Carton plein pour Lion et Nicole Kidman aux Oscars australiens

Posté par vincy, le 7 décembre 2017

Le cinéma australien a décerné ses prix cette semaine. Et le favori de la compétition des Australian Academy of Cinema and Television Arts Awards (AACTA Awards) a tout raflé.

Lion de Garth Davis a été le grand vainqueur de cette soirée en récoltant quasiment tous les trophées: meilleurs film, réalisateur, scénario adapté, acteur (Sunny Pawar), second-rôle masculin (Dev Patel), second-rôle féminin (Nicole Kidman), image, montage, musique, son, décor et costumes. 12 prix pour 12 nominations. Les deux autres prix ont été décernés à Ali's Wedding (scénario original) et Emma Booth dans Hounds of Love (actrice).

Nicole Kidman a d'ailleurs fait coup double avec la catégorie télévision. Elle a reçu le prix de la meilleure actrice invitée ou en rôle de soutien pour sa participation à Top of the Lake: China Girl. La saison 2 de la série de Jane Campion a aussi raflé le prix de la meilleure série dramatique, de la meilleure actrice (Elisabeth Moss), du meilleur acteur invité ou en rôle de soutien (Ewen Leslie). Seuls Jane Campion dans la catégorie meilleur réalisateur et David Dencik dans la catégorie meilleur acteur ont du concéder la victoire respectivement à Glendy Ivin et au grand Hugo Weaving, tous deux récompensés pour la série Seven types of ambiguity, également primée pour son scénario, son image et son montage.

Kidman n'avait pas reçu de prix dans son pays depuis 1987 (meilleure actrice dans une série pour Vietnam) malgré quatre nominations.

Edito: La dernière séance (du cinéma porno)

Posté par redaction, le 7 décembre 2017

C'est officiel: le Beverley fermera en fin d'année. C'était le dernier cinéma X de la Capitale, dans le 2e arrondissement. Le patron part à la retraite. Maurice Larcohe dirige ce monosalle dédié au X depuis 34 ans. Les clients se sont faits rares. Rarement plus de 500 par semaine. Et pourtant, avec un ticket d'entrée à 12€, cela rendait l'affaire intéressante avec 300000€ de chiffre d'affaires. M'enfin, les beaux jours sont loin quand, dans les années 1980-1990, le cinéma accueillait plus de 1500 spectateurs par semaine.

Il faut dire que les clients ont vieilli aussi. Les trois quarts ont la carte senior. La salle aux fauteuils en skaï rouges (ça se nettoie plus facilement, même si des kleenex sont vendus comme d'autres proposent du pop corn) ont du en voir... C'est désormais un vestige, dernier survivant des 44 cinémas X de Paris.

Mais pourquoi aller voir un porno en salles quand tout est disponible chez soi, sur petit et très petit écran, en un clic de télécommande ou de souris? Même l'interdiction aux moins de 18 ans a sauté en l'air avec les smartphones. Et plutôt que de se taper un film au scénario déjà convenu, et aux positions imposées, comme en patinage artistique, le web a opté pour les séquences plus ou moins longues, parfois très courtes, hyper ciblées, et très variées. Il y en a pour tous les goûts et c'est illimité.

Le X et la génération XY

Le Président de la république Emmanuel Macron a déclaré lors de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, que "la pornographie a franchi la porte des établissements scolaires. Nous ne pouvons ignorer ce genre qui fait de la femme un objet d'humiliation". On aurait envie de lui dire: "ça dépend des films", mais globalement, la pornographie ne fait pas dans la légèreté. Même si l'image de la femme a été revalorisée, notamment grâce aux réalisatrices de porno, le problème est surtout de constater que le X est accessible sans verrouillage. Pour ce qui est de l'école, on peut toujours se dire qu'un smartphone n'y a plus sa place. L'accès au porno peut-être régulé avec succès, comme c'est le cas dans certains pays.

Maintenant dire que le X conduit à avoir une image dégradée de la femme, c'est un peu comme croire qu'on va faire un massacre de masse en jouant à Call of Duty. Le nœud du problème est ailleurs. L'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique a récemment constaté que la moitié des adolescents de 15 à 17 ans sondés avaient déjà consulté un site pornographique, soit une hausse de 14 points sur quatre ans, et selon la même enquête, 45% des jeunes considéraient que la pornographie avait participé à leur apprentissage de la sexualité.

Size does matter?

Alors certes il y a du X de qualité. C'est comme le cinéma, il y a beaucoup de daubes et quelques plans bien anglés, bien cadrés. Mais il faut reconnaître que l'invasion du X sur les ados posent un problème autrement plus sérieux, pas forcément le truc qu'on remarquait dans le noir d'une salle porno. Dans Libération, lundi, le docteur Marc Abécassis, spécialiste en chirurgie plastique, expliquait: "Je pratique la chirurgie intime depuis 1992 et ce que je vois de plus en plus, ce sont des jeunes d’à peine plus de 18 ans, alors que la fourchette se situe plutôt entre 35 et 45 ans. Avec l’Internet, les médias qui communiquent, les forums, et évidemment le porno, on s’exhibe plus. Du coup, le regard des autres hommes est encore plus pesant que dans les générations précédentes. On me dit : "Je ne peux pas aller à la piscine, dans les douches, dans les vestiaires, me changer devant les autres", les hommes s’évaluent."

Bref, c'est un paradoxe: alors que le film porno est visionné sur un écran de plus en plus petit, les hommes, croyant que la taille compte, se veulent de plus en plus "grand". Mais, mauvaise nouvelle, le vrai problème est ailleurs: c'est la pollution qui réduit la taille du pénis et la qualité du sperme au fil des décennies. Pas de quoi pouvoir imiter un acteur porno avec votre ami(e) si on en croit les dernières études comparatives en Europe sur le sujet, même au pays de Rocco Siffredi.

3 raisons d’aller voir Tueurs

Posté par kristofy, le 6 décembre 2017

Le braquage avait été bien préparé, il y a le bruit de détonations et beaucoup de billets de banque sont volés. L'assassinat d'une magistrate semble avoir été  bien planifié, c'est une détonation médiatique qui fait du bruit et il faut arrêter les responsables. La police se doit d'aller plus vite à la poursuite des coupables, l'ennemi numéro 1 dans leur ligne de mire c'est Frank Valken à la tête d'un commando de tueurs fous. Pour lui, ça va être direction la prison mais il va tout faire pour s'en évader: le braquage c'est peut-être lui, mais il n'avoue pas le meurtre... «Il y a un truc qui cloche dans l'affaire Valken». Tueurs est un film belge qui va réveiller les films policiers francophones qui ronronnent...

Enfin le retour au polar buriné : On a vu en France diverses tentatives pour redonner ses lettres de noblesses au polar avec des policiers qui franchissent la ligne et des bandits qui trahissent un code d'honneur (par exemple). Ces dernières années il y a eu des films de Olivier Marchal, Jean-François Richet, Nicolas Boukhrief, Frédéric Schoendoerffer, Fred Cavayé : souvent des cinéastes fatigués qui, faute de se renouveler, sont passés à autre chose avec des comédies ou des séries télé. En 2017, il y a eu que Eric Valette qui a proposé quelque chose d'intéressant avec Le Serpent aux mille coupures... Tueurs est co-réalisé par deux belges qui en ont dans leurs bagages : François Troukens et le chef opérateur Jean-François Hensgens. François Troukens a derrière lui un passé marqué par diverses expériences de grand-banditisme (diverses attaques de fourgon, cavale, de la prison...), soit une solide caution street-credibility pour ce genre d'histoire. Jean-Francois Hensgens est lui l'un des plus talentueux directeur de la photo belge (bien que moins connu que Benoit Debbie ou Manuel Dacosse): Go Fast, Banlieue 13 Ultimatum, Tête de turc, Le serpent aux mille coupures, bref un spécialiste pour filmer ce genre de film. Même en laissant le scénario de côté, force est de reconnaître que Tueurs est un uppercut autant sonore que visuel...

Des scènes d'action multiples et variées : Le polar ne se focalise pas sur les états d'âmes de ses personnages, préférant leurs actes. Mais intégrer deux scènes d'action dans ce genre de film n'est pas suffisant, ce qu' a oublié Michaël R. Roskam avec Le Fidèle qui n'a pas convaincu... Tueurs intègre bien entendu le passage obligé de l’exécution technique d'un braquage et aussi celui d'une poursuite de voitures (le minimum dans ce genre de film) mais il ajoute aussi une intrusion chronométrée dans un centre commercial, la chute d'un fourgon d'un pont, un peu de combats rapprochés, une confrontation dans un tunnel, une spectaculaire évasion de prison... Ici les scènes d'actions ne sont pas seulement un pic d'adrénaline dans le rythme du film, ce sont elles qui font avancer l'histoire, comme la séquence du début où la magistrate est tuée qui est autant spectaculaire que déterminante pour la couleur du film.

Un casting belge extra : On y voit Olivier Gourmet qui encore une fois bouffe l'écran de sa présence, mais ici son physique est affuté. Il est entouré d'autres pointures belges comme Bouli Lanners, Johan Leysen, Kevin Janssens, Tibo Vandenborre. Tueurs est bien un film de bonhommes. Cependant les femmes sont bien présentes tout au long de l'histoire. Même avec des rôles moins présents à l'écran, Natacha Régnier, tout comme la trop rare Anne Coesens, savent rendre leurs personnages marquants. On va se souvenir de la révélation Bérénice Baoo. Sans oublier Lubna Azabal, dont la riche filmographie (André Téchiné, Tony Gatlif, Jalil Lespert, Ridley Scott, Denis Villeneuve, Hiam Abbas, Garth Davis...) fait d'ailleurs d'elle l'actrice belge la plus internationale.

Fox expédie Bryan Singer du tournage de Bohemian Rhapsody

Posté par wyzman, le 5 décembre 2017

La traque continue à Hollywood. Quelques semaines après les dizaines d'accusations d'agression et de harcèlement sexuels portées à l'encontre de Harvey Weinstein et Kevin Spacey ("House of Cards"), c'est une autre personnalité phare de l'usine à rêves qui se retrouve dans la tourmente.

Deadline révèle que la société de production de Bryan Singer, Bad Hat Harry, a été remerciée par la Twentieth Century Fox. Les deux partis avaient conclu un accord de 3 ans comprenant entre autres la le tournage de Bohemian Rhapsody, le biopic très attendu de Queen avec Rami Malek en acteur principal. Malheureusement, le tournage a été stoppé et personne ne sait quand il reprendra. Le film est toujours attendu chez nous pour le 26 décembre 2018.

La nouvelle intervient quelques jours après que la presse américaine a eu vent de tensions entre Bryan Singer et Rami Malek. Si dans son communiqué officiel, le réalisateur de X-Men: Days of Future Past et X-Men: Apocalypse assure qu'il s'agissait d'incidents minimes, il y laisse entendre que la Fox aurait choisi l'état de santé de sa mère (qui requérait sa présence) et des accusations passées de manque de sérieux comme motifs de renvoi.

"Avec moins de trois de semaines de tournage, j'ai demandé à la Fox d'avoir un peu de temps pour moi afin que je puisse rentrer aux US et gérer l'état de santé très inquiétant de l'un de mes parents (…) Malheureusement, le studio n'a pas voulu s'adapter à moi et mis fin à mes services" écrit-il.

Mais The Hollywood Reporter donne une version tout à fait différente de l'affaire. Pour le média, Rami Malek se serait plaint à plusieurs reprises du manque de professionnalisme de Bryan Singer et aurait craqué au moment de la dernière absence de celui-ci qui a vraisemblablement causé l'arrêt du tournage de Bohemian Rhapsody. Fox devrait prochainement dévoiler le nom du nouveau réalisateur du biopic.

L’île aux chiens de Wes Anderson en ouverture de la 68e Berlinale

Posté par vincy, le 4 décembre 2017

Wes Anderson est un habitué du festival de Berlin. Alors qu'il n'a été en compétition à Cannes et à Venise qu'une seule fois, le cinéaste américain a été trois fois sélectionné pour l'Ours d'or au cours de sa carrière (et a remporté le Grand prix du jury pour The Grand Budapest Hotel). Il revient à la Berlinale avec son nouveau film, L'île aux chiens (Isle of Dogs), pour ouvrir le festival (honneur déjà réalisé avec Grand Budapest Hotel il y a 4 ans).

La 68e édition se lancera le 15 février avec un film d'animation, une première dans l'histoire du festival. Le film y sera présenté en avant-première mondiale. Il faut dire que le casting vocal est alléchant: Bryan Cranston, Koyu Rankin, Edward Norton, Liev Schreiber, Bill Murray, Bob Balaban, Jeff Goldblum, Scarlett Johansson, Kunichi Nomura, Tilda Swinton, Ken Watanabe, Akira Ito, Greta Gerwig, Akira Takayama, Frances McDormand, F. Murray Abraham, Courtney B. Vance, Yojiro Noda, Fisher Stevens, Mari Natsuki, Nijiro Murakami, Yoko Ono, Harvey Keitel et Frank Wood.
Soit 4 acteurs et actrices oscarisées et six acteurs et actrices nommées aux Oscars. Sept d'entre eux étaient déjà dans Grand Budapest Hotel et autant de comédiens et comédiennes étaient au générique de Moonrise Kingdom. Et c'est le 8e film de Anderson avec Bill Murray.

L'histoire de L'île aux chiens commence lorsqu’une épidémie de grippe canine envahit la ville japonaise de Megasaki et menace de contaminer les hommes. Le maire corrompu Kobayashi ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens. L’île poubelle devient ainsi l’Île aux Chiens. Un jeune garçon de 12 ans, Atari, s'envole sur place avec un propulseur à la recherche de son chien perdu, Spots. C’est alors qu’il fait la découverte, à l’aide d’une meute de cinq chiens, d’une conspiration qui menace la ville.

C'est le premier film que Wes Anderson écrit sans co-scénariste.

Le film sort le 23 mars en Amérique du nord et le 11 avril en France.

Call me by your name et The Shape of Water plébiscités par les critiques de L.A.

Posté par vincy, le 4 décembre 2017

Les critiques de Los Angeles ont ignoré Lady Bird, favori de ceux de New York, The Post, élu par le National Board of Review, et confirmé le choix des Gotham Awards, en plébiscitant Call Me By Your Name qui hérite de trois grands prix.

Mais la Los Angeles Film Critics Association a aussi invité The Shape of Water, Lion d'or à Venise, dans les films oscarisables. Jusque là le film de Guillermo del Toro n'avait pas été récompensé dans les premiers palmarès de l'année. Là il ramasse trois prix. Finalement, les Golden Globes joueront sans doute les arbitres, tout comme les palmarès des guildes. Une chose est certaine: il y a des favoris qui se détachent -  notamment Willem Dafoe qui fait un grand chelem en second-rôle masculin, Visages, Villages, le documentaire d'Agnès Varda, et 120 battements par minute - parmi lesquels le jeune Timothée Chalamet, primé aux Gotham, à New York et à Los Angeles, alors que Gary Oldman semblait favori pour l'Oscar du meilleur acteur.

Toute la question est de savoir si les votants aux Oscars récompenseront de nouveau un film indépendant, dont le sujet est une fois de plus une histoire d'amour entre deux hommes (comme Moonlight l'an dernier). Les critiques de Los Angeles ont rarement choisi l'Oscar du meilleur film, même s'ils ne se sont pas trompés depuis deux ans avec Spotlight et Moonlight. La compétition est ouverte...

Meilleur film: Call me by your name (finaliste: The Florida Project)
Meilleur réalisateur: Guillermo del Toro (The Shape of Water) et Luca Guadagnino (Call Me by Your Name)

Meilleure actrice: Sally Hawkins (The Shape of Water); finaliste: Frances McDormand (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri)
Meilleur acteur: Timothée Chalamet (Call me by your name) ; finaliste James Franco (The Disaster Artist)
Meilleur second-rôle féminin: Laurie Metcalf (Lady Bird); finaliste: Mary J. Blige (Mudbound)
Meilleur second-rôle masculin: Willem Dafoe (The Florida Project); finaliste: Sam Rockwell (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri)

Meilleur film d'animation: Parvana, une enfance en Afghanistan de Nora Twomey (finaliste: Coco de Lee Unkrich et Adrian Molina)
Meilleur documentaire: Visages, villages d'Agnès Varda et JR (finaliste: Jane de Brett Morgen)
Meilleur film en langue étrangère: 120 battements par minute de Robin Campillo et Faute d'amour de Andrey Zvyagintsev

Meilleur scénario: Get Out (finaliste: Three Billboards Outside Ebbing, Missouri)
Meilleure image: The Shape of Water (finaliste: Blade Runner 2049)
Meilleure musique: Phantom Thread (finaliste: The Shape of Water)
Meilleurs décors: Blade Runner 2049 (finaliste: The Shape of Water)
Meilleur montage: Dunkerque (finaliste: I, Tanya)

A la fondation Pathé, les ateliers pour enfants font revivre la magie du cinéma des origines

Posté par MpM, le 1 décembre 2017

Afin d'expliquer aux plus jeunes ce que sont les origines du cinéma, la fondation Jérôme Seydoux Pathé propose tous les samedis des ateliers spécialement conçus pour les enfants à partir de 5 ans. On y découvre la pellicule et les caméras Pathé-Baby du début du XXe siècle, la magnifique collection de projecteurs et caméras de la fondation, ou encore les balbutiements du cinéma en couleurs, lorsque la pellicule était coloriée à la main. Une plongée forcément captivante dans l'histoire du cinéma, qui se conclut systématiquement par une projection de films muets présentés en ciné-concert.

L'une de ces séances revient même à une période antérieure à l'invention du cinématographe, celle de la Lanterne magique ! Intitulée "Le petit cinématographe", elle permet  au public de découvrir le fonctionnement de cet appareil créé au XVIIe siècle et qui fut le premier à projeter des images lumineuses, agrandies sur un écran. En utilisant d'authentiques plaques de verre, qui datent principalement du XIXe siècle, ainsi que des films muets du début du XXe, la maîtresse de cérémonie relate un conte fantasmagorique plein d'événements surnaturels et surprenants : danses macabres, maison hantée, cauchemars inquiétants... A l'époque, les spectacles de lanterne magique mettaient en effet souvent en scène des squelettes et des créatures fantastiques, afin de créer des effets de peur (toute relative) et de surprise.

L'histoire est accompagnée par des improvisations au piano, qui viennent ponctuer habilement les moments de suspense ou d'humour. On admire non seulement l'inventivité des images, mais aussi les systèmes de caches ou de mécanismes permettant de les "animer" à l'écran. Par exemple, un homme endormi avale des rats qui se promènent dans la chambre, ou un squelette danse joyeusement en agitant bras et jambes. Ce qui est peut-être le plus impressionnant, c'est la parfaite cohérence du spectacle, qui mélange pourtant des éléments disparates, certes dans le même état d'esprit, mais pas du tout pensés pour fonctionner ensemble. Cela tient énormément à l'interprétation habitée de la "projectionniste" qui a conçu l'histoire et l'enchaînement des séquences, ainsi qu'à sa dextérité pour passer d'une plaque à l'autre.

On est à la fois conquis par l'ingéniosité du récit et ému par ces balbutiements de l'image animée qui rappellent, évidemment, les courts métrages photos d'aujourd'hui. Dans ces plaques de verre autrefois éclairées à la bougie, il y a déjà toute la magie du cinéma d'aujourd'hui. A découvrir de toute urgence avec les enfants à partir de 5 ans. Ca tombe bien : le prochain atelier a lieu ce samedi 2 décembre !

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Atelier "Le petit cinématographe"
Samedi 2 décembre à 15h30
Renseignements et programme

Les critiques de New York couronnent Lady Bird, Timothée Chalamet, 120 BPM et Visages, Villages

Posté par vincy, le 30 novembre 2017

Le New York Film Critics Circle n'ont pas manqué d'audace dans cette course vers les Oscars où plusieurs favoris, principalement indépendants hormis les films de Steven Spielberg et Paul Thomas Anderson, rivalisent dans les palmarès.

Ainsi Call Me By Your Name et Get Out, favori des Gotham Awards, se retrouvent cités une fois de plus, même s'ils doivent laisser la "locale" de l'étape, Greta Gerwig, remporter le prix suprême, en plus du prix de la meilleure actrice pour la favorite des Oscars, Saoirse Ronan.

La bonne nouvelle pour le cinéma français est la reconnaissance de 120 battements par minute, dont c'est le premier prix récolté aux Etats-Unis, alors que le film y fait un bide, et de Visages, Villages, le documentaire d'Agnès Varda, tout juste auréolée d'un Oscar d'honneur. Sans oublier le jeune franco-américain Timothée Chalamet qui est sacré comme acteur, le plus jeune récompensé dans l'histoire de ce palmarès.

En revanche les critiques new yorkais ont boudé The Post, principal triomphateur des National Board of Review Awards, préférant un autre film présenté à Cannes, The Florida Project.

Cela donne une couleur très "indé" au Palmarès. Mais rappelons que depuis The Artist en 2012, leur choix du meilleur film n'a jamais été transformé en Oscar du meilleur film.

Meilleur film: Lady Bird de Greta Gerwig
Meilleur réalisateur: Sean Baker (The Florida Project)

Meilleure actrice: Saoirse Ronan (Lady Bird)
Meilleur acteur: Timothée Chalamet (Call me by your name)
Meilleur second-rôle féminin: Tiffany Haddish (Girls Trip)
Meilleur second-rôle masculin: Willem Dafoe (The Florida project)

Meilleur film en langue étrangère: 120 battements par minute
Meilleur premier film: Get Out
Meilleur film d'animation: Coco
Meilleur documentaire: Visages, Villages

Meilleur scénario: Phantom Thread
Meilleure photo: Mudbound
Prix spécial pour l'ensemble de sa carrière: Molly Jaskell, ancienne critique au NY Magazine et à Village Voice

Plus d’image pour le chef-opérateur Matthieu Poirot-Delpech (1959-2017)

Posté par vincy, le 30 novembre 2017

Le directeur de la photographie Matthieu Poirot-Delpech, ancien président de l'Association française des directeurs de la photographie cinématographique, est mort le 25 novembre à l'âge de 58 ans, annonce Le Monde dans son édition du jour. Né le 14 novembre 1959 à Paris, le fils du journaliste au Monde Bertrand Poirot-Delpech, et de l'écrivaine Julie Wolkenstein a d'abord été diplômé d'architecture avant d'entrer à l'Institut des hautes études cinématographiques (l'ancienne Fémis). il a d'abord réalisé quelques courts métrages au débit des années 1990 avant de devenir chef opérateur.

S'il fait ses débuts avec Mathieu Amalric avec Mange ta soupe, c'est sa collaboration avec son complice étudiant Olivier Ducastel (section montage de l'Idhec) qui le révèle. Il mettra en images une grande partie des films de Ducastel et Jacques Martineau: Jeanne et le garçon formidable, Drôle de Félix, Ma vraie vie à Rouen, Crustacés & coquillages, Nés en 68 et L'arbre et la forêt.

Son dernier film en salles en janvier

Parmi les longs métrages marquants de sa filmographie, on remarque un certain éclectisme (de la comédie d'auteur au polar en passant par des films plus dramatiques) et une exigence certaine dans ses choix: Ressources humaines de Laurent Cantet, Harry, un ami qui vous veut du bien de Dominik Moll, Gangsters d'Olivier Marchal, A la petite semaine et La vérité ou presque de Sam Karmann, Tristan et Tu vas rire, mais je te quitte de Philippe Harel, Tout pour plaire de Cécile Telerman ... Il venait de terminer le tournage du prochain film de Jean-Pierre Améris, Je vais mieux, adaptation d'un roman de David Foenkinos prévue en salles en janvier prochain.

L'âme scientifique, la passion du navigateur et son envie primordiale de se faire plaisir l'ont conduit à mener sa carrière au gré du vent, refusant beaucoup de projets, cherchant toujours le défi plutôt que le confort. Mathieu Poirot-Delpech avait toujours collaboré sur les courts-métrages. Parmi ceux qu'il a réalisé, Les enfants s'ennuyent le dimanche avait même été sélectionné à Cannes. Curieux, il a été l'un des premiers à utiliser l'image numérique, dès le début des années 2000. Ces dernières années, il avait mis son savoir-faire au service de la télévision, notamment avec la série La Source de Xavier Durringer, ou des téléfilms comme Les heures souterraines et Rouge sang.

120 BPM s’associe à la Journée nationale de lutte contre le Sida

Posté par vincy, le 29 novembre 2017

Plus de 800000 spectateurs en France : le Grand prix du jury cannois, 120 Battements par minute, est au service d'une juste cause cette semaine. Son distributeur Memento Films et les producteurs du film (Memento, Page 114, France 3 Cinéma et FD Productions) ont décidé de reverser leur part des recettes récoltées en salles du 29 novembre au 5 décembre à l'association Act Up Paris.

Rappelons que le film de Robin Campillo raconte l'émergence de cette association qui lutte contre le Sida depuis la fin des années 1980.

Cette opération est exceptionnelle et coïncide avec la Journée nationale de lutte contre le Sida, le vendredi 1er décembre. A Paris, le film bénéficie encore de cinq séances dans différents cinémas en 13e semaine d'exploitation. Au total, en France, une centaine de salles se sont engagées à participer à cet effort financier.

Enfin, pour marquer cette Journée nationale, le cinéma parisien Le Louxor organisera vendredi 1er décembre à 19h30 une séance spéciale en présence de l'équipe du film. L'intégralité de la recette de cette séance sera reversée à Act Up Paris.