Edito: Combat épique

Posté par redaction, le 20 juillet 2017

C'est finalement le grand conflit de l'année: Netflix face au cinéma. Christopher Nolan, dont le film Dunkerque semble être un chant du cygne pour le 70mm, a donné son avis sur le sujet lors d'une interview à Indiewire.

"Netflix a une étrange répugnance à soutenir la sortie de films au cinéma. Ils ont cette politique insensée de rendre tout simultanément disponible en ligne lors de la sortie, ce qui est un modèle évidemment intenable pour des sorties au cinéma. Du coup, ils ne sont même pas dans le jeu, et je pense qu’ils ratent une énorme opportunité." Il prend l'exemple d'Amazon: "On peut remarquer qu’Amazon est très satisfait de ne pas faire la même erreur:lLes cinémas ont une fenêtre de tir de 90 jours avant de passer en streaming . C'est un modèle parfaitement viable." Pour lui, "l'investissement que Netflix met dans des réalisateurs et des projets intéressants serait plus admirable si ce n'était pas utilisé comme un étrange moyen d'influence pour écarter les salles de cinéma. C'est vain."

Pourtant Netflix continue de grandir avec son modèle. Le cap des 100 millions d'abonnés dans le monde a été dépassé. Martin Scorsese est l'une de leurs dernières grosses prises, avec The Irishman qui réunit Al Pacino, Robert de Niro, Harvey Keitel et Joe Pesci. Dernière gros coup qui date d'hier: Sandra Bullock avec son projet Bird Box, réalisé par Susanne Bier. Deux projets auxquels s'ajoutent Bright avec Will Smith, Outlaw King avec Chris Pine et le prochain Dan Gilroy avec Jake Gyllenhaal.

La technique de carnet de chèque semble fonctionner. Même sans l'attrait des salles de cinéma (et donc des Oscars, du box office, etc...).

En France, face à un Canal + affaiblit, Orange a décidé de passer à la vitesse supérieure. En créant la semaine dernière Orange Content, qui rassemble Orange Studio et les chaînes OCS, le groupe cherche à investir davantage dans le cinéma et les séries (100 millions d'euros sur 5 ans pour les séries tout de même), que ce soit en coproduisant ou en acquérant les droits de distribution. Pour ça Orange va renforcer son partenariat avec Canal +, mais aussi signer un accord exclusif avec UGC Images. Par ailleurs, Orange Studio ouvrira à la rentrée 2017 un nouveau département de ventes internationales et UGC Images lui confiera la commercialisation internationale de l’ensemble de ses films dès l’an prochain.

Cela suffira-t-il? Tout est question d'offre. Si les films et les séries sont à la hauteur, le consommateur aura le choix entre une offre européenne et la plateforme Netflix plutôt américaine. Netflix a juste une longueur d'avance (mais un cash-flow en berne). Et avec tous ces concurrents, le téléspectateurs s'y perd (et ne peut pas forcément payer plusieurs abonnements). Ce qui séduit chez Netflix, malgré son obsession de l'exclusivité qui sort les films du circuit classique, c'est bien de choisir les plus grands auteurs, les plus grandes stars. Et ça fonctionne: Netflix comme l'un de ses films, Okja, étaient parmi les 10 films et sujets les plus mentionnés sur les réseaux sociaux durant le Festival de Cannes.

Arielle Dombasle récidive derrière la caméra

Posté par vincy, le 20 juillet 2017

Un coup de chaud? L'envie de se distraire? Et soudainement cet été on vous parle d'Arielle Dombasle. Rassurez-vous, le fait qu'elle soit dans Danse avec les Stars nous indiffère complètement. C'est plus grave.

A 64 ans (bien sûr elle n'en paraît que 44), l'artiste franco-américaine veut refaire un film en tant que réalisatrice. Muse de Rohmer, actrice chez Ruiz, Varda, Schroeter et Fontaine, entre autres, elle a deux documentaires et trois longs métrages à son actif.

Evidemment, ce ne sont pas des chef d'œuvre en puissance: Chassé-croisé (1982), "l'ovniesque" Les Pyramides bleues avec Omar Sharif (1988) et Opium, inspiré d'une œuvre de Jean Cocteau (2013) n'ont pas laissé un souvenir impérissable. Tous des flops, moqués par la critique.

Dombasle va donc réaliser un nouveau film dont le titre comme le casting appellent au plus grand sérieux: Alien Cristal Palace, une "tragédie musicale" comme elle le définit à l'AFP. Le film est scénarisé par chanteur Nicolas Ker (avec elle en photo), Jacques Fieschi, et Florian Bernas.

Nicolas Ker aura aussi le premier rôle, aux côtés de Joséphine de La Beaume, Zoë Le Ber, vidéaste et photographe ,Théo Hakola, le leader de Passion Fodder, un groupe de rock des années 80, Christian Louboutin, le créateur de chaussures de luxe à semelles rouges, et le galeriste Thaddaeus Ropac.

Le tournage aura lieu dès le mois d'août au Havre, à Paris et à Venise. Pendant ce temps, tant de bons ou prometteurs cinéastes cherchent en vain des financements pour leur film...

Les reprises de l’été: Le Destin de Madame Yuki de Kenji Mizogushi

Posté par vincy, le 19 juillet 2017

Ce qu'il faut savoir: Kenji Mizogushi (1898-1956) est l'un des plus grands cinéastes asiatiques de sa génération. A la sortie du film Le Destin de Madame Yuki, adaptation d'un roman de Seiichi Funabashi, il n'a pas encore connu la notoriété internationale acquise avec ses multiples sélections et prix au Festival de Venise entre 1952 et 1956 et sa place en compétition à Cannes en 1954 avec Les amants crucifiés. Cinéaste prolifique (il tournait parfois deux à trois films par an). Films sans Frontières le ressort au cinéma le 19 juillet en version restaurée.

Le pitch: Unique rejeton d'une maison noble, Madame Yuki a épousé un homme égoïste et vil qui non seulement la bat mais la trompe ouvertement. Masaya, son ami de longue date, est épris d'elle. Mais, respectueuse des traditions, Madame Yuki n'ose rendre à son mari la monnaie de sa pièce. Elle commence à envisager le divorce lorsque son mari l'offense cruellement...

Pourquoi il faut le voir? Le film n'a jamais été montré en salles depuis plus de 30 ans et est inédit en vidéo. Œuvre méconnue du cinéaste, Le Destin de Madame Yuki est l'un de ces portraits de femmes magnifiques, sur fond de mélodrame, piégées par leur condition sociale et leurs aspirations amoureuses. Ici, Mizogushi s'intéresse à deux classes différentes: l'aristocratie d'avant-guerre et la bourgeoisie cupide et arriviste née de la reconstruction nippone. La femme souffre ainsi de cette déchéance inéluctable et d'un mari vulgaire et infidèle. En quête d'émancipation, elle va vouloir faire fructifier son seul bien en héritage, en transformant sa maison de campagne, symbole de son passé, en auberge. Mais éperdument soumise et incapable de se défaire de son mari, elle se fera spolier par lui. Ce qui est passionnant dans ce film pudique, magnifique et distant est cependant ailleurs: le réalisateur nous interroge sur la liaison entre amour et désir charnel. Le démon intérieur qui brûle en elle l'empêche finalement de s'affranchir tant elle est dépendante sexuellement. Ainsi, son mari la répugne mais il est le seul à la satisfaire sexuellement, tandis que son amant, raffiné et cultivé, est impuissant. Yuki ne peut qu'être désillusionnée et constater sa lâcheté. Habituellement poignants, les films du cinéastes abordent la passion avec une forme de mélancolie, tout en nous mettant au centre d'un duel où le féminin et le masculin s'opposent. Clairement, le cinéaste avait à cœur de sublimer le monde féminin, imaginatif, contemplateur et doux. Cela s'illustre parfaitement avec les mouvements de caméra majestueux et fluides. Chez Mizogushi, il y a toujours une maîtrise du récit, des fulgurances poétiques, et une sensibilité à fleur de peau. Comme le dit Martin Scorsese: "Mizoguchi est l'un des plus grands maîtres à avoir travaillé sur le medium qu'est le cinéma; je le place juste après Renoir, Murnau et Ford."

Le saviez-vous? Mizogushi n'aimait pas son film, l'estomant trop mélodramatique et presque trop beau. Pourtant, le plan-séquence funèbre où Yuki dans la brume matinale s'éloigne jusqu'à disparaître près d'un lac est splendide et figure parmi les plus belles scènes du 7e art. Ce lac, le Lac Biwa, métaphore du vague à l'âme et de la perte de soi, est une immense étendue d'eau au centre du Japon, entre les Alpes et Kyoto. On le retrouve notamment dans un autre film de Mizogushi, Les contes de la lune vague après la pluie (1953). Notons aussi que l'actrice incarnant Yuki, Michiyo Kogure, a aussi joué pour Akira Kurosawa, Yasujiro Ozu, Mikio Naruse et Tomotaka Tasaka. Le destin de Madame Yuki a été sa première collaboration avec Mizogushi. Ils ont tourné 4 films ensemble, dont le dernier film du cinéaste, La rue de la honte.

Aladdin a son casting

Posté par vincy, le 19 juillet 2017

Disney a trouvé ses trois acteurs pour incarner Aladdin, Jasmine et le Génie de la version en prises de vues réelles d'Aladdin. L'annonce a été faite au Comic-Con de San Diego qui a lieu cette semaine. Le film est prévu dans les salles en 2018.

Aladdin sera ainsi interprété par un nouveau venu, Mena Massoud, comédien égypto-canadien. C'est assez rare, pour ne pas dire exceptionnel, qu'un rôle principal d'une grosse production hollywoodienne soit confié à un jeune arabe. Mena Massoud, bientôt 25 ans, a été vu dans des séries comme Jack Ryan et Open Heart. Il sera à l'affiche du thriller de Rowan Athale, Stranger But True, aux côtés de Greg Kinnear et Amy Ryan.

Naomi Scott aura le rôle de la princesse Jasmine. L'épouse du joueur de foot Jordan Spencer, tout juste âgée de 24 ans, est aussi chanteuse (2 EPs). Découverte dans la série Disney Life Bites, elle eu des rôles secondaires dans Seul sur Mars de Ridley Scott et Power Rangers de Dean Israelite.

Enfin, comme annoncé, le Génie sera dévolu à Will Smith, qui aura la lourde responsabilité de faire oublier la performance de Robin Williams dans le dessin animé.

Guy Ritchie (Le Roi Arthur, Sherlock Holmes) va devoir adoucir son style frénétique pour rentrer dans le moule Disney. Le scénario de John August (Charlie et ses drôles de dames, cinq Tim Burton au compteur dont Charlie et la Chocolaterie) reprendra fidèlement l'histoire du film d'animation, qui fut deux fois oscarisé (musique, chanson) en plus d'être la plus importante recette en Amérique du nord en 1992. Le film y avait rapporté 217M$ (et au total 505M$ dans le monde), loin devant Home Alone 2, Batman Returns, L'arme fatale 3 Des hommes d'honneur, Sister Act, The Bodyguard et Basic Instinct. Depuis Le Livre de la jungle en 1967, seuls 6 films ont finit leader de l'année aux USA : La belle et la bête en 1991, Aladdin en 1992, Le Roi Lion en 1993, Toy Story en 1995, Shrek 2 en 2004 et Toy Story 3 en 2010.

Les versions "live" de dessins animés de Disney sont devenus de véritables mines d'or pour le groupe. Alice aux pays des merveilles a rapporté 1,03 milliard de $ dans le monde, Le monde fantastique d'Oz 495M$, Maleficent 758M$, Cendrillon 543M$, Le Livre de la jungle 967M$ et La belle et la bête 1,3 milliard de $.

Disney a prévu de faire revivre Mary Poppins et Mulan (2018), Dumbo et Le Roi Lion (2019).

« Doctor Who » devient une femme : Jodie Whittaker !

Posté par kristofy, le 18 juillet 2017

Un proverbe dit qu'un héros ne meurt jamais, et s'il change parfois de physique selon les acteurs pour l'incarner à l'écran, il reste toujours un homme, blanc, hétérosexuel; comme par exemple James Bond (même si le web s'amuse à imaginer pour son costume Idriss Elba ou Gillian Anderson, ça n'arrivera jamais...).

Un premier pas vient d'être franchi avec Docteur Who qui après avoir été un homme depuis plus de cinquante ans à la télévision durant plus de 800 épisodes (c'est la série avec un héros de science-fiction la plus longue de l'histoire de la télé) sera (enfin) interprété par une femme : la comédienne Jodie Whittaker !

Jodie Whittaker est surtout connue à travers la série Broadchurch (dont la saison 3 sera bientôt diffusée), mais c'est surtout une actrice de cinéma qui a joué avec la crème des talents britannique. On l'a remarquée dans St Trinian's avec Colin Firth (qui a révélé Gemma Aterton), dans Attack the block de Joe Cornish (qui a révélé John Boyega de la nouvelle trilogie Star Wars), Un jour avec Anne Hathaway, Get Santa de Christopher Smith avec Jim Broadbent, la femme de Jude Law dans Black Sea de Kevin Macdonald, et elle vient de terminer le tournage du prochain film de Paddy Considine Journeyman.

Une actrice familière du Festival de Dinard

Certains des ses films ne sont malheureusement pas sortis en France, mais saluons le Festival du film Britannique de Dinard de les avoir sélectionné comme Good Vibration (en 2012) ou Hello Carter (en 2013) : Jodie Whittaker est devenue ainsi une familière de Dinard où elle avait même été membre du jury de Catherine Deneuve en 2014. L'année dernière en 2016 le festival avait fait découvrir son film Adult life skills où elle tient le premier rôle, qui lui avait valu par ailleurs une nomination de meilleure actrice aux British Independent Film Award.

La voici donc en Docteur Who, ce héros populaire britannique qui est à la télévision l'équivalent de James Bond au cinéma. James Bond 007 contre Dr. No date de 1962. La série Docteur Who est apparue en 1963 avec William Hartnell. Mais la série a surtout pris de l'ampleur au niveau international grâce à ses récents interprètes, David Tennant ou Matt Smith. Au total, 12 acteurs l'ont interprété. La série qui avait connu un essoufflement est relancée depuis une dizaine d'années avec beaucoup plus de succès au point d'avoir figuré dans le top des 100 meilleurs programmes de la télévision britannique. La série est diffusée sur BBC en Angleterre et sur France 4 en France: un épisode spécial pour son 50ème anniversaire avait été diffusé presque en même temps dans une centaine de pays. Malgré son humour, son dernier interprète, Peter Capaldi, aurait été jugé un peu trop âgé (en comparaison avec les acteurs précédents). D'où le renouvellement et rajeunissement du casting: Jodie Whittaker a 35 ans. Le Docteur Who est à l'origine un extraterrestre qui peut voyager dans le temps et l'espace, et s'il est blessé ou trop vieux, son corps se régénère pour reprendre vie sous une autre apparence : le combat pour aider l'humanité peut donc continuer avec un héros qui sera une héroïne...

L'annonce a été faite avec une courte vidéo diffusée ce 16 juillet, qui a été immédiatement très commentée. Le premier épisode avec Jodie Whittaker sera diffusé à l'approche de Noël :

Venise 2017: Robert Redford et Jane Fonda honorés, Alexander Payne en ouverture

Posté par vincy, le 18 juillet 2017

Venise dévoile peu à peu son programme à quelques semaines du lancement des festivités de sa 74e édition (30 août-9 septembre). Après la Présidente du jury, le Festival a révélé deux des Lions d'or qui seront décernés et le film d'ouverture qui sera projeté.

Deux monstres sacrés hollywoodiens seront ainsi sacrés sur la lagune italienne. Jane Fonda et Robert Redford recevront le plus prestigieux des honneurs. Notons qu'avec Annette Bening comme Présidente du jury, Venise a choisi là aussi deux personnalités américaines, activistes et de gauche, bref anti-Trump (ne serait-ce que sur la question du climat et des droits de la femme).

Ils seront à Venise pour présenter Our Souls at Night, un film... Netflix, sélectionné hors compétition et projeté en avant-première mondiale. Jane Fonda, deux Oscars et une Palme d'or d'honneur, et Robert Redford, un Oscar du meilleur réalisateur et un Oscar honorifique, fondateur du festival Sundance, ont souvent partagé l'affiche ensemble. La dernière fois remonte à 1979 avec Le cavalier électrique de Sydney Pollack. Ils se sont aussi croisés dans La poursuite impitoyable d'Arthur Penn, aux côtés de Marlon Brando, en 1966. Mais leur duo au cinéma reste mémorable avant tout avec la comédie romantique Pieds nus dans le parc de Gene Saks (1967), où ils étaient au sommet de leur beauté. Deux sex-symbols, avides de liberté, producteurs, icônes féministe ou écologiste, en plus d'être deux acteurs talentueux et audacieux, défendant les films indépendants et étrangers tout en ayant fait carrière avec succès à Hollywood.

Ils recevront leur prix le 1er septembre. Our Souls at Night est l'adaptation du roman de Kent Haruf, Nos âmes la nuit. Dans une petite ville du Colorado, Addie, une veuve de 75 ans, décide de rompre sa solitude en proposant à Louis, son voisin, veuf lui aussi, de passer du temps ensemble. Ils sont voisins depuis des décennies mais ils se connaissent peu. Ils tombent amoureux l'un de l'autre. Cependant, leurs enfants les désapprouvent et les amoureux doivent se cacher pour vivre leur histoire.

En ouverture, Venise projettera Downsizing, le nouveau film d'Alexander Payne, qui sera également en compétition. Le casting de ce film est composé de Matt Damon, Christoph Waltz, Kristen Wiig, Jason Sudeikis, Alec Baldwin et Neil Patrick Harris. Le film devrait aussi aller à Telluride et Toronto. L'histoire est assez baroque: des gens choisissent de rétrécir afin de trouver une meilleure vie. Cela fait trois ans que le réalisateur a commencé à travailler sur ce film.

Martin Landau (1928-2017) s’éclipse

Posté par vincy, le 17 juillet 2017

Martin Landau est mort samedi 15 juillet à Los Angeles, à l'âge de 89 ans. Né le 20 juin 1928 à New York, il avait débuté comme dessinateur pour le Daily News durant les années 1940 et 1950.

Admirateur de Charlie Chaplin, il se tourne vers le théâtre et le cinéma. Il s'inscrit à l'Actor's studio en 1955. Parmi les 2000 prétendants aux cours de Lee Strasberg, seuls Steve McQueen et lui ont été retenus.

Deux ans après ses premiers pas au théâtre, il débute sur le grand écran, en 1959, avec un second-rôle dans La mort aux trousses d'Alfred Hitchcock, en homme inquiétant. Au cinéma, pendant plusieurs années, sa (grande) dégaine élégante reste cantonnée aux seconds rôles: Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz, La Plus Grande Histoire jamais contée (The Greatest Story Ever Told) de George Stevens, Nevada Smith de Henry Hathaway, Sur la piste de la grande caravane (The Hallelujah Trail) de John Sturges, Les Brutes dans la ville (A Town Called Bastard) de Robert Parrish...

Mais c'est sur le petit écran qu'il se fait connaître, en maître des déguisements, dans la série télévisée Mission:Impossible, durant les trois premières saisons, puis dans les deux premières saisons de Cosmos. Cela le met à l'écart du grand écran, ou, en tout cas, de grands rôles.

Finalement le cinéma ne commencera à lui proposer de grands personnages que vers le milieu des années 1980. On le voit ainsi en vieux capitaine dans L'Île aux trésors de Raoul Ruiz, avant de retrouver sa fabuleuse prestance et sa voix rauque dans Tucker de Francis Ford Coppola, qui lui vaut une première nomination aux Oscars (catégorie second-rôle) puis dans Crimes et délits de Woody Allen (deuxième nomination).

Il décroche l'Oscar grâce à Tim Burton quand il incarne sublimement un charismatique et spectral Bela Lugosi dans Ed Wood. Par la suite, Martin Landau tourne sans cesse: City Hall de Harold Becker, The X Files de Rob Bowman, Sleepy Hollow de Tim Burton, En direct sur Edtv de Ron Howard, The Majestic de Frank Darabont, ou le récent Remember d'Atom Egoyan.

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Lire aussi: Les critiques des films avec Martin Landau

George A. Romero (1940-2017) rejoint le monde des morts

Posté par vincy, le 16 juillet 2017

Le réalisateur américain George A. Romero, né en le 4 juillet 1940 d'un père cubain et d'une mère américano-lithuanienne, est décédé dimanche à l'âge de 77 ans. Son manager Chris Roe a annoncé: "Le réalisateur légendaire George A. Romero est décédé dimanche 16 juillet, en écoutant la bande originale de L'homme tranquille [de John Ford, ndlr] , un de ses films préférés", ajoutant: "Il est mort en paix dans son sommeil, après un combat bref mais déterminé contre un cancer du poumon, laissant derrière lui une famille aimante, beaucoup d'amis et un héritage cinématographique qui a persisté et continuera de persister, à l'épreuve du temps".

Lire le portrait: George A. Romero, The Dead's Man

Pour tout le monde, Romero aura été celui qui a lancé le genre des films de zombies. La nuit des morts vivants, tourné en noir et blanc avec un budget d'à peine plus de 100000 dollars et des acteurs inconnus, inspiré par le roman de science-fiction "Je suis une légende" de Richard Matheson (1954) et sorti en 1968, connaît un immense succès. Il est devenu un classique, et s'est décliné à travers cinq autres suites, dont Le jour des morts-vivants et Dawn of the Dead.Derrière son amour pour les scènes de carnage, se cachait une personnalité gentille et attachante, louée par tous ses confrères.

Tous les films de George A. Romero ont été tournés à Pittsburgh, en Pennsylvanie, ville où il fait ses études universitaires, ou dans les alentours. On lui doit également la transposition d'un scénario de Stephen King, Creepshow, et l'adaptation d'un roman du même King, La Part des ténèbres.

Romero a aussi été auteur de bandes dessinées (Empire of the dead) et d'un livre jeunesse (Le Petit Monde d'Humongo Dongo).

Un inédit de Godard face au Redoutable dans les salles le 13 septembre

Posté par vincy, le 16 juillet 2017

Capricci Films et Les Bookmakers vont sortir le 13 septembre un film inédit en salles de Jean-Luc Godard, Grandeur et décadence d’un petit commerce de cinéma.

Ce téléfilm avait été diffusé en 1986 en première partie de soirée sur TF1 et n'était disponible qu'en VHS ou dans des événements lors de festivals. Ce 21ème épisode de la Série Noire proposée alors sur la chaîne TV devrait être un thriller, adapté du roman Chantons en chœur de James Hadley Chase. Godard a préféré s'approprier le sujet pour en faire un manifeste sur le cinéma avec Jean-Pierre Léaud dans le rôle d'un cinéaste préparant un film et Jean-Pierre Mocky incarnant un producteur en faillite, mais aussi des chômeurs et Nathalie Richard.

Le 13 septembre sortira aussi Le Redoutable, de Michel Hazanavicius, film autour de la relation entre Jean-Luc Godard et Anne Wiazemsky. Godard y est incarné par Louis Garrel.

Le réalisateur suisse est toujours occupé par la postproduction de son nouveau film Image et Parole, qu'on pressent aller à Cannes en 2018.

James Franco s’invite chez les Coen

Posté par vincy, le 15 juillet 2017

James Franco As I Lay Dying

James Franco alterne films indépendants, réalisations undergrounds et comédies populaires moyennes depuis quelques années. Pas de quoi surfer sur le carton de Oz (2013) et du premier opus de La Planète des singes (2011). A bientôt 40 ans, l'acteur n'a pas signé de succès important depuis quatre ans.

A force de se disperser, de préférer un petit rôle chez les copains ou une commande dans un film médiocre, l'étoile de la star a un peu pâlit. D'autant que son petit frère, Dave, lui a porté un petit coup de vieux.  Mais avec le nombre de films qu'il vient de tourner et le nombre de projets en cours, l'acteur semble vouloir rebondir. Le projet le plus excitant est sans aucun doute The Ballad of Buster Scruggs, le western en six épisodes des frères Coen, aux côtés de son ami Tim Blake Nelson. Il jouerait dans le deuxième épisode de cette mini-série écrite et réalisé par les frères Coen, produite par Annapurna Television. Chaque épisode raconterait une histoire différente. Un film pourrait être envisagé.

Franco, comme de nombreuses stars aujourd'hui, mise sur le petit écran. On le verra aussi dans la série HBO The Deuce, où il incarnera deux frères jumeaux.

Planning chargé

Au cinéma, il a récolté un succès critique au South by Southwest Festival avec son film The Disaster Artist. Le film sortira en décembre afin de viser les palmarès de fin d'année. Don't Come Back from the Moon de Bruce Thierry Cheung vient d'être présenté au Festival de Los Angeles.

Sinon il a terminé, en tant que cinéaste, Zéroville, avec Megan Gox, Will Ferrell et Dave Franco. Il a deux autres réalisations en cours de production. Comme acteur, on le verra dans Blood Heist de Jenna Cavelle, prévu en avant-première à Fantasia à Montréal et dans le thriller The Vault de Dan Bush. Avec Bruce Thierry Cheung, il a aussi tourné un film SF avec Milla Jovovich, Lucy Liu et Snoop Dogg, Future World. On attend toujours, du même cinéaste, son Kill the Czar, annoncé depuis deux ans.