l'alcool et testera une méthode originale pour se soûler (scène qui nous laisse encore bouche bée). En cassant sa motoneige, il manquera aussi de se faire tuer par des militaires en plein exercice. Absurde et loufoque.
Un Norway of life bien rude imbibé d'alcools. En comparaison, les nordistes décrits par Galabru dans Bienvenue chez les Chtis paraissent bien sobres et chaleureux. S'il se trouve bizarre et dépressif, Jomar réalise qu'il existe encore plus mélancolique et seul que lui dans ce trou du cul du monde. Ce voyage initiatique aux rencontres bien incongrues (le vieux Sami qui vit en ermite avec sa motoneige enchaînée à sa cheville) rappelle même le Fargo des frères Coen.
Et à la fin ? Il va mieux ? Sans dévoiler l'intrigue, on pourrait penser que tous ces individus croisés en chemin vont transformer l'asocial et immature Jomar... Ou pas ! Chacun y ira de son interprétation. Ce n'est pas dans les dialogues minimalistes qu'on trouvera une vérité. Un no hero, no buddy movie, épuré et drôle, malgré quelques longueurs et un scénario qui parfois se relâche.
______
site internet du film
Tags liés à cet article: Anders Baasmo Christiansen, berlin 2009, bodiga films, cinéma nordique, nord, Norvège, road movie, Rune Denstad Langlo.
Publié dans Critiques, Films |