La Loi du marché et Mustang dans la 1ère sélection du Prix Lux 2015

Posté par vincy, le 6 juillet 2015

Pour le Prix Lux 2015, dix films sont en lice. Une bonne partie était sélectionné à Cannes, trois sont des productions ou coproductions françaises et pour la première fois un documentaire et un film islandais se glissent dans cette compétition européenne.

La sélection a été révélée lors du Festival de Karlovy Vary.

45 Years de Andrew Haigh (Royaume-Uni),
A Perfect Day de Fernando León de Aranoa (Espagne),
Rams de Grímur Hákonarson (Islande),
La loi du marché de Stéphane Brizé (France),
Mediterranea de Jonas Carpignano (Italie),
Mustang de Deniz Gamze Ergüven (France),
Le fils de Saul (Son Of Saul) de László Nemes (Hongrie),
Toto and his sisters de Alexander Nan?u (Roumanie),
The Lesson de Kristina Grozeva and Petar Valchanov (Bulgarie),
The High Sun de Dalibor Matani (Croatie).

Les trois finalistes seront annoncés fin juillet ; le lauréat sera révélé en octobre/novembre.

Bilan 2014: la France, la très bonne élève du cinéma en Europe

Posté par redaction, le 5 mai 2015

L'Observatoire européen de l'audiovisuel a fournit ses données provisoires pour le continent concernant l'année 2014.

La France et la Turquie bons élèves, le retour de l'Espagne

© oeaPremier élément: les recettes brutes des salles dans l’Union européenne ont connu en 2014 une légère hausse de 0,6 % pour atteindre 6,32 milliards d’EUR. Il s’agit du deuxième résultat le plus faible sur les cinq dernières années. Les recettes ont particulièrement chuté en Italie et en Allemagne, alors qu'elles ont augmenté en France, en Espagne et en Pologne. Comme en 2013, la courbe des recettes brutes des salles suit celle de la fréquentation, qui connaît une modeste croissance de 0,7 % et se situe à 911 millions de places vendues, soit environ 6,5 millions de plus qu’en 2013.
En nombre d'entrées la France reste le plus gros marché européen avec 208M de spectateurs, devant la Russie (hors calcul), le Royaume Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. La Turquie (hors calcul) connaît la plus forte croissance et devance la Pologne.
Sur les 36 marchés analysés, deux ont une part de marché nationale supérieure à 30% (la Turquie avec 58% et la France avec 44%). La république Tchèque, l'Allemagne, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, le Royaume Uni, l'Italie, la Lituanie, les Pays Bas, la Pologne, la Suède et la Norvège limitent la casse avec plus de 20% de part de marché pour les films nationaux.

Deux films français dans le Top 10, des scores décevants pour Hollywood

© oeaDeuxième point: Le derniers volet de The Hobbit et le troisième épisode de The Hunger Games sont en tête des box-offices de l’Union européenne, avec respectivement 22,7 millions de spectateurs et 20,1 millions de tickets vendus. Juste derrière se trouve Dragons 2. Au total, 9 suites ou spin-off se classent dans le Top 20 des films les plus fréquentés. Pire, seuls trois films européens ont réussi à se faire une place au soleil: Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu? (5e avec 17,1 millions d'entrées), Lucy (6e, avec 15,2 millions d'entrées) et Ocho apellidos vascos (18e, avec 9,3 millions d'entrées et plus gros succès historique du cinéma espagnol). Tout le reste du Top 20 est américain ou coproduit avec les Etats-Unis. 16 films ont dépassé les 10 millions de spectateurs. Cependant, les superproductions hollywoodiennes ont attiré largement moins de spectateurs que les champions des années précédentes, généralement au dessus des 35 millions d'entrées.

Le cinéma français domine dans un marché europhile

© oeaCe qui conduit à un troisième constat: La part de marché des films européens atteint 33,6 %, soit un record depuis 1996. 12 films ont même dépassé les 3 millions d'entrées en 2014. Outre les deux champions français cités plus haut et le carton du film espagnol, des films comme Paddington, Supercondriaque ou la suite de The Inbetweeners ont fédéré plus de 5 millions de spectateurs. Le cinéma français est en pleine forme avec 5 films dans le Top 10 et 10 dans le Top 20. Certains ont fait l'essentiel de leurs recettes en France et en Wallonie, mais d'autres ont connu le succès dans plusieurs pays. Le cinéma britannique place 3 films, les cinémas allemand et espagnol 2 chacun, les cinémas belge, suédois et polonais un chacun. Quatre films de ce Top 20 sont sortis en 2013 et un gros tiers n'était pas encore sorti dans tous les gros marchés.

Plus de films produits et plus de salles numérisées

Quatrième donnée: Avec 1603 longs métrages (y compris les documentaires), la production de films dans l’Union européenne poursuit sa progression, après avoir déjà atteint un record l'an dernier avec 1587 longs métrages. 32% d'entre eux sont des coproductions.

Enfin, dernière observation; La numérisation des écrans est presque achevée puisque 92 % du parc de l’Union européenne étaient convertis fin 2014, contre 14% en 2010 et 87% en 2013. Il reste quelques points noirs comme la République Tchèque, la Grèce et les pays Baltes.

26 cinéastes réclament des moyens pour mieux diffuser leurs films en Europe

Posté par redaction, le 9 avril 2015

À Rome, aujourd'hui, à l'occasion d'une table ronde organisée en marge du festival du Nouveau cinéma français, des cinéastes européens ont lancé un appel pour favoriser la diffusion de leurs oeuvres dans toute l'Europe. ils réclament, notamment, la taxation des acteurs d'internet qu'ils considèrent désormais comme des acteurs majeurs de l'industrie du cinéma, principalement pour la diffusion des films. Ils reprennent l'idée de la ministre de la Culture et de la Communication française Fleur Pellerin de taxer la bande passante ou le débit sur le réseau pour ces diffuseurs. Ils souhaitent également une meilleure protection des salles de cinéma existantes et des moyens pour en créer de nouvelles. Ils veulent aussi la création d'une charte de meilleure diffusion des oeuvres sur les chaînes de télévision publique.

"Il n'est pas normal que toutes les cinématographies d'Europe peinent à être accessibles pour tous les publics", écrivent ces 26 cinéastes, dont le Français Michel Hazanavicius, les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, le Britannique Ken Loach, l'Italien Paolo Sorrentino, l'israélien Amos Gitaï, le hongrois éla Tarr, le norvégien Joachim Trer ou encore l'Allemand Wim Wenders.

Selon eux, il est urgent de prendre des mesures "afin que l'Europe soit irriguée de tout son cinéma".

"L'espoir d'une plateforme de diffusion du cinéma indépendant européen doit être un objectif crédible" peut-on lire dans ce texte. Ils estiment qu'il est urgent de favoriser l'émergence d'acteurs européens capables de concurrencer les géants mondiaux en matière de diffusion de films à la demande (VOD), pointant du doigt Amazon, Apple, Netflix....  A ce titre, ils n'ont pas tort de s'inquiéter de la dépendance du cinéma européen à des groupes américains dorénavant transnationaux.

Pour cela, les cinéastes interpellent la Commission européenne qui doit ambitionner de faire pression sur ces géants mondiaux du Net pour qu'ils se soumettent à "la fiscalité et l'économie de la création" européenne.

"Nous devons d'urgence imaginer une fiscalité culturelle pour les acteurs mondialisés de la diffusion" expliquent-ils.

Les premiers signataires sont Lucas Belvaux, Emanuele Crialese, Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Dante Desarthe, Matteo Garrone, Costa Gavras, Amos Gitaï, Michel Hazanavicius, Kamen Kalev, Gérard Krawczyk, Paul Laverty, Mike Leigh, Ken Loach, Daniele Luchetti, Ursula Meier, Cristian Mungiu, Rebecca O’Brien, Jean-Paul Salomé, Volker Schlöndorff, Maurizio Sciarra, Ettore Scola, Abderrahmane Sissako, Paolo Sorrentino, Béla Tarr, Joachim Trier, Fernando Trueba, Wim Wenders.

L'intégralité du texte:

"Les discussions qui ont animé cette première Journée de Rome témoignent de la même urgence : alors que les fondations mêmes du droit d’auteur sont remises en question par ceux qui, en Europe, n’y voient à tort qu’un obstacle à la circulation des œuvres, nous voulons redessiner, en profondeur, la manière d’exposer notre cinéma et de le faire circuler entre nos pays.

Nos films témoignent, chacun à leur façon, à travers nos regards de cinéastes, de la vision à la fois la plus personnelle et la plus collective de l’Europe, dans toutes ses complexités : ses violences et ses joies, ses caricatures et ses réalités, ses conflits et ses unités, ses absurdités et ses rêves…

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Arras 2014 : Fair Play et The fool se partagent les prix

Posté par MpM, le 17 novembre 2014

fairplayDurant cette 15e édition du Arras Film Festival, la compétition européenne a mis en avant des sujets forts, très narratifs, dans lesquels les aspects plus formels restent souvent au second plan, discrets et efficaces.

Il y avait là plusieurs candidats solides pour un grand prix : Aces d'Alfonso Zarauza (Espagne) qui observe les effets de la crise à travers le regard d'une mère célibataire qui devient manœuvre dans le bâtiment ; Quod erat demonstrandum d'Andrei Gruzsniczki (Roumanie) sur les exactions du régime Ceausescu ; Monument to Michael Jackson de Darko Lungulov (Serbie) qui dresse un portrait pessimiste et ironique sur la Serbie actuelle...

Atlas d'or pour Fair play

C'est finalement Fair Play d'Andrea Sedlackova (République tchèque) qui a remporté l'Atlas d'or décerné par Solveig Anspach et ses jurés (Jean-Luc gaget, Sophie Guillemin, Anamaria Marinca et Miel van Hoogenbemt). L'histoire d'une jeune athlète dopée à son insu par les autorités de son pays et dont la mère, sympathisante de l'opposition au régime, se révèle prête à tout pour permettre à sa fille d'émigrer.

Basé sur une construction dramatique assez classique, le film fonctionne sur le plan narratif tout en restant assez convenu dans son rythme, son montage et ses rebondissements. Exactement le genre d'objet qui, à défaut de déchaîner les passions cinématographiques, est suffisamment consensuel pour séduire un vaste public.

Triplé gagnant pour The fool

The fool, l'autre grand gagnant de la compétition, aurait pu faire office de favori tant sa mise en scène sèche, son rythme âpre, son sujet brûlant en faisait le candidat idéal à la récompense suprême.

Au lieu de quoi, il décroche l'Atlas d'argent de la mise en scène, le prix du public et le prix du jury jeunes. Difficile de faire plus unanime. Ce troisième long métrage de Youri Bykov (The major) est une tragédie implacable sur la corruption des élites et le sort cruel réservé à ceux qui tentent de s'opposer au système. Malgré sa véhémence un peu appuyée, c'est une œuvre dense, à la noirceur vertigineuse, qui propose sur la compromission et le cynisme une réflexion dénuée de toute complaisance.

Comme dans The major, ce qui intéresse Youri Bykov, c'est d'observer celui qui ose s'élever contre tous et de le confronter à ses propres contradictions. Les chevaliers blancs, chez le réalisateur russe, ne sont guère récompensés de leur intégrité.

Quod erat demonstrandum et Pause en embuscade

quod erat demonstrandumEnfin, deux autres films sont mentionnés au palmarès : le roumain Quod erat demonstrandum qui a convaincu le jury critique avec son noir et blanc élégant et sa lenteur étudiée de thriller totalement intériorisé.

Un film au fond assez classique, pour ne pas dire académique, qui ne prend guère de risques, tout en racontant une histoire tristement convenue de dictature politique. Et puis l'étonnante comédie sentimentale Pause, pleine d'humour et de musique country sensible, qui a reçu une mention spéciale.

Si les palmarès sont parfois décevants, celui de cette 15e édition s'avère au contraire équilibré et évident. Il était impossible de passer à côté de The fool, et son triplé final est à l'image de sa domination sur la compétition. La grande homogénéité du reste des films, en termes de propositions et de style, a permis au jury professionnel de jouir par ailleurs d'une grande souplesse pour les autres prix. Son choix témoigne d'une envie d'éclectisme mais aussi d'exigence, parfaitement à l'image de l'édition 2015.

Le palmarès complet

Atlas d’Or
Fair Play d'Andrea Sedlackova (République tchèque)

Atlas d’Argent de la mise en scène
The fool de Youri Bykov (Russie)

Prix du public
The fool de Youri Bykov (Russie)

Prix Regards jeunes/ région Nord-Pas de Calais
The fool de Youri Bykov (Russie)

Prix de la Critique
Quod erat demonstrandum d'Andrei Gruzsniczki (Roumanie)

Mention spéciale
Pause de Mathieu Urfer (Suisse)

Prix Arrasdays
Free till dawn de Iris Elezi et Thomas Logoreci (Albanie)
The tree de Hafsteinn Gunnar Sigur?sson (Islande)

Arras 2014 : 5 bonnes raisons de ne pas rater la 15e édition

Posté par MpM, le 8 novembre 2014

Jusqu'au 16 novembre, Arras vit au rythme du cinéma français et international. Invités, débats, découvertes, avants-premières, afters musicaux... Les raisons de participer à cette 15e édition du Festival ne manquent pas, on vous en liste cinq forcément un peu subjectives.

* La compétition européenne. Chaque année, c'est l'événement phare du festival. On a envie d'écrire : quels que soient les films. Qu'ils soient bons ou mauvais, ils donnent en effet un aperçu précieux de l'offre cinématographique européenne de l'année. Et souvent, ils permettent de véritables surprises, voire des coups de cœur, à l'image de The girl from the wardrobe de Bodo Kox en 2013, Teddy bear de Mads Matthiesen en 2012, A trip de Nejc Gazvoda en 2011, etc.

* La présence de Stephen Frears et Asia Argento, qui animeront tous deux des leçons de cinéma, et à qui des rétrospectives sont consacrées. Quel bonheur de revoir sur écran Prick up your ears, Les arnaqueurs, My beautiful laundrette... ! Et belle surprise également que de découvrir avant tout lemonde L'incomprise, étonnant film (que l'on devine autobiographique) de la réalisatrice italienne, qui sort en salles le 26 novembre.

* Deux sections thématiques qui font la part belle au films du patrimoine. Pour "la grande guerre", Abel Gance, Bertrand Tavernier,  Stanley Kubrick, Joseph Losey... sont convoqués. Côté "ItalianAmerican", les festivaliers pourront de régaler avec Le parrain, La fièvre du samedi soir ou encore Mean streets et Les affranchis.

* Un focus sur l'Europe de l'Est. L'occasion de découvrir qu'à l'est, il ne cesse d'y avoir du nouveau, avec des films venus de Slovénie, Géorgie, Bulgarie, République tchèque... dont on se souviendra un jour qu'on les avait découverts à Arras.

* La mise en lumière du prix Lux. Pour la première année, le festival propose au public de découvrir les trois films qui concourent pour le prix décerné chaque année par le Parlement européen. Au programme, Ida de Pavel Pawlikowski, Bande de filles de Celine Sciamma et L'ennemi de la classe de Rok Bicek. Les spectateurs sont même amenés à participer au vote.

Sans oublier qu'à toutes ces excellentes raisons s'ajoute un argument de poids : l'Arras Film Festival propose des rencontres et des échanges dans une ambiance à la fois conviviale, détendue et joyeuse. Parce qu'il n'est pas nécessaire de prendre un ton docte pour parler de cinéma d'auteur et qu'il n'y a rien non plus de honteux à proposer un cinéma populaire, toutes les visions du cinéma se complètent et se réconcilient à Arras le temps d'une communion générale autour des films. Le tout grâce à la magie toujours renouvelée du grand écran.

Une ciné-thérapie au prochain Festival de cinéma européen des Arcs

Posté par vincy, le 7 novembre 2014

affiche festival les arcs 2014La 6ème édition du Festival de Cinéma Européen des Arcs se déroulera du 13 au 20 décembre prochain. Les films sélectionnés ont été révélés en début de semaine.

12 films, dont quatre avant-premières nationales, seront en compétition officielle.

- 1001 Grams de Bent Hamer (Norvège)
- Durak (The Fool) de Yury Bykov (Russie)
- En chance til (A Second Chance) de Susanne Bier (Danemark)
- Fidelio, l'odyssée d'Alice de Lucie Borleteau (France)
- Frank de Lenny Adrahamson (Irlande)
- Hyena de Gerard Johnson (Royaume-Uni)
- Labyrinth of Lies (Labyrinthe du silence) de Giulio Ricciarelli (Allemagne)
- These are the Rules d'Ognjen Svilicic (Croatie)
- The Duke of Burgundy de Peter Stricklan (Royaume-Uni)
- Underdog de Ronnie Sandahl (Suède)
- Waste Land de Pierter Van Hees (Belgique)

10 avant-premières se rajoutent à ce programme.

- Amour Fou de Jessica Hausner (Autriche)
- Kein System ist sicher (Who I Am) de Baran bo Odar (Allemagne)
- Gaby Baby Doll de Sophie Letourneur (France)
- L'enquête de Vincent Garenq (France) - film de clôture
- Les Merveilles d'Alice Rohrwacher (Italie)
- Snow Therapy (Force majeure) de Ruben Ôstlund (Suède)
- Loin des hommes de David Oelhoffen (France)
- The Tunring Tide in the Life of Men de Loïc Jourdain (France) - avant-première mondiale
- X+Y de Morgan Matthews (Royaume Uni)
- Valentin Valentin de Pascal Thomas (France) - avant-première mondiale

Un focus sur le cinéma irlandais (14 longs métrages dont quelques nouveautés), la section Panorama (les meilleurs films européens de l'année), une séance jeunesse avec Paddington, des séances spéciales avec  une thématique "Films musicaux" (Eden de Mia Hansen-Love, notamment) et une session "Frayeurs" mais aussi une Masterclass avec Bertrand Tavernier et même la projection à 3200 mètres d'altitude Snow Therapy complètent un agenda chargé.

Parmi les nouveautés, les Arcs inaugureront le Music Village, soit 3 jours de concerts, DJ set et showcase, de 22h à l'aube. Ski, fête et cinéma: quoi de mieux pour entrer dans l'hiver.

Reste à savoir qui aura la Flèche d'or du Festival de cinéma européen des Arcs 2014 pour succéder à Ida, de Pawel Pawlikowski, lauréat l'an dernier.

10 films européens en course pour le Prix Lux 2014

Posté par vincy, le 7 juillet 2014

Les dix finalistes du Prix LUX 2014 sont connus. Comme toujours, le Festival de Cannes s'impose avec 6 des films sélectionnés.

Le Parlement européen qui décerne ce prux au meilleur du cinéma européen a révélé les prétendants lors du 49ème Festival international du film de Karlovy Vary (République tchèque).

Les trois finalistes seront annoncés à la fin du mois de juillet. L'annonce du lauréat se fera à l'automne et la cérémonie de remise du Prix LUX se tiendra le 17 décembre 2014 à Strasbourg, pendant la session plénière.

Par ailleurs, cette année, le public a choisi son film préféré parmi la sélection de 2013 pour la première fois en votant via Facebook et le site officiel du prix. Le film belge Alabama Monroe a donc reçu le prix LUX du public européen, quelques mois après avoir reçu le Prix LUX 2013.

Voici la sélection officielle du Prix LUX 2014 (par ordre alphabétique):

  • Bande de filles, de Céline Sciamma – France
  • Class Enemy (Razredni sovraznik),de Rok Bicek - Slovénie
  • Force Majeure (Turist), de Ruben Östlund - Suède, France
  • Ida, de Pawel Pawlikowski – Pologne, Danemark
  • La Belle jeunesse (Hermosa juventud), de Jaime Rosales – Espagne
  • Les Merveilles (Le meraviglie), d’Alice Rohrwacher – Italie, Suisse, Allemagne
  • Le petit homme (Macondo), de Sudabeh Mortezai – Autriche
  • Stations of The Cross, de Dietrich Brüggemann - Allemagne
  • White God, de Kornél Mundruczó – Hongrie, Allemagne, Suède
  • Xenia, de Panos H. Koutras – Grèce, France, Belgique

19 grands noms du cinéma européen se mobilisent pour un cinéaste Ukrainien

Posté par vincy, le 12 juin 2014

oleg sentsov19 réalisateurs, acteurs et producteurs européens ont signé hier, mercredi 11 juin, une lettre adressée au président russe Vladimir Poutine pour s'inquiéter du sort du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, détenu en Russie et soupçonné de projets terroristes en Crimée. Parmi eux, de nombreux grands noms du cinéma polonais, ce qui n'a rien d'étonnant puisque la Pologne est aux avant-postes géographique, politique et diplomatique dans la crise qui oppose la Russie et l'Ukraine.

"Selon les informations disponibles actuellement, le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov a été arrêté par les services secrets russes (FSB) dans sa maison de Simferopol le 11 mai et transporté à Moscou où il est détenu dans l'attente d'un procès", explique la lettre publiée sur le site de l'Académie européenne du film. Agustin et Pedro Almodovar, Stephen Daldry, Mike Downey, Agnieszka Holland, Aki Kaurismäki, Mike Leigh, Ken Loach, Wojciech Marczewski, Rebecca O'Brien, Daniel Olbrychski, Antonio Saura, Volker Schlöndorff, Jerzy Stuhr, Béla Tarr, Bertrand Tavernier, Andrzej Wajda, Wim Wenders et Krzysztof Zanussi se disent "profondément inquiets" et ne peuvent "s'empêcher de se demander comment il va et ce que sera son avenir".

"A la lumière de ces faits, nous vous demandons respectueusement de vous assurer de la sécurité d'Oleg Sentsov, de révéler publiquement où il se trouve, de formuler une accusation précise à l'encontre du détenu ou de le libérer, d'engager une enquête complète, rapide et impartiale sur cette arrestation apparemment arbitraire faite par le FSB, afin que tous les responsables en répondent" expliquent-ils.

Le 30 mai, le FSB avait annoncé son intention d'inculper prochainement Oleg Sentsov et trois autres personnes pour "terrorisme", "organisation d'un groupe terroriste" et "trafic d'armes", qui sont passibles de  20 ans de prison.

Le FSB soupçonne ces quatre personnes d'appartenir à des groupuscules paramilitaires d'extrême droite et de projeter la destructions de lignes à haute-tension, d'un pont ferroviaire et d'un mémorial de la Deuxième guerre mondiale selon l'AFP.

Oleg Sentsov, 37 ans, était une figure du mouvement de la place Maïdan qui a contraint le président ukrainien Viktor Ianoukovitch à quitter le pouvoir. En 2012, Sentsov avait présenté son premier long métrage Gaamer au festival du film de Rotterdam et à celui de Sao Paulo. Le film, sorti en 2011 en Ukraine, raconte l'histoire d'un adolescent obsédé par les jeux vidéos.

ÉCU 2014 : Game of Actors, ou comment réaliser un film indépendant

Posté par emeline, le 10 avril 2014

gareth jonesPendant le week-end du 4 au 6 avril, le Festival ÉCU proposait quatre ateliers, animés par des membres du jury, sur les différents aspects du cinéma indépendant : le rôle du scénario, le financement d'un film indépendant, le montage et la place des femmes dans l'industrie cinématographique.

Compte tenu du nombre important de jeunes réalisateurs, ou du moins de cinéastes qui réalisent leur premier film, l'atelier intitulé « Financer et vendre ses films indépendants » aura été le plus instructif. Animé par Gareth Jones, le workshop s'appuyait sur les films produits par ce producteur britannique qui travaille depuis 25 ans dans la distribution et la vente de films, notamment au sein de la société de production « Handmade Films » créée par George Harrison en 1979. L'angle ? « Les erreurs à ne pas commettre quand on veut réaliser un premier film indépendant ».

On apprend par exemple qu'il vaut mieux commencer par un film de genre. Horreur, science-fiction, ou policier, ce dernier doit pouvoir trouver son public. « Une fois établi, vous serez plus libre dans votre deuxième film pour expérimenter », affirme Gareth Jones. Et pour être « établi », rien de tel qu'un acteur bankable, ou du moins célèbre, pour faire pencher la balance. Dans le film Alone, de Kirk Weddell et Chris Taylor (The Dark Knight Rises et Les Misérables), thriller dans l'espace, le réalisateur a casté Damian Lewis, héros de la série US à succès, Homeland. Gareth Jones, qui en est le producteur exécutif, précise qu'un acteur de la trempe de Lewis est un atout essentiel pour vendre ce film ambitieux. « Oubliez Matthew McConaughey, il est trop cher maintenant ! » a-t-il ajouté.

Pour un premier film, il faut également miser sur la publicité. Avoir une bonne histoire n'est pas suffisant. C'est pourquoi Gareth Jones conseille de « faciliter la vie des producteurs intolérants » en tournant en anglais. Et niveau promo,  ne pas oublier la phrase catchy et efficace – celle qu'on retiendra dans les couloirs du métro – , présente sur l'affiche et censée donner les éléments clés de l'histoire (Dans le cas de Alone : « Un astronaute. 24H pour sauver le monde »).

Qui est le plus important : l'acteur ou le réalisateur ? Pour Gareth Jones, c'est sans hésitation l'acteur. « Un acteur célèbre vous donne une meilleure publicité », précise-t-il. Quand un film, non diffusé, sort directement en DVD ou en VOD, « sur la jaquette, c'est le nom et le visage de l'acteur qui comptent. »

ÉCU 2014: focus sur la sélection du futur

Posté par emeline, le 9 avril 2014

Le 6 avril, le Festival ÉCU du cinéma indépendant européen a dévoilé le palmarès des meilleurs films diffusés le week-end dernier. La sélection de cette 9e édition s'est révélée riche en surprises, et ce dans chacune des 12 catégories.

Parmi les 85 films diffusés, une tendance se dégage : celle des films futuristes. De Blade Runner (1982) à Her (2014), difficile d'ignorer le potentiel d'un scénario où se mêlent technologie et philosophie. Le film futuriste peut, de plus, revêtir plusieurs formes, celle du blockbuster de science-fiction (Alien, Jurassic Park) comme celle de la dystopie (Bienvenue à Gattaca ou le récent Divergente).

Voici notre sélection des courts-métrages futuristes du Festival :

- Otto Floss: Freelance Watcher, de Arturo Bandinelli et Gevi Dimitrakopoulou. Le court-métrage se veut l'esquisse d'une société où l'individu est invisible à moins d'être vu par quelqu'un d'autre, autrement dit le watcher. C'est le métier d'Otto Floss, observer les gens et les écouter sans leur parler. Pour échapper à la banalité de son quotidien, il essaye de comprendre la déconnexion profonde de chaque être qu'il côtoie et dans sa propre vie. Cette réalité, pas si alternative, renvoie à la nôtre, à l'ère des selfies et réseaux sociaux en tous genres qui répondent à un profond besoin d'identification. Les nuances de gris, l'allure fantomatique des protagonistes, soulignent la nature de ces identités, qui n'existent que par le regard de l'autre.

- The Ballad of Bloom, de Dan Herlihy. On a en déjà parlé, mais ce court-métrage n'en demeure pas moins étonnant autant sur le fond que sur la forme. En filant la métaphore de la connexion (mentale et physique), le réalisateur a voulu démontrer le caractère inexplicable des liens qui nous unissent. L'univers coloré de The Ballad of Bloom se modifie au fur et à mesure que le personnage animé reprend « corps » et rencontre l'Autre. Une façon élégante et poétique d'analyser le phénomène de l'alchimie.

- Distance, de Aimee Long. En 2038, la surface de la Terre sera entièrement polluée, rendant difficile la circulation entre les pays. On n'économise pas de l'argent mais des kilomètres, pour des vacances au soleil ou retrouver des proches après des années d'éloignement forcé. Dans ce court-métrage, un père sacrifie les kilomètres destinés à rejoindre sa fille aux îles Canaries pour financer l'opération de celle-ci, après un tremblement de terre. Déprimant, mais clairvoyant.

- Jiminy, de Arthur Molard (prix du jiminymeilleur réalisateur) Si vous avez vu Her, le nouveau film de Spike Jonze, en voici la version gore. En 2002, des scientifiques de l'université de New York ont intégré dans le cerveau d'un rat une puce électronique capable de recevoir directement des signaux, de sorte qu'ils pouvaient contrôler les mouvements du rongeur au moyen de mécanisme de direction.

Le court-métrage s'inspire de ce fait d'actualité en remplaçant la puce par un criquet (« Jiminy », la bonne conscience de Pinocchio). Dans un futur proche, les personnages qui n'ont pas de criquet développent le syndrome de Buridan, ou l'incapacité à choisir entre deux éléments. Glauque et puissant, Jiminy invite à réfléchir sur nos rapports avec la technologie, et particulièrement les enjeux d'une technologie qui, servant de guide à l'aveugle (en mode « automatique », les personnages ont les yeux fermés), fait de la dictature un mode d'existence.