Dernière Ligne droite pour Régis Wargnier

Posté par vincy, le 7 août 2010

regis wargnier la ligne droiteLe 17 juillet, le réalisateur Régis Wargnier a achevé le tournage de 40 jours de son prochain film, La ligne droite, qui sortira en mars 2011 et pourrait être sélectionné au Festival de Berlin quelques semaines avant. Il a profité de la réunion d'athlétisme de Paris/Saint-Denis en juillet et de la piste du Stade de France pour tourner la scène finale.

Quelques minutes avant la première course officielle du Meeting Areva (le 16 juillet), le réalisateur, grand passionné d'athlétisme, a dirigé ses acteurs lors du 400 mètres. Le film raconte l'histoire d’un coureur devenu non voyant et de son guide, ancienne championne sortie de prison.

Pour réussir cette scène, tournée en une seule prise, en direct et en public, les acteurs Cyril Descours (Complices, Une petite zone de turbulences et ceinture noire de karaté) et Rachida Brakni (Chaos, Neuilly sa mère!) ont suivi une préparation spécifique à l’INSEP (Institut National du Sport et de l’Education Physique) avec 29 séances entre mars et juillet. Brakni (César du meilleur espoir, Molière de la révélation théâtrale, égérie L'Oréal), par ailleurs compagne d'Eric Cantona, était une coureuse de haut niveau (200m et 320m haies) avant de se lancer sur scène et d'intégrer la Comédie-Française.

Ceci dit, Brakni a souffert lors du tournage des scènes au stade Charléty (Paris). Son tendon d'Achille s'était rompu et a obligé le réalisateur a changé de fin. Il en avait écrit deux. Il en avait choisit une. La fatalité l'a conduit à filmer l'autre. Le cinéaste ne disposait que de cinq minutes pour faire la prise, un 400m handisport.

Ils seront entourés de Clémentine Célarié, Thierry Godard, Seydina Baldé.

Pour Wargnier, ce n'est pas ses premiers pas dans le cinéma "sportif". On se souvient de la séquence de natation d'Est-Ouest, bien entendu. mais il avait aussi réalisé un documentaire, Coeurs d'athlètes, où il croisait les portraits de trois champions : l'Ethiopien Haile Gebreselassie, l'Allemande Heike Drechsler et le Marocain Hicham el-Guerrouj. C'est d'ailleurs en regardant Aladji Ba lors des Mondiaux de Paris en 2003 qu'il a eut l'idée de La ligne droite. Le champion déficient visuel fait un caméo dans ce film.

Son dernier film était l'adaptation du roman de Fred Vargas, Pars vite et reviens tard, en 2007.

Festival du film britannique de Dinard 2010 : Let it be…

Posté par vincy, le 6 août 2010

dinard 2010Du 6 au 10 octobre (soit une journée de plus), la petite ville bretonne de Dinard devient une colonie anglaise. Pour le plus grand plaisir de ses 28 000 spectateurs (en 2009), le cinéma britannique est à l'honneur. Sous la présidence d'Etienne Chatiliez, le jury devra départager 6 films en compétition pour cette 21e édition

Mais le public pourra aussi découvrir des films récompensés aux British Awards ou remarqués dans les festival : Nowhere Boy de Sam Taylor-Wood (sortie le 8 décembre) qui fera l'ouverture et sera suivie d'une "Party Sixties", Another Year de Mike Leigh (sortie le 22 décembre), Neds de Peter Mullan (sortie au premier trimestre 2011), ou encore Cameraman de Craig McCall (un docu avec une pléiade de légendes), Four Lions de Chris Morr, Soulboy de Shimmy Marcus et A Passionate Woman de Kay Mellor.

Mike Leigh  sera présent.

Les 70 ans de la naissance de John Lennon donneront lieu à une programmation spéciale, dont une sélection de films sur les Beatles, (y compris des inédits en France). Mais surtout l'affiche leur fera un clin d'oeil avec quatre garçons traversant un passage piéton, derrière un gros monsieur, Alfred Hitchcock.  Logique, à Dinard, les prix sont des Hitchcock.

Venise 2010 : Jafar Panahi en invité surprise

Posté par vincy, le 6 août 2010

C'est une nouvelle qui fait plaisir. Le réalisateur iranien jafar Panahi sera sur la lagune de Venise pour présenter son nouveau film, L'accordéon, à la Mostra.

Le film fera l'ouverture des Venice Days (les journées des auteurs) le 1er septembre, une section parallèle où le film de Bertrand Blier est aussi programmé.  Il s'agit d'un court métrage tourné à Téhéran. On y suit le parcours de deux jeunes musiciens de rue, privés de leur accordéon à cause d'un accident.

Le lendemain,  le cinéaste participera à un débat avec son compatriote Mazdak Taebi, où ils évoqueront les thèmes de l'oeuvre de Panahi. De plus il donnera une "Master Class" à de jeunes cinéphiles européens.

Panahi avait été arrêté en mars dernier, au prétexte qu'il préparait un film contre le régime. Cela avait soulevé une indignation internationale. le Festival de Cannes l'avait officiellement invité pour être membre du jury. Durant tout le Festival, son absence avait été soulignée et symboliquement illustrée ou commentée. Le Festival des films du Monde à Montréal va aussi lui rendre hommage dans quelques semaines.

Le réalisateur a reçu le Lion d'or à Venise il y a dix ans pour Le Cercle.

Les actrices les mieux payées d’Hollywood

Posté par vincy, le 5 août 2010

Sandra Bullock a gagné plus que les autres actrices d'Hollywood. Logique pour cette année. Forte de deux succès au box office et d'un Oscar de la meilleure comédienne, elle a retrouvé les faveurs des studios et récolté la mise, même en baissant son cachet. Le magazine Forbes a livré son Top 10 annuel (qui va de juin 2009 à juin 2010).

1. Sandra Bullock (The Blind Sind, All About Steve, La proposition).
Revenus : 56 millions de $ - Box office total : 454 millions de $

2. Reese Witherspoon (aucun film en salles)
Revenus : 32 millions de $ (ses deux cachets pour How do you know et Water for Elephants)

2. Cameron Diaz (My Sister's Keeper, The Box, Shrek 4)
Revenus : 32 millions de $ - Box office total : 300 millions de $

4. Jennifer Aniston (Love Happens, The Bounty Hunter)
Revenus : 27 millions de $ - Box office total : 90 millions de $

5. Sarah Jessica Parker (Où sont passés les Morgans?, Sex and the City 2)
Revenus : 25 millions de $ - Box office total : 125 millions de $

6. Julia Roberts (Valentine's Day)
Revenus : 20 millions de $ - Box office total : 110 millions de $

6. Angelina Jolie (aucun film en salles)
Revenus : 20 millions de $ (son cachet de Salt)

8. Drew Barrymore (aucun film en salles)
Revenus : 15 millions de $ (son cachet de Going the Distance)

9. Meryl Streep (It's complicated, Fantstic Mr. Fox, Julie & Julia)
Revenus : 13 millions de $ - Box office total : 228 millions de $

10. Kristen Stewart (The Runaways, Twilight 2)
Revenus : 12 millions de $ - Box office total : 400 millions de $

40 avant-premières mondiales pour le Festival de Locarno

Posté par vincy, le 4 août 2010

homme au bain tournage francois sagatPour sa première année, le nouveau directeur artistique du Festival, le Français Olivier Père (ancien directeur de la Quinzaine des réalisateurs) n'a pas lésiné sur ... les films français. Jusqu'à l''ouverture qui se fera avec le nouveau film de Benoît Jacquot, Au fond des bois, drame en costumes. Si majoritairement les films viennent d'Europe (surtout scandinave), on constate un importante délégation francophone (Canada inclus) et peu de films venus d'Asie (hormis la Chine) et d'Amérique latine.

Du 4 au 14 août, la petite ville suisse accueille l'un des plus beaux festivals de cinéma. On connaissait déjà le jury (Eric Khoo en président de celui de la compétition officielle), une partie de la programmation, la rétrospective annuelle (Ernst Lubitsch) et la plupart des hommages (Jia Zhang-Ke, Alain Tanner). Actualité du 25 juin 2010. On nous avait même surpris avec l'annonce du prix d'excellence pour Chiara Mastroianni et sa Master Class. Actualité du 30 juin 2010.

Entre temps Locarno a ajouté un Léopard d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre, qui sera attribué au cinéaste italien Francesco Rosi le 13 août. En plus d'un dialogue pblic avec le critique italien Sergio Toffeti, les festivaliers pourront (re)voir en copie restaurée son film pacifiste Uomini Contro (Les hommes contre).

Le Festival proposera au total 40 avant-premières mondiales. L'objectif d'Olivier Père est de faire de Locarno une rampe de lancement pour les nouveaux talents et les jeunes cinéastes, un lieu de découverte.

Cela n'empêche pas quelques événements avec des stars, ou même de flirter avec différents genres populaires comme le L.A. Zombie de Bruce LaBruce (voir actualité du 31 juillet 2010), avec la star du porno gay François Sagat, qui sera aussi à l'affiche du film de Christophe Honoré avec son Homme au bain (photo), ou encore un film de science-fiction avec Eva Green (Womb), ou toujours une "comédie" indépendante américaine, Cyrus dans la lignée de Little Miss Sunshine qui avait fait son avant-première européenne à Locarno.

Cette année, aucun blockbuster. Mais un regard sur le monde et son cinéma, en mutations. Une épreuve test pour le nouveau directeur dans un festival qui séduit toujours autant de monde mais qui peine à s'étendre faute de capacité d'hébergement importante.

Une 63e édition qui lance aussi la saison des festivals : Venise, Toronto, San Sebastian pour les plus importants, mais aussi Montréal, Telluride, Deauville, Londres ou encore New York.

Compétition
Bas Fonds, Isild Le Besco, France
White White World, Oleg Novkovic Serbia, Suède
Beyond The Steppes, Vanja d'Alcantara, Belgique
Cold Weather, Aaaron Katz, U.S.A
Curling, Denis Cote, Canada
Winter Vacation, Li Hongqi, Chine
Homme au bain, Christophe Honore, France
At Ellen's Age, Pia Marais, Allemagne
Karamay, Xu Xin, Chine
La Petite Chambre, Stephanie Chuat & Veronique Reymond, Suisse
L.A. Zombie, Bruce LaBruce, U.S.A.
Luz Nas Trevas – A Volta Do Bandido Da Luz Vermelha, Helena Ignez & Icaro C. Martins, Brésil
Morgen, Marian Crisan, Roumanie
Periferic, Bogdan George Apetri, Roumanie
Pietro, Daniele Gaglianone, Italie
Sac, Tayfun Pirselim, Turquie
Songs of Love and Hate, Katalina Godros, Suisse
Womb, Benedek Fliegauf, Allemagne

Hors-compétition
C'etait Hier, Jacqueline Veuve, Suisse
Get Out of the Car, Thom Andersen, U.S.A
Hell Roaring Creek, Lucien Castaing-Taylor U.S.A
Io Sono Tony Scott. La Storia Del Piu Grande Clarinettista Del Jazz,
Franco Maresco, Italie
Les Champs Brulants, Catherine Libert & Stefano Canapa, France
Mademoiselle Else, Isabelle Prim, France
The Indian Boundary Line, Thomas Comerford, U.S.A
Low Cost, Lionel Baier, Suisse

Compétition Cinéastes du présent
Aardvark, Kitao Sakurai, U.S.A
The Belly of the Whale, Ana Lungu & Ana Szel, Roumanie
Foreign Parts, Verena Paravel & J.P. Sniadecki, U.S.A/France
Songs of Tomorrow, Jonas Holmstrom & Jonas Bergergard, Suède
Ivory Tower, Adam Traynor, Canada
Jo Pour Jonathan, Maxime Giroux, Canada
La Lisiere, Geraldine Bajard, France
The Life Sublime, Daniel V. Villamediana, Espagne
Mandoo, Ebrahim Saeidi, Irak
Memory Lane, Mikhael Hers, France
Intolerance Now, Takahiro Yamauchi, Japon
Norberto's Deadline," Daniel Hendler, Uruguay/Argentina
Paraboles, Emmanuelle Demoris, France
Prud'Hommes, Stephane Goel, Suisse
Pulsar, Alex Stockman, Belgique
September 12, Ozlem Sulak, Allemagne/Turquie
The Fourth Portrait, Chung Mong-Hong, Taiwan
Tilva Ros, Nikola Leraic, Serbie
You Are Here, Daniel Cockburn, Canada

Projections sur la PIAZZA GRANDE
Au Fond Des Bois, Benoit Jacquot, France - ouverture
Cyrus, Jay Duplass and Mark Duplass, U.S.A
The Silence, Baran bo Odar, Allemagne
The Ugly Duckling, Garri Bardine, Russie
Hugo Koblet -- Pedaleur De Charme, Daniel von Aarburg, Suisse
Invisibleboy, Philippe Parreno, France
King's Road, Valdis Oskarsdottir, Islande
L'avocat, Cedric Anger, France
Monsters," Gareth Edwards, U.K.
Rammbock," Marvin Kren, Germany
Rare Exports: A Christmas Tale, Jalmari Helander, Finlande
Rubber, Quentin Dupieux, France
Little Paradise, Paul Riniker, Suisse
The Light Thief, Aktan Arym Kubat, Kirgizistan
The Mission Of the Human Resources Manager, Eran Riklis, Israel
To Be or Not to Be, Ernst Lubitsch, U.S.A
Uomini Contro, Francesco Rosi, Italie

Droit de passage : le rêve américain a un prix.

Posté par kristofy, le 3 août 2010

 droit de passage crossing over harrison fordL’histoire : Les États-Unis sont une terre d'espoir pour des milliers d'émigrés de toutes origines. Mais l'espoir a un prix. Certains obtiendront un droit de séjour et se feront naturaliser au terme d'un long processus bureaucratique ; d'autres attendront vainement d'être régularisés dans ce pays où tout est à vendre. La prostitution, la violence et la trahison deviendront leur monnaie d'échange, leur ultime recours. Autant de cas difficiles, de combats incertains, qui reflètent les challenges de l'Amérique. Autant de conflits, mais aussi autant d'espoirs et de rêves différents à réaliser et à partager… 

Notre avis : Après l’exercice de style très réussi avec le polar Lady chance et après le film d’action pétaradant La peur au ventre,  Wayne Kramer aspire peut-être à une reconnaissance de cinéaste en prise avec son temps. Le réalisateur se lance dans l’exercice du film académique avec un thème de société abordé de manière très classique. La vague d’histoires post-Irak est passée, il a choisi de s’intéresser à l’immigration et aux parcours pour devenir citoyen américain. Wayne Kramer est particulièrement concerné puisqu’il est originaire d’Afrique du Sud avant d’avoir été naturalisé américain, il montre ici des émigrés d’origines diverses et en même temps différents fonctionnaires de l’administration qui font appliquer les lois. Il a pour ambition de représenter cette diversité à travers une grande variété de profils d’immigrants , entre espoirs et déchirements, mais hélas on n’échappe pas à l’effet catalogue.

La clandestine mexicaine dans un atelier textile ou la famille coréenne dans un pressing ou une épicerie, les familles de confession musulmane en provenance d’Iran ou du Bangladesh ou une fillette africaine et deux artistes qui veulent percer... Selon que l’on est plus moins proche de Los Angeles et de la frontière mexicaine on risque un contrôle et l’expulsion. Un enfant né aux USA bénéficie des droits américains mais le reste de sa famille est toujours susceptible d’être expulsée.

Droit de passage est un montage de séquences avec de nombreux personnages où la situation de certains va se heurter aux problèmes des autres. Une sorte de Crash (Collision). Harrison Ford (qu'on n'avait pas vu aussi bon depuis longtemps), Ray Liotta et Cliff Curtis se partagent les rôles les plus intéressants de ceux qui font respecter la loi. Le fameux sésame que représente la carte verte suscite autant d’incompréhensions que de trahisons et de compromissions.

Le réalisateur expose différentes situations sans prendre parti (sauf pointer du doigt les Iraniens, ce qui n'est pas très subtil). Wayne Kramer se risque malgré tout sur le terrain politique : faire semblant de comprendre l’hébreu comme un juif peut permettre de rester travailler sur le sol américain, tandis qu’une foi trop fervente en l’islam peut aller jusqu’à une dénonciation au FBI et au renvoi du pays.

Le film s’attache surtout aux personnages et à ce qu’ils traversent, mais au détour de quelques dialogues («On n’est que des bridés ici»), quelques allusions racistes et paranoïa terroriste, le scénario évite tout ce qui pourrait faire polémique. Une petite intrigue policière autour d’un meurtre est même prétexte à démontrer que si le système est critiquable il est efficace : les mauvaises personnes sont écartées, et les autres qui obtiennent la nationalité seront de bons citoyens... Droit de passage est finalement un film choral inégal dotés de personnages forts. Même s'il échoue à nous faire vibrer ou nous révolter, il prouve qu'une certaine Amérique n'est pas forcément belle à regarder.

Annette Bening, Terry Gilliam et Gregg Araki invités de Deauville

Posté par vincy, le 3 août 2010

Le festival du film américain de Deauville (3-12 septembre) a choisi une actrice épatante, Annette Bening, un réalisateur dément et grand public, Terry Gilliam, et un cinéaste culte et underground, Gregg Araki, comme invités d'honneur cette année. Chacun aura sa rétrospective.

Bening viendra en plus présenter en avant-première The Kids are all right, comédie dramatique sur l'homoparentalité et Teddy Award du dernier festival de Berlin, succès surprise du box office nord-américain cet été (déjà 10 millions de $ au box office dans un circuit de moins de 900 salles).

Araki se confrontera au public avec son Kaboom, qui avait fait sensation hors-compétition à Cannes, où il avait reçu le premier Queer d'or.

Notons aussi la présence de l'écrivain américain Joyce Carol Oates, qui viendra chercher le prix de littérature du festival à l'occasion de la nouvelle édition française de "Blonde", un roman sur Marilyn Monroe, publiée en juin chez Stock.

Le Comic-Con se transforme en foire de cinéma

Posté par vincy, le 2 août 2010

green lantern ryan reynoldsLa plus importante manifestation de BD aux USA, le Comic-Con (chaque année à San Diego, 160 000 entrées) devient de plus en plus un espace dédié aux studios hollywoodiens pour lancer projets et films adaptés de comics en tous genres. Au point que certains s'inquiètent du phagocytage de l'événement phare du 9e art par l'industrie du 7e art.

Une routine, une tendance? En tout cas, cela manquait de surprise, de panache, et finalement de véritables grandes annonces. Peut-être qu'après les mauvais résultats du box office au début de l'été, la gueule de bois généralisée a déteint sur l'ambiance. Mais reconnaissons qu'après la flamboyante année 2008 (The Dark Knight et Iron Man en tête du box office annuel) et hormis les cartons de la franchise Spider-Man et le doublé de 2006 (X-Men 3, Superman Returns), aucune adaptation n'a réellement changé la donne à Hollywood.

Pourtant tous les producteurs se précipitent à une heure de vol de leurs bureaux, optionnant des BD, déclinant des héros ou balançant leurs teasers. Rendez-vous immanquable pour Hollywood alors que seul Iron Man 2  a fait (relativement) ses preuves cette année?

Cette année, Disney a diffusé les premières images de Tron : Legacy, DreamWorks a dévoilé les premières images de Cowboys & Aliens et de Megamind, DC Comics a projeté en petit comité un montage et les visuels de Green Lantern, Sony s'est amusé avec Priest et Universal avec Scott Pilgrim vs The World, Marvel a présenté Thor, Captain America et The Avengers, invitant au passage les stars rattachées aux différents films (on a ainsi appris que Mark Ruffalo remplacerait Edward Norton dans le rôle de l'Incroyable Hulk). Il faut impressionner, faire saliver, satisfaire un public hautement fanatique. On sort même du registre de l'adaptation en faisant venir des films fantastiques, des thrillers ou de la science-fiction. Ainsi les spectateurs ont pu voir RED, Sucker Punch, ou encore Battle : Los Angeles, et même The Expandables. Les années précédentes, Twilight avait déchaîné les foules : quel rapport avec la bande dessinée? Star Wars, on peut comprendre, mais Salt (le dernier Angelina Jolie), quel intérêt?

Tout simplement, Hollywood utilise l'événement bédéiste comme une rampe de lancement promotionnelle. A l'instar de ce que fait déjà Hollywood dans des festivals comme Cannes, Venise ou Toronto. Les artistes sont convoqués et les studios organisent des conférences où l'on annonce les projets de Guillermo del Toro et où Johnny Depp fait son show en 3D pour vendre Pirates des Caraïbes 4.

Pourtant un succès au Comic Con ne signifie pas que le public se ruera dans les salles. Il s'agit donc juste de marketing.  Mais aussi de laboratoire : les réactions des spectateurs sont étudiées à la loupe. Un marché se créé dans les allées, pour observer ce que le public achète (ou adore). Des droits sont négociés. Malgré tout 24 adaptations ont dépassé les 100 millions de $ de recettes en Amérique du nord dans les années 2000. Un sacré business.

Insoupçonnable : un suspens confus

Posté par anne-laure, le 2 août 2010

insoupconnable"- C’est vrai que t’es comme mon frère.
- C’est quand ça t’arrange cette histoir
e !"

L'histoire : Henri est riche mais seul. Puis, il rencontre Lise, une séduisante entraîneuse. Leur histoire démarre vite et fort. Ils se marient après quelques mois seulement. Sauf que… Il y a Sam, beau jeune homme qu’elle dit être son frère. En réalité, ils ont été élevé ensemble et sont amoureux. Ils ne sont pas très riches et essaient par tous les moyens de le devenir. A n’importe quel prix, pour Lise.

Notre avis : Gabriel Le Bomin nous livre ici son deuxième long-métrage – après Les fragments d’Antonin. Il a décidé de s’attaquer au film noir et il y parvient plutôt bien. On retrouve la figure de la femme hitchcockienne, intrigante. Laura Smet devient la nouvelle Kim Novak, de Vertigo .La photographie aux tons contrastés est une réussite. Elle baigne illico le spectateur dans une atmosphère où les tensions ne peuvent être qu’à leur comble. Enfin, le réalisateur choisit une réalisation efficace pour un thriller : ellipses, flash-backs et hors-champs… De quoi faire durer le suspense ! Sans compter l’intrigue complexe, aux multiples rebondissements – adaptée du roman éponyme de Tanguy Viel.

Gabriel Le Bomin fait un travail de manipulation intéressant. C’est presque de la mise en abîme, puisqu’il parvient à manipuler autant les spectateurs que les personnages, et ce, jusqu’à la fin. Les acteurs occupent chacun un rôle particulier, comme les pièces maîtresses d’un grand échiquier : la femme douce mais pourtant fatale et manipulatrice (Laura Smet), le riche homme d’affaires imbu de lui-même (Charles Berling) et éperdument amoureux et le jeune homme jaloux et tout aussi amoureux (Marc-André Grondin). Le trio de comédiens fonctionne bien.

On regrette tout de même un dénouement un peu confus. On ne parvient pas à comprendre tous les tenants et les aboutissants du film, ni pourquoi les personnages ont réagi de telle manière. Bien sûr, des éléments-clés sont donnés, mais ce n’est pas suffisant. En réalité, Insoupçonnable est un thriller français plutôt bien ficelé et plutôt bien réussi côté réalisation –au sens technique du terme - mais qui dénote un peu par sa fin un brouillon.

La grande scénariste Suso Cecchi D’Amico est morte (1914-2010)

Posté par vincy, le 2 août 2010

On retient rarement le nom des scénaristes au générique, ces conteurs d'histoires en images. Suso Cecchi D'Amico a pourtant écrit de multiples chef d'oeuvres italiens parmi les 110 scénarios dont elle est l'auteur. Cette intellectuelle aura traversé sept décennies de cinéma, jusqu'à son dernier scénario en 2006.

Née en 1914 et décédée samedi 31 juillet - ce qui lui faisait 96 ans - cette romaine (de son vrai nom Giovanna Cecchi) avait pour parents l'écrivain Emilio Cecchi et la peintre Leonetta Pieraccini. Très belle femme, elle s'était mariée au musicologue Fedele D'Amico. Pour le réalisateur Franco Zeffirelli, elle était "à la fois une mère et une soeur pour tous."

Antifasciste, elle commence sa carrière de scénariste après la seconde guerre mondiale et signe deux films fondateurs du courant néo-réaliste, ce mélange de fiction et de portrait social d'un pays en reconstruction : Rome ville ouverte et surtout, en 1948 : Le voleur de bicyclette, de Vittorio De Sica, film fondamental dans l'histoire du cinéma italien, et succès international. Le film obtint l'Oscar du meilleur film étranger.

L'amie des artistes, des grands écrivains comme Alberto Moravia, des actrices légendaires comme Anna Magnani, collabore alors avec tous les grands cinéastes du pays -  Michelangelo Antonioni, Francesco Rosi, Luigi Comencini, Mario Monicelli, Franco Zeffirelli... Elle travailla même avec un jeune scénariste nommé Federico Fellini et écrira la version filmée de Kean, réalisée par le comédien Vittorio Gassman.

Claudia Cardinale lui rend hommage en insistant sur ces années "durant lesquelles notre cinéma était le phare du cinéma mondial." Suso Cecchi D'Amico était, selon la comédienne, "une personne exceptionnelle, d'une grande générosité, d'une culture exceptionnelle."

En 1951, la scénariste fait une rencontre déterminante : Luchino Visconti. Leur première collaboration produit Bellissima. Ils ne se quitteront plus jusqu'au projet non réalisé du cinéaste, La recherche du temps perdu de Marcel Proust. Ensemble, ils écriront Senso, Les nuits blanches, Rocco et ses frères, Sandra (Lion d'or à Venise), L'étranger, Le crépuscule des dieux, Violence et passion, L'innocent et surtout, bien sûr, Le Guépard, fresque sicilienne auréolée d'une Palme d'or au Festival de Cannes.

Pour mesurer à quel point son travail était reconnu, il suffit de voir son palmarès. En 1994, le festival de Venise lui avait décerné un Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière et l'an dernier, la Guilde des scénaristes américains lui avait remis le prix Jean Renoir pour toute son oeuvre. L'un de ses premiers films, Vivre en paix (1947), de Luigi Zampa, fut primé pour son scénario à Locarno. Le Syndicat des journalistes de cinéma italiens la récompensera huit fois tout au long de sa vie. Les prix David di Donatello (les César italiens) lui donnèrent le prix Luchino Visconti à l'occasion des dix ans de la mort du Maître en 1986 et elle reçut en 2006 un prix spécial pour les 50 ans des Donatello.

Trilingue, elle écrivit aussi pour des réalisateurs étrangers comme René Clément, José Pineihro, Nikita Mikhalkov (Les yeux noirs), Martin Scorsese (Mon voyage en Italie).

On retiendra de son travail des idées brillantes et singulières, parfois simples mais efficaces, et une finesse d'écriture, notamment pour les personnages qu'ils soient féminins (Deneuve et Girardot en profiteront) ou à sensibilité féminine (Mastroianni).