Les deux prix Louis-Delluc pour Les films du Losange

Posté par vincy, le 9 décembre 2019

Jeanne de Bruno Dumont, mention spéciale Un certain regard au dernier festival de Cannes, a été sacré par le Prix Louis-Delluc 2019 comme meilleur film français de l'année. Souvent sélectionné, jamais récompensé, le cinéaste se voit enfin récompensé, face à Ozon, Lapid, Desplechin ou encore Téchiné.

"Bruno Dumont a su mettre en images un magnifique texte de (Charles) Péguy. Il était déjà un grand cinéaste. Il entre cette fois-ci dans la famille du Delluc", a souligné Gilles Jacob, président du jury, quand il a annoncé le prix au restaurant Fouquet's à Paris. Le film s'inspire directement du triptyque de 1897 de Charles Péguy.

Le film, la suite de Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc (2017), se déroule en 1429 tandis que La Guerre de Cent Ans fait rage. Jeanne, investie d’une mission guerrière et spirituelle, délivre la ville d’Orléans et remet le Dauphin sur le trône de France. Elle part ensuite livrer bataille à Paris où elle subit sa première défaite. Emprisonnée à Compiègne par les Bourguignons, elle est livrée aux Anglais. S’ouvre alors son procès à Rouen, mené par Pierre Cauchon qui cherche à lui ôter toute crédibilité. Fidèle à sa mission et refusant de reconnaître les accusations de sorcellerie diligentées contre elle, Jeanne est condamnée au bûcher pour hérésie.

"S'appuyant sur les textes de Charles Péguy, le réalisateur propose un film plus posé que le précédent, moins baroque dans sa tonalité, et surtout moins musical. Jeanne n’y est plus dans le doute de l’action, mais dans la certitude du devoir et de la foi, opposant à ses juges et bourreaux une assurance candide dont la seule force donne peur à ses interlocuteurs" écrivait-on après sa projection cannoise. "Revenu à l’épure qu’on lui connait, pour ne pas dire à une forme de cinéma austère et presque conceptuel, Bruno Dumont transpose l’Histoire avec un grand H et les écrits de Péguy dans un décor tantôt dépouillé, tantôt monumental, qui ne sont qu’écrins symboliques aux joutes oratoires qui s’y déroulent."

Jeanne est deux fois nommé aux prix Lumières, pour sa musique (Christophe) et pour la révélation féminine (Lise leplat Prudhomme). Le film avait attiré 40000 spectateurs lors de sa sortie en septembre.

Le Louis-Delluc du premier film a été décerné à Vif-argent de Stéphane Batut. Il est également nommé aux prix Lumières dans la catégorie révélation masculine pour Thimotée Robart.

Les deux films sont distribués par les films du Losange.

Les critiques de Los Angeles plébiscitent Parasite

Posté par redaction, le 9 décembre 2019

Carton plein pour Bong Joon-ho et sa Palme d'or, Parasite, du côté de la Los Angeles Film Critics Association, l'une des deux grandes associations de critiques américains. La LAFCA avait même prémédité les victoires aux Oscars de certains films comme Démineurs, Moonlight et Spotlight.

Parasite repart avec trois récompenses: meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur second-rôle masculin (et termine finaliste dans deux autres catégories). C'est aussi une jolie razzia pour les films cannois. Douleur et Gloire de Pedro Almodovar est distinguée deux fois, en tant que film étranger et pour Antonio Banderas, meilleur acteur. Le cinéma français passé par la Croisette brille également avec deux prix pour J'ai perdu mon corps (animation et musique) et un prix pour la directrice de la photo Claire Mahon (Portrait de la jeune fille en feu et Atlantique).

Si The Irishman, finaliste dans trois catégories, continue à être le favori aux Oscars, et Marriage Story en bonne position (il a été primé ici pour son scénario et se retrouve finaliste côté acteur) permettent de confirmer Netflix comme studio sur lequel les auteurs peuvent compter, on soulignera quand même l'absence notable des productions hollywoodiennes dans le palmarès.

Film: Parasite (finaliste: The Irishman)
Réalisateur: Bong Joon Ho, Parasite (finaliste: Martin Scorsese, The Irishman)
Actrice: Mary Kay Place, Diane (finaliste:: Lupita Nyong’o, Us)
Acteur: Antonio Banderas, Douleur et Gloire (finaliste: Adam Driver, Marriage Story)
Second-rôle masculin: Song Kang Ho, Parasite (finaliste: Joe Pesci, The Irishman)
Second-rôle féminin: Jennifer Lopez, Hustlers (finaliste: Zhao Shuzhen, The Farewell)
Film d'animation: J'ai perdu mon corps (finaliste: Toy Story 4)
Documentaire: American Factory (finaliste: Apollo 11)
Film en langue étrangère: Douleur et Gloire (finaliste: Portrait de la jeune fille en feu)
Scénario: Noah Baumbach, Marriage Story (finaliste: Bong Joon Ho et Han Jin Won, Parasite)
Image: Claire Mathon, Portrait de la jeune fille en feu et Atlantique (finaliste: Roger Deakins, 1917)
Montage: Todd Douglas Miller, Apollo 11 (finaliste: Ronald Bronstein & Benny Safdie, Uncut Gems)
Musique: Dan Levy, J'ai perdu mon corps (finaliste: Thomas Newman, 1917)
Décors: Barbara Ling, Once Upon a Time in Hollywood (finaliste: Ha Jun Lee, Parasite)
Nouvelle génération: Joe Talbot, Jimmie Fails et Jonathan Majors, The Last Black Man in San Francisco
Prix Douglas Edwards du film expérimental: The Giverny Document de Ja’Tovia Gary
Prix pour l'ensemble de sa carrière: Elaine May

La Favorite repart avec 8 prix aux European Film Awards 2019

Posté par redaction, le 8 décembre 2019

La 32e cérémonie des European Film Awards, samedi 7 décembre à Berlin a couronné La Favorite de Yorgos Lanthimos, qui est reparti avec huit prix dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Les EFA ont remercié Agnieszka Holland qui achevait son mandat de six ans à la présidence, fait une standing ovation au cinéaste ukrainien récemment libéré par la Russie Oleg Sentsov, et annoncé la création d’un fond pour aider les cinéastes mis en danger à cause de leur art. Claire Denis a remis un prix à Juliette Binoche pour sa contribution au cinéma mondial. Le cinéaste allemand Werner Herzog a reçu lui aussi un prix pour l'ensemble de son œuvre. Son discours, vivement applaudi, a été un plaidoyer pour l'Europe.

Si La Favorite a raflé une grande partie des distinctions, dont celle de la meilleure actrice pour Olivia Colman, oscarisée en février dernier, et celle de la comédie européenne de l'année, le cinéma français s'en est plutôt bien tiré, avec un prix de la découverte européenne pour Les Misérables et deux prix pour Portrait de la jeune fille en feu. Le cinéma espagnol a été couronné par quatre prix au total, dont ceux du meilleur acteur pour Antonio Banderas, prix d'interprétation à Cannes, et du meilleur film d'animation. Si La Favorite permet au festival de Venise de truster 8 trophées, le Festival de Cannes fait presque jeu égal avec 7 prix.

Film européen 2019: La Favorite de Yórgos Lánthimos
Documentaire européen 2019: Pour Sama de Waad al-Kateab et Edward Watts
Réalisateur européen 2019: Yórgos Lanthimos pour La Favorite
Actrice européenne 2019: Olivia Colman dans La Favorite
Acteur européen 2019: Antonio Banderas dans Douleur et gloire
Scénariste européen 2019: Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu
Comédie européenne 2019: La Favorite de Yórgos Lánthimos
Découverte européenne 2019: Les Misérables de Ladj Ly
Film d'animation européen 2019: Buñuel après L'âge d'or de Salvador Simó
Court métrage européen 2019: Cadoul de Craciun de Bogdan Muresanu
Prix du public: Cold War de Pawel Pawlikowski
Prix European University Film Award : Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
Prix de la série européenne : Babylon Berlin

Le 19 novembre, La Favorite avait aussi récolté le prix de la meilleure photographie (Robbie Ryan), le prix du meilleur montage (Yorgos Mavropsaridis), le prix des meilleurs costumes (Sandy Powell) et le prix des meilleurs coiffure-maquillage (Nadia Stacey).
Antxon Gomes a été récompensé du prix des meilleurs décors pour Douleur et Gloire de Pedro Almodovar.
John Gürtler est a reçu le prix de la meilleure musique pour Benni (SystemSprenger) de Nora Fingscheidt
Le prix du meilleur son a été décerné à Eduardo Esquide, Nacho Royo-Villanova & Laurent Chassaigne pour Companeros, d' Alvaro Brechner. Enfin, le prix des meilleurs effets visuels est revenu à Martin Ziebell, Sebastian Kaltmeyer, Néha Hirve, Jesper Brodersen & Torgeir Busch pour leur film About Endlessness de Roy Andersson.

Star Wars : La prochaine trilogie de Rian Johnson peut-elle aider Disney ?

Posté par wyzman, le 7 décembre 2019

Alors que son nouveau film A couteaux tirés continue de faire un carton un peu partout dans le monde, le prochain job de Rian Johnson (réunir les fans de Star Wars et la jeune cible de Disney) a quelque chose d’ironique.

Rappel des faits

Lorsque J.J. Abrams a dévoilé Le Réveil de la Force en décembre 2015, nombreux sont ceux à avoir critiqué le premier volet de la troisième trilogie centrée autour des Skywalker et autres Jedi. Bien évidemment, il suffit de relire notre critique pour comprendre que malgré que ce nouveau volet arrive plus de 10 ans après La Revanche des Sith, il est difficile de ne pas y voir des similarités avec le premier de George Lucas, Un nouvel espoir.

Effets spéciaux (réussis) à gogo, florilège d’acteurs sur le retour et d’étoiles montantes, avalanche de théories plus inspirées les unes que les autres… Le film de J.J. Abrams amasse plus de 2,068 milliards de dollars au box-office mondiale en fin de course. Des chiffres qui avaient de quoi rassurer Disney, largement moquée en 2012, au moment du rachat de Lucasfilm pour « seulement » 4 milliards de dollars.

Mais deux ans plus tard, alors, que J.J. Abrams a passé la main à un scénariste et réalisateur visiblement très compétent (Rian Johnson), le son de cloche est différent. Peut-être parce que Disney n’a pas attendu la sortie des Derniers Jedi pour annoncer haut et fort que ce même Rian Johnson serait en charge de la prochaine trilogie Star Wars. Une trilogie qu’il n’a depuis cessé de présenter comme complètement à part des aventures des Skywalker — pour mieux marquer sa prise d'indépendance. De quoi soulever de nombreuses questions.

De quoi traiteront ces films ? Qui en seront les figures principales ? Dans quel espace-temps se dérouleront les événements de cette trilogie ? Verra-t-on des visages familiers ? Au moment où nous écrivons ces lignes, ces questions n’ont pas encore trouvé de réponse. Sans parce que cette fois, après le raz-de-marée de critiques négatives adressé aux Derniers Jedi, Disney a appris de ses erreurs. Lasse de teaser le public à longueur de Comic-Con et autres rassemblements, la firme américaine a compris que les fans ont aujourd’hui encore toutes les cartes en main.

Des fans mécontents

Leur pétition pour exclure Rian Johnson de tout projet futur autour de Star Wars et retourner Les Derniers Jedi n’a pas abouti mais à quelques jours de la sortie de L’Ascension de Skywalker, le spectre de Rian Johnson continue d’agacer certains adorateurs. Il faut dire que la tournée promotionnelle d’A couteaux tirés aura été marquée par les références pas du tout subtiles de Rian Johnson à ses prochains bébés : sa propre trilogie. Loin d’être abattu par la pluie de messages haineux qu’il a reçue, l’Américain de 45 ans sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur. Car après avoir achevé la phase 3 du MCU avec Avengers : Endgame et Spider-Man : Far From Home, Disney est le studio américain le plus prolifique et se refuse toute erreur. Voilà pourquoi les films standalone de type Rogue One (une merveille) et Solo : A Star Wars Story (une mauvaise surprise) ont été mis de côté.

Fière de re-donner vie à une saga multi-milliardaire, Disney a longtemps voulu contenter les fans de la première heure, toucher un public toujours large et lui réserver des surprises. Une tâche particulièrement difficile ! Peut-être même trop... Et ce n’est pas J.J. Abrams qui dira le contraire. Malgré une direction complètement différente de son Réveil de la Force, celui à qui l’on doit des séries telles qu’Alias, Lost ou encore Fringe affirme à qui veut l’entendre que Les Derniers Jedi va permettre à L’Ascension de Skywalker d’oser davantage. Faut-il comprendre par là que le volet final de la trilogie de J.J. Abrams ne parviendra pas à satisfaire tout le monde ? Il faut le croire.

Et après ?

Mais alors, pourquoi Disney continue-t-elle à puiser dans l’héritage de George Lucas ? Précisément parce qu’il s’agit d’un « catalogue » de grande valeur. Comprenez par là que l’univers créé par le réalisateur-scénariste des deux premières trilogies est si vaste qu’en refermant le chapitre centré sur les Skywalker, de nouvelles et nombreuses possibilités s’offrent à Disney. Ce que l’on peut d’ailleurs voir dans The Mandalorian, la première série en prises de vue réelles dérivée de Star Wars et dévoilée par Disney sur sa nouvelle plate-forme de streaming, Disney+.

En se concentrant sur quelques personnages ou quelques micro-événements, la société de Mickey a su produire un show de qualité, complexe et intrigant. Dès lors, il y a fort à parier que la prochaine trilogie de Rian Johnson ira dans ce sens en bousculant les codes tout en continuant de faire rêver le public. Plus encore, les premiers fans de Star Wars ayant pris quelques décennies, Disney pourra avec cette trilogie pleinement assumer son choix de toucher une autre cible et de la combler avec du divertissement pur et des enjeux tout autre.

Souvenez-vous, lorsque ce même studio s’est lancé avec Avengers, nombreux sont les journalistes spécialisés (et européens) à avoir dit bien du mal de cette entreprise. Pourtant, sept années plus tard, les mêmes haters attendaient avec impatience de connaître quel sort serait réservé au vilain Thanos. Grâce à un marketing bien pensé et de nombreux rebondissements, le studio producteur et distributeur des Avengers a fait de la saga super-héroïque l’événement cinématographique de l’année. Et ce, sans jamais avoir la prétention de faire du grand cinéma mais bien de faire rêver le public.

Achever pour mieux recommencer

Certes, Les Derniers Jedi n’était sans doute pas ce que les fans de Star Wars-époque Lucas méritaient. Mais la prochaine trilogie de Rian Johnson pourrait bien faire taire les derniers réticents. Les critiques continueront d’être nombreuses mais en laissant le scénariste de Brick et Looper créer quelque chose à son image, Disney pourrait parvenir à dynamiter une saga qui commence à sentir la naphtaline. Ainsi, les préventes de L’Ascension de Skywalker ont beau eu faire la une des sites spécialisés, rappelons que c’était également le cas au moment de la sortie de La Revanche des Sith...

Seul en charge (sur le papier), Rian Johnson a désormais la possibilité de réunir s’il le souhaite différentes générations autour d’une saga qui parle à tous au lieu de tenter de combler les attentes de fans de plus en plus âgés et très attachés aux non-changements. Après avoir essuyé les plâtres pour d’autres réalisateurs à venir, Rian Johnson semble le seul homme capable de produire une trilogie inattendue, riche et drôle à la fois. Tout comme J.J. Abrams était le seul homme capable à l’époque de faire renaître Star Wars de ses cendres en 2015. Maintenant, pour que J.J. Abrams ait la garantie qu’il ne laisse pas à son successeur un univers déprécié sur les bras, L’Ascension de Skywalker doit faire mieux voire plus au box-office que Les Derniers Jedi (1,332 milliard de recettes mondiales). Qui prend les paris ?

Dexter Fletcher dans l’univers de Dracula

Posté par vincy, le 6 décembre 2019

Dexter Fletcher, actuellement en campagne pour que Rocketman ne soit pas oublié par les Oscars, est désormais rattaché à une nouvelle version de Dracula, Renfield.

C'est un revirement pour Universal, qui avait lancé la franchise Dark Universe, inspirée de la célèbre série de films d'horreurs du studio, Universal Monsters. A l'origine c'était d'ailleurs le vampire qui devait démarrer cet univers, en 2014, avec Dracula Untold de Gary Shore. Finalement, l'univers est créé en 2017 avec La Momie d'Alex Kurtzman, avec Tom Cruise. Un tel navet, et un échec financier (environ 70M$ de pertes). Au début de l'année 2019, malgré de nombreux projets dans les cartons, Universal met son Dark Universe au placard.

Mais, parallèlement, le studio continue de plancher sur des films de monstres. Renfield, que pourrait réaliser Dexter Fletcher, est centré sur l'acolyte de Dracula, à partir d'une idée originale de Robert Kirkman, scénarisé par Ryan Ridley..

Dans le roman original de Bram Stocker, R.M. Renfield était un détenu dans un asile d'aliénés victime d'hallucinations. Il se révèle être un serviteur de Dracula, partagé entre sa soumission et une envie de rébellion contre le vampire. Le docteur John Seward qui le soigne: "Renfield est un maniaque homicide d'une espèce particulière. Je vais devoir inventer une nouvelle classification pour son cas – je l’appellerai un maniaque zoophage. Il ne désire rien que d'absorber le plus de vie possible."

Le changement de stratégie pour Universal est en fait de demander à des cinéastes reconnus de réaliser des films dont les personnages sont issus de son catalogue. A la manière du Joker ou du futur Batman de Warner, le studio veut des histoires centrés sur des personnages et leur souffrance. Paul Feig serait en discussion pour un film de (ce) genre. En attendant c'est Leigh Whannell, spécialiste des films d'épouvante, qui s'est attaqué à L'homme invisible, dont la sortie est prévue le 28 février 2020.

Le palmarès 2019 de l’American Film Institute

Posté par redaction, le 5 décembre 2019

L'American Film Institute a dévoilé ses dix meilleurs films, dix meilleures séries TV et deux prix spéciaux. Dans la catégorie cinéma, c'est la palme d'or Parasite, qui rafle tous les prix depuis une semaine, qui a été distinguée. On le voit mal manquer l'Oscar du film international. Dans catégorie TV, c'est la série britannique déjà très récompensée, Fleabag, qui a reçu cet honneur. Soit deux productions non-américaines.

Les dix lauréats cinématographiques comprennent deux productions Netflix, un Lion d'or et quelques cinéastes vétérans et oscarisés (Scorsese, Tarantino, Eastwood, Mendès): 1917 ; The Farewell ; The Irishman ; Jojo Rabbit ; Joker ; A couteaux tirés (Knives Out) ; Little Women ; Marriage Story ; Once Upon a Time in Hollywood ; Richard Jewell.

Les programmes télévisés retenus sont: Chernobyl ; The Crown ; Fosse/ Verdon ; Game of Thrones ; Pose ; Succession ; Unbelievable ; Veep ; Watchmen ; Dans leur regard (When They See Us).

The Irishman et trois films français récompensés par les critiques de New York

Posté par vincy, le 4 décembre 2019

Il y a deux gagnants aux New York Film Critics Circle: Netflix et le Festival de Cannes. Netflix puisque, une fois de plus, comme hier avec le National Board of Review, c'est The Irishman qui a été sacré par le prix du meilleur film (en plus du prix du meilleur second-rôle masculin). On ajoutera Uncut gems (distribué hors USA par la plateforme, couronné pour la réalisation des frères Safdie, Marriage Story (meilleur second-rôle féminin) et J'ai perdu mon corps, le film d'animation de Jérémy Clapin, distribué aux USA sur Netflix.

J'ai perdu mon corps est l'un des trois films français distingués, avec Atlantique de Mati Diop (meilleur premier film), et Portrait de la jeune fille en feu, récompensé pour sa photo. Soit trois films également présentés à Cannes. Les films sélectionnés sur la Croisette sont largement plébiscités avec Douleur et Gloire, Once Upon a Time in Hollywood et Parasite.

Meilleur film: The Irishman
Meilleur réalisateur: Benny and Josh Safdie, Uncut Gems
Meilleur premier film: Atlantique, de Mati Diop
Meilleur acteur: Antonio Banderas, Douleur et Gloire
Meilleure actrice: Lupita Nyong’o, Us
Meilleur second-rôle masculin: Joe Pesci, The Irishman
Meilleur second-rôle féminin: Laura Dern, Marriage Story et Little Women
Meilleur documentaire: Honeyland
Meilleur scénario: Once Upon a Time in Hollywood, Quentin Tarantino
Meilleure image: Portrait de la jeune fille en feu, Claire Mathon
Meilleur film en langue étrangère: Parasite
Meilleur film d'animation: J'ai perdu mon corps
Prix spécial: Randy Newman
Prix spécial: Indie Collect

[Reprise] « Kanal » de Andrzej Wajda, un joyau primé à Cannes à redécouvrir

Posté par kristofy, le 4 décembre 2019

Cette année 2019 est celle de la (re)découverte du réalisateur Andrzej Wajda : sa filmographie en fait le symbole du cinéma polonais. Il a raconté à travers de multiples récits l'Histoire de la Pologne (la guerre contre les nazis, la domination russe, le mouvement Solidarnosc...), souvent en les axant autour de personnages à un tournant de leur vie.

Avant son décès en 2016 Andrzej Wajda avait déjà été célébré plusieurs fois à l'international : Oscar pour l'ensemble de sa carrière en 2000, Ours d'or d'honneur en 2006 et Ours d'argent pour sa contribution au cinéma en 1996 à Berlin, Palme d'or en 1981 pour L'homme de fer et prix spécial du jury en 1957 pour Ils aimaient la vie (Kanal) à Cannes, Lion d'or d'honneur en 1998 à Venise, César d'honneur en 1982 et César du meilleur réalisateur pour Danton en 1983...

Les deux premiers films qui ont fait rayonner Andrzej Wajda sont à découvrir maintenant avec des copies restaurées : Cendres et diamant était déjà ressorti en salles le 3 juillet et est désormais disponible en DVD, et après avoir été applaudi dans la section Cannes Classics en mai au dernier Festival de Cannes, c'est au tour de Kanal de ressortir dans une trentaine de salles de cinéma.

Le pitch : 1944, ultime résistance des Polonais de Varsovie contre l'occupant. Acculés, épuisés, et encerclés par les Allemands, un détachement de soldats est contraint de fuir par les égouts pour rejoindre le centre-ville où les combats se poursuivent encore. Tous ont une histoire, tous ont peur de mourir, tous ont tellement envie de vivre. Mais les égouts ressemblent de plus en plus à un piège...

Le contexte historique est introduit dès le début, avec un beau et long travelling dans un vaste décor. On est en septembre 1944 et une compagnie de soldats réduite à 43 sur 70 va se retrouver dans un bâtiment en ruine, encerclés et assiégés par les nazis. La tragédie de la guerre est ressentie de plusieurs manières : on voit une femme qui a perdu une jambe, on entend au téléphone la voix de gens qui vont être emmenés pour être exécutés. On est alors pris dans un épisode d'une guerre, qui passionnera n'importe quel spectateur, même sans rien connaître de la Pologne. C'est une des forces de Andrzej Wajda avec ce film: en faire une histoire qui traverse les frontières. Ici point d'héroïsme trop patriotique, car, au contraire, c'est plutôt une période de défaite face à l'ennemi. Il s'agit ici de résistance face à l'adversité.

L'ordre est donné à la troupe subissant l'attaque des nazis de s'enfuir en passant par les égouts. C'est  là que le film déploie son sujet, soit une histoire de survie. Les égouts sont un labyrinthe de couloirs sombres et étroits. Dans certains, il y a du gaz mortel et il faut rebrousser chemin pour trouver une autre sortie. Certaines issues sont bloquées...

Kanal est autant un film de guerre historique qu'un 'film de genre'. Autour des militaires, il y a aussi un musicien et deux femmes, mais la troupe sera séparée en plusieurs petits groupes, et on y suit le désespoir qui arrive quand il faut résister à un autre ennemi, la folie... Kanal est le deuxième film d'un Andrzej Wajda de 30 ans qui ose beaucoup de choses formelles comme ces scènes dans le noir éclairées uniquement par la lampe d'un personnage. C'est aussi la réussite d'une ambiance d'oppression par le son de ce qui est hors-champs...

Le film qui était moderne en 1957 à Cannes l'est toujours aujourd'hui avec une version restaurée éblouissante.

Berlin 2019: Hommage et Ours d’honneur pour Helen Mirren

Posté par vincy, le 4 décembre 2019

Pour sa 70e édition, la Berlinale a décidé de rendre hommage et de décerner un Ours d'or d'honneur à l'actrice britannique Helen Mirren pour l'ensemble de sa carrière.

La cérémonie aura lieu le 27 février, accompagné de la projection de The Queen (2006). Plus jeune membre de la Royal Shakespeare Company, elle a su allier théâtre et cinéma, films d'auteur et blockbusters. En incarnant de manière inné ses personnages, que ce soit une femme de la classe moyenne, une espionne ou une reine, souvent des femmes fortes, elle a su s'intégrer dans la cour des grandes actrices contemporaines.

Oscar en 2007 pour The Queen, elle a aussi été nommée pour The Last Station, Gosford Park et La folie du Roi George. En 2007 , elle avait aussi cumulé trois nominations aux Golden Globes: elle est repartie avec deux récompenses (meilleure actrice pour The Queen, meilleure actrice dans une mini-série pour Elizabeth I). A cela s'ajoute douze nominations et un autre GG pour la TV. Côté BAFTAs, elle a été nommée 11 fois (4 prix au total, plus un prix honorifique). Elle fait aussi partie des rares actrices à avoir reçu deux prix d'interprétation au Festival de Cannes (Cal en 1984, La folie du roi George en 1995). A Venise, elle a été primée pour The Queen. Et elle a reçu à peu près tous les grandes récompenses du théâtre anglo-saxon.

L'hommage comprendra une sélection de films dans sa carrière très prolifique. Outre The Queen de Stephen Frears, les festivaliers pourront voir Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant de Peter Greenaway, L'art du mensonge de Bill Condon, son nouveau film, en salles le 1er janvier, The Last Station de Michael Hoffmann et Racket de John Mackenzie.

Helen mirren est actuellement au générique de la série Catherine The Great. On la verra en 2020 dans Fast & Furious 9 et elle prépare actuellement The Duke de Roger Michell.

The Irishman, meilleur film de l’année pour le National Board of Review

Posté par vincy, le 3 décembre 2019

Et à la fin c'est Netflix qui gagne? On va finir par le croire. Le lendemain du palmarès des Gotham Awards qui a couronné une production de la plateforme, Marriage Story, le National Board of Review a sacré la plus grosse prod de Netflix, The Irishman de Martin Scorsese.

Meilleur film de l'année et meilleur scénario adapté, The Irishman part désormais en bonne position pour les Oscars. Le président du NBR a loué le film, "une épopée magistrale qui représente le meilleur de ce que le cinéma peut être. Nous sommes également ravis de présenter notre tout premier prix Icon Award à Scorsese, Robert De Niro et Al Pacino. Ils représentent la véritable définition des icônes du cinéma, chacune avec son propre corpus exceptionnel."

Les membres du NBR ont aussi plébiscités Once Upon a Time in Hollywood en citant Quentin Tarantino comme meilleur réalisateur et Brad Pitt comme meilleur second-rôle masculin (absurde, non?).

Sinon Adam Sandler avec Uncut Gems (récompensé aussi pour son scénario original) prend un ticket pour les prix de l'année, tout comme Renée Zellwegger qui semble favorite pour les Golden Globes et les Oscars pour son incarnation de Garland dans Judy. Par ailleurs, le dernier film de Clint Eastwood, Richard Jewell, repart avec deux prix.

Parasite, sans surprise, a raflé le prix du meilleur film étranger.

Film: The Irishman
Réalisateur: Quentin Tarantino, Once Upon a Time in Hollywood
Acteur: Adam Sandler, Uncut Gems
Actrice: Renée Zellweger, Judy
Second-rôle masculin: Brad Pitt, Once Upon a Time in Hollywood
Second-rôle féminin: Kathy Bates, Richard Jewell
Scénario original: Josh Safdie, Benny Safdie, Ronald Bronstein, Uncut Gems
Adaptation; Steven Zaillian, The Irishman
Révélation: Paul Walter Hauser, Richard Jewell
Réalisateur d'un premier film: Melina Matsoukas, Queen & Slim
Film d'animation: How  to Train Your Dragon: The Hidden World
Film en langue étrangère: Parasite
Documentaire: Maiden
Ensemble du casting: Knives Out
Image: Roger Deakins, 1917
NBR Icon Award: Martin Scorsese, Robert De Niro, Al Pacino
NBR Freedom of Expression Award: Pour Sama
NBR Freedom of Expression Award: Just Mercy