La saga Twilight changera de regard à chaque épisode

Posté par vincy, le 15 mars 2009

Catherine Hardwicke avait prévenu. Elle ne réaliserait pas d'autres épisodes de la saga Twilight. Trop de pression, trop loin de sa façon de faire du cinéma.

Aussi, le studio producteur, qui doit faire face au phénomène, a opté pour une stratégique artistique proche de James Bond et Harry Potter : un film, un réalisateur. Après le Fascination de Hardwicke, cinéaste qui était reconnue pour ses drames réalistes de l'adolescence, Tentation sera réalisé par Chris Weitz. Le tournage commence le lundi 23 mars prochain. Weitz s'était fait remarqué pour des comédies satiriques et pas forcément correctes (notamment Pour un garçon) et il y a peu de temps pour le plus ambitieux A la croisée des mondes, autre saga d'heroic-fantasy.

Pour Hésitation, le troisième opus, Summit Entertainment a annoncé cette semaine le nom du réalisateur : Juan Antonio Bayona. A l'ombre de Guillermo del Toro, le cinéaste catalan avait surtout marqué les esprits pour avoir réalisé L'orphelinat, énorme hit en Espagne en 2008. Il n'aura peut être pas le temps de faire, comme prévu, un autre film, Hater, d'ici le premier clap de Hésitation. Sa sortie en salles est prévue pour juin 2010.

Les trois films sont écrits par la scénariste Melissa Rosenberg et les deux acteurs principaux (Kristen Stewart et Robert Pattinson) ont reconduits leur contrat. Tentation sortira le 20 novembre aux Etats-Unis. Il devra faire mieux, ou aussi bien, que les 375 millions de $ de recettes dans le monde de Twilight. Le premier épisode est toujours en exploitation et a rapporté dix fois son budget.

Far North : huis clos glaçant inabouti

Posté par MpM, le 15 mars 2009

Far north"- Je dois saisir cette chance. La vie ne peut pas se résumer qu’à ça."

L'Histoire : Au beau milieu de l’Artique, deux femmes vivent totalement isolées, fuyant comme la peste la compagnie de leurs semblables. Un jour, pourtant, elles recueillent un homme laissé pour mort au milieu de la neige… Il va bouleverser leurs habitudes et confronter l'une à son passé et ses peurs, l'autreà son futur et ses désirs.

Notre avis : En filmant avec ampleur et majesté les paysages à couper le souffle, parfois écrasants, de l’Artique, Asif Kapadia fait de ses personnages les ultimes survivants d’une humanité ayant depuis longtemps plié devant la toute puissance de la nature. L'hostilité se situe davantage dans la défiance entre les personnages que dans ce décor sauvage. Pour renforcer encore cette sensation de huis clos confiné, il évacue presque tout contexte temporel et historique, plaçant son récit naturaliste directement sous le signe du conte mi-fantastique, mi-contemplatif. Parfois poétique et même fascinant quand il se concentre sur les rites et les gestes de ces peuples du grand nord. On y croit d’autant plus que le poids d’une terrible malédiction flotte sur le personnage ambigu de Michelle Yeoh qui apparaît tour à tour touchante et redoutable, dur et vulnérable.

Malheureusement, le réalisateur ne parvient pas à garder le cap, se perdant dans des flash-back mélodramatiques (avec Michelle Yeoh jouant un peu ridiculement les jeunes filles) qui gâchent la belle ambiance oppressante et mystique du film, et en allongent inutilement la durée. D’ailleurs, dans sa deuxième partie, Far north manque de souffle et de rythme, ne sachant plus comment faire le lien entre ces deux femmes, unies par un pacte sanglant, qui se détisse quand l'homme devient leur seul centre d'intérêt. Car si les silences de la nature et l'économie de mots servent très bien la première partie, il aurait fallu une densité psychologique plus profonde pour que ce film tienne sur toute sa longueur, pour que cette cruauté nous glace plus qu'elle nous lasse. Car le rebondissement final ne parvient pas à relancer l’intérêt, plus proche du grand-guignol grotesque que du climax glaçant. L'allégorie se brise comme un iceberg qui fond.

Monsieur Bashung rêve au ciel

Posté par vincy, le 14 mars 2009

alain bashungIl fut l'un des plus brillants compositeurs de ces trente dernières années dans la chanson française. Ses textes poétiques, allégoriques, entre jeux de mots à tiroir et métaphores en miroir, lui ont donné des chansons anthologiques, comme "Vertige de l'amour", "Gaby", "SOS Amor", "Osez Joséphine", "Madame rêve". Alain Bashung, voisin montmartrois d'Ecran Noir,  est l'artiste français qui a reçu le plus grand nombre de Victoires de la musique, dont trois à titre de meilleur interprète masculin de l'année, celle de l'album des 20 dernières années ("Fantaisie Militaire"). Le cinéma n'est pas absent puisqu'il a obtenu la Victoire de l'album de musique originale de cinéma ("Ma petite entreprise") et deux du Vidéo-clip de l'année, dont l'un a été réalisé par le cinéaste Jacques Audiard ("La nuit je mens").

Paradoxalement, après Ma petite entreprise (de Jolivet), il n'a plus jamais composé pour le cinéma. Il avait écrit les B.O.F. de plusieurs films : Le quatrième pouvoir, Le beauf, Le jeune Werther (de Doillon) et surtout Pigalle (de Didri).

Mais Alain Bashung fut aussi comédien. "Le cinéma, ça défatigue un peu, on peut sortir de ses propres rêveries. Faire l'acteur me permet de ne pas faire du cinéma sur scène. Mes chansons ne supportent pas l'exhibitionnisme."
Il a débuté en 1981, alors que son succès n'était pas encore affirmé du côté de la musique, dans Nestor Burma, détective de choc, aux côtés de Michel Serrault et Jane Birkin. On le voit un an après dans Le cimetière des voitures, de Fernando Arrabal, en Jésus rock n' roll crucifié sur une moto. Il devient alors une vedette de la chanson française, alignant les tubes, et disparaît du grand écran. Il revient en 1991 avec Rien que des mensonges, partageant l'affiche avec Fanny Ardant, puis enchaîne des seconds rôles de films un peu décalés et très auteuristes tels que L'ombre du doute, de Aline Isserman, Ma soeur chinoise ou encore Retour à la vie, avec Emmanuelle Laborit. On l'aperçoit aussi dans des comédies comme celles de Charlotte de Turkheim (Mon père, ma mère, mes frères et mes soeurs, ..., avec Victoria Abril) et Patrick Braoudé (Je veux tout, avec Elsa Zylberstein).

En 2000, ses performances en marginal lui donnent ses plus beaux rôles : prisonnier libéré dans La confusion des genres, de Ilan Duran Cohen, avec Julie Gayet, Vincent Martinez et Pascal Greggory ; gérant de manège dans Félix et Lola, de Patrice Leconte, avec Charlotte Gainsbourg et Philippe Torreton.

On le voit après dans L'origine du monde, La bande du drugstore, Le p'tit curieux ... en inspecteur de police. Puis il sera la voix de M le maudit, dans Arthur et les Minimoys de Luc Besson. Logique pour celui qui chanta "La malédiction". Il fit une dernière, et mythique, apparition dans J'ai toujours rêvé d'être un gangster, de Samuel Benchetrit, où il faisait un face à face avec Arno.

Désormais, passé le Rio Styx, la mort qui le flingue, la fusée qui l'épingle, l'envoie au ciel et Bashung rêve dans les grands espaces.

L’autre émoi : portraits intimes de comédiens

Posté par MpM, le 14 mars 2009

l’autre émoiPour obtenir de ses interlocuteurs des propos vraiment personnels et intimes, la réalisatrice Raphaëlle Catteau a imaginé en 2006, pour la première série de l’Autre émoi, un dispositif original et novateur d’auto-interview. Concrètement, elle met l’acteur face à lui-même en lui demandant tout d’abord de répondre, en tant que comédien, à une série de questions sur sa vie et son travail, puis d’interpréter un personnage de journaliste qui poserait ces questions. Au montage, cela donne un fascinant dialogue entre deux facettes bien distinctes (par le biais notamment de costumes, voire de voix ou d’accent différents) d’une seule et même personne.

Diffusée depuis le début de l’année sur TPS star, la 2e saison de cette excellente série propose des rencontres avec treize comédiens aussi variés que Jean-Pierre Darroussin, Florence Foresti ou encore Arié Elmaleh, qui abordent tous sensiblement les mêmes thèmes : méthode de travail, distance avec le personnage, influence de son vécu personnel pour expliquer son choix de carrière, doutes et joies du métier de comédien… C’est tour à tour drôle et émouvant, farfelu et profond, léger et complexe, témoignant de la belle relation de confiance que Raphaëlle Catteau a su tisser avec ses interlocuteurs.

Et même si le dispositif du dédoublement de personnalité pourrait paraître artificiel, surtout quand certains comédiens s’inventent des personnages de journalistes Autre émoiparticulièrement hauts en couleurs (mais peut-être y-a-t-il du vécu derrière tout ça…), qu’il s’agisse du fan compulsif imaginé par Thierry Frémont ou de l’anglo-saxonne ultra-stressée composée par Sara Forestier, il n’en est rien. Les deux points de vue que cela donne sur chaque comédien se complètent et se répondent en effet avec une certaine justesse. Le choix de l’interviewer (un professeur pour Bernard Campan, une réincarnation d’Henry Chapier pour Antoine Duléry, une sorte de Johnny Depp rocker pour Stéphane Rousseau…) n’est d'ailleurs jamais innocent, en disant parfois presque aussi long sur le comédien que ses propres paroles.

Chaque épisode vaut la peine d’être vu indépendamment des autres, mais il est également passionnant de dresser des parallèles entre les réactions des différents protagonistes. Ainsi ne faut-il pas manquer le best-of (programmé le dernier week-end de mars) permettant de revivre les meilleurs moments, fous rires, répliques inopinées et propos enflammés de ces treize rencontres. Sara Forestier qui vante le métier de comédien comme "expression dans sa forme la plus entière", Antoine Duléry avouant que son premier public a été composé d’arbres, Aïssa Maïga qui peut tout jouer ("Si on me demande de jouer une pute, je peux la trouver… en moi"), Bernard Campan racontant sa première tentative de suicide, Thierry Frémont qui au début de sa carrière voulait "être extraordinaire tout le temps", Mathias Mlekuz et ses exercices de diction loufoques pour combattre le trac, Bruno Lochet qui a besoin de croire en son personnage pour l’interpréter, Hafsia Herzi en pleine démonstration de danse orientale, Mélanie Laurent qui déclare s’effacer totalement derrière le personnage au moment où elle joue… Autant de sensations, de vécu et de convictions qui constituent une plongée fascinante et souvent instructive dans l’univers mystérieux du jeu et de la création.
______________
Les derniers épisodes de la saison 2 sont diffusés chaque dimanche soir sur TPS star jusqu’au 29 mars.
Extraits et informations sur le site de Canal+.

Rourke profite quand même de sa nomination à l’Oscar

Posté par vincy, le 14 mars 2009

Mickey Rourke est reparti sans la statuette, mais il n'aura pas tout perdu. Il vient d'achever un film, il en tourne un autre. Et il s'est engagé sur ... trois projets! Le plus important est sans aucun doute sa participation à Iron Man 2. Cela restait suspendu à l'accord salarial entre Marvel et l'acteur. Avant sa nominations à l'Oscar, Marvel lui avait proposé un maigre 250 000 $. Désormais la facture s'est alourdie. Marvel n'avait pas d'autres choix. Robert Downey Jr a insisté pour qu'il soit son partenaire ; le scénariste Justin Theroux et le réalisateur Jon Favreau l'ont déjà rencontré pour développer son personnage de Whiplash et Crimson Dynamo. Rourke rejoint ainsi Scarlett Johansson du côté des méchants du deuxième opus.

On retrouvera boentôt Rourke dans The Informers, avec Kim Basinger et Billy Bob Thornton. Il tourne actuellement 13, le remake du film français, avec Jason Statham. Ensuite, il jouera avec Vincent Cassel dans Eleven minutes et avec Sylvester Stallone dans The Expandables. On l'attend aussi dans Sin City 2.

Marvel veut se mondialiser

Posté par vincy, le 13 mars 2009

Marvel a décidé de ne plus dépendre du marché américain pour rentabiliser ses super-héros. L'éditeur de BD vise désormais les 50% de recettes internationales (contre 35% actuellement). Pour atteindre cet objectif d'ici à 4 ans, la société a décidé de "mondialiser" son conseil d'administration, et donc de construire des passerelles avec les grands marchés émergeants. Ainsi le producteur de films bollywoodien Manmohan Shetty et le patron d'un groupe multimédia chinois, CDC, Peter Yip y ont fait leur entrée.

D'ici à 2011, Marvel sera présent dans une dizaine de productions, à commencer par Silver Surfer et Wolverine, en attendant Thor, Magneto, Captain America, Iron Man 2 et Spider-Man 4.

Reflets du cinéma iranien : un voyage essentiel

Posté par MpM, le 13 mars 2009

IranDepuis 1997, l’association Atmosphères 53 organise pendant quinze jours un festival de cinéma disséminé dans toutes les salles du département de la Mayenne, sans le but de "faire découvrir des cinématographies étrangères et/ou différentes" se voulant le plus possible le "reflet de la cinématographie d’un pays ou de l’ensemble cinématographique choisi". Après des éditions consacrées au cinéma nordique (1998), du Maghreb (2005) ou encore aux "frontières" (2007), ces reflets du cinéma s’intéressent cette année à la cinématographie iranienne.

Jusqu’au 24 mars prochain, les Mayennais pourront ainsi découvrir dans plus d’une quinzaine de lieux des films de fiction, des documentaires et des courts métrages, mais aussi des conférences, stages de formation, soirées festives, expositions, rencontres, spectacles… en lien avec l’Iran. Ce qui est particulièrement intéressant dans le choix des films présentés, c’est la présence à égalité d’une sélection de films majeurs sortis sur nos écrans depuis 1979 (Où est la maison de mon ami d’Abbas Kiarostami, Le cercle de Jafar Panahi, Mariage à l’iranienne de Hassan Fathi…), mais aussi de longs métrages antérieurs (La Vache de Dariush Mehrjui ou Nature morte de Sohrab Shahid Saless) ou récents mais inédits en France (Le Lézard de Kamal Tabrizi).

Car, malgré les contraintes et la censure, la cinématographie iranienne garde un véritable dynamisme, avec une centaine de films produits par an. Il faut dire qu’il existe dans le pays une véritable tradition cinématographique. En effet, dès 1900, le roi Mozaferedin Chah découvre le cinéma lors de l’exposition universelle de Paris. Enthousiaste, il demande à son photographe (Akkas Bashi) de se procurer tout le matériel nécessaire pour ramener cet art merveilleux dans son pays. Trois ans plus tard ouvre à Téhéran la première salle de cinéma. Rapidement, certains religieux manifestent leur mécontentement : les films, qui montrent des femmes non voilées, sont jugés blasphématoires.

"Nous ne sommes pas opposés au cinéma"

Pourtant, une petite production locale voit le jour : films ruraux, mélodrames sociaux, comédies… entre 1930 et 1979, on répertorie ainsi environ 1100 films de fiction diffusés dans les 420 salles du pays, toujours sous le regard réprobateur des religieux. Curieusement, c’est l’ayatollah Khomeiny lui-même qui offre sa vraie légitimité au 7e art. "Nous ne sommes pas opposés au cinéma, mais contre son utilisation en faveur de la prostitution" déclare ainsi le grand leader après avoir vu La Vache de Dariush Mehrjui (l’histoire d’un paysan tombant malade quand sa vache meurt) à la télévision. Son discours donne le coup d’envoi à un cinéma respectant les "valeurs islamiques" et montrant le "bon chemin". Bien sûr, en parallèle, naît une autre sorte de cinéma, critique et engagée, qui tente de dénoncer ce qui ne va pas en Iran. Il est porté par des cinéastes comme Abbas Kiarostami, Mohsen Makhmalbaf, Bahram Beyzaie, Kiomars Pourahmad…

Lire le reste de cet article »

Le premier film sur Chanel sera celui d’Anne Fontaine

Posté par vincy, le 12 mars 2009

Reporté mystérieusement, le film de Jan Kounen, Coco & Igor, qui était prévu fin mars, laisse la place à celui d'Anne Fontaine, Coco avant Chanel.

Ouverture du bal le 22 avril dans les salles, avec les premiers pas de la couturière, en attendant de découvrir (à Cannes ? à Venise ?) son histoire d'amour avec Stravinsky.

Ecran Noir vous fait découvrir la bande annonce et l'affiche dès à présent.

Welcome, le film qui voudrait mettre fin à l’article 622.1

Posté par vincy, le 11 mars 2009

welcome_lioret-lindon.jpgRien ne vaut une polémique politique pour faire parler d'un film. Welcome, de Philippe Lioret, aura bénéficié des réactions du ministre de l'Immigration, Eric Besson. Quoi de mieux ? En effet, non seulement ce ministère est contesté depuis sa création et son titulaire a l'image du traître idéal (passé du Parti Socialiste à l'UMP).

Le cinéaste de Welcome, Philippe Lioret avait exprimé sa colère lors d'une avant-première à Douai, relayée par La Voix du Nord. "Je ne suis pas un politicien, moi. Et c'est quoi la solution ? Ça m'a tellement scié de voir ça. De voir qu'un brave mec, d'un seul coup, se retrouve mis en examen, et qu'il peut aller en taule. C'est dingue. J'ai l'impression qu'on est en 1943 et qu'on a planqué un Juif dans la cave."

Eric Besson a réagit une première fois sur RTL, le 7 mars. "Philippe Lioret a plus que franchi la ligne jaune. Suggérer que la police française, c'est la police de Vichy, que les Afghans sont traqués, qu'ils sont l'objet de rafles, etc., c'est insupportable."

Dans une lettre adressée au journal Le Monde, Philippe Lioret lui répond : "Sachez qu'en l'occurrence, je ne mets pas en parallèle la traque des juifs et la Shoah, avec les persécutions dont sont victimes les migrants du Calaisis et les bénévoles qui tentent de leur venir en aide, mais les mécanismes répressifs qui y ressemblent étrangement ainsi que les comportements d'hommes et de femmes face à cette répression."

"Il y a quelques jours encore, près de Béthune, une femme a été mise en garde à vue pour avoir simplement rechargé des téléphones portables de migrants. Welcome ne fait qu'illustrer ce genre de fait divers", ajoute-t-il.  "La réalité, dit-on, dépasse souvent la fiction. Votre réalité, Monsieur Besson, se contente de l'égaler et c'est déjà suffisant pour être affligeant, pour confirmer qu'aujourd'hui, dans notre pays, de simples valeurs humaines ne sont pas respectées. C'est cela que vous devriez trouver "inacceptable.""

Après ce ping-pong, la polémique s'est enflammée. L'avocat général à la cour d'appel de Paris, Philippe Bilger, estime sur son blog que le parallèle avec la répression des juifs en France en 1943 relève de la "provocation". Mercredi 11 mars, Eric Besson, dépassé par ses propos, et voyant la publicité indirecte qu'il faisait au film, remet une couche. Sur Canal +, il estime que "le film lui même est émouvant, Vincent Lindon joue bien et c'est un très bon film, ce que je regrette, c'est l'avant-vente ou l'après-vente du film, il y a eu un dérapage qui est lourd, grave et inacceptable de Philippe Lioret qui tente maintenant de l'atténuer".  "Le vocabulaire qui est issu de la deuxième guerre mondiale, traque, rafle, assimilation aux Juifs en 43, est un vocabulaire grave inacceptable et que, selon moi, on ne devrait jamais utiliser dans le débat politique".

 "Je pense que c'est par le cinéma que les choses peuvent encore évoluer"

Or selon la CIMADE, une rafle "est une arrestation en masse d'une partie ciblée d'une population, faite à l'improviste et organisée par la police." Et il y a en régulièrement en France ces derniers temps. Des élus ont même été gardés à vue récemment pour avoir hébergé des immigrés en situation irrégulière. N'importe quel réfugié, même demandant le droit d'asile, peut se retrouver dans un centre où ses libertés seront inexistantes durant 18 mois...

Besson précise quand même son interprétation : "La situation de Calais est difficile parce que ces personnes ne veulent pas rester en France, qu'il s'agisse des Afghans, des Somaliens, des Erythréens ... coûte que coûte, ils veulent aller en Angleterre, il ne veulent pas demander l'asile à la France, ils pourraient le faire, nous les aidons et mon ministère met à leur disposition des places d'hébergement qu'ils ne veulent pas utiliser". "Donc, je n'accepte pas qu'on dise que ces personnes sont maltraitées alors qu'elles veulent passer clandestinement en Angleterre, ce que l'Etat français ne peut pas faciliter, ce sont les passeurs que nous essayons de traquer et je ne vois pas quel républicain, quel humaniste pourrait avoir le moindre état d'âme à ce que la police traque les filières d'immigration clandestine", a t-il dit.

Dès lors, fort d'un très bon démarrage mercredi, Welcome est devenu le sujet de débat du moment. Jean-Claude Lenoir, président de l'association Salam, qui vient en aide aux migrants à Calais affirme que "Welcome ne sombre jamais ni dans le voyeurisme ni dans l'affectif, c'est ce qui fait sa valeur. Il montre la triste réalité que vivent à la fois les migrants et les bénévoles calaisiens, même si le quotidien est souvent bien pire. Il ne se passe pas une seule journée sans que des gens soient matraqués ou gazés. Mais il ne faudrait pas que le film devienne trop polémique, il doit rester un film citoyen qui fasse réfléchir. Je pense que c'est par le cinéma que les choses peuvent encore évoluer. C'est un lieu de culture et d'échange privilégié". Cependant il reproche à Besson d'entretenir cette polémique. "Quand on ne s'attaque pas au fond et qu'on polémique sur les petites phrases, c'est tragique et inacceptable. Besson est très fort, il polémique pour détourner l'attention. Il a voulu salir le film en déformant les mots de Philippe Lioret."

Homme en colère, Vincent Lindon, le 6 mars, avait mis les pieds dans le plat dans Le Parisien : "Je n’ai pas la prétention de réguler le flux migratoire en France ! Mais, comme beaucoup de Français, j’estime qu’il faut qu’on respecte les êtres humains. Les gens à Calais sont parfois traités plus mal que des chiens. Et ça, ça ne me va pas. Je ne comprends pas qu’il existe un article du Code de l’entrée, du séjour ou du droit d’asile aux étrangers qui dit : Toute personne qui vient en aide à une personne en situation irrégulière est passible de cinq ans de prison."

Slumdog déjà piraté en Russie

Posté par vincy, le 11 mars 2009

slumdog milionaire en russieOn savait qu'en Chine, les vendeurs de DVD pirates, malins, se positionnaient devant les (rares) multiplexes des grandes villes.

Mais les Russes font plus fort.

Tandis que le film sept fois oscarisés, Slumdog Millionaire, attire les foules dans 160 salles du pays (3 millions de $ de recettes cumulées au box office), les passagers à l'aéroport de Moscou, dans un café type "Irish Pub", peuvent regarder le film gratuitement, impunément et dans son intégralité.

Il s'agit évidemment d'une version piratée, doublée en russe.

slumdog millionaire à la télévisionEcran Noir a mis deux extraits sur son compte YouTube:
- extrait 1
- extrait 2

(c) photos : vincy thomas