Tout… sauf en famille : tout…sauf ça!

Posté par Morgane, le 29 décembre 2008

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« - Il dit qu’il te fera un gros bisou quand il te verra maman »

Synopsis : Jusque-là, Brad et Kate avaient toujours réussi à éviter de passer Noël dans leur famille en s'enfuyant vers des contrées exotiques pour des vacances paradisiaques. Mais pour cette année, c'est raté. Rien ne leur sera épargné, et ce dès l'aéroport avec tous les vols annulés. Entre les humiliations, les secrets que chacun avait soigneusement réussi à cacher à l'autre, les rancoeurs et les situations impossibles, le couple va vivre une journée qui risque d'être la dernière de leur relation...                       

Ce qu’on en pense : Pour son premier long métrage, Seth Gordon nous offre une comédie un peu fade à l’occasion des fêtes de Noël qui sont à l’honneur du film.

Le film se déroule sur les pas de Brad (le grand Vince Vaughn) et Kate (la minuscule Reese Witherspoon), jeune couple (très) dynamique de San Francisco, qui ont décidé de jouir de la vie et de ne rien laisser entraver leur bonheur, que ce soit leurs familles (quatre parents divorcés), d’éventuels futurs enfants ou bien encore un mariage contraignant. Afin donc d’éviter les conventionnels repas de Noël en famille, ils décident de s’envoler en amoureux, comme chaque année, pour les îles Fidji. Malheureusement, un concours de circonstances fait qu’ils se voient dans l’obligation de rendre visites à leurs quatre parents tous plus caricaturaux les uns que les autres. L’un est un véritable beauf, l’autre est une authentique hippie, la troisième une grenouille de bénitier et le dernier est lui…classique.

La journée s’éternise (on dirait que les jours là-bas contiennent légèrement plus que 24h) sautant de foyer en foyer et les esprits se remuent. Le rejet de la famille et d’une progéniture n’est plus si catégorique et l’horloge biologique de Kate se met en marche (quoi de plus normal en une journée).

Le film parti sur un pied comique se fait bien vite moralisateur et se prend peu à peu trop au sérieux. On aurait certainement préféré que le réalisateur s’en tienne à son couple cynique sans le transformer forcément. On aurait voulu un peu plus de… surprise.

Vilaine : pas si bête et méchant

Posté par MpM, le 9 novembre 2008

VilaineL’histoire : Mélanie (Marilou Berry) n’est pas sourde, elle est juste trop gentille. Ce qui explique qu’elle avale les pires horreurs sans répliquer et laisse absolument tout le monde lui marcher sur les pieds, de ses copines méprisantes à son boss profiteur. Mais voilà, un jour, Mélanie craque, et décide de changer. Désormais, elle sera méchante.

Ce qu’on en pense : Vilaine est construit comme un conte de fées qui aurait été monté à l’envers. A savoir que les trois fées chargées de veiller sur la princesse sont de vraies salopes et que ce n’est pas le mal qui se met en travers de l’amour, mais plutôt le contraire. Détaché de tout politiquement trop correct (sans non plus y aller au vitriol, on n’est pas chez John Waters, les deux réalisateurs Jean-Patrick Benes et Allan Mauduit le reconnaissent eux-mêmes), le film réalise alors le rêve secret de chacun : envoyer balader convenances et bonne conscience pour s’adonner au plaisir jouissif d’être ouvertement méchant et de rendre crasse pour crasse. Certaines vengeances imaginées par les deux compères sont d’ailleurs assez jubilatoires, comme le passage d’une des trois "fées" au jeu télévisé "les chiffres et les lettres", et provoquent une franche hilarité. L’utilisation de codes du film de genre (l’apprentissage du super héros, l’attaque de zombies, la tentative de meurtre sanglant avec un radiateur...) y est pour beaucoup, apportant sans cesse un contrepoint loufoque à des situations qui pourraient être réelles et pas franchement drôles (les brimades, l’exploitation, la cruauté…)

Du coup, on est plus indulgent sur les maladresses et les outrances, et même sur quelques clichés qui ont la vie dure, comme la nécessité de dévaliser les boutiques de créateur pour être enfin soi-même… On refusera aussi de s’insurger contre le traitement fait aux malheureux chatons ou aux vieux bassets incontinents… ou de percevoir la décomplexion envers une certaine forme de méchanceté gratuite comme une incitation à plus d’individualisme et de sans-gêne ! Ce que l’on retient, c’est le ton burlesque qui habite le film du début à la fin, lui donnant réellement une tonalité à part dans le paysage de l’humour français. Tout le casting est à ce titre impressionnant, parvenant à se mettre à l’unisson d’un univers décalé et légèrement outré sans tomber dans la mauvaise caricature. Pas révolutionnaire, mais agréable et même cathartique pour ceux qui ont des parents indignes ou un patron odieux, ou tout simplement envie de prendre une revanche sur la vie.

Bouquet Final : Bienvenue chez les croque morts

Posté par Morgane, le 3 novembre 2008

bouquetfinal.jpg«- Artiste raté, c’est pas un métier » 

Synopsis : Gabriel se rêve compositeur de musiques de films, mais la gloire se fait attendre et ses cours de musique ne suffisent plus à le faire vivre. Aussi, lorsqu’un ancien camarade d’école de commerce lui propose de le recruter comme directeur commercial Paris d’une entreprise américaine de pompes funèbres, il accepte. Mais avant de prendre ses fonctions à Ciel et Terre, il doit passer trois mois en stage à l’Agence Père-Lachaise afin d’apprendre le métier et de tâter les réalités du terrain. Aux côtés de Gervais Bron, 15 ans de métier, Gabriel découvre le monde des croque-morts, les macchabées, les enterrements, le business… et surmonte ses réticences tout en commettant toutes les bourdes imaginables.

Notre avis : Après avoir signé les scenarii de La vengeance d’une blonde, L’enquête corse ou encore L’auberge rouge - d'inoubliables chefs d'oeuvre -, Michel Delgado se lance ici dans l’aventure de son premier long métrage en tant que réalisateur. Sur une idée où la mort est un des personnages centraux, l’humour noir et le cynisme auraient tout à fait pu être des invités de marque. Mais plutôt que d’emprunter cette voie, Michel Delgado a préféré suivre la route toute tracée de la comédie gentillette sans réelle surprise, ni véritable intérêt il faut bien le dire.

Basant son récit sur de nombreux clichés (incompréhensions entre les générations, idées toutes faites sur les gitans…) ainsi que sur des histoires d’amour et d’amitié banales, il n’y a guère que certains des acteurs secondaires qui tirent leur épingle du jeu ainsi, peut-être, qu’un Didier Bourdon qui ne s’en sort pas si mal dans la peau d’un directeur de pompes funèbres en mal d’ascension vers les plus hautes sphères. On peut aussi saluer le couple Marthe Keller-Gérard Depardieu qui s’en donnent à cœur joie en parents bobos-écolos ainsi que Michel Galabru en grand-père passablement triste d’avoir perdu son ex-femme.

Néanmoins, les performances de ces derniers ne suffisent pas à nous faire oublier la rigidité du cadre dans lequel le récit se déroule et le jeu sans couleur de Marc-André Grondin (CRAZY) et Bérénice Béjo (OSS 117).

Une histoire de famille : le premier film sans éclat de Helen Hunt

Posté par MpM, le 29 septembre 2008

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L'histoire : Tout va mal en même temps dans la vie d’April, institutrice de 39 ans. Elle n’arrive pas à tomber enceinte alors que son rêve le plus cher est d’avoir un enfant, son mari la quitte quasiment sans un mot et sa mère adoptive meurt. Dans le même temps, elle rencontre Bernice, une présentatrice de télé locale se prétendant sa mère naturelle, et Franck, un père célibataire perturbé mais charmant.

La critique : Pour sa première réalisation, Helen Hunt livre un film que l’on sent personnel, mais qui laisse un étrange sentiment d’inabouti. Une parabole sur la vie, l’amour, la transmission, les secondes chances et la maternité, tout ça en vrac, sur un ton qui oscille entre comédie et mélancolie, laissant le spectateur perplexe. Du coup, rarement le terme "inégal" n’aura aussi bien convenu pour décrire un scénario qui passe de séquences hilarantes et fines à des scènes convenues et banales. Dans ses plus mauvais moments, Une histoire de famille sonne complètement faux (situations, dialogues, acteurs, il n’y a rien à sauver). Dans ses éclairs d’humour et d’intelligence, il exploite avec succès l’énorme potentiel comique de Colin Firth, dont la diction saccadée et le ton so british comptent bien plus que le physique (gras, balourd, brusque et maladroit, il est quasi méconnaissable). Helen Hunt, elle, n’est malheureusement pas très crédible, trop pesante et mélodramatique pour insuffler un quelconque air de légèreté à son intrigue. Au final, on ne comprend jamais vraiment quel est son propos, entre satire des comédies romantiques traditionnelles et réflexion basique sur le sens de la vie.

Burn after reading enflamme la Mostra

Posté par MpM, le 28 août 2008

 L’équipe de Burn after reading

Pour sa soirée d'ouverture, la 65e édition du Festival de Venise s'est offert un casting de rêve, celui du dernier film de Joel et Ethan Coen, Burn after reading. Outre les deux frères réalisateurs, les actrices Tilda Swinton et Frances McDormand avaient fait le déplacement, sans oublier leurs partenaires à l'écran Brad Pitt et George Clooney. Ce sont bien sûr ces derniers qui ont déchaîné les foules et apporté l'indispensable touche de glamour dont a besoin tout festival qui se respecte. Pourtant, dans la délirante comédie présentée hors compétition, les deux sex symbols cassent jouissivement leur image en apparaissant l'un comme un prof de gym sans cervelle et l'autre en Don Juan pathétique... Des personnages prometteurs à découvrir sur nos écrans à la fin de l'année !

Crédits image : image.net

Séances de rattrapage

Posté par MpM, le 19 août 2008

Les vacances sont finies ? Le soleil s’est déjà fait la malle ? Les feuilles d’impôts se ramassent à la pelle dans les boîtes aux lettres ? Bonne nouvelle, la reprise peut aussi avoir du bon. Du 20 au 26 août, le Cinéma des Cinéastes prolonge l’été (et le plaisir) avec des séances de rattrapage permettant de (re)découvrir une sélection de films sortis au cours de l’année écoulée. Articulée autour des grands genres cinématographiques (polar, comédie, drame, comédie dramatique, documentaire…), la programmation fait le grand écart entre Un secret de Claude Miller, Boarding gate d’Olivier Assayas, Le système Poutine de Jean-Michel Carré ou encore Les amours d’Astrée et Céladon d’Eric Rohmer, histoire de satisfaire tous les goûts. La plupart des projections seront suivies d’un débat avec le réalisateur ou le producteur du film, et, par ailleurs, des séances de dédicaces seront organisées tous les soirs après 19h au Bistrot des Cinéastes (au 1er étage du cinéma) avec quelques réalisateurs-écrivains. De quoi se remettre dans le bain et attendre de pied ferme toutes les nouveautés de la rentrée.
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Programme détaillé sur le site du Cinéma des cinéastes.

Le premier jour du reste de ta vie, la surprise estivale du cinéma français

Posté par MpM, le 29 juillet 2008

premerjourdureste.jpg L'histoire : Chronique douce-amère qui s'articule autour de cinq journées décisives dans la vie d’une famille, entre les années 80 et les années 2000.

Critique : Voilà un film à classer dans les jolies surprises de l’été. Entre deux grosses machines pleines de super héros prêts à tout faire péter, ça fait du bien de passer deux heures en compagnie de personnages "réels" et proches de nous, taraudés par le temps qui passe et la vie qui file. Des premiers amours des enfants à la crise de quarantaine des parents, en passant par l’inextinguible soif de reconnaissance des fils envers leurs pères, Rémi Bezancon aborde tout azimut tout ce qui construit, patiemment et par petites touches, une existence à la fois banale et unique. Même fortement stéréotypés (le sérieux, la rebelle, le rêveur…), ses personnages respirent une telle sincérité que l’on ferme les yeux sur leurs maladresses et l’aspect un peu téléphoné de certaines de leurs aventures. On passe aussi sur les pirouettes scénaristiques souvent faciles, car ce sont finalement elles qui permettent au film de ne pas s’appesantir sur chaque situation, et lui font gagner en légèreté et en énergie. Par contre, on applaudit la très grande retenue de Rémi Bezancon qui fait systématiquement l’impasse sur toutes les scènes lacrymales et dramatiques. A aucun moment il n’essaie d’arracher de larmes à ses spectateurs, et si nombre d’entre eux se laissent malgré tout emporter par le flot des émotions, c’est de leur plein gré, parce que l’histoire et les personnages leur sont devenus proches, presque palpables. Le mérite en revient aussi bien à l’auteur (Bezancon a la double casquette de scénariste et de réalisateur) qu’aux acteurs, juste formidables, chacun à sa manière, que ce soit dans la sobriété rêveuse (Jacques Gamblin), l’obstination aimante (Zabou Breitman), le romantisme décalé (Pio Marmaï), l’assurance fragile (Marc-André Grondin) ou la rébellion désenchantée (Déborah François).

Le film, en première semaine a séduit près de 200 000 spectateurs, soit l'un des meilleurs démarrages estivaux pour un film français...

Seuls Two : « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé »

Posté par geoffroy, le 23 juin 2008

seulstwo1.jpgSynopsis: Gervais, policier à Paris, maladroit et entêté, est la risée de son commissariat. Depuis des années, il file sans relâche, un esthète de la cambriole, drôle et narquois, Curtis qui, chaque fois, lui échappe et le ridiculise. Un beau matin, après une course poursuite manquée, Gervais se réveille dans une capitale vidée de tous ses habitants. Tous ? Pas tout à fait. Un second individu fonce dans les rues désertes au volant d'une Formule 1 : Curtis ! Voilà nos deux héros seuls au monde, peut-être l'occasion d'enterrer la hache de guerre et de profiter de la situation...Mais ce serait sans compter sur la droiture de Gervais et surtout sur son obstination. Pour lui, la place de Curtis est en prison et rien ne saurait le faire dévier de sa mission...

Notre avis : C’est beau une ville déserte. Surtout quand il s’agit de Paris. A n’en pas douter, assister à la désertification "pure et simple" des Champs-Élysées en un seul plan est assez bluffant et, osons le dire, "fun". Soyons honnête également, c’est à peu près la seule bonne idée d’un film répétitif, plutôt lent et limite ennuyeux.

Tour de force que d’avoir réussi un tel pari, Seuls Two ressasse indéfiniment l’univers du duo comique sans pour autant y apporter une réelle plus value. Constance donc, statisme également. Car passé l’introduction développant la trame d’une histoire qui n’en a pas vraiment, nous nous hasardons dans un film « comico-fantastique-absurde » à la gloire d’Eric & Ramzy, écrit par Eric & Ramzy (comme La Tour Montparnasse infernale), réalisé par Eric & Ramzy pour Eric & Ramzy. Vrai bonne idée ou fumisterie à 18 millions d’euros ? Soyons honnête une deuxième fois. Le duo arrive, inégalement il est vrai, à pousser son concept un peu plus loin que d’habitude, sans doute libéré d’avoir eu les coudés franches pour leur première réalisation. Pas cons, ils développent en filigrane une parabole sur l’indissociabilité des duos comiques malheureusement perturbée par des sous-intrigues sans intérêts. Si la question de leur fonction (faire rire), leur interaction et leur existence n’est pas clairement abordée, nous en devinons les contours. La mise en situation des deux protagonistes échappe aux réalisateurs en herbes rapidement débordés par la vacuité d’un propos ressemblant pour beaucoup à une faute non provoquée. Pas fait exprès comme dirait l’autre.

Dommage car l’exploration de son propre univers est un formidable prétexte aux délires cinématographiques des plus fantasques. Proche d’un Tex Avery dans ce jeu sans fin du chat et la souris version live, les quelques bonnes idées (formule 1 sur les quais, Stade de France, scènes de l’autoroute) ne font pas le poids face à la pauvreté des situations, la nullité des dialogues et le manque de rigueur d’une mise en scène approximative (montage, rythme, cohérence narrative). Les velléités louables d’Eric & Ramzy sont annulées dans l’œuf, les deux compères n’osant pas aller jusqu’au bout de leur démarche. Très décevant, voire mauvais par instant. L’indulgent trouvera l’essai ambitieux mais bancal. Reste un Ramzy étonnant de justesse et une sincérité palpable de bout en bout. Bien insuffisant, hélas!

Deux personnes en une : une mauvaise recette de plus

Posté par Morgane, le 18 juin 2008

La personne aux deux personnesSynopsis :

C'est l'histoire de Gilles Gabriel, ex-star de la chanson des années 80, qui meurt dans un accident de voiture causé par Jean-Christian Ranu, petit employé coincé de la COGIP, une grande entreprise de la Défense. Mais Gilles Gabriel n'est pas totalement mort : son esprit a en fait atterri dans la tête de Jean-Christian, lequel ne comprend pas bien qui lui parle tout d'un coup... Quant à Gilles, qui conserve toute sa fougue, il n'a pas le contrôle des mouvements de son hôte. Gilles et Jean-Christian passent par tous les états avant de se rendre à l'évidence : il va falloir faire avec, à deux dans la même personne, malgré leurs personnalités opposées. Condamnés à une extrême promiscuité, ils vont s'apprivoiser, s'épanouir et se surprendre.

Critique :

Nicolas et Bruno ? Même plus besoin de citer leurs noms de famille, ils sont désormais comme Eric et Ramzy, inséparables. Tous deux (allez, je les cite quand même : Nicolas Charlet et Bruno Lavaine) sont déjà connus comme étant les créateurs de la série TV Le Bureau et les scénaristes de 99F réalisé par Jan Kounen. Cette fois-ci, les deux compères se lancent dans la réalisation d’un long métrage, rien qu’à eux. Mais le résultat n’est pas des plus fameux, malheureusement.

Ils se jettent donc dans la grande aventure d’une âme perdue (le chanteur mort dans un accident de voiture) qui trouve refuge dans le corps d’un autre (le comptable coincé d’une grande entreprise). La première demi-heure du film fait doucement rire. Deux esprits pour un seul corps… cela donne lieu à quelques situations cocasses. Mais qui parle donc ? Cependant, ces situations font très vite chou blanc. Le rire n’est rapidement plus au rendez-vous et le film semble devenir très long, très lent.

Parmi les nombreuses comédies françaises du moment, bien souvent ratées il faut l’avouer ou tout du moins peu originales, le duo Chabat-Auteuil ne réussit pas à tirer son épingle du jeu. Le scénario reste cousu de fil blanc et sans réelles surprises. Les personnages sont une fois de plus très caricaturés. Gilles Gabriel, ancienne star de la chanson, certes ringard, adore s’éclater comme il dit, alors que Jean-Christian Ranu est plutôt un employé looser dont la vie est réglée comme du papier à musique. Vous devinez la suite…

Le témoin amoureux : le mariage de sa meilleure amie

Posté par Claire Fayau, le 18 juin 2008

Le témoin amoureuxSynopsis :

Pour Tom, la vie est belle. Ses affaires marchent, il a d'excellents amis et aucune jeune femme ne lui résiste. Pourtant, malgré ses copains et ses flirts, Tom n'a qu'une seule meilleure amie : Hannah. Lorsque Hannah part en voyage d'affaires pour six semaines en Ecosse, Tom se surprend à trouver sa vie bien vide. C'est décidé : quand Hannah rentrera, il la demandera en mariage. Mais à son retour, Hannah lui annonce la grande nouvelle : elle est fiancée à un bel et riche Ecossais. Lorsque la jeune femme demande à Tom d'être son garçon d'honneur, celui-ci accepte, avec le secret espoir d’empêcher ce mariage et de la conquérir. (in DP)

Critique :

- "Voici l’heureux élu qui va épouser la belle Hannah !
- Non… C’est Tom, ma demoiselle d’honneur !"

Le film aborde sous l’angle du divertissement la douloureuse question de l’engagement en amour. Les hommes ne savent pas ce qu’ils veulent et ne veulent pas ce qu’ils ont. Et parfois, ils ne voient même pas l’amour en face d’eux et ne se réveillent que lorsqu’il menace de partir…

A plus de 30 ans, Dempsey est Tom, un riche et beau séducteur (un « fornicateur », comme il y est fait référence) qui préfère enchaîner les parties de jambes en l’air avec les femmes et de basket avec ses amis plutôt qu’essayer de trouver sa future femme. Un portrait en guise de miroir tendu à certains spectateurs. La seule femme avec qui il a une relation suivie , sa meilleure amie Hannah, est interprétée par la mimi Michelle Monaghan de Gone baby gone, qui a déjà donné dans la comédie sentimentale avec La femme de ses rêves. Hannah et Tom brunchent donc ensemble, partagent leurs gâteaux, font des courses, vont ensemble aux mariages successifs du père de Tom (le regretté Sydney Pollack). Mais ils ne sont pas en couple… Donc Hannah va chercher l’amour ailleurs, si possible loin. Et pour la plus grande joie des spectateurs atterrit… en Ecosse. C’est d’un duc qui fabrique du whisky (Kevin Mc Kid de Trainspotting, le Sean Connery blond) dont elle s’éprend ! Châteaux, moutons, pluie, banquets, kilts et Highland games . Programme agrémenté de paysages de carte postale qui donnent envie de se rendre sur place illico.

Alors : Américain riche, beau, intelligent contre Ecossais riche, beau, intelligent, qui va gagner le cœur de la belle ? On ne vous le dira pas, et de toute façon ce n’est pas le plus important. Ce qui compte, ce sont les dialogues et les gags. Une vraie comédie cousue de fil blanc, idéal pour fabriquer une belle robe de mariée, qui reprend la trame du Mariage de mon meilleur ami, avec Julia Roberts. A défaut d’être original, (oui : on se doute de la fin, attention ce n’est pas la même que dans le film sus -cité), le film s’avère distrayant parce que servi par des comédiens convaincants.

Il repose d'ailleurs en grande partie sur les solides épaules de la nouvelle coqueluche de ces dames : Patrick Dempsey alias Docteur Mamour dans Grey’s Anatomy, qui a plus l’air du gendre parfait que de la demoiselle d’honneur idéale. En anglais le titre du film est Made of Honor, jeu de mot avec « maid of honor » qui signifie « demoiselle d’honneur »... jeu de mot plutôt réussi quand on voit les méthodes de Dempsey pour « voler » la future mariée… A l’image de lui-même, d’abord « has been » puis « bankable » à quarante ans (comme un certain Clooney), Dempsey interprète un personnage en pleine reconversion, passant du polygame au monogame.

Le film s'avère un produit de consommation qui remplit son contrat, avec des acteurs attachants et des situations amusantes. Certains s’y retrouveront (l’actrice principale avoue malicieusement avoir pris pour témoin son meilleur ami) et, en plus, en cette saison de mariages, cela pourrait même leurs donner des idées…