Jean Dujardin dans le prochain Scorsese?

Posté par vincy, le 15 juin 2012

Effet Oscar. Jean Dujardin, qui ne s'est engagé que sur un seul film (Möbius, d'Eric Rochant, voir brève du 18 mai) depuis les tournages de The Artist et Les infidèles, est en négociation pour jouer dans le prochain film de Martin Scorsese, Wolf of Wall Street. Il rejoindrait le casting déjà composé de Leonardo DiCaprio, Jonah Hill et Kyle Chandler (Super 8). On suppose qu'il a pris des cours d'accent anglais depuis sa tournée promotionnelle aux USA cet hiver.

Toujours est-il que la présence d'un français au générique d'un Scorsese serait une première.
Dujardin incarnerait Jean-Jacques Handali, banquier suisse impliqué dans un blanchiment d'argent illégal.

Scénarisé par Terence Winter, Wolf of Wall Street est l'adaptation des mémoires de Jordan Belfort, Le loup de Wall Street (publié en France en 2009), chronique autobiographique sur l'ascension, la vie excessive et la chute d'un financier multimillionnaire avant d'être arrêté par le FBI à cause de placements douteux. Pour le cinéaste, ce sera son premier film se déroulant à New York depuis Gangs of New York en 2012.

Scorsese prépare parallèlement Silence, avec Daniel Day-Lewis, Benicio del Toro et Gael Garcia Bernal.

Cannes 2012 : des projets avec Scott-Thomas, Roth, Chomet, Kidman …

Posté par vincy, le 18 mai 2012

- Philippe Claudel va retrouver Kristin Scott-Thomas, la star de son premier long métrage, Il y a longtemps que je t'aime (2008). Pour son prochain film, Avant l'hiver, le réalisateur de Tous les soleils,  a aussi enrôlé Daniel Auteuil et Leila Bekhti.

- Tim Roth rejoint Jean Dujardin et Cécile de France pour le prochain film d'Eric Rochant, Mobius, un thriller d'espionnage. Roth, actuel Président du jury d'Un certain regard, interprétera un oligarche russe suspecté d'avoir blanchi de l'argent.

- Sylvain Chomet (Les triplettes de Belleville, L'illusionniste) collaborera de nouveau avec Les Armateurs, après sa parenthèse chez Pathé, pour son prochain film d'animation, en finalisation d'écriture. Swing Popa Swing est le prequel des Triplettes de Belleville et reviendra sur l'enfance du trio.

- Gabriel Lucien-Laferrière change de genre. Après Neuilly Sa Mère, le réalisateur adaptera le roman de Laurent Bénégui, SMS. Le tournage débutera en mars 2013 sous la houlette des productions du Trésor. Le livre est un thriller où un homme se fait voler son smartphone. De là, son enfant disparaît, sa femme le quitte, la parano l'emporte, et il ne va pouvoir compter que sur une ex-amie travaillant pour une compagnie de télécom.

- Ce sera finalement Nicole Kidman qui incarnera Grace Kelly dans Grace de Monaco, le biopic écrit par Arash Amel et réalisé par Olivier Dahan (La Môme). Le film se concentrera sur l'année 1962 quand, Princesse depuis 6 ans, Alfred Hitchcock la sollicite de nouveau pour un film.

- Mahamat-Saleh Haroun, à qui l'on doit Un homme qui crie, prix du jury à Cannes en 2010, s'apprête à reprendre les chemins des plateaux pour Grigris. Le tournage est programmé au Tchad cet automne.

Le Cirque du Soleil et Hugo Cabret, grands vainqueurs des Oscars sur Twitter

Posté par vincy, le 28 février 2012

Twitter devient le média le plus suivi lors d'événements (culturels, sportifs, politiques). Les Oscars n'ont pas manqué à l'appel avec des centaines de comptes, y compris celui d'Ecran Noir,  effectuant un "Live Tweet", c'est-à-dire un suivi en direct.

TweetReach a analysé les 2 millions de tweets (18 718 par minute) qui concernaient uniquement les six catégories principales : film, réalisateur et les quatre prix d'interprétation. Par rapport à l'an dernier, c'est une nette progression (1,27 millions de tweets).

D'un point de vue général, un top 10 des tweets les plus positifs a donné le résultat suivant :

1 - La performance du Cirque du Soleil surclasse l'ensemble des commentaires sur la cérémonie.
2 - La standing ovation pour Octavia Spencer, meilleur second rôle féminin.
3 - Le film Hugo Cabret, notamment lors de son prix pour les effets visuels. A l'inverse les fans d'Harry Potter ont aussi crié au scandale.
4 - Meryl Streep recevant son Oscar face à Viola Davis, autre favorite.
5 - The Artist. Le manque de surprise lui a sans doute coûté une place plus haute dans ce classement. Quelques tweets rendaient hommage à Uggie, le chien du film, injustement oublié des nominations.
6 - L'intervention de Zach Galifianakis (Very Bad Trip) et Will Ferrell pour la présentation de l'Oscar de la meilleure chanson.
7 - Christopher Plummer, meilleur second rôle masculin et premier Oscar à 82 ans. Le syndrôme Jack Palance.
8 -Le décolleté plongeant, volontaire ou involontaire, de Jennifer Lopez qui a affolé la planète Twitter : une ombre, un téton? Le mystère reste entier.
9 - Jean Dujardin, qui a souffert d'un discours partiellement en français, et, là aussi, d'un manque de suspens dans la catégorie du meilleur acteur.
10 - Angelina Jolie et sa pose provocatrice (une jambe quasi dénudée) en présentant l'oscar du meilleur scénario.

Au total, Hugo (110 179 tweets) domine The Artist (78 509) et La couleur des sentiments (23 585) ; Jean Dujardin (23 614) devance Brad Pitt (18 702) et George Clooney (13 252) ; Meryl Streep (74 793) écrase Rooney Mara (23 233) et Viola Davis (17 651) ; Christopher Plummer (41 107) ne laisse aucune chance à Nick Nolte (7 934) et Jonah Hill (5 703) ; Octavia Spencer (59 957) s'impose sans souci face à Melissa McCarthy (5 750) et Jessica Chastain (1 864) ; enfin, pour les réalisateurs, Woody Allen (14 280) fait mieux que Martin Scorsese (11 328) et Michel Hazanavicius (8 769).

Globalement, Hugo, The Artist, Meryl Streep, Octavia Spencer et Christopher Plummer ont été les sujets les plus tweetés.

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L'ensemble des résultats

5 Oscars pour The Artist et Jean Dujardin lâche un « putain » à la TV américaine!

Posté par vincy, le 27 février 2012

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Tout le palmarès des Oscars
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Jean Dujardin a lâché la phrase juste : "Ouah! Putain! Merci! Formidable!" Normalement "fuck" est bippé aux USA mais les censeurs n'ont pas du comprendre le mot "Putain". Pourtant ça résumait bien la soirée vécue par The Artist. 5 Oscars au compteur, en plus de ses 6 Césars de vendredi soir, et sans oublier un prix à Cannes, les Golden Globes, les Spirit Awards, les British Awards... C'est la première fois qu'un film non anglophone reçoit l'honneur de l'Oscar du meilleur film.

Dujardin est le premier acteur français à recevoir un Oscar dans un rôle principal. Chapeau l'artiste. Avec le César d'Omar Sy vendredi soir, ce sont deux enfants de la télé, deux princes de comédie qui ont gagné. Car c'est aussi cela qu'il faut noter : en ces temps de crise, c'est la comédie qui a été couronnée.

The Artist c'est évidemment la victoire de Thomas Langmann, producteur. Mais c'est aussi le come-back d'Harvey Weinstein, grand monopolisateur d'Oscars dans les années 90, qui a fait un travail de lobbying et une campagne de marketing impeccables. Weinstein est le grand vainqueur hollywoodien de la soirée.

Bien sûr il ne faut pas s'étonner que ce soit ce film français, qui devait être hors-compétition à Cannes, avant de rentrer in extremis dans la liste des films du jury de la compétition, qui réussisse cet exploit : une oeuvre hommage à Hollywood et ses origines muettes, en noir et blanc mais consensuel, tournée à Los Angeles avec une partie de son équipe artistique et technique américaine.

Mais The Artist montre aussi que rien n'est impossible pour un film français : Michel Hazanavicius est le premier français (hormis Polanski) à gagner l'Oscar du meilleur réalisateur, et l'un des rares étrangers de l'histoire de la cérémonie. Ludovic Bource rejoint la longue liste des compositeurs français primés, mais le dernier en date était Gabriel Yared en 1996!

The Artist finit donc ex-aequo avec Hugo Cabret, qui a aussi remporté cinq Oscars, dans les catégories techniques, faisant entrer la 3D au tableau d'honneur.

Pour le reste la soirée a oscillé comme une montagne russe, avec quelques très bonnes idées visuelles, des présentations parfois inspirées (le casting de Mes meilleures amies, les déclarations d'amour de Natalie Portman et Colin Firth aux acteurs et aux actrices nommés) ou pas (qu'Angelina Jolie était froide), des séquences impressionnantes (le spectacle du Cirque du soleil sur la musique de Danny Elfman) et des moments un peu plus plats. Il y a eu peu de surprises au final. Harvey Weinstein a confirmé son rôle de faiseurs de rois, entre The Artist et La dame de fer, qui a valu un troisième Oscar à Meryl Streep, 20 ans après le dernier (Le choix de Sophie), et avec un record de 17 nominations.

Une séparation, récompensé comme on s'en doutait de l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, permet à l'Iran de gagner son premier Oscar.

Christopher Plummer, avec sa statuette de meilleur second rôle masculin, devient le plus vieux gagnant pour un Oscar d'interprétation. A 82 ans, il a tout juste deux ans de moins qu'Oscar.

On ne portera, pour une fois aucun jugement. Le palmarès était sans doute plus prévisible qu'on ne voulait l'anticiper. Reste la débauche de moyens pour glorifier le 7e Art hollywoodien, qui cette année avait une "french flavor" inhabituelle.

4 Independent Spirit Awards pour The Artist

Posté par vincy, le 26 février 2012

The Artist fera-t-il le triplé Golden Globes-Independent Spirit Awards-Oscars? Un seul film a réalisé ce brelan d'as : Platoon en 1986.  Samedi soir, 24 heures après ces 6 Césars, The Artist a remporté 4 Independent Spirit Awards : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure photo et meilleur acteur pour Jean Dujardin. C'est la première fois qu'un film français obtient cette récompense, et la seconde fois seulement qu'un film en langue étrangère la reçoit, après Tigre et Dragon en 2000. Michel Hazanavicius est aussi le premier réalisateur français primé, et le seul, toujours avec Ang Lee (qui l'a obtenu deux fois), parmi les étrangers de la liste des meilleurs cinéastes. Hazanavicius a déclaré que ce prix était important parce qu'il "est remis par des gens dont la spécificité est de prendre des risques, de faire des films qui ne sont pas formatés. Recevoir un prix de la part de ces gens-là, ça veut dire que l'âme du film ne s'est pas complètement perdue dans la perception qu'en ont certaines personnes, avec la course aux Oscars, etc..."

Toujours pour mieux se distinguer, évoquons le prix pour Jean Dujardin, absent de la cérémonie. Premier français nommé dans cette catégorie du meilleur acteur, premier à récolter ce prix, il rejoint Javier Bardem dans la courte liste des comédiens non anglophones récompensés. Et si l'on fusionne avec la catégorie de la meilleure actrice, seule l'italienne Isabella Rossellini avait été primée et aucune française nommée en 27 ans.

Outre The Artist, les Spirit Awards ont honoré Michelle Williams pour son incarnation de Marilyn Monroe dans My Week with Marilyn. Sa quatrième nomination à ce prix (et cinquième si l'on prend en compte la catégorie du meilleur second rôle féminin) fut la bonne. Christopher Plummer continue sa razzia de prix du meilleur second rôle masculin pour son personnage dans Beginners de vieil homme sur le déclin de sa vie assumant enfin son homosexualité. C'était la deuxième fois que ce comédien de 83 ans était nommé dans cette catégorie.

The Descendants repart avec deux prix : meilleur second rôle féminin pour la jeune Shailene Woodley et meilleur scénario pour le rare Alexander Payne. C'est la troisième fois que Payne reçoit ce prix, un record dans l'histoire des Spirit Awards.

Les autres films indépendants se sont partagés les autres prix : Margin Call (premier film et prix Robert Altman), 50/50 (premier scénario), Pariah (prix John Cassavetes pour un film à très petit budget), The Interrupters (documentaire), Without (espoir pour Mark Jackson), Take Shelter (producteurs), Where Soldiers Come From (prix Plus vrai que la fiction).

Enfin, Une séparation continue son parcours sans faute avec le prix du meilleur film étranger.

7 British Awards pour The Artist : ça laisse sans voix !

Posté par vincy, le 12 février 2012

Dimanche 12 février, les BAFTAS (Oscars britanniques) ont décerné leurs prix, lançant la grande saison européenne, avant les Césars, les Goyas et les Donatello. The Artist s'avance un peu plus vers les Oscars avec 7 récompenses, dont quatre majeures (film, réalisateur, acteur, scénario). C'est la première fois depuis Philippe Noiret (Cinéma Paradiso) qu'un comédien français gagne ce prix.Dans la catégorie film, The Artist succède ainsi à d'autres films français : Jeux interdits, Le salaire de la peur, Jean de Florette et Le Pianiste.

Le prix du meilleur film étranger a été remis à Pedro Almodovar avec La Piel que habito. Il l'avait déjà obtenu pour Tout sur ma mère et Parle avec elle. Il devient ainsi le cinéaste étranger le plus primé de l'histoire de l'Académie britannique.

Enfin, Meryl Streep emporte son deuxième trophée anglais de sa carrière (et oui seulement), 20 ans précisément après celui de La Maîtresse du lieutenant français.

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Le palmarès

Academy Fellowship : Martin Scorsese

Contribution exceptionnelle au cinéma britannique : John Hurt

Orange Rising Star (prix du public) : Adam Deacon

The Artist : film, réalisateur, acteur (Jean Dujardin), scénario, musique, image, costumes

La taupe : film britannique, scénario adaptation

La dame de fer : actrice (Meryl Streep), maquillages

Beginners : second rôle masculin (Christopher Plummer)

La couleur des sentiments : second rôle féminin (Octavia Spencer)

Tyrannosaur : premier film

Senna : documentaire, montage

La piel que habito : film en langue étrangère

Rango : film d'animation

Hugo Cabret : décors, son

Harry Potter et les reliques de la mort, 2e partie : effets spéciaux

A Morning Stroll : court métrage animé

Pitch Black Heist : court métrage

Retirées dès vendredi, les drôles d’affiches du film Les Infidèles vont devenir « collector »

Posté par vincy, le 2 février 2012

Stéphane Guillon en a fait la cruelle expérience il y a moins d'une semaine : On ne badine pas avec les affiches dans les transports publics. Fussent-elles drôles ou au second degré. La campagne du film à sketches Les infidèles, avec Jean Dujardin et Gilles Lellouche en tête de colonnes Morris, va être retirée, après quelques jours de campagne. Le film sort le 29 février, ce qui laisse le temps à Mars distribution de revoir sa campagne. Mais le distributeur a voulu profiter de l'omniprésence de Jean Dujardin dans les médias (avec The Artist), de la couverture du magazine Première (Dujardin et Lellouche en costards, mais sans le bas) et surtout d'une période où les français ne sont pas encore en vacances, afin de frapper le plus grand nombre.

Pourquoi ces affiches gênent-elles? Provocantes, elles montrent les deux acteurs en costumes, l'un avec les jambes d'une femme vers le haut, l'autre avec une tête féminine au niveau du bassin. Le message est sans équivoque. D'autant qu'avec ironie, le slogan joue sur le mensonge : le premier dit qu'il entre en réunion (le meeting étant une partie de jambe en l'air), l'autre affirmant que la conversation va couper car il entre dans un tunnel (métaphore de la bouche qu'il pénètre).

L'autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a reçu quelques plaintes de particuliers contre ces affiches qui se moquent de l'infidélité masculine. Stéphane Martin, directeur général de l'ARPP, avoue n'avoir reçu que quatre plaintes. Mais cet homme, abusant sans aucun doute de son pouvoir, avoue que "même sans ces demandes, nous serions intervenus. Il y a une représentation sexuelle explicite à la vue de tous, et ce n'est pas acceptable. Les images portent en plus atteinte à la dignité de la femme... Ces affiches ne respectent pas les “convenances”, selon le terme de notre code de la chambre de commerce internationale". Oh My God! Ou plus prosaïquement #WTF.

Cela commence en effet à faire beaucoup. Pas de message ambivalent politique, pas de message "explicitement" inconvenant. l'intégrisme moral fait des ravages (et rappelons bride la créativité et porte atteinte à la liberté d'expression). Si ça ne plait pas, on ne va pas voir le film.

De là à affirmer, comme M. Martin l'a fait que "Jean Dujardin voulait casser son image..."... Jean Dujardin est un comédien populaire qui a réalisé une partie de ce film, en plus d'en être un des comédiens. Si l'affiche choque certaines personnes, alors interdisons les promotions vers les îles avec "bimbos" photoshopées, les campagnes pour des régimes minceurs qui ne fonctionnent pas, les nouvelles publicités "animées" à l'instar de The Darkest Hour où une femme se fait exploser devant nos yeux...

Le jury de déontologie de l'ARPP doit encore statuer pour savoir si la campagne doit être interdite. A titre préventif, JC Decaux a confirmé le retrait ds affiches à partir de vendredi. En attendant les nouveaux visuels.

L'équipe du film a posté sur Twitter une image d'une publicité dans Paris : "On vous a fait une petite photo car nos affiches risquent de devenir collector ". Le politiquement correct a gagné.

Oscar en péril?

Mais les effets collatéraux vont aussi au-delà de ce puritanisme. Même si tout cela doit ravir les féministes intégristes (et, de fait on peut se désoler de cette réalité misogyne, qui a inspiré tous les grands auteurs et cinéastes...), cela ne fait pas les affaires de Dujardin à Hollywood.
En course pour un Oscar, l'acteur est en "campagne". On se souvient d'un fait divers paru en plein hiver en France autour de l'adolescence délinquante de Gérard Depardieu, qui avait détruit ses chances d'obtenir la statuette pour Cyrano de Bergerac. Les médias américains s'en étaient régalé.
Dès ce matin, The Hollywood Reporter a publié un article sur l'affaire Dujardin. Une campagne "provocatrice", "dégradante pour les femmes". Le "politiquement correct" si cher aux Américains s'en trouve meurtri, paraît-il (il leur en faut peu).

Donc, amis distributeurs, vous le savez désormais : pas d'armes, pas de cigarettes, pas de sexe. La publicité pour les films va devoir être très imaginative. Le cinéma n'est certes pas un produit comme les autres, mais les censeurs exigent qu'ils se vendent comme des soldes en magasins ou une exposition dans un Musée.

Oscars 2012 : des nominations entre nostalgie et gros oublis

Posté par vincy, le 24 janvier 2012

Toutes les nominations par catégorie

On pourra toujours se ravir de la présence française dans ses Oscars : 10 nominations pour The Artist (un record pour une production frenchy), toutes pour des talents hexagonaux ; Une vie de chat dans une catégorie animation sans aucun film Pixar (une première depuis des lustres), sans Tintin et sans Rio ; 11 nominations pour Hugo Cabret et 4 autres pour Minuit à Paris, tous les deux tournés dans la capitale française... Ces Oscars auront une "french touch" particulière, une fois n'est pas coutume. Etrangement, que ce soit pour Minuit à Paris, Hugo Cabret ou The Artist, la nostalgie imprègne cette liste, avec des films renvoyant au passé, voire en faisant l'éloge d'un temps oublié (le cinéma muet, le cinéma de Méliès, le Paris intellectuel de l'entre deux guerres). Ce que conforte le nombre impressionnant d'histoires en costume dans la liste des 9 nommés au titre de meilleur film.

Si l'on s'en tient aux favoris, Hugo Cabret devance d'une nomination The Artist, même si le film d'Hazanavicus équilibre davantage ses citations entre les catégories techniques et artistiques. D'autres films sont nommés plus de cinq fois : Cheval de guerre (mais pas Spielberg), Le stratège, The Descendants et Millénium (mais rien pour le réalisateur ou le film).
A l'inverse on peut s'étonner que des films comme Extremely Loud & Incredibly Close soit nommé en meilleur film alors qu'il n'a qu'une autre nomination ou que La couleur des sentiments ne se voit pas honoré en meilleure adaptation.
On est agréablement surpris de voir Une séparation reconnu aussi pour son scénario, Pina de Wenders cité dans les meilleurs documentaires, le cinéma québécois deux fois reconnu (Monsieur Lazhar en film en langue étrangère et Dimanche en court métrage animé).

Et puis on grimace, fortement, face aux oublis, qui confirment la tendance conformiste de cette cérémonie : Tilda Swinton, Tintin, Drive (une fois de plus les Oscars n'ont pas de tripes), Ryan Gosling (l'acteur de l'année), Leonardo DiCaprio et J.Edgar, Take Shelter (et ses comédiens), Le projet Nim, Michael Fassbender. On se plaignait de l'absence de risques des Golden Globes ; et finalement les Globes apparaissent comme "dangereusement" avant-gardistes comparés aux Oscars.

The Artist, grand favori des British Awards (BAFTA)

Posté par vincy, le 17 janvier 2012

Avec 12 nominations, The Artist fait figure de favori pour les prochains BAFTA, les Oscars britanniques. Film, réalisateur, scénario, image, montage, décors, musique, costumes, maquillages, son (paradoxal), acteur (Jean Dujardin) et actrice (Bérénice Bejo). Rien ne lui a échappé. Même le public anglais semble sous le charme avec plus de 100 000 entrée en première semaine.

The Artist sera confronté à La Taupe, qui a reçu 11 nominations, Drive, La couleur des sentiments et The Descendants. Bizarrement, Hugo Cabret, avec pourtant 9 citations, n'est pas nommé dans cette catégorie.

Michel Hazanavicius est en compétition avec Lynne Ramsay (We need to talk about Kevin), Martin Scorsese (Hugo Cabret), Nicolas Winding Refn (Drive) et Tomas Alfredson (La taupe).

Pour Dujardin, la sélection est toute aussi féroce : George Clooney, Brad Pitt, Michael Fassbender et Gary Oldman. Pour Bejo, les chances semblent minces face à Meryl Streep, Michelle Williams, Tilda Swinton et Viola Davis.

Notons aussi la présence de Potiche, gros succès outre-Manche, dans la catégorie meilleur film en langue étrangère, au côtés d'Incendies, de Pina 3D, d'Une séparation et de La Piel que habito.

En animation, Les aventures de Tintin et Rango devront lutter contre le local Mission : Noël des chouchous britanniques, les studios Aardman.

Le plus important reste les catégories "purement" britanniques : film, nouveau réalisateur et espoir.

Le meilleur film britannique sera l'un d'eux : My Week with Marilyn, Senna, Shame, La taupe et We need to talk about Kevin.

Joe Cornish (Attack the Block), Will Sharpe et Tom Kingsley (Black Pond), Ralph Fiennes (Coriolanus), Richard Ayoade (Submarine) et Paddy Considine (Tyrannosaur) se disputeront le prix du nouveau réalisateur.

Enfin le public départagera l'un de ces cinq jeunes comédiens pour le prix Orange Rising Star : Adam Deacon, Chris Hemsworth, Chris O'Dowd, Eddie Redmayne, Tom Hiddleston

Les Bafta seront attribués le 12 février.

Golden Globes 2012 : un palmarès sans audace

Posté par vincy, le 16 janvier 2012

Si deux vainqueurs se détachent - The Artist (toute l'équipe en photo) et The Descendants, chacun primé dans leur catégorie comme meilleur film mais aussi comme meilleur acteur - ces Golden Globes 2012, un peu tièdes malgré quelques beaux éclats (Madonna, Felicity Huffman et William H. Macy, George Clooney, Jean Dujardin, Morgan Freeman) ont été à la (faible) hauteur des nominations. Le palmarès a saupoudré ses récompenses, essayant de n'oublier personne : les poids lourds sont repartis avec au moins un prix : Steven Spielberg, Martin Scorsese, Meryl Streep, Woody Allen, Madonna... La couleur des sentiments n'a pas subit d'humiliation avec une statuette. Une séparation a continué sa razzia de prix internationaux.
Mais, quelle absence de panache! les Golden Globes ne distinguent plus le grain de l'ivraie. Spielberg, Scorsese, Clooney, Streep, Winslet (en TV), Allen avaient déjà tous été honorés par un, deux, trois, Golden Globes dans le passé. Ce sentiment de répétition entraîne forcément une banalisation. On le voit dans la catégorie des meilleurs interprètes. Une actrice doit incarner une personnalité mythique dans un (mauvais) biopic et c'est la martingale. Un acteur doit être charmeur et drôle pour séduire les votants.
On se dira juste que ces GG étaient très européanisés : Tintin, Hugo Cabret, Minuit à Paris, My Week with Marilyn, La dame de fer et d'une certaine manière The Artist. Mais sur scène, c'était les stars hollywoodiennes qui faisaient le show. Un paradoxe ?

Tout le palmarès