Darren Aronofsky troque Robocop pour Machine Man

Posté par vincy, le 28 octobre 2010

Darren Aronofsky (The Wrestler, Black Swan) réalisera le thriller Machine Man, adaptation de la série de Max Barry, publiée sur Internet. Une publication en version imprimée est prévue au printemps prochain.

Entre temps, le cinéaste devrait filmer la suite de Wolverine. Darren Aronofsky avait aussi prévu de réaliser le remake de Robocop, avant que le projet n'implose, faute de financement.

Les droits du script, négociés il y a un an, trouvent donc une issue cinématographique. Jusque là l'auteur n'avait pas eu de chances. Ses deux best-sellers précédents sont des serpents de mer à Hollywood. Jennifer Gouvernement avaient été optionné par Steven Soderbergh et George Clooney en 2011. Un script a été écrit en 2005. Mais la fermeture de la société de production Section 8 en 2006 avait annulé le projet. Warner a récupéré les droits pour George Clooney, toujours intéressé. Les droits de sa suite (inédite en français), Company, appartiennent à Universal et Tom Shadyac  (Menteur Menteur, Bruce Tout-puissant) devait le produire : le film n'est toujours pas dans les tuyaux.

Machine Man raconte l'histoire d'un ingénieur fan de gadgets qui décide de remplacer systématiquement les parties de son corps les plus faibles par des outils plus performants, dessinés par lui-même.

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Hollywood nous chauffe le bulbe avec ses projets

Posté par geoffroy, le 6 octobre 2010

- Alien, la préquelle prévue en deux parties, a du plomb dans l'aile. En effet rien ne va plus entre la Fox et le cinéaste Ridley Scott. Question de gros sous et de classification. Le réalisateur demande 250 millions de dollars pour le tout (soit 125 par film) et une classification R (interdit au moins de 17 ans non accompagné par un adulte). Ce que refuserait la Fox. D'où le "schmilblick". Dans ces conditions pas sûr que Sir Scott s'attèle à SA préquelle. Bah oui, c'est bien lui le papa d'Alien. Affaire à suivre, encore...

- Après avoir sauté de joie en apprenant que la réalisation du Superman: Man of Steel de Christopher Nolan serait confié à Zack Snyder (voir actualité d'hier), il se pourrait que Monsieur Darren Aronofsky prenne les rennes de Wolverine 2. Pas impossible lorsque l'on sait que le réalisateur a déjà dirigé Hugh Jackman dans The Fontain (2006). Si cela venait à être confirmé, les actions des super-héros auraient vraiment la cote en ce moment du côté des auteurs.

- Georges Lucas n'en a pas fini avec Star Wars. Bon, à vrai dire, ce n'est pas une surprise. Mais quel peut être le dernier méfait du père de Chewbacca? Le bonhomme prévoit de ressortir en salles tous les films de la saga par ordre chronologique et en...3D. Si pour les derniers épisodes sortis en salles la tâche s'avère réalisable et assez cohérente, pour les premier nous nous demandons quel sera l'intérêt d'une vision stéréoscopique à la Guerre des étoiles, à l'Empire contre-attaque et au Retour du Jedi. La Menace Fantôme devrait sortir courant 2012. En cas de succès, Lucas sortirait un film par an jusqu'en 2017. Question marketing, il a toujours été très fort ! James Cameron le devancera avec Titanic en 3D en 2012. Z'ont pas finit de se chamailler ces deux là.

- C'est fait! Peter Jackson a officiellement annoncé qu'il réaliserait Bilbo le Hobbit en deux parties. Malgré la menace de boycott du syndicat des acteurs néo-zélandais, mais le Premier Ministre du pays s'est invité dans le débat pour arranger tout ça, le cinéaste reprend la main et les plateaux en Terre du Milieu, après l'abandon de Guillermo del Toro en juin dernier. A l'époque, la MGM était incapable de financer le projet. Depuis un accord avec la Warner semble avoir été trouvé pour limiter le risque financier. Tournées en 3D, les préquelles couteraient 250 millions de dollars pièce pour une sortie programmée en décembre 2012 et en décembre 2013.

- Tony Gilroy réalisera le 4e épisode de la franchise Jason Bourne. Il était déjà engagé comme scénariste de ce Bourne Legacy, après avoir scénarisé les trois premiers. Il espère convaincre Matt Damon de reprendre le rôle, persuadé que le script peut lui plaire, malgré les réticences de l'acteur à jouer avec un autre réalisateur que Paul Greengrass.

- Terminons le mauvais film du moment : la condamnation de John Mc Tiernan à un an de prison ferme et 100 000 dollars d'amende pour parjure dans une affaire d'écoutes illégales. Il reste néanmoins libre en attendant un recours possible en appel. Mais cette affaire risque bien de reporter une fois de plus le retour de ce grand cinéaste sur les plateaux de tournage.

Venise 2010 : avec Black Swan, Darren Aronofsky et Natalie Portman font sensation

Posté par MpM, le 2 septembre 2010

Natalie Portman dans Black Swan

Ouverture en forme de feu d'artifice pour cette 67e mostra, qui avec Black swan de Darren Aronofsky (déjà Lion d'or avec The Wrestler), met la barre relativement haut, tant en terme d' esthétisme que de scénario, et tout simplement de plaisir de cinéma.

Sur une intrigue relativement linéaire, une jeune danseuse confrontée à d'étranges phénomènes, Darren Aronofsky brode un thriller psychologique sombre et anxiogène où tout est en permanence exactement dans le ton. A commencer par Natalie Portman, surprenante en femme-enfant terrorisée, jouant sur toute la gamme des émotions allant de la rigidité à l'exubérance. Rarement on l'aura vue aussi habitée par un role, et aussi incroyablement juste.

Coté mise en scène, c'est aussi une réussite, tant le réalisateur parvient à installer une ambiance inquiétante, aussi crédible lorsqu'elle confine à la folie que dans une tonalité plus fantastique. Tantôt ce sont de gros plans sensuels sur le visage et le corps des acteurs, tantôt des plans plus larges dans lesquels on peut facilement lire la solitude affective de Nina.

Mais au delà de ces qualités, impossible de ne pas être frappé par les similitudes scénaristiques et thématiques entre Black Swan et le précédent film de Darren Aronofsky, The Wrestler. Il s'approprie en effet les rouages de la danse avec la même acuité que ceux du catch. A savoir discipline de fer, souffrances physiques, esprit de compétition et sens inné du sacrifice. Et c'est justement dans ces éléments que s'ancre la psychologie du personnage. C'est parce qu'on lui demande d'allier tout à la fois contrôle et lâcher prise, technique et émotion, perfection et spontanéité, que sa vie commence à se décomposer.

Et si cela fonctionne mieux que dans The Wrestler, c'est que l'intrigue se concentre uniquement sur Nina et son obsession de perfection, donnant à l'ensemble une densité supérieure. Le film utilise habilement le ballet qui est au cœur de l'histoire, le Lac des cygnes, comme parallèle au parcours de son héroïne. La danse et la musique ne sont plus prétextes mais au contraire matière brute qui a besoin de l'intrigue pour prendre sa véritable ampleur. Le cygne, sa symbolique et son histoire, ne sont évidemment pas là par hasard. On y lira me$ême les métaphores que l'on veut sur l'adolescence et l'age adulte, ou le moi et le surmoi. On y trouvera surtout une véritable allégorie du film, majestueux et aérien.

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Venise 2010 : Aronofsky et Bruce Lee se partagent la soirée d’ouverture

Posté par MpM, le 24 juillet 2010

natalie portman black swanFinalement, ce n'est pas un film, mais deux, qui ouvriront la 67e Mostra de Venise. En effet, en début de soirée, Black Swan de Darren Aronofsky (lion d'or en 2008 avec The Wrestler), un thriller psychologique situé dans l'univers du ballet, lancera les festivités en présence (on l'espère) de son très beau casting féminin : Natalie Portman, Mila Kunis et Winona Ryder. Vincent Cassel, lui, pourrait ne pas faire le déplacement.

Dans un second temps, les festivaliers découvriront  en avant-première mondiale Legend of the Fist: The Return of Chen Zen, un film d'arts martiaux signé Andrew Lau et réunissant Donnie Yu et Shu Qi. L'occasion pour le Festival de célébrer le 70ème anniversaire de la naissance de Bruce Lee qui avait lui-même interprété Chen Zen (personnage créé par le romancier hongkongais Ni Kuang) en 1972 dans La fureur de vaincre.

Une double ouverture prestigieuse à l'image d'un festival qui s'annonce extrêmement riche en événements, en films ultra-attendus et en stars. Après une sélection cannoise en demi-teinte, Venise avait une carte à jouer... et semble ne pas l'avoir laissée passer. On attend avec impatience le 29 juillet pour savoir qui rejoindra les déjà retenus Anton Corbijn, Sofia Coppola, Johnnie To, Julian Schnabel et François Ozon dans la course au Lion d'or.

Cannes 2010 : un Tigre qui a de l’essence avec Aronofsky, Arriaga et Brad Pitt

Posté par vincy, le 14 mai 2010

livre the tiger john vaillantLe réalisateur de Requiem for a Dream, le scénariste de Babel et la star planétaire de Fight Club. Trio de choc pour le thriller The Tiger.

Trois absents marquants du Festival de Cannes 2010 pour un même film, annoncé en marge de l'événement. Brad Pitt  aurait du être là si le film de Terrence Malick avait été prêt, tout comme Darren Aronofsky était pressenti avec son  Black Swan, s'éternisant en post-production. Quant à Guillermo Arriaga, co-scénariste fidèle d'Alejandro Gonzalez Inarritu, il n'a pas participé, pour la première fois depuis Amours chiennes en 2000, à l'écriture du film du réalisateur mexicain en compétition cette année, Biutiful.

Pitt connaît l'écriture d'Arriaga puisque Babel les avait réunit. Quant à Aronofksy, ils avaient faillit faire ensemble The Fighter, projet avorté et The Fountain, que la star abandonna finalement.

The Tiger mélange suspense et aventures. L'adaptation de l'essai (qui sera publié cet été aux USA) de John Vaillant a lieu dans un village des plaines sibériennes, à proximité de tigres. Menacés par la colonisation humaine, l'un des félins va traquer et chasser les habitants. Un homme va devoir l'abattre, ou lui même sera tué.

Aronofsky, Eastwood et Van Sant ne seraient pas prêts pour Cannes

Posté par vincy, le 12 avril 2010

wall street 2 shia labeouf josh brolin michael douglasIl ne reste que quatre jours à Thierry Frémeaux pour boucler sa sélection du 63e Festival de Cannes. En plaçant la conférence de presse une semaine plus tôt que l'an dernier, mais dans les dates habituelles des années précédentes, le sélectionneur du plus grand festival du monde ne semble pas s'être simplifié la tâche. Il est fort probable qu'un ou deux films viennent se rajouter entre jeudi et le début de la manifestation, le 12 mai.

Selon Variety, le magazine des professionnels américains, il est désormais quasiment certain que Jean-Luc Godard (Un certain regard), Woody Allen et Abbas Kiarostami (hors-compétition), Mike Leigh (compétition) et Oliver Stone (en photo) seront de la fête. Fair Game, de Doug Liman, devrait faire un tour sur la Croisette. De même le film roumain de Cristi Pui, Aurora, devrait être en lice pour la Palme d'or. Cannes recevrait aussi deux habitués : le japonais Takeshi Kitano (Outrage) et le coréen Lee Chang-dong (Poetry).

Frémeaux avoue à Variety que c'est "difficile". "Une année très compliquée."

Pour preuve, le film de Terrence Malick. The Tree of Life, avec Brad Pitt, Sean Penn et Jessica Chastain, est dans l'incertitude spéculative. Un temps annoncé en ouverture de la Quinzaine, le film devait sortir en Franc ele 12 mai et a été décalé sine die. Il semble que le cinéaste soit toujours en salle de montage. Malick n'est pas venu à Cannes depuis 1979 (Les moissons du ciel).

Variety semble confirmé que Hereafter de Clint Eastwood, Black Swan de Darren Aronofsky et le nouveau film de Gus Van Sant ne seront pas prêts à temps. De même le Stephen Frears, l'adaptation de la BD Tamara Drewe, est encore en post-production.

Le cinéma britannique n'est pas le seul à proposer un nombre imposant de sélectionnables. C'est aussi le cas du cinéma roumain et hongrois, avec pas moins de trois cinéastes potentiellement éligibles pour la compétition.

Côté français, on murmure que le Bertrand Blier tient la corde, malgré son vif échec cannois en 2003 (Les côtelettes). Le bruit des glaçons réunit Jean Dujardin et Albert Dupontel. Olivier Assayas, avec sa série télévisée en trois parties sur le terroriste Carlo Sanchez, Carlos le Chacal, devrait être présenté dans sa forme télévisuelle (intégrale), hors-compétition.

Tout sera révélé le 15 avril en fin de matinée, avec davantage de surprises et de nouveaux talents que ces confirmations ou hypothèses assez classiques.

2009 : les douze incontournables de la rédac’ et nos coups de coeur persos

Posté par vincy, le 29 décembre 2009

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film_welcome.jpgfilm_etreintes.jpgfilm_looking.jpgfilm_timeremains.jpg

fvilm_basterds.jpgfilm_prophete.jpgfilm_500days.jpgfilm_avatar.jpg 

Les 12 incontournables 2009 :
Nous avons privilégié les films qui ont procuré un vrai plaisir de cinéphage avec du sens, de la profondeur, un regard sur l'humain ou notre époque.

Etreintes brisées (Almodovar)
The Wrestler (Aronofsky)
Un prophète (Audiard)
Slumdog Millionaire (Boyle)
Avatar (Cameron)
Gran Torino (Eastwood)
Welcome (Lioret)
Looking for Eric (Loach)
Les noces rebelles (Mendes)
Le temps qu'il reste  (Suleiman)
Inglourious Basterds (Tarantino)
(500) jours ensemble (Webb)

ponyo-bisou.jpgNos coups de coeur persos :

- Marie Pauline, la festivalière : Hotel Woodstock
- Geoffroy, l'eclectique : Still Walking
- Morgane, la spécialiste de l'animation : Mary & Max
- Kristofy, dans le genre :  District 9
- Claire, l'oeil grand public : Bienvenue à Zombieland
- Benoit, l'écume de la nouvelle vague : Les derniers jours du monde
- Benjamin, le cinéma d'avant : Fellini et 8 et demi (reprise)
- Petsss, toujours un temps d'avance : Moon (sortie prévue en 2010)
- et Vincy-le-canadien, qui cherche désespérément des nouveaux talents : J'ai tué ma mère

New York s’offre la Palme d’or et le Lion d’or

Posté par MpM, le 12 septembre 2008

Entre les murs, encore tout auréolé de sa Palme d’or cannoise, aura les honneurs du 46e Festival de New York le 26 septembre prochain, soit seulement deux jours après sa sortie en France. C’est en effet le film de Laurent Cantet, sobrement rebaptisé The class (voir article du 13 juillet), qui fera l’ouverture de cette manifestation qui présente traditionnellement le "meilleur" du cinéma américain et mondial.
Les deux autres grands moments de la quinzaine seront d’ailleurs la projection de L’échange de Clint Eastwood (reparti presque bredouille de Cannes) et de The Wrestler de Darren Aronosky (Lion d’or à Venise) en clôture. On a connu pire compagnie pour ce film sans stars tourné avec des acteurs non professionnels ! Et c'est loin d'être fini, puisque en octobre, il sera présenté au Festival du film de Londres où est également attendu... l'avant première mondiale de Quantum of Solace, le nouvel opus des aventures de James Bond !

Berlin-Cannes-Venise : les trois étapes du festivalier

Posté par MpM, le 11 septembre 2008

Mostra de VeniseBerlin, Cannes et Venise sont généralement considérés comme les grands festivals de cinéma dans le monde, ceux qui permettent tout au long d’une année de prendre le pouls de la cinématographie internationale. Pour la première fois en 2008, Ecran Noir a réalisé le "Grand Chelem", et est ainsi en mesure de faire un comparatif (forcément un peu subjectif) de ce triumvirat des grandes fêtes du cinéma.

Ambiance : Indéniablement, Cannes reste la référence absolue, car nulle part ailleurs on n’a tant l’impression d’un gigantesque cirque dont il faut faire partie à tout prix. C’est aussi le seul festival que l’on connaisse où l’on ne s’arrête jamais, où un confrère pressé n’hésite pas à vous bousculer (voire vous insulter) si vous êtes un peu long à ranger vos affaires en salle de presse… A Berlin, seules les grandes stars hollywoodiennes déchaînent quelques passions (on en a eu l’exemple avec Scarlett Johannson et Natalie Portman ou encore Madonna), le reste du temps tout le monde reste très policé et tranquille. A Venise, on a même franchement l’impression que les festivaliers sont trop occupés à profiter de la ville et de la plage toute proche pour être obsédés par les films ou les célébrités…

Organisation : Berlin et Venise ont en commun d’être très ouverts au public, qui a même ses propres séances réservées. Le jeu des multiples diffusions de films empêche que cela soit un handicap pour quiconque et rares sont les journalistes à rester sur le carreau lors des projections… sans pour autant qu’il soit nécessaire de subir de longues files d’attente. A Cannes, c’est tout le contraire. Malgré une hiérarchie quasi militaire (une douzaine de niveaux d’accréditation différents), il est parfois difficile d’avoir accès aux films de la compétition. Le 4e volet d’Indiana Jones a déclenché une telle hystérie que deux heures avant la séance, certains membres de la presse attendaient déjà devant la salle, en plein cagnard. A noter qu’à Venise, il y a tout de même trois sortes d’accréditation presse, et qu’il est quasi impossible pour les deux niveaux inférieurs de voir certains films de la sélection avant les conférences de presse.

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Palmarès Venise 2008 : Lion d’or logique pour The Wrestler

Posté par MpM, le 7 septembre 2008

Darren Aronofsky et son lion d’or
Lion d’or du meilleur film : The Wrestler de Darren Aronofsky (USA)
Lion d’argent du meilleur réalisateur : Aleksey German Jr. Pour Paper Soldier (Russie)
Prix spécial du jury : Teza de Haile Gerima (Ethiopie, en coproduction avec l’Allemagne et la France)
Coupe Volpi du meilleur acteur : Silvio Orlando pour Il papa di Giovanna de Pupi Avatti (Italie)
Coupe Volpi de la meilleure actrice : Dominique Blanc pour L’autre de Patrick Mario Bernard and Pierre Trividic (France)
Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune espoir :  Jennifer Lawrence pour The Burning Plain de Guillermo Arriaga (USA)
Osella de la meilleure contribution technique : Alisher Khamidhodjaev et Maxim Drozdov pour Paper Soldier de Aleksey German Jr. (Russie)
Osella du meilleur scénario : Haile Gerima pour Teza (Ethiopie, en coproduction avec l’Allemagne et la France)
Lion d’or spécial : Werner Schroeter pour "son œuvre dénuée de compromis et rigoureusement innovante depuis 40 ans"

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Pas de grosses surprises pour ce palmarès qui récompense logiquement les rares coups de cœur du festival (The wrestler et Teza) ainsi que les prestations les plus marquantes : celle de l’amoureuse trahie basculant lentement dans la folie (Dominique Blanc), celle de la jeune fille détruite par la culpabilité (Jennifer Lawrence) et celle du père dévoué corps et âme et à sa fille déséquilibrée (Silvio Orlando). Bien sûr, tout le monde attendait Mickey Rourke en meilleur acteur, mais un point du règlement aurait empêché Wenders et ses jurés d’offrir ce doublé historique au film d’Aronofsky. Par contre, le film éthiopien sur les années de "terreur rouge" de Hailé Mariam Mengistu ainsi que le film russe de Aleksey German Jr (sur la course à la conquête spatiale dans les années 60) ont eux remporté deux prix chacun, preuve assez flagrante du manque d’oeuvres à récompenser… Plus surprenant est le prix spécial décerné à Werner Schroeter alors même que son film en compétition, Nuit de chien, a reçu le plus mauvais accueil de la compétition.

Globalement, le palmarès de cette 65e Mostra reflète assez finement le ressenti général, celui d’une compétition de mauvaise qualité. Bien que son mandat ait été reconduit pour quatre ans, Marco Müller, le directeur artistique du festival depuis 2004, a été sévèrement critiqué par la presse italienne et internationale. Il se justifie comme il peut en évoquant le contexte politique (depuis deux ans, trois festivals ialiens doivent se partager l’aide du gouvernement : Turin, Venise et Rome, avec l’idée que Venise serait un lieu d’expérimentation et Rome celui du cinéma grand public) et surtout la concurrence de Toronto. Le festival canadien, qui commence généralement une semaine après la Mostra, attire stars hollywoodiennes (peu présentes sur le Lido cette année), grosses productions américaines et professionnels du monde entier en proposant une sorte de panorama du meilleur des mois passés et à venir. Il aurait même, d’après Marco Müller, fait pression cette année pour empêcher certains producteurs et distributeurs de films américains en compétition (comme Rachel Getting Married, de Jonathan Demme, The Hurt Locker, de Kathryn Bigelow et même The Wrestler de Darren Aronofsky) de faire le déplacement.

Pour résister, le directeur artistique compte sur la fidélité de certains réalisateurs (deux grands noms du cinéma américain lui auraient déjà promis l’avant-première mondiale de leur film pour la prochaine édition) et sur la taille plus humaine de Venise, où les professionnels peuvent découvrir dans de bonnes conditions (les salles de projection devraient même être rénovées pour 2009) les films importants de la saison à venir (par opposition à "l’énorme foire du cinéma mondial" que représente Toronto). Il a également le désir de créer une "Mostra des films à faire" en organisant un concours de projets.

Le fait est que le festival de Venise a beau être le doyen des grands festival européens (à moins que cela ne soit justement à cause de ça), il ne cesse ces dernières années d’être critiqué et remis en cause, comme incapable de trouver son identité aux côtés de la ligne auteuriste de Cannes, des tendances politiques de Berlin ou même de la volonté de découverte de Locarno. Un nouveau modèle de développement, du sang neuf, une orientation différente… ne pourraient donc que lui apporter le renouvellement dont il a le plus grand besoin.

Crédit photo : image.net