Paulette deale avec succès en Allemagne

Posté par vincy, le 29 août 2013

Bernadette lafont dans PauletteAvec plus d'un million de spectateur en France, Paulette était déjà un succès surprise dans l'Hexagone. C'est désormais un carton aussi à l'international. Le film a séduit plus de 415 000 spectateurs dans les quelques territoires où il a été distribué, dont 305 000 en Allemagne, depuis sa sortie le 18 juillet. Il est ainsi devenu le plus gros succès français Outre-Rhin cette année. Et son nombre de copies augmente semaine après semaine.

Paulette est déjà sorti au Portugal (70 000 entrées), en Russie et en Italie.

Rappelons que Paulette est le dernier film où l'on a pu voir Bernadette Lafont sur grand écran, dans un rôle principal.

Le cinéma allemand, un ami pas forcément privilégié (Das deutsche Kino, ein nicht notwendigerweise privilegierter Freund)

Posté par vincy, le 22 janvier 2013
Juliette Binoche et Yves Montand sur le Mur de Berlin © vincy thomas

Juliette Binoche et Yves Montand sur le Mur de Berlin © vincy thomas

50 ans d'amitié franco-allemande et après? Les Français ne parlent pas plus allemand. Même s'ils aiment aller faire la fête à Berlin, boire de la bière à Munich, se laisser charmer par les villes rhénanes, admirer le dynamisme d'Hambourg... On lit parfois des auteurs allemands, une élite culturelle vénère danseurs, metteurs en scène et opéras des voisins de l'Est, on écoute rarement de la pop ou du rock germanique, et il n'y a bien que les quelques centaines de milliers de téléspectateurs d'ARTE qui regardent des programmes bilingues. L'Allemagne c'est quoi finalement pour un Français? La rigide chancelière, des marques de voiture, Hugo Boss, éventuellement la coopération aéronautique, des supermarchés low-cost, des Kinders avec un cadeau à l'intérieur, les immuables Playmobil, Adidas, de la colle Uhu, de la crème Nivea, des appareils Siemens...

Et le cinéma? Il est de plus en plus "absent". En France, le cinéma allemand est vu de la même manière que le cinéma belge, italien ou scandinave. Les cinéphiles français sont plus proches des cinémas espagnols et anglais. Ça n'a pas toujours été comme ça mais c'est ainsi. Il est loin le temps où Jules et Jim, L'As des As, La Grande vadrouille valorisaient les liens renoués entre les deux pays, tout en cartonnant au box office des deux côtés du Rhin.

Ce lien est aujourd'hui invisible, et financier. Le nombre de coproductions entre les deux pays a considérablement augmenté depuis le début des années 2000, donnant des Palmes d'or comme Le Pianiste, Le Ruban blanc ou le récent Amour, ou des triomphes populaires comme Astérix. Là encore, la création d'ARTE n'y est pas pour rien. La chaîne reverse une partie de son budget annuel (3,5%) pour coproduire des films européens (Lars von Trier entre autres). Des centaines de films de plusieurs dizaines de nationalités ont ainsi profité de ce financement, propulsant la chaîne dans les génériques de films sélectionnés dans les plus grands festivals de cinéma du monde.

Quelques succès cachent le fossé

Mais. Il y a 30 ans, les cinéphiles couraient voir les films de Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Wim Wenders. Ils ont influencé des générations de cinéastes, à l'instar de François Ozon. Aujourd'hui, aucun cinéaste allemand n'a leur notoriété, ou même celle d'un Kaurismaki, d'un Moretti, d'un Almodovar, d'un Verhoeven, d'un Von Trier, ou encore d'un Ceylan (considérant que la Turquie est en partie européenne). Et que dire des stars allemandes? Spontanément on cite qui? Où sont les Dietrich ou les Schneider d'antan? Bien sûr, il y a des succès. Et pas des moindres : La Vie des autres (Florian Henckel von Donnersmarck, 1,4 million d'entrées), Good Bye Lenin (Wolfgang Becker, 1,2 million d'entrées), Le Parfum (Tom Tykwer, 925 000 entrées) ou La Chute (Oliver Hirschbiegel, 795 000 entrées).

Mais plus généralement, un film allemand, quand il trouve son public, ne dépasse pas les 350 000 spectateurs, que ce soit Pina de Wim Wenders, La grotte des rêves perdus de Werner Herzog, Soul Kitchen ou en 2012 Barbara (225 000 entrées). A peine dix films allemands ont bénéficié d'une couverture médiatique minimale (critiques dans la presse écrite, chroniques à la radio, campagne d'affichage...). Il faut avoir reçu des prix internationaux (Barbara) ou profité du nom du cinéaste (Into the Abyss de Werner Herzog) pour obtenir davantage (interview d'un cinéaste, portrait d'un comédien). La télévision reste à l'écart, et ne participe pas à un quelconque essor.

Une relation déséquilibrée même dans les grands festivals

En fait, la relation bilatérale entre les deux cinématographies est plus que bancale. Si le Festival de Berlin met en compétition de nombreux films Français (jusqu'à les primer : 2 Ours d'or en 20 ans, 3 prix de mise en scène, 3 prix d'interprétation, 4 Ours d'or d'honneur...), le Festival de Cannes est souvent critiqué par les professionnels allemands pour ignorer le cinéma germanique dans sa compétition. La dernière Palme d'or remonte à 1984, le dernier Grand prix du jury à 1993, le dernier prix de la mise en scène à 1987, le dernier prix d'interprétation féminine à 1986, et aucun acteur n'a jamais été récompensé... Wenders est le dernier cinéaste a avoir été retenu en compétition, en 2008. Fatih Akin, sans doute le réalisateur allemand le plus passionnant de ce début de millénaire, est le dernier à avoir été récompensé, par un prix du scénario pour De l'autre côté. On note cependant quelques pépites dans les autres sélections (Pour lui, meilleur film allemand 2011, à Un certain regard). A Venise, la tendance est la même qu'à Cannes. En France, les César n'ont donné qu'un seul prix (La vie des autres) pour trois nominations (De l'autre côté, la même année, et Good Bye Lenin!) dans le même laps de temps.

Côté box office, on constate le même déséquilibre. Intouchables attire 8,5 millions de spectateurs dans les salles allemandes. The Artist, Et si on vivait tous ensemble et le troisième Astérix se classent dans le Top 100 de 2012. Aucun film allemand ne parvient à réussir cet exploit en France.

Et que dire des succès allemands que l'on ne verra jamais en France comme Türkisch für Anfänger (12e du BO annuel), Mann tut was Mann kann ou même la version cinéma du Club des Cinq?

Comme si le Rhin était un fossé infranchissable dans un sens, mais pas dans l'autre. Cependant le cinéma allemand est aussi responsable de ses propres maux. La part de marché locale ne dépasse par les 25% (et sera même beaucoup plus faible en 2012) là où le cinéma français séduit 35 à 40% des spectateurs français. En 2011, un seul film allemand (Kokowääh) était classé dans les 20 films européens les plus vus en Europe. On est loin du record de 2009 (avec trois films, même si aucun d'eux n'a été réellement exporté hors pays germanophones). Même les films récompensés aux German Film Awards ne sortent pas dans les salles françaises.

Un cinéma marginalisé même dans un pays cinéphile

Pourtant il existe le cinéma allemand : cinq réalisateurs germaniques ont été nommés à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère depuis 2000 (et deux ont gagné). Le dernier grand événement lié au cinéma allemand fut la rétrospective Fritz Lang et l'exposition Metropolis à la Cinémathèque française. On pourrait alors se demander si le cinéma allemand a intérêt à se concentrer sur le rendez-vous de la Berlinale chaque année, en se coupant des autres festivals... Le nombre de productions respectables est peut-être trop faible pour jouer toute son année en un seul rendez-vous...

Alors, où est le problème? Une nostalgie d'un cinéma autrefois glorieux et audacieux et aujourd'hui banalisé par l'invasion de cinématographies de pays comme l'Argentine, la Corée du sud ou la Roumanie? Une absence de cinéphilie experte permettant de valoriser ce cinéma en France? Un problème allemand, politique et culturel, qui ne permet pas de promouvoir son cinéma à l'extérieur de ses frontières? Ou, plus concrètement, la fragilité d'un cinéma d'auteur allemand? Un peu de tout ça sans doute. Auquel on ajoute une carence de vision européenne du 7e art de la part des institutions : le cinéma reste un domaine national quand il s'agit de création. Seuls les capitaux sont transfrontraliers. Ainsi Haneke, autrichien, est coproduit par la France et l'Allemagne, tout comme Polanski franco-polonais, qui vient tourner à Berlin, etc... La mondialisation est partout, sauf dans les sujets, dans les projets.

Des initiatives institutionnelles et professionnelles, coupées du public

Face à cette impuissance à copuler ensemble, le cinéma allemand et le cinéma français essaye d'initier des collaborations "en amont" et "en aval". L’Académie franco-allemande du cinéma a été initiée en 2000 par le chancelier allemand Schröder et le président français Jacques Chirac pour favoriser la collaboration entre ces deux pays en matière de cinéma. Sous la tutelle du Centre National de la Cinématographie et de l'Image animée (CNC) et du Beauftragter für Kultur und Medien (BKM), elle a pour objectif de contribuer à la construction de l’Europe du cinéma, en renforçant la collaboration entre la France et l’Allemagne dans quatre secteurs : la production, la distribution, la formation et le patrimoine.

Par ailleurs, le CNC et la Filmförderungsanstalt (FFA) ont mis en place un fonds dans lequel chaque pays contribue à hauteur de 1,5 millions d’euros. Ce fonds, appelé également mini-traité, permet aux producteurs d’accéder à des aides pour la coproduction franco-allemande.

Dans le cadre de cette Académie, une formation commune dans les secteurs de la production et de la distribution de films a été créée en 2001 entre La Fémis et l’école de cinéma à Ludwigsburg.

Enfin, en 2003,  Les rendez-vous franco-allemands du cinéma permettent d’harmoniser les deux systèmes de production pour faciliter les coproductions et d’encourager la distribution des films allemands en France et des films français en Allemagne. Ils ont lieu chaque année, alternativement en France et en Allemagne, sous le parrainage d'Unifrance et German Films.

Il y a aussi Les Journées du film français à Stuttgart et Le Festival du cinéma allemand à Paris. Mais il faudra bien plus pour que le pont entre les deux pays, les deux cinématographies, soit consolidé. Des films qui font le lien comme Joyeux Noël par exemple. C'est d'autant plus important que le cinéma, culture de masse par excellence, est un outil de divertissement idéal pour mieux comprendre son voisin, abattre les préjugés et apprendre à connaître la culture et la société de cet ami de 50 ans. Il faut en finir avec l'idée que l'Allemagne c'est Derrick. Comme la France est parvenue à remplacer Louis de Funès par Omar Sy.

Anton Corbijn transpose un best-seller récent de John le Carré

Posté par vincy, le 26 septembre 2012

Un homme très recherché (A Most Wanted Man) sera le prochain film d'Anton Corbijn (Control, The American). L'adaptation du récent best-seller de John Le Carré (près de 90 000 exemplaires vendus en France depuis sa parution en 2008) est en tournage à Hambourg, en Allemagne, depuis lundi. Le film coûtera 15 millions de $.

Le cinéaste a enrôlé Philip Seymour Hoffman, Willem Dafoe, Rachel McAdams, Robin Wright, Derya Alabora,  Nina Hoss, Daniel Brühl et Grigory Dobrygin (photo), qui interprétera le rôle titre.

Le scénario a été écrit par l'Australien Andrew Bovell (Hors de contrôle, The Book of Revelation).

Dans le livre, Issa, un jeune Tchétchène, arrive à Hambourg, au sein de la communauté musulmane, où son père, colonel soviétique décédé, lui a laissé un compte contenant de l'argent de trafics mafieux. Il cherche à récupérer cette fortune. Accompagné d'Annabel, son avocate, ils rencontrent un banquier, Tommy Brue. Trois âmes innocentes et désespérées qui deviennent la marionnette d'espions de pays différents, notamment américains, britanniques et allemands. Derrière leur lutte contre le terrorisme, l'essentiel se situe dans leur affrontement et leur rivalité. Les événements se déroulent en une journée.

Le film doit sortir en Europe durant l'automne 2013, ce qui en fait un favori pour la sélection de Venise, où Corbin a déjà foulé le tapis rouge.

Malgré la complexité de ses romans d'espionnage, John Le Carré a toujours intéressé Hollywood. Transposés sur grand écran, Le miroir aux espions, L'espion qui venait du froid, L'appel de la mort, La petite fille au tambour, La maison Russie ont séduit des cinéastes comme Martin Ritt, Sidney Lumet ou George Roy Hill, et attrapé dans leurs filets des stars comme Anthony Hopkins, Richard Burton, James Mason, Simone Signoret, Diane Keaton, Sean Connery et Michelle Pfeiffer.

Depuis le début des années 200, trois autres romans ont été adaptés : Le tailleur de Panama de John Boorman, avec Pierce Brosnan, Geoffrey Rush et Jamie Lee Curtis ; The Constant Gardener, de Fernando Meirelles, avec Ralph Fiennes et Rachel Weisz ; et cette année La Taupe, de Tomas Alfredson, avec Gary Oldman, Colin Firth et Tom Hardy.

Nymphomaniac : le « porno » pas forcément jouissif de Lars von Trier

Posté par vincy, le 25 septembre 2012

Lars von Trier a commencé le tournage de son 13e long métrage de cinéma, Nymphomaniac, le 28 août à Cologne en Allemagne. L'histoire d'une femme nymphomane de 50 ans, qui revit son évolution érotique depuis sa naissance à travers 8 chapitres. A cette occasion, le cinéaste danois retrouve pour la troisième fois Charlotte Gainsbourg, qui incarnera le personnage féminin principal. Elle a récemment confié que ce film aurait pu être écrit par une femme, et n'a rien de misogyne.

Elle sera entourée d'un casting hétérogène. Dernier en date à avoir été embauché, Christian Slater, révélé dans Le nom de la rose où il exhibait déjà fièrement son jeune postérieur, a connu une belle carrière dans les années 80/90 (True Romance, Pump up the Volume, Tucker, Robin des bois : Prince des voleurs). On y verra également Jamie Bell (King Kong, Billy Elliot, Jumper, Tintin : Le secret de la licorne), Connie Nielsen (New York : unité spéciale, Gladiator), le mannequin Mia Goth, Jens Albinus (Dancer in the Dark, Les idiots), Severin von Hoensbroech (A Dangerous Method), Nicolas Bro (Cheval de guerre), Jesper Christensen (Melancholia, Quantum of Solace, Casino Royale), Shanti Roney ...

Stellan Skarsgard interprétera le mari de Gainsbourg. L'acteur nordique est un habitué de Von Trier (Breaking the Waves, Dancer in the Dark, Dogville, Melancholia). Il est connu pour ses rôles hollywoodiens (Avengers, Thor, Mamma Mia!, Pirates des Caraïbes, Amistad, A la poursuite d'Octobre rouge, Good Will Hunting)...

Et puis il y a Shia LaBeouf. Jusque là, le jeune homme montrait, au mieux, l'élastique "brandé" de ses sous vêtements. Voulant certainement faire mieux que Zac Efron, il a décidé de se montrer en boxer, fesses à l'air et même en nu frontal dans un clip vidéo des Sigur Ros, Fjögur píanó, réalisé par Alma Har'el. C'était en juin. Juste après, sans doute illuminé par la dame patronnesse de l'exhibitionnisme, il a accepteéde jouer dans Nymphomaniac.

Shia LaBeouf se rebelle contre Hollywood

L'acteur de 26 ans confirme qu'il y aura deux montages (l'un sexuellement explicite, l'autre plus pudique). "Tout ce qui est illégal sera flouté à l'écran. Sinon tout sera visible" explique le comédien à The Hollywood Reporter. "En première page du scénario, il y a un avertissement qui dit, simplement, que nous allons tout faire pour de vrai."

Terminé le temps des Transformers et autres thrillers d'action? Avec Wall Street 2 d'Oliver Stone, Bobby d'Emilio Estevez, et les récents Des hommes sans loi de John Hillcoat (à Cannes) et The Company You Keep de Robert Redford (à Venise), LaBeouf semble prendre un véritable virage. Il se rebelle contre le système des studios. "J'en ai assez. Il n'y a plus de place pour un visionnaire dans ce système. Il n'y a aucune possibilité pour un Terrence Malick d'exister dans ce monde".

Courageux? Calculé? LaBeouf a compris que les plus grandes stars devaient prendre des risques et chercher des projets audacieux artistiquement et des auteurs réputés. "Von Trier me terrifie. Et je ne veux désormais travailler qu'avec cette peur." Il qualifie le réalisateur de "dangereux", "incompris", "génie", "visionnaire". "Il y en a peut-être dix comme lui dans le monde".

Et le sexe dans le film? Stellan Skarsgard a déjà éventé le secret des dieux : il y aura des effets visuels et des doublures. "Le film est sexuellement explicite, mais, croyez-moi, ce sera un très très mauvais film pour se masturber" explique le comédien scandinave.

Un film frigide?

Intouchables, film français le plus vu dans le monde depuis 1994…

Posté par vincy, le 10 septembre 2012


Le fabuleux destin d'Amélie Poulain a été détrôné par Intouchables, qui détient désormais le record historique du film français le plus vu à l'étranger. Selon Unifrance, le film d'Olivier Nakache et Eric Toledano a été vu par 23,1 millions de spectateurs dans le monde.

Record qu'il faut atténuer. En effet, contacté par Ecran Noir, l'organisme Unifrance précise qu'il "collecte les résultats en salles de films français depuis 1994. Toutefois un grand nombre de résultats relatifs à des titres sortis à la fin des années 1980 et au début des années 1990 a été récupéré."

Ainsi La Cage aux folles, plus gros succès en fréquentation aux Etats-Unis et d'autres films populaires comme ceux avec Belmondo, Delon, Pierre Richard ne peuvent être pris en compte. Matthieu Thibaudault, responsable des données économiques, convient qu'Unifrance est "dans l'incapacité de comparer les résultats de ce film avec les vieux De Funès à l'échelle mondiale tout comme Emmanuelle par exemple qui rassembla des millions de spectateurs étrangers en salles."

Cela n'enlève rien au "fabuleux" destin d'Intouchables. D'autant que le parcours n'est pas fini : le film doit encore sortir dans des marchés majeurs comme le Royaume Uni (21 septembre), l'Australie (25 octobre) ou la Scandinavie (novembre). Il vient de sortir au Japon. Au Mexique, le film a déjà séduit 55 000 spectateurs durant sa première semaine. En Argentine, le film a attiré plus de 90 000 cinéphiles en deux semaines. Aux Etats-Unis, le film continue d'engranger des entrées et s'approche du million. Au total le film a récolté 190 millions de $ de recettes dans le monde (bien plus que ses recettes françaises estimées à 166  millions de $).

Dans certains pays il a cartonné : en Allemagne, avec 8,6 millions de spectateurs, il est le film le plus vu de l'année ; en Espagne (2,5 millions de spectateurs), il est également le film le plus populaire toutes nationalités confondues ; en Italie (2,47 millions de spectateurs), il se situe à la 4e place annuelle ; en Corée du sud ((1,7 million de spectateurs), le film se classe 20e (et premier qui ne soit ni coréen ni américain). Intouchables est aussi le film français le plus vu aux Pays-Bas et en Autriche. Enfin, au Québec, la comédie a rapporté 2,8 millions de CAN$.

Almanya : de l’Allemagne à la Turquie

Posté par cynthia, le 2 juin 2012

Allemand ou Turc? Voilà la question qui tourne sans cesse dans la petite tête de Cenk, 6 ans.  A sa demande, sa cousine Canan lui conte l'histoire de l'immigration de son grand-père, Hüseyin et de sa petite famille durant les années 60.

Après une très longue période en Allemagne et l'obtention de la nationalité allemande, ce dernier décide de ramener toute sa tribu pour les vacances dans une maison qu'il vient d'acheter en Turquie. Mais entre son dernier fils qui a littéralement oublié ses racines, sa petite fille qui tente de garder un lourd secret ou sa femme qui rêve de devenir une réelle allemande, les vacances risquent de ne pas être de tout repos...

Avec des flashbacks de la jeunesse des protagonistes mêlées au retour aux sources, cette comédie est un hymne à la famille et à la difficulté qu'ont certains immigrés à s'intégrer dans un pays qui a pourtant fait appel à eux.

La scène la plus drôle mais qui est également la plus représentative de la barrière que peut poser un changement de territoire, est la scène des courses. La femme de Hüseyin tente désespérément d'acheter du pain et du lait en faisant des gestes équivoques.

Entre rire et larmes, ce film riche en émotion est un petit bijou allemand à découvrir... en famille de préférence.
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Almanya de Yasemin ?amdereli
Avec : Denis Moschitto, Fahri Ogün Yardim, Arnd Schimkat...
Sortie : 30 mai 2012

Intouchables cartonne à l’étranger et Harvey Weinstein le prend en main aux USA

Posté par vincy, le 5 mars 2012

7,3 millions d'entrées dans le monde : Intouchables a déjà dépassé les 55 millions d'euros de recettes hors territoire français. Son total mondial en fait le 2e film de l'année, juste derrière Voyage au centre de la terre 2. Un score exceptionnel pour un film produit en dehors d'un studio hollywoodien.

Phénomène européen

En Italie, où il vient de démarrer sa carrière en tête du classement, Quasi Amici, titre italien du film, a attiré 226 000 spectateurs le premier week-end. Ils se sont ajoutés au million d'entrées en Suisse (record depuis plus de 20 ans) et aux 900 000 en Belgique. Et surtout aux 5,5 millions d'Allemands (dont 440 000 Autrichiens) qui ont déjà été le voir en salles, devenant ainsi le film en langue Française le plus populaire depuis plus de trente ans (Le Gendarme et les Extra-terrestres). Cela fait sept semaines de suite qu'Intouchables (Ziemlich beste Freunde en allemand) domine les autres films Outre-Rhin. A lui tout seul, il a attiré autant de spectateurs germanophones que tous les films français l'an dernier.

Il va désormais affronter le marché espagnol (Intocable, 9 mars) et surtout américain (25 mai). Aux USA, le film est entre les mains d'Harvey Weinstein, qui vient de remporter un joli succès personnel avec The Artist, en passe de devenir l'un des cinq plus important succès de sa nouvelle compagnie de distribution, The Weinstein Company. "Un film français, c'est ce qu'il y a de plus cool en ce moment" a-t-il confié.

Polémique sur le racisme présumé du film

Le dernier nabab du cinéma américain a déjà commencé à déminer le terrain. Intouchables est en effet au coeur d'un mauvais buzz depuis sa sortie en France. Accusé de racisme par la critique américaine, Weinstein anticipe. Il a notamment dénoncé les propos de Jean-Marie Le Pen qui s'en prend à un film où un "délinquant immigrant" aide un handicapé : "Il y a cet homme politique en France, (...) il a dit que le personnage de François représente la France handicapée et que le personnage d'Omar représente les immigrés, et que la France ne sera pas sauvée par ces immigrés." Il a ajouté : "Jean-Marie, j'ai deux mots pour vous, et ce n'est pas "happy birthday" !" Le producteur et distributeur américain se dit effrayé par le soutien populaire à la candidate éventuelle Marine Le Pen et répugné par l'opinion - "bigote" selon Weinstein - du père sur Intouchables. "Ce serait un désastre pour la France si ces idées se répandaient".

Jeudi dernier, Intouchables vient de débuter sa série d'avant premières en ouvrant les Rendez-vous du cinéma français à New York. L'accueil a été chaleureux. Mais tout le monde a en tête la critique de Variety cet automne (voir notre actualité du 24 décembre), où la comédie était qualifiée de film raciste et Omar Sy de "singe savant". Le New York Times n'a pas été plus tendre en février :  "une grossière fiction qui exploite tous les vieux stéréotypes de l'homme noir en libérateur de culture".

A cause de leur histoire, les Américains voient du racisme partout. Viola Davis, citée à l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle de bonne dans La couleur des sentiments, en a fait l'expérience l'an dernier. Un film est considéré comme raciste si le Noir est dans le rôle du "soumis". Il ne l'est pas si les personnages peuvent être interchangeables et le scénario indifférent à la couleur de peau. Apparemment, cela vaut quelque soit le message ou le contexte historique.

Le Monde a interviewé Manthia Diawara, Américain d'origine malienne, professeur à l'université de New York et auteur d'African Film : "c'est un film inoffensif et plutôt drôle" mais "le Blanc s'éloigne par sa rationalité ou par une manière de négliger l'intuition, l'émotion, et, de temps en temps, il a besoin du Noir pour lui rappeler qu'il est humain. C'est son contemporain primitif". Omar Sy ne serait donc qu'un Noir malin et amusant.

Harvey Weinstein honoré à Paris en juin

Peu importe qu'Intouchables séduise ou pas les Américains. Weinstein peut toujours en faire un remake puisqu'il en a acquis les droits en juillet dernier. Selon Olivier Nakache, "c'est dans les tuyaux". Pour l'instant, il prépare la bande annonce, les affiches et a programmé le film dans différentes avant premières. On parle aussi d'un événement à Cannes pour célébrer le succès phénoménal du film.

Harvey Weinstein sera ensuite en France début juin pour l'hommage qui lui sera rendu au premier Champs Elysées Film festival (6-12 juin, voir notre actualité du 23 octobre 2011). C'est bien le minimum pour celui qui a permis à un film français d'obtenir l'Oscar suprême avec The Artist. Il avait déjà distribué l'autre film phénomène des années 2000, Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, et produit Le Patient anglais, qui avait valu un Oscar à Juliette Binoche. Le Festival lui décernera un trophée pour l'ensemble de sa carrière et projettera une sélection des plus grands films qu'il a produit (y compris durant la période Miramax).

Jim Jarmusch vampirise Tilda Swinton, John Hurt, Tom Hiddleston et Mia Wasikowska

Posté par vincy, le 31 janvier 2012

Trois ans après son dernier film, The Limits of Control, Jim Jarmusch revient derrière la caméra avec une histoire d'amour et de vampires, Only Lovers Left Alive, qualifié de drame horrifique et romantique.

The Hollywood Reporter vient de confirmer le projet, qui sera tourné cette année dans la région de Rhénanie-du-Nord - Westphalie en Allemagne.

Modeste production, ce film, co-financé par les Allemands, aura comme têtes d'affiche Tilda Swinton (We need to talk about Kevin), snobée par les Oscars, John Hurt (qu'on va bientôt revoir dans La taupe), Mia Wasikowska (Alice au pays des merveilles, et prochainement dans Albert Nobbs) et Tom Hiddleston (Thor, Cheval de guerre), qui remplace Michael Fassbender, initialement prévu. Tilda Swinton a déjà tourné avec le cinéaste (The Limits of Control).

Jarmusch avait annoncé son projet au dernier festival de Cannes, en mai 2011.

Bilan 2011 : Tour du monde des champions du box office

Posté par vincy, le 23 janvier 2012

Les box office annuels des différents marchés cinématographiques se suivent, mais ne se ressemblent pas. Il y a les pays complètement inféodés à Hollywood, ceux qui offrent un cinéma si puissant qu'ils résistent très bien aux studios américains. Ainsi les champions de l'année ne sont pas forcément ceux que l'on croit. Etat des lieux, et tour du monde.

MONDE
1er : Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie avec 947,1 millions de $ dans le monde (hors Amérique du nord).
1er film non anglosaxon (et 21e au global) : Intouchables avec 174,6 millions de $.
1er film asiatique (et 31e au global) : Hankyu densha (Hankyu Railways - A 15-minute Miracle) avec 118,8 millions de $.
Deux autres films non anglosaxons se classent dans le Top 50 international : Rien à déclarer (44e) et The Inbetweeners Movie (48e). Au total 22 films non hollywoodiens s'invitent dans le Top 100.

AFRIQUE DU SUD

Seul pays où Twilight 4, 1ere partie arrive en tête avec 3,899 millions de $ dans un pays où Hollywood domine le Top 30.

ALLEMAGNE

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie a rapporté la somme de 78,043 millions de $. Mais le cinéma allemand se défend bien avec une comédie, Kokowääh en troisième place (42,932 millions de $).

ARGENTINE

Cars 2 en tête avec 11,996 millions de $ au box office. Le premier film "local" est Un cuento chino (12e du classement avec 4,417 millions de $). Les deux sont distribués par Disney.

AUSTRALIE

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie, triomphe, logiquement dans ce pays du Commonwealth envahit par Hollywood, avec 51,329 millions de $ aux box office.

BELGIQUE

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie s'impose avec 9,983 millions de $ mais de justesse puisque le deuxième, le presque belge Tintin de Spielberg, a cumulé 9,890 millions de $. En troisième place, on retrouve le film franco-belge Rien à déclarer (8,990 millions de $). Le premier film 100% belge est Bullhead, 8e du classement, avec 4,335 millions de $ de recettes.

BRÉSIL

Presque chauvins ces brésiliens. Le film en tête est pourtant américain puisqu'il s'agit du dessin animé de la Fox, Rio. Du nom de la ville brésilienne qui sert de cadre aux aventures des volatiles exotiques. Le film a rapporté 42,946 millions de $, loin devant le premier film brésilien, Cilada.com, 14e du classement avec 17,113 millions de $.

CHINE (HORS HONG KONG)

Un peu plus ouvert aux productions américaines, le marché chinois résiste avec une inflation de gros budgets chinois. Ainsi Transformers 3 : Dark of the Moon a gagné le titre de champion de l'année avec 172,86 millions de $, loi devant ses deux premiers poursuivants. In extremis, c'est un film chinois qui obtient la médaille d'argent : The Flowers of War, de Zhang Yimou, avec Christian Bale (photo), doté de moyens hollywoodiens, a dépassé les 97 millions de $  de Kung-fu Panda 2. The Flowers of War est sorti à la fin de l'année et devrait encore voir sa fréquentation augmenter avec les congés du nouvel an. En ayant franchi la barre des 2 milliards de $, le marché cinématographique chinois est devenu le troisième plus important au monde derrière les USA et le Japon.

CORÉE DU SUD

Transformers 3 n'a pas eu de rivaux à sa hauteur puisque le film y a rapporté 69,068 millions de $. Mais en 2e et 3e films les plus populaires sont coréens, comme les 2/3 du Top 20. Preuve de la vitalité locale. En 2e place on retrouve Sseo-ni (Sunny) avec 50,765 millions de $, et en 3e position, Choi-jong-byeong-gi Hwal (War of the Arrows) avec 50,295 millions de $. Les trois films ont dépassé les 7 millions de spectateurs.

ESPAGNE

Cette fois-ci, le héros local Torrente (pour Torrente 4) s'impose loin devant ses rivaux toutes nationalités confondues avec 29,031 millions de $. Torrente 3 en 2005 n'était arrivé que 4e, Torrente 2, malgré un triomphe incontestable était 2e en 2001 (derrière un autre film espagnol, les autres) ; seul le premier Torrente était leader en 1998.

INDE

C'est le film bollywoodien Bodyguard qui a supplanté tous les films mêmes les plus attendus ou importants. Le film, avec la star Salman Khan, avait réalisé la meilleure première semaine dans l'histoire du cinéma indien. Au total, il a ramassé plus de 43,7 millions de $ au box office.

ITALIE

Le cinéma italien est en vedette cette année puisque le film le plus populaire est une production nationale. Che bella giornata a récolté 59,370 millions de $.

JAPON

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie au Japon ce n'est rien de moins que la 2e plus grosse recette mondiale du film, derrière les Etats-Unis. 124,332 millions de $ pour le magicien. Et c'est un autre magicien, japonais ce coup-ci, qui signe le plus gros succès local de l'année : les Studios Ghibli avec La colline aux coquelicots est 4e du B.O. 2011 avec 56,029 millions de $.

MEXIQUE

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie leader incontestable dans un pays où le cinéma national a disparu du box office. Le dernier épisode de la saga a rapporté 34,164 millions de $.

PAYS BAS

Adaptation d'une série TV ultra-populaire, Gooische vrouwen (Jardins secrets) est devenu le plus gros hit de l'année chez nos amis les bataves avec 21,517 millions de $.

POLOGNE

Là aussi c'est un film local qui prend la tête du box office annuel : Listy do M. (Lettres au Père Noël) a cumulé 12,605 millions de $ de recettes.

ROYAUME-UNI

C'est le seul pays où les trois premiers films sont "nationaux" même si le premier d'entre eux a largement bénéficié de moyens hollywoodiens et le deuxième d'une part importante de financement américain. Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie s'est enrichi de 117,228 millions de $. Le discours d'un roi, Oscar du meilleur film, a empoché 74,878 millions de $. Quant à The Inbetweeners Movie a surpris les blockbusters hollywoodiens en enregistrant 71,1789 millions de $ dans ses caisses.

RUSSIE

C'est Pirates des Caraïbes 4 (La fontaine de Jouvence) qui a séduit le plus de russes dans les salles. Le film a encaissé 63,662 millions de $ de recettes. Le premier film russe est 8e du classement, lui aussi distribué par Disney : Vysotskiy. Spasibo, chto zhivoy (Vysotsky: Thank God I'm Alive), pourtant sorti en fin d'année, a déjà encaissé 27,79 millions de $.

TURQUIE

C'est une suite à un gros succès local qui a séduit les Turcs. Eyyvah eyvah 2 a ramassé 20,506 millions de $. Il est sorti dans l'indifférence en France.

Les nouveaux horizons de StudioCanal

Posté par vincy, le 29 septembre 2011

StudioCanal, la filiale cinéma de Canal+ créée en 1986 sous le nom de Canal + production, a signé un accord avec le fonds d'investissement britannique Anton Capital Entertainment, dirigé par Sébastien Raybaud et Mark Field-Marsham, afin de produire une centaine de films sur trois ans. Ce "deal" permet à StudioCanal de recevoir 150 millions d'euros sur trois ans, ce qui concernera une centaine de films. StudioCanal alignera 350 millions d'euros. ACE financera donc environ 30% de chaque film international, avec une logique de partage complet des risques et des recettes. StudioCanal garde le pouvoir d'accorder ou non le feu vert aux films en développement.

La filiale de Canal + devient ainsi une "minimajor", un studio européen. Le studio pourra être plus réactif dans ses choix et facilitera l'acquisition de droits. La priorité reste le marché européen : il est présent sur les trois plus gros marchés, la France, le Royaume Uni et l'Allemagne.

StudioCanal devient donc l'Astérix de l'Empire hollywoodien avec une quarantaine de films produits par an (contre 15-25 pour chaque "major" américaine) et les deux tiers de ses revenus réalisés hors de France. La société devrait afficher une croissance de 10% cette année pour atteindre un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros. Sa rentabilité (14%) est exceptionnelle pour le secteur.

Le groupe mise sur une stratégie différente de celle des studios américains qui exploitent directement leurs contenus sur tous les supports, mais qui les obligent à produire des blockbusters coûteux avec des frais de distribution, d'exploitation et de marketings toujours plus élevés.

Olivier Courson, patron de la filiale de Canal +, veut développer principalement quatre styles de films : le cinéma indépendant international, le cinéma familial, les films de genre de qualité et la production locale événementielle (des films d'auteurs à budget moyen mais avec un potentiel populaire).