Les cinémas d’Utopolis et d’EuropaCorp changent de propriétaires

Posté par vincy, le 5 octobre 2016

Kinepolis a finalement pu reprendre neuf cinémas du groupe Utopolis en cédant quatre multiplexes belges à UGC (Aarschot, Lommel, Malines et Turnhout ) pour satisfaire l'autorité de la concurrence. Kinepolis a ainsi racheté cinq multiplexes aux Pays-Bas (Almere, Den Helder, Oss, Zoetermeer, Emmen), trois au Luxembourg (Luxembourg et Esch-sur-Alzette) et un en France, à Longwy. Kinepolis se renforce ainsi dans le Benelux et dans une moindre mesure dans l'Est de la France. Avec ce rachat, le groupe possède 47 complexes, dont 14 aux Pays-Bas, 12 en Belgique et 10 en France. L'acquisition d'Utopolis lui permet d'ajouter une cinquantaine de salles à son réseau. Pour UGC c'est aussi une bonne opération. Avec trois cinémas dans le pays (deux à Bruxelles, un à Anvers), le réseau était un peu sous dimensionné face à ... Kinepolis. UGC dispose donc désormais 7 multiplexes en Belgique.

Autre bouleversement dans l'exploitation, celui des cinémas d'EuropaCorp, la société de Luc Besson, qui va céder au réseau Gaumont-Pathé son multiplexe d'Aéroville près de l'aéroport Charles-de-Gaulles en région parisienne ainsi que son projet à La Joliette à Marseille. Ouvert en 2013, le complexe d'Aéroville se voulait novateur dans un centre commercial ambitieux (et le 3e en france par sa superficie). EuropaCorp souhaite depuis quelques temps se concentrer sur ses métiers de base (production, distribution). Avec 2500 places dans 12 salles (dont deux salles lounge avec bar privatif, deux avec son immersif, etc..), le complexe avait séduit un large public. La fréquentation est en hausse avec 700000 entrées en 2015 contre 500000 en 2014.

Pour les cinémas Gaumont-Pathé ce sera le premier complexe dans le nord de Paris (et le premier dans le département du Val d'Oise). Sa seule vraie concurrence est l'UGC Cine Cite O'Parinor dans le centre-commercial d'Aulnay-sous-bois. Le projet de Marseille, dans la zone Euroméditerranée, pas loin du Mucem, complètera l'offre du groupe déjà situé à Plan de Campagne, sur la route d'Aix-en-Provence, et dans le 4e arrondissement de la ville.

Oscars 2017: 85 films dans la course à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 4 octobre 2016

Pour la 89e édition des Oscars, 85 pays (quatre de plus que l'an dernier) ont proposé un candidat à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère (la date limite d'inscription était hier). L'Académie des Oscars peut encore en refuser quelques uns pour cause d'inégibilité. Le 17 novembre une liste de neuf ou dix films sera proposée aux membres votants pour qu'ils choisissent les cinq nominations finales.

On notera une forte présence du Festival cannois avec sept films de la compétition, trois d'Un certain regard et deux de la Quinzaine des réalisateurs. Il y a cependant eut quelques bugs. Du côté de la Tunisie qui a du démentir le choix initial et affirmer son film définitif (A peine j'ouvre les yeux). Du côté du Brésil surtout puisque Aquarius, film favori et évident pour représenter le pays, a été retiré pour des raisons politiques. le nouveau gouvernement brésilien en a même fait une affaire personnelle. Parce que l'équipe du film avait manifesté officiellement, à Cannes, son hostilité à la destitution de la présidente brésilienne (qu'ils apparentaient à un Coup d'Etat invisible), Aquarius a été puni, entraînant la colère de la profession. Certains réalisateurs ont retiré leurs films de la liste des oscarisables par solidarité envers le réalisateur d'Aquarius, Kleber Mendonça Filho, et par désapprobation envers le gouvernement. Aquarius avait aussi subit une censure déguisé en étant interdit aux moins de 18 ans.

Notons aussi que la Chine ne présente aucun film cette année. Mais que le Yemen est sélectionné pour la première fois dans cette liste de candidats. Et pour l'anecdote on parle espagnol dans 12 des films choisis et français dans 8.

Afghanistan : Parting de Navid Mahmoudi
Afrique du Sud : Call me Thief de Daryne Joshua
Albanie : Chromium de Bujar Alimani
Algérie : Le puits de Lofti Bouchouchi
Allemagne : Toni Erdmann de Maren Ade
Arabie Saoudite : Barakah Meets Barakah de Mahmoud Sabbagh
Argentine : El ciudadano ilustre de Gastón Duprat et Mariano Cohn
Arménie : Earthquake de Sarik Andreasyan
Australie : Tanna de Martin Butler et Bentley Dean
Autriche : Stefan Zweig, adieu à l’Europe de Maria Schrader

Bangladesh : The Unnamed de Tauquir Ahmed
Belgique : Les Ardennes de Robin Pront
Bolivie : Carga sellada de Julia Vargas Weise
Bosnie Herzégovine : Death in Sarajevo (Mort à Sarajevo) de Danis Tanovic
Brésil : Little Secret de David Schurmann
Bulgarie : Losers d’Ivaylo Hristov

Canada : Juste la fin du monde de Xavier Dolan
Chili : Neruda de Pablo Larraín
Colombie : Alias Maria de José Luis Rugeles Gracia
Corée du Sud : The Age of Shadows de Kim Jee-woon
Croatie : On the Other Side de Zrinko Ogresta
Cuba : El acompañante de Pavel Giroud

Danemark : Land of Mine de Martin Zvandvliet
Egypte : Clash de Mohamed Diab
Espagne : Julieta de Pedro Almodóvar
Estonie : Mother de Kadri Kõusaare

Finlande : Olli Mäki de Juho Kuosmanen
France : Elle de Paul Verhoeven
Georgie : House of Others de Rusudan Glurjidze
Grèce : Chevalier d’Athina Rachel Tsangari
Hongkong : Port of Call de Philip Yung
Hongrie : Kills on Wheels d’Attila Till

Islande : Sparrows de Runar Runarsson
Inde : Interrogation de Vetrimaaran
Indonésie : Letters from Prague d’Angga Dwimas Sasongko
Irak : El clasico de Halkawt Mustafa
Iran : Le client d’Asghar Farhadi
Israël : Tempête de sable d’Elite Zexer
Italie : Fuocoammare, par-delà Lampedusa de Gianfranco Rosi

Japon : Haha to Kuraseba de Yoji Yamada
Jordanie : 3 000 Nights de Mai Masri
Kazakhstan : Amanat de Satybaldy Narymbetov
Kosovo : Home Sweet Home de Faton Bajraktari
Kirghizistan : A Father’s Will de Bakyt Mukul et Dastan Japar Uulu

Lettonie : Dawn de Laila Pakalnina
Liban : Very Big Shot de Mir-Jean Bou Chaaya
Lituanie : Seneca’s Day de Kristijonas Vildziunas
Luxembourg : Voices from Chernobyl (La supplication) de Pol Cruchten

Macédoine : The Liberation of Skopje de Rade et Danilo Serbedzija
Maroc : A Mile in my Shoes de Said Khallaf
Mexique : Desierto de Jonás Cuarón
Monténégro : The Black Pin d’Ivan Marinovic
Népal : The Black Hen de Min Bahadur Bham
Norvège : The King’s Choice d’Erik Poppe
Nouvelle-Zélande : A Flickering Truth de Pietra Brettkelly

Pakistan : Mah e Mir d’Anjum Shahzad
Palestine : The Idol de Hany Abu-Assad
Panama : Salsipuedes de Ricardo Aguilar Navarro et Manuel Rodriguez
Pays-Bas : Tonio de Paula Van des Oest
Pérou : Videophilia (and Other Viral Syndromes) de Juan Daniel Fernandez
Philippines : Ma’Rosa de Brillante Mendoza
Pologne : Afterimage d’Andrzej Wajda
Portugal : Letters from War d’Ivo M. Ferreira

République dominicaine : Flor de azucar de Fernando Baez Mella
République slovaque : Eva Nova de Marko Skop
République tchèque : Lost in Munich de Petr Zelenka
Roumanie : Sieranevada de Cristi Puiu
Royaume-Uni : Under the Shadow de Babak Anvari
Russie : Paradise d’Andrei Konchalovsky

Serbie : Train Driver’s Diary de Milos Radovic
Singapour : Apprentice de Boo Jun Feng
Slovénie : Houston, We Have a Problem! de Ziga Virc
Suède : A Man Called Ove de Hannes Holm
Suisse : Ma vie de Courgette de Claude Barras

Taïwan : Hang in Ther, Kids! de Laha Mebow
Thaïlande : Karme de Kanittha Kwanyu
Tunisie : À peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid
Turquie : Cold of Kalandar de Mustafa Kara

Ukraine : Ukrainian Sheriffs de Roman Bondarchuk
Uruguay : Breadcrumbs de Manane Rodriguez
Venezuela : From Afar de Lorenzo Vigas
Vietnam : Yellow Flowers on the Green Grass de Victor Vu

Yemen: I am Nojoom, Age 10 and Divorced de Khadija al-Salami

Dinard 2016 : fidélité, nouveauté, curiosité… diversité!

Posté par kristofy, le 4 octobre 2016

Le 27e Festival du film britannique de Dinard a offert un large panorama du cinéma britannique, et particulièrement celui de futurs auteurs. Même si c'est un cinéaste confirmé qui a tout raflé avec une production plus soignée (car mieux dotée en budget), Sing Street, la sélection a misé sur un équilibre entre nouveaux talents, divers genres et valeurs sûres. On peut retenir deux anecdotes de cette programmation. D'une part l'inquiétude face à un avenir incertain. La jeunesse n'est pas tranquille. Elle aspire à une autre existence, meilleure, en tout cas différente. Les vieux se sentent déjà mourir et s'isolent d'un monde qu'ils ne comprennent plus. Chacun vit avec ses obsessions ou pour ses passions. Cette angoisse sourde du futur amène chacun à affronter l'inconnu, ses peurs, ou se séparer du passé. Une allégorie du Brexit?

En tout cas, clairement les cinéastes des îles britanniques savent qu'ils sont insulaires. La mer est partout. En arrière plan ou au premier plan. On y plonge dedans ou on s'y lance sur un bateau. Elle est un décor, un personnage, un élément vital. Le cinéma anglais est maritime et tous les personnages s'improvisent nageurs ou marins. Et quand il n'y a pas la mer, il y a la rivière, un lac, des arbres, un jardin, bref le naturalisme reste une manière de chercher, là encore, sa voie, une paix intérieure ou un retour à l'essentiel.

Fidélité…

Quel est le point commun entre Hugh Hudson, Rebecca O'Brien, Hayley Squires, Matteo Bini, Alice Lowe, Jo Hartley, Eileen Davies, Jodie Whittaker, Christopher Smith et Kate Dickie ? Le Festival du film britannique de Dinard aime beaucoup leurs films, tellement qu'ils reviennent régulièrement sur les écrans du festival…

Dinard avait une marraine cette année avec la productrice Rebecca O'Brien, qui outre sa participation à un débat à propos du Brexit, venait accompagner le documentaire Versus: The Life and Films of Ken Loach (elle produit ses films depuis les 20 dernières années) ainsi que I, Daniel Blake qui avait remporté la Palme d’or du Festival de Cannes (Ken Loach devenant le huitième cinéaste à être doublement palmé). On y découvre Hayley Squires qui est épatante dans le premier rôle féminin (une maman isolée), et elle est tout aussi épatante  comme second rôle dans Away (ex-junkie meilleure amie de Juno Temple), film qui a reçu une mention spéciale du président du jury Claude Lelouch.

prevengeLors du palmarès pour la sélection des courts-métrages, le prix du public a été remis au court Balcony, prix reçu au nom de l’équipe par le monteur Matteo Bini (un beau brun ténébreux italien) qui était présent à Dinard et heureux d’être pour une fois dans la lumière plutôt que dans sa salle de montage. Il y a une dizaine de semaines Matteo Bini était justement en train de finir le montage du film Prevenge (photo) pour qu’il soit prêt pour  Venise, Toronto et Dinard (en compétition). Alice Lowe, la réalisatrice/scénariste/actrice de Prevenge, est donc venue avec son nouveau né (son film, mais aussi son bébé), une "comédie" sanglante avec une femme enceinte devenant serial-killer, un petit film et un grand choc (ou l'inverse) qui a mis mal à l'aise quelques spectatrices. Pas évident de mélanger le gore avec la maternité : le bébé dans le ventre encourage la future mère à commettre une série de meurtres. Le film réserve quelques scènes dérangeantes, mais avec un sens de l’humour très particulier : « vous ne contrôlez plus ni votre esprit ni votre corps, votre bébé vous dira quoi faire… ». Jolie parabole. Dans la même lignée que Touristes de Ben Wheatley (qui était déjà co-écrit par Alice Lowe), Prevenge a su faire sensation.

Dans Prevenge on aura reconnu dans le rôle de la médecin Jo Hartley, inconnue en France mais pas de certains festivaliers puisqu’elle est au générique de Ill Manors, This is England et Dead Man Shoes tous ayant été récompensés à Dinard.

Dans les films de cette année on a aussi remarqué Eileen Davies qui avait différents rôles "seniors" dans Prevenge, This Beautiful Fantastic et dans Adult life skills où là encore il y a un petit rôle pour Alice Lowe qui joue ussi dans Chubby Funny. Décidément le cinéma indépendant anglais est une petite famille…  Adult life skills est le dernier film de la rayonnante Jodie Whittaker déjà venue plusieurs fois à Dinard (dont une année comme membre du jury) mais qui est victime d’une malédiction des distributeurs français qui ne sortent aucun de ses films au cinéma (même pas Black Sea avec Jude Law). C'est aussi le cas du culte Get Santa de Christopher Smith, venu lui pour la troisième fois à Dinard avec son film labyrinthique Detour.

Enfin, cette année l’actrice écossaise Kate Dickie a reçu un hommage du festival, tellement impressionnante et presque méconnaissable dans Couple in a hole (Hitchcock d’or l’année dernière, sorti en France sous le titre Sauvages) et dans The witch. Mais Kate Dickie a aussi un petit rôle dans Prevenge et elle joue dans le court-métrage Operator qui a reçu le prix du jury des courts. Bref, the cream of the cream.

chubby funnyNouveauté…

Certaines œuvres présentées cette année jouait avec la notion du temps qui passe (Detour, Away, Sing Street, …). Les épreuves de l'existence étaient présentes dans plusieurs films comme la difficulté de supporter un deuil, l'envie de changer de vie, ou l’espoir de débuter une histoire d’amour. Le magnifique trio ( Jack Parry Jones, Christy O'Donnell, Tara Lee) de Moon dogs mélangeait initiation, rébellion et émancipation, de façon moderne et positive : le courage d’être soi-même, de quitter sa ville, de tomber amoureux, de vivre ses rêves ; autant de choses que souhaite d’ailleurs le héros de Chubby funny (photo) même si, dans son cas, cela va se retourner contre lui. Se sentir inadapté à vivre en société est d’ailleurs un sentiment qui traverse plusieurs films à commencer par This Beautiful fantastic avec Jessica Brown Findlay (cousine anglaise et pleine de tocs d'Amélie Poulain) en jeune femme solitaire qui va devoir arranger la végétation débordante de son jardin sous peine d’un conflit avec son voisin (le fabuleux Tom Wilkinson, dont le personnage n'est pas moins névrosé en plus d'être désespéré et tyrannique). Dans Adult life skills, Jodie Whittaker, à la veille de ses 30 ans, vit encore comme une adolescente dans le cabanon de jardin de sa mère et ne sait pas comment remplir les cartons ‘à donner/à jetter/à garder’ avec tout son bric-à-brac de l’enfance où elle se réfugie. Evidemment, il y a aussi l'éternelle Bridget qui, même en vieillissant dans Bridget Jones Baby, a du mal à apprendre de ses erreurs et doit affronter l'expérience de la maternité.

Hi Lo JoeCuriosité…

Dans les films en avant-première c’est Hi-Lo Joe (photo) qui était la pépite à découvrir, bien que le film ait été déroutant pour certains. Le film semble partir un peu dans tout les sens avec un montage sophistiqué inhabituel (dont une rencontre durant un plan-séquence avec, incrusté dans l’image, le décompte d’un chronomètre pendant 5 minutes). En fait, cette frénésie visuelle annonce l’état de confusion mentale du personnage principal Matthew Statters qui devra s’efforcer  de dépasser son état de dépression pour construire une histoire d’amour qui dure avec la belle Lizzie Philips. Celle-ci lui dira des phrases comme « je veux que tu sois heureux mais je ne sais pas comment faire », « on aime pas de la même manière », « je ne connais que la moitié de toi et j’ai peur de l’autre moitié »… Hi-Lo Joe serait comme un grand-frère de Cashback avec une romance désordonnée à la 500 jours ensemble doublé d'un trauma digne de Black Swan… Bref, on espère beaucoup que le réalisateur James Kermack trouve un distributeur en France pour ce film.

Presque chaque année Dinard n’hésite pas à sélectionner un film de genre (horreur ou qui secoue) comme la serial-killeuse de Prevenge, des vampires dans Eat Local ou un petit caïd et un smart-guy sur la route du crime dans Detour.

Bref en trois jours Dinard a misé sur un cinéma britannique synonyme de ... DIVERSITÉ.

Deux films brésiliens primés à Biarritz

Posté par vincy, le 3 octobre 2016

Le premier film de Marilia Rocha, A Cidade onde envelheço, qui avait fait son avant-première mondiale à Rotterdam en début d'année, a remporté l'Abrazo du meilleur film au 25e Festival Biarritz Amérique latine, qui se déroulait du 26 septembre au 2 octobre. Le film raconte l'histoire de deux jeunes femmes portugaises qui s'installent au Brésil.

Autre film brésilien honoré par le jury d'Alfredo Arias, Aquarius, qui est sorti en salles la semaine dernière et qui avait été en compétition au Festival de Cannes. Le film a reçu le prix du jury et le prix d'interprétation féminine pour Sonia Braga.

Le prix d'interprétation masculine a été décerné à l'acteur argentin Alejandro Sieveking pour son rôle dans El invierno, qui avait gagné deux prix au Festival de San Sebastian il y a une semaine. Le film d'Emiliano Torres repart aussi avec le prix de la critique.

Le prix du public a préféré distinguer le film venezuelien El Amparo de Rober Calzadilla.

Michael Shannon remplace Jake Gyllenhaal face à Benedict Cumberbatch

Posté par vincy, le 3 octobre 2016

michael shannon

Michael Shannon (Midnight Special) devrait rejoindre Benedict Cumberbatch (Doctor Strange) dans The Current War selon Variety. Le film réalisé par Alfonso Gomez-Rejon (Me and Earl and the Dying Girl) racontera l'histoire qui a opposé Thomas Edison (Cumberbatch) ) Thomas Westinghouse (Shannon).

A l'origine le rôle de Michael Shannon devait être interprété par Jake Gyllenhaal (lire notre article du 24 septembre 2015). Michael Shannon sera d'ailleurs à l'affiche de Nocturnal Animals aux côtés de Jake Gyllenhaal.

Basé sur des faits historiques, le film se déroule à la fin des années 1880 lorsque les deux géants de l'électricité, Westinghouse et Edison, se sont livrés une guerre économique et orgueilleuse pour fournir de l'énergie électrique aux Américains. Le film est scénarisé par Michael Mitnick (Vinyl).

A noter qu'un autre film sur ce sujet est en cours de développement, réalisé par Morten Tyldum (Passengers). The Last Days of Night se concentre sur le personnage d'un avocat (incarné par Eddie Redmayne) piégé par la guerre entre les deux sociétés.

Dinard 2016 – #Brexit: « Dites à vos amis anglais que l’on s’éclate dans l’Europe! »

Posté par cynthia, le 2 octobre 2016

"C'est à nous de faire en sorte à ce que "Brexit" reste un mot ridicule sur du papier!" Ce sont sur ces mots de Rebecca O'Brien, productrice anglaise des films de Ken Loach et marraine du 27e festival du film britannique de Dinard.

Qui dit britannique en 2016, dit forcément "Brexit". D'autant que, de l'autre côté de la Manche, la Première ministre Theresa May vient de lancer la grande Loi pour sortir le Royaume Uni de l'Union européenne.

Entre les projections, les interviews, les belles rencontres et quelques festivités qui réduisent le temps de sommeil, tout le monde ne parlait que du "Brexit". Que va-t-il advenir du Royaume-Uni et de son septième art? Personne ne le sait... Et on reste un peu sur sa faim à l'issue du festival: même la table-ronde qui était dédiée au "Brexit" n'a pas vraiment répondu aux interrogations.

A croire que l'incertitude qui traversait tous les scénarios ou presque de la sélection était aussi le sentiment général des personnalités britanniques venues à Dinard.

L'acteur James D'Arcy, membre du jury, nous a confié qu'il avait voté pour le maintien du Royaume-Uni au sein de l'Europe et que l'avenir du septième art de son pays est flou: "est-ce que le Brexit va toucher l'industrie du cinéma? Je ne sais absolument pas... d'ailleurs personne ne le sait." A l'inverse, sa collègue de jury, l'actrice Anne Parillaud est persuadée que le Brexit va chambouler l'industrie du cinéma.

Le journaliste Adam Stevens était effondré par le choix de ses compatriotes, y compris parmi ses proches. "Je suis londonien, européen, et ensuite anglais" affirme-t-il, tout en s'inquiétant du divorce et de ses conséquences, et en espérant qu'il ne soit pas trop violent.

Brexit, ce mot effrayant qui nous a secoués le 24 juin dernier continue de créer des émules. Le festival était aux couleurs de l'Angleterre et de son fâcheux départ de l'Union Européenne. Mais l'exil du pays de la Reine mère ne s'est fait qu'en pensées... Apparemment, le Royaume-Uni commencera ses bagages courant mars 2017.

Finalement la jolie ville de Dinard a offert une bulle aux personnalités venues du Royaume Uni: accueillis comme des voisins qu'on aime, les Anglo-saxons partageaient tout avec les "froggies" et nous clamaient leur amour pour la France et l'Europe, entre deux verres, dans les salles obscures, aux différents repas officiels et même sur les dancefloors. Christy O'Donnell, acteur et musicien écossais du film Moon Dogs, le prouvait avec de nombreux "hugs".

rebecca o'brien productrice des films de Ken Loach © ecran noirUne exposition de dessins de presse sortis au moment du maudit référendum permettait quand même d'aborder le sujet avec dérision et humour, les meilleures des armes face à l'incompréhension.

"Dites à vos amis anglais que l'on s'éclate dans l'Europe!" s'est écriée Rebecca O'Brien durant son discours de clôture.

Mais, il est certain que durant les prochaines éditions du Festival du film britannique de Dinard les films qui seront présentés aborderont le sujet.

Le Festival du film britannique de Dinard succombe au charme de Sing Street

Posté par vincy, le 1 octobre 2016

Reparti bredouille de Deauville, Sing Street de John Carney a remporté les suffrages au 27e Festival du film britannique de Dinard. "Feel-good movie" par excellence, le film musical irlandais, aux sons si "eighties", a reçu ce soir le Hitchcock d'or du meilleur film, le Hitchcock du meilleur scénario, le Hitchcock du public et le Hitchcock "Coup de cœur" (qui permet au film d'être distribué 40 salles du Grand Ouest). Cela faisait quelques années que le Grand prix du jury n'avait pas récompensé un film aussi grand public.
Déjà primé aux Oscars irlandais (meilleur second-rôle masculin, en plus de six nominations dont meilleur film)et au Festival de Nashville, sélectionné à Sundance et Toronto, Sing Street sort avec Mars films en France le 26 octobre.

A Dublin en 1985, le jeune Conor (Ferdia Walsh-Peelo), ado pris en tenailles entre la séparation de ses parents et sa difficile intégration dans un lycée catholique où la brutalité règne. Pour s'échapper de ça, et pour séduire la belle Raphina (Lucy Boynton), il décide de monter un roupe pop-rock avec tous les losers du quartier...

La BOF, irrésistible, mélange des titres connus (The Cure, Duran Duran, A-ha, The Jam, Joe Jackson) et des compositions originales emballantes du réalisateur.

Notons que Claude Lelouch, président du jury, a décerné une mention spéciale à Away de David Blair, qui met en scène Juno Temple et Timothy Spall. Le film avait été présenté au Festival d'Edinbourgh et sortira au premier trimestre 2017 au Royaume-Uni.

Nouveauté de cette 27e édition, le jury Shortcuts, présidé par l’actrice française Marianne Denicourt, a récompensé Operator de Caroline Bartleet d'un Hitchcock d'or du court métrage tandis que le prix du public du court-métrage est revenu à Balcony de Toby Fell-Holden.

Dinard 2016: des films qui jouent avec le temps

Posté par cynthia, le 1 octobre 2016

Une inspiration semble traverser les cinéastes de cette 27ème édition du Festival du film britannique de Dinard: la construction déstructurée des scénarios. mais on notera aussi que deux œuvres de la compétition, ont usé du même pitch (à peu près) et de la même passion (la musique) pour proposer deux films complètement différents dans le ton.

Casse-tête chinois made in UK

Quatre films ont retourné notre cerveau dans tous les sens avant de nous laissé perplexe et/ou amusé. Whisky Galore de Gillies MacKinnon, Brakes de Mercedes Grower, Away de David Blair et Detour de Christopher Smith. Chacun s'amuse à sa manière avec la temporalité et la linéarité.

Ainsi Gilles MacKinnon nous offre un copié collé soporifique du film Whisky Galore d'Alexander Mackendrick de 1949. L'histoire tragique (qui se veut drôle) de la pénurie de whisky touchant les habitants d'une île isolée en Écosse. À force de prière, un bateau transportant des cargaisons de whisky fait naufrage au grand plaisir des habitants qui vont tenter de récupérer les bouteilles tout en évitant l'armée. À côté de ça, les deux femmes principales du film veulent se marier mais rencontrent des ennuis, le père est en pleine remise en question, le vieux du village est mourant, etc...(oui il y a un etc...). Le réalisateur semble avoir pris tous les sujets possibles de cinéma (il ne manquait plus que l'horreur et le porno) puis les a disposé dans un mixeur géant et sans saveur avant d'appuyer sur le bouton «destruction massive». Un véritable rubik's cube qui nous a usés plus qu'amusés.

Dans le même registre (en beaucoup moins catastrophique), Away de David Blair nous plonge dans l'enfer de deux personnages atypiques et joués avec brio par Timothy Spall et Juno Temple. Un léger fouillis s'empare de l’œuvre, qui n'évite aucun cliché du genre, et des deux personnages, presque stéréotypés. Vivant tous deux dans un hôtel, ce sont leurs flashbacks qui permettent au spectateur de comprendre pourquoi ils en sont arrivés là. Mais comprendre est un euphémisme car les scènes se mélangent tellement qu'on en vient à situer le récit juste en observant la barbe de Timothy Spall: s'il est rasé vous êtes au présent. Un véritable méli-mélo entre souvenirs et instants présents qui pourrait rendre fou un fan de Retour vers le futur.

De façon un peu plus éloignée, Finding Altamira, de Hugh Hudson, n'est pas loin de l'indigestion d'images également. L'histoire vraie de la découverte des peintures des grottes d'Altamira en Espagne au 19ème siècle est quelque peu gâchée par les visions à répétition de la jeune fille qui a fait cette découverte. Les bisons de cette grotte deviennent réels si souvent que l'on se demande si nous ne sommes pas sous LSD. Et ne parlons pas de Brakes affreusement filmé par Mercedes Grower qui nous offre une première partie sur une série de séparations (neuf au total) avant de montrer dans une seconde partie la rencontre de ces neuf couples.

Finissons par le meilleur: dans un registre beaucoup plus maîtrisé, et avec une vraie mise en scène, Detour de Christopher Smith nous maintient en haleine et en alerte en nous bernant du début à la fin. Peut-être trop malin, même si on essaie de deviner quel twist le cinéaste nous réserve, la narration mélange avec une certaine jubilation et d'astucieux artifices de montage des scènes réelles, imaginées, supposées, passées, futures. Ici, la déstructuration de son œuvre est faite avec finesse et minutie. Porté par un trio brillant et charismatique de comédiens, on se laisse avoir et séduire jusqu'à la dernière (triste) seconde qui change toute la vision du film.

Video didn't kill the radio stars

Ne vous faites pas d'illusions, en matière de musique les Anglo-Saxons sont toujours les plus talentueux. Il n'est pas donc étonnant de voir que le septième art britannique pousse la chansonnette.

Le premier a nous avoir touché en plein cœur est le merveilleux Sing Street de John Carney que l'on ne présente plus tant il a fait du bruit depuis Sundance. La création de ce groupe express de pop dans les années 80 rejoint l'histoire de Moon Dogs de Philip John. Tout comme Sing Street, ce film commence dans un foyer où l'atmosphère y est pesante. Deux frères que tout oppose dans Moon Dogs décident de partir sur un coup de tête et rencontre une jeune fille un peu rebelle avec qui ils vont former un groupe de musique (rock-electro-folk) sans le vouloir, tout en réglant leurs traumas du passé. Ils sont (demi)frères, mais ne sont pas obligés de s'aimer.

À l'inverse, avec le plus enthousiaste Sing Street, les deux frères sont proches grâce à une passion commune: la pop-rock british. Et si l'un vit par procuration, l'autre se bat afin de réaliser ses rêves. En ajoutant la thématique de la fille-fantasme qui mène le garçon où elle veut, Moon Dogs et Sing Street auraient pu faire un crossover remarquable et sans accroc si ce premier n'errait pas un peu longuement au deux tiers de son récit.

À travers ces films, le cinéma anglais montre leur ambition à se démarquer du marché européen et américain tout en tentant le reste du monde à oser sans avoir peur de choquer.

Kenneth Branagh embarque Daisy Ridley, Johnny Depp et Judi Dench à bord de l’Orient-Express

Posté par wyzman, le 1 octobre 2016

On vous le disait en novembre dernier, c'est l'irlandais Kenneth Branagh qui a été choisi par la  Fox pour incarner sur grand écran le célèbre détective Hercule Poirot dans l'adaptation du Crime de l'Orient-Express (alias le plus gros succès d'Agatha Christie). Et comme si cela ne suffisait, c'est également lui qui réalisera le film. Dès lors, le comédien de 55 an s'est fait plaisir au niveau du casting.

Produit par Ridley Scott et Mark Gordon et scénarisé par Michael Green, le projet a le mérite d'attirer moult stars. Et pas n'importe lesquelles puisqu'il s'agit de celles de la liste A. Il y a quelques heures, le magazine Variety a ainsi révélé que la star de la pièce Hamilton, Leslie Odom Jr. serait de la partie et qu'il serait loin d'être seul. En pleine traversée du désert (si l'on omet Strictly Criminal), la superstar Johnny Depp viendra jouer les renforts et les mentors pour Daisy Ridley, la nouvelle icône de toute une génération depuis sa participation à Star Wars : Episode 7 - Le Réveil de la Force.

Et parce que plus on est de fous, plus on rit, c'est avec beaucoup de plaisir que l'on retrouvera Judi Dench dans un rôle encore inconnu. S'ajoutent ensuite Michelle Pfeiffer et Michael Pena, l'acteur passé par End of Watch, Fury et Ant-Man. En pleine promotion de Sing Street, l'actrice Lucy Boynton devrait faire un malheur dans cette nouvelle adaptation de Crime de l'Orient-Express.

Dans le reste de la distribution, on notera la participation du beau Tom Bateman (Da Vinci's Demons) et de l'incontournable Derek Jacobi (Vicious). Atypique et hétérogène, ce casting est l'assurance d'un public large au moment de la sortie du film. En effet, il faudrait être fou pour louper le nouveau film de Daisy Ridley et Lucy Boynton. Surtout si Johnny Depp et Judi Dench sont de la partie !

Avec Kenneth Branagh devant et derrière la caméra, nous pouvons d'ores et déjà nous attendre à de beaux fous rires. Car si Warner Bros. a son Sherlock Holmes, le réalisateur de Thor, The Ryan Initiative et Cendrillon pourrait bien livrer à la FOX sa prochaine saga !