Arras 2013 : rencontre avec Valérie Donzelli et Michel Vuillermoz pour Les grandes ondes

Posté par MpM, le 12 novembre 2013

Valérie Donzelli et Michel VuillermozLionel Baier signe avec Les grandes ondes une comédie réjouissante et fantaisiste sur deux journalistes envoyés en reportage au Portugal en avril 1974. Bien sûr, tout les oppose : elle se veut libérée et féministe militante, lui est un baroudeur impénitent, vieux-jeu et un peu macho. Accompagnés d'un technicien et d'un jeune interprète portugais, ils vont pourtant sillonner ensemble le pays à la recherche d'une bonne histoire à raconter.

Avec énormément de précision et de justesse, Lionel Baier joue sur les situations décalées (voire improbables, comme cela est très joliment dit dans le film, après une incroyable séquence de danse dans la pure veine de West side story) et les répliques choc, sans grand souci de réalisme, mais avec beaucoup d'inventivité.

En attendant sa sortie en salles le 12 février prochain, rencontre avec Valérie Donzelli et Michel Vuillermoz, brillants interprètes du film, qu'ils sont venus présenter en avant-première à Arras.

Ecran Noir : Comment s'est faite la rencontre avec Lionel Baier ?

Valérie Donzelli : La rencontre s'est faite de façon très simple. Je l'ai connu par Pauline Gaillard, ma monteuse, qui est aussi la monteuse de Lionel. J'ai découvert Lionel à travers ses films. Et puis un jour il m'a dit j'ai écrit un film, j'aimerais que tu joues ce rôle-là. J'ai lu le scénario, j'ai trouvé ça hyper drôle. J'ai adoré le personnage et comme c'était Lionel et qu'il allait réaliser ce film,je ne pouvais pas refuser. Parce que je sais que c'est un grand metteur en scène.

Michel Vuillermoz : Je pense qu'il a rencontré différents acteurs et puis voilà son choix final s'est porté sur moi. J'ai lu le scénario, j'étais emballé. On s'est rencontré, j'ai été séduit par Lionel. Il m'a passé ses précédents films que je n'avais pas vus. Je les ai vus et je les ai adorés. Je me suis senti bien dans son univers. Je savais que c'était Valérie qui jouait le rôle féminin. Ca a marché parce que j'avais très envie de le faire.

EN : Qu'est-ce qui vous a séduit particulièrement dans le personnage ?

MV : Mais tout ! Vous savez, on accepte un film pour plein de raisons. C'est un ensemble : le scénario que je trouvais très original, en même temps drôle, émouvant. Le fait que ce soit Lionel qui le réalise avec lequel je me sentais bien. Je sentais un réalisateur, une intelligence, un regard. Voir ses films avant : je me suis dit "ce gars a vraiment un truc à raconter, a à voir avec le cinéma". Le fait que ce soit Valérie aussi. Voilà, tout ça fait que j'ai eu envie de le faire. C'est rarement juste sur un scénario. Ce n'est pas suffisant pour prendre une décision. Il peut y avoir des scénarios formidables, mais c'est aussi avec qui, qui va le réaliser. En tout cas, pour moi.

EN : Valérie, de votre côté, vous construisez un personnage de féministe survoltée auquel vous semblez prendre beaucoup de plaisir...

VD : Mais oui, quand j'ai lu le scénario de Lionel, j'ai su qu'il n'y avait personne d'autre que moi qui pouvait jouer ce rôle. J'ai énormément de plaisir à faire ce rôle. Mais je dois dire que je suis quelqu'un d'assez spontané. Ca peut partir dans le décor. Mais je me suis vraiment beaucoup amusée. Observer Lionel travailler c'est passionnant, surtout quand on fait soi-même des films. Il communique avec ses acteurs, il les rassure mais sans être pesant, il est tout le temps en train de nous expliquer ce qui se passe, il donne des directions d'acteur qui sont ultra justes, toujours des petites choses, il a à chaque fois des tas d'idées... c'est un grand metteur en scène. Et puis après j'ai le même goût du cinéma que lui. Pour tout vous dire, j'avais l'impression que j'aurais pu écrire un personnage comme celui de Julie dans le film. C'était hyper plaisant pour moi parce que je n'avais pas la charge de le mettre en scène. Quand on joue dans ses films, moi j'adore ça, mais la chose qui est dure c'est qu'on n'a pas le metteur en scène pour nous porter justement. Et là c'était hyper confortable. Et puis faire un film c'est tellement de responsabilité. Quand on est acteur, c'est agréable d'avoir juste le plaisir de jouer, de ne pas se préoccuper de la responsabilité du film. C'était réjouissant, c'était vraiment chouette.

EN : Le film est une comédie très rythmée, très précise. Est-ce que vous aviez des références particulières en tête pour obtenir ce résultat en tant qu'acteurs ?

VD : Moi ma référence, pour la comédie française, c'est Rappeneau. Donc j'ai vu tous les films de Rappeneau. Quand j'étais petite, je les connaissais par cœur, je refaisais Catherine Deneuve, Adjani... Et d'ailleurs, dans le film de Lionel, je trouve que cela n'a pas rien à voir. Il y a un truc un peu équivalent : comédie intelligente, grand public, et en même temps hyper bien réglée comme du papier à musique. Et c'est vrai que Le sauvage, l'espèce de chieuse jouée par Catherine Deneuve, qui parle très vite et tout ça, inconsciemment, c'est mon référent... même si je ne suis pas du tout Catherine Deneuve, bien entendu. Ce sont des personnages qui m'ont marqué enfant. Et puis dans le côté pas réaliste. Quand je joue je ne cherche pas à être dans un ultra-réalisme. En plus le film de Lionel ne s'y prêtait pas du tout. On est dans un langage qui est propre à Lionel et au film.

MV : Moi pas particulièrement un film... Plutôt des univers. Des personnages des frères Coen, des Jeff Bridges, des mecs un peu fatigués, enfin, qui se la racontent un peu, qui ne sont pas loin d'une certaine mythomanie, on ne sait jamais si ce qu'ils racontent est vrai. Qui se la jouent un peu macho. Des personnages qui sont en fuite d'eux-mêmes. Ou des personnages de western. Mon personnage aimerait bien monter à cheval, avoir un colt, il pourrait faire croire qu'il a fait ça. C'est un peu le côté "lonesome cowboy". C'est plus cette imagerie-là. Et puis après, une biographie de Kapuscinski, un grand journaliste polonais, que m'a passée Lionel, et qui était vachement intéressante.

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Crédit photo Jovani Vasseur pour le blog du Arras Film festival

La Grande Bellezza, favori des European Film Awards

Posté par vincy, le 12 novembre 2013

la grande bellezza toni servillo

Après les catégories Meilleur premier film, Meilleur film d'animation et meilleur documentaire (The Act of Killing, L'image manquante et L'Escale), l'Académie du cinéma européen a révélé les nommés de sa 26e édition.

Côté français, Ozon et Kechiche sont les deux gagnants. Trois nominations pour le premier (réalisateur, scénariste, acteur), deux pour le second (film, réalisateur, mais aucune actrice). Le cinéma italien peut également pavaner : La grande bellezza se retrouve cité 4 fois, The Best Offer 3 fois, et Miele est nommé dans la catégorie Meilleur premier film.
Les European Film Awards sont incontestablement latins puisque le cinéma espagnol n'est pas en reste avec Blancanieves (2 nomination), The Impossible (1 nomination) et Les amants passagers (1 nomination). L'Allemagne et la Belgique sauvent les meubles avec Oh Boy! et Alabama Monroe, ainsi qu'Hannah Arendt... Mais on reste circonspect de la si belle place accordé au britannique Anna Karenine (3 nominations).

Ce saupoudrage très hétéroclite n'améliorera sans doute pas la visibilité de ces prix, qui seront remis le 7 décembre prochain.

Meilleur film européen :
The Best Offer (La migliore offerta) de Giuseppe Tornatore
Blancanieves de Pablo Berger
Alabama Monroe (The Broken Circle Breakdown) de Felix van Groeningen
La grande Bellezza de Paolo Sorrentino
Oh Boy ! de Jane Ole Gerster
La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche

Meilleure comédie européenne :
Les amants passagers de Pedro Almodóvar
Benvenuto presidente! (Welcome Mr. President!) de Riccardo Milani
Love is All You Need (Den Skaldede Frisør) de Susanne Bier
The Priest's Children (Svecenikova Djeca) de Vinko Brešan

Meilleur réalisateur européen :
Pablo Berger pour Blancanieves
Felix van Groeningen pour Alabama Monroe
Abdellatif Kechiche pour La vie d'Adèle
François Ozon pour Dans la maison
Paolo Sorrentino pour La grande bellezza
Giuseppe Tornatore pour The Best Offer

Meilleure actrice européenne :
Keira Knightley dans Anna Karenine
Veerle Baetens dans Alabama Monroe
Barbara Sukowa dans Hannah Arendt
Naomi Watts dans The Impossible (Lo imposible)
Luminita Gheorghiu dans Mère et fils (Child's Pose)

Meilleur acteur européen :
Jude Law dans Anna Karenine
Johan Heldenbergh dans Alabama Monroe
Fabrice Luchini dans Dans la maison
Toni Servillo dans La grande bellezza
Tom Schilling dans Oh Boy !

Meilleur scénariste européen :

Tom Stoppard pour Anna Karénine
Giuseppe Tornatore pour The Best Offer
Carl Joos et Felix van Groeningen pour Alabama Monroe
François Ozon pour Dans la maison
Paolo Sorrentino et Umberto Contarello pour La grande bellezza

Justin Lin pour réaliser le prochain Jason Bourne

Posté par vincy, le 12 novembre 2013

Universal a engagé le réalisateur Justin Lin pour le prochain épisode de la franchise Jason Bourne. C'est la première fois qu'un film de la série n'est pas entre les mains de Doug Liman (réalisateur, producteur), Tony Gilroy (scénariste, réalisateur), ou Paul Greengrass (réalisateur).

Justin Lin a toute la confiance du studio. Réalisateur des 4 derniers Fast & Furious, il a réussit à doper la série au fil des épisodes, jusqu'à en faire une poule aux oeufs d'or au box office. Ce n'est pas le seul changement opéré puisque pour la première fois ce n'est pas Gilroy qui écrira le film mais Antony Peckham, scénariste de Invictus et du premier Sherlock Holmes.

Ce cinquième film de la série adaptée des best-sellers de Robert Ludlum n'a pas encore de titre. Prévu dans les salles en 2015, il aura une fois de plus Jeremy Renner en tête d'affiche. Jason Bourne : L'héritage, sorti l'an dernier, a rapporté 276M$ dans le monde. Sans atteindre le niveau de La vengeance dans la peau (442M$), la série reste profitable et a rapporté au total 1,2 milliard de $ dans le monde.

Arras 2013 : rencontre avec Luc Jacquet pour Il était une forêt

Posté par MpM, le 11 novembre 2013

luc jacquetLuc Jacquet (La marche de l'empereur, Le renard et l'enfant) revient avec Il était une forêt (en salles ce mercredi 13 novembre), un projet en apparence encore plus fou que ses précédents : filmer la naissance et la vie d'une forêt tropicale.

Le résultat est à la hauteur de l'ambition, avec un film d'une grande beauté visuelle qui livre de fascinants secrets sur ces merveilleux microcosmes tout en militant ouvertement pour leur sauvegarde.

Ecran Noir : Pouvez-vous nous parler de Francis Hallé, que l'on voit dans le film, et qui est à l'origine d'Il était une forêt ?

Luc Jacquet : Francis Hallé est effectivement venu me trouver un jour en disant : "voilà, ça fait 20 ans que j'aimerais faire un film sur les forêts tropicales. J'ai passé ma vie à les étudier et aujourd'hui je les vois disparaître. Je sais que dans dix ans il n'y aura plus de forêts primaires tropicales sur terre. Je voudrais que tu m'aides à faire un grand film, un peu comme Louis Malle l'avait fait avec Cousteau". A l'époque, c'était le monde sous-marin, et là en l'occurrence c'est ce monde des forêts qu'on croit connaître mais qu'on ne connait pas du tout.

EN : Pourtant les sollicitations n'ont pas dû manquer...

LJ : J'ai effectivement été très sollicité après La marche de l'empereur par de nombreux scientifique et sur des sujets très vastes. Je crois que Francis Hallé est arrivé à un moment où j'étais prêt pour ça. J'avais fondé mon association Wild touch [association qui a pour but de rapprocher l’homme de la nature par le langage sensible des images, des mots et des sons], j'étais vraiment dans ce désir de faire quelque chose. Je crois qu'aujourd'hui notre responsabilité est de faire en sorte que ce monde reste vivable et c'est toute l'ambition de ce film et de l'association Wild touch en général, c'est-à-dire faire le pari que l'émotion et l'image peuvent être facteur de changement aujourd'hui sur la planète.

EN : Pour vous, le cinéma va donc de pair avec un engagement ?

LJ : Je crois que traditionnellement, le cinéma est par nature politique et par nature une forme d'engagement. Ca a été aussi des formes de propagande très fortes. Le cinéma, avant d'être un outil commercial, a d'abord été un média, une forme d'expression pour des gens qui avaient quelque chose à dire. Je crois qu'aujourd'hui, le cinéma est parfaitement adapté parce qu'il est grand médiateur d'émotions et d'impressions. Le cinéma est vraiment adapté pour parler de la conservation de la nature aujourd'hui. Je crois qu'en cela, on est tout à fait dans la droite ligne de l'histoire du cinéma tout simplement.

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2800 fans enchaînent la trilogie de l’Auberge espagnole au Grand Rex

Posté par antoine, le 10 novembre 2013

audrey tatutou cédric klapisch romain duris © antoine adamDimanche 10 novembre avait lieu, au Grand Rex, la diffusion de la trilogie de Cédric Klapisch : L’Auberge Espagnole, Les Poupées Russes, et en avant première le nouvel opus Casse-tête Chinois. C’était l’occasion pour les fans du cinéaste ou de ce triptyque de voir ou revoir les aventures de Xavier depuis son entrée ratée dans le marché du travail, au ministère de l'Economie et des Finances. C'était il y a une éternité. A l'époque l'Europe était une valeur populaire et positive. Toute une génération Auberge espagnole naissait et voulait s'inscrire au programme Erasmus.

La réception d’un film sur grand écran est différente des petits écrans 13 pouces de nos ordinateurs. Ce soir-là, 2800 personnes s’étaient déplacées pour revivre, sur toile et en surround une série de films commencée il y a 11 ans. Et quand 2800 personnes rient en même temps dans un cinéma, les sensations sont garanties.

Cela a aussi été l’occasion pour Cédric Klapisch de venir présenter son nouveau film et de rencontrer une partie de son public. Il est venu accompagné de Romain Duris et Audrey Tautou, qui ont dit quelques mots sur le film et sur leur ressenti quant au tournage et à l’évolution de leurs personnages. Enfin, il a en profiter pour remercier, et présenté, la personne responsable des musiques des films, Kraked Unit, musiques qui font maintenant partie l’identité d'un cinéma français générationnel, et nomade.

Lire aussi : L’auberge espagnole, Les poupées russes et Casse-tête chinois : trois affiches dans la même lignée

Arras 2013 : 3 questions à Sébastien Betbeder pour 2 automnes, 3 hivers

Posté par MpM, le 10 novembre 2013

2 automnes 3 hiversAvant sa sortie en salles le 25 décembre prochain, 2 automnes, 3 hivers de Sébastien Betbeder poursuit sa tournée des festivals. Le film, qui est passé notamment par Cannes, Paris et Londres, est présenté cette semaine à Arras dans la sélection "découvertes européennes".

Jolie découverte en effet que ce film extrêmement singulier qui mêle, souvent dans une même séquence, voix-off, monologues face caméra et commentaires a posteriori sur l'action. Une liberté de ton surprenante et ultra-vitaminée qui fonctionne à plein régime, entre auto-dérision et mélancolie douce amère.

L'intrigue suit plusieurs personnages d'une trentaine d'années au cours de trois années qui bouleversent un peu leurs existences. Il y est question d'amour et d'amitié, mais aussi de musique, de cinéma et d'art en général. Rencontre avec le réalisateur et scénariste, Sébastien Betbeder (photo de gauche, en compagnie de son acteur Bastien Bouillon).

Ecran Noir : Le film est extrêmement référencé. On y parle de Bresson et de Munch, d'Eugene Green et de Judd Appatow...

Sébastien Betbeder : Je tenais à montrer des gens de ma génération, qui ont fait des choix de vie très particuliers, et pour qui la culture est très importante, déterminante, et fait partie prenante de la vie au quotidien. C'est quelque chose que l'on voit très très peu en tout cas dans le cinéma français. Je dis tout le temps cette phrase mais c'est vrai car dans le cinéma américain c'est beaucoup plus assumé. Je trouve ça dommage et triste. A partir du moment où j'avais décidé de monter des gens qui m'étaient proches et qui me ressemblaient, comme mes amis qui vont beaucoup au cinéma et au théâtre, j'aurais trouvé ridicule que cela ne soit pas dans mon film. J'aurais trouvé ça insincère. Et je trouve que souvent dans le cinéma français il y a cette habitude de mettre les références sous le tapis comme si tout venait par le saint esprit, de manière automatique.

EN : Justement, au grand jeu des références, ce sont les vôtres que l'on voit dans le film ?

SB : Je voulais rendre hommage à des auteurs, à des films qui m'ont marqué. Après, ce ne sont pas forcément les films qui m'ont marqué le plus. Judd Appatow, c'est un auteur que j'aime beaucoup, mais ce n'est pas une référence. J'avais besoin qu'il ait sa place dans le film. Durant l'époque dont traite 2 automnes, 3 hivers, Judd Appatow a été un auteur important. Eugene Green aussi, différemment. C'est quelqu'un que je connais personnellement, avec qui j'ai eu des discussions sur le cinéma assez inédites et précieuses, qui ont été très importantes dans la prise de risque que représente le monologue face caméra dans mon film. Après, Alain Tanner, la Salamandre, je l'ai vu très très jeune, j'en avais gardé un souvenir assez diffus. Je l'ai revu quand j'écrivais 2 automnes, 3 hivers, et c'était assez fou comme ça rentrait en écho avec des questions que je me posais par rapport au monde réel, à l'autobiographie même si je n'aime pas beaucoup ce terme, à un film personnel et à ce qu'est l'idée de la fiction. Toutes ces références, c'est plus de la nourriture en fait. Il y a aussi quelque chose que j'aime bien dans le film, c'est quand Benjamin parle de la Salamandre, qui est dans son top 10 et qu'il a découvert grâce à Katia. Et qu'il dise ça, pour moi, ça dit beaucoup plus sur sa personnalité que s'il avait développé des arguments beaucoup plus psychologiques. Rien que de dire ça, pour moi, ça dit énormément. C'est comme dans mes relations amicales. C'est très important pour moi ce qu'écoutent les gens, ce qu'ils aiment.

EN : Dans votre film précédent, Les nuits avec Théodore, il y avait déjà beaucoup de voix-off. Or c'est toujours un peu particulier, l'utilisation de la voix-off dans un film. Pour vous, qu'est-ce que cela apporte, qu'est-ce que cela ajoute ?

SB : C'est marrant parce que de plus en plus je me pose la question à l'envers. C'est-à-dire que j'écris beaucoup et de manière très littéraire, et je trouve que la méthode est intéressante, d'utiliser ce mode de récit qui utilise ce registre de la voix-off, et après, de creuser pour faire advenir des scènes de jeu. J'ai de plus en plus besoin de ce support. Tout à l'heure on parlait de références et de gens qui osaient, eh bien je vais citer un auteur français qui ose beaucoup, en tout cas dans ce travail sur la forme et de l'utilisation de la voix-off en particulier, c'est Alain Resnais. Il a dit dans une interview qu'il dressait des portraits de ses personnages de leur naissance au moment de leur apparition dans le film, même s'il n'écrit jamais ses scénarios. Je comprends totalement ça. Moi j'ai besoin d'écrire beaucoup, pour en dire moins, mais pour que cela soit présent malgré tout. Je pense que c'est présent dans la façon dont je vais filmer mes personnages. Pour moi, la voix-off, c'est une espèce de fondement qui existe de manière multipliée par rapport à ce qui existera dans le film et Les nuits avec Théodore avait été écrit un peu comme ça aussi. En fait, c'est la question de creuser, de garder l'essentiel.

Hunger Games va se décliner en fringues et dans des parcs d’attraction

Posté par vincy, le 10 novembre 2013

jennifer lewrence hunger gamesAprès Star Wars et autres Harry Potter, c'est au tour d'Hunger Games de vouloir devenir une attraction de parcs. Selon Variety, Lionsgate réfléchit actuellement à l'idée d'exploiter la franchise Hunger Games pour des parcs thématiques. Pour l'instant, selon le PDG du studio, deux parcs d'attraction (dans deux pays différents) ont fait une proposition.

Pour Lionsgate, l'objectif est de rentabiliser au maximum cette franchise cinématographique. Alors que le deuxième épisode va déferler sur les écrans du monde entier à partir du 22 novembre, une série de produits dérivés s'apprête à débouler dans les magasins. Parmi eux, Trish Summerville, la costumière du film, a imaginé "Capitol Couture", une collection inspirée des vêtements des héros du second volet de la trilogie. La collection comprend des robes de cocktail façon côte de maille, des pantalons en cuir, des tenues de conquérantes, des bracelets à porter sur le haut du bras.

Rappelons quand même qu'Hunger Games est à l'origine d'une trilogie littéraire écrite par Suzanne Collins, vendue à 26 millions d'exemplaires. Le troisième livre a été divisé en deux films qui sortiront respectivement en novembre 2014 et novembre 2015.

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Nota bene : ne manquez pas fin novembre notre série : la visite du Warner Bros Studio Tour Harry Potter.

Arras 2013 : trois questions à Solveig Anspach pour Lulu femme nue

Posté par MpM, le 9 novembre 2013

lulu femme nue - Arras 2013Le nouveau film de Solveig Anspach, Lulu femme nue, est l'adaptation d'une bande dessinée d'Etienne Davodeau qui raconte comment, après avoir raté un entretien d'embauche, une femme décide de ne pas rentrer chez elle.

Présenté en avant-première au Arras Film Festival avant sa sortie le 22 janvier prochain, le film met en scène avec bonheur une poignée de comédiens en état de grâce : Karin Viard en femme étouffée qui retrouve le goût de vivre, Bouli Lanners en amoureux transi, Claude Gensac en vieille dame ultra féministe, Corinne Masiero en tenancière de bar irascible...

Rencontre avec la réalisatrice et coscénariste de ce portrait émouvant et bourré de charme d'une femme qui retrouve peu à peu sa place dans le monde.

Ecran Noir : D'où est venue l'idée d'adapter la bande dessinée d'Etienne Davodeau ?

Solveig Anspach : L'idée est venue d'une productrice qui s'appelle Caroline Roussel qui adorait cette bande dessinée et qui me l'a envoyé en disant : mon rêve, ce serait que tu l'adaptes, que Lulu soit jouée par Karin Viard et Charles par Bouli Lanners. J'ai lu et je l'ai fait lire à Jean-Luc Gaget qui est mon complice et on s'est dit qu'on pouvait faire quelque chose avec ça. C'est une belle histoire mais il y avait pas mal de travail car une bande dessinée, ce n'est pas un film. Et après, le truc rigolo, c'est qu'il y a eu une sorte de rendez-vous chez Gallimard, car c'est Gallimard qui édite le livre. J'y suis allée avec Jean-Luc Gaget et Caroline Roussel ( la productrice) et on ne savait pas trop à quoi allait ressembler ce rendez-vous.

On arrive dans une grande pièce avec une grande table ovale avec pas mal de monde autour, et tout au bout en face de moi, il y avait Etienne Davodeau et son éditeur. En gros, c'était : "allez-y, on vous écoute". J'avais un peu l'impression de passer un grand oral, il fallait que je défende le morceau. J'ai dit ce que j'aimais, ce que j'aimais moins, ce que je changerais. Et au cours de la conversation, j'ai appris qu'il y avait un ou d'autres réalisateurs qui allaient faire le même exercice que moi, et qu'ils allaient en choisir un. Je me suis dit : "il faut absolument que j'ai une idée de génie, que je retienne leur attention". Et donc j'ai dit "je ne sais pas qui sont les autres, mais moi j'ai un atout énorme sur eux. Moi, je sais tricoter, et pas eux, j'en suis sûre." Ils ne voyaient pas bien le rapport avec le schmilblick... Donc j'ai enchaîné : "vous allez aller au festival d'Angoulême et il fait froid là-bas. Moi je viens d'Islande et on tricote avec de la bonne laine. SI vous me choisissez, je vous promets de vous tricoter des écharpes de la longueur de l'écriture du scénario". Ca a détendu l'atmosphère ! Après je leur ai donné le DVD de Back Soon, il y a eu des mails et des échanges, et finalement Etienne a dit : "si vous nous tricotez aussi des moufles et des bonnets, c'est bon". Mais bon, là, j'ai dit "il ne faut pas exagérer quand même"...

EN : Ce qui est étonnant, c'est qu'on retrouve dans le film des thématiques de votre précédent, Queen of Montreuil, notamment l'idée des familles qu'on se construit et la figure d'une femme qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie. C'était déjà présent dans la BD, ou est-ce venu au moment de l'adaptation ?

SA : Je crois que c'était là, même si au bout d'un moment on s'est dit qu'on allait essayer d'oublier la bande dessinée. Mais je trouve que les familles qu'on se construit, c'est une chance énorme dans la vie. On peut aimer nos vraies familles, mais les gens qu'on choisit pour faire la route ensemble, c'est peut-être ça l'important dans la vie.

EN :  La bande dessinée semble le lieu de tous les possibles. Donc adapter une bande dessinée au cinéma, qu'est-ce que cela permet de différent ?

SA : Au départ je me suis dit : "ouah, ça va être simple". Il y a des images, il y a des lieux. En plus Etienne Davodeau fait beaucoup de photos, il dessine des lieux réels. Il y avait donc une énorme matière. Mais après ce n'est pas du tout la même chose. Raconter un récit avec du cinéma ça ne ressemble pas au récit d'une BD. Quand les comédiens incarnent les personnages, il y a plein plein de choses qu'on a écrites dont on n'a plus besoin. Alors du coup au moment du montage, quand on réécrit vachement le film, il y a eu un moment où je me suis dit "j'ai envie d'enlever les scènes que j'aime un tout petit peu moins et de voir ce qui se passe". On l'a fait et on s'est rendu compte que ça crée des ellipses où le spectateur peut, lui,  imaginer et inventer des choses, imaginer le hors champ en fait. Et c'est là que le film a commencé à vraiment prendre. Et ça, c'est très différent d'une bande dessinée.

EN : Dans quelle mesure êtes-vous restée fidèle à l'histoire originale ?

SA : Il y a beaucoup de choses qu'on a inventées. Par exemple, toute la partie avec Claude Gensac, on a beaucoup inventé. Dans la BD, Lulu retourne auprès de son mari. J'avais dit à Etienne que c'était assez difficile pour moi d'envisager ça. Et puis il y a aussi beaucoup de gens qui parlent de Lulu off et ça je n'en avais pas envie. Je souhaitais qu'on soit avec elle. Plein d'autres choses. Lulu n'arrivait pas à convaincre Virginie de quitter le bar. Et au bout d'un moment, on s'est dit avec Jean-Luc Gaget qu'il fallait que Lulu parte avec une victoire. Il y a beaucoup de choses qui ont changé, mais l'esprit des personnages est là.

Ernest et Célestine : un casting très oscarisé pour la version américaine

Posté par vincy, le 9 novembre 2013

Après ses 960 000 entrées l'an dernier en France (et un César du meilleur film d'animation), Ernest & Célestine va s'attaquer au marché américain. Un an après son avant-première à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, il avait fait son avant-première américaine au Festival du film de San Francisco puis à celui de Los Angeles. Il va être également présenté à celui de Saint-Louis fin novembre avant de sortir dans les salles des Etats-Unis le 6 décembre, quasiment douze mois après sa sortie française.

Et pour sa version anglo-saxonne, le film animé, écrit par Daniel Pennac et réalisé par Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner, s'est offert un casting de choix : Forest Whitaker, Mackenzie Foy, Lauren Bacall, Paul Giamatti, William H. Macy et Jeffrey Wright. Soit pas mal d'oscarisés pour des performances vocales. C'est assez rare de voir une telle brochette de vedettes pour un film animé étranger.

Une journée Europe Créative à Paris

Posté par vincy, le 9 novembre 2013

Le Relais Culture Europe est le Media Desk France, accompagné des équipes du programme Media de Strasbourg, organisent le 12 novembre une journée de présentation du programme Europe Créative de la Commission européenne, qui remplacera Media pour la période 2014-2020. La journée Europe Créative se tiendra au Centre Pompidou.

La matinée est consacrée à "Quelle Europe culturelle à l’horizon 2020 ?", une série de conférences et débats autour des objectifs et des enjeux de ce nouveau programme. L'après midi est dédiée aux "Ateliers « MEDIA » & « Culture »", permettant de prendre connaissance des axes spécifiques aux 2 volets du programme. L’Atelier MEDIA portera plus spécifiquement sur les soutiens à la Production Indépendante et à la Distribution.

"Les débats ainsi que l’atelier MEDIA seront filmer et disponible dans les jours qui suivent la manifestation sur cette page" mentionne le communiqué de Media France.

Selon l’accord trouvé entre les 3 structures de l’Union, Europe Créative sera doté de 1,462 milliard d’euros pour la période 2014-2020. Soit :
- 824 millions d’euros d’aides consacrés au secteur cinématographique et audiovisuel (actuellement couvert par le programme MEDIA)
- 455 millions d’euros à la culture
- 184 millions d’euros pour un nouveau volet trans-sectoriel qui comprendra notamment un mécanisme de garantie financière pour les secteurs culturels et créatifs.

Cependant, le programme Europe Créative doit encore être voté par le Parlement européen ce mois-cipour être adopté. Les premiers appels à propositions Europe Créative pourraient alors être lancés avant la fin de l’année.