Posté par Benjamin, le 28 février 2010
Du 10 mars au 31 août prochain, le Mémorial de la Shoah propose une exposition intitulée « Filmer les camps ». Une exposition qui se focalisera notamment sur les travaux, sur les images de trois grands cinéastes américains, George Stevens (réalisateur des comédies musicales avec Fred Astaire et Ginger Rogers), Samuel Fuller (réalisateur de polars nerveux et sociétales, en photo) et John Ford qu’il est inutile de présenter. Trois hommes qui ont porté leurs caméras sur les différents théâtres d’opération de la Seconde Guerre mondiale : l’Afrique du Nord, le débarquement de Normandie, la bataille du Midway (où John Ford perdit son œil) et bien entendu, les camps de travail et de concentration (ceux de Dachau et de Falkenau notamment).
Cette exposition, bien qu’elle porte sur une période de l’Histoire tristement célèbre, est une occasion de s’interroger sur le rôle du cinéma dans l’Histoire et sur l’importance de l’Histoire dans notre société. Un débat, une réflexion qui peut être relancée également avec la sortie prochaine de La rafle, film français avec Jean Reno et Gad Elmaleh qui retrace lesépisodes qui ont conduit des français judaïques du stade du Vel’ d’Hiv’ aux camps de concentration, à l’heure où le débat sur l’identité nationale est au cœur de l’actualité. Un film de fiction qui refait « vivre » un tragique évènement de notre Histoire (l’occasion de confronter – si on le désire - le rôle des fictions et des documentaires lorsqu’il s’agit de toucher à l’Histoire, tout en écartant les films comme 10 000 d’Emmerich qui place les pyramides en 10 000 av. J.C…)
Que peut alors apporter le cinéma à l’Histoire ? Quel pouvoir ont ces images qu’ils nous livrent ? A-t-il un rôle à jouer dans l’Histoire ?
Il ne faut pas perdre de vue que ces images témoignent également d’une évolution majeure. En effet, avec la Seconde Guerre mondiale, ce sont avec les soldats de nombreuses caméras qui débarquent sur les différents lieux du conflit et qui suivent les combats au plus près du danger. Certes, la télévision n’est pas encore là pour reléguer massivement les images aux citoyens comme ce sera le cas avec le Vietnam, mais c’est ici le cinéma qui se pose en acteur du conflit avec des hommes qui risquent leur vie pour capturer des images précieuses. Des images d’autant plus importantes que la Seconde Guerre mondiale est un véritable cap dans l’Histoire de l’humanité où l’horreur a atteint un pic relégué par les témoignages des survivants et des images qui mettent devant le fait accompli les plus sceptiques.
Une exposition, un rendez-vous donc qui semble incontournable au Mémorial de la Shoah parce que ces images (pour la plupart inédites !) témoignent d’un pan unique de notre Histoire. Des films qui maintiennent intact la mémoire qui est certainement notre bien le plus précieux pour avancer…
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Site internet et informations sur le Mémorial de la Shoah
17 rue Geoffroy l’Asnier, 75004 Paris
FILMER LES CAMPS, JOHN FORD, SAMUEL FULLER, GEORGE STEVENS
De Hollywood à Nuremberg, exposition du 10 mars au 31 août 2010
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Posté par vincy, le 27 février 2010
Nous serons à coups sûrs déçus par les vainqueurs des Césars, comme souvent. On reste surpris de certaines nominations (La journée de la jupe, un téléfilm à l'origine), de certains oublis (Chiara Mastroianni) et de quelques obstinations (l'absence persévérante d'un César du meilleur film d'animation).
Si on voit mal le treize fois nommé Un prophète repartir bredouille, et s'il mérite le César du meilleur film et du meilleur réalisateur, il reste qu'on peut s'attendre à une surprise dans la catégorie reine. Welcome, avec son sujet politique et l'actualité récente sur l'identité nationale, peut s'avérer un outsider redoutable.
La catégorie meilleur acteur est l'une des plus ovuertes. Cluzet part en tête, si l'on prend en compte les récents prix distribués par différents corps de la profession. Mais, deux fois nommé, il peut aussi voir ses soutiens se dilluer. Un César pour Attal et surtout Lindon aurait plus de caractère : ils ne l'ont jamais eu, et les films qu'ils représentent sont clairement meilleurs.
Côté actrice, tout le monde souhaite la résurrection d'Isabelle Adjani. Ce serait un choix facile et injuste pour Kristin Scott-Thomas, qui signe clairement la meilleure performance de l'année, avec Dominique Blanc dans L'autre. Là encore Scott-Thomas n'a jamais été césarisée.
Les seconds rôles sont très ouverts; on miserait volontiers sur Niels Arestrup et Noémie Lvovsky; même si un César pour Anglade aurait de la gueule après sa traversée du désert, et pour Atika, par pure amitié. Enfin, on voit mal Tahir Rahim ne pas être sacré espoir masculin.
Dans les catégories techniques, les Césars auront le choix de prolonger la razzia attendue du Prophète. Mais c'est aussi avec ce prix que Welcome a le plus de chance. Dans les deux cas, ce serait un bon choix. Trois adaptations parmi les cinq sont particulièrement réussies : Coco avant Chanel, Mademoiselle Chambon et Les herbes folles.
La meilleure première oeuvre devrait revenir, logiquement, aux Beaux Gosses, tout comme le meilleur documentaire aurait de la classe avec L'enfer de HG Clouzot. On ne se fait pas d'illusions : Le Ruban Blanc devrait recevoir son énième prix ce soir.
Pour le court-métrage soyons subjectif : nous votons pour nos amies Claire Burger et Marie Amachoukeli (C'est gratuit pour les filles). Et pour la musique, Le concert a toutes ses chances, vu son sujet. Ce qui nous ferait plaisir pour Camille Adrien qui a supervisé les orchestrations et les compositions d'Armand Amar.
Enfin deux Césars qui ne nous décevront pas : Eric Rohmer et Harrison Ford. Un grand écart qui souligne à quel point le 7e Art est riche de ses contrastes. Ce que souvent les Césars oublient dans leurs nominations.
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Posté par vincy, le 26 février 2010
Pour les Américains, ça n'a pas beaucoup d'importance. Who is Vanessa Paradis? Pourtant c'est de source hollywoodienne que la nouvelle a été confirmée. Johnny Depp l'a confirmé lors de l'avant-première londonnienne du film de Tim Burton, Alice au pays des merveilles auprès du magazine People. Pour la première fois le couple (à la ville) va jouer ensemble. Il y a bien eu une tentative (L'homme qui a tué Don Quichotte, de Terry Gilliam, avorté) et un clip vidéo ("Que fait la vie?", "L'incendie", réalisés par le mari avec sa muse devant la caméra). Mais jamais de film ensemble.
My American Lover sera l'histoire de la romancière, philosophe, féministe et épouse de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, et de son amant, l'auteur américain Nelson Algren. Respectivement joués par Vanessa et Johnny.
"Nous allons jouer ensemble dans My American Lover, un film en préparation où Vanessa va jouer la féministe française Simone de Beauvoir, et moi son amant, l’Américain Nelson Agren, qui est un vrai macho !", a confié la star.
12 ans après le début de leur relation, ils vont donc interpréter ce couple officieux. Et on n'en sait pas plus... Ni des dates de tournages, ni du réalisateur, ni même du scénariste.
Paradis sera aussi à l'affiche en mars dans L'Arnacoeur.
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Posté par kristofy, le 25 février 2010
"J’ai tant à vous montrer…".
Une éducation est sorti en salles mercredi 24 février. L'histoire de Jenny, élève brillante, qui se prépare à intégrer Oxford. Sa rencontre avec un homme deux fois plus âgé qu'elle va tout remettre en cause. Dans un monde qui se prépare à vivre la folie des années 60, Jenny va découvrir la vie, l'amour, Paris, et devoir choisir son existence.
Ce film immédiatement attachant où une histoire particulière a une portée universelle est réalisé par la danoise Lone Scherfig qui avait déjà montré avec Wilbur et surtout avec Italian for beginners combien elle savait filmer ses personnages. L'histoire est celle des souvenirs de Lynn Barber (une journaliste) scénarisés par Nick Hornby. Hornby fut professeur avant d'être journaliste puis romancier et scénariste. De nombreux livres ont déjà été adaptés en film comme Haute Fidélité, A propos d'un gamin (About a Boy). Vous pouvez les retrouver en poche chez 10-18, aux côtés d'autres romans : Carton jaune, La bonté mode d'emploi, 31 songs, Vous descendez?, Slam et, à venir Juliet nue.
Une éducation sort dans la même collection. Il s'agit du scénario du flm. 192 pages pour 6 euros 50. Une belle leçon de cinéma, par ailleurs citée à l'Oscar de la meilleure adaptation.
Vous pourrez revivre la transformation de la chenille en papillon, l'adolescente en jeune femme, qui s'ouvre aux autres et au monde. Une Education déjà remarqué au festival de Sundance avec notamment un prix du public ; c'était aussi un coup de cœur lors de sa découverte au Festival britannique de Dinard; enfin il est en lice pour les Oscars avec plusieurs nominations dont celle de la meilleure actrice, Carey Mulligan, qui fient de recevoir le prix de la meilleure actrice (et pas Meryl Streep). Elle est la belle révélation de ce film, transportant ce personnage de Jenny avec une subtilité confondante de naturel, tantôt naïve ou ingénue impossible de ne pas être sous le charme. Carey Mulligan est d'ailleurs en passe de devenir la nouvelle coqueluche de Hollywood, depuis elle a déjà tourné devant les caméras de Jim Sheridan, Mark Romanek ou Oliver Stone.
On pourra reprocher à la réalisatrice Lone Scherfig un académisme un peu trop sage, mais au moins elle s'est attachée à servir au mieux cette histoire illuminée par la surprenante/séduisante Carey Mulligan. Une Education ressemble à une leçon de cinéma populaire et réjouissant avec sa belle élégance teintée d'une légère irrévérence. Ce genre de scénario qu'on ne sait pas écrire en France : charmant et généreux.
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Posté par vincy, le 24 février 2010
Vanity Fair a révélé les 40 plus grosses fortunes d’Hollywood pour l’année 2009. Après les réalisateurs voici le classement des comédiens "mâles". Harry Potter en tête devant les comédiens/producteurs. Du coup le box office n'a pas grand rapport avec les fortunes. Force est aussi de constater que les acteurs se font plus de fric que les actrices, mais que leurs cachets ont subit un coup de mou avec la crise. Aucun ne dépasse les 20 millions de $ par films, un chiffre bien deça de ce que pouvait attendre une star il y a quelques années.
6 - Daniel Radcliffe - 41 millons de $
7 - Ben Stiller - 40 millions de $
12 - Adam Sandler - 31,5 millions de $
13 - Denzel Washington - 31 millions de $
15 - Rupert Grint - 30 millions de $
16 - Owen Wilson - 29 millions de $
17 - Nicolas Cage - 28 millions de $
18 - Russell Crowe - 28 millions de $
21 - Johnny Depp - 25 millions de $
22 - Steve Carell - 25 millions de $
23 - Robert De Niro - 24,5 millions de $
28 - Robert Downey Jr. - 23 millions de $
29 - Georges Clooney - 22 millions de $
30 - Matt Damon - 22 millions de $
35 - Robert Pattinson - 18 millions de $
38 - Mark Wahlberg - 16 millions de $
39 - Shia LaBeouf - 15 millions de $
40 - Brad Pitt - 13,5 millions de $
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Posté par vincy, le 23 février 2010
«- On dirait un fond d’écran. »
L'histoire : Quatre couples d'amis embarquent pour une croisière très spéciale sur une île polynésienne. Le couple à l'origine du voyage a décidé de se rendre à l'Eden, une station balnéaire de luxe avec thérapie en guise d'activités "ludiques", comme dernier recours pour sauver leur mariage. Les trois autres s'apprêtent à profiter des multiples trésors qu'offre ce petit coin de paradis : mer turquoise, plage de sable blanc, jet-ski, spa dernière tendance, etc. Mais ils vont vite se rendre compte que leur participation au programme très original de thérapie de couples que propose l'Eden n'a rien d'optionnel. Soudain, leurs vacances au tarif de groupe ne semblent plus une si bonne affaire que ça.
Notre avis : Ce genre de comédie est casse-gueule pour tous ceux qui ne se sentent pas dans la cible. Sur l’affiche américaine, le couple black a été gentiment effacé. Indispensable au scénario, moins pour aguicher le spectateurs. On s’entend, vu le profil des couples, la segmentation est claire : couples, hétéros, plutôt caucasiens, assez bon niveau de vie, entre 30 et 45 ans. Même le générique qui retrace l’histoire du couple à travers l’histoire de l’audiovisuel est hétéro-centré et ne débute, d’ailleurs que lorsque le cinéma est né. Avant le couple n’avait peut-être pas besoin de thérapie.
Premier constat : les Américains ne tournent pas ronds. Ils téléphonent en voiture, sans kits mains libres. Ils font des Power Points élaborés pour expliquer la faillite du sentiment amoureux. Ils s’endettent pour du carrelage ou une moto.
Le film n’est pas plus carré. La musique vient appuyer l’émotion avec des violons pour bien nous faire comprendre que le moment est dramatique. On cherche encore les scènes drôles. Tout est si calculé que le film ne révèle aucune surprise. Les personnages sont stéréotypés : les rationnels, les « nomraux » (en vedette), les paumés, les inadaptés… Une sitco long format.
Quelques bonnes situations ne se dépassent jamais à case d’une réalisation qui ne pousse jamais le bouchon assez loin. Comédie très sage, aux scènes déjà vues, on ne s’intéresse pas aux « malheurs » bien anodins de ces couples cherchant à rallumer la flamme au milieu d’un paradis (en l’occurrence Bora Bora, c’est pas low cost).
Seule la séquence de yoga se démarque avec tout ce qu’il faut d’homophobie pour nous faire rire de ces mâles crétins complètement soumis à leurs femmes névrosées.
C’est un peu Friends sans les gags, avec une bonne gueule de bois conjugales. Mais la juxtaposition des chapitres ne forment pas un film mis bout-à-bout. Le manque de profondeur empêche le film de nous embarquer. Et puis franchement, aller si loin pour boire de la Budweiser… la thérapie aurait pu avoir lieu ailleurs. ?L’happy end généralisé rend le film encore plus factice sans un zeste de réalisme psychologique. A défaut de gags terriblement absents.
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Posté par kristofy, le 23 février 2010
"- Je ne veux pas attendre la mort à la maison. "
L’histoire : Lily est ouvrière dans une usine de tissu. Entre un travail difficile, un mari qui ne la comprend pas et son jeune fils, elle se sent coincée dans un quotidien terne et sans surprise. Quand elle apprend qu'elle est gravement malade, Lily décide de tout plaquer et part à la recherche de son premier amour.
Notre avis : Le réalisateur Wang Quan-An et l’actrice Yu Nan avaient été découvert avec Le mariage de Tuya qui tutoyait le chef d’œuvre, d’ailleurs récompensé de l’Ours d’Or du Festival de Berlin en 2007. Le cinéaste et sa belle comédienne refont de nouveau équipe pour La Tisseuse, mais avec un changement de direction. Après les étendues désertiques mongoles, direction la ville et ses habitants chinois. On y découvre une femme qui a perdu le goût de vivre au milieu de d’entreprises qui ferment, son petit garçon lui redonne à peine l’envie de s’accrocher. La lumineuse Yu Nan interprète une femme qui s’éteint car elle se sait condamnée par une grave maladie. Ni son mari ni son petit garçon ne semblent suffire pour la raccrocher à une vie dont elle est lasse. Alors elle va partir en voyage en direction de son premier amoureux dont elle n’a plus de nouvelles depuis dix ans…
La Tisseuse est autant une évocation de changements industriels en Chine que le parcours d’une femme qui se rend compte qu’elle aurait pu connaître bien plus de bonheurs. Wang Quan-An fait sentir différentes transformations des paysages chinois où l’idéologie communiste a progressivement laissé le terrain à l’économie de marché: une usine garde le souvenir de traditions russes, une imprimerie est démolie dans un quartier en reconstructions modernes. Mais le réalisateur aborde surtout le thème délicat du bilan de sa vie quand on sait qu’elle va se terminer sans avoir été accomplie comme on l’aurait souhaité. Il nous montre un personnage de femme qui abdique devant son avenir et qui regarde en arrière sur ses pas. Cependant ce personnage joué par Yu Nan toute en résignation silencieuse ne montre guère d’émotions et on peine à éprouver de la compassion pour elle.
La Tisseuse était un film attendu mais force est de regretter d’être un peu déçu, à voir tout de même en attendant Apart Together la prochaine réalisation de Wang Quan-An tout juste récompensé pour son scénario à Berlin.
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Posté par vincy, le 22 février 2010
Le prochain film de Tim Burton, Alice au pays des merveilles, l'un des blockbusters les plus attendus de l'année, fait l'objet d'un boycott qui a commencé sa propagation aux Pays-Bas. Ecran Noir aurait pu vous en parler alors, mais nous ne sommes pas là pour répéter les communiqués de presse et les dépêches "officielles". Nous avons bien fait d'attendre puisqu'en une semaine, le problème est devenu international, et donc plus sérieux.
Dans un premier temps, le producteur et distributeur du film, Walt Disney, annonce qu'il va bousculer, là où il peut, c'est-à-dire pas en France par exemple, la chronologie des fenêtres de diffusion du film : le DVD sortira trois mois après sa sortie en salles, au lieu de quatre voire six dans certains pays.
Les Américains comprennent. Les Néerlandais annoncent très vite un boycott. Les réseaux Pathé, Minerva, Wolff et Jogchems (quatre cinémas sur cinq à peu près à eux tous) menacent en effet de ne pas projeter une seule copie du film, considérant, avec une certaine mauvaise foi, que cela leur enlève des spectateurs potentiels. Mauvaise foi car un blockbuster de cette trempe va faire l'essentiel de ses entrées dans le premier mois d'exploitation, vite chassé par les blockbusters du printemps (Iron Man 2 pour commencer). Mais les propriétaires des circuits pensent qu'en annonçant une sortie DVD/VOD aussi rapide, cela découragera certains spectateurs de se déplacer. On nous dit la même chose du piratage alors que les entrées en salles sont en hausse dans toute l'Europe depuis un an. La peur est mauvaise conseillère.
Et puis voilà que les britanniques s'y mettent. Ce lundi 22 février, en soirée, Odeon, le plus gros réseau de cinéma anglais a décidé de suivre le mouvement de ses confrères (Cineworld et Vue avaient déjà annoncé leur refus de jouer le jeu de Disney).
Or, le succès d'un film, notamment une imposante production comme celle-ci, dépend de son nombre de copies et de sa diffusion à travers un territoire. La Grande Bretagne n'est pas les Pays-Bas, puisqu'il s'agit d'un des cinq plus gros marchés étrangers pour les studios américains. Et Disney a réellement besoin d'un énorme hit après des résultats en 2009 un peu contrastés (quelques gros hits, pas mal de flops).
La tendance est un raccourcissement du délai à trois mois, notamment aux USA. Les Européens veulent faire d'Alice un précédent qui décourage les studios américains dans cette spirale temporelle où les films ont de moins en moins de temps pour s'installer.
Dans une interview au Film Français, le directeur de Disney France, Jean-François Camilleri, confirme la stratégie de son groupe : "La question de la chronologie est au centre des préoccupations du nouveau président du studio. L'idée est d'analyser la nouvelle façon de consommer les programmes, et de réagir le plus vite possible. On réfélchit beaucoup à la VOD, au téléchargement définitif."
Malgré les maladresses sémantiques, il constate que les usages changent et qu'il faut s'y adapter. On ne lui donne pas tort.
Alice sort en France le 23 mars.
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Posté par MpM, le 22 février 2010
Cette année encore, la Semaine de la Critique et l'OFAJ (Office franco-allemand pour la jeunesse) proposent à de jeunes lycéens français et allemands de participer au Festival de Cannes dans le cadre de l'édition 2010 de "la (Toute) Jeune Critique".
Pour les 24 heureux sélectionnés, il s'agira de découvrir de l'intérieur le plus célèbre festival au monde en rencontrant de nouveaux auteurs et surtout en faisant l'apprentissage de la critique de cinéma. Ils assureront en effet une couverture quotidienne de la fameuse Sélection parallèle réputée pour sa curiosité et son talent de découvreuse. Il auront également la chance de décerner le Prix OFAJ/TV5MONDE de la (Toute) Jeune Critique au meilleur long métrage de la Sélection.
Enfin, à l'issue du festival, deux Prix remis par l’OFAJ et TV5MONDE distingueront la meilleure critique en français et la meilleure critique en allemand. Les auteurs des critiques récompensées seront ainsi invités à découvrir un autre festival international, celui de Berlin !
Pour faire partie de l'aventure, les élèves intéressés (inscrits en seconde ou première) doivent se constituer en groupes de trois accompagnés par un enseignant et disposer de contacts avec un média de leur région susceptible de publier leurs articles pendant leur séjour à Cannes. Par ailleurs, priorité est donnée aux lycéens ayant un intérêt profond pour le cinéma et l'écriture en général.
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Pré-inscription indispensable sur le site de l'OFAJ avant le 30 mars prochain.
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Posté par vincy, le 22 février 2010
Un prophète, le film de Jacques Audiard, a emporté le prix du Meilleur film en langue étrangère des BAFTA (Oscars britanniques), laissant K.O. Le Ruban blanc, Morse, Etreintes brisées et Coco avant Chanel.
La cérémonie a couronné Démineurs, qui semblent bien parti pour les Oscars. Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original, meilleure photo, meilleur montage, meilleur son. Une razzia.
Les BAFTA ont du créer des prix spécifiquement britanniques tant la cérémonie a des tonalités hollywoodiennes. Le prix du meilleur espoir (jeune réalisateur) a été remis à Duncan Jones (Moon). Le prix du meilleur film anglais est revenu à Fish Tank, prix du jury cannois.
Les acteurs Colin Firth et Carey Mulligan ont été honorés pour leur interprétation respective dans A Single Man et Une éducation, tous deux dans les salles françaises cette semaine. Pour les seconds-rôles, Mo'Nique (Precious) et Christopher Waltz (Inglourious) continuent de monopoliser la catégorie.
Et sinon? In The Air (meilleure adaptation), Avatar (meilleur décor, meilleurs effets visuels), The Young Victoria (melleur costume, meilleur maquillage), Là-haut (meilleur film d'animation, meilleure musique) se partagent les restes.
Notons que c'est Kristen Stewart (Twilight) qui a reçu le prix Orange Rising Star. Vanessa redgrave a été honoré pour l'ensemble de sa carrière.
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