Avec 246 films présentés, des honneurs allant d'Hilary Swank à SONG Kang-ho en passant par John Waters et Kiyoshi Kurosawa qui présente To the Ends of the Earth en clôture, le festival de Locarno, pour la première fois dirigé par Lili Hinstin, a persévéré dans son mélange des genres, de l'expérimental au grand public (avec 9500 personnes se précipitant pour voir le dernier Tarantino).
Le jury présidé par Catherine Breillat a couronné Vitalina Varela de Pedro Costa (initialement prévu à Un certain regard à Cannes avant d'être retiré de la liste à la demande du cinéaste portugais) en lui attribuant le Léopard d'or et le prix d'interprétation féminine. Ce drame autour d'une cap-verdienne de 55 ans qui arrive au Portugal trois jours après les funérailles de son mari... Cela fait alors 42 ans que son mari, Joachim, est parti de leur île pour travailler à Lisbonne. Pendant tout ce temps, elle a vécu seule, cultivant la terre de la ferme du couple, qui finalement ne se réunira jamais.Elle découvre alors les bidonvilles de Lisbonne, ces ouvriers capverdiens et leurs histoires.
Costa avait déjà été récompensé à Locarno du prix de la mise en scène en 2014 avec Cavalo Dinheiro.
A noter que le premier film sénégalais Baamum Nafi (Nafi’s Father) de Mamadou Dia repart avec deux prix dont le Léopard d'or de sa section, Cinéastes du présent. Le film raconte l'histoire de deux frères qui se disputent à propos du mariage de leurs enfants.
Palmarès Concorso internazionale
Léopard d’or, Grand Prix du Festival de la Ville de Locarno Vitalena Varela de Pedro Costa, Portugal
Prix Spécial du jury des Villes d’Ascona et de Losone Pa-go (Height of the Wave) de Park Jung-bum, Corée du Sud
Prix de la mise en scène de la Ville et de la Région de Locarno
Damien Manivel pour Les enfants d'Isadora, France/Corée du Sud
Léopard pour la meilleure interprétation féminine
Vitalina Varela pour Vitalena Varela de Pedro Costa, Portugal
Léopard pour la meilleure interprétation masculine
Regis Myrupu pour A Febre de Maya Da-Rin, Brésil/France/Allemagne
Mentions Spéciales Hiruk-Pikuk Si Al-Kisah (The Science of Fictions) de Yosep Anggi Noen, Indonésie/Malaisie/France Maternal de Maura Delpero, Italie/Argentine
Palmarès Concorso Cineasti del presente
Léopard d'or Cinéastes du présent Baamum Nafi (Nafi’s Father) de Mamadou Dia, Sénégal
Prix du réalisateur émergent de la Ville et de la Région de Locarno 143 Rue du Désert de Hassen Ferhani, Algérie/France/Qatar
Prix Spécial du jury Ivana the Terrible de Ivana Mladenovi?, Roumanie/Serbie
Mention spéciale Here For Life de Andrea Luka Zimmerman et Adrian Jackson, Grande-Bretagne
Palmarès Premiers films
Prix pour la meilleure première oeuvre Baamum Nafi (Nafi’s Father) de Mamadou Dia, Sénégal
Swatch Art Peace Hotel Award La Paloma y el Lobo (The Dove and the Wolf) de Carlos Lenin, Mexique
Mentions spéciales Instinct de Halina Reijn, Pays-Bas Fi Al-Thawra (During Revolution) de Maya Khoury, Syrie/Suède
L’acteur sud-coréen Song Kang-horecevra un Excellence Award au prochain Festival de Locarno (7-17 août), et il sera convié à une conversation avec le public au Spazio Cinema, en compagnie du réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho, Palme d’or avec Parasite. Le Directeur général d’Arte France Cinéma et ancien Directeur artistique du Locarno Film Festival, Olivier Père, animera les débats.
Fidèle du cinéaste, Song Kang-ho, le père de la famille pauvre dans Parasite, a été le malheureux détective provincial de Memories of Murder (2003), le restaurateur qui doit affronter un monstre dans The Host (2006), et a fait partie de l'aventure de Snowpiercer - Le Transperceneige, au milieu d'un casting international
L’hommage à l’acteur sud-coréen sera également accompagné de la projection de Banchikwang (The Foul King, 2000) de Kim Jee-woon, Boksuneun naui geot (Sympathy for Mr. Vengeance, 2002), premier volet de la trilogie de la vengeance de Park Chan-wook et Memories of Murder, qui sera présenté sur la Piazza Grande pour la Crazy Midnight du 12 août.
Song Kang-ho a été un acteur loyal à Lee Chang-dong (Green fish, Secret Sunshine), Kim Jee-woon (The Quiet Family, Le Bon la brute et le cinglé, The Age of Shadows) et Park Chan-woo (JSA, Lady Vengeance, Thirst ceci est mon sang). Il a reçu deux prix d'interprétation au Festival de Busan et trois prix du meilleur acteur aux Grand Bell Awards (les Oscars sud-coréens).
Parasite a déjà attiré 608000 spectateurs en France depuis sa sortie, ce qui va en faire le plus gros succès pour un film sud-coréen, détrônant Snowpiercer du même réalisateur (678000 entrées en 2013). Le film est toujours en tête du box office en Corée du sud, avec un cumul de 51M$ de recettes après 2 semaines d'exploitation.
Un mois après son grand prix à la Semaine de Critique, le film d'animation J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin triomphe au Festival International du film d'Annecy. Le film, qui sortira en salles en novembre chez Rezo films (et sur Netflix dans une grande partie du reste du monde), confirme la bonne année du cinéma d'animation français, puisque le Cristal du court métrage (Mémorable, également prix du public dans sa catégorie) et le Cristal de la meilleure œuvre en réalité virtuelle sont aussi décernés à un film français. J'ai perdu mon corps a gagné aussi bien le Cristal du long métrage, la Palme d'or de l'animation, que le prix du public.
Longs métrages
Cristal du long métrage : J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin (France)
Mention du jury : Buñuel après l'âge d'or de Salvador Simo (Espagne / Pays-Bas)
Prix contrechamp : Away de Gints Zilbalodis (Lettonie)
Prix du public : J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin (France)
Courts métrages
Cristal du court métrage : Mémorable de Bruno Collet (France)
Prix du jury : Tio Tomás - A contabilidade dos dias de Regina Pessoa (Canada / France / Portugal)
Prix "Jean-Luc Xiberras" de la première oeuvre : La Pluie de Piotr Milczarek (Pologne)
Mention du Jury : Pulsión de Pedro Casavecchia (Argentine / France) - My Generation de Ludovic Houplain (France)
Prix du public : Mémorable de Bruno Collet (France)
Courts métrages de fin d'études :
Cristal du film de fin d'études : Daughter de Daria Kashcheeva (République tchèque)
Prix du jury : Rules of play de Merlin Flügel (Allemagne)
Mention du jury : These Things in My Head – Side A de Luke Bourne (Royaume-Uni)
Réalité virtuelle
Cristal de la meilleure oeuvre : Gloomy Eyes de Jorge Tereso et Fernando Maldonado (Argentine / France)
Courts métrages "Off-Limits" :
Prix du film "Off-Limits" : Don't Know What de Thomas Renoldner (Autriche)
Films de télévision et de commande :
Cristal pour une production TV : Panique au village "La Foire agricole" de Vincent Patar et Stéphane Aubier (Belgique)
Prix du jury pour une série TV : Le Parfum d’Irak "Le Cowboy de Fallujah" de Léonard Cohen (France)
Prix du jury pour un spécial TV : La vie de château de Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H'Limi (France)
Cristal pour un film de commande : Ted-Ed "Accents" de Roberto Zambrano (Australie, Etats-Unis)
Prix du jury : #TakeOnHistory "Wimbledon" de Smiths and Foulkes
Prix André Martin :
Pour un long métrage français : Le procès contre Nelson Mandela et les autres de Nicolas Champeaux et Gilles Porte
Pour un court métrage français : Mon juke-box de Florentine Grelier
Mention pour un court métrage français : Flow de Adriaan Lokman
Le cinéaste espagnol Pedro Almodovarva recevoir un Lion d'or d'honneur au 76e Festival du film de Venise (28 août-7 septembre). Cette récompense couronnera l'ensemble de sa carrière. Don Pedro s'est dit à la fois excité et honoré de ce "don". Il se souvient d'avoir fait ses débuts internationaux à la Mostra en 1983 avec Dans les ténèbres. "C'était la première fois qu'un de mes films sortait d'Espagne" explique-t-il. Il est revenu sur le Lido avec son premier grand succès international, Femmes au bord de la crise de nerfs en 1988, qui avait remporté le Prix du meilleur scénario, sa première récompense. "Ce Lion va devenir mon animal domestique, à côtés des deux chats qui m'accompagnent" ajoute le maître espagnol.
Inutile de signaler que Pedro Almodovar est l'un des réalisateurs les plus réputés dans le monde. Parle avec elle lui a valu un Oscar du meilleur scénario (en plus d'une nomination à titre de meilleur réalisateur), Tout sur ma mère a été choisi pour l'Oscar du meilleur film en langue étrang§re. Il a reçu 4 Baftas, un Teddy Award à Berlin, un prix du scénario et un autre de la mise en scène à Cannes (en plus de prix d'interprétation pour les actrices de Volver et pour Antonio Banderas dans Douleur et Gloire), 4 César, 7 European Film Awards, et de nombreux Goyas dans son pays: meilleur film et meilleur scénario original pour Femmes au bord de la crise de nerfs, meilleur film et meilleur réalisateur pour Tout sur ma mère, meilleur film et du meilleur réalisateur pour Volver... Il a également été sacré par un Prix Lumière du Festival éponyme de Lyon il y a 5 ans.
Depuis 40 ans, Pedro Almodovar n'est pas seulement le "cinéaste qui nous a offert les portraits les plus variés, les plus controversés et les plus provocants de l’Espagne post-franquiste" comme l'explique le Festival de Venise, ni "seulement le réalisateur espagnol le plus important et le plus influent depuis Buñuel". "Almodóvar excelle avant tout dans la peinture de portraits féminins d'une originalité incroyable, grâce à une empathie exceptionnelle qui lui permet de représenter leur puissance, leur richesse émotionnelle et leurs faiblesses inévitables avec une authenticité rare et touchante" s'enthousiasme la Mostra.
"Les thèmes de la transgression, du désir et de l’identité sont le terrain de prédilection de ses films, qu’il imprègne d’un humour corrosif et orne d’une splendeur visuelle qui confère un éclat inhabituel au camp esthétique et au pop art auxquels il fait explicitement référence. Le chagrin d'amour, le chagrin d'abandon, les contradictions du désir et les déchirures de la dépression convergent dans des films qui chevauchent le mélodrame et sa parodie, atteignant des pics d'authenticité émotionnelle qui rachètent tout excès formel potentiel" a déclaré Alberto Barbera.
Alain Cavalier, "Filmeur libre, que l'étrange voyage loin des studios a mené au plus près de l'humain", a reçu le Prix Jean Vigo d'honneur.
Les Prix Jean Vigo 2019 ont été remis le 12 juin au Centre Pompidou par Laetitia Dosch.
Assistant de Louis Malle sur Ascenseur pour l'échafaud et Les Amants, Alain Cavaliera tourné son premier court-métrage, Un Américain, en 1958. Une trentaine de films plus tard - Le Combat dans l'île, avec Romy Schneider, L'Insoumis , avec Alain Delon, La Chamade, avec Catherine Deneuve et Michel Piccoli, Un Etrange Voyage (Prix Louis-Delluc en 1981), Thérèse (1986, Prix du jury au Festival de Cannes, six César dont celui des meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario) - il s'aventure dans un cinéma plus personnel avec Le Filmeur, Pater avec Vincent Lindon, ou le récent Être vivant et le savoir, actuellement en salles.
Le Prix Jean Vigo du long métragea été attribué à Stéphane Batut pour Vif-argent, que Les film du Losange distribuera le 28 août. Présenté à l'Acid à Cannes, il sera projeté cette semaine à Paris au Champs-Elysées Film festival. Le film a été récompensé "Pour son audace poétique, son romantisme intemporel, sa croyance dans les pouvoirs du cinéma à transcender les frontières de la vie et de la mort".
Le film suit un jeune homme (Thimotée Robart) qui erre dans Paris à la recherche de personnes qu’il est seul à voir. Il recueille leur dernier souvenir avant de les faire passer dans l’autre monde. Un jour, une jeune femme (Judith Chemla) le reconnait. Elle est vivante, lui est un fantôme. Comment pourront-ils s’aimer, saisir cette deuxième chance ?
Le Prix Jean Vigo du court métrage a distingué Claude Schmitz pour Braquer Poitiers (59 minutes), coproduit avec Le Fresnoy. Le film sera aussi présenté cette semaine à Paris au Champs-Elysées Film festival.
Primé "Pour sa façon d'allier humour insolite et élégance formelle, esprit surréaliste et lumière impressionniste", le film sui deux pieds nickelés qui prennent en otage un propriétaire d’un service de carwash, source de quelques poignées d’euro quotidiennes. Contre toute attente, celui-ci se montre ravi de cette compagnie qui s'impose à lui, venant égayer sa vie solitaire.
Créés en 1951, les Prix Jean Vigo distinguent "l’indépendance d’esprit, la qualité et l'originalité des cinéastes de court et long métrages" et notamment un "auteur d'avenir". C'est un prix d'encouragement et de confiance.
Le jury 2019 était composé de Agathe Bonitzer, Leïla Férault, Sophie Fillières, Charlotte Garson, Véronique Godard, Alain Keit, Jacques Kermabon, Quentin Mével, Nicolas Sand, Marcos Uzal et Gérard Vaugeois. Il a visionné les films français datant de juillet 2018 à mai 2019.
L'Académie des Oscars avance toutes ses dates pour la saison 2019/2020, y compris celle du conseil des Governors Awards, entité qui se charge depuis 11 ans de décerner les Oscars d'honneur. Ce conseil des gouverneurs a choisi quatre personnalités - deux hommes, deux femmes - pour l'éidtion 2019: les comédiens Wes Studi et Geena Davis et les cinéastes David Lynch et Lina Wertmüller.
On comprend à la lecture de ces quatre noms que les conseil a été soucieux d'une ouverture aux minorités mais aussi à des formes de cinéma rarement oscarisés. Studi, Lynch et Wertmuller recevront un Oscar d'honneur pour l'ensemble de leur carrière tandis que Davis, seule oscarisée des autres (meilleur second-rôle féminin dans Voyageur malgré lui en 1988) sera distinguée par le Jean Hersholt Humanitarian Award.
La cérémonie, habituellement à la mi novembre, se déroulera cette année le 27 octobre.
Wes Studi, acteur amérindien de 71 ans, a été remarqué dans des films comme Danse avec les Loups, Le dernier des Mohicans, Heat, Avatar, ou le récent Hostiles. C'est le premier comédien d'origine amérindienne à recevoir une statuette. Jusque là, seuls Graham Greene et Chef Dan George avaient été les seuls amérindiens nommés à un Oscar d'interprétation.
L'italienne Lina Wertmüller, 90 ans, a été la première réalisatrice nommée à l'Osacr dans la catégorie réalisateur, en 1975 avec Pasqualino (elle était également nommée dans la catégorie meilleur film en langue étrangère et meilleur scénario original), présenté à Cannes Classics cette année.. Deux fois en compétition à Cannes comme à Berlin, une fois à Venise, la cinéaste a été l'une des figures du nouveau cinéma italien dans les années 1970, tournant avec Giancarlo Giannini, Sophia Loren et Marcelo Mastroianni.
David Lynch est culte, indéniablement. Palme d'or en 1990 avec Sailor et Lula (l'un de ses quatre films en compétition à Cannes), le cinéaste a été trois fois nommé à l'Oscar en tant que réalisateur (Elephant Man, Blue Velvet, Mulholland Drive) et une fois en tant que scénariste (Elephant Man). Lynch c'est évidemment, aussi, Twin Peaks pour le petit écran et un cinéma de plus en plus expérimental et formaliste depuis 20 ans. Producteur, scénariste, comédien, musicien, chef opérateur, il est l'un des auteurs les plus singuliers du cinéma américain.
Enfin, Geena Davis sera distinguée en tant que fondatrice du Geena Davis Institute on Gender in Media, une ONG qui cherche à améliorer la représentation des femmes et des minorités sexuelles au cinéma et à la télévision, notamment dans les programmes jeunesse. Elle a aussi lancé le Bentonville Film Festival pour soutenir les femmes et la diversité dans l'industrie. En tant que comédienne, elle a connu une belle période entre 1986 et 1992 (La mouche, Beetlejuice, Thelma et Louise, Héros malgré lui) avant de glisser progressivement vers la production et la télévision.
Un des coups de cœur de la presse cannoise a été distingué par le jury composé d'exploitants de la Confédération internationale des cinémas d'art et essai (Cicae). Ce nouveau prix récompense un des 39 films de la sélection officielle.
Créé par l’Afcae (Association française des cinémas d'art et essai) et la Cicae (Confédération internationale des cinémas d'art et d'essai), ce prix engagera les salles art et essai à programmer le film lauréat. Le jury est composé uniquement d'exploitants.
Parasite(Gisaengchung) de Bong Joon Ho, qui sortira le 5 juin, distribué par The Jokers, a reçu le 1er Prix des cinémas art et essai.
Mais le jury a aussi tenu à donner une Mention spéciale au premier film de Ladj Ly,Les misérables, favori pour la Caméra d'or. Le film sera dans les salles cet automne, distribué par Pyramide.
Le jury de L’Œil d'or, le prix qui récompense les documentaires présentés dans toutes les sélections cannoises, et cette année, présidé par la réalisatrice Yolande Zauberman a récompensé deux films des séances spéciales de la sélection officielle. Deux documentaires qui couvrent un spectre très large de leur genre.
For Sama de Waad al-Khateab et Edward Watts raconte le parcours Waad al-Kateab, simple étudiante d'Alep en Syrie, au début de la guerre en 2012. Quatre ans plus tard, elle fait partie des derniers survivants avant que la ville ne tombe aux mains des forces de Bachar al-Assad en décembre 2016. A ce moment précis, elle est mariée, maman d'une petite fille et enceinte d'un second enfant. Elle est connue sur Internet pour ses reportages déchirants sur la situation en Syrie. Il s'agit d'une lettre d'amour à sa fille, née en janvier 2016, et retraçant l'année la plus noire et meurtrière du conflit.
La Cordillère des songes(La Cordillera de los sueños) de Patricio Guzmán sortira le 30 octobre chez Pyramide. Le cinéaste, déjà primé dans les plus grands festivals, filme les Andes. Cette cordillère est partout mais pour les Chiliens, c’est une terre inconnue. Il a voulu en dévoiler les mystères, révélateurs puissants de l'histoire passée et récente du Chili.
Le jury de l'Œil d'or était composé de Romane Bohringer, Eric Caravaca, Ross McElwee et Ivan Giroud.
La présidente de la Scam et créatrice du prix, Julie Bertuccelli, a précisé que les lauréats de l'Œil d'or seraient désormais automatiquement admis à concourir à l'Oscar du meilleur documentaire.
Présidé par Nadine Labaki, accompagnée de Marina Foïs, Nurhan Sekerci-Porst, Lisandro Alonso et Lukas Dhont, le jury d'Un certain regard a rendu un verdict éclectique avec 8 films distingués sur les 18 de la sélection.
"Le Jury tient à témoigner du grand plaisir qu’il a eu à s’immerger dans la diversité de cette sélection, diversité quant aux sujets traités, quant à l’approche cinématographique et à la représentation des personnages. Il a été pour nous très stimulant de voir côte à côte des réalisateurs qui maîtrisent si bien leur langage et d’autres qui suivent ce même chemin. Constater la présence de 9 premiers films fut pour nous une belle surprise et voyager à travers ces différents univers, un réel privilège. Le cinéma mondial se porte à merveille !" a indiqué le jury dans le communiqué.
Si on peut regretter qu'aucun des deux films d'animation n'aient été récompensés, le jury a confirmé le bel accueil au film du cinéaste brésilien Karim Aïnouz, La vie invisible d'Euridice Gusmao, grande fresque mélodramatique autour de deux sœurs fusionnelles qui se retrouvent séparées par le destin. Le film reçoit le Prix Un Certain Regard, le plus grand prix du palmarès.
Le Prix du jury est revenu au film minimaliste d'Oliver Laxe, Viendra le feu.
Chiara Mastroïanni reçoit le Prix d'interprétation pour son plus grand rôle à date, dans Chambre 212 de Christophe Honoré. Une belle manière de distinguer ce film.
Kantemir Balagov, avec sa fresque formelle Beanpole reçoit le Prix de la mise en scène tandis qu'un Prix spécial du jury a été remis au déconcertant et libertin Libertéd'Albert Serra.
Le jury a aussi tenu à donné une mention spéciale à Jeanne, drame historique décalé de Bruno Dumont, et deux coups de cœur à des films qui mêlent l'humour et l'intime, avec un ton léger et des personnages dépressifs: La femme de mon père de Monia Chokri, qui avait fait l'ouverture d'Un certain regard, et The Climb de Michael Angelo Covino.
France Culture a remis ses trois prix annuels dimanche à Cannes.
Margaret Menegoz a été désignée comme lauréate du Prix France Culture Consécration pour l’ensemble de son œuvre. La productrice et gérante des Films du Losange, crées en 1962, avait rejoint la société en 1975.
Elle a produit plus de 80 films, dont 4 sélectionnés cette année à Cannes. Au cours de sa carrière, elle s'est souvent investie pour sa profession: Présidente de la Commission d’agrément du CNC de 1994 à 2003, Présidente d’Unifrance de 2003 à 2009, Membre du conseil d’administration de l’UPC (Union des Producteurs de Cinéma), Membre de l’Académie Franco-Allemande du Cinéma, Membre du conseil d’administration de l’Association Franco-Allemande du Cinéma, Membre de l’European Film Academy, Membre de l’Académie des Oscars, Membre de l’Académie des BAFTA, Membre du Conseil d’Administration des César.
László Nemes a reçu le Prix France Culture Cinéma des Etudiants pour son film Sunset, présenté à Venise en septembre dernier. L'ancien assistant de Béla Tarr (L’homme de Londres), avait fait sensation sur la Croisette avec son premier long métrage, Le Fils de Saul, (Grand prix au Festival de Cannes de 2015, le Golden globe et l’Oscar pour le meilleur film étranger). Il était face à Mademoiselle de Joncquières d’Emmanuel Mouret, Les Estivants de Valeria Bruni-Tedeschi, Peu m’importe si l’histoire nous considère comme des barbares de Radu Jude et On ment toujours à ceux qu’on aime de Sandrine Dumas.
Enfin, Jean-Paul Civeyrac a été distingué par le Prix International Students Award UniFrance / France Culture pour son film Mes provinciales. Cinéaste, écrivain, collaborateur à Arte pour l’émission Blow Up, ancien directeur du département réalisation de la Fémis, il a bénéficié d'une rétrospective l'an dernier à la Cinémathèque française. Il a déjà reçu le grand prix du Festival Entrevues à Belfort pour Fantômes et le prix Jean-Vigo pour Toutes ces belles promesses.
La sélection 2019 comprenait aussi Le grand bal de Laetitia Carton, Mutafukaz de Shoujirou Nishimi et Guillaume Renard, Roulez jeunesse de Julien Guetta et La nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher.