Coup de foudre à Rhode Island : pas besoin de paratonnerre

Posté par MpM, le 15 septembre 2008

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L'histoire : Dan est le prototype même du veuf inconsolable qui a reporté toute son affection, et même toute son attention, sur ses trois filles qu’il surprotège. Plein de principes stricts, il est persuadé de ne jamais retrouver l’amour. Jusqu’au jour où il croise Marie, dont il tombe follement amoureux. Hélas, une femme aussi parfaite ne pouvait pas être célibataire…

Critique  : Et encore une comédie romantique américaine où un homme et une femme tout ce qu’il y a de plus WASP ont moins de deux heures pour s’apercevoir qu’ils sont fait l’un pour l’autre. Histoire d’offrir un peu d’originalité (c’est quasiment le seul effort en ce sens du scénario), le coup de foudre réciproque et fulgurant a lieu dès les premières minutes, mais il faut aux personnages tout le reste du film pour parvenir à vivre leur amour au grand jour. Rien de très innovant, donc, même si les spectateurs les plus "fleur bleue" se laisseront séduire par le style rafraîchissant et léger, un peu "indy", de Peter Hedges (Pieces of April, Pour un garçon ).

Le réalisateur mélange en effet gags premier degré (des pancakes brûlés, une machine à laver bruyante), situations rocambolesques (un rendez-vous secret dans la salle de bains se transforme en véritable torture à l’eau bouillante), moments d’émotion (quand le jeune veuf évoque son épouse décédée ou quand il voit celle qu’il aime dans les bras d’un autre), et dialogues plus ou moins savoureux, pour obtenir un film qui soit à la fois familial, romantique et drôle. Dommage pour lui, la majeure partie de l’intrigue repose sur des quiproquos extrêmement téléphonés qui gâchent une partie de l’effet de surprise et, du même coup, de plaisir. Quand on devine exactement là où le film essaye de nous emmener, le voyage semble plus long et moins exotique…
Côté casting, les acteurs s’en sortent bien : Steve Carell parvient à être touchant sans en faire des tonnes et Juliette Binoche est crédible en belle-fille idéale. Les autres, trop nombreux, souffrent d’être à peine esquissés, figurants sans importance dans le décor. Même la peinture peu amène que fait Peter Hedges de la sacro-sainte famille (envahissante, encombrante, étouffante et dénuée de tact) ne va pas très loin dans la dérision, s’achevant immanquablement sur une note positive (tout le monde est formidable et uni et c’est seulement au sein de la cellule familiale qu’on peut s’épanouir et trouver le bonheur). On ne plaisante pas avec certaines institutions… D’ailleurs, (attention, spoiler), le petit ami trompé s’avère finalement être un affreux coureur de jupons, afin de sauver la morale sans doute. Voilà ce qui arrive quand on s’adresse à un public que l’on souhaite le plus large possible...

Au milieu de la très vaste offre de comédies romantiques américaines, ce Coup de foudre à Rhodes Island ne sort donc pas suffisamment du lot pour faire date. Seuls les spectateurs très indulgents, ou les néophytes en la matière, pourront peut-être en apprécier l’intention. A moins que, tout simplement, vous n'ayez envie d'une soirée romantique où le happy end est de rigueur...

Claire et MpM.

Steven Soderbergh passe de Che Guevarra à Liberace

Posté par MpM, le 15 septembre 2008

Après la fresque épique en deux parties sur Che Guevara (que l’on découvrira à l’écran début 2009), Steven Soderbergh prépare un nouveau film inspiré de la vie d’un personnage célèbre, le pianiste Liberace, connu pour son mode de vie flamboyant et ses tenues vestimentaires kitsch. Michael Douglas devrait interpréter le rôle principal face à Matt Damon, pressenti pour incarner Scott Thorson, qui avait vécu avec le pianiste pendant cinq années, et l’avait attaqué en justice en 1982 afin d’obtenir une pension. En plus de l’homosexualité (toujours démentie) du personnage, ce sera l’occasion pour Soderbergh d’aborder les années SIDA (dont Liberace est décédé en 1987). Ce nouveau biopic ne devrait toutefois pas voir le jour dans l’immédiat puisqu’un scénariste vient seulement d’être embauché pour travailler sur le script.

Deauville récompense The Visitor

Posté par vincy, le 15 septembre 2008

Le Festival de Deauville a remis ses deux prix hier soir. Tom McCarthy , déjà remarqué avec le méconnu mais néanmoins excellent The Station Agent, a reçu le Grand prix avec The Visitor. Le film, qui a été l'un des jolis succès du cinéma indépendant cet été avec 10 millions de dollars de recettes au box office, sort le 29 octobre dans les salles françaises. Richard Jenkins, qui interprète le rôle principal, avait déjà reçu le prix d'interprétation masculine au Festival de Moscou. Le film dénonce la politique d'immigration des Etats-Unis. McCarthy a, dans son discours de remerciement, a lancé : "Je crois au pouvoir de l'art. Ces films montrent que le changement et la paix vont arriver aux Etats-Unis."

Le prix de la révélation Cartier a été décerné à Ballast, de Lance Hammer. Lui a plutôt fait le choix d'un constat réaliste : "Notre pays est dans un état lamentable. Si on a un espoir aujourd'hui c'est Barack Obama." Le film est très sombre et engage trois destins dans des enjeux conflictuels et violents. Déjà sélectionné au Festival de Berlin, il avait reçu deux prix à Sundance, dont celui du meilleur réalisateur.

Cette année, Deauville a su séduire 65 000 spectateurs, 10 000 de plus que l'an dernier. Produit par le groupe côté en bourse Le Public Système, le festival a surtout été marqué par l'entrée d'Orange en sponsor média principal, remplaçant Canal + grâce à l'apport d'un énorme chèque.

510 000 téléspectateurs pour La belle personne

Posté par vincy, le 14 septembre 2008

Le film de Christophe Honoré, transposition moderne de La princesse de Clèves, a séduit 510 000 téléspectateurs vendredi soir sur Arte, soit 2,1 % de part de marché.

La belle personne est aussi diffusé ce dimanche.

Ce n'est pas la première fois qu'une chaîne de télévision française fait bénéficier les téléspectateurs d'une "avant-première"  cathodique. Malgré son satut de chaîne élitiste, Arte est très performante avec ses cases cinéma, réunissant parfois plus d'un million de téléspectateurs derrière un vieux film.

Il faudra voir si le film parvient, malgré le bon score de vendredi soir, à séduire les cinéphiles dans les salles. Porté par une critique élogieuse, profitant d'une belle campagne d'affichage, et de nombreux articles dans la presse, La belle personne sort mercredi au cinéma. Le résultat au box office risque d'être atteint par cette pré-diffusion ur le petit écran.

La-la-là–oh! Schifrin: le son de l’excitation à La Villette

Posté par Claire Fayau, le 14 septembre 2008

Le samedi 13 septembre, Lalo Schifrin et l'Orchestre National d'Ile-de-France ont fait salle comble à la Grande Halle de la Villette. Les fans de jazz, de cinéma, nostalgiques ou curieux ont été au comble de l'excitation... Pour les 100 ans de la musique de film, ce concert à grand spectacle à livrer une ambiance de folie! « Je voulais créer le son de l’excitation » explique le compositeur né en Argentine, en écrivant la musique de Mission : Impossible. Lui qui apprécie l'harmonie dans la musique de compositeurs comme Ravel ou Debussy aurait sans doute rêvé de la Cité de la musique ou de la Salle Pleyel.  Sa formation classique et son amour du jazz ont permis un moment d'anthologie dans ce concert   : un medley entre la musique des Charlie  "Bird"  Parker et " L'oiseau de feu" de Igor Stravinsky. D'autant qu'à l'origine, il était pianiste de jazz, tournant même avec Dizzy Gillepsie, avant de devenir le compositeur des films de la MGM. On lui doit ainsi les bandes originales de nombreuses séries B voire Z. Mais on retiendra surtout des films cultes comme de Le Kid de Cincinnati, Luke la main froide, Bullitt, THX 1138, L'inspecteur Harry, ... On peut aussi l'entendre en regardant Les trois mousquetaires, Airport 80 Concorde, Rush Hour, et surtout Mission : Impossible. Car il fut aussi le créateur des thèmes télévisés de séries comme The Mannix, Strasky et Hutch...

New York s’offre la Palme d’or et le Lion d’or

Posté par MpM, le 12 septembre 2008

Entre les murs, encore tout auréolé de sa Palme d’or cannoise, aura les honneurs du 46e Festival de New York le 26 septembre prochain, soit seulement deux jours après sa sortie en France. C’est en effet le film de Laurent Cantet, sobrement rebaptisé The class (voir article du 13 juillet), qui fera l’ouverture de cette manifestation qui présente traditionnellement le "meilleur" du cinéma américain et mondial.
Les deux autres grands moments de la quinzaine seront d’ailleurs la projection de L’échange de Clint Eastwood (reparti presque bredouille de Cannes) et de The Wrestler de Darren Aronosky (Lion d’or à Venise) en clôture. On a connu pire compagnie pour ce film sans stars tourné avec des acteurs non professionnels ! Et c'est loin d'être fini, puisque en octobre, il sera présenté au Festival du film de Londres où est également attendu... l'avant première mondiale de Quantum of Solace, le nouvel opus des aventures de James Bond !

Milos Forman et Vaclav Havel refont « L’accord de Munich »

Posté par vincy, le 11 septembre 2008

accordmunich.jpgEn septembre 1938, les accords de Munich, souvent considérés comme le début de la seconde guerre mondiale et comme un acte de trahison des grands pays vis-à-vis de la Tchécoslovaquie, a livré Prague aux Nazis.

Milos Forman, le cinéaste tchèque le plus connu et le plus récompensé au monde, a accepté de mettre en scène le scénario de Vaclav Havel.

L'ancien président de la République Tchèque, par ailleurs dramaturge, a décidé d'écrire l'adaptation cinématographique du livre de Georges-Marc Benamou (l'ex-collaborateur "culture" de Nicolas Sarkozy et le capricieux de la Villa Médicis), Le fantôme de Munich. Havel a déjà préfacé l'edition locale qui sera publiée à l'occasion des 70 ans de la signature de ces accords.

Berlin-Cannes-Venise : les trois étapes du festivalier

Posté par MpM, le 11 septembre 2008

Mostra de VeniseBerlin, Cannes et Venise sont généralement considérés comme les grands festivals de cinéma dans le monde, ceux qui permettent tout au long d’une année de prendre le pouls de la cinématographie internationale. Pour la première fois en 2008, Ecran Noir a réalisé le "Grand Chelem", et est ainsi en mesure de faire un comparatif (forcément un peu subjectif) de ce triumvirat des grandes fêtes du cinéma.

Ambiance : Indéniablement, Cannes reste la référence absolue, car nulle part ailleurs on n’a tant l’impression d’un gigantesque cirque dont il faut faire partie à tout prix. C’est aussi le seul festival que l’on connaisse où l’on ne s’arrête jamais, où un confrère pressé n’hésite pas à vous bousculer (voire vous insulter) si vous êtes un peu long à ranger vos affaires en salle de presse… A Berlin, seules les grandes stars hollywoodiennes déchaînent quelques passions (on en a eu l’exemple avec Scarlett Johannson et Natalie Portman ou encore Madonna), le reste du temps tout le monde reste très policé et tranquille. A Venise, on a même franchement l’impression que les festivaliers sont trop occupés à profiter de la ville et de la plage toute proche pour être obsédés par les films ou les célébrités…

Organisation : Berlin et Venise ont en commun d’être très ouverts au public, qui a même ses propres séances réservées. Le jeu des multiples diffusions de films empêche que cela soit un handicap pour quiconque et rares sont les journalistes à rester sur le carreau lors des projections… sans pour autant qu’il soit nécessaire de subir de longues files d’attente. A Cannes, c’est tout le contraire. Malgré une hiérarchie quasi militaire (une douzaine de niveaux d’accréditation différents), il est parfois difficile d’avoir accès aux films de la compétition. Le 4e volet d’Indiana Jones a déclenché une telle hystérie que deux heures avant la séance, certains membres de la presse attendaient déjà devant la salle, en plein cagnard. A noter qu’à Venise, il y a tout de même trois sortes d’accréditation presse, et qu’il est quasi impossible pour les deux niveaux inférieurs de voir certains films de la sélection avant les conférences de presse.

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Arte défend un certain cinéma

Posté par MpM, le 10 septembre 2008

La belle personneEntre Arte et le cinéma, c’est souvent plus qu’une histoire d’argent. La grande époque de Pierre Chevalier, directeur de l’unité fiction de 1991 à 2003, nous a habitué à voir la petite chaîne culturelle coproduire des œuvres d’auteur, exigeantes et personnelles, qui, souvent, connaissaient en salles (même après une diffusion télé pourtant jugée dangereuse) un joli succès populaire. Le péril jeune de Cédric Klapisch, Lady Chatterley de Pascale Ferran, Ressources humaines de Laurent Cantet, Beau travail de Claire Denis… c’est elle !

En ces temps de rentrée, la chaîne franco-allemande ne déroge pas à la tradition et propose de nouveaux rendez-vous pour cinéphiles avertis ou tout simplement curieux. Vendredi 12 septembre, c’est Christophe Honoré qui s’y colle avec la diffusion de La belle personne, adaptation moderne de La princesse de Clèves, en salles le mercredi suivant. Puis Bamako, la cour, du Malien Abderrahmane Sissako, (version télé de Bamako, Grand prix du public lors de sa présentation au festival Paris cinéma 2006), New wave, inédit de Gaël Morel avec Béatrice Dalle, ou encore Nés en 68 d’Olivier Ducastel et Jacques Marineau, sorti en mai dernier.

A cela s’ajoute une programmation plus classique : un cycle "Star à 20 ans" (les débuts de Romy Schneider, Brigitte Bardot, Catherine Deneuve…), un cycle "nouveau cinéma allemand" (avec l’oscarisé La vie des autres, mais aussi Head-on de Fatih Atkin, ours d’or en 2004, et Good-bye Lenin !), un cycle Depardieu (chez Truffaut, Blier, Pialat…)… et de nombreuses sorties en salles de qualité comme le très beau film de Béla Tarr L’homme de londres (présenté à Cannes en 2007), le film à sketches Tokyo ! qui réunit Michel Gondry, Bong Joon-ho et Leos Carax, Stella de Sylvie Verheyde, coup de cœur du festival de Venise, et Il divo de Paolo Sorrentino (Prix du Jury à Cannes en 2008), tous coproduits par Arte.

Mélanie et Diane sont dans un Tarantino…

Posté par vincy, le 9 septembre 2008

Inglorious Basterds voit son casting se confirmer et s'agrandir. Depuis l'annonce de l'arrivée de Brad Pitt dans le rôle principal (voir post du 8 août), Quentin Tarantino a enrôlé Mike Myers, au fond du trou depuis le flop de Love Guru.  De même, Diane Kruger a remplacé Nastassja Kinski. Plutôt qu'un revival d'une gloire perdue, nous aurons donc la surprise éventuelle d'un talent méconnu. Enfin et surtout, la comédienne française, le rôle féminin principal, a enfin été choisie. Mélanie Laurent a évincé toutes ses consoeurs. La jeune comédienne se propulse ainsi dans la catégorie des comédiennes françaises qui auront su séduire Hollywood. Pour l'instant, seules Binoche et Cotillard semblent s'y plaire...