Le Havre, Prix Louis-Delluc 2011 bien mérité

Posté par vincy, le 16 décembre 2011

Injustement oublié au Palmarès du dernier festival de Cannes, Le Havre, film "français" du finlandais Aki Kaurismäki, a reçu le prix Louis-Delluc 2011. L'un des coups de coeur de l'année de la rédaction a reçu l'un des plus prestigieux prix du 7e art.

Un an après Raoul Ruiz, c'est le sacre d'un autre grand cinéaste étranger qui est ainsi couronné. Les étrangers sont rares au palmarès de cette vénérable institution. Avant eux, seuls Abdellatif Kechiche, Lucas Belvaux, Otar Iosseliani et Costa Gavras avaient été primés.

A Cannes, Le Havre avait reçu le prix œcuménique et celui de la Critique internationale. Le film sortira dans les salles françaises le 21 décembre. Le Havre, qui se déroule dans la ville portuaire normande, n'est pas le premier film "français" du cinéaste puisque Kaurismäki avait reconstitué son Paris idéal dans La vie de bohème, en 1992, avec, déjà, André Wilms et Jean-Pierre Léaud au générique.

Le prix Louis-Delluc du premier film a été, quant à lui, décerné à Donoma de Djinn Carrenard. Avec son budget "officiel" de 150 €, il avait séduit les médias lors de sa sortie il y a un mois.

Le guide de la rentrée (2) : 15 films français qui vont marquer l’automne

Posté par MpM, le 9 septembre 2011

On continue notre exploration d'un automne qui sera résolument cinématographique (voir 15 films incontournables venus du monde entier), avec ce focus (une fois encore subjectif) sur 15 films français qui vont marquer les derniers mois de 2011. Pas de doute, le cinéma français réserve lui aussi de beaux moments, avec pas mal d'auteurs confirmés, et, on l'espère, quelques jolies surprises !

La fée de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy
Sortie le 14/09
Le trio franco-belge a choisi la ville du Havre (comme Aki Kaurismaki, voir ci-dessous) pour imaginer un conte de fées ultra-moderne, poétique et hilarant, où les solitudes les plus universelles (des immigrés clandestins, un veilleur de nuit...) finissent par se rejoindre. Comme toujours, l'humour visuel des trois complices fait mouche, tandis que leur propos inhabituellement engagé justifie la mélancolie douce-amère sous-jacente.

L'Apollonide - souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello
Sortie le 21/09
Un film qui risque de partager les spectateurs, entre chronique de la fin d'une époque et étude étonnante d'un microcosme pas banal. La maison close selon Bonello est un lieu hors du monde, oppressant et fugacement sordide, mais surtout sensuel et voluptueux. Il en tire une œuvre ultra-esthétique qui déjoue les conventions narratives et plonge le spectateur dans un onirisme fascinant.

Un été brûlant de Philippe Garrel
Sortie le 28/09
La frontière de l'aube ne nous avait pas convaincus : trop esthétisant, pas assez sincère. Raison de plus pour attendre avec impatience le nouveau film, sélectionné à venise, de Philippe Garrel, cinéaste incandescent et sensible. En l'occurrence, cette nouvelle variation sur le sentiment amoureux et ses enchevêtrements sentimentaux, à défaut de nous séduire, nous envoûtera par son duo Louis Garrel et Monica Bellucci.

Notre paradis de Gaël Morel
Sortie le 28/09
Il y a de quoi être intrigué par le nouveau film de Gaël Morel, situé dans le milieu de la prostitution masculine, et suivant la cavale de deux amants criminels. L'acteur-réalisateur assume d'emblée la violence et la radicalité du film, pour lequel il ne s'est posé aucune limite. On est prévenu.

The Artist de Michel Hazanavicius
Sortie le 12/10
Le duo gagnant de la série OSS117 parviendra-t-il à convaincre son public de se déplacer en masse pour un film muet et en noir et blanc ? Bien que The artist ait fait sensation au dernier festival de Cannes, où jJan Dujardin a reçu le prix d'interprétation, pas sûr que l'aspect "premier degré" du scénario, et son absence presque totale de recul par rapport au genre auquel il veut rendre hommage, ne soit pas un handicap auprès des fans habituels d'Hazanavicius.

Polisse de Maïwen
Sortie le 19/10
Cette plongée fascinante dans le quotidien d'une brigade de protection des mineurs aborde de façon quasi documentaire les crimes les plus graves (inceste, pédophilie, exploitation...), et donne un aperçu glaçant des réalités crues d'un pays à la dérive. Misère sociale et culturelle, perte de repères, injustice... Un instantané édifiant de la France en 2011.

Hors Satan De Bruno Dumont
Sortie le 19/10
Dérangeant et brutal, le cinéma de Bruno Dumont creuse film après film la question de l'humanité. Ce nouvel opus, âpre mais plus lumineux que d'ordinaire, observe avec distance et minimalisme la relation étrange qui lie une jeune fille et celui qui devient peu à peu son ange gardien. Non sans un certain humour, le cinéaste livre une parabole radicale parfaitement ancrée dans son époque.

Poulet aux prunes de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud
Sortie le 26/10
Pour leur deuxième long métrage (en compétition à Venise) réalisé en commun, Marjane Satapi et Vincent Paronnaud passent au cinéma "live", avec acteurs (entre autres Mathieu Amalric, Jamel Debbouze, Chiara Mastroianni...) et caméra, mais tout de même parsemé de séquences d'animation. Même si le propos est résolument moins politique que dans Persépolis, on est impatient de découvrir cette nouvelle évocation d'un Iran méconnu.

L'Exercice de l'Etat de Pierre Schoeller
Sortie le 26/10
Dans la veine des films "politiques" sortis au premier semestre, L'exercice de l'état décortique les mécanismes du pouvoir, et son exercice rendu si difficile par le clientélisme. En ne s'inspirant ouvertement d'aucun personnage réel, Pierre Schoeller donne à son propos une portée universelle qui l'élève de la simple dénonciation à la réflexion de société. Et rend le parcours de ce ministre coincé entre ses ambitions et ses idéaux à la fois édifiant et passionnant. LE film politique de l'année.

Mon pire cauchemar d'Anne Fontaine
Sortie le 09/11
Anne Fontaine réunit un homme et une femme aussi opposés que les personnages de cinéma savent l'être. D'un côté Isabelle Huppert en bourgeoise à la tête d'une fondation d'art contemporain, de l'autre Benoît Poelvoorde en paumé alcoolique. On peut ajouter André Dussollier et Virginie Efira au générique. Au-delà des stéréotypes, ces deux-là avaient peut-être une vraie raison de se rencontrer...

Toutes nos envies de Philippe Lioret
Sortie le 09/11/
Forcément, deux ans après Welcome, on attend beaucoup du retour au cinéma de Philippe Lioret. D'autant qu'après s'être intéressé à la situation des immigrés clandestins, et aux poursuites pénales contre ceux qui les aident, le réalisateur se tourne cette fois vers le drame du surendettement. S'inspirant librement du roman d'Emmanuel Carrère D'autres vies que la mienne, il semble une fois encore toucher du doigt un sujet violemment d'actualité.

L'Ordre et la morale de Mathieu Kassovitz
Sortie le 16/11
Pour son retour derrière la caméra, Mathieu Kassovitz s'empare du drame d'Ouvéa. On est en 1988, en Nouvelle Calédonie, et à quelque semaines de l'élection présidentielle, un groupe d'indépendantistes kanak prend en otage 30 gendarmes. Entre documentaire politique et film de guerre, Kasso, en grande forme, sans doute très inspiré, réalise un film où l'humanisme est broyé par un système : les sauvages ne sont pas ceux que l'on croit.

Les Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian
Sortie le 16/11
Nouveau conte social pour Robert Guédiguian, qui fait un bilan des consciences et des idéaux sociaux de sa jeunesse. Si le ton est désenchanté (le combat n'est pas près d'être fini), il reste malgré tout une étincelle d'optimisme qui réaffirme la solidarité et l'entraide comme valeurs inconditionnelles et non négociables. Un film qui préfigure certains débats à l'élection présidentielle, avec sa touche de poésie romanesque qui en fait son film le plus intéressant depuis des lustres.

Les Adoptés de Mélanie Laurent
Sortie le 23/11
Après plusieurs courts métrages, Mélanie Laurent passe au long, avec cette histoire de femmes et de famille. Certains n'y verront qu'une raison de relancer la polémique stérile autour de "l'hyperactivité" de la jeune femme, très exposée depuis début 2011 (plusieurs films à l'affiche, un album de chanson, un rôle prestigieux de maîtresse de cérémonie à Cannes...), mais à Ecran Noir, on se réjouit surtout de découvrir l'univers personnel de l'une des comédiennes les plus passionnantes de sa génération. Il sera présenté en avant-première à Saint-Jean-de-Luz.

L'Art d'aimer d'Emmanuel Mouret
Sortie le 23/11
De film en film, on a appris à apprécier l'univers décalé, romanesque et léger d'Emmanuel Mouret, entre marivaudages et comédie romantique. Avec ce 6e long métrage au titre évocateur, il poursuit une oeuvre atypique qui se nourrit d'un humour burlesque et d'une rigueur formelle délicieusement surannée.

Le havre d'Aki Kaurismaki
Sortie le 21/12
Le cinéaste finlandais est venu tourner en France un film chaleureux, engagé et optimiste qui croque avec justesse les contradictions (universelles) de notre pays. Avec son style inimitable, très théâtral, il offre une leçon de solidarité en même temps qu'un savoureux moment de cinéma.

Locarno 2011 : Le Havre, Super 8 et Cowboys & Aliens sur la Piazza Grande

Posté par vincy, le 3 août 2011

Le 64e Festival de Locarno ouvre aujourd'hui. Grand rendez-vous cinéphile de l'été en Europe, avant le lancement de la saison des festivals (Montréal, Telluride, Venise, Toronto, San Sebastian, Londres, New York...), il a un atout que beaucoup n'ont pas : ses projections nocturnes sur la Piazza Grande, en plein coeur de la vieille ville. Un sacré programme a été concoté cette année avec, en ouverture, Super 8 de J.J. Abrams. Les productions hollywoodiennes ne manquent pas à l'appel : ainsi Sexe entre amis, Cowboys & Aliens (leader du box office nord américain ce week-end), Drive (prix de la mise en scène à Cannes) et Red State (le nouveau Kevin Smith) seront projetés.

Pour les autres soirées, Locarno a dosé un savant cocktail de films divertissants, d'auteurs reconnus, et de curiosités.

On retrouve ainsi un film allemand (4 jours en mai, d'Achim von Borries), une comédie d'horreur britannique (Attack the Block, de Joe Cornish), un auteur culte canadien (Philippe Falardeau pour Bachir Lazhar, avec Fellag), un thriller norvégien (Headhunters, de Morten Tyldum), un film de science fiction allemand (Hell, de Tim Fehlbaum) et même des samouraïs japonais (Saya-Zamurai, de Hitoshi Matsumoto).

Les films français ne sont pas oubliés avec le nouveau Patricia Mazuy, Sport de filles, où Marina Hands, Bruno Ganz et Josiane Balasko partagent l'affiche (voir actualité du 3 mars). Emmanuel Mouret reviendra avec L'Art d'aimer, où Ariane Ascaride, Frédérique Bel, François Cluzet, Julie Depardieu, Judith Godrèche, Gaspard Ulliel et Elodie Navarre entrecroiseront leurs intrigues romanesques (voir actualité du 7 octobre 2010). Stéphane Robelin pourra frimer en clôture avec Et si on vivait tous ensemble? qui signe le retour de Jane Fonda dans le cinéma européen. Elle joue aux côtés de Géraldine Chaplin, Pierre Richard, Daniel Brühl et Guy Bedos (voir actualité du 9 juillet 2010).

Rétrospective Vincente Minelli oblige, Un Américain à Paris, avec gene Kelly et Leslie Caron, aura le droit à une projection publique sous les étoiles.

Mais l'événement sera sans aucun doute le film qui aurait du avoir la Palme d'or à Cannes : Le Havre, d'Aki Kaurismäki, émerveillera les festivaliers le 10 août.

Pina, Le Havre et Les Mystères de Lisbonne sélectionnés par le Parlement Européen

Posté par vincy, le 4 juillet 2011

Le prix Lux du parlement européen a révélé sa premier sélection lors du Festival international du film de Karlovy Vary (Rép. Tchèque). Créé en 2007, ce prix valorise le cinéma européen et ses forces créatives. Les dix sélectionnés seront réduits à trois lors du festival de Venise avant de connaître le gagnant en novembre. Celui-ci gagnera le soutien financier nécessaire pour que les copies du films soient sous-titrées dans les 23 langues officielles de l'Union Européenne.

Les 10 sélectionnés :

Morgen, de Marian Crisan - Festival de Locarno

Les neiges du Kilimandjaro, de Robert Guédiguian - Festival de Cannes

Le Havre, d'Aki Kaurismaki - Festival de Cannes

Habemus Papam, de Nanni Moretti - Festival de Cannes

Play, de Ruben Ostlund - Festival de Cannes

Mystères de Lisbonne, de Raul Ruiz - Festival de San Sebastian

Essential Killing, de Jerzy Skolimowski - Festival de Venise

Le cheval de Turin, de Bela Tarr - Festival de Berlin

Attenberg, d'Athina Rachel Tsnagari - Festival de Venise

Pina, de Wim Wenders - Festival de Berlin

La comédie du travail au programme des 11è Journées Cinématographiques Dionysiennes

Posté par Claire Fayau, le 25 janvier 2011

Les Journées cinématographiques dionysiennes , "Est-ce ainsi que les hommes vivent ?"  se tiendront au cinéma l'Écran de Saint-Denis du 2 au 8 février 2011.

Le thème et le titre officiel de cette année sera "La comédie du travail" avec Luc Moullet en (saint) patron. Logique, le cinéaste avait réalisé un film en 1987 qui portait ce nom : à l'époque il en parlait ainsi (et rien n'a changé depuis) : "Parfois, pour mieux vivre, les gens s'accrochent à leur "métier" de façon névrotique, donnant une aura exceptionnelle à l'insignifiant. C'est peut-être la forme suprême de l'aliénation. Cette situation, et cette contradiction, tragiques en soi, révèlent aussi, surtout si l'on confronte les modes très variés de réactions face à ce dilemme, une part considérable de comique." Voilà pour la note de service.

Ces 11èmes journées vous embauchent pour (re)découvrir le monde du travail, à  travers  une programmation de films et de rencontres autour d'Aki Kaurismäki, Jean-Claude Brisseau, Benoît Delépine, Yolande Moreau, Rabah Ameur-Zaïmeche, Gérard Mordillat, Nicolas Philibert, Marcel Hanoun, Cécile Decugis, Marcel Trillat, Jean-Pierre Léaud, HPG ( les travailleurs du sexe ne sont pas tous des glandeurs) … N'oubliez pas de pointer !

Cinq rendez-vous à noter sur votre agenda :

  • Hommage à  Aki Kaurismäki
  • Carte blanche  à Luc Moullet ( La comédie du travail, Toujours  moins) en sa présence et les rencontres avec des artistes cités ci- dessus.
  • Tables rondes : "L’écran gréviste" et "les images à la chaîne"
  • ciné-concert Métropolis de Fritz Lang (version longue et inédite) par Murcof
  • Nuit "Japon : quartiers des plaisirs"

Les films  à voir  (sélection) :

Ailleurs, Lixin Bao ; Ariel /Shadows in paradise/La Fille aux allumettes,  A.Kaurismäki ; La Classe ouvrière va au paradis, E.Petri ; Chemin d'humanité, M.Hanoun ; Dionysos, Jean Rouch ; Le Direktor, Lars Von Trier ; La Comédie du travail, Luc Moullet ; Toujours moins, Luc Moullet ; The Molly Maguires, ( VF : Traître sur commande),  Martin Ritt ; Pain et chocolat , Franco Brusati ; La Terre tremble, Luchino Visconti

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Pour en savoir plus, le site officiel : www.estceainsi.fr

Un conte finlandais : plus naturaliste que féérique

Posté par MpM, le 21 décembre 2009

photo_02.jpg"Cela vaut-il la peine d’être en contact avec le mal qui existe sur terre ?"

L'histoire : Trois amis d’enfance se rencontrent par hasard le soir de Noël, alors qu’ils ne se sont pas vus depuis des années. Chacun traverse une période difficile mais refuse d’en parler aux autres. Pourtant, au fil de la soirée, ils en viennent à évoquer la manière dont ils ont mené leurs vies respectives pendant toutes ces années.

Notre avis : En guise de conte de Noël, Mika Kaurismäki (frère aîné d’Aki) propose un film ultra-naturaliste où trois hommes d’âge mûr font, le temps d’une soirée, le bilan de leurs existences mouvementées. Pour mettre en scènes ces réflexions pseudo-philosophiques et ces confidences amères, le réalisateur a choisi une méthode relativement simple : réunir les trois personnages autour d’une table et les filmer à tour de rôle. Exactement comme si l’on était à table avec eux, partie prenante de leur conversation à bâtons rompus. Seule fantaisie, pour casser l’effet de répétition, chacun interprète au cours du film une chanson (ils se sont réfugiés dans un bar karaoké) censée résumer son humeur et son état d’esprit.

Une trame narrative pour le moins ténue qui réclamait au minimum, afin de dynamiser le film et surtout lui permettre de tenir la longueur, une brochette d’acteurs hors paire et un dialoguiste de talents. Malheureusement, en plaçant l’improvisation au centre du dispositif, Mika Kaurismäki se prive de ces deux conditions. Non seulement les dialogues sonnent faux et creux, mais les situations sont en plus si artificielles que les acteurs paraissent bien trop mal à l’aise pour faire preuve de finesse. Leurs échanges semblent alors un improbable mélange de pédantisme, de maladresse et d’emphase.

Peut-être s’agit-il d’une méconnaissance culturelle, à moins que le réalisateur ait été tout simplement incapable de cadrer correctement son sujet, mais quoi qu’il en soit, il est au final très difficile de se passionner pour les questions pourtant universelles que se posent les trois héros sur le sens de la vie, l’importance de la filiation, la nécessité de transmettre et la peur de la mort. On reste donc en retrait, un peu comme un invité à un banquet où tous les autres convives, saouls, se sont lancés dans des digressions que l’on comprend mais auxquelles on est incapable de participer.

Festival du Cinéma Nordique : de Rembrandt à Eva Joly

Posté par geoffroy, le 18 mars 2009

nordic-2009-225.jpgDu 18 au 29 mars prochain la ville de Rouen (Seine-Maritime) accueille la 22e édition du festival du cinéma nordique.
Créé en 1988 celui-ci est devenu, au fil des ans, un évènement incontournable pour la création cinématographique du nord de l’Europe. Original, vivant, parfois méconnu mais capable d’offrir de grands cinéastes comme Lars Von Trier, Roy Andersson, Thomas Vinterberg, Aki Kaurismäki ou plus récemment Balstar Kormakour (Jar City) et Bent Hammer (La nouvelle vie de monsieur Horten), le cinéma scandinave ne cesse de se rénover en proposant une vision singulière du monde. Cette force créative se retrouve dans une programmation avant tout éclectique, où fiction, documentaire, court-métrage et animation s’entremêlent. De la Finlande à l’Islande en passant par la Belgique, cette 22e édition brassera pas moins de 60 films autour de sections variées et ambitieuses.

Une sélection officielle comptant 10 films venus de 7 pays différents (petit regret néanmoins de ne pas retrouver les pays Baltes) et une attente particulière autour de deux films. Instants Eternels du maître suédois Jan Troell (les Emigrants 1971 et le Vol de l’aigle 1982) et Mariage à l’islandaise, premier long métrage de la monteuse islandaise Valdis Oskarsdottir ayant travaillé sur Mongol et Mister Lovelly.

Une programmation thématique déclinée sur trois axes.

- L’actu du nord tout d’abord, qui proposera des films pour la plupart inédits, sera marquée par la présentation du documentaire de Hege Dehli, Eva Joly, une justice malgré tout consacré à la magistrate norvégienne aujourd’hui candidate aux élections européennes de juin 2009 en Ile-de-France sur la liste des Verts. Celle-ci sera d’ailleurs présente le 21 et 22 mars.

- Ensuite, un regard sous forme d’éloge au peintre néerlandais du XVIIe, Rembrandt. Huit films tenteront de percer le mystère de ce maître baroque dont le tout dernier et admirable Peter Greenaway, la Ronde de nuit.

- Pour finir, une invitation au cinéma de genre fantastique en plein essor depuis une dizaine d’années dans ces contrées du froid viendra saisir le public avide de frissons et de découvertes. Pour tous ceux qui ont raté le dernier Grand Prix au festival de Gérardmer, Morse de Tomas Alfredson s’affichera au côté de ses petits camarades horrifiques.

Enfin et pour clore cette programmation naviguant sur deux cinémas et trois salles autour de débats, de premiers films et de rencontres avec le public, le festival proposera un pont entre littérature et cinéma par l’hommage rendu au romancier de polar norvégien Gunnar Staalesen.

Paris fait son cinéma

Posté par MpM, le 30 juin 2008

Paris cinéma

Pour la 6e année consécutive, la capitale s’apprête à vivre dix jours durant au rythme de 24 images par seconde. Le Festival Paris cinéma, qui a attiré l’an dernier plus de 66 000 spectateurs uniques, est en effet de retour avec toujours plus de films, de séances en plein air, d’hommages, de rétrospectives, de débats et de rencontres. Parisien ou de passage, petit ou grand, cinéphile ou néophyte, à chacun sa manière de vivre le festival.

Ainsi les festivaliers les plus exigeants et les plus curieux se régaleront avec la compétition internationale, véritable panorama de la production cinématographique actuelle. Pour compléter, ils ne manqueront sous aucun prétexte la rétrospective du cinéma philippin (méconnu et pourtant extrêmement dynamique) qui propose en tout une quarantaine d’œuvres pour la plupart inédites en France.

Plutôt désireux de faire le plein de films avant l’été et de découvrir avant tout le monde les sensations des semaines à venir ? Les nombreuses avant-premières (qui comptent énormément de films sélectionnés à Berlin ou Cannes) sont prévues pour vous ! Au programme, la palme d’or 2008, Entre les murs de Laurent Cantet, la caméra d’or, Hunger de Steve McQueen, Les bureaux de Dieu de Claire Simon, prix de la SACD ou encore Be Happy (Happy-go-lucky), le pétillant dernier opus de Mike Leigh, qui a valu à son actrice Sally Hawkins un ours d’argent bien mérité.

Et ce n’est pas tout ! Ceux qui aiment faire le tour d’un artiste seront comblés par les intégrales Brillante Mendoza (réalisateur philippin dont le dernier film, Serbis, était en sélection officielle à Cannes) et Aki Kaurismäki ainsi que par les rétrospectives consacrées à Nathalie Baye (en 23 films), Ronit Elkabetz (ses 9 rôles les plus marquants), Jean-Claude Carrière (15 films et une leçon de cinéma) et Joseph Kuo (2 soirées exceptionnelles; dont une leçon de cinéma). Sans oublier l’un des temps forts principaux,  la soirée hommage rendue à David Cronenberg à l’occasion de la création mondiale de l’opéra The fly au théâtre du Châtelet.

Et les enfants dans tout ça ? Paris cinémômes leur propose "un été au vert", un programme de quinze films leur permettant de se sensibiliser de manière ludique aux questions écologiques d’aujourd’hui ainsi que des ateliers autour du film U, du conte ou encore de la bande-son de cinéma. Mais il n’est pas non plus interdit de les emmener à l’un des différents ciné-concert organisés autour d’Ernst Lubitsch (quatre films rares du cinéaste accompagnés par une musique interprétée live).

Et enfin, pour les plus studieux, Paris cinécampus, l’université d’été du festival, propose chaque jour des tables rondes, des rencontres ou encore des ateliers sur des thèmes aussi différents que les coproductions en Europe, la restauration de Lola Montès, le cinéma sur internet, les seconds rôles... Pour tous les goûts, on vous dit !

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Du 1er au 12 juillet
Tarifs, horaires et programmation sur www.pariscinema.org