Le nouveau film avec John Travolta annulé 10 jours avant sa sortie

Posté par vincy, le 11 décembre 2017

Ce coup-ci pas de scandale sexuel. Enfin officiellement. Le film Gotti, un biopic réalisé par Kevin Connolly sur le mafieux new yorkais éponyme John Gotti, devait sortir le 15 décembre aux Etats-Unis. Finalement Lionsgate, le distributeur s'est désengagé le 5 décembre, à dix jours de la sortie.

Pour 4,5M$, Lionsgate a cédé les droits à une société de production, Emmett/Furla/Oasis Films, qui doit maintenant trouver un autre distributeur pour une sortie éventuelle l'année prochaine. Le film réunit John Travolta dans le rôle principal, sa femme Kelly Preston, leur fille Ella Bleu Travolta,  mais aussi Pruitt Taylor Vince et Stacy Keach.

Ce film, en gestation depuis 2011, est maudit depuis des lustres. Joe Pesci, qui avait été initialement engagé pour jouer Angelo Ruggiero, a été viré avant même le tournage, et a décidé de réclamer 3 millions de $ aux producteurs. De nombreux acteurs de premiers plans ont été approchés et ont tous refusé les propositions. Les réalisateurs ont valsé au gré des versions du scénario.

Les raisons de l'abandon par Lionsgate sont mystérieuses selon la presse professionnelle américaine. Est-ce à cause des récentes révélations de deux masseurs qui ont accusé Travolta d'attouchements sexuels?

Selon Emmett/Furla/Oasis Films, cela n'a rien à voir avec tout ceci: le film a, selon eux, le potentiel pour être largement mieux distribué que ce que prévoyait Lionsgate. On voudrait bien y croire, mais, dans ce cas, pourquoi éviter la période phare pour ce genre de films et de possibles nominations aux Oscars?

La Fondation Gan pour le Cinéma s’engage en faveur de la jeune création

Posté par MpM, le 11 décembre 2017

Lundi 27 novembre s'est tenue la très attendue Soirée des lauréats de la Fondation Gan pour le cinéma durant laquelle sont traditionnellement annoncés les projets de longs métrages qui seront soutenus par l'Institution. Ces Prix, qui existent depuis la création de la Fondation en 1987, ont récompensé notamment Raymond Depardon (La captive du désert), Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro (Delicatessen), Tran Ahn Hung (L'odeur de la papaye verte), Catherine Corsini (Les amoureux), Christine Carrière (Rosine), Gaël Morel (A toute vitesse) ou encore Bruno Dumont (La vie de Jésus). En tout 182 projets ont été aidés, dont 90% ont été tournés. Près d’un lauréat sur deux aidé pour son premier film en réalise au moins un deuxième. Plus d'un quart est une réalisatrice.

Les projets soumis au jury, présidé cette année par le réalisateur Thomas Lilti, sont des scénarios de premier ou deuxième long métrage (jusqu'à 1998, il était également possible pour les troisièmes films de postuler). Les lauréats reçoivent une aide de 53 000 euros (50 000 pour le producteur, 3000 pour le réalisateur). En 2017, 146 projets ont été étudiés dont 80% de premiers films et 40% proposés par des réalisatrices.

Les 4 lauréats 2017 sont :
- Meryem Benm’Barek pour Sofia (premier long métrage) produit par Curiosa Films. La réalisatrice, née au Maroc, s'était fait remarquer avec son court métrage Jennah en lice pour les Oscars 2015.
- Jayro Bustamante pour Tremblements (deuxième long métrage) produit par Tu Vas Voir productions. Le réalisateur franco-guatémaltèque avait connu un important succès avec son premier long métrage, Ixcanul, prix Alfred Bauer à Berlin en 2015.
- Blaise Harrison pour Les particules (premier long métrage) produit par Les Films du Poisson. Le réalisateur a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2011 avec le moyen métrage documentaire Armand, 15 ans l'été.
- Jean-Bernard Marlin pour Shéhérazade (premier long métrage) produit par Géko Films. Le réalisateur avait reçu l'Ours d'or du meilleur court métrage à Berlin en 2013 pour La fugue, également nommé aux César 2014.

Le prix spécial revient quant à lui à la réalisatrice Florence Miailhe, connue pour ses courts métrages en peinture et sables sur verre animés directement sous la caméra, tels que Au premier dimanche d'août ou Conte de quartier, et qui travaille actuellement sur son premier long métrage, La traversée, co-scénarisé par l'écrivaine Marie Desplechin et produit par Les Films de l'Arlequin.

Enfin, à l'occasion du 30e anniversaire de la Fondation, un prix exceptionnel a par ailleurs été attribué au projet de série L'image originelle réalisé par Pierre-Henri Gibert, dont le principe consiste à interroger des cinéastes de renom tels que David Lynch, Olivier Assayas ou Lars von Trier sur l'expérience fondatrice de leur premier film.

On n'a vraisemblablement pas fini d'entendre parler des projets lauréats : si l'on en croit les statistiques, un sur trois a en effet une chance d'être sélectionné lors d'un prochain Festival de Cannes. Rendez-vous sur la croisette, donc.

Seule la Terre triomphe aux British Independent Film Awards 2017

Posté par vincy, le 10 décembre 2017

Quatre films se sont partagés les honneurs des British Independent Film Awards ce dimanche soir: Seule la terre, I Am not a Witch, The Young Lady (Lady MacBeth) et La mort de Staline. Autant dire qu'il ne restait rien pour les autres hormis quelques prix de consolation. On peut le dire: il n'y a pas de fausse note dans ce palmarès de très bon goût.

Le grand vainqueur reste Seule la terre, le premier film de Francis Lee sorti mercredi sur les écrans français. En remportant le prix du meilleur film, mais aussi celui du meilleur acteur, du meilleur premier scénario et du meilleur son, Seule la terre a dominé la compétition, après avoir été primé à Berlin (Männer Jury Award aux Teddy Awards), à Dinard (Hitchcock d'or, prix des exploitants), à Stockholm (meilleur réalisateur, meilleur acteur), à Sundance (meilleure réalisation) et à Saint-Jean-de-Luz (meilleur film, meilleur acteur).

I Am Not a Witch et The Young Lady, tous deux en lice pour le Independent Spirit Award du meilleur film étranger aux Etats-Unis, ont de quoi être également réjouis. Le premier, qui a fait son avant-première mondiale à la Quinzaine des réalisateurs, sortira le 27 décembre en France. Il a remporté 3 prix dont celui de meilleur réalisateur. Le second, sorti en avril dernier en France (145000 entrées), primé aux Arcs et à San Sebastian, choisi parmi les 10 meilleurs films indépendants par le National Board of Review américain, a récolté 5 prix dont celui de la meilleure actrice.

Un autre film se détache en nombre de trophées: La mort de Staline, coproduction française, adapté d'une bande dessinée française, et, comme Seule la terre, présenté à Dinard fin septembre. Le film sort en mars en France et a reçu 4 récompenses.

Enfin, notons que Get Out s'offre le prix du meilleur film étranger.

Tous les prix
Meilleur film indépendant britannique : Seule la terre de Francis Lee
Meilleur réalisateur : Rungano Nyoni (I Am Not A Witch)
Meilleur acteur : Josh O’Connor (Seule la terre)
Meilleure actrice : Florence Pugh (The Young Lady)
Meilleur scénario : Alice Birch (The Young Lady)
Meilleur second rôle féminin : Patricia Clarkson (The Party)
Meilleur second rôle masculin : Simon Russell Beale (La mort de Staline)
Meilleur premier scénario : Francis Lee (Seule la terre)
Prix Douglas Hickox du meilleur réalisateur d'un premier film : Rungano Nyoni (I Am Not A Witch)
Meilleur documentaire : Almost Heaven de Carol Salter
Meilleure révélation producteur : Emily Morgan (I Am Not A Witch)
Meilleur film indépendant international : Get Out de Jordan Peele
Meilleur court métrage britannique : Fish Story de Charlie Lyne
Meilleure révélation : Naomi Ackie (The Young Lady)
Prix de la découverte : In Another Life de Jason Wingard
Meilleure photo : Ari Wegner (The Young Lady)
Meilleur casting : Sarah Crowe (La mort de Staline)
Meilleurs costumes : Holly Waddington (The Young Lady)
Meilleur montage : Jon Gregory (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri)
Meilleurs effets spéciaux : Nick Allder et Ben White (The Ritual)
Meilleure musique : Carter Burwell (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri)
Meilleurs maquillage et coiffure : Nicole Stafford (La mort de Staline)
Meilleurs décors : Cristina Casali (La mort de Staline)
Meilleur son : Anna Bertmark (Seule la terre)

Robin Campillo, Julie Delpy et The Square récompensés aux European Film Awards 2017

Posté par wyzman, le 9 décembre 2017

C'est ce soir qu'avaient lieu les European Film Awards 2017. Sacrés à Berlin, les vainqueurs sont élus par l'European Film Academy, rassemblement de plus de 2500 professionnels du cinéma. Cette année encore, les films récompensés sont tous passés par des festivals majeurs (Cannes, Berlin, Venise).

Meilleur film

- THE SQUARE by Ruben Östlund

Meilleure comédie

- THE SQUARE de Ruben Östlund

Meilleur réalisateur

- Ruben Östlund - THE SQUARE

Meilleur scénariste

- Ruben Ostlund - THE SQUARE

Meilleure actrice

- Alexandra Borbély - CORPS ET ÂME (ON BODY AND SOUL)

Meilleur acteur

- Claes Bang - THE SQUARE

Meilleur compositeur

- Evgueni & Sacha Galperine - FAUTE D'AMOUR (LOVELESS)

Meilleur chef-opérateur

- Michail Krichman - FAUTE D'AMOUR (LOVELESS)

Meilleur monteur

- Robin Campillo - 120 BATTEMENTS PAR MINUTE

Meilleur décorateur

- Josefin Åsberg - THE SQUARE

Meilleur costumier

- Katarzyna Lewinska - SPOOR

Meilleur mixeur

- Oriol Tarragó - A MONSTER CALLS

Meilleur maquilleur-styliste

- Leendert van Nimwegen - BRIMSTONE

European Achievement in World Cinema

- Julie Delpy, Ethan Hawke

Meilleur documentaire

- COMMUNION by Anna Zamecka

EFA Lifetime Achievement Award

- Aleksandr Sokurov

Meilleur court-métrage européen

- TIMECODE de Juanjo Gimenez

Meilleur film d'animation

- LOVING VINCENT de Dorota Kobiela & Hugh Welchman

EFA People's Choice Award 2017

- STEFAN ZWEIG - FAREWELL TO EUROPE de Maria Schrader

Prix FIPRESCI de la meilleure découverte

LADY MACBETH (THE YOUNG LADY) de William Oldroyd

Call Me By Your Name, Get Out et Wonder Woman parmi les 10 meilleurs films de 2017 selon l’AFI

Posté par wyzman, le 9 décembre 2017

Une fois n'est pas coutume, le classement de l'AFI qui vient d'être dévoilé fait étonnamment penser à celui des Critics' Choice Awards sorti un peu plus tôt cette semaine. Ainsi, cette année, l'American Film Institute a décidé de faire dans le compromis, optant à la fois pour des films indépendants (Call Me By Your Name, Get Out), des blockbusters (Dunkerque, Wonder Woman) sans oublier les réalisateurs incontournables (The Post est signé Steven Spielberg).

Côté télévision, presque le même son de cloche. Si l'AFI n'a pas souhaité encourager les longs métrages de Netflix, force est de reconnaître que l'organisation a comme nous craqué pour ses séries. Voici dès maintenant les 20 meilleurs films et séries de l'année selon l'AFI.

FILMS DE L’ANNÉE

The Big Sick
Call Me By Your Name
Dunkirk
The Florida Project
Get Out
Lady Bird
The Post
The Shape of Water
Three Billboards Outside Ebbing, Missouri
Wonder Woman

SÉRIES DE L’ANNÉE

Big Little Lies, HBO
The Crown, Netflix
Feud: Bette and Joan, FX
Game of Thrones, HBO
The Good Place, NBC
The Handmaid’s Tale, Hulu
Insecure, HBO
Master of None, Netflix
Stranger Things 2, Netflix
This Is Us, NBC

Bryan Singer remplacé à deux semaines de la fin du tournage de Bohemian Rhapsody

Posté par vincy, le 9 décembre 2017

Viré en plein tournage lundi dernier du biopic sur Freddie Mercury, Bohemian Rhapsody, Bryan Singer a été remplacé. Officiellement, la Fox l'a renvoyé pour absences répétées, mettant l'équipe sur les nerfs et causant le départ de l'un des acteurs, Tom Hollander. La plupart du temps c'est le chef opérateur Thomas Newton Sigel qui réalisait les scènes quand Singer n'était pas là. Dexter Fletcher (Eddie the Eagle) se chargera de prendre la relève dès lundi après quelques jours d'interruption.

Cela ne changera rien à la date de sortie, prévue pour le 25 décembre 2018. Une grande partie du film a été tournée puisqu'il ne reste que deux semaines de prises de vue à faire. Étrangement, le réalisateur semble indifférent à ce renvoi, qu'il considère comme injuste: il explique en guise de justification que ses absences étaient liées à un grave problème de santé de l'un de ses parents. La Fox a évoqué une indisponibilité inattendue de la part du réalisateur, ne lui laissant pas de marges de manœuvre.

Singer explique qu'il préfère désormais se concentrer sur ses deux autres projets, notamment la série TV World War III.

Nouvelle accusation de viol

Ceci dit, est-ce la seule explication à son renvoi? Car depuis jeudi, Bryan Singer est en pleine tourmente: il a été accusé de viol par Cesar Sanchez-Guzman, alors que celui-ci avait 17 ans. En 2003, il aurait été forcé de lui pratiquer une fellation avant d'être sodomisé sans son consentement. Ce n'est pas la première accusation de ce genre contre le réalisateur, mais jusqu'ici toutes les plaintes ont été classées ou abandonnées. Le cinéaste a catégoriquement démenti ces accusations, suspectant la victime, qui est en faillite bancaire, de vouloir profiter de la situation actuelle: les répercussions de l'affaire Weinstein.

Le contexte a changé. Et nul ne doute que la dernière provocation de Bryan Singer va en hérisser plus d'un. Dans une interview à TMZ, il a confié qu'il était prêt à travailler de nouveau avec Kevin Spacey, qui fut révélé grâce à son film The Usual Suspects, si un bon projet se présentait. Vu que Spacey est aujourd'hui persona non grata à Hollywood pour de multiples accusations d'agressions et de harcèlements sexuels sur de jeunes hommes, parfois mineurs, l'association des deux risquent de ne pas trouver un studio pour les aider....

El mundo entero de Julian Quintanilla : une fable anti-homophobie à découvrir au Mk2 Beaubourg

Posté par MpM, le 8 décembre 2017

A découvrir chaque soir à 19h au MK2 Beaubourg, le court métrage espagnol El mundo entero de Julian Quintanilla (30 minutes) tient vaillamment l’affiche depuis le 29 novembre. Il n’est pas courant de découvrir en salles un film de ce format, surtout présenté seul, pour lui-même, et non dans un programme ou en première partie d’un long, mais la ténacité du réalisateur et la curiosité de Mk2 Cinémas ont rendu l'aventure possible jusqu'au 12 décembre.

Le film, candidat au Prix Goya de l'Académie d'Espagne (équivalent de nos César) et qualifié pour les Oscars 2018, parle de Julian, un jeune homme qui se rend comme chaque année sur la tombe de sa mère. Elle lui apparaît sous la forme d’un fantôme fringant avec lequel il a une conversation joyeuse et émouvante. Avant qu’ils se séparent, elle lui confie une mission.

Très coloré, exubérant et décalé, El entero mundo est une comédie parfois outrée mais toujours bienveillante qui tourne en dérision les clichés de l’homophobie et soutient l'idée que le comportement d’une seule personne peut faire évoluer les mentalités. La naïveté parfois simpliste du récit est assumée, et c’est vrai que la moindre once d’optimisme fait du bien pour lutter contre le sentiment d’intolérance galopante.

A l'origine du film, l'envie du réalisateur, qui joue lui-même le personnage masculin, de revoir sa mère, morte d’un cancer à l'âge de 49 ans. Et quelle meilleure manière que de la mettre en scène dans un film ? Pour l’incarner, il a choisi une des plus grandes actrices espagnoles de sa génération, Loles Leon (Femmes au bord de la crise de nerfs, Attache-moi !, Parle avec elle de Pedro Almodóvar), qui met toute sa flamboyance et sa générosité au service de "La Chary", une femme haute en couleurs pour qui rien n'importe plus que de permettre à son fils de vivre heureux avec ses différences.

Julian Quintanilla propose ainsi une fable grand public assez pédagogique qui enfonce quelques portes ouvertes pour mieux dynamiter les clichés de genre ou liés à l'orientation sexuelle, ce qui est toujours bon à prendre.


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El mundo entero de Julian Quintanilla (29'53)
Tous les jours à 19h00, au MK2 Beaubourg, présenté par Julián Quintanilla
Tarif : 3 euros

Le Festival Premiers Plans d’Angers dévoile sa sélection

Posté par vincy, le 8 décembre 2017

La 30e édition de Premiers Plans d’Angers, qui sera présidée par Catherine Deneuve, se déroulera du 12 au 21 janvier 2018. 70 œuvres ont été sélectionnées, réparties dans six sections de la compétition pour un total de plus de 100 premiers films projetés si on compte les rétrospectives, les courts métrages (y compris la sélection animée), les films d'école et les films numériques ou en réalité virtuelle.

Certains des films ont déjà été sélectionnés dans d'autres festivals, et même récompensés comme Jusqu'à la garde, multi-primé à Venise. Avec la venue d'Isabelle Huppert pour l'ouverture (Madame Hyde), Angers s'offre un carré de reines cette année: Deneuve en présidente, Adjani pour une lecture, Huppert pour l'ouverture et Moreau en hommage. Un beau cadeau d'anniversaire.

Premiers longs métrages européens :

Broers (Brothers) de Bram Schouw (Pays-Bas)
The Cured de David Freyne (Irlande)
Gutland de Govinda Van Maele (Luxembourge)
Il figlio (Manuel) de Dario Albertini (Italie)
Strimholov (Falling) de Marina Stepanska (Ukraine)
Tesnota (Closeness) de Kantemir Balagov (Russie)
Valley of Shadows de Jonas Matzow Gulbrandsen (Norvège)
Vinterbrodre (Winter Brothers) de Hlynur Pálmason Islande)

Premiers longs métrages français :

Jusqu’à la garde de Xavier Legrand
La nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher
Los versos del olvido (Oblivion Verses) d’Alireza Khatami
Sparring de Samuel Jouy

Avant-premières et séances spéciales:
Madame Hyde de Serge Bozon (ouverture)
Après la guerre d’Annarita Zambrano
Ni juge, ni soumise d’Yves Hinant et Jean Libon
Revenge de Coralie Fargeat
Sicilian Ghost Story de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza
Cornelius le meunier hurlant de Yann Le Quellec
Dolphin Man de Lefteris Charitos
Signer de Nurith Aviv

Carton plein pour Lion et Nicole Kidman aux Oscars australiens

Posté par vincy, le 7 décembre 2017

Le cinéma australien a décerné ses prix cette semaine. Et le favori de la compétition des Australian Academy of Cinema and Television Arts Awards (AACTA Awards) a tout raflé.

Lion de Garth Davis a été le grand vainqueur de cette soirée en récoltant quasiment tous les trophées: meilleurs film, réalisateur, scénario adapté, acteur (Sunny Pawar), second-rôle masculin (Dev Patel), second-rôle féminin (Nicole Kidman), image, montage, musique, son, décor et costumes. 12 prix pour 12 nominations. Les deux autres prix ont été décernés à Ali's Wedding (scénario original) et Emma Booth dans Hounds of Love (actrice).

Nicole Kidman a d'ailleurs fait coup double avec la catégorie télévision. Elle a reçu le prix de la meilleure actrice invitée ou en rôle de soutien pour sa participation à Top of the Lake: China Girl. La saison 2 de la série de Jane Campion a aussi raflé le prix de la meilleure série dramatique, de la meilleure actrice (Elisabeth Moss), du meilleur acteur invité ou en rôle de soutien (Ewen Leslie). Seuls Jane Campion dans la catégorie meilleur réalisateur et David Dencik dans la catégorie meilleur acteur ont du concéder la victoire respectivement à Glendy Ivin et au grand Hugo Weaving, tous deux récompensés pour la série Seven types of ambiguity, également primée pour son scénario, son image et son montage.

Kidman n'avait pas reçu de prix dans son pays depuis 1987 (meilleure actrice dans une série pour Vietnam) malgré quatre nominations.

Edito: La dernière séance (du cinéma porno)

Posté par redaction, le 7 décembre 2017

C'est officiel: le Beverley fermera en fin d'année. C'était le dernier cinéma X de la Capitale, dans le 2e arrondissement. Le patron part à la retraite. Maurice Larcohe dirige ce monosalle dédié au X depuis 34 ans. Les clients se sont faits rares. Rarement plus de 500 par semaine. Et pourtant, avec un ticket d'entrée à 12€, cela rendait l'affaire intéressante avec 300000€ de chiffre d'affaires. M'enfin, les beaux jours sont loin quand, dans les années 1980-1990, le cinéma accueillait plus de 1500 spectateurs par semaine.

Il faut dire que les clients ont vieilli aussi. Les trois quarts ont la carte senior. La salle aux fauteuils en skaï rouges (ça se nettoie plus facilement, même si des kleenex sont vendus comme d'autres proposent du pop corn) ont du en voir... C'est désormais un vestige, dernier survivant des 44 cinémas X de Paris.

Mais pourquoi aller voir un porno en salles quand tout est disponible chez soi, sur petit et très petit écran, en un clic de télécommande ou de souris? Même l'interdiction aux moins de 18 ans a sauté en l'air avec les smartphones. Et plutôt que de se taper un film au scénario déjà convenu, et aux positions imposées, comme en patinage artistique, le web a opté pour les séquences plus ou moins longues, parfois très courtes, hyper ciblées, et très variées. Il y en a pour tous les goûts et c'est illimité.

Le X et la génération XY

Le Président de la république Emmanuel Macron a déclaré lors de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, que "la pornographie a franchi la porte des établissements scolaires. Nous ne pouvons ignorer ce genre qui fait de la femme un objet d'humiliation". On aurait envie de lui dire: "ça dépend des films", mais globalement, la pornographie ne fait pas dans la légèreté. Même si l'image de la femme a été revalorisée, notamment grâce aux réalisatrices de porno, le problème est surtout de constater que le X est accessible sans verrouillage. Pour ce qui est de l'école, on peut toujours se dire qu'un smartphone n'y a plus sa place. L'accès au porno peut-être régulé avec succès, comme c'est le cas dans certains pays.

Maintenant dire que le X conduit à avoir une image dégradée de la femme, c'est un peu comme croire qu'on va faire un massacre de masse en jouant à Call of Duty. Le nœud du problème est ailleurs. L'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique a récemment constaté que la moitié des adolescents de 15 à 17 ans sondés avaient déjà consulté un site pornographique, soit une hausse de 14 points sur quatre ans, et selon la même enquête, 45% des jeunes considéraient que la pornographie avait participé à leur apprentissage de la sexualité.

Size does matter?

Alors certes il y a du X de qualité. C'est comme le cinéma, il y a beaucoup de daubes et quelques plans bien anglés, bien cadrés. Mais il faut reconnaître que l'invasion du X sur les ados posent un problème autrement plus sérieux, pas forcément le truc qu'on remarquait dans le noir d'une salle porno. Dans Libération, lundi, le docteur Marc Abécassis, spécialiste en chirurgie plastique, expliquait: "Je pratique la chirurgie intime depuis 1992 et ce que je vois de plus en plus, ce sont des jeunes d’à peine plus de 18 ans, alors que la fourchette se situe plutôt entre 35 et 45 ans. Avec l’Internet, les médias qui communiquent, les forums, et évidemment le porno, on s’exhibe plus. Du coup, le regard des autres hommes est encore plus pesant que dans les générations précédentes. On me dit : "Je ne peux pas aller à la piscine, dans les douches, dans les vestiaires, me changer devant les autres", les hommes s’évaluent."

Bref, c'est un paradoxe: alors que le film porno est visionné sur un écran de plus en plus petit, les hommes, croyant que la taille compte, se veulent de plus en plus "grand". Mais, mauvaise nouvelle, le vrai problème est ailleurs: c'est la pollution qui réduit la taille du pénis et la qualité du sperme au fil des décennies. Pas de quoi pouvoir imiter un acteur porno avec votre ami(e) si on en croit les dernières études comparatives en Europe sur le sujet, même au pays de Rocco Siffredi.