Cannes 2015 – Les télex du marché: Natalie Portman en France, Bardem & Cruz, Béjo & Bellocchio, Firth & Law et La Mouette

Posté par vincy, le 14 mai 2015

marché du film - cannes

- Natalie Portman profite de sa venue au Festival de Cannes pour annoncer ses projets. La réalisatrice et actrice de A Tale of Love and Darkness (Hors compétition) tournera de nouveau en France, 21 ans après Léon plus précisément chez Rebecca Zlotowski (Belle Epine, Grand Central). Pour son prochain film, Planetarium, la cinéaste a aussi enrôlé Lily-Rose Depp, la fille de Vanessa Paradis et Johnny Depp. Drame se déroulant dans les années 30, le récit suit deux sœurs qui semblent posséder une capacité surnaturelle à entrer en contact avec des fantômes et croisent le chemin d'un producteur de films.

- Outre le prochain Besson, Valérian, EuropaCorp a annoncé un film sur Pablo Escobar, avec le duo espagnol, et couple à la ville, Javier Bardem et Penelope Cruz. Le biopic s'inspirera des Mémoires de Virginia Vallejo, non traduites en France, Amando a Pablo, odiando a Escobar. La journaliste avait notamment révélé avoir eu une relation avec le chef de cartel colombien dans les années 80, ce qui la conduisit à l'exil, après avoir du cesser son métier. Fernando Leon de Aranoa (a href="http://www.ecrannoir.fr/films/films.php?f=649">Les lundis au soleil devrait réaliser ce projet. Il est en sélection cette année à la Quinzaine des réalisateurs avec Perfect Day.

- Bérénice Béjo continue de tourner à l'étranger. Elle sera du prochain Marco Bellocchio, Fai bei sogni. Bellocchio vient de terminer L'ultimo vampiro? sans doute sélectionné à Venise cette année. Béjoy sera la compagne et le soutien moral d’un homme (Valerio Mastandrea) en lutte contre le traumatisme causé par la mort prématurée de sa mère quand il avait 9 ans. Il s'agit de l'adaptation du roman autobiographique du journaliste italien Massimo Gramellini, Fais de beaux rêves, mon enfant, paru en 2013 en France. Le tournage vient de commencer.

- Lionsgate a réalisé une des grosses acquisitions du marché en achetant les droits de distribution de Genius, pour un peu moins de 4M$. Ce drame en milieu littéraire oppose l'éditeur de F. Scott Fitzgerald et Ernest Hemingway, Max Perkins, au romancier Thomas Wolfe. Le premier sera incarné par Colin Firth et le second par Jude Law. Au casting on retrouvera aussi Laura Linney, Nicole Kidman (qui a déjà joué avec les deux comédiens), Guy Pearce (en Fitzgerald) et Dominic West (en Hemingway).

- La Mouette, le classique de Tchekhov maintes fois adapté au cinéma, va être de nouveau transposer sur grand écran, avec Saoirse Ronan, Annette Bening et Corey Stoll en vedettes. Le film sera réalisé par le metteur en scène de Boradway Michael Mayer et scénarisé par le dramaturge Stephen Karam.

Cannes 2015 : lettre à Naomi Kawase

Posté par MpM, le 14 mai 2015

Chère Naomi Kawase,

Vous voilà à nouveau de retour à Cannes. Après le très beau Still the water, vous nous proposez AN, une œuvre presque grand public, qui raconte l'amitié entre trois êtres solitaires : un cuisinier malheureux, une vieille dame au lourd passé et une jeune fille mal dans sa peau. Cette fois, et c'est la première, vous adaptez (à sa demande) un roman de Tetsuya Akikawa. Pourtant, ce sont bien vos thèmes et votre style que l'on retrouve à l'écran.

Avec le savoir-faire qu'on vous connaît, vous nous faites d'abord partager le quotidien de vos personnages. Image délavée, gestes banals, plans précis et quasi documentaires. Puis, peu à peu, vous laissez entrer des émotions, des couleurs et des sensations. Aux côtés de Tokue, charmante mammy de 76 ans, nous apprenons à admirer la nature et à apprécier tout ce qui est beau : la jeunesse, la liberté, l'amitié. Comme le personnage central Sentaro, nous nous laissons apprivoiser par cette femme étonnante qui parle aux haricots et se réjouit d'un rien.

Et puis, juste quand on commençait à trouver An un peu trop gentillet et simpliste, vous introduisez le sujet fort du film, celui des lois d'exclusion des lépreux votées en 1907 et seulement abrogées en 1996. A votre manière, bien sûr,  comme en passant. Et l'on est saisi par votre constance à vous intéresser presque en filigrane aux laissés pour compte du Japon.

Alors, avec un beau mélange de subtilité et d'intransigeance, vous racontez l'exclusion forcée de la société, le confinement, l'interdiction d'avoir des enfants, le rejet systématique... Pourtant votre film n'est ni un documentaire, ni un réquisitoire. Il demeure avant tout l'histoire de trois solitudes aux causes bien distinctes mais aux conséquences identiques, et non un prétexte pour faire de la pédagogie. On sent vos trois personnages exister solidement sous nos yeux, avec leurs failles et leurs faiblesses. Non seulement ils donnent corps au pan d'Histoire qu'ils incarnent, mais en plus ils sont comme un hommage aux véritables malades de la lèpre ayant subi injustices et ostracisme presque toute leur vie, ainsi qu'à toutes les victimes de discrimination, quelles qu'elles soient. En toute modestie, et à son niveau, votre film restaure ainsi une partie de leur dignité bafouée.

Top 20 des B.O.F.: les Français, rois de la compo ?

Posté par wyzman, le 14 mai 2015

alexandre desplat

Pour la première fois de son histoire, la Sacem a réalisé un classement des 20 compositeurs les plus rentables de 2014. Représentant les intérêts des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, la société s'est basée sur les droits d'auteur collectés pour la diffusion des films dans les salles de cinéma en France, afin de réaliser ce classement. Il n'est donc pas étonnant de retrouver Marc Chouarain, le compositeur de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu?, Alexandre Desplat (The Grand Budapest Hotel, Godzilla, Monument men) et Howard Shore (Le Hobbit: la désolation de Smaug) en tête du classement.

Bien qu'il apparaisse clairement que les comédies ont beaucoup plu en 2014, ce classement reflète en partie le milieu. Car si la Sacem représente plus de 18.000 auteurs étrangers, les français occupent pas moins de 17 places. Seuls le canadien Howard Shore (3ème),le marocain Armand Amar (4ème) et le britannique John Powell (9ème) apportent un peu de diversité. Plus encore, comment passer outre la présence d'une seule femme dans ce classement, Marie-Jeanne Serero (13ème) ?

Le classement complet :
1. Marc Chouarain (Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?)
2. Alexandre Desplat (The Grand Budapest Hotel, Godzilla, Monument men)
3. Howard Shore (Le Hobbit: la désolation de Smaug)
4. Armand Amar (Belle et Sébastien)
5. Eric Serra (Lucy)
6. Eric Neveux (Les vacances du petit Nicolas)
7. Christophe Julien (9 mois ferme)
8. Pierre Adenot (La belle et la bête)
9. John Powell (Rio 2)
10. Bernard Lenoir (Les trois frères, le retour)
11. Ibrahim Maalouf (Yves Saint Laurent)
12. Michaël Tordjman (Babysitting)
13. Marie-Jeanne Serero (Les garçons et Guillaume, à table !)
14. Guillaume Roussel (Le crocodile du Botswanga, 3 Days to kill)
15. Maxime Desprez (Babysitting)
16. Thomas Roussel (Eyjafjallajökull, Amour sur place ou à emporter)
17. Alexis Rault (Fiston)
18. Laurent Ferlet (Sur le chemin de l'école)
19. Philippe Sarde (Quai d'Orsay)
20. Hervé Lavandier (Minuscule - la vallée des fourmis perdues)

Alors que le festival de Cannes vient tout juste de débuter, on ne peut que regretter l'absence totale de prix pour les compositeurs, hormis Cannes Soundtrack remis par des critiques. Mais cela n'empêche pas ces derniers de se rendre comme chaque année sur la Croisette. En 2015, sont donc présents:
Eric Neveux pour La Tête Haute d’Emmanuelle Bercot (film d'ouverture - sélection officielle)
- Jean-Louis Aubert pour L’Ombre des Femmes de Philippe Garrel (sélection de la Quinzaine des réalisateurs)
- Grégoire Hetzel pour Trois Souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Desplechin (sélection de la Quinzaine des réalisateurs)
- Alexandre Desplat pour Il Racconto dei racconti / Tales of tales de Matteo Garrone, (en sélection officielle), et pour Une Histoire de fou de Robert Guédigian (séance spéciale de la sélection)
- Marc Marder pour La Quatrième voie de Guvinder Sing (sélection Un certain regard)
- Bertrand Burgalat pour Gaz de France de Benoît Forgeard (sélection de l’Acid)
- Raphaël pour Les Cow boys de Thomas Bidegain (sélection de la Semaine de la critique)
- Eric Bentz pour Ni le ciel, ni la terre de Clément Cogitore (sélection de la Semaine de la critique)
- Amaury Chabauty pour La Fin du dragon de Mariana Diaby (sélection de la Semaine de la critique)
- Fleming Nordkrog pour La Vie en grand de Mathieu Vadepied (clôture de la Semaine de la critique)

Ils ne se quittent plus: deuxième film ensemble pour Rooney Mara et Hugh Jackman

Posté par cynthia, le 14 mai 2015

Prochainement à l'affiche de la nouvelle adaptation de Peter Pan, Pan, Rooney Mara (Tiger Lily, la princesse indienne) et Hugh Jackman (Blackbeard) reformeront leur duo dans le prochain film de Alfonso Gomez-Rejon (assistant réal sur Babel et Argo, réalisateur d'épsiodes d'American Horror Story et de Glee) intitulé Collateral Beauty.

D'après Variety, le film, écrit par Allan Loeb (Wall Street: l'argent ne dort jamais) et produit par Michael Sugar et Bard Dorros, retrace la dépression dont souffre un publicitaire de New York après une tragédie.

En attendant de découvrir ce drame indie, il faut savoir qu'Alfonso Gomez-Rejon a fait sensation cet été au dernier festival de Sundance avec Me and Earl and the Dying Girl.

Outre Pan cet automne, Hugh Jackman est attendu en 2016 dans Eddie the Eagle, un biopic sportif, et un remake de The Greatest Showman on Earth.

Quant à Rooney Mara, elle s'apprête à fouler les marches de Cannes aux côtés de Cate Blanchett pour le drame lesbien Carol de Todd Haynes. Elle sera aussi à l'affiche de The Secret Scripture de Jim Sheridan, LIon de Garth Davis et Weightless de Terrence Malick.

Cannes 2015: Carte postale d’Islande

Posté par vincy, le 14 mai 2015

cinéma reykjavik islandeCe confetti près de l'Arctique qu'est l'Islande est un des rares pays dont le cinéma n'a jamais été récompensé au Festival de Cannes, si l'on excepte le prix d'interprétation féminine décerné à la chanteuse mondialement connue Björk (Dancer in the Dark). C'est d'ailleurs tout le paradoxe de ce prix: une actrice islandaise dans un film danois, cela résume assez bien l'histoire du cinéma islandais, longtemps sous la coupe financière de l'industrie du Danemark.

Cette année, avec un film de Grímur Hákonarson à Un certain regard, sera-t-elle la bonne? Il faut dire que le cinéma islandais est "récent". Un nouveau né à l'échelle de l'histoire du 7e art. Depuis le début du millénaire, des réalisateurs comme Baltasar Kormakur, Friorik Por Frioriksson, Hallgrimur Helgason, Sólveig Anspach, Jon Gustafsson, Dagur Kari brillent dans les Festivals ou se font séduire par les sirènes des producteurs étrangers.

Si l'Islande accueille parfois d'importants tournages étrangers (le pays est un décor lunaire idéal pour la Fantasy et la SF), ce pays de 330000 habitants produit moins d'une vingtaine de films par an. Et la fréquentation est d'environ cinq films vus par islandais chaque année.

Pas de quoi jouer les gros bras sur la scène internationale. Aussi, c'est par leur humour particulier, leur vision du monde singulière, leur imaginaire profondément original que les films islandais se démarquent des autres. Et puis c'est aussi une manière, à bas coût, de découvrir les paysages hypnotiques et une culture fascinante d'une île volcanique qui a toujours résisté aux envahisseurs.

Cannes 2015 : retrouvailles avec Clotilde Coureau

Posté par kristofy, le 14 mai 2015

Chère Clotilde,

Vous êtes déjà venue plusieurs fois illuminer de votre sourire la montée des marches du Festival de Cannes, mais cette année on vous retrouve en vedette du film qui fait l’ouverture de La Quinzaine des Réalisateur : L’ombre des femmes de Philippe Garrel.

C’est d’ailleurs une salle que vous connaissez bien : comme nous, vous étiez dans chaque salle de Cannes 2007 où il y avait un premier film, car vous étiez alors membre du jury de la Caméra d’Or (présidé par Pavel Lounguine).

On s’était aussi déjà vu sur la Croisette en 2001 lorsque vous étiez la marraine du Prix de la Jeunesse, prix qui d’ailleurs avait été décerné à Clément qui était le premier long métrage réalisé et joué par Emmanuelle Bercot. Cette année, elle est la réalisatrice de La tête haute en ouverture de la sélection officielle et elle est aussi présente comme actrice dans Mon roi.

Entre vous, nous et le Festival de Cannes, c’est donc une longue histoire. Pourtant, la vôtre commence au Festival de Berlin où pour votre première fois au cinéma à 21 ans, vous attirez les regards dans Le petit criminel de Jacques Doillon. Vous y crevez tellement l'écran que vous aurez une nomination au César du meilleur espoir féminin. Après Elisa de Jean Becker et L’appât de Bertrand Tavernier, c’en est fini des rôles d’adolescentes, et le cinéma vous fait devenir une femme amoureuse (Marthe, La parenthèse enchantée…), une femme traquée (En face, Promenons-nous dans les bois…), une femme au milieu des voyous (Le poulpe, La mentale…), et aussi participer à des films qui attirent plusieurs millions de spectateurs comme La môme et Babysitting

Un film en particulier, parmi ceux que vous avez tournés, aurait mérité d’être beaucoup plus vu. Vous y êtes tout à la fois fragile et forte, désemparée et déterminée : Fred de Pierre Jolivet en 1997. Et on devine qu’on va vous redécouvrir à nouveau dans L’ombre des femmes aujourd’hui. Il était temps que vous aussi vous présentiez un film à Cannes. Heureux de vous revoir, Clotilde Coureau.

Cannes 2015: Qui est Olivia Colman ?

Posté par vincy, le 14 mai 2015

olivia colman

Son nom ne vous dira peut-être rien si vous n'avez pas vu la série Broadchurch. Olivia Colman y est la Sergent Détective Ellie Miller. Rôle principal féminin de cette série britannique, cette fille de la classe moyenne a commencé le métier à 16 ans. 25 ans plus tard, la voici sur la Croisette, parmi le casting international de The Lobster, premier film anglophone de Yorgos Lanthimos.

Précoce en tout (mariage avec Ed Sinclair, après un coup de foudre à la fac, premières pièces de théâtre à 20 ans), douée, elle va devenir l'une des comédiennes les plus demandées. Au cinéma, sa carrière débute en 2005. Petits rôle, courts métrages... elle tourne surtout pour la télévision. Mais en 2011, un doublé gagnant s'offre à elle. Elle est la fille de Miss Maggie, alias Mme Thatcher dans La Dame de fer de Phyllida Lloyd. Et surtout donne vie à la vulnérable, drôle et déterminée Hannah, dans le premier long de l'acteur Paddy Considine, Tyrannosaur. Elle récolte plusieurs prix d'interprétation : British Independent Film Awards, Hugo d'argent au Festival de Chicago, prix spécial du jury à Sundance, meilleure actrice au Festival de Valenciennes... Par la suite, on la voit notamment dans Week-end Royal (meilleure actrice dans un second rôle aux British Independent Film Awards), où elle incarne une jeune Reine Elizabeth et dans Locke, sorti l'an dernier, avec Tom Hardy.

A la TV, on la croise dans The Office, Skins, Inspecteur Barnaby, Docteur Who... Elle est surtout vedette dans les séries Peep Show, Green Wing, Beautiful People et bien entendu Broadchurch. Là aussi elle récolte des prix. Les Baftas la récompense pour son rôle dans la comédie Twenty Twelve et pour son second-rôle pour Accused en 2013. En 2014, c'est Broadchurch qui lui permet d'être la meilleure actrice pour la télévision.

Colman c'est la quintessence même du jeu britannique: capable de tout jouer (même si elle a fait peu de théâtre paradoxalement): de la comédie franche et même burlesque au drame social, du thriller aux personnages historiques. Dans la vie réelle, elle est réputée gentille, sympathique même, douce. La variété de ses rôles, l'empathie du public à son égard, sa vie personnelle qui frôle le bonheur parfait et ses succès en ont fait une personnalité attachante. Elle n'aime pas être adulée, se fout de la célébrité. Colman est une femme normale qui aime jouer des personnages de son époque. Sa spontanéité cache cependant son plus grand talent: elle peut tout jouer.

L’instant Glam’ – Jour 1 : une ouverture prometteuse

Posté par cynthia, le 13 mai 2015

Oyé oyé cinéphiles, arrêtez tout! Oubliez la feuille d'impôts qui attend d'être postée (il ne vous reste qu'une semaine d'ailleurs), oubliez de nourrir le chat, oubliez l'anecdote de la nuit dernière lorsque votre compagnon s'est une nouvelle fois endormi en pleine action... Hier s'est ouvert le 68e festival de Cannes, et ça, c'est important!!

Comme tous les ans nous y sommes et comme tous les ans les stars nous font rêver (ou rire) sur le tapis rouge. Petit retour sur les décolletés, les paires de fesses et autres sourire ultra blancheur qui ont émerveillé ce début de festival.

27 degrés à l'ombre, nous aurions eu envie de nous poser sur la plage à demie nue et de faire bronzette. C'est sans nul doute la même pensée qui a traversé l'esprit de Frédéric Bel fraîchement vêtue d'une robe à dentelle fendue de partout et qui laissait peu de place à l'imagination. La robe (si on peut nommer cela ainsi) de Beyonce à la Met Ball l'aurait-elle inspiré? À côté, Mme Rossellini ressemble à une nonne avec sa robe blanche et rose bonbon qui cache tout. Mais cela lui va comme un gant, elle y est radieuse, donc... nous lui donnons un sans faute.

Nous ne pouvons pas en dire autant d'Emmanuelle Béart méconnaissable et qui devrait franchement virer son chirurgien esthétique. Lèvres débordant de botox, pommettes dominantes, la belle a bien changé (dommage). Juste derrière la sœur cachée Bogdanov, Christiane Taubira a monté les marches. Non, ce n'est pas une blague! En effet, la Ministre aurait apporté son aide à Emmanuelle Bercot pour La tête haute, présenté en ouverture du Festival. Une chose est sûre, la ministre de la justice n'a pas aidé la costumière du film: vêtue d'un pantalon noir et d'un haut rose, on se dit qu'ils l'ont laissée monter les marches à cause de son statut plutôt que de sa tenue vestimentaire.

À Cannes on doit mettre le paquet...! Et comme d'habitude ce sont les stars internationales qui s'y collent. Julianne Moore (qui a signé des autographes à tous les fans de la croisette) est arrivée en robe noire sublime et a illuminé la croisette de par sa beauté. Fraîchement oscarisée, la belle rousse n'a rien à envier à sa collègue Naomi Watts et sa robe pailletée. Encore moins au mannequin Doutzen Kroes qui a tout de même fait vibrer le slip des photographes de la croisette. C'est qu'elle dégage du sexe la demoiselle, presque autant que la splendide Natalie Portman. Elle a ouvert le bal aux côtés de son mari, le danseur Benjamin Millepied. Rayonnante, celle qui a séduit les Oscars en 2012 avec Black Swan, a coupé le souffle des Cannois en rouge vif.

Où sont passés les hommes ?

Ne vous inquiétez pas les filles, il y en avait des hommes sur la croisette. Le premier à avoir fait sensation est le réalisateur (flippant) Guillermo Del Toro avec sa tête de nounours. C'est bien simple, à sa vue, on a eu envie de lui grattouiller le ventre et de lui faire un câlin mais la sécurité nous a retenus (zut!). Il y en a un autre à qui ont a eu envie de faire des grattouilles (mais un peu plus en dessous de la ceinture) c'est Jake Gyllenhaal. Sexy jusqu'au bout de la barbe l'acteur et membre du jury a répondu avec humour aux questions des journalistes « il y a beaucoup de robes, de paillettes, c'est beau mais difficile de ne pas se prendre les pieds dedans », confie Jake avant de rejoindre les frères Cohen. Nous avons aussi pas mal apprécié la présence de Tahar Rahim. Avec son costume entièrement noir, Tahar était sexy à souhait! Nous étions tentés de nous frotter à la barrière tel un chat en chaleur, mais nous nous sommes retenus.

Wat dou you fink aboute Cannes?

Si Didier Allouch s'en sort à merveille sur le tapis, on ne peut pas en dire autant de sa collègue, une certaine Sophie. « Catherine Deneuve est une grande comédienne »... ça c'est du scoop!!!! Oulala nous dormirons moins cons ce soir, merci !

Avec un accent qui nous rappelle Jacques Chirac au G8, la journaliste nous a également irrité les oreilles jusqu'au sang! Et ce n'est pas Catherine Deneuve (sublime) qui nous contredira. Exaspérée par les questions de la journaliste, elle a vite rejoint les marches. Ne vous inquiétez pas, l'année prochaine, ce sera nous au micro... vous verrez ma chère Catherine, nous vous ferons rire et nous deviendrons copains comme cochons!

Mais en attendant d'avoir (enfin) le micro, nous sommes sous le soleil de la croisette, friands de voir des films et des nouvelles célébrités. Le deuxième jour est prêt mais semble si loin à nos yeux de passionnés...

Cannes 2015 : Catherine Deneuve, Julianne Moore, Benjamin Millepied lancent les festivités

Posté par kristofy, le 13 mai 2015

© LJ

Le 68e Festival de Cannes est officiellement lancé avec, devant le parterre de stars mondiales, un film français à l’honneur : La tête haute d'Emmanuelle Bercot.

Lambert Wilson qui avait été maître de cérémonie l’année dernière retrouve pour la deuxième fois dans ce rôle, son speech en français avec des "slices" d'anglais est tout aussi classe (tout comme son costume queue de pie). Une nouvelle fois, il n’est pas resté figé derrière un micro, s'octroyant un moment au milieu du public. L’année dernière, il avait fait valser Nicole Kidman, et cette année il a demandé à tous de fermer les yeux sur un souvenir de cinéma.

"Cannes est une femme !" L’actrice de cinéma est le symbole de "l’amour au cinéma". Et le cinéma met en lumière la femme, une petite allusion politique à propos de certains endroits du monde où la femme est brimée ou pire encore. Dans son discours, Lambert Wilson réfute d’ailleurs l’expression "cinéma de femme", tout en saluant la réalisatrice Emmanuelle Bercot qui en fait la démonstration en ouverture.

"Est-ce que ça fait mal l’amour ?" La question de François Truffaut dans le film La sirène du Mississipi sera l’allusion pour que toute la salle témoigne à Catherine Deneuve son amour avec des applaudissements.

Avant la présentation du jury emmené par les présidents Ethan et Joel Coen, une scénographie autour du film La Sortie l'usine Lumière à Lyon avec la musique de Vertigo (Sueurs froides) et une chorégraphie de Benjamin Millepied, mari de Natalie Portman, soit un tableau de 5 minutes avec 17 danseurs.

C’est une femme qui dira enfin la traditionnelle formule "Je déclare le festival ouvert" : Julianne Moore était présente pour cette conclusion (et recevoir en même temps son prix d’interprétation que le jury de l’année dernière lui avait attribué pour Maps to the stars de David Cronenberg).

Une phrase en particulier fera rimer et résonner à la fois cinéma et actualité : "Lorsque la liberté aura déserté le monde, il restera toujours un ou une cinéaste pour en rêver."

Cannes 2015 : lettre à Ingrid Bergman

Posté par MpM, le 13 mai 2015

Chère Ingrid,

Il y a dans l'air ces jours-ci l'un de ces faux débat que nous semblons condamnés à subir jour après jour, semaine après semaine. Le sujet en est, plus ou moins, la figure de la star.

Tout est parti d'une interview donnée par Catherine Deneuve au Journal du Dimanche, dans laquelle elle déplore qu' "il n'y [ait] plus de stars en France". Égratignant les nouvelles technologies et la célébrité éphémère qu'elles confèrent, la comédienne ajoute : "Une star est quelqu'un qui doit se montrer peu et rester dans la réserve. Avec l'introduction du numérique, il y a une intrusion de tout, partout, tout le temps. On voit énormément de gens très célèbres, qui ont des millions de followers et qui n'ont absolument rien fait."

Cela n'a pas plu à une jeune femme prénommée Nabilla (connue pour ses apparitions télévisées comme pour ses démêlés avec la justice, nevermind), qui, se sentant probablement visée, a traité Deneuve de "vieille jalouse aigri" (sic). Oui, oui, tu as bien lu. Même si Nabilla a depuis effacé son tweet, il circule des copies d'écran sur le net. Que ce pur produit de la téléréalité puisse penser que Catherine Deneuve ait quoi que ce soit à lui envier est presque mignon... en plus d'être parfaitement ridicule. C'est en tout cas assez révélateur de l'état d'esprit de l'époque qui passe d'une polémique vide à une autre, juste pour le "plaisir" du buzz et de l'audience facile.

Alors que s'ouvre la 68e édition du Festival de Cannes, dont tu es le visage officiel, il faut se préparer psychologiquement à ce que cet état de fait touche plus que jamais la Croisette. Cette année encore, les petites phrases, les robes longues et les querelles superficielles risquent d'éclipser les films et les sujets parfois forts qu'ils abordent. Paradoxalement, toi qui fus la star dans toute l'acception du terme, discrète et mystérieuse, te voilà exposée partout, caution élégante mais impuissante d'un système qui se nourrit indifféremment des grandes actrices, des présentatrices météo, des bimbos et des égéries l'Oreal foulant pêle-mêle le tapis rouge.

Pourtant, en choisissant d'apposer ton visage radieux et au naturel sur l'affiche du plus grand festival du monde, ce n'est pas seulement une actrice que les organisateurs ont voulu mettre en avant. C'est l'histoire du cinéma que tu convoques, les personnages que tu as incarnés, l'empreinte que tu as laissée sur le 7e art. Comme une manière de mettre tout le monde d'accord sur ce qu'est "une vraie star". Alors, pour revenir au "conflit" entre Deneuve et Nabilla, il porte en lui-même sa résolution : si, il existe encore des stars en France. L'une d'entre elles figurera un jour sur l'affiche du festival de Cannes, et elle s'appelle Catherine Deneuve.