Deux méchants catégorie A pour le prochain James Bond

Posté par vincy, le 18 octobre 2011

Il ne reste que deux inconnues : les James Bond Girl. Pour le reste, le 23e James Bond officiel a son casting au complet. Daniel Craig reprend du service après Casino Royale, épatant dans le genre, et Quantum of Solace, trop brouillon pour ne pas être déçu. Dans le rôle de Miss Moneypenny,  la belle métisse Naomi Harris (Pirates des Caraïbes 2 et 3) jouera les secrétaires secrètement amoureuses. Judi Dench devrait endosser de nouveau son costume de M. Et pour ce qui est des méchants, la production a décidé de doubler la mise : de quoi doubler l'intensité d'une formule archi-rabâchée. Ralph Fiennes et Javier Bardem vont donc tout faire pour rendre le Martini encore plus amer.

Reste les James Bond Girls : les deux actrices qui tiendraient la corde sont désormais Helen McCrory (alias Narcissa Malfoy dans Harry Potter, et Chérie Blair dans The Queen) et la française Bérénice Marlohe (L'art de séduire, et bientôt Un bonheur n'arrive jamais seul). Sam Mendès, qui réalisera le film, semble avoir eu le coup de foudre pour la jeune comédienne.

Le 23e James Bond pourrait s'appeler Carte Blanche, du nom du dernier roman paru avec l'espion de sa majesté comme héros. Les rumeurs évoquent comme décors Londres, l'Ecosse, Istanbul, New York, l'Inde et de façon moins sûre l'Afrique du Sud et la Chine. L'histoire devrait se concentrer une fois de plus sur l'organisation Quantum. Il sera en salles fin octobre 2012 au Royaume Uni, soit quatre ans après Quantum of Solace. C'est la première fois qu'un James Bond succède avec autant d'années d'écart au précédent. Les problèmes financiers de la MGM ont décalé d'un an le tournage (voir nos actualités du 21 avril 2010 et du 28 décembre 2010. Le 23e épisode de 007 se tournera finalement de novembre prochain à juin 2012.

Verdict confirmé pour Jafar Panahi

Posté par MpM, le 17 octobre 2011

liberté pour jafar panahiDans un contexte de répression systématique envers les artistes jugés hostiles au régime (actualités du 13 octobre, du 1er octobre, du 20 septembre...), la justice iranienne vient de confirmer la condamnation de Jafar Panahi à six années de prison et 20 ans d'interdiction de filmer, voyager ou s'exprimer. La forte mobilisation internationale n'y aura donc rien fait, et le cinéaste a été reconnu coupable d'"activités contre la sécurité nationale et [de] propagande contre le régime".

Ses proches précisent que "le jugement en appel a été rendu il y a deux semaines, mais n'a pas encore été appliqué." Jafar Panahi demeure donc libre "pour l'instant". Son avocate, Farideh Gairat, a quant à elle assuré n'avoir reçu aucune notification du jugement.

Par ailleurs, d'après le quotidien gouvernemental Iran qui a révélé l'information concernant ce verdict, la Cour aurait réduit à un an de prison la peine de Mohammad Rasoulof. L'auteur d'Au revoir avait préalablement été condamné à la même peine que Jafar Panahi, pour avoir participé au même projet de film.

A l'heure actuelle, l'incertitude demeure sur les conditions d'application de la peine infligée à Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, ainsi que sur le sort de tous ceux qui, comme eux, ont eu le tort de déplaire au courant politique ultra-conservateur placé à la tête du pouvoir judiciaire iranien.

CNC : un budget en baisse mais des soutiens financiers en hausse

Posté par vincy, le 16 octobre 2011

Pendant que la Primaire citoyenne du Parti Socialiste et du Parti Radical de Gauche ont occupé les médias, le gouvernement préparait son projet de loi de finances pour 2012. Le Centre National du Cinéma et de l'Image Animée (CNC) devrait ainsi bénéficier d'un fond de soutien de 700 millions d'euros contre 750 millions l'an dernier. C'est confortable, mais en baisse, dans un budget global du Ministère en stagnation.

Le projet de loi de finances prévoit aussi 539 millions d'euros de recettes fiscales générées par la TST (77% des revenus du CNC). Cette taxe sur les services de télévision doit justement être réformée prochainement. Le budget du CNC a fortement augmenté ces dernières années grâce à la taxe sur les services de télévision (TST) payée par les opérateurs télécom. Les parlementaires aimeraient pouvoir piquer dans ce "trésor". Le gouvernement aimerait bien récupérer 70 millions d'euros. mais pour ne pas fragiliser les aides du CNC, il faut augmenter certaines taxes. Pour ça, le Ministère de la Culture et de la Communication et le Ministère de l'Economie et des finances doivent présenter leur projet au parlement lors du vote du budget. La réforme consiste à faire payer ceux qui contournent cette taxe par des astuces commerciales, comme le fournisseur d'accès Free. L'assiette de cet impôt porterait sur l'ensemble du chiffre d'affaires des opérateurs télécoms, avec un abattement de 55%, et non plus seulement la partie consacrée aux services de TV. Selon les premières estimations, cela pourrait rapporter 180 millions d'euros supplémentaires.

Des taxes, des aides

D'autres ressources sont prises en compte dans le budget du CNC.

La taxe sur le prix des places de cinéma devrait rapporter 130 millions d'euros au CNC (+ 2,1 millions d'euros)si les prévisions de fréquentation sont conformes à la tendance actuelle, soit 190 millions d'entrées d'ici la fin de l'année.

A cela il faut ajouter la taxe vidéo et vidéo à la demande, qui doit rapport 32,5 millions d'euros, dont 31,8 millions pour le CNC.

Le CNC devrait répartir ces sommes de la manière suivante.

Hors frais de gestion de l'institution, il reste 661,5 millions d'euros.

Le soutien automatique est de 399,2 millions d'euros (+ 6% par rapport à 2011) : 210 millions d'euros seront répartis entre les producteurs audiovisuels, 85,9 millions iront aux producteurs de cinéma, 65,5 millions seront versés aux exploitants, 30,7 millions seront dévolus aux distributeurs, 7,1 millions partiront chez les éditeurs vidéos.

Les soutiens sélectifs sont budgétés à hauteur de 255,9 millions d'euros (+ 7% comparé à 2011). 6,4 millions d'euros concerneront le plan sur la numérisation du patrimoine en plus des 125 millions d'euros pour le plan de numérisation des salles.

Jeu Concours : des Moleskines et des places pour La couleur des sentiments

Posté par redaction, le 15 octobre 2011

A l'occasion de la sortie du film La couleur des sentiments, de Tate Taylor, avec Emma Stone et Viola Davis, Ecran Noir vous fait gagner 5 carnets moleskines d'une valeur unitaire de 15€ et 10 places pour 2 pour aller voir le film. Adaptation du best-seller de Kathryn Stockett, grand prix des lectrices de ELLE cette année, La couleur des sentiments fut le succès surprise de l'été avec plus de 165 millions de $ au box office nord-américain, soit le 11e succès de l'année.

Le film sort en salles le 26 octobre en France. D'ici là, il faut répondre à notre question en renvoyant aussi vos noms et adresses par mail.

Question : en quelle année fut signé le Civil Right Act mettant fin aux Lois Jim Crowe encourageant la ségrégation raciale aux USA?

Le mélodrame raconte l'histoire de trois femmes que tout devait opposer vont nouer une incroyable amitié ans la petite ville de Jackson, Mississippi, durant les années 60,. Elles sont liées par un projet secret qui les met toutes en danger, l’écriture d’un livre qui remet en cause les conventions sociales les plus sensibles de leur époque. De cette alliance improbable va naître une solidarité extraordinaire. À travers leur engagement, chacune va trouver le courage de bouleverser l’ordre établi, et d’affronter tous les habitants de la ville qui refusent le vent du changement...

La diffusion TV de Persépolis entraîne des émeutes en Tunisie

Posté par vincy, le 14 octobre 2011


Marjane Satrapi fait actuellement la promotion de son nouveau film, Poulet aux prunes, et en Tunisie, son premier film Persépolis sème le trouble dans la rue.

Aujourd'hui la police a balancé des gaz lacrymogènes contre plusieurs centaines de personnes, en grande partie salafistes. Ils manifestaient dans Tunis pour protester contre la diffusion de Persépolis sur la chaîne privée Nessma TV, qui appartient à Tarak Ben Ammar et dont Silvio Berlusconi est actionnaire. Plusieurs manifestants se sont réfugiés dans la mosquée de la Kasbah et la police pourchassaient certains d'entre eux.

Le film ose représenter Dieu (un vieil homme à la barbe blanche), ce qui est contraire à la Loi islamique qui interdit toute représentation divine (ou de son prophète).

Le printemps arabe commence à provoquer les soubresauts que certains craignaient. Qu'un P-DG, celui de Nessma, Nabil Karoui, doive présenter ses excuses au peuple tunisien pour la diffusion de cette scène est en soi inacceptable. "Je considère qu'avoir diffusé cette séquence est une faute", avait-il dit. "Nous n'avons jamais eu l'intention de porter atteinte aux valeurs du sacré". NON! La censure est une atteinte aux libertés, et ça c'est sacré! Personne n'est obligé de regarder les film.

La colère des manifestants n'est pas retombée : les prêches dans les mosquées, aujourd'hui, se concentraient sur ce blasphème. Selon l'AFP, la manifestation a commencé pacifiquement, pour dégénérer par la suite.

Dimanche, déjà, 200 à 300 salafistes avaient tenté d'incendier le siège de Nessma TV, deux jours après la diffusion du film d'animation, prix du jury à Cannes en 2007.  La diffusion en langue tunisienne (et non en arabe) était suivie d'un débat sur l'intégrisme religieux. Tarak Ben Ammar a reçu des menaces de mort et a répliqué en annonçant une rediffusion du film.

Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères français, Bernard Valero, affirme que "La France se félicite que cet acte de violence suscite une large réprobation des mouvements politiques tunisiens et des autorités de transition". Hélas, en regardant de près les réseaux sociaux ou lisant les témoignages anonymes ou les paroles officielles qui nous parviennent, la position majoritaire semble plutôt penchée en faveur des Salafistes. On ne peut pas montrer l'image de Dieu.

Derrière cela, il y a tout un enjeu politique. Les Tunisiens sont appelés aux urnes le 23 octobre pour les premières élections depuis la chute du régime de Ben Ali, et les islamistes d'Ennahda sont les favoris du scrutin. Les Salafistes ont déjà causé des incidents comme l'attaque d'un cinéma à Tunis.

L’instant Court : Tyrannosaur, réalisé par Paddy Considine

Posté par kristofy, le 14 octobre 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le film institutionnel Film for life avec l’acteur Paddy Considine, voici l’instant Court n° 49.

Paddy Considine  est la personnalité du cinéma britannique du moment. Son premier film en tant que réalisateur a été doublement primé lors du 22e Festival du Film Britannique de Dinard, le jury (qui avait la charge de remettre trois trophées) lui a donné deux prix : meilleur scénario (après un vote) et Hitchcock d’or (à l’unanimité). Ce film (Tyrannosaur) avait été dévoilé lors du festival de Sundance où déjà il avait gagné trois récompenses dont celle de meilleur réalisateur pour Paddy Considine (et meilleur acteur Peter Mullan, meilleure actrice Olivia Colman). Il vient aussi de sortir en salles de cinéma au Royaume-Uni, où les critiques sont très élogieuses. "Outstanding directorial debut from Paddy Considine" , "Powerful and brillantly acted" , "The best british film of the year"...

La vocation de Paddy Considine était pourtant d’être acteur. Il a débuté dans le métier en même temps que son ami Shane Meadows dans la mise en scène, il a même eu un rôle dans plusieurs de ses films dont Dead Man Shoes (qui avait d’ailleurs aussi gagné le Hitchcock d’or de Dinard en 2004) et Le Donk and Scor-zay-zee (tourné en 5 jours!). Il s’est intéressé aussi à l’écriture de scénario et à la mise en scène (il signe un clip pour le groupe Artic Monkeys) en même temps qu’il devenait un acteur demandé à l’international. Il apparaît aux génériques de films comme In América de Jim Sheridan, Cinderella Man de Ron Howard, La vengeance dans la peau de Paul Greengrass, Hot Fuzz de  Edgar Wright, The Red Riding Trilogy de Julian Jarrold/James Marsh/Anand Tucker, Blitz avec Jason Statham, Submarine de Richard Ayoade...

Sur le tournage de Backwoods (avec notamment Virginie Ledoyen), Paddy Considine joue avec l’acteur Gary Oldman dont il apprécie particulièrement le film Ne pas avaler. La rencontre l'aurait convaincu de passer derrière la caméra. Il réalise alors son court-métrage Dog Altogther, où les personnages sont déjà joués par Peter Mullan et Olivia Colman, pour lequel il remporte le Bafta du meilleur court ainsi qu'un Lion d'argent à Venise. C’est après cette expérience qu’il extrapole un scénario pour son premier long-métrage. Le film Tyrannosaur (avec les mêmes acteurs) s’impose déjà comme un succès, et Paddy Considine est déjà occupé avec une deuxième réalisation : The Leaning avec une thématique fantastique.

Voila donc la bande-annonce de Tyrannosaur écrit et réalisé par Paddy Considine, sortie en France encore indéterminée.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Tyrannosaur.

Mobilisation pour la comédienne et réalisatrice iranienne Marzieh Vafamehr

Posté par MpM, le 13 octobre 2011

Le Comité de soutien aux Cinéastes iraniens emprisonnés ne semble pas près de pouvoir arrêter ses activités. Après l'emprisonnement de sept artistes issus des milieux cinématographiques iraniens fin septembre, la comédienne et réalisatrice Marzieh Vafamehr vient d'être condamnée par le tribunal islamique de Téhéran à un an de prison ferme et 90 coups de fouet. La jeune femme avait déjà été arrêtée en juin puis libérée sous caution courant juillet.

Il lui est reproché d'avoir joué dans la coproduction australienne Téhéran, ma foire, jugée immorale par le régime, et de n'avoir pas respecté les droits religieux de la constitution iranienne. Le film raconte le destin d'une jeune actrice dont la pièce de théâtre est interdite par les autorités et qui passe dans la clandestinité pour s'exprimer. Bien qu'ayant bénéficié de l’autorisation de production du ministère de la culture et des mœurs islamiques, il était jusqu'à présent distribué en DVD sur le marché noir iranien.

Les protestations ont (une nouvelle fois) suivi de près l'annonce de ce verdict d'un autre temps. Le mari de l'accusée, Naser Taghvaï, lui-même metteur en scène, a exhorté l’Organisation des Nations Unies à "veiller aux conditions de détention des cinéastes et artistes emprisonnés et de défendre leurs droits humains". Le Comité de soutien aux Cinéastes iraniens emprisonnés (composé de la Cinémathèque française, le Festival de Cannes, la SACD, la SRF, France Culture, l’ARP et la SCAM) a quant à lui demandé aux instances internationales et aux organisations de défense des droits de l’homme "de condamner la sentence infligée à Marzieh Vafamehr par le tribunal islamique de Téhéran".

Par ailleurs, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a dénoncé l'indignité de cette "parodie de justice". "Les flagellations constituent une pratique barbare proscrite par le droit international", a-t-il précisé. "L'Iran doit les bannir et respecter les engagements internationaux qu'il a librement contractés, en particulier le plein exercice de la liberté d'expression et de création".

Dans l'attente de l'éventuelle révision de son procès demandée par son avocat, Marzieh Vafamehr est détenue à la prison Ghartchak-Varamine de la banlieue de Téhéran.

Dernier métro pour le comédien allemand Heinz Bennent (1921-2011)

Posté par vincy, le 13 octobre 2011

Le public français le connaissait surtout pour son interprétation du mari de Catherine Deneuve dans Le dernier métro de François Truffaut. Il y était un auteur et metteur en scène de théâtre, jaloux de Gérard Depardieu, réfugié dans les sous-sols du théâtre d'où il écoute les répétitions et les représentations.

Décédé le 12 octobre à Lausanne en Suisse, Heinz Bennent avait 90 ans. L'annonce de son décès a été faite par le théâtre berlinois "Renaissance".

Il avait retrouvé Catherine Deneuve dans le téléfilm Princesse Marie, de Benoît Jacquot, où il jouait Sigmund Freud et elle, sa patiente et amie. Il a souvent tourné en France : Section Spéciale et Clair de femme de Costa Gavras, Possession d'Andrzej Zulawski, Une femme française de Régis Wargnier et aussi avec Alain Fleischer, Yves Boisset, Maurice Dugowson, Marion Hänsel, Nelly Kaplan, le suisse Alain Tanner. Il a surtout été remarqué dans L'Honneur perdu de Katharina Blum, de Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta et dans Le Tambour, du même Schlöndorff, Palme d'or à Cannes en 1979. On l'a aussi vu dans L'oeuf du serpent, d'Ingmar Bergman.

Bennent avait été nommé aux Césars du meilleur second rôle masculin pour Le dernier métro et avait reçu un prix honorifique au German Film Awards à l'occasion de Im Jahr der Schildkröte d'Ute Wieland.

Né à Aix-la-Chapelle en 1921, résidant en Suisse depuis les années 70, sa carrière fut cinématographique, télévisuelle (Tatort, Derrick, Maigret) et théâtrale.

Les aventures de Tintin : Spielberg se trouve un nouveau héros

Posté par vincy, le 12 octobre 2011

Un générique qui rappelle Catch me if you can (et une musique aux accents jazzys qui pourraient lui faire écho). Des clins d'oeil à Hitchcock, aux Dents de la mer et même à 1941. Des séquences d'action qui cousinent avec les Indiana Jones. Steven Spielberg, amoureux de Tintin depuis sa plus tendre enfance, n'a pas eu besoin d'aller très loin pour puiser dans les BD d'Hergé tout ce qu'il aime dans le cinéma de divertissement, quitte à démontrer en creux, et cruellement, l'absence de second degré dans l'oeuvre de l'auteur belge.

Les aventures de Tintin - Le secret de la licorne est un divertissement de grande qualité : l'animation est maîtrisée, le motion picture est réussi, les personnages n'ont pas perdu leur personnalité dans la machine formatée d'Hollywood, et ça ne manque pas d'action. Si le premier tiers est porté sur une enquête, si on devine assez bien le scénario,  le film file à toute trombe vers un enchaînement d'action, de poursuites, de confrontations, à défaut de réel suspens.

Cette fantaisie frénétique trouve son summum dans la scène qui commence au Palais de Ben Salaad et qui finit au port. Une fuite en avant qu'il faudra réexaminer en détail : le découpage, typiquement "spielbergien", est une prouesse technologique et renvoie à la fois aux grads films d'actions et aux comédies de l'âge d'or hollywoodien, où on poussait le "gag" toujours plus loin.

Ne serait-ce que pour ces quelques moments, ce Tintin est assez épatant. Même s'il souffre peut-être de sa trop grande fidélité au ton d'Hergé, même si on aurait aimé une lecture plus moderne de ces aventures.

Born to be wild 3D : plus familial que sauvage

Posté par MpM, le 12 octobre 2011

L'histoire : A Bornéo, le Dr. Biruté Mary Galdikas recueille des bébés orangs-outangs orphelins dans un centre spécialisé où ils sont élevés puis lentement réhabitués à la vie sauvage, afin de retourner dans leur habitat naturel. A plusieurs milliers de kilomètres de là, dans la savane kényane, le Dr. Dame Daphne Sheldrick effectue le même travail de sauvetage auprès de jeunes éléphanteaux dont les parents ont été tués par les braconniers.

Notre avis : En choisissant un format volontairement court et spectaculaire (l'Imax permet une image dix fois plus grande que le 35mm traditionnel), les réalisateurs Drew Fellman et David Lickley ont choisi de raconter l'histoire édifiante de Biruté Galdikas et Daphne Sheldrick comme un conte de fées moderne. Exit tout ce qui pourrait choquer un public familial (la réalité sanglante du braconnage, les horreurs de la déforestation, l'avenir incertain des animaux relâchés qui risquent de devenir à leur tour la proie des braconniers...), et place à des bébés animaux forcément adorables, dont tout est fait pour souligner la similitude avec l'être humain.

De ce fait, on est mi enthousiaste, mi frustré par ce documentaire certes pédagogique mais surtout assez biaisé. Enthousiaste, parce que le destin des animaux que l'on suit est touchant. Il faut voir les gardiens s'affairer autour d'eux, tentant de reconstituer toutes les conditions de la vie sauvage. A Bornéo, de jeunes femmes portent des bébés orangs-outangs sur leur dos et les emmènent ainsi d'un endroit à un autre. Au Kenya, les jeunes hommes qui s'occupent des éléphants dorment avec eux pour les rassurer, et enduisent leurs larges oreilles de crème solaire. Pour le spectateur, l'anthropomorphisme est inévitable.

La frustration vient du fait qu'en ciblant les plus jeunes spectateurs, le film fait l'impasse sur les réalités quotidiennes du combat des deux femmes pour faire reconnaître les droits de leurs protégés. On aimerait en savoir plus sur la manière dont les animaux s'acclimatent à leur cohabitation avec l'homme et surtout sur leur retour à la vie sauvage. Le film évite également le sujet des conditions de vie réelle dans la foret indonésienne et dans la savane kényane, et ne dit mot des actions concrètes menées parallèlement au recueillement des orphelins. Alors que Born to be wild aurait pu être l'occasion rêvée pour sensibiliser le public (notamment sur le scandale des plantations de palmiers qui déforestent lentement mais sûrement toutes les surfaces boisées de la planète, pour produire notamment une huile jugée dangereuse pour la santé), il donne l'impression de manipuler son sujet de manière à n'en garder que le rêve et la magie.

C'est donc au spectateur lui-même de mettre à profit cette expérience visuelle et humaine pour se poser les bonnes questions et entamer une réflexion pédagogique sur le rôle de chacun dans le véritable drame vécu par les éléphants, les orang-outangs et tant d'autres espèces menacées. Pour que le formidable combat mené par les deux héroïnes du film puisse un jour s'arrêter de lui-même, faute d'animaux menacés.

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Born to be wild de Drew Fellman et David Lickley
Sortie le 12 octobre 2011
En exclusivité à La Géode