Festivals de Venise et de Rome : la guerre est déclarée

Posté par vincy, le 16 mars 2012

Venise est menacé. La Mostra, l'un des quatre plus importants festivals de cinéma du monde, entame donc sa révolution.

Car le tout jeune Festival de Rome a de l'ambition. Celui-ci vient d'annoncer aujourd'hui la nomination de Marco Müller, comme directeur artistique du Festival (rappelons qu'il a été évincé de Venise en décembre dernier). Cela faisait plusieurs semaines que la rumeur courrait...

Rome, en s'octroyant les services de Müller, s'offre aussi son extraordinaire carnet de contacts. Il aura pour mission  de dynamiser le profil international de la manifestation.

Venise a commencé à répliquer. Le nouveau directeur artistique, Alberto Barbera, a décidé de réduire le nombre de sélections (Contro Campo Italiano disparaît au bout d'un an d'existence), de créer un marché (qui sera dirigé par Pascal Diot) et d'une résidence, sur le modèle de celle qui existe déjà à Cannes. Venise n'aura donc plus que trois sélections : compétition (20 films maximum), hors compétition et Orizzonti. La Semaine de la Critique ne pourra pas montrer plus de 8 films et Venice Days 12.

La rénovation du palais du Lido a été votée et commencera en octobre 2012. De quoi essayer de relancer un Festival qui a subit une mauvaise édition en 2011.

Mais contrairement aux autres gros festivals, la Mostra a un rival dans son propre pays, ce qui pourrait à terme devenir plus dangereux. Les subventions ne sont pas extensibles et les bons films ne se multiplient pas non plus. Le Festival de Venise devra convaincre qu'il est toujours la meilleure rampe de lancement de l'automne, alors que, déjà Toronto lui prend de nombreuses avant-premières.

Tout le casting du prochain Woody Allen, The Bop Decameron

Posté par vincy, le 21 juin 2011

Le prochain Woody Allen voyagera à Rome, après Londres, Barcelone et Paris. Le cinéaste a déjà tourné en Italie, à Venise. The Bop Decameron sera tourné dans la ville éternelle à partir du 11 juillet et sera vraisemblablement présenté à l'un des deux festivals italiens à l'automne 2012.

Le casting est officiellement bouclé. Et c'est un feu d'artifice. Alec Baldwin (Alice), Roberto Benigni, Penelope Cruz (Vicky Cristina Barcelona), Judy Davis (Maris et femmes), Jesse Eisenberg, Greta Gerwig, Ellen Page et aussi Antonio Albanese, Fabio Armiliata, Alessandra Mastronardi, Ornella Muti, Flavio Parenti, Alison Pill (Minuit à Paris), Riccardo Scamarcio et Alessandro Tiberi. Des acteurs déjà "Alleniens", des stars italiennes, des nouvelles têtes issues de blockbusters hollywoodiens, tout cela promet un bel ensemble.

Le film, composé en quatre histoires indépendantes (deux avec des Américains, deux avec des Italiens), est inspiré du Decameron de Giovanni Boccaccio (XIVe siècle) - voir article sur wikipédia.

Le budget est conséquent : 17 millions d'euros. mais Minuit à Paris, son dernier film, vient de prouver que le cinéaste était de nouveau "bankable". Le film a déjà rapporté 40  millions dans le monde alors qu'il n'est sorti que dans quatre pays.

Jesse Eisenberg, Ellen Page et Penelope Cruz dans le prochain Woody Allen

Posté par vincy, le 14 avril 2011

Jesse Eisenberg (The Social Network), Ellen Page (Inception), Penelope Cruz et Alec Baldwin ont été confirmés au casting du prochain film de Woody Allen, qui sera tourné à Rome cet été.

Penelope Cruz a déjà été filmée par le cinéaste new yorkais dans le séduisant Vicky Cristina Barcelona, pour lequel elle avait reçu l'Oscar du meilleur second rôle féminin. Alec Baldwin était à l'affiche d'un autre Woody Allen, Alice, en 1990.

Par ailleurs, le réalisateur sera le sujet d'un documentaire en deux parties pour la collection American masters, réalisée et produite par Robert Weide (Curb your Enthusiasm). Le documentaire a été filmé entre le tournage de You Will Meet a Tall Dark Stranger et son avant-première cannoise l'an dernier.

Woody Allen fera l'ouverture du Festival de Cannes le 11 mai avec Minuit à Paris.

Venise menacé… Venise sauvé ?

Posté par vincy, le 2 avril 2011

Turbulences en Italie. Et pas seulement à cause des affaires de moeurs et de corruption mafieuse qui discréditent chaque jour un peu plus Silvio Berlusconi et sa clique. Le gouvernement italien, dans un premier temps avait décidé de baisser son aide au prestigieux festival de Venise, qui passait ainsi de 7,1 millions d'euros à 4 millions. Autant dire qu'il y a avait péril sur la Lagune... En dessous d'un certain montant, le Festival ne peut plus être organisé dans de bonnes conditions, alors que la concurrence est vive : Toronto (et son nouveau Palais) attire de plus en plus de professionnels et de journalistes, Cannes lifte son Bunker (voir notre actualité du 20 mars dernier), son proche (et récent) rival Festival de Rome prend de l'ampleur ... et Venise investit lourdement dans son nouveau complexe permettant de mieux accueillir les festivaliers.

Sans compter que le Ministre de la Culture, Sandro Bondi, était moqué, critiqué, insulté en Italie comme à l'étranger à cause de diverses provocations dignes du temps de Mussolini (il considérait que c'était au gouvernement italien d'avoir à choisir le palmarès du Festival). Il avait boycotté les festivals de Cannes (voir voir notre actualité) et de Locarno, et avait sous-entendu que les films devaient désormais obtenir l'aval de son Ministère pour obtenir des subventions : manière de rétablir une forme de censure politique. Le Ministre avait disparu des médias après le choc émotionnel qu'a causé le délabrement des ruines de Pompéï, qui tombaient ... en ruine. En fait, il a même décidé de faire grève, en ne venant plus à son Ministère, lassé par les critiques à son égard...

Berlusconi a donc tout remis à plat. Les coupes budgétaires (drastiques) prévues ont été annulées. C'était 568 millions d'euros par an en moins qu'il aurait fallu aller chercher. Le budget de la Culture sera à peu près équivalent à celui de l'an dernier. Et surtout le Ministre a été démis de ses fonctions. Sandro Bondi est remplacé par le ministre de l'agriculture, Giancarlo Galan, ancien gouverneur de la région du Véneto, et donc très proche du Festival de Venise, mais peu relié à la Culture. Tout cela a permis d'éviter une grave crise, et des grèves dans le secteur de l'industrie cinématographique et dans celle des spectacles.

Une partie du financement proviendra d'une nouvelle taxe sur l'essence. La mesure a été adoptée en urgence pour éviter une grève générale : environ 150 millions d'euros de fonds supplémentaires par an pour le secteur de la culture proviendront de la hausse de 1 à 2 centimes du prix de l'essence (20 euros par an et par véhicule). Cela permet de réapprovisionner les fonds à destination du spectacle vivant (428 millions d'euros) et de financer le crédit d'impôt culturel (cinéma et spectacle vivant).

A l'inverse, le gouvernement a aboli une taxe sur les billets de cinéma qui devaient permettre de financer les aides aux productions de films. Les exploitants avaient hurlé contre cette ponction, qui, pour le coup aurait été utile, à condition qu'elle soit coordonnée. Depuis des années, les professionnels réclament des aides plus stables provenant de tous les supports de diffusion, télévision et internet inclus. On comprend que Berlusconi, patron d'un groupe qui rassemble des chaînes de télévision comme des distributeurs de films, ne soit pas très favorable à cette mesure, qui réduirait ses marges bénéficiaires. Par conséquent, le cinéma italien dépend de chaînes publiques et privées, qui, indirectement, dépendent de Silvio Berlusconi.

Car, durant cette crise, c'est bien le cinéma italien qui était le plus concerné, le plus agressé par le gouvernement. Le Fonds unique pour le spectacle, l'équivalent de l'Avance sur recettes en France, devait voir sa dotation divisée par deux (soit 213 millions d'euros en moins!). L'Istituto Luce, en charge de la conservation et de la diffusion du cinéma national, doit se résoudre à une aide de 7,5 millions d'euros, soit un quart de ses budgets précédents. La fermeture de l'institut est à craindre. Les cinéastes les plus connus ont décidé de protester.

Pour l'instant, l'ensemble des artistes restent vigilants. La fragilité du secteur ne permet pas encore d'établir un diagnostic favorable sur le moyen terme.

Woody Allen continue son tour d’Europe

Posté par MpM, le 12 mars 2011

Longtemps considéré comme un cinéaste purement new-yorkais, Woody Allen a entrepris il y a quelques années un tour d'horizon des grandes villes européennes qui lui ont d'ailleurs inspiré certains de ses meilleurs films récents. A commencer par Londres où il a connu une véritable renaissance avec Match point en 2004, puis Barcelone (Vicky Cristina Barcelona) et enfin Paris où le tournage d'une certaine scène avec une certaine chanteuse s'improvisant actrice a fait grand bruit (Midnight in Paris, qui ouvrira le prochain festival de Cannes). Continuant sur sa lancée, le cinéaste a annoncé dernièrement sa décision de situer son prochain tournage à Rome.

Le film, qui n'a pas encore de titre, est en cours d'écriture. On sait juste qu'il sera coproduit par Medusa et bénéficiera des conditions financières avantageuses que l'Italie réserve aux productions internationales. Avant d'être une histoire d'amour entre Woody et la ville, il s'agit donc d'abord d'une question d'argent... Mais le réalisateur ne cache pas son excitation à l'idée de tourner dans une ville au passé aussi glorieux. "J'aime ces métropoles sophistiquées", explique-t-il. "A chaque fois, c'est comme écrire une lettre d'amour à l'une de ces villes et y projeter les sentiments qu'elle m'inspire. J'espère que j'arriverai à faire la même chose avec Rome."

Cinecitta veut son « Gladiator » Park

Posté par vincy, le 25 mars 2009

La ville de Rome envisage de créer un parc d'attraction "hollywoodien" sur la Rome Antique d'il y a 2000 ans. Jusque là, pourquoi pas. On a bien eu un "faux" Berlin Est après la chûte du Mur. Mais ce projet serait conçu avec la société Cinecitta Entertainment, qu gère aussi les fameux studios de cinéma. Cette réponse aux parcs d'attraction d'Europe du nord (Euro Disney, Lego Land...) a longtemps traîné dans les cartons. La mairie annonce qu'ils auraient trouvé le terrain à Castel Romano, au sud de la capitale. Le parc empiètrait ainsi sur les studios de Dino De Laurentis, propriété récente de Cinecitta.

Evidemment, cela doit servir à doper le tourisme d'une ville qui n'offre pas grand chose aux enfants et qui vit un peu sur son "existant" (il y a pire comme patrimoine). Le risque est que les touristes préfèrent s'amuser avec une course de char dans un faux Colisée, en carton pâte, mais complet, plutôt que de se balader dans les ruines du vrai cirque. D'ailleurs, des voix s'élèvent contre cette dépense de fonds inconsidérée et des personnalités de la culture préféreraient voir les fonds servir à la restauration des monuments antiques, et notamment le Colisée. L'investissement serait au minimum de 330 millions d'euros. Idéalement, il ouvrirait en 2013.

Cinecitta a été crée en 1937 par Mussolini pour permettre à l'Italie fasciste de produire des films "nationaux" et de propagande. Le studio bénéficie de sa proximité avec la ville de Rome, à 9 kms du centre, acessible en métro. Il a accueilli des tournages comme ceux de La dolce vita, Ben-Hur, Le nom de la Rose, Gangs of New York, et la récente série "Rome". Un incendie avait d'ailleurs détruit une grande partie des décors de ce feuilleton télévisé. Mais les pompiers avaient sauvé les décors "historiques".

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CineCitta World

Pièces détachées : attachante chronique adolescente

Posté par MpM, le 15 novembre 2008

blog_piecesdetachees.jpg "Soit on se bouge, soit on part jamais."

L'histoire : Ivan a 14 ans. Lui et son oncle Jaime économisent pour immigrer clandestinement aux Etats-Unis. En plus de son boulot dans un garage, l’adolescent commet des larcins qui permettent d’augmenter leurs revenus. Mais le passeur augmente ses tarifs et presse Ivan et Jaime de réunir la somme au plus vite, sous peine de ne plus avoir de place dans le dernier convoi.

Ce qu'on en pense : Pour son premier film, Aarón Fernández (voir notre interview) a voulu aborder plusieurs thèmes essentiels dans la société mexicaine actuelle comme la paupérisation galopante, le mirage du rêve américain et les réseaux de trafic de pièces détachées automobiles. Mais pour éviter un récit lourd et indigeste, il a choisi d’évoquer ces questions dans une chronique adolescente où la réalité sociale servirait seulement de toile de fond. Au centre de l’intrigue, on a donc Ivan et son copain Efraín qui ont les préoccupations habituelles des jeunes de leur âge : manger des tacos, conduire une bécane voyante et draguer des filles peu farouches. Cela apporte au film une dimension humaine chaleureuse et légère dans laquelle pourtant, dès le départ, se trouve le germe de la tragédie. Car cette insouciance faconde est peu à peu asphyxiée par l’irrésistible enchaînement d’événements qui oblige Ivan à prendre de plus en plus de risques. Cette surenchère dans l’illégalité (il vole d’abord un portable, puis des jantes, puis carrément une voiture complète) est comme l’implacable mécanisme du destin des pièces antiques : une fois enclenchée, elle ne s’arrête plus, ou alors brutalement. Et le fait est qu’Ivan, grisé par ses premiers succès, se prend pour le nouveau Scarface et croit avoir le monde entre ses mains. Jusqu’à ce que l’ultime trahison annonce sa chute imminente.

Mais point de moralisme, ni d’ailleurs de pathos, dans ce film construit subtilement sur le principe d’une alternance de scènes fortes et de larges ellipses couvrant les moments les plus dramatiques. L’émotion et la tension naissent tour à tour de ces contrastes et de ces pointillés que le spectateur doit compléter lui-même, sans interférer avec le message essentiel du film. Celui-ci, à l’image de l’histoire elle-même, est en demi-teinte, à la fois pessimiste (plongée dans l’inconnu et extrême solitude) et teinté d’optimisme (promesse de changement et réalisation d’un rêve). Quoi qu’il en soit, au-delà des thématiques et des enjeux qu’il véhicule, le film nous touche par son extrême simplicité, sa pudeur, et, plus encore, son immense sincérité.

Palmarès Venise 2008 : Lion d’or logique pour The Wrestler

Posté par MpM, le 7 septembre 2008

Darren Aronofsky et son lion d’or
Lion d’or du meilleur film : The Wrestler de Darren Aronofsky (USA)
Lion d’argent du meilleur réalisateur : Aleksey German Jr. Pour Paper Soldier (Russie)
Prix spécial du jury : Teza de Haile Gerima (Ethiopie, en coproduction avec l’Allemagne et la France)
Coupe Volpi du meilleur acteur : Silvio Orlando pour Il papa di Giovanna de Pupi Avatti (Italie)
Coupe Volpi de la meilleure actrice : Dominique Blanc pour L’autre de Patrick Mario Bernard and Pierre Trividic (France)
Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune espoir :  Jennifer Lawrence pour The Burning Plain de Guillermo Arriaga (USA)
Osella de la meilleure contribution technique : Alisher Khamidhodjaev et Maxim Drozdov pour Paper Soldier de Aleksey German Jr. (Russie)
Osella du meilleur scénario : Haile Gerima pour Teza (Ethiopie, en coproduction avec l’Allemagne et la France)
Lion d’or spécial : Werner Schroeter pour "son œuvre dénuée de compromis et rigoureusement innovante depuis 40 ans"

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Pas de grosses surprises pour ce palmarès qui récompense logiquement les rares coups de cœur du festival (The wrestler et Teza) ainsi que les prestations les plus marquantes : celle de l’amoureuse trahie basculant lentement dans la folie (Dominique Blanc), celle de la jeune fille détruite par la culpabilité (Jennifer Lawrence) et celle du père dévoué corps et âme et à sa fille déséquilibrée (Silvio Orlando). Bien sûr, tout le monde attendait Mickey Rourke en meilleur acteur, mais un point du règlement aurait empêché Wenders et ses jurés d’offrir ce doublé historique au film d’Aronofsky. Par contre, le film éthiopien sur les années de "terreur rouge" de Hailé Mariam Mengistu ainsi que le film russe de Aleksey German Jr (sur la course à la conquête spatiale dans les années 60) ont eux remporté deux prix chacun, preuve assez flagrante du manque d’oeuvres à récompenser… Plus surprenant est le prix spécial décerné à Werner Schroeter alors même que son film en compétition, Nuit de chien, a reçu le plus mauvais accueil de la compétition.

Globalement, le palmarès de cette 65e Mostra reflète assez finement le ressenti général, celui d’une compétition de mauvaise qualité. Bien que son mandat ait été reconduit pour quatre ans, Marco Müller, le directeur artistique du festival depuis 2004, a été sévèrement critiqué par la presse italienne et internationale. Il se justifie comme il peut en évoquant le contexte politique (depuis deux ans, trois festivals ialiens doivent se partager l’aide du gouvernement : Turin, Venise et Rome, avec l’idée que Venise serait un lieu d’expérimentation et Rome celui du cinéma grand public) et surtout la concurrence de Toronto. Le festival canadien, qui commence généralement une semaine après la Mostra, attire stars hollywoodiennes (peu présentes sur le Lido cette année), grosses productions américaines et professionnels du monde entier en proposant une sorte de panorama du meilleur des mois passés et à venir. Il aurait même, d’après Marco Müller, fait pression cette année pour empêcher certains producteurs et distributeurs de films américains en compétition (comme Rachel Getting Married, de Jonathan Demme, The Hurt Locker, de Kathryn Bigelow et même The Wrestler de Darren Aronofsky) de faire le déplacement.

Pour résister, le directeur artistique compte sur la fidélité de certains réalisateurs (deux grands noms du cinéma américain lui auraient déjà promis l’avant-première mondiale de leur film pour la prochaine édition) et sur la taille plus humaine de Venise, où les professionnels peuvent découvrir dans de bonnes conditions (les salles de projection devraient même être rénovées pour 2009) les films importants de la saison à venir (par opposition à "l’énorme foire du cinéma mondial" que représente Toronto). Il a également le désir de créer une "Mostra des films à faire" en organisant un concours de projets.

Le fait est que le festival de Venise a beau être le doyen des grands festival européens (à moins que cela ne soit justement à cause de ça), il ne cesse ces dernières années d’être critiqué et remis en cause, comme incapable de trouver son identité aux côtés de la ligne auteuriste de Cannes, des tendances politiques de Berlin ou même de la volonté de découverte de Locarno. Un nouveau modèle de développement, du sang neuf, une orientation différente… ne pourraient donc que lui apporter le renouvellement dont il a le plus grand besoin.

Crédit photo : image.net

Rome fait aussi son festival

Posté par MpM, le 23 août 2008

rome07.jpgAlors que tous les yeux sont tournés vers la Mostra de Venise, qui ouvre ses portes la semaine prochaine, le Festival de Rome a déjà commencé son travail de teasing. On sait ainsi que sa 3e édition se tiendra du 22 au 31 octobre et devrait accueillir Al Pacino (dans le cadre d’une rétrospective et afin de recevoir au nom de l’Actor’s studio le prestigieux prix Marc’Aurelio Acting pour l'ensemble de sa carrière), Michael Cimino (qui présentera un montage inédit des plus belles séquences de danse dans ses films) et David Cronenberg (accompagnant son exposition multimédia "Chromosomes"). Autre invitée d'honneur : Gina Lollobrigida qui recevra un prix pour sa contribution au cinéma italien.

Côté films, seront présentés toutes sections confondues La duchesse de Saul Dibb (avec Keira Knightley et Ralph Fiennes), The Baader-Meinhof Complex d’Uli Edel (avec Bruno Ganz et Alexandra Maria Lara), Un barrage contre le Pacifique de Rithy Panh (avec Isabelle Huppert et Gaspard Ulliel, d’après Marguerite Duras), Lol de Lisa Azuelos (avec Sophie Marceau) ou encore Bob Marley: Exodus 77 d’Anthony Wall sur la vie de Bob Marley. L

Le Brésil sera également à l’honneur au travers d’un "focus" sur une dizaine de films inédits et ce sera la première mondiale de Huit, un film collectif où huit personnalités (Jane Campion, Gael García Bernal, Jan Kounen, Mira Nair, Gaspar Noé, Abderrahmane Sissako, Gus Van Sant et Wim Wenders) livrent leur vision des huit objectifs définis par les Nations Unies en 2000 pour créer un monde sans pauvreté.

Avec Monica Bellucci en ouverture (L'uomo che ama) et un autre film italien en clôture, L'ultimo Pulcinello, le Festival de Rome cherche à amadouer son nouveau maire, ultra-nationaliste et jugé démagogue.

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crédit photo : Photos sur le mur d'un restaurant du Trastevere, avec Monica Bellucci en premier plan (c) vincy thomas