Andrew Haigh et Chris Urch s’unissent pour un biopic sur Alexander McQueen

Posté par vincy, le 22 janvier 2016

Alors que 45 ans sort sur les écrans français mercredi prochain (et vaut à Charlotte Rampling sa première nomination aux Oscars, un an après son prix d'interprétation à Berlin), Andrew Haigh (Week-end) a annoncé qu'il réaliserait un film sur le styliste britannique Alexander McQueen.

Selon Deadline, le scénario de Lee sera écrit par Chris Urch (jeune auteur de 28 ans à qui l'on doit les pièces à succès Land of our Fathers et The Rolling Stone au théâtre). Il s'agit d'une adaptation libre de la biographie inédite en France, Blood Beneath The Skin, d’Andrew Wilson. Le scénariste s'aidera aussi de documents rassemblés lors de ses recherches.

Génie de la mode, Alexander McQueen, né Lee McQueen en mars 1969, est mort, pendu, le 11 février 2010, la veille des obsèques de sa mère, décédée une semaine avant. Surnommé "l'enfant terrible" dans son milieu, provocateur (parfois un peu gore, souvent baroque) et inventif, sa vie est digne d'un scénario hollywoodien avec son ascension et sa fin tragique. Il a commencé à travailler à 16 ans et lance sa première collection à à l'âge de 23 ans. En 1996, il remplace John Galliano chez Givenchy. et finalement, crée sa propre maison de couture (qui s'est déclinée en boutiques). Il a notamment conçu la robe de mariée de Kate Winslet en 1999. Le cinéma avait une forte influence sur ses créations.

Ouvertement homosexuel depuis l'âge de 6 ans, il s'est uni en 2000 à son compagnon, le documentariste George Forsyth. Il a aussi collaboré avec de nombreux artistes comme David Bowie, Rihana, Nicole Kidman, Pénélipe Kruz, Sarah Jessica Parker, Lady Gaga, Björk, ou Céline Dion mais aussi le Prince Charles. Pour le reste, il luttait contre son addiction à différentes drogues et contre une dépression de plus en plus profonde. Cela ne l'avait pas empêché de dessiner une dernière collection pour la Fashion Week de Paris, qui organise un défilé posthume un mois après son décès.

Le fantôme de l’Opéra va hanter le théâtre Mogador cet automne

Posté par cynthia, le 21 janvier 2016

Comédie musicale à succès, Le fantôme de l'Opéra sera au théâtre du Mogador à partir d'octobre 2016, succédant ainsi aux versions françaises de classiques comme Le Roi Lion (d'après le film), Cabaret (comme le film), Mamma Mia (qui donna un film), Sister Act (qui s'inspira du film), Le Bal des Vampires (transposition du film éponyme par son metteur en scène Roman Polanski) ou actuellement Cats (aucun lien avec le cinéma pour le coup).

Vu par plus de 140 millions de spectateurs, ce qui en fait le 2e spectacle musical le plus vu dans le monde, Le Fantôme de l'opéra, adaptation du roman de Gaston Leroux (Le mystère de la chambre jaune et Le parfum de la dame en noir, qui furent adaptés) arrive pour la première fois sur le sol Français avec une toute une nouvelle production.

Roman publié en 1910 d'après des rumeurs sur l'Opéra Garnier, il est devenu un des livres les plus vendus mais surtout l'un des plus déclinés dans le monde: bandes dessinées, comédies musicales ou encore adaptations cinématographiques, dont celle de Brian de Palma, Phantom of the Paradise, en 1974 et la version cinématographique de la comédie musicale réalisée par Joel Schumacher en 2004. Cinq autres films ont été réalisés à partir de cette histoire faustienne, dont celui de Terence Fisher pour la Hammer en 1962 et celui de Dario Argento en 1998.

Le Fantôme de l'Opéra n'est plus une histoire à présenter. La comédie musicale d'Andrew Lloyd Webber souffle son 30ème anniversaire cette année. Pour l'occasion, le théâtre Mogador ouvrira en octobre 2016 ses portes au fantôme le plus mystérieux du show-biz. Mais la billetterie sera ouverte dès le 14 février.

Edito: un début d’année particulier

Posté par redaction, le 21 janvier 2016

Voyons le verre à moitié plein: la fréquentation des salles ne se porte pas si mal. Malgré le froid soudain, malgré les tendances de fond qui favorisent quelques grosses sorties au détriment de nouveautés de qualité, le public répond présent.

Le cinéma reste un de ces grands divertissements populaires. Une sortie "réelle" qui continue de plaire. Pourtant, il y en a d'autres loisirs, d'autres manières de se divertir.

Et puis on voit aussi un peu le verre à moitié vide. A observer les vagues d'émotions, virtuelles et virales, qui suivent chacun des décès depuis le début de l'année, on voit bien qu'un vide se créé: celui d'un cinéma qui disparaît, qui se désincarne à force de ne plus être représenté. Galabru, Bowie, Scola... et tant d'autres que nous avons tant aimés, en littérature comme en musique.

Mais s'ils suscitent tant de "RIP", s'ils sont en TT sur Twitter, s'ils font ressurgir des extraits de films ou des citations, de belles photos ou de jolis souvenirs, c'est bien que le cinéma est un art qui se partage, qui se transmet, qui ne meurt jamais. Et d'ailleurs l'offre de films du patrimoine n'a jamais été aussi accessible.

Alors, remplissons le verre, acceptons l'ivresse et revoyons Le juge et l'assassin, Furyo, ou tous les Scola. Pas de regrets, juste de la nostalgie.

La guerre des multiplexes dans les Yvelines

Posté par vincy, le 20 janvier 2016

A l'Ouest, il y a du nouveau. Il y a même un risque de saturation dans les Yvelines côté multiplexes. Jusque là, les habitants de Trappes, Maurepas, Elancourt et Coignères, soit environ 80000 habitants, devaient se rendre à Versailles, dans le vieux Cyrano (qui va être complètement relifté) ou, plus proche, à Saint-Quentin en Yvelines, dans l'immense UGC Ciné Cité SQY Ouest, 7e cinéma de France par sa fréquentation avec 1 225 000 spectateurs en 2015.

Ils auront bientôt le choix entre deux nouveaux multiplexes. Le groupe C2L a été autorisé à créer un multiplexe à Coignières, avec 10 salles et 1230 fauteuils. Le cinéma se situera dans un nouveau quartier commercial et vise 350000 entrées annuelles à partir de 2017, date prévue de son ouverture. Le second est un multiplexe de 8 salles (mais 1700 fauteuils) géré par le réseau Ciné-Movida et serait implanté à Maurepas, à quelques kilomètres de distance. Le cinéma sera situé dans la zone "Village des Loisirs", au sein d'une immense zone commerciale et espère ouvrir d'ici la fin de l'année.

Le groupe C2L, dirigé par Marie-Laure Couderc, dispose de 60 écrans en France avec des cinémas dans des villes moyennes comme Roubaix, Tourcoing, Saint-Germain-en-Laye, Provins, Armentières, Poissy, Cambrai, Sartrouville et Mulhouse. Récemment, le réseau a acquis ceux de Conflans-Saint-Honorine, Vaucresson, Gif-sur-Yvette et Rambouillet (le Vox, situé à 15 kilomètres de Coignières).

Ciné-Movida possède 7 cinémas - L'épée de bois à Paris et sinon à Saint-Lô, Cholet, Frontignan, Sète et deux à Perpignan. Le groupe vient de fermer le Star à Cannes mais sera l'exploitant du futur complexe art-et-essai des Batignolles à Paris.

Une fois ces deux multiplexes ouverts, la région sera très bien équipée. Trop? Avec le Cyrano qui deviendra un CGR de 1400 fauteuils dans le centre de Versailles, un nouvel UGC à Versailles nord-Parly 2 (1700 fauteuils), le nouveau mastodonte UGC Ciné-Cité de Vélizy 2 fin 2017 (18 salles, 3800 fauteuils), qui remplacera l'actuel complexe un peu désuet du centre commercial, le sud des Yvelines risque la saturation. En tout cas, le cinéma qui l'aura mauvaise est bien celui d'Elancourt, à équidistance des futurs complexes de Maurepas et Coignières à l'ouest et de Saint-Quentin-en-Yvelines à l'est. Avec ses 3 salles en centre-ville, le Ciné 7, qui accueille environ 100 000 spectateurs par an, risque de ne pas résister à cette concurrence.

Ettore Scola (1931-2016), nous l’avons tant aimé

Posté par vincy, le 19 janvier 2016

Ettore Scola, né le 10 mai 1931 à Trevico, est mort le 19 janvier 2016 à l'âge de 84 ans. Gilles Jacob a twitté très vite: "La classe/l'élégance morale et vestimentaire/l'intelligence/le charme, l'accent délicieux/l'œil de velours/l'humour railleur." Voilà pour la personnalité.

Il avait commencé sa carrière dans une revue humoristique, en tant que dessinateur, comme Federico Fellini avant de devenir scénariste, notamment pour Dino Risi et l'acteur Toto. De là son humour, son goût du grotesque.

Le cinéaste fait ses premières armes avec Parlons femmes (Se permettete parliamo di donne) en 1964. Entre tragédie et comédie, il affine son style de fin observateur de la classe moyenne italienne. Avec Drame de la jalousie qui vaut un prix d'interprétation à Cannes à Marcello Mastroianni en 1970, il entre dans la cour des grands.

Quatre ans plus tard, Nous nous sommes tant aimés vaste fresque de la société italienne après la Seconde Guerre mondiale, est un succès international. De la satire à la comédie, du registre plus intime au drame historique, Scola aura touché à différents genres, soulignant l'hypocrisie humaine et la désillusion d'un monde meilleur. Il se moque ainsi ouvertement des élites ou des petits bourgeois. Notons parmi ses grands films, Une journée particulière, avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni, histoire d'une brève rencontre entre deux voisins exclus du modèle fasciste, une femme au foyer, la Sophia, et un intellectuel homosexuel, il Marcello, alors que Mussolini accueille Hitler en 1938. La femme, cet éternel mystère qui hante tous ses films... Il y avait quelque chose de Claude Sautet dans son cinéma. Mais le cinéma d'Ettore Scola était plus convaincu, plus politique, avec un regard tendre sur les petites gens, mais aussi une absence de complaisance vis-à-vis de ses personnages, qui ne cesse de regretter leurs actes manqués.

40 films en une quarantaine d'années

Son style est ainsi celui d'un réaliste, issu de l'école De Sica, empreint de dérision et de psychologie à la manière d'un Woody Allen, où Rome remplacerait New York. L'ironie se mélange à la mélancolie, la farce à la désillusion. Toujours il s'interroge sur la place du peuple dans l'Histoire et des sociétés souvent oppressantes, à différentes époques, et différents âges de la vie. L'affrontement du temps et les tourments de chacun l'ont conduit à essayer différents genres, comme dans Le Bal qui retrace l'Histoire de France des années 30 aux années 70 à travers des couples et des genres musicaux, du jazz au disco. Ou comme ce documentaire présenté à Venise en 2013, Comme il est étrange de s'appeler Federico : Scola raconte Fellini. Il avait annoncé qu'il ne tournerait plus en 2011, ne se sentant plus appartenir au cinéma contemporain et encore moins à l'industrie telle qu'elle avait évolué.

Depuis 2000, il avait réalisé seulement 2 films, Concurrence déloyale, avec Gérard Depardieu, et Gente di Roma, film quasiment expérimental dans sa narration, avec une promenade dans la capitale italienne durant une journée, où l'on croise notamment Nanni Moretti. Dans tous ses films, la famille est au coeur du récit. Une famille recomposée, élargie, au sens globale du terme: un couple vivant l'amour impossible ou les habitants de sa ville, une communauté dans un bidonville ou les aristocrates français, le peuple de gauche ou les employés du cinéma Splendor. Tous ont des regrets. Car c'est là l'ADN de ses comédies dramatiques, de ces drôles de drames: le regret, émouvant plus que larmoyant, touchant davantage que bouleversant. Ce n'est pas pour rien que Nous nous sommes tant aimés, titre de son film le plus emblématique, pourrait s'accoler à chacune de ses oeuvres.

Cannes, Berlin, les César...

Fondateur du Festival du cinéma de Bari, il est aussi l'un des réalisateurs italiens les plus récompensés du monde. A Cannes, où il avait été président du jury en 1988, il a reçu le Prix de la mise en scène pour Affreux, sales et méchants et le Prix du scénario et des dialogues pour La Terrasse. En France, il reçoit plusieurs César: ceux du meilleur film étranger pour Nous nous sommes tant aimés et Une journée particulière, celui du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Le Bal. A Berlin, il est honoré d'un Ours d'argent du meilleur réalisateur pour Le Bal. Sans oublier quelques prix David di Donatello (les César italiens): meilleur film pour Le Bal et La famille, meilleur réalisateur pour Une journée particulière, Le Bal et La famille, meilleur scénario pour La nuit de Varennes et La Famille.

"J’ai sûrement fait des tas de choses horribles au cours de ma vie ! Mais le plus affreux, c’est probablement de n’avoir pas su faire de meilleurs films" disait-il il y a quelques années. Curieux et optimiste, vivant par l'esprit avec ses amis disparus, Ettore Scola, ce caricaturiste méconnu, était le dernier cinéaste italien à avoir été proche des monstres De Sica et Fellini, Gassman et Mastroianni. Tout en jouant sa propre petite musique. N'oublions pas qu'il clamait que le métier de réalisateur était "un travail de menteur"...

Vesoul 2016 : Im Sang-soo, Eran Riklis et Patrice Leconte célèbrent tous les cinémas asiatiques

Posté par MpM, le 19 janvier 2016

On ne présente plus le Festival des Cinémas d'Asie de Vesoul (FICA pour les habitués) qui proposera du 3 au 10 février prochain sa 22e édition, plus que jamais placée sous le signe de la découverte et de l'éclectisme.

Cette année, c'est le réalisateur coréen Im Sang-Soo (The housemaid, L'ivresse de l'argent, Le vieux jardin...) qui est l'invité d'honneur de la manifestation. Il sera notamment présent pour recevoir un Cyclo d'or d'honneur et présider le jury international, aux côtés de la réalisatrice et actrice Mania Akbari (Iran), de la productrice et réalisatrice indonésienne Nan Achnas et du réalisateur Euthana Mukdasanit (Thaïlande). Un hommage sera également rendu au cinéaste israélien Eran Riklis à qui une rétrospective est consacrée.

Outre les deux compétitions, qui réunissent 17 longs métrages venus du Banglasdesh, de Myanmar ou encore du Kazakhstan, l'édition 2016 consacre un focus au cinéma thaïlandais de 1940 aux années 2000 ainsi qu'une rétrospective "Corée : littérature et cinéma (1949 - 2015)" dans le cadre de l'année France-Corée. La traditionnelle section thématique confrontera quant à elle les points de vue de cinéastes occidentaux et orientaux sur les rapports Orient/Occident, en présence notamment du réalisateur Patrice Leconte pour son film tourné au Cambodge, Dogora, ouvrons les yeux.

Enfin, comme tous les ans, le festival sera agrémenté de soirées festives, rencontres, débats, tables rondes et séances spéciales pour faire vivre aux festivaliers une semaine 100% cinéma asiatique.


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22e Festival des Cinémas d'Asie de Vesoul
Du 3 au 10 février 2016
Informations pratiques sur le site de la manifestation

Le cinéma Utopia de Toulouse menacé

Posté par vincy, le 19 janvier 2016

Ce n'est ni la première fois, ni la dernière hélas, que nous annonçons la menace d'une fermeture de salle de cinéma art-et-essai. Mais celle-ci est emblématique. L'Utopia, un réseau de salles indépendantes art-et-essai, voit ses fondations vaciller à force de devoir s'adapter à son époque (normes de sécurité, d'accessibilité, loyers en hausse dans les centre-ville, concurrence des multiplexes...).

43 ans que ce réseau existe avec 7 millions de spectateurs cumulés. Avignon, base historique, Toulouse, Montpellier, Paris (l'ancien Quartier latin), Saint-Ouen, Bordeaux...

Mais voilà, celui de Toulouse est menacé, 22 ans après son ouverture. C'était l'un des cinémas les plus rentables de France, localisé dans une superbe salle appartenant à la paroisse Saint-Jérôme. Car, selon La Dépêche du midi, la paroisse souhaiterait augmenter le loyer. Comme pour le Star à Cannes. On passe d'une somme correcte pour un équipement culturel en centre-ville à une somme astronomique que seule un groupe international de vente de fringues, ou une marque de cosmétique, ou même un opérateur de téléphonie mobile peut se payer: 150 000 euros! Trois fois le loyer actuel.

Mais pire que ça, la paroisse déjà pas très charitable, demande au cinéma de respecter des critères moraux dans sa programmation. On imagine que des films comme La vie d'Adèle ou Bang Gang ou Carol ne sont pas forcément du goût des propriétaires...

Un déménagement comme solution idéale?

L'Utopia va se défendre avec un avocat, mais l'exemple récent de La Pagode à Paris incite à la prudence. Le réseau a cherché à acheter une ancienne salle de la ville rose, en vain. Mais quel intérêt de fragiliser un réseau qui soutient des films parfois difficiles et qui parvient à séduire 500000 spectateurs (si on inclut celui de Tournefeuille dans la banlieue ouest de la métropole)?

Dans La dépêche du midi, Anne-Marie Faucon, cofondatrice du réseau, explique sa vision des choses et semble se résigner: "Nous avons une grosse équipe, lourde à gérer, et nous sommes confrontés à la nécessité de nous mettre aux normes handicapés dans des locaux qui sont déjà inadaptés. Des travaux que l'on estime entre 400 000 et 500 000 euros". Aussi créer un nouveau lieu plus confortable et aux normes pourrait libérer le réseau de cette tutelle chrétienne encombrante: "On se demande si ce ne serait pas mieux ainsi, confirme-t-elle. Si on gardait le même système d'exploitation, on perdrait une soixantaine de places avec les nouvelles normes, ça fait beaucoup, même si nous nous en tirons bien en termes de spectateurs. Il faudrait en outre condamner l'entrée de gauche pour un ascenseur. Est-ce qu'il ne faut pas dans ces conditions envisager un nouvel outil ?" s'interroge-t-elle.

Si la voie de l'indépendance est celle qui sera choisie, il faudra se décider avant la fin de l'année 2016.

L'Utopia Toulouse comporte trois salles (avec une jauge de 441 places) et a reçu le Trophée de la salle art-et-essai du Film Français en 2001.

Black Movie Festival : le cinéma indépendant dans tous ses états à Genève

Posté par MpM, le 18 janvier 2016

Black Movie 2016Le Black Movie Festival de Genève, manifestation entièrement consacrée au cinéma indépendant,  promet pour sa 17e édition "un cocktail des sens, sans dessous", soit une "cuvée 100% cinéma". Ce sont en effet 117 films (très exactement 6315 minutes de projection) qui seront présentés dans la 2e ville de Suisse du 22 au 31 janvier prochain.

Outre les traditionnelles compétitions qui permettront de distinguer 5 films par des jurys professionnels et amateurs, le Black Movie 2016 propose une table ronde autour du cinéma roumain, une rétrospective Sono Sion et une carte blanche au ciné Guimbi (cinéma mythique du Burkina Faso), ainsi que les nouveaux films de Hong Sang-Soo (Right now, wrong then), Serguei Lonitza (The event), Apichatpong Weerasethakul (Vapour), Tsai Ming-Liang (Afternoon), Athena Rachel Tsangari (Chevalier) et plein d'autres.

Les différentes sections (poétiquement nommées "100% adrénaline", "80% hallucinogène" ou "72% aphrodisiaque") mêlent par ailleurs "films survoltés et décoiffant", cinéma "chaud chaud chaud", œuvres "spirituelles" ou encore programmes jeune public, sans oublier une grande première : la projection live de The Garbage Helicopter de Jonas Selberg Augustsén, en simultané avec plus de 40 salles européennes, et en partenariat avec le Festival de Rotterdam où est sélectionné le film.

Un programme riche et éclectique conçu pour répondre aux objectifs des organisateurs : oublier "tous les obstacles" et réfléchir "mieux au monde qui nous entoure, grâce à ce cinéma qui nous paraît de plus en plus beau et surprenant". Chiche ?

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17e Black Movie Festival
Du 22 au 31 janvier 2016
Informations sur le site de la manifestation

Bilan 2015: 106 millions d’entrées dans le monde pour le cinéma français

Posté par vincy, le 18 janvier 2016

"Pour la 3e fois en seulement 4 ans, les films français franchissent le seuil des 100 millions de spectateurs à l’international. Avec 106 millions d’entrées et 600 millions d’euros de recettes dans les salles étrangères, le cinéma français célèbre en 2015 sa 3e meilleure année hors de ses frontières depuis plus de 20 ans" annonce Unifrance en guise de bilan annuel pour l'exportation des films produits majoritairement en France. Mais pas forcément en langue française. 42,6 millions de ces entrées à l'international concernent des films en langue française (un bond de 22% tout de même en un an).

Toujours plus d'entrées à l'international qu'en France

106 millions d'entrées soit 600 millions d'euros de recettes (soit une baisse de 12% par rapport à 2015), c'est un double exploit quand on compare avec les 72,5 millions d'entrées pour les films français en France. Notons que les films d'animation représentent 20% des entrées internationales.

En 2015, 515 films français ont été exploités dans les salles étrangères. Il y a désormais plus d'entrées à l'étranger qu'en France et ce pour la deuxième année consécutive. C'est aussi le troisième meilleur score en 20 ans. L'Asie devient la première zone d’exportation des films français en 2015, devant l’Europe occidentale et l'Amérique latine (avec 22,3 millions d’entrées) a dépassé l'Amérique du nord.

Isabelle Giordano, directrice générale d’UniFrance, se félicite de ces bons scores: "Ces bons résultats à l’international confortent notre place de deuxième exportateur mondial et sont la preuve que notre écosystème est efficace et que cela vaut la peine de valoriser la diversité de nos talents. Les films français sont les seuls à être ainsi appréciés aussi bien sur les marchés internationaux que dans les grands festivals."

L'animation en force

Trois films d'animation se sont classés parmi les dix films les plus vus à l'étranger: Le Petit Prince, Astérix le domaine des dieux et Mune, le gardien de la lune ont séduit aussi bien des spectateurs européens, chinois, brésiliens, mexicain que russes. C'est une année record pour le genre, même si les films d'animation d'auteur ont eu plus de difficultés à s'imposer. "En 2e place du classement annuel, avec 15 millions d’entrées, Le Petit Prince devient le plus grand succès d’animation française à l’international depuis 20 ans" rappelle Unifrance.

Leader toutes catégories, une production Luc Besson une fois de plus, qui succède à Lucy (vainqueur 2014 par K.O.). Le 3e volet de la saga Taken attire à lui seul 40% des spectateurs de productions françaises sur la période: 44 millions de spectateurs dont 10,7 millions aux Etats-Unis et au Canada anglophone et 5,4 millions en Chine et un million d'entrée dans 10 pays différents.
Suivent Le Petit Prince (15 millions avec des records historiques au Brésil et au Mexique) et Le Transporteur - Héritage (10 millions dont 4 millions en Chine et 2 millions aux États-Unis et au Canada anglophone), soit trois films en langue anglaise. C'est donc la comédie La Famille Bélier (devant la continuation de la carrière historique de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?, près de 10 millions de spectateurs étrangers au total), qui remporte la palme du film francophone le plus vu dans le monde en 2015.

La Famille Bélier (3,5 millions) a établit un record de fréquentation pour un film en langue française en Colombie (537 000 entrées), détrônant Intouchables, en plus de séduire 500 000 spectateurs en Italie, 430 000 en Allemagne, 380 000 en Espagne ou encore 150 000 au Québec.

Grand succès francophone de l’année 2014 (3,9 millions d’entrées en Allemagne notamment), Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? est le leader français en Espagne en 2015, avec 830 000 entrées supplémentaires pour 1,3 million d’entrées cumulées.

Pour la première fois, l’Asie devient la première zone d’exportation des films français en 2015. Avec 28,9 millions d’entrées, la zone capte plus d'une entrée sur quatre du cinéma français sur la période. Autre fait historique, la Chine se place au même niveau que les États-Unis et le Canada anglophone en attirant près de 15 millions de spectateurs en 2015. 3,5 millions de Japonais et 2,2 millions de Coréens se sont rendus en salles pour voir des films français en 2015.

Avec 25,6 millions de spectateurs, l’Europe occidentale repasse donc au 2e rang des zones d’exportation du cinéma hexagonal en 2015, avec deux points noirs: une année plutôt timide en Allemagne (4,7 millions d’entrées) et une situation toujours alarmante au Royaume-Uni. L’Italie est le seul pays européen à se hisser dans le top 5 de l’année, avec 5,2 millions de spectateurs. Cependant, l’Europe occidentale est, cette année, avec l’Europe centrale et orientale, la zone la plus favorable aux films en langue française, avec près de 60% des spectateurs recensés pour ces films.

Avec 22,3 millions d’entrées, 2015 marque une année charnière pour le cinéma français en Amérique latine, qui dépasse ainsi l'Amérique du nord. Le cinéma français y réalise des records de fréquentation au Mexique (9,4 millions d’entrées / +76% par rapport à 2014), au Brésil (5,3 millions / +44%) et en Colombie (2,4 millions / +116%), les 2 premiers accédant ainsi au top 5 de l’année devant l’Italie.

Enfin, l’Amérique du Nord passe en quatrième position des zones d’exportation des films français en 2015, faute de succès écrasants au box office, à l’image de Lucy l’année précédente. Le cinéma français subit surtout la désaffection globale du public nord-américain pour les films en langue étrangère et les films art et essai (lire aussi le bilan 2015 du box office en Amérique du nord). Sils Maria, Timbuktu ou encore Le Sel de la terre sont des exceptions.
Au Québec, la fréquentation avoisine les 900 000 entrées, dont près de 200 000 pour Astérix le domaine des dieux, le plus grand succès de langue française depuis Intouchables. Là encore, pas de quoi se réjouir dans un marché qui devrait être "acquis" au films en langue française.

Isabelle Huppert et Gérard Depardieu de nouveau réunis

Posté par vincy, le 18 janvier 2016

isabelle huppert gérard depardieu

Ce sera leur quatrième film ensemble. Isabelle Huppert et Gérard Depardieu seront de nouveau réunis pour Madame Hyde, écrit et réalisé par Serge Bozon (Tip Top, avec Huppert et Sandrine Kiberlain). Le projet, annoncé lors des Rendez-vous de Paris d'UniFrance par MK2, est, selon Le Film Français, une version moderne de la nouvelle de Robert Stevenson L’étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde.

Isabelle Huppert et Gérard Depardieu ont déjà tourné ensemble Les Valseuses, Loulou et le récent Valley of Love. Ils incarneront un couple marié et, à leurs côtés, on retrouvera Romain Duris dans le rôle du proviseur de lycée dans lequel enseigne Huppert. Madame Géquil, timide professeure de physique dans un lycée professionnel en banlieue méprisée par ses élèves, ressent soudainement en elle une énergie nouvelle, mystérieuse et dangereuse, qui lui permet d'avoir d'étranges pouvoirs.

Il s'agit d'une comédie noire et fantastique sur les enjeux de l’éducation aujourd’hui, l'apprentissage et la relation entre les élèves et les enseignants.

Modeste film estimé à 4M€, cette coproduction franco-belge (Les films du Pélléas, Arte France Cinéma) se tournera cet automne et sera prêt pour les salles en 2017 (distribué par Haut et Court).

Récemment, Isabelle Huppert disait de Depardieu dans Libération: «C’est une musique, Gérard. Un bloc de poésie. Il a des fulgurances qu’on croit inarticulées et qui prennent tout leur relief, leur vérité, si l’on sait les entendre. Comme un poème où des groupes de mots délivrent leur sens selon le contexte.

Ce n’est pas sur les Valseuses de Bertrand Blier qu’on s’est vraiment rencontrés, il y avait plus de monde entre nous, même si cette scène de fugue et de défloration est restée comme l’une qui incarne l’esprit du film. Je ne vois pas de différence entre le Depardieu des Valseuses et celui d’aujourd’hui. Il est exactement le même acteur. Tellement présent… Ce qu’on tourne n’est jamais conjugué ni au passé ni au futur. (...)

On joue bien ensemble. Il est mon frère de jeu. Bien sûr, il y a l’exubérance, ses blagues, le bruit qu’il déplace avec lui - chacun, sur un tournage, fait comme il peut et veut. Mais ils ne parasitent jamais, tapie en lui, cette petite voix qui se faufile et qui sonne si limpide et si proche. Et souvent si douce