Oscars 2011 : après la cérémonie, le cinéma se décline dans les assiettes

Posté par MpM, le 28 février 2011

C'est une tradition. Une fois la dernière statuette distribuée, lauréats et nominés malheureux se retrouvent au "bal des gouverneurs" qui est organisé par l'Académie des arts et des sciences du cinéma dans une grande salle proche du Kodak Theater où a lieu la cérémonie des Oscars.

La soirée est bien entendu placée sous le signe du cinéma. On y déguste ainsi des amuses-bouche au caviar et au saumon fumé et des gourmandises au chocolat en forme d'Oscar. So chic. Le "chef des stars" Wolfgang Puck a également concocté "un plat de sole rôtie dans une cassolette de fenouil, olives, haricots verts, tomate, citron, vinaigre de Jerez et huile d'olive" qui se veut un hommage au Discours d'un roi. La sole serait le poisson préféré de Colin Firth, l'acteur principal du film. Autre dédicace, la "paella Black swan" ("un risotto de légumes au safran, au vin blanc et au persil") spécialement réalisée pour Natalie Portman qui est végétarienne.

A l'heure où l'on vous parle, on a donc une pensée émue pour les 1600 invités triés sur le volet qui dégustent ces mets particulièrement cinéphiles, sous le regard plus ou moins nerveux de pas moins de 11 chefs, 30 sous-chefs, 250 cuisiniers et 600 serveurs, et pour la modique somme de 750 dollars par personne. Qu'on se rassure, ce sont généralement les studios ou les producteurs des films nommés qui régalent. Mais en contrepartie, rien n'empêche Colin Firth d'y prononcer un discours, ou Natalie Portman de se lancer dans une série d'entrechats.

Oscar 2011 : certains films nommés ont failli ne jamais voir le jour

Posté par MpM, le 27 février 2011

On a dû mal à l'imaginer, mais des films comme Le discours d'un roi, d'ores et déjà multi-récompensé (notamment aux BAFTA, cf notre photo) et multi-nommé aux Oscar, The Fighter, Tout va bien ! The kids are all right ou Black Swan ont failli ne jamais voir le jour, faute de financement.

Ce sont les frères Weinstein qui ont rendu possible la production du film de Tom Hooper : ils ont eu un coup de foudre pour le scénario. The Fighter avait carrément été lâché par la Paramount, ses acteurs et même son réalisateur, avant d'être sauvé in extremis par Relativity Media et ses 25 millions de dollars.

Pour Black swan, le producteur Mike Medavoy raconte qu'il a été "très difficile" de trouver de l'argent. Après un premier désistement, lui-même a "pratiquement renoncé à tout salaire pour que le film se fasse". C'est finalement la société Cross Creek Pictures qui a sauvé le  projet. Dans ce cas précis, la notoriété de Darren Aronofsky (The wrestler) n'a rien changé à l'affaire : "Personne ne pensait que Darren allait faire un film qui rapporterait 205 millions de dollars [à ce jour]. Aucune personne sensée ne pouvait prévoir ça".

Selon Mike Medavoy, les films dont le budget tourne autour de 20 millions de dollars sont généralement les plus difficiles à financer Natalie Portman dans Black Swan : "on doit beaucoup dépenser en publicité en en marketing [environ dix fois le budget de fabrication]. C'est aussi difficile que de passer le fil dans le chas d'une aiguille".

Ce n'est pas Jeffrey Levy-Hinte (Antidote) qui va le contredire,  lui qui s'est battu pour que Tout va bien ! The kids are all right de Lisa Cholodenko voit le jour. "Plusieurs studios étaient intéressés mais au final, aucun n'a donné son feu vert au projet", explique-t-il. "En 2005, le film est finalement entré en production, mais notre financement s'est évaporé". Le casting (Julianne Moore, Annette Bening et Mark Ruffalo) a permis de faire la différence, mais il aura finalement fallu l'intervention d'une douzaine d'investisseurs pour boucler le budget de 5 millions de dollars, modeste même pour un film indépendant.

Résultat : il a fallu tourner le film en 23 jours. "Nous n'avons pas pu nous offrir le luxe d'une approche cinématographique plus ambitieuse", avoue-t-il avant de conclure :  "chaque année, il semble plus difficile de trouver des financements. Ceci dit, ça ne m'intéresse pas de porter des projets formatés pour les investisseurs. Mes films ne seront donc sans doute jamais faciles à financer."

Pourtant, ce type de films tire souvent son épingle du jeu lors des récompenses annuelles et certains pourraient prendre une revanche bien méritée lors de la cérémonie de cette nuit. Le discours d'un roi est nommé douze fois, The fighter sept fois, Black swan cinq fois, The kids are all right, quatre fois. Ce qui fait autant de possibilités de prouver aux producteurs frileux qu'ils ont eu tort de ne pas croire en ces projets.

Rachid Bouchareb ne manque ni de projets ni de stars pour les faire

Posté par vincy, le 8 février 2011

Hors-la-Loi a été snobé par les César, par le public aussi, d'une certaine manière (430 000 entrées), mais il a donné à Rachid Bouchareb une troisième nomination aux Oscars (après Poussières de vue et Indigènes). Fait assez rare pour être souligné. Le cinéaste franco-algérien ne se décourage pas : il réalisera sans aucun doute le dernier épisode de sa trilogie sur les relations franco-algériennes.

Mais, d'ici là, son agenda est chargé. Au printemps, il tournera Just like a Woman, avec Sienna Miller, road-movie qui s'étire du Michigan au Nouveau-Mexique. Il s'agit d'un voyage où une américaine coexiste avec une jeune maghrébine.

Début 2012, il retrouvera Jamel Debbouze, face à Queen Latifah, dans Belleville Cop, une comédie bilingue de type "buddy movie". Duo (d)étonnant pour ce scénario coécrit avec Larry Gross, habitué au genre (48 heures mais aussi Prozac Nation et le remake de Master Class).

Enfin, il travaille sur French Connection, qui contrairement à ce qu'indique son titre, est un film en français, qui se déroulera dans les années 70, et traitera des relations complexes entre le Vietnam et la France, en remontant à la Guerre d'Indochine et l'histoire de l'opium. Le scénario devrait être achevé d'ici la fin de l'année.

Pete Postlethwaite (1946-2011) : Amen au père d’Au nom du père

Posté par geoffroy, le 3 janvier 2011

L'année commence tristement. Pete Postlethwaite (voir les films critiqués sur Ecran Noir) est décédé dimanche 2 janvier à 64 ans des suites d’un cancer. Cet acteur de seconds rôles aura réussi à imposer sa « gueule » aussi dure que touchante pendant près de 35 ans. Il avait été tenté un temps de devenir prêtre. Il en avait le regard, apaisé et allumé, la foi viscérale dans le corps et dans le sang. Pour lui, le métier de comédien était celui d'un "imposteur professionnel". Pourtant, il en fit sa profession. Celui qui fut, tout d’abord, professeur d’art dramatique avant de rejoindre la prestigieuse Royal Shakespeare Compagny, commença sa carrière devant les caméras sous l’œil avisé de Ridley Scott dans les Duellistes (1977).

Après quelques films dont le Hamlet de Franco Zeffirelli, la carrière de Postlethwaite prend une nouvelle tournure en 1992 lorsqu’il est choisi par David Fincher pour jouer l’un des criminels de la planète-prison Fiorina 161 dans Alien 3. Son interprétation comme son visage ne passent pas inaperçu. S’ensuit une pelletée de seconds rôles souvent mémorables dans des films de qualité, signés de cinéastes inspirés : le Dernier des Mohicans (1992), Usuals suspect (1995), Roméo +  Juliette (1996), deux films de Steven Spielberg qui ne tarissait pas d'éloges sur son talent, Amistad (1997), Jurassic Park : Le monde perdu (1997), The Constant Gardener (2005), Inception (2010) et récemment dans the Town de Ben Affleck.

Mais pour beaucoup, il restera l’acteur de deux films formidables qu’il aura su porter de bout en bout avec un charisme rare entre subtilité, abnégation et courage. Au Nom du père (1994) et les Virtuoses (1996) synthétisent à merveille le talent d’un acteur discret reconnu de tous. Pete Postlethwaite fut, en 1993, nommé à l’oscar du meilleur second rôle pour l'interprétation de cette figure du père protégeant son fils délinquant irlandais (Daniel Day-Lewis) dans Au Nom du pèreKilling Bono, dernier film du chef d'orchestre militant dans le populaire et chaleureux Virtuoses, sortira à titre posthume sur les écrans en 2011.

L’illusionniste en lice pour l’Oscars du meilleur film d’animation

Posté par vincy, le 14 novembre 2010

15 dessins animés vont s'affronter pour les trois nominations à l'Oscar du meilleur film d'animation (il y en aurait eu 16 comme prévu, cela aurait donné de l'air avec cinq nominations). Les campagnes de publicité avec la mention" For your consideration" ont déjà commencé. Passage en revue par studios et évaluation des chances.

Bill Plympton Studios peut tenter le coup avec Des idiots et des anges. Ce serait un bon signe pour l'animation indépendante américaine et surtout pour valoriser une autre forme d'animation, plus adulte. L'auteur mériterait aussi une reconnaissance pour l'ensemble de son oeuvre. C'est aussi sa faiblesse : manque de popularité, ton trop décalé, style un peu marginal. Et le studio peut placer plus facilement son court métrage The Cow Who Wanted to Be a Hamburger.

DreamWorks Animation espère bien placer un de ses trois films dans la liste. Pourtant, la déconvenue pourrait être au rendez-vous avec, au final, aucune nomination. Dragons a le plus de chance : c'est le meilleur de tous, et son histoire a séduit le jeune public.  Megamind, malgré son succès public, apparaît beaucoup plus faible en terme artistique. Shrek Forever After ne devrait pas se retrouver dans la liste finale : le box office décevant, la baisse de qualité de la franchise ne lui permettra sans doute pas de faire aussi bien que les deux premiers épisodes : l'Oscar en 2001 et une nomination en 2004. DreamWorks n'a rien gagné depuis 2005 (Wallace & Gromit) et n'a pas été sélectionné depuis 2008 (Kung Fu Panda).

Lionsgate présente Alpha et Omega, qui a peu de chance : critiques médiocres, public pas vraiment au rendez-vous.

Madhouse va essayer de placer un manga (de Science Fiction) dans la liste. Summer Wars, de Mamoru Hosada (le culte La traversée du temps), peut profiter de l'absence d'Hayao Miyazaki (un Oscar, une nomination). Mais les films d'animation visant les ados n'ont jamais été parmi les favoris des "électeurs" de l'Académie.

New Yorker Films parie sur My Dog Tulip, un autre film d'animation indépendant et très personnel, surtout quand ils sont réalisés par des vieux de la vieille. Mais l'aspect artistique, sans qualité réelle, en fait un outsider sans réel potentiel.

Sony Pictures Classics (et Django Films) mise sur L'illusionniste, du français Sylvain Chomet. Le cinéaste est très apprécié depuis Les Triplettes de Belleville (nommé en 2003). L'esthétique, le sujet et le scénario de Jacques Tati sont incontestablement un plus pour des professionnels souvent nostalgiques. A l'inverse, sa mélancolie, sa singularité peuvent le desservir pour séduire des votants sensibles au box office et souvent protectionnistes.

Universal propose Moi, moche et méchant. A priori, le dessin animé a toutes ses chances, malgré des critiques un peu mitigées (pour ne as dire désemparée par l'humour du film). Mais l'énorme succès international et le fait qu'il ait battu Shrek 4 au box office local en fait un compétiteur solide.

Walt Disney / Pixar a trois films dans la course. Le studio a gagné 5 des 9 Oscars du meilleur film d'animation, et n'a pas perdu depuis 2007. Il n'y a qu'en 2005 où aucun film issu de l'un des deux studios, à l'époque pas encore fusionnés, avait fait chou blanc. Cette année devrait confirmer l'hégémonie de John Lasseter sur l'animation américaine. Raiponce devrait plaire avec cette histoire de princesse, à la fois rafraîchie et traditionnelle. L'humour, la romance et l'action sont au rendez-vous. Un carton au box office pourrait faire le reste. Clochette et l'expédition féérique (la suite de La féé clochette) n'est, en revanche, pas à la hauteur de la catégorie. D'autant que le film, sorti directement en DVD, n'a pu bénéficier d'une nomination qu'avec une petite tricherie : le film a été diffusé dans une salle de cinéma durant une semaine. Mais tous les yeux seront rivés sur Toy Story 3, archi grand favori de l'année. Plus gros succès de l'année en Amérique du Nord, troisième épisode d'une trilogie adorée et qui n' jamais pu être récompensée (l'Oscar a été créé en 2001), Toy Story 3 a tous les ingrédients (émotion, action, humour) pour être nommé aussi dans la catégorie meilleur film. C'est dire qu'il domine la concurrence.

Warner Bros n'a que deux cartes à jouer, hélas assez faiblardes. Le Royaume de Ga'Hoole, malgré son sublime travail de l'image de synthèse, manque de consistance côté scénario et a subit un échec public. Les critiques ont pourtant été bonnes et Zack Snyder peut faire une légère différence. Yogi Bear a été disqualifié avant la confirmation de la liste. En revanche, le studio a réussi à placer Comme chiens et chats : la revanche de Kitty Galore, qui n'a pourtant convaincu ni public ni critique.

Et puis, pas encore distribué, notons la présence d'un film chinois en 3D, The Dreams of Jinsha. Avec Summer Wars, il est le deuxième film asiatique, et les deux peuvent être disqualifiés s'ils ne sortent pas dans une salle de Los Angeles ou de New York avant le 31 décembre.

Le producteur Dino de Laurentiis meurt : un dragon s’éteint (1919-2010)

Posté par vincy, le 11 novembre 2010

dino de laurentiis king kong 1976Né en 1919 à Torre Annuziata, à la sortie de la première guerre mondiale, il décidera très tôt de devenir producteur, lors de ses études au Centro sperimentale delle cinematografia. Il produit son premier succès à 19 ans, L'amore canta, juste avant la seconde guerre mondiale. Il travaille alors pour Lux Films, mais entreprend très vite de rouler pour lui-même. Il créé donc la Dino de Laurentiis Cinematografica, qui va contribuer à la reconstruction du cinéma italien post-Mussolini, et mieux que ça, à son essor vers un âge d'or dont on lui doit beaucoup.

Ainsi en 1949, il propulse sur les écrans la jeune Silvana Mangano, sa "muse", aux côtés de Vittorio Gassman, dans Riz amer. Il épousera Mangao ; un mariage qui durera jusqu'à la mort de celle-ci, 40 ans plus tard. Ils auront 4 enfants.

Cinq ans plus tard, il produit le chef d'oeuvre La Strada de Federico Fellini, avec Giuletta Masina et Anthony Quinn. Mangano, Quinn et Kirk Douglas, seront dans sa version d'Ulysse, réalisée par Mario Camerini. Il continuera à alterner les grandes épopées mythiques (La Bible, de John Huston, avec Ava Gardner ou Guerre et paix, de King Vidor, avec Audrey Hepburn) et les néoréalistes italiens (Les nuits de Cabiria, de Fellini, L'or de Naples, de Vittorrio De Sica, Où est la liberté et Europa '51, de Roberto Rossellini, La grande guerre de Mario Monicelli, Une vie difficile et Il giovedi de Dino Risi ou encore L'étranger de Luchino Visconti ). On lui doit aussi le culte Barbarella, de Roger Vadim, avec Jane Fonda, Barrage contre le Pacifique de René Clément, au milieu d'énormément de navets  et séries B des cinquante et soixante.

Cela ne l'empêchera pas de recevoir de multiples honneurs : 5 prix David di Donatello du meilleur film (dont La grande pagaille, de Luigi Comencini, dont il a produit une dizaine de films, Waterloo, de Sergei Bondarchuk et Banditi a Milano, de Carlo Lizzani), deux Donatello d'honneur, un Oscar du meilleur film en langue étrangère (La Strada), un prix Irving G. Thalberg au cours des Oscars 2001 pour l'ensemble de son parcours, et deux prix honorifique à Venise (un Lion d'or pour sa carrière en 2003 notamment).

De la banlieue de Naples à Hollywood

Après la faillite de son studio, réplique de la Cinecitta, la Dinocitta, De Laurentiis migre vers Hollywood :  Terence Young (Cosa Nostra, avec Charles Bronson), Sidney Lumet (Serpico, avec Al Pacino), Sydney Pollack (Les trois jours du Condor, avec Robert Redford et Faye Dunaway), Michael Cimino (L'année du Dragon, avec Mickey Rourke), John Milus (Conan le Barbare, avec Schwarzenegger)  et même le remake de King Kong en 1976 (photo) . Il subit aussi deux cuisants échecs avec l'adaptation de Flash Gordon, le film catastrophe Hurricane et Blue Velvet, le polar poisseux culte de Lynch.

Il obtient les droits d'un livre Red Dragon, qui deviendra un thriller oublié, Le sixième sens, pourtant signé Michael Mann. Mais avec les mêmes droits, il pourra profiter du triomphe du Silence des agneaux, du même auteur, avec les mêmes personnages, pour revenir en haut du box office avec Hannibal de Ridley Scott et ses suites : Red Dragon et Hannibal Lecter : les origines du mal.

Récemment, il avait produit U-571, thriller sous-marin, et La dernière légion, péplum d'un nouveau genre.

De Laurentiis était un producteur à l'ancienne, avec plus de 160 films au compteur : prenant des risques, misant sur des réalisateurs prometteurs, se perdant parfois dans les ambitions de certains projets, mais ayant une foi inébranlable dans le cinéma.

La pré-liste pour le premier César du film d’animation

Posté par Morgane, le 21 octobre 2010

La 9e Fête du Cinéma d’Animation est également une édition à part car cette année, pour la première fois, lors des César, qui se dérouleront en février prochain, un nouveau prix, celui du meilleur film d’animation, sera remis. Enfin?! Car à la vue de la grande créativité du cinéma d’animation français, de son rayonnement mais aussi de la reconnaissance des animateurs français à l’étranger, on aurait aimé que la création de ce prix se fasse plus tôt, le dernier film français d’animation ayant reçu un César étant Persépolis dans les catégories meilleure adaptation et dialogues et meilleur premier film.

Mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais. Lors de la soirée d’ouverture du festival qui s'est tenue hier soir au Centre musical Fleury Goutte d’Or-Barbara à Paris, Alain Rocca, trésorier de l’Académie des arts et techniques du cinéma, a annoncé la liste des films pré-sélectionnés pour le César 2011 du film d’animation.

Mais où sont les longs métrages?

Et les gagnants sont :
Chienne d’histoire de Serge Avédikian / Sacrebleu Productions
L’homme à la Gordini de Jean-Christophe Lie / Prima Linéa Productions
La femme squelette de Sarah Van Den Boom / Papy3D Productions
Logorama de François Alaux, Hervé De Crécy, Ludovic Houplain / Autour de Minuit
Love Patate de Gilles Cuvelier / Papy3D Productions
Matières à rêver de Florence Miailhe / Paraiso Production Diffusion
Mémoire fossile de Anne-Laure Totaro, Arnaud Demuynck / Les Films du Nord

65 films en lice pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 14 octobre 2010

65 films. 65 pays. Pour la première fois, un film du Groënland et un autre d'Ethiopie vont entrer dans la compétition. Puis il y aura une sélection de 9 films qui aboutira aux cinq nommés (le 25 janvier 2011) et à un unique gagnant (le 27 février).

La France présente Des Hommes et des Dieux, de Xavier Beauvois. Il s'agit d'un des nombreux films cannois de la liste : la Palme d'or (Oncle Boonmee), mais aussi Hors-la-Loi, Carancho, Illegal, Dogtooth, Biutiful, Life above all, Illégal, Eastern Plays...

Albanie - East, West, East, Gjergj Xhuvani

Algerie - Hors-la-Loi, Rachid Bouchareb

Argentine - Carancho, Pablo Trapero

Autriche - La Pivellina,  Tizza Covi & Rainer Frimmel

Azerbaijan - Precinct,  Ilgar Safat

Bangladesh - Third Person Singular Number,   Mostofa Sarwar Farooki

Belgique - Illegal,  Olivier Masset-Depasse

Bosnie-Herzegovine - Cirkus Columbia,  Danis Tanovic

Brésil - Lula, o filho do Brasil,   Fábio Barreto

Bulgarie - Eastern Plays,  Kamen Kalev

Canada - Incendies,   Denis Villeneuve

Chili - The Life of Fish,  Matías Bize

Chine - Aftershock,  Feng Xiaogang

Colombie - Crab Trap,  Oscar Ruíz Navia

Costa Rica - Of Love and Other Demons,  Hilda Hidalgo

Croatie - The Blacks,  Goran Devic & Zvonimir Juric

Rép. Tchèque - Kawasaki’s Rose,  Jan Hrebejk

Danemark - In a Better World,  Susanne Bier

Egypte - Messages From The Sea,  Daoud Abdel Sayed

Estonie - The Temptation of St. Tony,  Veiko Öunpuu

Ethiopie - The Athlete,  Davey Frankel & Rasselas Lakew

Finlande - Steam of Life,  Joonas Berghail & Mika Hotakainen

France - Des Hommes et des Dieux,  Xavier Beauvois

Georgie - Street Days,  Levan Koguashvili

Allemagne - When We Leave,  Feo Aladag

Grèce - Canine,  Yorgos Lanthimos

Groenland - Nuummioq,   Torben Bech & Otto Rosing

Hong Kong - Echoes of the Rainbow,  Alex Law

Hongrie - Bibliteque Pascal,   Szabolcs Hajdu

Islande - Mamma Gógó,  Friðrik Þór Friðriksson

Indie - Peepli Live,  Anusha Rizvi

Indonesie - How Funny (This Country Is),  Deddy Mizwar

Iran - Farewell Baghdad, Mehdi Naderi

Irak - Son of Babylon,  Mohamed Al-Daradji

Italie - The First Beautiful Thing,  Paolo Virzì

Israël - The Human Resources Manager,   Eran Riklis

Japon - Confessions,  Tetsuya Nakashima

Kazakhstan - Strayed, Akan Satayev

Lettonie - Hong Kong Confidential,  Maris Martinsons

Macedonie - Mothers,  Milcho Manchevski

Mexique - Biutiful,  Alejandro González Iñárritu

Pays-Bas - Tirza, Rudolph van den Berg

Nicaragua - Le Yuma, Florence Jaugey

Norvège - Angel,  Margreth Olin

Pérou - Undertow,  Javier Fuentes-León

Philippines - Noy,  Dondon Santos

Pologne - All That I Love,  Jacek Borcuch

Portugal - Mourir comme un homme,  João Pedro Rodrigues

Puerto Rico - Miente, Rafi Mercado

Roumanie - If I Want to Whistle…I Whistle,  Florin Serban

Russie - The Edge,  Aleksei Uchitel

Serbie - Besa,  Srdjan Karanovic

Slovaquie - The Border,  Jaroslav Vojtek

Slovénie - 9:06,  Igor Sterk

Africa du Sud - Life, Above All,  Oliver Schmitz

Corée du Sud - A Barefoot Dream,   Tae-gyun Kim

Espagne - Even The Rain,  Iciar Bollain

Suède - Simple Simon, Andreas Ohman

Suisse - La petite chambre,  Stéphanie Chaut & Véronique Reymond

Taiwan - Monga,   Doze Niu

Thailande - Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, Apichatpong Weerathesakul

Turquie - Miel, Semih Kaplanoglu

Venezuela - Hermano, Marcel Rasquin

Jean-Luc Godard recevra un Oscar pour l’ensemble de sa carrière

Posté par vincy, le 25 août 2010

Même si la cérémonie n'aura pas lieu durant le grand barnum hivernal, l'événement n'en est pas moins important. Le cinéaste suisse Jean-Luc Godard, l'un des piliers fondateurs de la Nouvelle Vague française, se verra décerner le 13 novembre un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa
carrière.

50 ans après A bout de souffle, alors que sa dernière Film Socialisme,  a été présentée à Cannes en mai dernier, cet avant-gardiste du 7e art sera distingué aux côtés de l'acteur Eli Wallach et de l'historien du cinéma Kevin Brownlow.

Difficile de savoir si Godard sera présent à Los Angeles lors de la deuxième cérémonie des Governors Awards.

Depuis 2009, l'Académie a décidé de ne plus remettre les Oscars d'honneur lors de la cérémonie des Oscars, mais au cours d'un événement séparé, non télévisé.

Lors de la soirée, Francis-Ford Coppola recevra le prestigieux Irving G. Thalberg Memorial Award, qui récompense un producteur pour l'ensemble de sa carrière. Il a déjà, à son actif, cinq Oscars.

Japon : The Cove harponné par des nationalistes d’extrême-droite

Posté par anne-laure, le 11 juin 2010

the cove japon
Suite à des menaces provenant de nationalistes d’extrême-droite, trois salles japonaises renoncent à programmer The Cove (La baie de la honte en français), Oscar 2010 du meilleur documentaire et récipiendaire de 24 prix dans le monde, réalisé par Louie Psihoyos. Celui-ci dénonce les conditions barbares dans lesquelles se déroule la chasse au dauphin, au large du village de Taiji.

Le film, très accusateur, évoque une petite baie située à Taiji, au Japon. Là-bas, chaque année, entre septembre et mars, des pêcheurs locaux chassent les dauphins dans des conditions plutôt scandaleuses. En perturbant leurs sonars, ils parviennent à les désorienter et à les attirer nombreux dans de grands filets. Puis le spectacle macabre commence. Les dauphins sont d’abord triés . Les plus beaux sont vendus à des delphinariums mais les autres… Ils sont extirpés de l’eau, tirés sur le macadam puis égorgés vifs, contrairement à ce qu’affirme Joji Morishita de la Commission baleinière internationale (IWC).

Le distributeur japonais Unplugged a précisé que The Cove devait initialement sortir dans 26 cinémas le 26 juin, mais que deux salles  - le Cinemart Roppongi à Tokyo et le Cinemart Shinsaibashi à Osaka - avaient finalement déclaré forfait après avoir subi des pressions de militants nationalistes. Le cinéma Theater N à Tokyo a suivi le mouvement.

Le film montre avec un regard acéré et critique ce spectacle, ce qui déplaît fortement aux pêcheurs locaux. Ils accusent les Occidentaux de s’émouvoir pour les cétacés, mais de tuer bœufs et cochons dans les abattoirs. Les nationalistes ont donc saisi la cause de manière opportune, en demandant le boycott du film sur les écrans nippons.

Nombre d'habitants du village reprochent en outre au réalisateur du film  d'avoir ignoré la tradition culturelle de la chasse aux cétacés pratiquée dans la région depuis le 17e siècle. Le documentariste, de son côté, s'est défendu de toute intention anti-japonaise et a expliqué avoir voulu informer les Japonais eux-mêmes sur une pratique méconnue et du danger de la consommation de viande de dauphin, surchargée en mercure.

Cela ne m'a pas empêché 600 personnes de voir le film à Tokyo mercredi dernier, en avant-première.

A l'autre bout du monde, le film a fait l'ouverture du Festival international de cinéma sur l'environnement (Fica) de Goias Velho