14e Cérémonie des Lumières : le cinéma francophone sous les projecteurs

Posté par MpM, le 20 janvier 2009

Jeanne Balibar et Laurent CantetHollywood a ses Golden Globes, Paris a ses Lumières. Pour entamer la saison des récompenses cinématographiques 2009, les journalistes étrangers en poste dans la capitale remettaient lundi 19 janvier les 14e Prix Lumières du cinéma francophone. Sous la présidence de l’actrice Jeanne Balibar (ci-contre avec Laurent Cantet), ravissante et pleine d’humour, la cérémonie s’est déroulée dans une ambiance particulièrement décontractée en présence d’un parterre de stars. Emmanuelle Devos, Bruno Todeschini,  Sophie Guillemin, Elodie Bouchez ou encore Jonathan Zaccaï ont ainsi défilé sur scène pour remettre les fameuses "panthères d’or" qui, d’après Vincent Cassel, ressembleraient plutôt à des jaguars...  De son côté, la journaliste Estelle Martin (TV5 Monde) a fait face avec amusement et naturel aux inévitables contretemps, des  élèves d’Entre les murs qui ne voulaient plus quitter le buffet du cocktail aux photographes qui n’en finissaient plus de shooter Anna Mouglalis ou Nora Arnezeder.  Qui a dit que ce genre de cérémonie est forcément ennuyeuse et guindée ?!

SéraphinePour ce qui est des récompenses en elles-mêmes, peu de surprises. Laurent Cantet a logiquement reçu le Prix du meilleur film (ainsi que celui du Public mondial TV5Monde) pour Entre les murs, Yolande Moreau (ici avec Bruno Todeschini) a été sacrée meilleure actrice pour Séraphine de Martin Provost et Vincent Cassel (ci-dessous avec Emmanuelle Devos) meilleur acteur pour le diptyque Mesrine par Jean-François Richet. On retrouvera probablement les mêmes noms aux Etoiles d’or (les prix de la presse française) le 9 février prochain (ils sont tous les trois dans la liste des finalistes) et dans les nominations aux César qui seront annoncées à la fin du mois.

Vincent Cassel et Emmanuelle DevosPeut-être plus inattendu, c’est François Dupeyron (ci-dessous avec Elodie Bouchez) qui obtient le titre de meilleur réalisateur pour Aide-toi, le ciel t’aidera,(devant Laurent Cantet, Arnaud Desplechin, Martin Provost et Jean-François Richet) et Samuel Benchetrit (J’ai toujours rêvé d’être un gangster) celui de meilleur scénariste. Les Lumières des meilleurs espoirs sont quant à eux allés à Nora Arnezeder (Faubourg 36 de Christophe Barratier), qui bat la grande favorite Léa Seydoux (La Belle Personne de Christophe Honoré), et à Mohamed Bouchaïb (Mascarades de Lyes Salem). Enfin, les frères Dardenne remportent le prix du Meilleur film francophone (hors de France) pour Le silence de Lorna (face à Faro, la reine des eaux de Salif Traoré, Rumba de Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy, Home d’Ursula Meïer et Johnny Mad Dog de Jean-Stéphane Sauvaire ), la "classe la plus célèbre de France" bénéficie d’une François Dupeyronnomination spéciale pour Entre les murs et Agnès Godard (directrice de la photographie de Claire Denis, Catherine Corsini, Noémie Lvovsky….) est distinguée par le Prix spécial de la Commission supérieure technique de l’image et du son pour l’ensemble de son œuvre.

La soirée a également été l’occasion de regarder vers le passé, avec des hommages à deux grands disparus du cinéma français, Claude Berri et Guillaume Depardieu, et vers l’avenir, avec la projection de deux courts métrages : On the train de Barnabas Toth et Toi que j’eusse aimée d’Emmanuel Broussouloux.

 Crédit photo : Régis d'Audeville.

Le cycle de Fondation enfin adapté au cinéma

Posté par geoffroy, le 19 janvier 2009

Pour tous les fans de science-fiction, de littérature et d’Isaac Asimov, le célébrissime cycle de Fondation, œuvre phare du maître des Robots, de Tyran, des Robots de l’Aube et de nombreux ouvrages de référence faisant d’Asimov l’un des papes de la science-fiction de la deuxième moitié du XXe siècle, va prochainement être adapté au cinéma. En effet, le studio Columbia Pictures vient d’acquérir au nez et à la barbe de la Warner Bros. et du cinéaste attaché au projet, Alex Proyas, les droits d’adaptation sur l’œuvre de l’écrivain.

Mais au-delà de cette bataille juridico-financière, une donnée essentielle devrait secouer, pour ne pas dire refroidir, les fans qui attendaient ce moment depuis longtemps : la lourde tâche d’adaptée ce monument de la SF a été confiée au célèbre réalisateur teuton, Roland Emmerich. Et là, le risque d’une polémique grandissante sur la toile dans les mois à venir n’est pas à exclure. S’il convient d’être prudent (nous sommes qu’au stade du développement du projet), il est légitime de se demander si Emmerich est vraiment l’homme de la situation. Son cinéma, plus apocalyptique que vraiment ancré dans un univers de pure science-fiction (à sa décharge, peu de réalisateurs se sont aventurés dans ce genre cinématographique avec succès, exceptés Steven Spielberg, James Cameron, Georges Lucas ou bien encore Paul Verhoeven), pose la question de sa capacité à retranscrire les subtilités d’un monde complexe aussi visionnaire

Pour l’instant, l’adaptation ne concerne que les trois tomes du cycle originel (Fondation (1951), Fondation et Empire (1952) et Seconde Fondation (1953)) et devrait s’articuler sous la forme d’une trilogie.

Les films français que nous pourrions voir à Cannes

Posté par vincy, le 18 janvier 2009

l'elegance du herisson josiane balaskoJanvier, c'est la dernière line droite. Berlin, première levée du grand chelemn des festivals, a annoncé la couleur en recrutant Costa-Gavras, Ozon, Chabrol, Breillat, Lioret et surtout Tavernier, dont la sortie était en suspens depuis neuf mois... Cannes, toutes sélections confondues, a quand même de nombreuses cartes en main pour séduire les festivaliers.

Il semble que Jeunet ne pourra montrer qu'un teaser ou un extrait de son MicMacs à tire-larigot, qui devrait être prêt au début de l'été. Mais, cette déception sera compensée par d'immenses possibilités. Côté animation, Sylvain Chomet (Les triplettes de Belleville) devrait pouvoir présenter L'illusioniste (d'après une histoire de Jacques Tati). Et pour les documentaires, on voit mal Cannes passer à côté de Home, réalisé par Yann Arthus-Bertrand et produit par Luc Besson.

Parmi les habitués de Cannes, Robert Guédiguian (L'armée du crime), Alain Resnais (Les herbes folles), Christophe Honoré (Non, ma fille), Xavier Gianoli (Je voudrais te dire), Patrice Chéreau (Persécution), Lucas Belvaux (Rapt!) et Tsai Ming-Liang (Visages, tourné à Paris) font évidemment figures de favoris. Mais, parmi eux, quelques uns, recalés ou préférant ne pas trop être exposés à la dureté de la critique cannoise, feront le choix vénitien.

La jeune génération, déjà repérée à Cannes, désirant sans doute un peu de promotion pourra compter sur Julie Lopes-Curval (La cuisine) et Mia Hansen-Love (Le père de mes enfants). On peut aussi imaginer que Olivier Ducastel /Jacques Martineau (plus habitués à Berlin), avec L'arbre et la forêt, ou Fanny Ardant, avec son premier film, Cendres et sang, intéressent les programmateurs.

Audiard, Van Dormael, Mihaileanu et un hérisson...

Pourtant, les marches pourraient être montées par d'autres.... Jacques Audiard, par exemple, sans doute l'un des meilleurs cinéastes français depuis quinze ans, aurait toutes ses chances avec Un prophète. Jaco Van Dormael semble inévitable. Même si le réalisateur est belge, la production est essentiellement française. Le film, Mr. Nobody, sera prêt à temps, douze ans après Le huitième jour. Un choix passionnant serait Le concert, de Radu Mihaileanu (Va, vis et deviens), avec Mélanie Laurent. Enfin, le match des Coco Chanel, normalement prévu en avril dans les salles françaises, pourrait êre décalé si Coco avant Chanel, d'Anne Fontaine, avec Audrey Tautou, se retrouvait dans une des sélections officielles. Nul ne doute qu'au marché, on observera avec attention le box office de celui-ci et de celui de Jan Kounen, Coco Chanel et Igor Stravinsky, avec Anna Mouglalis.

Ultime possibilité, mais non des moindres : un premier film, produit par Anne-Dominique Toussaint (Caramel), en lice pour le poste de la présidence d'Unifrance. Ce premier film de Mona Achache est l'adaptation littéraire de L'élégance du hérisson, best-seller européen (en France, plus de un million trois cent mille exemplaires se sont vendus, alors que l'édition poche n'est pas encore parue), avec Josiane Balasko, qui vise le César 2010, Garance Le Guillermic et Togo Igawa. le film ne doit sortir qu'en octobre, et pourtant, la productrice a surpris tou le monde en disant qu'elle pensait pouvoir proposer une version à Thierry Frémaux au début du printemps. Assurément, ce serait le plus beau coup français du Festival.

Bilan 2008 : les exportations du cinéma français, record en trompe l’oeil

Posté par vincy, le 17 janvier 2009

vin diesel babylon a.d.Cela faisait quinze ans que le cinéma français n'avait pas été aussi populaire à l'étranger. Le chiffre définitif sera connu en mai, sachant que des entrées en Amérique du Sud et en Asie ne sont pas encore comptabilisées. Cependant, avec 78 millions de spectateurs hors de France, c'est presque autant que le nombre de spectateurs en France pour des films français (82 millions). C'est surtout une belle hausse de 16% comparée à l'an dernier, même si ce genre de chiffres n'a pas beaucoup de signification tant les films sortent en décalé. Par exemple, Entre les murs commence tout juste sa carrière aux USA et Mesrine ou Largo Winch ne sont pas encore sortis hors territoires européens francophones. A l'inverse, les "hits" à l'export sont sortis sur tous les territoires, et, donc, ont fait le plein.

On constate de toute façon une bonne santé du cinéma produit en France, pas forcément en langue ou de culture française. De 38 millions d'entrées en 2000, aujourd'hui le résultat est plus que doublé. Le record précédent était de 76 millions de spectateurs, en 2005, grâce au succès de La marche de l'Empereur, notamment en Amérique du Nord, avec une version complètement remaniée pour la sortie internationale. En 2005, surtout, les films français avaient séduit davantage à l'étranger que dans leur propre pays.

Cette année, l'industrie peut remercier les productions "hollywoodiennes" anglophones, produites par l'ex génération montante, autrefois associée, Besson et Kassovitz. En ce sens, ceux qui ont "digéré" les méthodes des studios américains, ont réussi leur pari, assouvi leurs ambitions, et trusté les meilleures places.

Kassovitz est médaille d'or et fera taire ceux qui ont méprisé Babylon A.D. Le film a attiré 10 millions d'entrées dans le monde. Cela ne suffit pas à le rendre rentable, mais cela conforte l'idée, qu'un blockbuster, même français, a un fort potentiel mondial.

Langman, médaillé d'argent, peut aussi ricaner face aux critiques sur son Astérix aux Jeux Olympiques. La franchise a fait largement mieux en dehors de nos frontières. Avec 9,1 millions d'entrées, principalement en Europe et au Québec, le héros gaulois reste une solide star dans les salles, même avec une production décevante. Faut-il une surenchère dans les budgets pour arriver à de telles fins?

Luc Besson suit avec deux de ses productions anglo-saxonnes. Taken, avec Liam Neeson, a conquis 8,8 millions d'otages et Le Transporteur 3 a véhiculé 7,3 millions de spectateurs vers les salles. Des quatre films les plus vus, ce dernier est celui qui peut encore grimper dans le box office, n'ayant pas encore achevé sa carrière internationale.

A l'inverse, des films comme Persépolis (1,3 millions) et Caramel (1,2 millions) ont prolongé leus beaux scores de 2007, confirmant l'intérêt pour des films d'auteur, généreux, cosmopolites. La graine et le mulet a ainsi charmé 720 000 spectateurs dans le monde et continue de remplir ses quelques salles à New York et Los Angeles. Entre les murs, pas encore complètement déployé, a été cherché 625 000 spectateurs. La plus belle surprise devrait être Il y a longtemps que je t'aime, bénéficiant de très jolies fréquentations au Royaume Uni et aux Etats-Unis, avec déjà 1 million d'amoureux dans le monde. Pas mal pour un premier film réalisé par un écrivain. On peut aussi trouver notable les 4,2 millions de curieux qui ont découvert en version originale sous titrée ou version locale folklorique Bienvenue chez les Ch'tis. Rien qu'en Allemagne, ils ont déjà été un million, et ce n'est finit. Pourtant, le nombre d'entrées en Allemagne, mais aussi en Russie, est en diminution.

Cependant, l'Europe reste le plus gros marché avec 60% des entrées. Mais, les Etats-Unis reste le pays le plus important, avec 17,8 millions d'entrées, principalement grâce à Besson et Kassovitz. Les films d'auteur qui ont le mieux fonctionné son Persépolis, il y a longtemps que je t'aime, et ces dernières semaines Conte de Noël (200 000 spectateurs au total dans le monde à date).

On peut aussi voir les choses différemment. Avec 353 productions hexagonales sorties à l'étranger, et seulement onze ayant dépassé le million d'entrées, la contraction de la fréquentation autour de quelques films semble la tendance lourde, uelque soit le marché, et les producteurs.

The square : polar à l’australienne

Posté par MpM, le 16 janvier 2009

The squareL’histoire : Ray et Carla entretiennent une liaison secrète qui leur donne totale satisfaction, jusqu'au jour où le mari de Carla revient à la maison avec un sac rempli de liasses de billets. La jeune femme n’a alors plus de cesse que de s’enfuir avec l’argent. Elle finit par convaincre son amant de l’aider.

Ce qu’on en pense : Pour son premier film, l’Australien Nash Edgerton a choisi le terrain balisé du polar traditionnel dont il a apparemment parfaitement intégré les codes et les règles. Privilégiant les rebondissements psychologiques, son film exhale une tension lourde et poisseuse renforcée par la quasi absence de scènes spectaculaires. Ce à quoi on assiste, c’est à l’implacable mutation des personnages qui basculent méticuleusement de la normalité ordinaire à la violence et au crime. Cette énième variation sur le thème de la fatalité (un seul grain de sable suffit à enclencher la machine infernale) se double d’une réflexion sur la part d’humanité de chacun. Jusqu’où est-on prêt à aller par amour, par appât du gain ou tout simplement pour sauver sa peau ? Même si la morale finale est prévisible (le crime ne paie pas), on passe un bon moment à observer la lente et cruelle déchéance d’un Monsieur Toutlemonde confronté aux simples mais explosives conséquences de ses actes.

Morceaux de conversation avec Jean-Luc Godard

Posté par MpM, le 15 janvier 2009

dominique paini alain flescher jean luc godardL’histoire : Alain Fleischer a suivi Jean-Luc Godard pendant dix-huit mois au moment où celui-ci travaillait sur l’exposition qu’il devait présenter en avril 2006 au Centre Pompidou. D’abord matière pour un cours magistral au Collège de France, puis série de neuf films intitulés Collage(s) de France transformés au fil du temps en installation mêlant tous les arts, le projet devint finalement Voyage(s) en utopie. Morceaux de conversation avec JL Godard est une sorte de journal de bord de ce parcours jalonné de réflexions et de rencontres.

Ce qu’on en pense : Deux heures en compagnie de Jean-Luc Godard, cela ne se refuse tout simplement pas, même si le réalisateur s’y dévoile en "monument du cinéma" avec ses inévitables outrances et ses étonnantes fragilités (les larmes lui montent aux yeux lorsqu’il évoque un mathématicien méconnu inventeur de la théorie des ensembles). Tour à tour caustique et entêté, péremptoire et de mauvaise foi, emphatique et hilarant, Jean-Luc Godard donne à ses interlocuteurs ce qu’ils désirent voir et entendre : des théories sibyllines sur l’art, une vision très personnelle du cinéma, une apologie du doute, une recherche permanente… sans oublier de petites phrases assassines destinées à mettre les rieurs de son côté. Jean-Luc GodardAu travail, il est à la fois plus simple et plus pointu, s’empêtrant comme tout le monde dans la technique et faisant preuve d’une minutie admirable pour réaliser des collages miniatures de son exposition. Ce qui ressort de sa compagnie, c’est une immense vitalité. Monument, peut-être, mais toujours bien vivant, et débordant d’idées et de projets.

Un bilan contrasté pour les audiences TV du cinéma

Posté par vincy, le 14 janvier 2009

bidochons telespectateursEn 2008, douze films se classent parmi les cent meilleures audiences de la télévision. Onze films étaient diffusés sur TF1 et un sur France 2. On devrait se réjouir puisqu'en 2007, seuls neuf films, tous sur TF1, avaient réussi à se glisser dans le Top 100 de l'audimat annuel.

Cependant 2007 avait été la pire année pour le cinéma à la télé : il était donc difficile de faire pire. Et pourtant, 20 films avaient séduit plus de 8 millions de téléspectateurs cette année-là, contre douze seulement en 2008. L'arrivée de la TNT a réduit les audiences en général des grandes chaînes, qui s'accaparent les gros rendez-vous cathodiques. L'an dernier, La grande vadroulle était le neuvième et dernier film à se classer dans le Top 100 général avec 9,1 millions de téléspectateurs. Cette année, Le collectionneur, douzième et dernier film à se classer dans le Top 100, n'a réunit que 8,0 millions de télespectateurs. Globalement, un million de cinéphiles ont déserté les chaînes généralistes lors des soirées cinéma.

Cela se voit notamment avec le résultat des Bronzés. Leader de l'année, Les Bronzés 3 (11,2 millions de téléspecteurs), est la troisième meilleure audience de l'année, derrière deux matchs de football. Preuve de l'attracativité de la case cinéma. Mais cette case ets fragile : c'est la seule fois où un film a fait plus de 40% de part d'audience (47,4% exactement), alors que huit matchs de football ont réussit cet exploit. Les bronzés font du ski réalise la deuxième meilleure audience, avec 10,5 millions de fans. Franchise éternelle, mais en forte baisse. La précédente diffusion des Bronzés font du ski, en 2006, avait rassemblé 12,4 millions de fidèles, et une part d'audience de 43,2% (contre 37% en 2008). On voit bien la friabilité de cette audience...

Ce qui ne change pas, c'est le genre. En 2007, huit comédies et un dessin animé monopolisaient les douze audiences les plus fortes. En 2008, huit comédies et un dessin animé trustaient le Top 12 du cinéma. Les comédies françaises ont d'ailleurs le vent en poupe, toujours. Quand ce n'est pas Veber (2007), c'est le Splendid.

Cette année, Hollywood aura brillé grâce à La Légende de Zorro et Benjamin Gates et le trésor des templiers, diffusé opportunément lors de la sortie du deuxième épisode. Le Monde de Nemo est le seul dessin animé à avoir fédéré les publics. Chabat, Lemercier, Veber restent des valeurs sûres et font bien que leur résultats en salles. Camping a du ravir France 2, puisque la chaîne publique, avec ce film médiocre, réalise sa meilleure performance tous genres confondues, devant la pièce de héâtre "Fugueuses". Le collectionneur est le seul thriller à avoir fait vibrer les foyers. Après les bons scores de La recrue et de SWAT tireurs d'élite en 2007, on se dit que le public aime les séries B hollywoodiennes...

Reste que le cinéma reste une programmation primordiale pour les chaînes : Arte réalise souvent ses meilleures audiences avec des films de patrimoine ; les chaînes de la TNT ont des résultats largement satisfaisants grâce à des rediffusions ; M6 fait souvent mieux avec une comédie hollywoodienne qu'avec un programme comme La nouvelle star. Même en baisse, le 7e art tient une place àpart, résistant tant bien que mal aux séries TV (Les experts, Esprits criminels, DR Hous eet Julie Lescat pour 2008 et au foot (L'Euro en tête).

1. Les bronzés 3 (TF1) - 11,22 millions

2. Les bronzés font du ski (TF1) - 10,47 millions

3. Astérix et Obélix contre  César (TF1) - 10,13 millions

4. La légende de  Zorro (TF1) - 8,82 millions

5. Benjamin Gates et le Trésor... (TF1) - 8,70 millions

6. Prête moi ta main (TF1) - 8,53 millions

7. Palais Royal (TF1) - 8,41 millions

8. Le monde de Némo (TF1) - 8,36 millions

9. La doublure (TF1) - 8,30 millions

10. Camping (F2) - 8,24 millions

11. Ce que veulent les femmes (TF1) - 8,01 millions

12. Le collectionneur (TF1) - 8,00 millions

Cinéma et prison (4) : Trois questions à Nicolas Silhol, animateur d’ateliers d’écriture

Posté par MpM, le 14 janvier 2009

A Poitiers, les Rencontres Henri Langlois proposent différentes passerelles entre le festival et le milieu carcéral, parmi lesquelles des ateliers d’écriture de scénario de courts métrages pour les détenus de la Maison d’arrêt. Nicolas Silhol, scénariste et réalisateur, a accompagné ces ateliers en 2007 et 2008.

Nicolas SilholComment se déroulent concrètement ces ateliers d’écriture ?
Ces ateliers se font sous forme de 5 à 6 séances proposées librement aux détenus des quartiers hommes, femmes et mineurs. Ils ont deux objectifs : initier les participants à un type d’écriture spécifique et aiguiser leur sens critique en discutant librement de films sous l’angle du scénario. Lors de la première séance, je leur montre des courts métrages. Ensuite, on a peu de temps et je dois leur fournir un cadre d’écriture défini : d’abord ils font un synopsis, puis un séquencé et enfin ils passent à l’écriture proprement dite. Là encore, je les contrains à un cadre dramatique très précis.

Qu’est-ce qui vous a le plus étonné ?
Je ne les oriente à aucun moment vers un scénario qui serait autobiographique et pourtant la plupart choisissent ce vecteur pour raconter une histoire personnelle et souvent en lien avec la prison. Je relie ça au peu d’occasions qu’ils ont de se raconter. Je ne suis pas là pour les confesser ou faire de la thérapeutique et je n’ai pas accès à leur dossier. L’enjeu est donc de parvenir à accompagner ce désir spontané de parler de soi tout en le mettant à distance. Très tôt, j’essaye d’insuffler cette distance en leur faisant comprendre que même s’ils racontent leur propre histoire, elle doit intéresser tout le monde et qu’il ne s’agit plus d’eux mais d’un personnage. Autre chose très importante, ce qu’ils écrivent ne doit pas seulement être vrai ou réel, mais être vraisemblable, pour que l’histoire tienne la route. Et surtout écrite à la troisième personne. Cela peut paraître étonnant, mais certains ont mis deux ou trois séances pour réussir à passer de la première à la troisième personne !

A votre avis, qu’apporte ce type d’activité en milieu carcéral ?
C’est primordial. Il faut non seulement continuer, mais le développer. Pour les détenus participants, c’est extrêmement valorisant d’avoir l’impression de se raconter et que cela ressemble à quelque chose. Que leur texte puisse être lu par d’autres personnes. Cela met à distance leur vécu, je pense. Et puis, en milieu carcéral, il y a peu d’activités proposées, ils sont très demandeurs. Ceux qui viennent en profitent pleinement. Maintenant, on se bat pour que leurs scénarios soient mis en ondes afin d’obtenir une meilleure valorisation de leur travail. Pour que cela ne reste pas seulement un bout de papier. C’est un objectif important, mais c’est très compliqué…

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A lire : les scénarios écrits lors des ateliers 2007 et 2008.

Le festival de La Géode met en relief les films 3D

Posté par vincy, le 13 janvier 2009

geode dauphins baleinesAprès deux éditions décevantes, le Festival de La Géode était condamner à changer, ou mourir. Le format IMAX ne suffisait plus : le faible nombre de productions contraignait les sléectionneurs et un ou deux films monopolisaient les prix  au fil des années.

Pour cette 13e édition, du 14 janvier au 1er février, le festival a décidé de tout remettre à plat. La communication est plus lisible et la programmation, à la fois plus ambitieuse et plus palpitante. Soit 13 programmes dont 7 en 3D relief et 6 en format IMAX. Cela en fait le premier festival du genre à mettre autant l'accent sur le film en relief, considéré par tous les professionnels du secteur comme l'avenir du divertissement grand public. James Cameron, qui réalise actuellement Avatar dans ce format, l'a annoncé au récent Salon de l'ételectronique de Las Vegas : "Ne vous y trompez pas, le 3D n'est plus un gadget."

Certes, les investissements sont coûteux (projecteurs, salles...). En France, moins d'une centaine de salles sont équipées. Cela n'a pas empêché Fly Me to The Moon, en sélection, uniquement diffusé en 3D d'attirer 215 000 spectateurs en France. Un hit "IMAX" comme Géants des profondeurs, a séduit, en 10 mois et dans la seule salle de La Géode, plus de 127 000 spectateurs. Dinosaures en 22 mois a capté 215 000 spectateurs.

Avec cette sélection, on ira à 180° dans Les Alpes, au Grand Canyon, dans Les grands lacs américains ou faire Le grand voyage d'Ibn Battuta (de Tanger à la Mecque). Toutes ces productions sont récentes, certaines venant à peine de sortir aux Etats-Unis. On peut ajouter l'avant-première de Moi, Van Gogh, avec Jacques Gamblin dans le rôle du peintre, et qui sera à La Géode en exclusivité le 25 mars prochain.

La 3D relief sera l'occasion de découvrir Dauphins et Baleines, raconté par Charlotte Rampling (Darryl Hannah dans la version originale). Sorti il y a un peu moins d'un an aux USA, le film a déjà cumulé 5 millions de dollars au box office américain ; au total, il a enchanté un million et demi de spectateurs dans le monde. Il devrait être diffusé en France au premier semestre.

Sinon, au choix, vous pourrez vous faire croquer par des monstres du Jurassique dans Dinosaures.... vivants ou découvir le secret des momies dans Egypte 3D.Une expérience de réalité virtuelle créée par Dassault systèmes complètera la sélection avec un programme interactif intitulé Kheops 3D.

La Géode proposera aussi des films 3D relief hors compétition comme Sun 3D ou Champlain retracé. Et surtout, il ne faudra pas manquer le concert de U2 3D, diffusé en 2007 à Cannes.

Enfin, après une tentative ratée le 20 décembre à cause d'un dysfonctionnement de vidéoprojecteur, La Géode essaiera de nouveau de retransmettre un opéra, "Orphée et Eurydice", en direct le 24 janvier.

Le jury sera présidé par Pierre Lescure. Trois prix sont en jeu : Le prix du jury, le prix du public et le prix des jeunes. Chaque année, le Festival accueille environ 30 000 curieux de nouvelles images.

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Informations pratiques : lageode.fr

Hommages à Berri

Posté par vincy, le 13 janvier 2009

Les obsèques de Claude Berri auront lieu jeudi 15 janvier au cimetière parisien de Bagneux, à 15 heures.

De Fanny Ardant au Grand Journal à Costa-Gavras et Annaud à Ce soir où jamais, les émissions culturelles ont rebondit dès hier soir sur le décès du producteur-réalisateur.

Les télévisions publiques ont décidé de modifier leurs programmes. Le 14 janvier à 22h45, France 4 diffusera Tess, César du meilleur film, réalisé par Polanski, produit par Berri.

Jeudi 15 janvier à 20h35, France 3 a choisi Lucie Aubrac. Paris Première a préféré Je vous aime (20h40) et France 2 a opté pour Le cinéma de papa (à 22h45).

Arte lui rendra hommage le 19 janvier à 20h45 avec la diffusion d'Uranus.

TF1 ne sera pas en reste avec Tchao Pantin, le dimanche 18 janvier à 23h10.