Warner Bros achète Flixster et Rotten Tomatoes

Posté par vincy, le 4 mai 2011

Warner Bros Home Entertainment continue de s'étendre sur la toile. La multinationale a acquis la société Flixster, qui possède notamment les sites de Rotten Tomatoes, un des pionniers du web dans le secteur du cinéma. C'est un pan de l'histoire du Net gratuit et inventif qui se fait avaler par les géants de l'industrie.

Officiellement, les deux sites continueront à vivre indépendamment du groupe Warner. Flixster est l'une des applications les plus populaires du web avec plus de 25 millions d'utilisateurs par mois. Grande vedette sur Facebook, elle permet de noter les films et de partager ses impressions sur les réseaux sociaux. Rotten Tomatoes, site de critique participatif acquis par Flixster en janvier 2010, attire 12 millions de visiteurs uniques par mois et a rejoint les services proposés par Apple TV.

Nicolas Winding Refn prépare son prochain film avec Gaumont et Wild Bunch

Posté par vincy, le 4 mai 2011

Gaumont et Wild Bunch se sont associés pour coproduire le prochain film du cinéaste danois Nicolas Winding Refn, Only God Forgives (Seul Dieu pardonne).

Kristin Scott-Thomas et Luke Evans sont en négociations avancées, selon Variety, pour interpréter les rôles principaux de ce film se déroulant dans le milieu du jeu, de la boxe et de la prostitution de Bangkok, en Thaïlande. L'histoire de vengeance est centrée sur un flic thaïlandais et un gangster britannique se cachant dans l'ex-Royaume du Siam.

Le tournage débuterait en novembre et serait prêt pour le second semestre 2012.

D'ici là, Winding Refn montera les marches cannoises où il est en compétition officielle avec Drive. Il pourra en profiter pour vendre son nouveau projet dans les salons privés des grands hôtels ou les allées du Marché du film.

Une nouvelle stratégie très télévisuelle pour EuropaCorp

Posté par vincy, le 4 mai 2011

EuropaCorp, après une année de turbulences (résultats financiers contrastés, box office inégal, mouvements internes tumultueux), a dévoilé son plan d'actions stratégiques, à une semaine de l'ouverture du Marché du film de Cannes. La société de Luc Besson fête ses dix ans avec l'annonce de lourdes pertes mais aussi la sélection en compétition officielle de deux de ses films : The Tree of Life de Terrence Malick et La source des femmes de Radu Mihaileanu. De plus, la série télévisée XIII, d'après la bande dessinée de Jean Van Hamme et William Vance, a cartonné ce mois-ci sur Canal +. Certes, en salles, le box office est moins flamboyant : seulement 13e distributeur sur les 4 premiers mois de l'année. Mais depuis 12 mois, EuropaCorp a encaissé de belles recettes avec Les petits mouchoirs (5,4 millions d'entrées), Arthur 3 (3,1 millions d'entrées), L'homme qui voulait vivre sa vie (1,2 million d'entrées) et Un balcon sur la mer (1,04 million d'entrées). Des films français par des cinéastes plus auteurisants que populaires (si l'on excepte Luc Besson). Ceci dit, depuis le début de l'année, le distributeur n'a pu compter que sur Halal, police d'Etat (793 000 spectateurs).

Arrêts d'activité non stratégiques, mais lesquelles?

EuropaCorp vise donc un retour "à la profitabilité pour l’exercice 2011/2012, notamment porté par une gestion opérationnelle optimisée et un line-up dense et équilibré". Ça va plaire aux actionnaires. Pour cela, la société mise sur "une part croissante des Ventes Internationales (portées à 65% du Chiffre d’Affaires de 2014) et des activités présentant une forte récurrence (séries TV en franchise, catalogue, édition musicale) portées à 35% du Chiffre d’Affaires". La télévision est donc l'objectif principal de la croissance, puisque la production pour le petit écran devra doubler dans les trois prochaines années. Enfin, EuropaCorp veut poursuivre l'intégration verticale du groupe (la maîtrise de toute la chaîne si l'on préfère), "avec notamment une participation dans l’exploitation des plateaux de tournage de la Cité du Cinéma."

Cela entraîne quelques changements internes avec une nouvelle "organisation transversale par métier (Ventes, Marketing, Opérations, Licences et live Entertainment)." Plus flou : le rapport entre investissements dans la production et les objectifs de rentabilité. On comprend bien que le producteur souhaite sécuriser le financement de ses films (préfinancement à l'international, maîtrise des coûts de fabrication) mais comment interpréter la volonté d'arrêter les activités non stratégiques. De quelles activités parle-t-on?

EuropaCorp a donc fixé cinq objectifs stratégiques d'ici à 2014 : poursuivre le développement international, et notamment installer un bureau de représentation en chine et consacrer au moins 30% de son programme à des films en langue anglaise ; diversifier les sources d’approvisionnement et construire un programme de 15 à 20 films par ans adaptés à la demande, y compris du grand spectacle en 3D ; accroitre significativement l’activité Production Télévisuelle, y compris dans le cadre de co-productions internationales ; continuer les actions prioritaires comme la Cité du cinéma et créer un studio 3D/VFX (effets spéciaux) ; valoriser la VOD.

EuropaCorp ou "la stratégie personnelle de Luc Besson"

Ce plan stratégique a été élaboré par le nouveau directeur général, Christophe Lambert, ancien publicitaire et proche du pouvoir politique actuel. Il était d'autant plus attendu que le départ de Pierre-Ange Le Pogam, ex-numéro 2 de l'entreprise et ami de Besson, avait alimenté une campagne médiatique assez violente. Le Pogam accusait son ancien associé d'être "dans une stratégie personnelle", se plaignant d'avoir été mis à l'écart de plusieurs décisions. Il évoquait "un climat de terreur" au sein des collaborateurs, une société où "l'on parle de moins en moins de films, de plus en plus de stratégies de marques". A propos de Christophe Lambert, il disait : "il a surtout la réputation d'être brutal; ce n'est pas ma culture".

Outre Lambert, ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, Besson a recruté Emmanuelle Mignon comme Secrétaire générale d'EuropaCorp, elle-même ancienne conseillère auprès du Président de la République.

13ème édition de Jangada, le festival du film brésilien de Paris

Posté par mathilde, le 4 mai 2011

Festival du cinéma brésilienComme chaque année, le Nouveau Latina (Paris 4e) accueille Jangada, le festival du film brésilien. Cette 13e édition se déroule jusqu'au 17 mai et présentera, en plus de la compétition de longs-métrages de fiction et de la programmation de documentaires, deux hommages : l'un à Nelson Pereira dos Santos et l'autre à Jorge Amado.

Le premier est l'un des plus grands cinéastes brésiliens. A l'origine d'innovations techniques et narratives majeures, il a adapté plusieurs histoires de Jorge Amado à l'écran. Ses œuvres personnelles sont imprégnées à la fois de beauté, et de préoccupations sociales et politiques. Nelson Pereira dos Santos sera présent le jeudi 5 mai à 18h30, à la Maison de l'Amérique Latine (217 Boulevard Saint-Germain - 75007 Paris). Le second est l'une des plus importantes figures littéraires brésiliennes.

Cette année, huit fictions concourront pour le Prix du jury, le Prix de la meilleure actrice et le Prix du meilleur acteur. Dix documentaires nous inviteront à découvrir un autre Brésil. Pour les plus jeunes, le festival a retenu trois films : Les plus belles choses du monde, Déroule et 5 X favela.

Le mercredi 4 mai, Rio zone nord (Rio Zona Norte) de Nelson Pereira dos Santos ouvrira le festival, tandis que le vendredi 6 mai à 19h00 aura lieu l'avant-première mondiale du documentaire UPPs (La Pacification des favelas).

Le mardi 10 mai à 19h00, en ouverture de la cérémonie de remise des prix, sera projeté Quinquin la flotte (Quincas Berro D'Água) de Sérgio Machado, d'après Jorge Amado, tandis que le 17 mai à 19h00, Une nuit en 67 (Uma Noite em 67) clôturera le festival.

Parallèlement aux projections des films en compétition, une exposition de photographies de l'artiste Brésilien Pedro David se déroulera au 1e étage du Cinéma Le Nouveau Latina.
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Informations et programme sur le site du festival
A découvrir également : le site de l'artiste Pedro David


HH, Hitler à Hollywood : hymne au cinéma européen

Posté par vincy, le 3 mai 2011

Frédéric Sojcher (Cinéastes à tout prix) est un tel amoureux du cinéma qu'il filme avec un appareil photo une déclaration d'amour à la diversité culturelle. Sujet aussi politique que peu cinématographique, il réussit l'exploit de nous passionner pour un débat complexe et ancien avec des moyens à la limite du bricolage. Il s'aide de l'humour absurde, d'un rythme incessant, d'une dérision loufoque, voire d'un effet de joyeux bordel propre à son sujet : l'Europe. Cet hymne au cinéma européen est une contestation de la domination américaine, qu'il assimile à une entreprise guerrière de propagande. HH, Hitler à Hollywood (site officiel) n'évite aucun de ses paradoxes : Maria de Medeiros, actrice / réalisatrice portugaise, parlant français et anglais, connue essentiellement pour son rôle dans Pulp Fiction, oeuvre américaine par excellence, fait un documentaire sur Micheline Presle, l'une des doyennes du cinéma français qui a connu le succès à Hollywood. Cette ambivalence entre les cinémas européens et américains permet de confronter les visions des deux cinémas avec les nuances nécessaires.

Sojcher mise sur une esthétique propre : Medeiros est la couleur et la lumière quand les décors et les personnages secondaires sont davantage saturés et presque effacés. L'appareil photo qui sert de caméra rend l'ensemble fascinant et démontre que le cinéma est l'affaire de tous, comme la Nouvelle Vague avait rendu désuet les productions en studio. Il y a un goût de la liberté qu'on ressent jusque dans les moyens techniques. Cette même aspiration à vouloir être "indépendant" des normes américaines se retrouve à travers un tour d'Europe (Paris, Bruxelles, Londres, Berlin, Venise, Cannes, Malte, soit les trois grands lieux de festival et les deux plus importantes métropoles) qui commence comme une enquête et se termine comme une poursuite digne d'un Jason Bourne.

Le prétexte est de retrouver un film perdu. Plus la vérité approche, plus le mystère se dissipe, plus notre investigatrice découvre avec effroi les objectifs de la toute puissance américaine. Hollywood hits. Les succès d'Hollywood, comme vecteur de communication globale. Une frappe massive, loin d'être chirurgicale, qui n'admet pas la résistance du cinéma d'ailleurs. A travers des discussions, des témoignages, un scénario finalement bien ficelé, Sojcher démontre comment le cinéma américain, par des manipulations politiques, une force de frappe financière, une assimilation culturelle, a détruit le cinéma européen.

Il faudrait que la Commissaire européenne à la Culture voit ce film, écoute ce que Angelopoulos, Konchalovski, Schlöndorff, Wenders, Kusturica disent. Leurs arguments sont imparables sur le déséquilibre des forces, sur l'absence totale de synergie communautaire. Les Américains peuvent sortir leurs films dans toute l'Europe, squatter la plupart des écrans d'un multiplexe : les Européens, non. Où est le choix? Les Américains peuvent doubler leurs films dans la langue locale, les Européens subissent l'impact du sous-titrage. Ce protectionnisme unilatéral prend sa source dans les accords Blum-Byrnes en 1947, avantageant les productions américaines en facilitant leurs exportations. HH, Hitler à Hollywood devient ainsi un plaidoyer désespéré pour l'exception culturelle. Désespéré mais pas désespérant : c'est vif, efficace, instructif pour qui souhaite comprendre l'appauvrissement cinéphilique de ces trente dernières années.

A une semaine du Festival de Cannes, forteresse imprenable du cinéma international et des auteurs, Sojcher pousse un cri pour rappeler à quel point le cinéma ne peut exister qu'en étant varié. Avec le doyen Oliveira en guise d'image finale, il espère que cet art vieux de plus cent ans, comme son doyen, est éternel et ne mourra jamais.

Filmer cela avec un appareil Canon, une égérie du cinéma d'après guerre et une fiction autour d'une stratégie politique digne d'une stratégie guerrière, était sans aucun doute le meilleur moyen de hurler, de se battre, de rêver. Cela reste aussi une Utopie, comme il le signifie dans les derniers plans. Un idéal accentué par la faible combinaison de salles qui le diffuseront lors de sa sortie alors qu'il mériterait une extension du domaine de lutte jusque dans les collèges et lycées de l'Union européennne.

Kathryn Bigelow pourrait réaliser le film sur la traque de Ben Laden

Posté par vincy, le 3 mai 2011

Kill Bin Laden (Tuez Ben laden). Le titre annonce l'artillerie lourde digne d'une propagande guerrière. En même temps, faut-il s'attendre à autre chose de la part d'Hollywood ?  Le scénariste Mark Boal écrivait déjà le script de cette traque visant l'ennemi public numéro un des Etats-Unis quand la cible a été tuée dimanche 1er mai. Désormais, il connaît la fin de son film. Mark Boal a confié au magazine Variety que l'assaut final durerait 40 minutes.  Il a aussi bénéficié d'un accès à une opération commando du même genre, qui elle avait échoué, grâce à ses connexions dans l'armée et son propre réseau en tant que grand reporter.

La mort du leader d'Al Qaida ne pouvait tomber mieux puisque Kathryn Bigelow, oscarisée avec Démineurs il y a un an, spécialiste des films virils et militaires, avait donné son accord pour réaliser ce film.

Une chose est sûre : la mort de Ben Laden change la configuration même du film. Selon The Hollywood Reporter, le projet devait suivre une opération précédente tournant au fiasco. Les producteurs doivent se régaler : un happy end, c'est toujours plus vendeur.

Cette variante peut aussi décider la réalisatrice à abandonner le film : elle a un autre projet, Triple Frontier, sur le trafic de drogue aux frontières du Brésil et du Paraguay (voir actualité du 2 décembre 2010).

Le scénariste et la réalisatrice s'offrent une semaine de réflexion, et attendent de voir comment le monde arabe réagit à la nouvelle donne, avant de lancer l'éventuelle production cet été. Il reste les acteurs à engager - des discussions sont déjà en cours - et surtout un lieu de tournage : du Maroc à la Jordanie, en passant par la Tunisie et l'Egypte, les habituels pays d'accueil pour des productions internationales se déroulant dans le monde arabe, sont tous en période post-révolutionnaire ou fortement agitée politiquement.

Mais on voit mal les producteurs passer à côté d'une telle opportunité, aussi près de l'actualité. Avec ce final de Western (jusqu'au surnom de Ben Laden appelé Géronimo dans le cadre de la mission), Hollywood va sans doute lancer de multiples projets qui séduiront le public Américain, qui n'adhèrent pas aux films de guerres qu'ils ont perdues (Irak, Vietnam).

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photo de Pete Souza pour la Miason Blanche avec Barack Obama, Joe Biden et Hillary Clinton

Fast Five lance avec furie l’été cinoche américain

Posté par geoffroy, le 2 mai 2011

Premier week-end de la saison des blokbusters (au fil des ans, la fin avril s'est substituée à la mi mai). Et là on ne rigole plus : pour la première fois de l'année, les salles ont engrangé 142 millions de $ de recettes, soit le meilleur week end de 3 jours depuis celui du 31 décembre 2010. C'est aussi 50 millions de $ de plus que le dernier week-end d'avril 2010. Un seul film a fait l'essentiel du travail : Fast Five, le cinquième épisode de la série The Fast & The Furious, dopé, ici, par la présence de "The Rock". Démarrage en trombe et même plus rapide que prévu : Ecran Noir avait prévu 65 millions de $ (voir notre actualité du 30 avril et ce malgré certains commentaires qui le voyait se prendre un "gadin"), les analystes et le studios misaient sur 75 millions de $ en trois jours et il en rapporte finalement 83 millions (dont 8,3 millions de $ dans les 243 salles IMAX). C'est le plus gros démarrage de la franchise, c'est aussi le troisième meilleur démarrage hors saison d'été et saison des fêtes (après Alice au pays des merveilles et La Passion du Christ). Y a pas à dire, c’est du lourd. Un vrai blockbuster et une sacrée pépite pour Universal. Les 155 M$ du quatrième opus en 2009, le record à date de la série, vont être balayés et le 5ème opus de la série devrait filer au-delà des 200M$. C’est simple, des 27 films (28 depuis celui-ci) ayant réalisés plus de 80M$ au cours de leur premier week-end d’exploitation, seul X-Men Origins: Wolverine a terminé sa course en deçà des 200M$ (179M$). L’espoir est donc de mise. Ce lundi, la franchise a amassé 573 millions de $ en Amérique du nord. Notons qu'en trois jours, Fast Five a doublé The Fast and the Furious : Tokyo drift, 3e épisode sorti en 2006 et se plantant à 63 millions de $ au B.O.

Il fallait bien ça pour redonner le moral aux studios et aux exploitants. Les quatre premiers mois de l'année ont été désastreux avec une baisse de 18% des recettes par rapport aux quatre premiers mois de 2010. Pour Universal, c'est aussi une bonne nouvelle. En termes de recettes, Fast Five bat son précédent record, Jurassic Park : Le monde perdu. En termes de fréquentation, il est proche des scores du troisième Jason Bourne.Mais en ciblant tous les publics, y compris les jeunes, cela pourrait permettre aux blockbusters estivaux qui dévoilaient leur bande annonce ce week-end dans les salles de créer un désir de retourner dans les salles.

Ironiquement, Fast Five, qui se déroule à Rio, déloge de la première place le dessin animé Rio, qui lui aussi a pour décor la ville brésilienne. Le film d'animation dépasse en 3 semaines les 100M$ (103,6) et deviendra dès la mi-mai le film d'animation le plus populaire de l'année. Il devrait finir sa course nord-américaine vers les 150 bâtons et dans le monde il a déjà rapporté 260 millions de $. La Fox, avec le studio Blue Sky, n’a toujours pas connu d’échec en 6 films lancés depuis 2002  et conforte ainsi bel et bien sa troisième place des studios d’animation derrière Pixar/Disney et Dreamworks.

Il était temps que la poisse s'arrête en Amérique du nord. Seuls quatre films avaient péniblement dépassé les 100 millions de $ (et deux autres qui les frôlent)£. Même les autres nouveautés se ramassent. Prom est à 5M$ et Hoodwinked Too! Hood vs. evil, la suite de l’original Hoodwinked, se prend une belle gamelle. Les films en continuation chutent aussi allègrement, même pour Insidious qui perd 48%  lors de sa 5ème semaine pour un cumul proche des 50M$, ce que réussira à faire Source code de Ducan Jones. Terminons par le cas Scream 4. -69% pour un cumul en 3 semaines à 35M$. Les 40 millions de son budget ne seront pas remboursés sur le sol américain. Parfois il n’est pas bon de ressortir du placard de l’effroi les bonnes veilles recettes…

L’homme d’à côté : mon voisin, ce tyran

Posté par Sarah, le 2 mai 2011

"J'ai juste besoin d'un petit rayon de soleil, que tu n'utiliseras même pas !"

L'histoire : Leonardo est un architecte qui vit avec sa famille dans l'unique bâtiment construit par Le Corbusier en Amérique Latine : la maison Curutchet à Buenos Aires. Un matin, il est réveillé par un bruit obsédant, comme si on perçait un mur ... Le film a reçu le prix du meilleur film au Festival de Mar Del plata, celui de la meilleure photographie à Sundance, le prix du public aux Rencontres des Cinémas d'Amérique Latine de Toulouse et cinq prix aux Premios Sur 2010.l Hombre de al Lado

Notre avis : Le film commence par des bruits de perceuse. On entend, puis on voit quelqu'un trouer un  mur blanc. C'est autour de cet orifice que toute l'intrigue va tourner. On ne verra pas la vie de Leonardo avant l'incident qui va changer le cours de sa vie. En effet, son voisin Victor a décidé de construire une fenêtre qui donnera directement dans la maison de Leonardo, de sa femme Anna et sa fille Lola. Dès ce moment-là, une relation particulière va se nouer entre les deux personnages, entre rapport de force, attraction et répulsion.

Les deux acteurs principaux, Rafael Spregelburg (Leonardo) et Daniel Aráoz (Victor), tous deux issus de deux milieux différents (respectivement le théâtre et la télévision) ont réussi à créer à l'écran une alchimie d'un genre spécial entre leurs personnages. Dès le début, on comprend la fracture entre le monde de l'intellectuel, imbu de lui-même, mais faible, et le voisin issu de souche populaire, macho et manipulateur. Leonardo est peut-être célèbre et demandé dans son travail, mais chez lui, c'est sa femme qui porte la culotte, et sa fille ne lui adresse jamais la parole. De fait, c'est Anna qui veut absolument que la fenêtre soit rebouchée. Leonardo admettra lui-même à son voisin de cour qu'il ne voit pas réellement le problème. Cependant dès que les travaux commencent, une danse incessante va se jouer entre eux, mêlant manipulation, tactique de persuasion et menaces.

Le film des deux réalisateurs argentins Mariano Cohn et Gastón Duprat, est à lire sur plusieurs niveaux. L'univers qui entoure Leonardo est très bien décrit. Sa femme le mène par le bout du nez et il est ridicule de lâcheté, tant devant ses amis que devant son voisin. Ce dernier est décrit comme un bourrin, accro au maté et qui n'a aucune culture. Pourtant il va offrir de nombreux cadeaux à son voisin, qu'il va considérer de façon inquiétante comme son grand ami. Il est aussi le seul qui arrive à arracher un sourire à la fille de Leonardo en improvisant des spectacles décalés qu'elle observe depuis sa maison.

Autour d'un banal conflit entre voisin, les réalisateurs ont réussi à faire un film drôle, satirique et inquiétant sur la violence. En effet celle-ci est partout : dans le bruit de la perceuse, dans les paroles agressives que s'échangent Anna et Leonardo, dans les silences pesants de Lola ou encore dans la relation entre Leonardo et Victor qui relève tantôt de la séduction tantôt de la manipulation. C'est aussi toute une partie de la société argentine qui passe au vitriol. Les amis snobinards de Leonardo sont moqués, la bonne est remerciée de ses services par des cadeaux dont personne ne veut et Victor est dépeint comme un über mâle qui chasse, boit et couche avec des jeunes femmes. L'autre pendant de la violence est la peur. En effet, les habitants de la maison Curutchet ont peur d'être envahi par leur voisin à cause d'une fenêtre, alors qu'en fait il va réussir à s'immiscer dans leur vie et à changer l'équilibre qui était le leur par d'autres moyens. Un film intelligent, inattendu et quelque peu anxiogène.

Robert Downey Jr, Chris Hemsworth, Chris Evans, Jeremy Renner, Mark Ruffalo et Scarlett Johansson en tournage

Posté par vincy, le 2 mai 2011

C'est un projet à part, même à Hollywood. Walt Disney, en rachetant Marvel (voir actualité du 31 août 2009), a obtenu les droits de tous les super héros de l'éditeur de Comics. Une des bandes dessinées réunit Iron Man, Thor, Captain America, Hulk : Avengers (The Avengers), en français Les vengeurs, créée en 1963, est comme une quintessance du film de super-héros. Mais avant de pouvoir en faire l'adaptation, il y avait la nécessité d'attendre deux certitudes : 1) la disponibilité du casting et éventuellement le choix de certains acteurs 2) le succès de chacun des héros individuellement.

Pour le premier point, ils sont (presque) tous là ; en effet, Robert Downey Jr reprendra son rôle d'Iron Man, Chris Hemsworth celui de Thor, Chris Evans incarnera une fois de plus Captain America... De même, les seconds rôles ont répondu présents : Jeremy Renner (Oeil de Faucon dans Thor), Scarlett Johansson (Veuve noire dans Iron Man), Clark Gregg (l'agent Coulson), Samuel L. Jackson (Nick Fury). Grosse variante : l'incroyable Hulk. Eric Bana avait déjà passé le relais à Edward Norton. Ce sera finalement Mark Ruffalo qui déchirera son tee-shirt lorsqu'il aura ses colères vertes. On ajoute au casting Cobie Smulders (Agent Maria Hill, du SHIELD), Tom Hiddleston et Stellan Skarsgärd (respectivement Loki et le professeur Selvig, tous deux dans Thor).

Pour le deuxième point, il s'agissait d'attendre la sortie de Thor et Captain America. Le studio connaissait l'impact populaire d'Iron Man. Thor a rassuré assez vite : en quelques jours, il vient de récolter 93 millions de $ dans le monde avant même sa sortie américaine. Et Captain America (sous-titré The First Avenger) est prévu pour le 22 juillet. Les trois films sortent chez Paramount. Pour Disney, il s'agit donc de profiter de ces héros et le succès de leur franchise pour ramasser le cash avec une histoire les fédérant.

L'histoire, d'ailleurs : Lorsqu’un ennemi inattendu menace la sécurité du monde, Nick Fury, le directeur du SHIELD (l’agence internationale de maintien de la paix) monte de toutes pièces une équipe capable de préserver l’humanité du chaos…

Le tournage, qui se déroulera entre le Nouveau Mexique, l'Ohio et New York, a débuté mardi dernier sous la direction de Joss Whedon. Scénariste de Toy Story, Buffy contre les Vampires, Firefly et Dollhouse, il a aussi réalisé des épisodes d'Angel et Glee. Au cinéma, il n'a, à son actif, qu'un film, Serenity - l'ultime rébellion, qui fut, pourtant, un flop avec 39 millions de $ de recettes (autant que son budget). Le studio lui a donc adjoint une équipe de choc avec le chef opérateur Seamus McGarvey, la costumière Alexandra Byrne, le superviseur des effets visuels Janek Sirrs et celui des effets spéciaux Dan Sudick.

Le film sortira le 25 avril 2012 en France et le 4 mai 2012 en Amérique du nord.

L’instant Court : En t’attendant, Mélanie Laurent joue la chanteuse

Posté par kristofy, le 2 mai 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après l’acteur Emile Hirsch qui réalise le clip Alive (Daft Punk),voici l’instant Court n° 30.

On connaissait Mélanie Laurent actrice, elle est encore à l’affiche du film Et soudain, tout le monde me manque sorti le 20 avril. On connaissait aussi Mélanie Laurent réalisatrice, après quelques courts-métrages, elle monte son premier long : Les Adoptés. Entre deux passages devant et derrière la caméra, Mélanie Laurent est aussi chanteuse. En fait elle a déjà fait entendre son joli brin de voix : sur la bande-originale du film Thelma, Louise et Chantal, sur la compilation Madame Aime, un duo avec Jérôme Attal… Elle démarre désormais le métier de chanteuse avec un premier album.

Sa rencontre avec l’Irlandais Damien Rice, dont on vous recommande très chaleureusement les magnifiques disques magnifiques, va donner sa couleur aux textes de Mélanie Laurent. Après une première écoute on est surtout accroché par les textures piano-cordes typiques du style de Damien Rice plus que par les chansons de Mélanie Laurent. On est séduit avec les trois premiers titres (un instrumental, le single En t'attendant, puis un duo), pour les autres l’ensemble est joli mais manque peut-être un peu de sentiments et de mélodies… Une série de concerts est déjà programmée, et c’est sur scène que Mélanie Laurent deviendra plus véritablement chanteuse.

Voila donc En t'attendant, le clip est réalisé par Nicolas Davenel. Le disque de Mélanie Laurent est disponible ces jours-ci, sortie digitale le 26 avril et sortie en cd le 2 mai.

Mélanie Laurent sera dans une dizaine de jours la maîtresse des cérémonies d’ouverture et de clôture du Festival de Cannes. On sait déjà que la robe est choisie et que le brouillon du discours est écrit, rendez-vous ici mercredi 11 mai.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film En t'attendant.