Nocturne dans l’eden pour Alain Corneau

Posté par vincy, le 30 août 2010

Alain Corneau

Alain Corneau est mort dans la nuit de dimanche à lundi à l'âge de 67 ans, des suites d'un cancer. Cinéaste reconnu (Tous les matins du monde avait été césarisé), populaire (Fort Saganne, Police Python 357), respecté (Série noire, Le choix des armes, Nocturne indien restent des oeuvres marquantes), le compagnon de Nadine Trintignant était aussi un amoureux du jazz et un grand curieux. Il souriait, son enthousiasme était contagieux, sa passion du cinéma et sa gentillesse faisaient le reste.

Cet "artisan" tel qu'il se définissait avait tourné régulièrement avec les plus grandes stars Depardieu, Montand, Dewaere, Deneuve.

Son père l'emmenait voir des films de genre pour lesquels il avait une tendresse particulière. "Le virus est resté ! À Orléans, le grand choc de mon adolescence aura donc été à la fois la découverte du cinéma et des Américains. Les forces de l'Otan étaient implantées dans la région. Les Américains avaient leurs propres cinémas que je fréquentais assidûment ! J'avais 16 ans, j'étais batteur dans un groupe de jazz et on jouait dans les clubs des officiers et des soldats."

Portrait sur Ecran Noir : Tous les Alains du monde

Depardieu n’aime pas Binoche

Posté par vincy, le 26 août 2010

il aime provoquer, ce n'est pas nouveau. Mais là, notre Depardieu national y a été fort, en s'attaquant à l'une des actrices françaises les plus célèbres du monde.

Il y a deux semaines, dans un entretien à l'hebdomadaire autrichien Profil, il a réglé ses comptes avec une comédienne qui n'a jamais joué avec lui.

"Dîtes-moi quel est le secret de Juliette Binoche? Je me demande pourquoi elle est si respectée depuis tant d'années. Elle n'a rien. Absolument rien!". Rien que ça. On oublie les prix les plus prestigieux, quelques grands cinéastes dans sa filmographie, sa curiosité artistique.

Mais pour Depardieu, son avis est fondé. "Elle n'est personne. Isabelle Adjani, elle, est géniale, même si elle est complètement perdue. Ou bien Fanny Ardant, elle est grandiose, extrêmement impressionnante! Mais Binoche? Qu'a-t-elle jamais eu pour elle?" Voilà : dans la catégorie brune, Binoche est perdante.

Il en rajoute une couche pour traiter Les Amants du Pont-neuf de "morceau de merde".

Gros dérapage dont l'acteur est coutumier. En même temps, lui même avait confessé en mai 2009 qu'il avait "fait 200 films dont 150 sont des merdes".

Cannes 2010 : un ajout de dernier minute en séances spéciales

Posté par vincy, le 20 mai 2010

Making Fuck Off de Fred Poulet rejoint la Sélection officielle du festival de Cannes, en séances spéciales. la projection aura lieu le vendredi 21 mai à 21 heures, en salle Buñuel. Il s'agit du documentaire tourné en super 8 sur le tournage de Mammuth, le film décalé et social de Benoît Delépine et Gustave Kervern. Sorti en salles il y a un mois, il a déjà séduit près de 700 000 spectateurs.

Fred Poulet a réalisé Substitute, documentaire sen super 8 sur le footballer Vikash Dhorasoo. Il avait découvert le duo Kervern / Délépine en voyant Avida, présenté à Cannes. C'est ainsi qu'il s'est invité dans l'aventure Mammuth et fait un film sur le film.

La projection aura lieu en présence des réalisateurs et de Gérard Depardieu, sublime dans le rôle de ce retraité qui retrace son passé.

Mammuth avait été présenté en compétition au dernier Festival de Berlin.

Deneuve retrouve Ozon et… Depardieu.

Posté par vincy, le 19 septembre 2009

8 femmes reste leur plus gros succès avec 3,7 millions de spectateurs. Catherine Deneuve et François Ozon se rertouvent pour l'adaptation de la pièce de théâtre Potiche, de Barillet et Grédy (Folle Amanda, Lily et Lily). Casting très classe puisque la star retrouvera aussi son Gérard Depardieu. Ce sera le septième film ensemble. Surtout elle donnera la réplique pour la première fois à Fabrice Luchini. Depardieu et Luchini n'ont jamais tourné avec Ozon, mais on les a vus ensemble dans Uranus et Le Colonel Chabert. Le deal avec Luchini s'est conclu cet été dans la résidence de Pierre Cardin. Autour d'eux graviteront aussi Karin Viard et Jérémie Rénier.

Ozon enchaîne les films. Il a présenté Ricky à Berlin, avec Alexandra Lamy. Hier, il a projeté Le refuge, avec Isabelle Carré, en compétition au Festival de San Sebastian. Et en octobre, il ira tourner chez les belges son douzième long métrage.

Deneuve y incarnera l'épouse d'un grand patron, qu'elle va remplacer suite à un mouvement de grève. Ironique : il s'agit d'une usine de parapluies.

Le rôle avait été créé par Jacqueline Maillan, la papesse du Théâtre de Boulevard, et Danielle Darrieux (la mère de Deneuve dans 8 femmes mais aussi dans Les demoiselles de Rochefort) l'avait aussi interprété en tournée. Maillan l'avait joué durant trois saisons au début des années 80 et la vidéo est d'ailleurs disponible puisqu'une captation avait eu lieu en 1983.

Depardieu s’engage sur deux nouveaux films

Posté par vincy, le 17 juillet 2009

Toujours aussi boulimique, le comédien français Gérard Depardieu a accepté deux nouveaux projets. Tout d'abord, il retrouvera Jean Becker, qui l'avait dirigé dans Elisa, en père alcoolique de Vanessa Paradis. La tête en friche, adaptation du roman de Marie-Sabine Roger paru il y a un an, lui fera jouer un homme géant, inculte, paresseux, bref le parfait idiot du quartier, ami d'une vieille dame, Margueritte, très érudite. Le tournage débutera le 28 septembre.  Becker sort d'un succès populaire avec Deux jours à tuer qui a réunit un peu plus d'un million de spectateurs en 2008.

Il s'est aussi engagé pour incarner le peintre Claude Monet dans le film de Chantal Picault (Accroche-coeur), dont le tournage est prévu au printemps prochain. Michel Galabru sera Clémenceau et Sandrine Bonnaire (le duo de Sous le soleil de Satan) interprètera l'élebe et assistante du maître, Blanche Hoschedé.

Depardieu et Adjani, pour la quatrième fois

Posté par vincy, le 21 mai 2009

Ils ont tourné ensemble chez André Téchiné, Bruno Nuytten et Jean-Paul Rappeneau. Isabelle Adjani et Gérard Depardieu se retrouveront pour la quatrième fois dans le prochain film de Benoît Delépine et Gustave Kervern, à qui l'on doit Louise-Michel. La comédie sociale Matmout réunira aussi Bouli Lanners et Yolande Moreau, qui eux en seront à leur cinquième collaboration.

Isabelle Adjani, depuis La journée de la jupe, diffusé en mars sur Arte, tente un nouveau retour cinématographique. Elle devait remettre la Palme d'or ce dimanche 24 mai. Gérard Depardieu joue un second-rôle dans A l'origine, qui est en compétition ce soir.

Berlin : Chabrol,Tavernier, Lioret… les Français en force

Posté par MpM, le 8 février 2009

tarvernier berlinale 2009Après la présentation du nouveau film de François Ozon (Ricky), c’était samedi au tour de Bertrand Tavernier de faire son entrée dans la course à l’Ours d’or avec l’adaptation du roman Dans la brume électrique avec les morts confédérés de James Lee Burke. Le film, qui aura finalement mis plus d’un an à sortir (apparemment suite à des problèmes de production), est un polar poisseux et envoûtant situé en Louisiane. Tommy Lee Jones y incarne un policier enquêtant sur des meurtres sadiques de jeunes femmes marginales tout en essayant de résoudre une autre affaire vieille de plus de quarante ans… L’acteur, absolument formidable en vieux dur à cuire à qui on ne la fait pas, manie avec autant de talent humour et violence rageuse. Il est parfaitement mis en valeur par un Tavernier en pleine forme qui excelle à recréer l’ambiance des polars d’autrefois tout en donnant une résonance actuelle à l’intrigue qui vient nous rappeler qu’aucun combat n’est jamais définitivement gagné, ni perdu.

Deux autres cinéastes français, et non des moindres, étaient également représentés dans les sections parallèles. Claude Chabrol, honoré par le prix "Berlinale caméra", a montré en avant-première son Bellamy, comédie sociale à prétexte policier qui réunit entre autres Gérard Depardieu, Jacques Gamblin, Clovis Cornillac et Marie Bunel (Les Choristes, "La crim'", La fille coupée en deux). Une sorte d’hommage nonchalant et enlevé aux enquêtes policières de Miss Marple ou du Commissaire Maigret (le film est d’ailleurs dédié aux "deux George", Simenon et Brassens) doublé d’une réflexion sur la famille et les apparences qui là, plus que jamais, s’avèrent trompeuses…

Dans un registre plus dramatique, l’impeccable adaptation du roman d’Olivier Adam par le réalisateur de Je vais bien ne t'en fais pas (autre livre d'Olivier Adam), Philippe Lioret. A l’abri de rien en librarie est devenu Welcome pour le cinéma et a fait sensation en section panorama. Comme presque toujours chez le cinéaste, la mise en scène (classique et discrète) est tout entière dévouée à l’intrigue et à la meilleure manière de rendre hommage aux personnages. Comme il s’est saisi d’une histoire en elle-même extrêmement forte (la lutte acharnée d’un jeune Iraquien pour quitter le no man’s land de la zone des réfugiés de Calais et rejoindre l’Angleterre), le résultat est bouleversant. Mais pas de sensationnalisme : les émotions faciles sont pudiquement transformées en une énergie brute de révolte et de colère. Magasins interdits aux réfugiés, harcèlement des bénévoles qui tentent de les secourir, intrusion policière dans la vie privée de ceux qui refusent de s’écraser… le portrait que le film dresse de la France, patrie des Droits de l’Homme, donne tout simplement envie de vomir. Dominent également des sentiments mêlés de honte, de gâchis et d’incommensurable tristesse. Une nouvelle voix, audible et intelligente, dans le chœur de plus en plus nombreux de ceux qui protestent contre ce qui est perpétré sur le territoire français (et en leur nom). Dans une ville au passé historique tel que celui de Berlin, le message résonne avec force et génère d’autant plus d’inquiétude envers l’avenir...

Le dilemme des récompenses posthumes

Posté par vincy, le 25 janvier 2009

ledger_williams_oscarsHeath Ledger dans la catégorie second rôle masculin aux Oscars, Guillaume Depardieu en lice pour le César du meilleur acteur... deux comédiens "cultes" cités de manière posthume. Ce n'est pas une première.

Peter Finch avait été récompensé par un Oscar du meilleur acteur en 1977. Sa veuve était venue chercher la statuette. De nombreux artistes - le scénariste Sidney Howard, le chef opérateur Conrad Hall, le musicien Bernard Herrmann - ont reçu des nominations posthumes aux Oscars. Edward G. Robinson et Audrey Hepburn ont même été primés par un Oscar humanitaire quelques mois après leur décès. Le cas le plus connu est évidemment James Dean, décédé en 1955 et cité aux Oscars de 1956 et 1957.

Les César ne sont pas en reste. Jean Gabin fut césarisé d'honneur en 1987, après sa mort. De même Gérard Philipe en 1990, en guise d'hommage. Serge Gainsbourg fut primé en 1996 pour la musique d'Elisa, et Geoffrey Unsworth ne pu jamais recevoir son César pour la photo de Tess en 1980.

Le dilemme est double : la récompense est-elle un hommage déguisé et donc fausse-t-elle l'intention du collège électoral? Qui peut s'approprier dignement un tel prix? Si, par exemple, Cassel, archi-favori, perd contre Guillaume Depardieu, n'y verra-t-on pas un subterfuge?

Pour Heath Ledger, il semble que les producteurs ont déjà tout prévu. L'ex-compagne de l'acteur, l'actrice Michelle Williams, et leur fille, Matilda, pourraient monter sur scène s'il gagne l'Oscar. Pour Michelle Williams, la victoire serait d'autant plus amère, qu'elle figurait parmi les favorites dans la catégorie actrice pour sa performance dans Wendy and Lucy. Elle n'a finalement pas été nommée.

On voit mal Christopher Nolan, le réalisateur du film pour lequel il est cité, Batman The Dark Knight, aller chercher l'Oscar. Lui a été clairement snobbé par l'Académie, alors que nombreux sont ceux qui considèrent ce Batman comme l'un des meilleurs films de l'année.

D'autres solutions s'offent aux producteurs : les parents de l'acteur, Christian Bale ou le producteur du film.

Aux César, si Guillaume Depardieu l'emporte sur Vincent Cassel, le clan Depardieu devrait faire l'affaire. Le père, la mère, la soeur. Mais la tradition française, qui déteste tant l'émotion pré-fabriquée, est de convier sur scène, en cas d'absence, le réalisateur, Pierre Schöller, ou le producteur du film (Géraldine Michelot). Le problème se posera surtout s'il ne gagne pas : comment ne pas faire doublon en cas de victoire, ne pas le passer sous silence en cas de défaite? La grande classe serait que Carax, Salvadori et Rivette viennent juste parler de lui...

Que ce soit le 22 février aux Oscars ou le 27 février aux César, cette année, les soirées glamour seront hantées par des fantômes.

César : Charlotte Gainsbourg, présidente

Posté par vincy, le 21 novembre 2008

charlottegainsbour_cesar.jpgC'est une rupture. Un renouvellement des générations. Les César ont décidé de confier la Présidence de la prochaine cérémonie à l'actrice et chanteuse Charlotte Gainsbourg. Elle sera chargée d'ouvrir la soirée et de remettre le César du meilleur film.

Cette nomination est un bouleversement des habitudes. Jusqu'en 1997, durant 22 ans, les César offraient le "poste" à des figures éminentes, vénérables, honorables même du cinéma. De Gabin à Girardot, seul Gérard Depardieu en 1994 était né après la seconde guerre mondiale. Il avait 46 ans à l'époque. En 1983, Catherine Deneuve, du haut de ses 50 ans faisait même figure de "jeunette". Les César à l'époque préféraient ouvrir la Présidence à des étrangers : Orson Welles, Gene Kelly, Sean Connery, Milos Forman, Peter Ustinov, Kirk Douglas, Sophia Loren et Marcello Mastroianni. Celui-ci, en 1993, fut le dernier Président étranger.

En 1998, une première rupture eut lieu avec Juliette Binoche, légitimée par son Oscar. 34 ans à l'époque, toujours détentrice du record, elle était la première Présidente née après 1950 ! Un saut générationnel était en cours avec les nominations de Isabelle Huppert (1999), Daniel Auteuil (2001), Isabelle Adjani (2005) et Carole Bouquet (2006). Mais tous avaient dépassé les 50 ans.

C'est donc la première fois depuis dix ans qu'une trentenaire présidera la soirée. C'est aussi la première fois que la Présidente est née après 1970 (Charlotte Gainsbourg est née en 1971). Comme Binoche, l'actrice tourne dans plusieurs pays (USA, Italie, Royaume Uni...) et touche à plusieurs arts. Elle a reçu le César du meilleur espoir féminin en 1985 (L'effrontée) puis le César du meilleur second rôle féminin en 2000 (La bûche). Elle a aussi été nommée trois fois aux César de la meilleur actrice : La petite voleuse en 1989, Love etc... en 1996, Prête-moi ta main en 2007.

Les 34e César auront lieu le 27 février 2009.

Bouquet Final : Bienvenue chez les croque morts

Posté par Morgane, le 3 novembre 2008

bouquetfinal.jpg«- Artiste raté, c’est pas un métier » 

Synopsis : Gabriel se rêve compositeur de musiques de films, mais la gloire se fait attendre et ses cours de musique ne suffisent plus à le faire vivre. Aussi, lorsqu’un ancien camarade d’école de commerce lui propose de le recruter comme directeur commercial Paris d’une entreprise américaine de pompes funèbres, il accepte. Mais avant de prendre ses fonctions à Ciel et Terre, il doit passer trois mois en stage à l’Agence Père-Lachaise afin d’apprendre le métier et de tâter les réalités du terrain. Aux côtés de Gervais Bron, 15 ans de métier, Gabriel découvre le monde des croque-morts, les macchabées, les enterrements, le business… et surmonte ses réticences tout en commettant toutes les bourdes imaginables.

Notre avis : Après avoir signé les scenarii de La vengeance d’une blonde, L’enquête corse ou encore L’auberge rouge - d'inoubliables chefs d'oeuvre -, Michel Delgado se lance ici dans l’aventure de son premier long métrage en tant que réalisateur. Sur une idée où la mort est un des personnages centraux, l’humour noir et le cynisme auraient tout à fait pu être des invités de marque. Mais plutôt que d’emprunter cette voie, Michel Delgado a préféré suivre la route toute tracée de la comédie gentillette sans réelle surprise, ni véritable intérêt il faut bien le dire.

Basant son récit sur de nombreux clichés (incompréhensions entre les générations, idées toutes faites sur les gitans…) ainsi que sur des histoires d’amour et d’amitié banales, il n’y a guère que certains des acteurs secondaires qui tirent leur épingle du jeu ainsi, peut-être, qu’un Didier Bourdon qui ne s’en sort pas si mal dans la peau d’un directeur de pompes funèbres en mal d’ascension vers les plus hautes sphères. On peut aussi saluer le couple Marthe Keller-Gérard Depardieu qui s’en donnent à cœur joie en parents bobos-écolos ainsi que Michel Galabru en grand-père passablement triste d’avoir perdu son ex-femme.

Néanmoins, les performances de ces derniers ne suffisent pas à nous faire oublier la rigidité du cadre dans lequel le récit se déroule et le jeu sans couleur de Marc-André Grondin (CRAZY) et Bérénice Béjo (OSS 117).