Superman : Henry Cavill va-t-il quitter le DC Universe de Warner Bros. ?

Posté par wyzman, le 13 septembre 2018

Depuis que le Hollywood Reporter a annoncé que Henry Cavill raccrochait la cape rouge de Superman pour voler vers de nouveaux horizons, les fans des films DC Comics ne savent plus quoi penser.

Vrai ou faux ?

Telle est la question que tout le monde se pose après lecture de l'article "Henry Cavill Out as Superman Amid Warner Bros.' DC Universe Shake-Up?" Dans celui-ci, Tatiana Siegel et Borys Kit expliquent qu'en raison de problèmes d'emplois du temps, Henry Cavill pourrait être remercié par Warner Bros. Celui qui fait actuellement un carton dans Mission : Impossible - Fallout a prêté ses traits à Superman dans Man Of Steel, Batman v Superman puis Justice League.

Mais à l'heure où Warner Bros. ne souhaite pas voir Ben Affleck reprendre le rôle de Bruce Wayne dans The Batman de Matt Reeves afin de redynamiser cette franchise avec un acteur plus jeune, il se murmure que Henry Cavill pourrait également être remercié. En effet, nous vous annoncions récemment qu'un script autour d'une Supergirl adolescente était en écriture. Si ce projet aboutissait, cela effacerait Henry Cavill de l'équation plus que dans l'univers des deux personnages, Clark est plus jeune que Kara Danvers.

Mais si l'article du Hollywood Reporter a mis le feu aux poudres, Collider et Henry Cavill lui-même ont tenté de rassurer les fans. Le principal intéressé a ainsi posté sur Instagram une vidéo dans laquelle on le voit porter un t-shirt "KRYPTON LIFTING TEAM" tout en jouant avec une figurine Superman. La légende est simple : "Today was exciting #Superman" Bien que cela ne réponde pas précisément à la question "va-t-il continuer d'incarner Superman ?", cela a eu pour effet de calmer un peu les fans.

Des changements trop conséquents

Pour beaucoup, l'incapacité de Henry Cavill à apparaître dans le prochain film DC Comics, Shazam!, a été un élément déclencheur dans les négociations actuellement en cours entre l'équipe de l'acteur et Warner Bros. Mais ce n'est pas parce qu'aucun créneau de tournage n'a été trouvé pour l'acteur que cela signifie qu'il va claquer la porte. Loin de là ! Ben Affleck remercié et Mission : Impossible - Fallout ayant fait un carton, Henry Cavill demeure une valeur sûre pour l'entreprise qui tente encore et toujours de concurrencer Marvel. En se séparant de l'acteur de 35 ans, Warner Bros. pourrait perdre gros.

En effet, bien qu'il ne soit pas annoncé à leur casting, Henry Cavill est dans l'esprit des fans de DC Comicsle seul interprète d'un Superman qui fait partie intégrante de l'univers des prochains DC Comics qui doivent sortir : Aquaman en décembre, Shazam! au printemps 2019, Wonder Woman 1984 en novembre 2019 ou encore Cyborg au printemps 2020. Après avoir mis en scène sa résurrection dans Justice League, il devient évident que la firme américaine ne peut se débarrasser de l'acteur et du personnage juste après !

Un acteur toujours en pleine ascension

Et bien que Warner Bros. tire complètement les ficelles des films en question, Henry Cavill a acquis au fil des années énormément de poids. Alors que Ben Affleck a longtemps été raillé par les critiques et le public et que Wonder Woman a été accueilli avec quelques réticences, l'aura de Superman ainsi que celle de Henry Cavill sont restées intactes.

Plus encore, Henry Cavill vient d'être annoncé au casting de la prochaine série de Netflix, The Witcher. Dans cette adaptation du jeu vidéo lui-même adapté d'une saga littéraire, Henry Cavill incarnera Geralt de Riv, un membre d'une société de chasseurs de monstres qui ont subi des mutations afin d'être plus performants. S'il est évident que la cote de popularité de Henry Cavill ne va faire qu'exploser avec le rôle (Netflix est désormais une usine à stars planétaires), Warner Bros. devra tôt outard se rendre à l'évidence : la firme a besoin de lui plus que lui n'a besoin d'elle.

La Baleine, nouveau cinéma art & essai à Marseille

Posté par vincy, le 12 septembre 2018

Marseille accueille un nouveau cinéma art et essai, La Baleine. Mono écran équipé d'une salle de 90 places, il offrira 42 séances par semaine. Labellisé par le CNC (Jeune public, Recherche et Découverte, Patrimoine et Répertoire), La Baleine sera aussi un bistrot, nommé "Le ventre de la Baleine", soit un espace bar et restauration, qui comprendra une terrasse.

"La Baleine joue la carte de la combinaison et de la fusion entre cinéma et restauration : ciné-ateliers-goûter pour le jeune public les mercredis et les week-ends, ciné-brunch en matinée pour les plus grands, carte bistrot en lien avec les thématiques de la programmation cinéma, etc." explique le communiqué.

Pour son inauguration, le cinéma propose 8 avant-premières à compter d'aujourd'hui: Dans la terrible jungle, Amin, Un violent désir de bonheur, Ne travaille pas, La chasse à l'ours, Charlie mon héros, Pachamama et Diamantino.

Fondé par Thomas Ordonneau, créateur et directeur du label de cinéma Shellac, et Cyril Zimmermann, fondateur de plusieurs sociétés de l’économie numérique, mais aussi Juliette Grimont et Nicolas Grassset, La Baleine est situé Cours Julien, dans le 6e arrondissement de la ville. Il aura fallu quatre ans pour que le projet voit le jour.L'équipe assure aussi la programmation du Gyptis à la Belle-de-Mai.

Marseille est la métropole, avec Nice, la plus sous-équipée en cinéma art & essai en France. MK2 qui a eu longtemps un projet dans la ville a du abandonner le projet. Dans le vieux centre, on trouve entre autres Les Variétés, Le César, Le Prado, et le Videodrome 2, juste à côté de la Baleine.

Ken Loach en tournage

Posté par vincy, le 12 septembre 2018

Le magazine Screen a annoncé que Ken Loach a débuté le tournage de son 26e long métrage de fiction. Le cinéaste doublement palmé à Cannes (Le vent se lève en 2006 et Moi, Daniel Blake en 2016) a repris le chemin des plateaux le 11 septembre pour tourner Sorry We Missed you.

Coproduit par le réalisateur à travers sa société Sixteen Film, et par Why Not, Les Films du fleuve, le BFI et la BBC, le film se tourne dans la région de Newcastle. Le casting comprend Kris Hitchen, acteur rare et scénariste, et trois nouveaux visages, Debbie Honeywood, Rhys Stone et Katie Proctor.

L'histoire, écrite par son fidèle collaborateur Paul Laverty, renoue avec le drame social contemporain britannique: Une famille est confrontée une énorme dette suite à la crise financière de 2008, et va tenter de trouver un équilibre entre le quotidien sans argent et la vie de famille.

Avec une sortie prévue en 2019, on imagine que le film fera partie des prétendants du prochain Festival de Cannes.

La réalisatrice de « Rafiki » porte plainte contre les autorités kenyanes

Posté par vincy, le 12 septembre 2018

Wanuri Kahiu, réalisatrice de Rafiki, premier film kényan sélectionné au Festival de Cannes en mai dernier, a décidé de porter plainte contre le KFBC (organisme de régulation des diffusions mandaté par le gouvernement kényan), et le procureur général du pays, suite à l'interdiction de son film dans son pays.

Rafiki raconte l'histoire de deux jeunes femmes, à Nairobi, qui tombent amoureuses l'une de l'autre, essayant de ne pas se faire surprendre en restant à l'écart des commères, machos et autres dévots.

Lors de l'annonce de sa sélection à Cannes, tout le monde s'était réjoui de cet "honneur" dans le plus grand des festivals, à commencer par la Commission du Film du Kenya (l'équivalent du CNC) et le ministère des Sports et du Patrimoine, qui comprend la Culture dans ses attributions. Mais rapidement, le film a été censuré, avant même sa projection sur la Croisette. Le KFCB y a vu une "claire intention de promouvoir le lesbianisme au Kenya ce qui est contraire à la loi", ajoutant que ce film "heurte la culture et les valeurs morales du peuple Kényan".

Dans un communiqué, Wanuri Kahiu estime que l'empêchement de la diffusion du film viole plusieurs articles de la constitution qui protège la liberté d'expression et de création: "Quand quelqu’un commence à porter atteinte à votre droit d'être créative et d’exercer votre travail cela devient un problème".

Le film sort le 26 septembre en France. Il y a peu de chance qu'il représente le Kenya aux Oscars.

Halle Berry passe à la réalisation

Posté par vincy, le 11 septembre 2018

L'actrice Halle Berry se lance dans la réalisation. Elle filmera Bruised, un drame avec arts martiaux menu. Elle sera également en tête du générique de ce film écrit par la primo-scénariste Michelle Rosenfarb.

Jackie, surnommée Justice, est une pro en disgrâce des Arts martiaux mixtes, alors que c'était la seule chose qu'elle faisait bien jusque là. Quand son fils de six ans, Manny, revient chez elle alors qu'elle l'avait abandonné il y a des années, elle doit dominer ses propres démons, devenir la mère que son fils mérite, en plus de devoir affronter l'une des vedettes montantes de son sport.

Halle Berry tourne actuellement John Wick 3: Parabellum avec Keanu Reeves, Laurence Fishburne, Anjelica Huston et Ian McShane. C'est d'ailleurs le producteur de la franchise et les équipes de chorégraphies de combats de John Wick qui l'assisteront dans son projet. Le tournage est prévu pour mars.

L'actrice oscarisée doit également jouer dans le remake de Jagged Edge (A double tranchant) pour Sony. On l'a vue récemment dans Kings et Kingsman: Le cercle d'or, son plus gros hit hors X-Men depuis le James Bond en 2002

Cartoon Forum 2018 : 83 projets d’animation à suivre

Posté par MpM, le 11 septembre 2018


Pour sa 29e édition qui débute ce mardi 11 septembre, le Cartoon Forum, unique plateforme de coproduction dédiée aux séries d’animation européennes, accueillera 950 participants venus du monde entier pour découvrir des projets en provenance d'une vingtaine de pays, dont la France (27 pitchs), l'Angleterre (9) et l'Allemagne (8) mais aussi l'Islande (1) et l'Ukraine (2).

Les 83 projets présentés, qui représentent un budget total de 341,3 millions d'euros, s'adressent majoritairement aux enfants (44% à la tranche d'âge 6-11 ans et 28% aux 2-6 ans), et encore très (trop ?) peu à un public adulte (7% ) ou adolescent (1%). Pour ce qui est des techniques d'animation, la 2D domine (40 projets) devant la 3D (28), le mélange des deux (10) et le stop-motion (5).

Le grand bonheur du Cartoon Forum, c'est bien sûr celui de la découverte et des coups de cœur, mais on a déjà repéré quelques projets séduisants sur le papier. Ainsi, on suivra de près Selfish écrit et réalisé par Nicolas Trotignon & Mathieu Vernerie (produit par Kazak productions), Looking for Santa écrit par Alain Gagnol et réalisé par Marc Robinet (Folimage), Mobilis, l'adaptation de 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne par Raphael Granier de Cassagnac et Thomas Guerigen (Le regard sonore), le projet en stop motion Noah's tree de Peter Vacz (Filmfabriq) ou encore la nouvelle adaptation des aventures du super héros SamSam de Serge Bloch par Jean Regnaud et Tanguy De Kermel (Folivari).

Pour cette édition 2018, le pays à l'honneur est la Finlande, qui présentera notamment trois projets. Enfin, les traditionnels Cartoon Tributes seront décernés durant les trois jours du Forum. Il s'agit de prix récompensant les diffuseurs, investisseurs/distributeurs et producteurs "ayant eu une influence dynamique et positive sur l’industrie européenne de l’animation durant l'année". La France, la Finlande, l’Italie, l'Irlande et le Royaume Uni sont en tête des nommés dont voici la liste intégrale :

Diffuseur de l'année
Deakids | Italie
Finnish broadcasting company (YLE) | Finlande
Hopster | Royaume-Uni
Netflix | Etats-Unis
TF1 Unité Jeunesse | France

Investisseur/Distributeur de l'année
9 Story Distribution International | Irlande
Connectoon | Italie
Gaumont Distribution TV | France
Miam ! Animation | France

Producteur de l'année
Akkord Film Produktion | Allemagne
Ánima Kitchent Media | Espagne
Folimage | France
Ink and Light | Finlande / Irlande
The Illuminated Film Company | Royaume-Uni

Venise 2018 : Roma d’Alfonso Cuaron, Lion d’or réservé au petit écran?

Posté par kristofy, le 10 septembre 2018

Roma de par sa forme anti-commerciale semblait trop fragile pour remplir des salles de cinéma. Ce n'est pas ce qu'a pensé le jury de Guillermo del Toro. Le film, en compétition au 75e Festival de Venise, a raflé le Lion d'or. C'est donc la plateforme de streaming Netflix diffusera le film. Le même cas de figure s'est présenté pour Annihilation de Alex Garland, Anon d'Andrew Niccol, Wolf Brigade de Kim Jee-won ou Mowgli de Andy Serkis: les prédictions d'exploitation en salles étant synonyme de perte d'argent, les droits ont été achetés directement ou revendus à Netflix... Ce que craignait les professionnels à Cannes (une Palme d'or pas visible en salle de cinéma) vient donc de se produire à Venise : un grand film réservé à des abonnés de Netflix.

Depuis le refus de Cannes de prendre en compétition des films Netflix (dont Roma), la position de la plateforme de ne réserver 'ses' films qu'à ses abonnés a justement évolué vers une stratégie hybride, notamment en Corée du sud. Le producteur David Linde (Participant Media) assure que le contrat mixte une sortie en salles pour viser les Oscars et satisfaire le public art-et-essai et une diffusion mondiale sur Netflix.

Les Oscars dans le viseur

Car les cinéastes prestigieux, comme Alfonso Cuarón, veulent pouvoir concourir aux Oscar, ce qui exige que le film ait une sortie limitée dans certaines salles de New York et Los Angeles. De son côté, Netflix veut aussi être aux Oscars pour valoriser son catalogue. Dorénavant, certains films Netflix pourront bien être visibles dans certaines salles de cinéma, en dehors des festivals. Le jour où Roma sera disponible sur Netflix il y aura en même temps (dans certains pays en tout cas) une sortie "day and date", "in selected theaters". Par conséquent, Alfonso Cuarón sera en lice pour les prochains palmarès de fin d'année, ce qui arrange bien le Festival de Venise.

Cuaron est un habitué de la Mostra. Tout comme Cannes qui entretient ses cinéastes 'abonnés' ou chacun de leurs films y est sélectionné, Venise accueille régulièrement les oeuvres de certains fidèles, même si, de plus en plus, le festival ignore de nombreuses cinématographies, parie sur des valeurs sûres (en compétition) et choisit une stratégie hollywoodienne face à Toronto. Le cinéaste mexicain est presque chez lui à Venise depuis que Y tu mamá también avait été en compétition en 2001 en y remportant le prix du meilleur scénario, il y est de retour en 2006 pour présenter Les fils de l'Homme puis en 2010 où il fait l'ouverture de la Mostra avec Gravity. Enfin, en 2015, Alfonso Cuarón est le président du jury de Venise.

C'est justement après Gravity, cette aventure hollywoodienne spatiale avec George Clooney et Sandra Bullock, qui a emmené Alfonso Cuarón au plus haut avec 7 Oscars. Cette année, il est revenu sur le Lido en compétition pour présenter Roma.

Une fresque intime et vécue

Ce nouveau projet revient sur terre et, dans la forme, semble presque l'exact opposé : aucune star, retour au parlé mexicain (plus précisément la langue mixtèque), en noir et blanc, d'une durée de 2h15, avec une histoire de famille inspirée de son enfance. Il fallait sans doute cette apparente austérité pour prendre le temps de regarder vivre cette famille, dont l'ampleur est soulignée par des longs plans séquences et des mouvements de travelling en ligne droite. Durant les années 1970 à Mexico et dans la région d'Oaxaca (sud du pays), on découvre d'abord la jeune Cleo dans son quotidien d'employée domestique d'une riche famille (nettoyer le sol, laver le linge, faire la cuisine...) puis au fur et à mesure l'ensemble de cette famille pour qui elle est servante : les enfants, leur mère et son mari. Celui-ci étant partant pour un long voyage, Cleo s'occupe beaucoup des enfants. Elle a des proches, qui comme elles travaillent au service de maisons. Durant son temps libre avec sa meilleure amie elle sort parfois avec des garçons pour aller au cinéma (voir Louis de Funès!). Elle va devoir annoncer qu'elle est enceinte à sa patronne, mais que le garçon ne veut plus la revoir...

La caméra à peine mobile de Alfonso Cuarón qui capte divers moments de vie est en surface une mise-en-scène simpliste. Mais dans le cadre de l'image, au second plan ou hors-champs, tout s'enrichit de gestes et de mouvements. Cette sobriété glisse toutefois vers plusieurs longs plans-séquences pleins de bravoure où des évènements-clés dramatiques se déroulent devant nos yeux : un accouchement éprouvant, un groupe armé qui envahit un magasin, une enfant qui risque de se noyer. A chaque film, le cinéaste aime défier le cinéma, entre audaces formelles et narration à tiroirs. Alfonso Cuarón présente Roma comme étant son film le plus personnel, l'histoire découlant de ses souvenirs. C'est, pour lui, une sorte d'hommage aux diverses femmes de son entourage d'enfance (Cleo est inspirée de sa babysitter) et ce à quoi elles ont dû faire face, comme justement faire un bébé toute seule pour l'une ou mentir à ses enfants en leur disant que leur père reviendra pour l'autre, durant une époque remplie de turbulences politiques (des nouvelles élections, des manifestations dans la rue).

Un récit intime pour lui, un film qu'il espère faire découvrir à un plus large public possible... sauf en France?

La Gaule réfractaire

Il y a de grandes chances que Roma ne soit pas diffusé dans l'Hexagone, soi-disant temple de la cinéphilie. Le blocage n'est plus du côté de Netflix (à condition qu'il trouve un distributeur), mais du côté de la Fédération Nationale des Cinémas Français (la FNCF, qui avait d'ailleurs fait annuler des séances d'avant-première gratuites de Okja, film Netflix en compétition à Cannes, à Paris en 2017) en lutte contre ce concurrent et perturbateur de la chronologie des médias. En France, la chronologie des média, actuellement en cours de renégociation, veut qu'un film sorti en salle ne soit disponible en SVOD que 3 ans après son exploitation (impensable pour Netflix, Amazon ou autres quand ils investissent des dizaines de millions d'euros dans les films des Coen, de Scorsese, Cuaron, Mackenzie, Greengrass ou Michod. La nouvelle réforme passerait le délais de 15 à 36 mois, ce qui n'a pas plus acceptable pour les plateformes de SvàD.

Tout le monde est finalement perdant dans cette histoire: les cinéphiles qui ne pourront pas voir le film sur grand écran, les salles de cinéma qui se privent à la fois d'un grand film qui peut séduire de fidèles spectateurs et qui poussent ces spectateurs à s'abonner à Netflix (donc à se détourner d'une sortie au cinéma), le cinéma qui va devoir s'adapter à un écran de 1m50, ...

Ironiquement, on notera que le film de Cuaron sera projeté au prochain Festival Lumière, à Lyon, dirigé par Thierry Frémaux, patron cannois entravé dans sa liberté de programmer. Le film a déjà été présenté à Telluride. Il est déjà l'un des événements des festivals de Toronto, New York et Londres Il sera sur Netflix (et dans quelques cinémas américains et mexicains) le 14 décembre.

Plusieurs musicals de Broadway dans les starting-blocks

Posté par vincy, le 9 septembre 2018

Broadway a toujours fourni une bonne matière à films pour Hollywood, même si cela a donné autant d'échecs que de succès. Chicago, Mamma Mia, Les Misérables, Into the Woods, Hairspray compensent des fiascos comme Le Fantôme de l'opéra, Rock of Ages, Rent, The Producers, ou encore Nine.

Mais le carton de La La Land et de films comme The Greatest Showman ou La Belle et la bête ont poussé les studios à investir dans le genre, en puisant notamment dans les énormes hits de Broadway. Ainsi Cats, drame musical félin d'Andrew Lloyd Weber créé il y a près de 40 ans, arrivera sur les écrans pour Noël 2019. Adapté des poèmes de T.S. Eliot, ce moment burlesque et surréaliste (dont la chanson "Memory" a fait le tour du monde), ce spectacle a rapporté 350M$ à Broadway, joué 8949 fois à Londres et 7485 fois à New York. Ce film Universal, réalisé par Tom Hooper (Les Misérables, Le discours du Roi), réunit Ian McKellen, Jennifer Hudson, James Corden et Taylor Swift.

Universal a donc comblé le créneau prévu pour Wicked, créée en 2003, par Cats. Mais le studio n'abandonne pas le projet de ce musical sur grand écran, dont l'influence est plutôt du côté du Magicien d'Oz. Le show a déjà récolté 1,2 milliard de dollars à New York (soit la 2e plus grosse recette hors inflation de Broadway après Le Roi Lion). On parle d'une adaptation ciné depuis 2004. Cela fait six ans que Stephen Daldry (Billy Elliot) travaille dessus. Il devait sortir en 2019. Dorénavant, le studio prévoit une sortie plutôt aux alentours de 2021, sans avoir encore lancé la production.

D'autres musicals sont en projet: Bare: a Pop Opéra (créé en 2000), Beautiful: the Carole King Musical (créé avec succès en 2014), produit par Tom Hanks, In the Heights, créé en 2008, possiblement réalisé par Jon M. Chu (Crazy Rich Asians) et prévu pour juin 2020, Le Roi Lion, avec Beyonce dans le rôle de Nala et Jon Favreau à la réalisation, attendu pour l'été 2019, La petite boutique des horreurs, qui devrait être réalisé par Greg Berlanti, Olivier, classique de 1962, et West Side Story que Steven Spielberg aimerait réaliser avant le prochain Indiana Jones.

Venise 2018: des valeurs sûres au palmarès

Posté par vincy, le 8 septembre 2018

Netflix repart avec le Lion d'or, et le prix du scénario. le jury a fait fi des polémiques. Au passage, le cinéma mexicain s'offre un deuxième Lion d'or consécutif puisque Guillermo del Toro (et son jury) a récompensé son ami Alfonso Cuaron pour sa fresque Roma. Dans le reste du palmarès de la compétition, on note que ce sont des artistes affirmés qui ont presque tout raflé, souvent des cinéastes estampillés cannois: Audiard à la réalisation (seul prix majeur pour un film français), les Coen, Willem Dafoe et bien sûr Lanthimos, autre grand vainqueur avec le Grand prix du jury ET le prix d'interprétation féminine pour The Favourite. L'omniprésence d'un cinéma en langue anglaise peut aussi inquiéter : Venise se transforme de plus en plus en rampe vers les Oscars, plus qu'en zone de découverte.

Seules véritables surprises: l'absence de Capri-Revolution, qui a récolté plusieurs prix chez les jurys parallèles, et les deux prix mérités pour The Nightingale, seul film réalisé par une femme dans la compétition, et qui aurait sandoute mérité un peu mieux quand même.

Compétition
Lion d'or: Roma d'Alfonso Cuaron
Grand prix du jury:The Favourite de Yorgos Lanthimos
Meilleur réalisateur: Jacques Audiard pour The Sisters Brothers
Coupe Volpi de la meilleure actrice: Olivia Colman dans The Favourite de Yorgos Lanthimos
Coupe Volpi du meilleur acteur: Willem Dafoe dans At Eternity's Gate de Julian Schnabel
Meilleur scénario: The Ballad of Buster Scruggs de Joel & Ethan Coen
Prix spécial du jury: The Nightingale de Jennifer Kent

Prix Marcello Mastroianni pour un acteur émergent
Baykali Ganmbarr dans The Nightingale de Jennifer Kent (compétition)

Prix Luigi de Laurentiis
Meilleur premier film (toutes sélections confondues): Yom Adaatou Zouli (The Day I Lost My Shadow) de Soudade Kaadan (en sélection Orizzonti)

Lion d'or d'honneur: Vanessa Redgrave et David Cronenberg

Orizzonti
Meilleur film: Kraben Rahu de Phuttipohong Aroonpheng
Meilleur réalisatrice: Emir Baigazin pour Ozen
Prix spécial du jury: Anons de Mahmut Fazil Coskun
Meilleure actrice: Natalya Kudryashova dans The Man Who surprised Everyone de Natasha Merkulova et Aleksey Chupov
Meilleur acteur: Kais Nashif dans Tel Aviv on Fire de Sameh Zoabi
Meilleur scénario: Jinpa de Pema Tseden
Meilleur court métrage: Kado d'Aditya Ahmad

Venice Virtual Reality
Meilleur VR: Spheres d'Eliza McNitt
Meilleure expérience: Buddy VR de Chuck Chae
Meilleure histoire: L'île des morts de Benjamin Nuel

Venezia Classics
Meilleur film restauré: La notte du San Lorenzo de Paolo et Vittorio Taviani
Meilleur documentaire sur le cinéma: The Great Buster: a Celebration de Peter Bogdanovich

-----
Les palmarès de la Gironate degli autore et de la Semaine internationale de la Critique
Tous les autres prix décernés au Festival de Venise

Venise 2018: aucun film français parmi les premiers prix décernés à la Mostra

Posté par vincy, le 8 septembre 2018

La première salve de prix (ils sont nombreux) a été remise au fil des heures à la 75e Mostra de Venise. Si le nouveau Laszlo Nemes a eu les faveurs de la critique internationale, ce sont d'autres films de la compétition qui récolte deux ou plusieurs prix tous jurys confondus. Les films de Florian Henckel von Donnersmarck et Julian Schnabel notamment, mais surtout Capri-Revolution de Mario Martone qui rafle six prix. Le cinéma italien se porte plutôt bien avec plusieurs prix pour Ricordi? et Sulla mia Pelle, distribution Netflix. La plateforme de streaming  n'a, cependant, pas fait de razzia malgré des titres forts en compétition.

L'autre vainqueur est bien entendu le film de Saeed Al Batal et Ghiath Ayoub, Still Recording, déjà deux fois récompensé à la Semaine internationale de la critique. Le film repart avec deux autres prix, dont celui de la critique internationale pour les sections parallèles, et une mention spéciale. Mais, si deux films français ont les honneurs des sections parallèles (Giornate degli autore et SIC), aucun film français, toutes sélections confondues, n'a été distingué avant le palmarès suprême.

Une chose est certaine: hormis éventuellement le Martone, aucun film n'a réellement fait l'unanimité parmi ces jurys très divers, ce qui laisse le palmarès très ouvert.

FIPRESCI Award (Critique internationale)
Napszállta (Sunset) de László Nemes
Lissa Ammetsajjel (Still Recording) de Saeed Al Batal et Ghiath Ayoub (sections parallèles)

Lionceau d'Or
Werk Ohne Author (Never Look Away) de Florian Henckel von Donnersmarck

Queer Lion Award
José de Li Cheng

UNICEF
What you gonna do when the world's on fire? de Roberto Minervini

CICT - UNESCO "Enrico Fulchignoni" Award (Conseil International du Cinema et de la Télévision)
Pepe, une vie suprême d'Emir Kusturica

Smithers Foundation Award (UNESCO et observatoire culturel de l'ONU)
A Star is Born de Bradley Cooper
Mention spéciale: The Mountain de Rick Alverso

HRNs Award (Droits de l'Homme)
A Letter to a Friend in Gaza d'Amos Gitai
Mentions spéciales: Peterloo de Mike Leigh et 1938 Diversi de Giorgio Treves

Lanterna Magica Award
Amanda de Mikhael Hers

Francesco Pasinetti Award (Syndicat national des journalistes de cinéma italiens)
Capri-Révolution de Mario Martone
Prix spécial: Sulla mia Pelle d'Alessio Cremonini pour les interprétations d'Alessandro Borghi et Jasmine Trinca

FEDIC Award (Federation italienne des cinéclubs)
Sulla mia Pelle d'Alessio Cremonini
Mentions spéciales: Ricordi? de Valerio Mieli et I Villani de Daniele De Michele

Gillo Pontecorvo Award (Institut pour le cinéma des pays latins)
Meilleur coproduction pour un premier film: The Road not taken de Tang Gaopeng

Lizzani Award – ANAC (Association nationale des auteurs pour le cinéma)
Capri-Révolution de Mario Martone

Brian Award (Athées et Agnostiques)
Sulla mia Pelle d'Alessio Cremonini

SIGNIS Award (Associations catholiques)
Roma d'Alfonso Cuarón
Mention spéciale: 22 July de Paul Greengrass

Interfilm Award for Promoting Interreligious Dialogue (Organisation interreligieuse)
Tel Aviv on Fire de Sameh Zoabi

Green Drop Award (Croix verte italienne)
At Eternity's Gate de Julian Schnabel, et pour Willem Dafoe

ARCA Cinemagiovani Award (jeunesse)
Meilleur film italien: Capri-Révolution de Mario Martone
Meilleur film: Werk Ohne Author (Never Look Away) de Florian Henckel von Donnersmarck

Sorriso diverso Award (université)
Un Giorno all'improvviso de Cirio D’Emilio

UNIMED Award (universités méditerranéennes)
A Tramway in Jerusalem d'Amos Gitai

Edipo Re Award (Université de Padoue)
Lissa Ammetsajjel (Still Recording) de Saeed Al Batal and Ghiath Ayoub

Fondazione Mimmo Rotella Award
Julian Schnabel et Willem Dafoe pour At Eternity's Gate

NuovoImaie Award (Droit des artistes)
Linda Caridi pour Ricordi? de Valerio Mieli et Giampiero De Concilio pour Un Giorno all'improvviso de Cirio D’Emilio

La Pellicola d'Oro Award
Franco Ragusa pour les effets spéciaux de Suspiria
Katia Schweiggl pour les costumes de Capri-Révolution
Prix pour l'ensemble de sa carrière: Atelier Nicolao du Stefano (costumes)

Premio Soundtrack Stars (musiques de film)
Meilleure BOF: Capri-Révolution de Mario Martone, musique de Sacha Ring et Philipp Thimm
Meilleure chanson: A Suspirium de Thom Yorke pour Suspiria de Luca Guadagnino
Mention spéciale: Judy Hill pour What You Gonna Do When the World's on Fire de Roberto Minervini

Premio Vivere da Sportivi, Fair play al cinema
What You Gonna Do When the World's on Fire de Roberto Minervini
Mentions spéciales: Zen sul Ghiaccio Sottile de Margherita Ferri et Lissa Ammetsajjel (Still Recording) de Saeed Al Batal and Ghiath Ayoub

Sfera 1932 Award
Capri-Révolution de Mario Martone

en attente: HFPA Award (Hollywood Foreign Press Association)
Casa Wabi – Mantarraya Award