Cannes 2011 : 5 bonnes raisons de confier le jury des courts métrages à Michel Gondry

Posté par MpM, le 22 février 2011

michel gondryC'est Michel Gondry qui présidera le jury des courts métrages et de la Cinéfondation lors du prochain festival de Cannes. Il succède ainsi à Atom Egoyan, Hou Hsiao Hsien, Martin Scorsese ou encore John Boorman. Le choix est excellent, et on vous en fait la démonstration en cinq points :

1) Michel Gondry est un auteur original qui cherche et innove dans chacun de ses films.  Comme le dit le communiqué de presse du festival, c'est un "Artisan virtuose [qui] réinvente sans cesse, en moderne Méliès, tout l'éventail d'effets et d'enchantements du cinéma". A ce titre, il sera ouvert à un cinéma moderne et soucieux de dynamiter les cadres.

2) Il a beau être un habitué de la Croisette (Human nature en 2001, Tokyo en 2008, L'épine dans le coeur en 2009), Michel Gondry n'a jamais été sélectionné en compétition. Cette fois, c'est lui qui remet les prix, dont la fameuse caméra d'or du court métrage. Il sera là sans pression, simplement guidé par son amour du cinéma.

3) 2011 est l'année Gondry. En janvier, son Frelon vert nous a réjoui en film de super héros qui ne se prend pas au sérieux. Jusqu'au 7 mars, le centre Beaubourg lui consacre une rétrospective et une carte blanche. Pour l'occasion, le roi du film suédé y a installé son "usine de films amateurs", qui permet au public de se lancer dans la fabrication de son propre court métrage.

4) Qui mieux que Michel Gondry est capable d'apprécier les films courts réalisés par les cinéastes de demain ? Pour la sortie DVD de Be kind, rewind, il avait initié un concours de films suédés, et s'était prêté au jeu de son côté. Avec lui, ce ne sont pas les oeuvres avec le plus gros budget qui ont le plus de chance...

5) Michel Gondry nous fait rêver, rire et croire encore dans cette entraide et cette communion que seul le cinéma permet. Et pour tout cela, on l'aime, et on est ravi de le voir investi d'une mission aussi captivante pendant le plus beau festival du monde... surtout si cela lui inspire un nouveau film farfelu, poétique et tendre !

L’instant Court : the Green Hornet réalisé par Aurélien Poitrimoult

Posté par kristofy, le 14 janvier 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Electrobank réalisé par Spike Jonze, avec Sofia Coppola, voici l’instant Court n° 15.

Alors qu’Hollywood ne cesse d’exploiter sans vergogne les super-héros (plusieurs versions de Superman, Batman, Hulk…), il y en avait un dont le projet d’adaptation au cinéma était dans les cartons depuis plusieurs années : le Frelon vert.

Tout d'abord créé sous forme de feuilleton radiophonique, The Green Hornet est devenu par la suiteune série télévisée avec Van Williams et Bruce Lee en justiciers masqués, diffusée en 1966-1967 aux Etats-Unis et en 1986 en France. Le film est enfin arrivé dans nos salles de cinéma cette semaine, avec aux manettes le français Michel Gondry.

Dans l’ombre, un autre Français avait déjà travaillé sur ces héros qu’il voulait voir sur écran…

Voila donc le court-métrage The Green Hornet réalisé par Aurélien Poitrimoult. Ce film est à la fois un court et un pilote, il a en apparence une dynamique à l’américaine alors qu’il a été réalisé à Paris avec peu de moyens et beaucoup de motivation.

Le réalisateur Aurélien Poitrimoult nous raconte cette expérience :

Ecran Noir : Votre expérience est surtout celle d’assistant-réalisateur, quelles sont les particularités de ce poste méconnu ?

the green hornetAurélien Poitrimoult : J'ai travaillé pendant huit ans comme 1er assistant surtout auprès de Jean-Luc Godard. C'est un métier qui pourrait être comparé à la courroie de transmission dans un moteur. Le 1er assistant doit transmettre les volontés du réalisateur au reste de l'équipe. Ce sont sur des tournages que j'ai rencontré les personnes qui m'aidèrent par la suite à faire le Frelon Vert. J'ai travaillé sur des films aussi différents que : La chambre des officiers, Ronin ou les Godard. Comme j'avais des amis dans le domaine de la cascade, on a décidé de travailler ensemble sur un court métrage d'action. Ce fut le point de départ du Frelon.

EN : Avant de préparer votre court-métrage sur The Green Hornet, que connaissiez-vous de la série originale ? Pourquoi avoir choisi de privilégier surtout des scènes d’action plutôt qu’une intrigue plus fouillée avec d’avantage de dialogues ?

AP : J'ai découvert le Frelon Vert avec sa diffusion tardive en France à la fin des années 80. Je m'y suis intéressé car il y avait Bruce Lee dans cette série et que je suis un grand admirateur de son travail. Ce personnage fut créé pour une dramatique radio puis devint un héros de sérials dans les années 40 et enfin fut transformé en série télé par William Dozier qui produisait a cette époque le show Batman et qui voulait faire une série dans la même veine, mais destinée aux adultes. J'aimais le coté polar urbain de la série et le fait que le Frelon et Kato entretenaient le mystère quand à leur relation avec la pègre. Quand j'ai décidé de l'adapter en court métrage, j'ai voulu privilégier l'action car je voulais filmer l'action, c'était mon but principal en faisant ce court. J'ai mis au point une petit intrigue qui reprenait le doute qu'ont les médias sur l'honnêteté du Frelon et j'ai mis au point avec Manu Lanzi et Patrick Vo une grosse scène d'action avec un découpage précis. Nous aimions beaucoup le travail des Hongkongais dans ce domaine et un peu moins celui des Américains qui ont tendance à sur-découper l'action. Alors j'ai décidé que nous ne sur-découperions pas.

EN : Quelles ont été les principales étapes pour obtenir au final ce rendu presque ‘hollywoodien’ ?

AP : Lorsque j'ai tourné Le Frelon Vert, j'avais peu d'argent (1500 euros) et les caméras HD  n'étaient pas encore sur le marché. Je voulais tout de même obtenir un rendu cinégénique. J'avais à ma disposition une sony PD150 une caméra 3CCD. Alors comme nous n'avions pas les moyens mais le luxe du temps, j'ai fait refaire toutes les profondeurs de champ en post production. Ce travail consistait a flouter les fonds artificiellement. J'ai eu recours aussi aux "matte-paintings" qui sont des décors numériques pour compléter mon cadre. Nous avons aussi créé une nuit américaine car tout le film fut tourné de jour. Enfin j'ai dégradé l'image en rajoutant du grain pour ne pas avoir cet effet de netteté propre à la vidéo. Toujours dans un souci d'obtenir un rendu crédible, j'ai décidé de faire doubler les acteurs par des acteurs américains car je ne crois pas à des super héros qui parleraient en français. Et nous avons entièrement refait le son en post-production pour pouvoir maitriser le moindre bruitage.

EN : Racontez-nous ce qui s'est passé ensuite pour la diffusion de ce court-métrage ?

AP : Lorsque j'ai mis le film sur internet, les ayants-droit n'ont pas tardé à se manifester à travers leur avocat pour m'interdire la diffusion. Au début, j'ai cru qu'il s'agissait d'une blague mais en fait ils étaient très sérieux et avaient pensé dans un premier temps que je préparais un long-métrage sans les avertir. Je leur ai expliqué qu'il s'agissait d'un court à but non lucratif (notion qu'ils comprirent mal) et que nous pourrions peut-être trouver un terrain d'entente. Au final ils me laissèrent le diffuser sur internet et dans les festivals avec une mention légale à la fin. Le film fut beaucoup sélectionné en Amérique (Fantasia, festival du film d'action, etc..) et jamais en France. J'ai gagné à Los Angeles le prix de la meilleure séquence d'action. Le film fut aussi très bien accueilli sur le net par les fans. J'ai eu de gentils messages de Van Williams (l'acteur qui joua le Frelon dans la série télé) et de Burt Ward (Robin dans la série télé Batman), j'ai pu aussi remettre en main propre le film à Linda Lee et Shannon Lee, un grand moment. C'est grâce au Frelon Vert qu'aujourd'hui je suis réalisateur car c'est ce court métrage qui me fit connaitre auprès des professionnels. Le film continue d'ailleurs sa vie et redevient d'actualité grâce au long de Michel Gondry.

EN : Le film the Green Hornet vient enfin de sortir, adapté par Seth Rogen et Michel Gondry,  qui eux ont pris clairement le parti humoristique et de l’auto-dérision presque parodique, qu’en pensez-vous ?

AP : Je vais aller le voir évidement même si je ne m'attends pas à retrouver sur grand écran ce que j'aime chez ce personnage. Mais Hollywood ne cherche pas à satisfaire la communauté des fans qui reste une niche. Ils préfèrent cibler le public qui fait le succès d'un film, à savoir les 15-20 ans qui eux ne connaissent absolument pas ce personnage. Donc je comprends leur stratégie, bien que je trouve que ce personnage se prêterait mieux à une histoire plus adulte.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film the Green Hornet.

Festival national du film d’animation: la science des rêves

Posté par Claire Fayau, le 9 décembre 2010

Pour sa 17e édition, le Festival national du film d'animation devient annuel et déménage en Bretagne, à Bruz, près de Rennes (du  14 au 19 décembre)

Bénéficiant du soutien  de l'association française du cinéma d'animation (Afca) et de l'association L'arrosoir à Emile, ce festival a sélectionné plus d'une centaine de films.

* L' Ouverture du festival avec Michel Ocelot qui présentera sa dernière œuvre, un épisode inédit de Dragons et princesses.

* Une sélection de 62 films en compétitions, sélectionnés parmi plus de 300 films reçus, en présence des réalisateurs (courts métrages professionnels et films d’étudiants)

* Des cartes blanches : Aux réalisateurs Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli ; à Monique Renault, personnalité atypique du cinéma d'animation ; au Kask, célèbre département d'animation des Beaux-Arts de Gand créé par Raoul Servais ; aux Fous d'Anim', et à la société de production créée par Michel Gondry, Partizan.

* Une dizaine de programmes spéciaux  pour revenir sur les films qui ont marqué l'animation depuis 30 ans,  découvrir des techniques - images de synthèse ou films d'encre et de charbon - mais aussi des films d'ateliers, des longs métrages…

* de nombreuses rencontres :  Xilam Animation nous dévoilera les secrets de fabrication de la série télévisée Oggy et les Cafards ; Cédric Mercier  parlera des décors de La science des rêves, long métrage de Michel Gondry, Sébastien Laudenbach nous présentera son film Regarder Oana,  et Juliette Loubières son nouveau court métrage en avant-première Citrouille et vieilles dentelles ... Et bien d'autres rendez-vous  avec les réalisateurs (une trentaine) et les personnalités invitées des cartes blanches. Un entretien intéressant à  noter  sur long- métrage Renaissance. Et enfin, le dessin animé français des fêtes, Une vie de chat.

* En extra: les programmes jeunesse, une Journée professionnelle, des Apéros Animés,et enfin, trois Ciné-Concerts : Fantasmagorie d’Émile Cohl, premier dessin animé de l’histoire du cinéma (1908),  La leçon de Solfège de Segundo de Chomon (1909), et Gertie le dinosaure de  Winsor McCay (1914).

Pour ceux qui sont  à Paris :

Le Festival national du film d’animation est au CARREFOUR DE L'ANIMATION, les 8,9, 10 et 12 décembre 2010 au Forum des Images, Paris.

Au programme :

- Trois séances thématiques (un mélange de films retenus en compétition à Bruz et de coups de cœur du Forum des Images) : «Après l’école » le 9/12 à 17h ; « Voyages » le 10/12 à 21h15 ; « Musique et son » le 12/12 à 17h30.

- Une table ronde : « films d’étudiants et droits d’auteur : l’entre deux droits ». Le 9 décembre à 15h.

Retrouvez toutes les informations sur le site internet du Festival national du film d'animation

Michel Gondry retrouve Björk pour une comédie musicale format Imax

Posté par vincy, le 19 mars 2010

Le cinéaste français Michel Gondry a annoncé qu'il allait, de nouveau, collaborer avec la chanteuse Björk (Prix d'interprétation féminine à Cannes pour Dancer in the Dark, par ailleurs).  Il s'agira d'une comédie musicale de 40 mn, en format IMAX 3D, avec une trame scientifique, qui pourrait intéresser les musées.

Depuis 1995, Gondry a réalisé de nombreux clips vidéos (légendaires) pour la star islandaise : Human Behavior, Army of Me, Isobel, Hyper Ballad, Bachelorette, Deadweight, Joga, et le dernier en commun fut Declare independance (2007).

Björk  est absente sur scène comme sur écran depuis trois ans. Gondry réalise Le frelon vert, prévu sur les écrans nord-américains en décembre 2010.

Inglourious Basterds propulse Christoph Waltz et limite la casse des Weinstein

Posté par vincy, le 26 septembre 2009

christoph waltz230 millions de $ dans le monde, et ce n'est pas terminé. Le récent film de Quentin Tarantino, Inglourious Basterds, a réussi à fédérer un public qui voulait redécouvrir l'auteur de Pulp Fiction. En dollars, il bat tous ses records, aussi bien aux Etats-Unis qu'à l'international. Mais en nombre de spectateurs, il se situe au niveau de Kill Bill vol. 1, pour l'instant, et donc en dessous de Pulp.

Peu importe, ce genre de succès profitera sans doute aux acteurs les plus appréciés, notamment Diane Kurger et surtout Christoph Waltz. Prix d'interprétation maculine à Cannes, l'acteur autrichien a vu sa cote exploser auprès des producteurs hollywoodiens. Un peu comme un joueur qualifié arrivant en quart de finale de Grand Chelem. Son personnage de colonel nazi polyglote a fait sensation. La Columbia l'a donc engagé pour jouer le méchant dans la comédie d'action, The Green Hornet, réalisé par Michel Gondry. Il s'agit d'incarner Chudnofsky, le patron d'une organisation criminelle de Los Angeles. Il remplace Nicolas Cage, qui avait été choisi dès l'origine du projet.

The Green Hornet est un éditeur de journal qui se transforme en justicier masqué la nuit. Il aura les traits de Seth Rogen, entouré de Jay Chou dans le rôle du chauffeur Kato, et Cameron Diaz dans celui de sa conquête amoureuse.

Le film ayant pris du retard, il ne sortira plus aux USA durant l'été prochain mais le 17 décembre 2010.

Pour le producteur de Inglourious, la Compagnie Weinstein, le succès du film de Tarantino a limité la casse. Le réalisateur avoue qu' ils " étaient le dos au mur, et mon succès leur donne un peu d'air. Ils s'éloignent un peu du mur". Pourtant cette semaine, la société a annoncé le licenciement de 35 personnes. Le studio ne compte plus que 90 employés. Pour se relancer, il compte encore sur la sortie de Nine, une stratégie de remakes et de suites plus rentables et surtout sur les Oscars...

Gondry piqué par Le Frelon vert

Posté par vincy, le 25 février 2009

sethrogen-jamesfranco.jpgCela fait des années que Le frelon vert est en gestation à Hollywood. On parla d'une version de Kevin Smith avec Jet Li et Jake Gyllenhaal, d'une autre avec George Clooney (en 1996), d'un script de John Fusco...

Finalement, Sony, en juin dernier, embaucha Seth Rogen (En cloque, mode d'emploi, en photo ici avec James Franco) pour relancer le projet. A l'époque Stephen Chow était pressenti pour jouer le valet expert en arts martiaux et même pour réaliser. Mais les "différents artistiques" l'emportèrent et Chow se retira du projet en tant que cinéaste, mais conserva le rôle de Kato.

Finalement ce sera le réalisateur français Michel Gondry qui sera derrière la caméra. Gondry avait déjà écrit un scénario avec ce héros à la fin des années 90, en compagnie d'Edward Neumeier. Là il reprendra le script du canadien Evan Goldberg, ami d'enfance de Seth Rogen, avec lequel il a souvent collaboré.

Adaptée d'une émission radiophonique (1936-1952), la série TV américaine The Green Hornet (Le frelon vert) n'a fait qu'une saison sur les petits écrans (entre 1966 et 1967) mais les fans lui vouent un véritable culte.  Ici le rédacteur en cgef du Daily Sentinel prend l'identité d'un vengeur masqué qui combat le crime. Comme Batman lui faisait concurrence, la série a été vite achevée. Au cinéma, sa musique a été réutilisée pa Tarantino dans Kill Bill. Pour beaucoup il s'agissait aussi du premier rôle américain de Bruce Lee.

2008 : Le top 5 de MpM

Posté par MpM, le 29 décembre 2008

Ecran Noir revient, auteur par auteur, à ses coups de coeur de l’année passée… (ici le classement par ordre alphabétique)

avatar MpM Be kind rewind de Michel Gondry. Une déclaration d’amour au cinéma doublée d’un hymne inconditionnel à l’audace, l’action de groupe et la solidarité. A la fois hilarant et terriblement émouvant.

Le bon, la brute, le cinglé de Kim Jee-won. Le meilleur film d’action de l’année serait-il coréen ? En tout cas, voilà le western le plus novateur, déjanté et fascinant depuis Sergio Leone. Avec, en prime, un sens esthétique incontestable.

Entre les murs de Laurent Cantet. Un huis clos passionnant qui cristallise tous les enjeux de société actuel avec naturel, intelligence et sincérité.

Il divo de Paolo Sorrentino. Brillant portrait du politicien Giulio Andreotti magistralement interprété par Toni Servillo. La mise en scène de Paolo Sorrentino est probablement ce que l’on a vu de plus novateur cette année.

Into the wild de Sean Penn. Pour le héros comme pour le spectateur, un voyage initiatique au bout de soi-même qui remet en question tous les postulats sociaux traditionnels pour poser la question de l’engagement absolu.

Bonus : l’hommage à Stanley Kwan lors du Festival des cinémas d’Asie de Vesoul qui a permis de (re)découvrir la majeure partie de l’œuvre de ce cinéaste injustement méconnu en France (dont l’inoubliable Lan Yu).

Le film le plus attendu de 2009 ?
Probablement Inglourious basterds, le nouveau Quentin Tarantino, avec son casting alléchant : Brad Pitt, Mélanie Laurent, Maggie Cheung, Mike Myers, Daniel Brühl, Michael Fassbender…

Copyright dessin de MpM : Coralie Paquelier.

Berlin-Cannes-Venise : les trois étapes du festivalier

Posté par MpM, le 11 septembre 2008

Mostra de VeniseBerlin, Cannes et Venise sont généralement considérés comme les grands festivals de cinéma dans le monde, ceux qui permettent tout au long d’une année de prendre le pouls de la cinématographie internationale. Pour la première fois en 2008, Ecran Noir a réalisé le "Grand Chelem", et est ainsi en mesure de faire un comparatif (forcément un peu subjectif) de ce triumvirat des grandes fêtes du cinéma.

Ambiance : Indéniablement, Cannes reste la référence absolue, car nulle part ailleurs on n’a tant l’impression d’un gigantesque cirque dont il faut faire partie à tout prix. C’est aussi le seul festival que l’on connaisse où l’on ne s’arrête jamais, où un confrère pressé n’hésite pas à vous bousculer (voire vous insulter) si vous êtes un peu long à ranger vos affaires en salle de presse… A Berlin, seules les grandes stars hollywoodiennes déchaînent quelques passions (on en a eu l’exemple avec Scarlett Johannson et Natalie Portman ou encore Madonna), le reste du temps tout le monde reste très policé et tranquille. A Venise, on a même franchement l’impression que les festivaliers sont trop occupés à profiter de la ville et de la plage toute proche pour être obsédés par les films ou les célébrités…

Organisation : Berlin et Venise ont en commun d’être très ouverts au public, qui a même ses propres séances réservées. Le jeu des multiples diffusions de films empêche que cela soit un handicap pour quiconque et rares sont les journalistes à rester sur le carreau lors des projections… sans pour autant qu’il soit nécessaire de subir de longues files d’attente. A Cannes, c’est tout le contraire. Malgré une hiérarchie quasi militaire (une douzaine de niveaux d’accréditation différents), il est parfois difficile d’avoir accès aux films de la compétition. Le 4e volet d’Indiana Jones a déclenché une telle hystérie que deux heures avant la séance, certains membres de la presse attendaient déjà devant la salle, en plein cagnard. A noter qu’à Venise, il y a tout de même trois sortes d’accréditation presse, et qu’il est quasi impossible pour les deux niveaux inférieurs de voir certains films de la sélection avant les conférences de presse.

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Entertainment Weekly se reconnaît dans Pulp Fiction

Posté par vincy, le 6 août 2008

pulpfiction.jpgLes américains adorent les classements. Ecran Noir devrait peut-être s'y mettre... Dernier en date, celui de l'hebdomadaire "pop-culturel" Entertainment Weekly qui, pour célébrer ses 25 ans, a décidé de tout classer : affiches de films, scènes fatales et surtout les "classiques" du cinéma soit 100 films sortis depuis 1982...

Premier de la liste, la Palme d'or Pulp Fiction, de Quentin Tarantino. Le film emblématique de ces 25 dernières années ?

Il y a forcément désaccord puisque nous ne sommes pas sur la même planète. A New York ou Los Angeles, les films non hollywoodiens n'existent pas. On ne compte que dix films réalisés par des non anglophones (le mieux classé étant 28e, Les ailes du désir). Aucun français. Les cinéastes "reconnus" sont donc Wenders, Ang Lee, Michel Gondry, Alfonso Cuaron, Florian Henckel, Pedro Almodovar, Lars Von Trier et Wong Kar-wai.

Dans le registre "notons-le sur nos tablettes", on décompte cinq films d'animation (Toy Story, 5e au général, 1er en animation et en comédie), sept "suites" (Casino Royale, 19e, si l'on met à part la trilogie du Seigneur des Anneaux), qui donc surpassent les épisodes précédents, et trois films "récents" c'est-à-dire de l'an dernier : There Will be blood, No Country for Old Men, Michael Clayton. Pas de doute : les Oscars influent les jugements.

Certains cinéastes ont l'immense honneur d'avoir deux de leurs films dans le Top 100. Spielberg (Il faut sauver le soldat Ryan, 6e et La Liste de Schindler, 21e), Martin Scorsese (Les affranchis, 13e et The Departed, 76e), Tim Burton (Edward aux mains d'argent, 15e, et Ed Wood, 93e), Paul Thomas Anderson (Boogie Nights, 16e et There Will be Blood, 51e), Rob Reiner (This is Spinal tap, 11e et Quand Harry rencontre Sally, 30e), Doug Liman (The Bourne Supremacy, 29e et Swingers, 87e), Ang Lee (Brokeback Mountain, 31e et Tigre et dragon, 49e), les frères Coen (Fargo, 34e, et No Country for old men, 64e), Ridley Scott (Gladiator, 43e et Thelma et Louise, 72e), Alfonso Cuaron (Children of Men, 46e et Y Tu Mama Tambien, 86e) et Peter Weir (The Truman Show, 53e et Witness, 68e). Forcément on se révolte : quid de Casino, Magnolia ? Et Allen, Eastwood, Lynch, Kubrick, Fincher, Soderbergh... un seul film ? Et Michael Mann aucun ?

Un seul réalisateur place trois films (là encore si l'on excepte la position unique de la trilogie de Peter Jackson). James Cameron. Titanic (3e), Aliens (27e) et Terminator 2 (78e).

Il en manque du film, y compris dans le culte. Aucun acteur ne se détache, même si Bruce Willis, Tom Hanks, Tom Cruise, Matt Damon , Johnny Depp sont en vedette d'au moins trois films. Côté femmes, saluons la performance de Julianne Moore, présente aussi dans plus de trois films.

Tout le classement

Cannes : Qui est Charlie Kaufman?

Posté par vincy, le 23 mai 2008

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Drôle de bonhomme avec sa silhouette frêle, son allure de jeune prince du début du XXe siècle. Pourtant le new yorkais Charlie Kaufman a 50 ans cette année. Trois fois nommé à l'Oscar du meilleur scénario, il l'a obtenu pour Eternal Sunshine of the Spotless Mind, il est un des rares scénaristes dont le nom et le talent ont du pouvoir à Hollywood. On lui doit notamment les oeuvres absurdes et surréalistes des films de Spike Jonze : Dans la peau de John Malkovich (1999), Adaptation (2002). Il a aussi écrit pour Michel Gondry (outre Eternal Sunshine en 2004, il est l'auteur de Human Nature en 2001). Enfin il a signé le script du premier film de George Clooney (Confessions d'un homme dangereux, 2002).

Il aime prendre des personnages, réels ou fictifs, et les immerger dans un monde de moins en moins réel, dans des situations de plus en plus improbables. Ses films explorent l'existentialisme, la multitude de vie qui se cache en nous, la quête de l'amour absolu et impossible. Il est sans doute l'auteur qui appréhende le mieux les tourments psychologiques des hommes déprimés.

Synecdoche, New York, présenté en compétition officielle à Cannes est son premier film en tant que réalisateur.

(photo : vincy thomas)