Lenny Abrahamson (Frank): « Il faut que certains aient conscience de ce qu’ils disent »

Posté par vincy, le 4 février 2015

Lenny Abrahamson

Lors de son entretien avec Ecran Noir, Lenny Abrahamson, réalisateur de Frank, film très décalé primé aux Festival des Arcs, de Dinard, de Dublin et prix du meilleur scénario aux British Independent Film Awards, est revenu sur l'attentat de janvier perpétré contre Charlie Hebdo quelques jours avant la rencontre.

Ecran Noir: En tant qu'artiste, que pensez-vous des atteintes à la liberté d'expression qu'a connues récemment la France et plus généralement dans le monde ?

Lenny Abrahamson: Je pense que ce qui s'est passé à Paris récemment est absolument épouvantable. C'était barbare, brutal et écœurant. Je pense que le débat sur la liberté d'expression est une autre chose, un autre débat. J'ai surtout peur que le principal effet d'attaques terroristes comme celles-ci soit que le gouvernement réduise cette liberté. Quand on lit des Unes de journaux comme "La France en guerre" ou "La France a changé", je pense que c'est juste des conneries. C'est de l'exagération pure, de la surenchère et ça va simplement accentuer des tensions déjà existantes.

Ecran Noir: Comme Fox News avec ses "no go zones" dans Paris ?
Lenny Abrahamson: Exactement ! C'est normal qu'il y ait des limites à la liberté de parole ou que l'on ne tolère pas l'incitation à la haine raciale. Donc dans le cas où la maire de Paris poursuivrait la chaîne, je pense qu'elle a raison. Pour réussir à vivre dans une société tolérante, et plus généralement un monde tolérant, il faut un minimum de respect et que certains aient conscience de ce qu'il disent, des responsabilités qu'ils ont et qu'ils fassent attention à leur politique étrangère.

Laura Wade (The Riot Club): « Pour cette élite, les femmes sont une autre espèce, qu’ils ne comprennent pas vraiment »

Posté par kristofy, le 30 décembre 2014

laura wade Lone Scherfig

Ecran Noir a rencontré l'équipe de The Riot Club récemment à Paris. Un trio aux voix concordantes: la cinéaste Lone Scherfig et les deux jeunes acteurs principaux Sam Clafin (Hunger Games) et Max Irons (fils de Jeremy).
Il y a trois mois au Festival du cinéma britannique de Dinard, nous avions déjà pu nous entretenir avec l'auteure de la pièce Posh et scénariste de l'adaptation qui a donné The Riot Club.

EcranNoir : L’existence et les règles d’un club tel que The Riot Club sont plutôt secrètes, comment avez-vous connaissance de leur fonctionnement ?
Laura Wade :
C’est plutôt difficile, parce que les gens membres d’un tel club ne doivent pas en parler en effet où ne veulent pas en parler. Il faut rencontrer quelqu’un de proche, par exemple une fille dont le petit ami à l’université est dans un club et qu’elle parle des choses de son point de vue à elle, ou par exemple une personne qui a été invitée à faire partie d’un club mais qui a décliner l’invitation. En fait il y a plusieurs clubs différents et similaires en même temps. Pour moi il s’agissait surtout d’écrire à propos d’un club de fiction pour la pièce de théâtre et ensuite pour le film. Donc j’ai dû faire quelques recherches sur des vrais clubs et ensuite utiliser mon imagination pour en créer un nouveau.

EN : Entre votre pièce Posh et le scénario du film quels ont été les changements ?
Laura Wade :
La pièce se déroule principalement dans un seul lieu, là où se passe le dîner. Pour le film l’histoire devait respirer un peu plus et il fallait faire mieux connaissance avec les personnages. J’ai donc rajouté des séquences de rentrée universitaire où chacun se rencontre, et aussi d’autres choses à propos des conséquences du dîner par exemple au poste de police. C’est plutôt amusant de re-écrire mon texte en y ajoutant des choses auxquelles j’avais pu penser mais qui ne pouvaient alors pas figurer dans une pièce de théâtre, comme par exemple une séquence où ils font le tour de la ville la nuit en voiture.

EN : Comment les gens passés par l’université de Oxford ont pu réagir au film ?
Laura Wade :
Certains ont bien reconnus les personnages qui pouvaient ressembler à des élèves qu’ils ont côtoyés. D’autres déclarent qu’ils n’ont pas vécu ce genre d’expériences durant leurs années d’université à Oxford. Ma réponse est qu’il s’agit d’une histoire à propos de ce petit groupe d’étudiants à Oxford qui forment ce Club, ils se considèrent comme un top 10 de l’élite dans une communauté de plusieurs milliers d' étudiants. Le comportement des jeunes du film ne prétend pas représenter celui de ceux qui sont à Oxford. Le film montre un microcosme.

EN : Ce film The Riot Club a été écrit par une femme et réalisé par une femme alors qu’il s’agit d’un club réservé aux hommes, cela aurait été différent par un homme ?
Laura Wade :
En tant que femme je crois qu’on a peut-être un œil plus détaché sur ce sujet, on peut le regarder presque de manière anthropologique. Dans la longue scène de dîner des membres du Club les hommes veulent profiter des quelques femmes qui arrivent de plusieurs manières, il y a là un regard critique sur le genre masculin. En fait ce n’est pas tant un rapport homme/femme qu’un rapport de classe entre riche/pas riche.  Les membres du Club ont des expériences que l’on n’imagine pas comme derrière une porte secrète, raconter cette histoire c’est permettre aux spectateurs de découvrir ce qui se passe derrière cette porte. Avec l’écriture je veux explorer des domaines que je ne connais pas. Je n’aime pas faire des généralisations comme les hommes c’est comme ci et les femmes c’est comme ça, les choses sont plus complexes. Ceci dit les personnages masculins du film veulent dominer le monde, les autres, les femmes. En fait ils n’ont pas beaucoup d’expériences d’amitié ou d’amour avec des filles, et ces garçons se sentent plus dans une zone de confort entre eux. Ceux qui sortent de cette prestigieuse université peuvent se retrouver dans la banque ou dans la politique ou le droit, qui sont encore des univers dominés par les hommes. Pour eux les femmes sont une autre espèce, qu’ils ne comprennent pas vraiment…

Mike Leigh: « Je pense que la révolution digitale rend possible l’arrivée des jeunes réalisateurs »

Posté par cynthia, le 7 décembre 2014

mike leigh sur le tournage de Turner

Mr. Turner réalise un joli succès en salles en France depuis sa sortie mercredi dernier. Au Royaume Uni, le film de Mike Leigh est déjà le plus grand succès public du cinéaste en son pays, entrant dans le Top 40 de l'année. C'est même son premier film à franchir le cap des 10M$ de recettes.

La renommée du cinéaste, la popularité du peintre Turner, l'excellence de l'acteur Timothy Spall, prix d'interprétation à Cannes, et la qualité de l'oeuvre ont produit l'alchimie toujours imprévisible qui conduit une longue fresque à rencontrer son public.

Dans son entretien avec Ecran Noir, le cinéaste a, notamment, évoqué la fascination de Turner pour la photographie, nouveauté technologique de l'époque, ce qui conduit inévitablement à la question du rapport entre un réalisateur et l'outil numérique, mutation des temps modernes.

Écran Noir: Turner était inquiet mais fasciné par l'arrivée de la photographie, êtres-vous inquiet par le numérique, la 3D...?
Mike Leigh: Non pas du tout. D'ailleurs j'ai fait ce film avec une caméra numérique. Et c'était vraiment super. Je pense que la révolution digitale rend possible l'arrivée des jeunes réalisateurs dans le septième art. Je pense même que c'est le futur du cinéma. Tout cela est très positif.
Concernant Turner et la photographie, oui, il en était fasciné et je pense que dans un certain sens, il considérait cela comme un nouvel art. D'ailleurs, comme nous tournions avec une caméra numérique, à chaque prise on se demandait ce que Turner aurait pu dire. Je pense que c'est une excellente dédicace pour lui, il aurait aimé.

Écran Noir: Est-ce que c'est la caméra numérique qui transpose si fidèlement la magnifique lumière de ses tableaux?
Mike Leigh: Et bien nous avons passé beaucoup beaucoup de temps à regarder le travail de Turner. Je voulais que l'on ressente Turner, qu'on regarde Turner. Parfois on a vraiment l'impression de regarder sa peinture avec les couleurs. C'est en quelque sorte une expérience visuelle.

L'intégralité de l'entretien avec Mike Leigh

Rencontre avec Jodie Whittaker, membre du jury et fidèle du festival de Dinard

Posté par kristofy, le 11 octobre 2014

Le jury présidé par Catherine Denueve va faire connaître son palmarès pour les films en compétition de la 25ème édition du Festival du film Britannique de Dinard. La veille des délibérations, rendez-vous était donné à leur hôtel avec certains membres du jury. Une belle occasion de rencontrer en tête à tête la belle Jodie Whittaker :

Ecran Noir : Les films Good vibrations et Hello Carter qui étaient en compétition ici à Dinard en 2012 et 2013 n’ont pas eu de distribution en France…
Jodie Whittaker : Je ne le savais pas, la distribution c’est parfois long et compliqué. En tant qu’actrice, on est demandée à plusieurs endroits pour faire la promotion des films, mais ensuite on n’est pas forcément tenu au courant de tout ce qui se passe pour les sorties en salle. C’est vraiment dommage parce que l’accueil ici, à ce festival, s'était très bien passé, Good Vibrations avait eu un prix (ndlr : prix du scénario), on espérait que le public français pourrait voir ces films.

EN : Il va pouvoir tes films suivants, déjà Black Sea de Kevin Macdonald avec Jude Law…
Jodie Whittaker : Oui ! Black Sea c'est début décembre dans les cinémas en Angleterre. Dans ce film j’ai un tout petit rôle en fait, c’est surtout un film d’hommes dans un sous-marin. Je joue l’ex-femme de Jude Law, et j’apparais dans des scènes de flashbacks de sa vie, avant ce qui se passe sous l’océan.

EN : …et aussi Get Santa de Christopher Smith lui aussi déjà venu plusieurs fois à Dinard.
Jodie Whittaker : Christopher Smith est un réalisateur très brillant, c’est vraiment quelqu’un adorable, ça a été comme un rêve de travailler avec lui. je crois que la sortie est prévue aussi en décembre sortie, c’est un film de Noël un peu bizarre. C'est Jim Broadbent qui est un père Noël qui se retrouve perdu dans Londres mais il faut qu’il assure sa distribution de cadeaux, alors un petit garçon et son père vont l'aider. Par rapport aux autres films de Christopher Smith avec du sang, on change de registre puisque c’est une comédie.

EN : La série Broadchurch a maintenant son remake américain, qu’est ce que tu en penses ?
Jodie Whittaker : L’histoire est la même et cette version pour les USA s’appelle Gracepoint, le casting des acteurs américains est intéressant avec, par exemple, Nick Nolte. David Tennant reprend son rôle d’inspecteur. Ce remake c’est comme un compliment pour nous. On a fait cette série et des gens l’ont trouvée tellement bien qu’ils ont décidés d’en faire le remake. Notre série a été diffusée avec beaucoup de succès un peu partout dans le monde et aussi chez vous en France. On est plutôt ravis. Il y a une saison 2 de Broadchurch qui se prépare avec les personnages d’origine, mais je ne peux pas en dire plus.

EN : Après avoir été deux fois actrice d’un film en compétition tu es cette année membre du jury, c’est comment de passer de l’autre côté et de juger les films des autres ?
Jodie Whittaker : C’est formidable, je suis excitée  d’être dans ce groupe de jurés qui est un bon mix de différentes personnes créatives, avec actrices et réalisateurs, distributeur, anglais et français. C’est intéressant de discuter avec eux des films de la compétition, on parle de nos goûts et on a des opinions différentes et d’autres qui se rejoignent. On regarde ces films en étant spectateur plus que juge, on ne peut pas vraiment comparer des films. Je peux dire une chose et la majorité du jury dire l’inverse, c’est un débat très intéressant. Ce qui peut arriver de mieux à un film c’est de toute façon trouver du public, que celui-ci soit récompensé ou non.

EN : Le Festival britannique de Dinard fête ses 25 ans, parmi les 25 films qui ont été récompensés du Hitchcock d’or lequel serait ton favori ?
Jodie Whittaker : Il y a plein de bons films dans cette liste, en fait je les ai presque tous vu sauf deux ou trois. Celui que je préfère c’est White Lightnin', je n’arrive pas à croire que ça soit un film britannique d’ailleurs tellement il est différent des autres. C’est un film à petit budget et ce qu’ils ont réussi à faire au niveau de la production et du tournage est extraordinaire. Edward Hogg est un des meilleurs acteurs de sa génération. Il faut voir White Lightnin' !

BIFFF 2014 : Miguel Ángel Font Bisier, nouveau talent espagnol à suivre

Posté par kristofy, le 27 avril 2014

Miguel AngelC'est donc Alex de la Iglesia qui a remporté le Corbeau d'or et le Prix du Public de la compétition internationale du BIFFF 2014 avec Les Sorcières de Zugarramurdi. Les films fantastiques espagnols sont de plus en plus des belles surprises, et le Festival belge a déjà un œil sur les jeunes réalisateurs hispaniques de demain.

Une séance spéciale "Spanish Madness" en collaboration avec le Madrid International Terror and Fantasy Short Film Festival, ou MAD Terror Fest, était ainsi organisé cette année. LeMAD Terror Fest, c'est un jeune festival de courts-métrages qui en est à sa 3e édition, et dont 5 courts ont donc été projetés au BIFFF :  Le lac Noir de Victor Jaquier (avec d'ailleurs l'acteur Adrien de Van), Cólera de Aritz Moreno, La otra cena de Albert Blanch, et Nostalgic Z de Carl Bouteiller, et surtout Sinnside de Miguel Ángel Font Bisier dont voici un aperçu :

Sinnside a également été sélectionné par le prestigieux festival de Stiges, puis par d'autres ensuite comme Amsterdam ou le Festival Mauvais Genre de Tours et donc Madrid et Bruxelles :

EcranNoir : Qu'est-ce que représente le MAD Terror Fest pour vous ?
Miguel Ángel Font Bisier : J'étais membre du jury de la dernière édition. Pour moi c'est un jeune festival avec beaucoup de potentiel. Un bon exemple en est la sélection des courts métrages qui est présentée ici au BIFFF. Le bon point pour MAD Terror est qu'ils choisissent un petit nombre de films mais ils sont tous de très grande qualité, cette exigence positionne ce festival de Madrid comme un évènement qui gagne en importance.

sinnsideEN: Votre court métrage Sinnside est particulier car on n'y entend aucun dialogue et on y voit des effets-spéciaux impressionnants, comment le présenteriez-vous ?
Miguel Ángel Font Bisier : Sinnside est un film d'horreur qui mélange des éléments de conte fantastique, de mode, de religion, d'analyse sociale... C'est pourquoi mon court métrage circule dans de nombreux festivals, il sera aussi à Cannes. L'absence de dialogues suscite une ambiance particulière de mystère et de tension avec quelques explosions inattendues de violence graphique. Bienvenue du côté séduisant du pêché !

EN: Comment convaincre des acteurs de vous suivre dans ce projet avec un scénario sans aucun dialogue ?
Miguel Ángel Font Bisier: Je ne pense pas qu'ils aient été gênés avec un scénario silencieux. J'avais déjà travaillé avec certains d'entre eux auparavant avant Sinnside, alors ils m'ont fait confiance. De plus les personnages leur plaisaient beaucoup, interpréter quelqu'un de maléfique dans un genre de conte de fée est bien entendu amusant. On a porté beaucoup d'attentions à propos du stylisme et du maquillage, et on leur a même donné l'occasion d'utiliser des accessoires chez eux.

EN: De quelle manière on dirige des enfants sur un plateau où il y a des éléments de violence ?
Miguel Ángel Font Bisier: J'ai été très précautionneux avec les enfants sur le tournage. Par exemple on a fait en sorte qu'ils ne manquent aucun jour d'école, pour les scènes où de la violence allait surgir à l'image on les y a préparé comme un jeu. Tout d'abord je leur ai bien expliqué quel personnage ils allaient jouer et ce que représentaient les sept pêchés capitaux. Ensuite, lors des répétitions, j'ai initié des chorégraphies pour eux avec des mouvements à suivre. Ils devaient faire semblant de trembler un peu avec un visage effrayé dans la direction indiquée. Pour le reste, il s'agit de mouvements de caméra, d'effets sonores, de musique additionnelle, et des effets-spéciaux. Ils se sont vraiment amusés !

EN: Depuis quelques temps on ne cesse de découvrir des films fantastiques espagnols très étonnants comme Lobos de Arga, Mama, El Bosc, The End, Ghost Graduation , Los Últimos Días, cette année au BIFFF Omnivores et Mindscape..., une nouvelle vague de jeunes talents arrive ?
Miguel Ángel Font Bisier: Je l'espère. Il y a beaucoup de films d'horreur originaux et très réussis qui ont été produits en Espagne avec des nouvelles idées. Mama avec Jessica Chastain a été au top du box-office aux Etats-Unis, Mindscape c'est d'ailleurs avec un casting américain.C'est une bonne chose pour nous réalisateurs que notre savoir-faire soit reconnu hors de notre pays, ce qui peut nous permettre d'avoir l'opportunité de travailler sur des projets à visée internationale.

Chris Evans : «Ce n’est pas parce que vous avez le rôle principal dans un film que vous avez une carrière»

Posté par cynthia, le 27 mars 2014

Le deuxième opus de Captain America a séduit 111 000 spectateurs lors de son premier jour dans les salles françaises, soit le 5e meilleur démarrage de l'année. Interviewé par le magazine américain Variety à l'occasion de la sortie du film, Chris Evans a partagé son envie de passer derrière la caméra à la fin de son contrat avec Marvel.

Difficile d'échapper à ses yeux bleus envoutants, à ses muscles saillants et à son bouclier étoilé : l'acteur réjouit les fans de Marvel mais lui n'est pas aussi enthousiaste. Cela fait déjà trois fois que l'acteur de 32 ans porte le célèbre costume patriotique en comptant le film Avengers. Alors qu'il en plein promo, l'acteur s'apprête déjà à remettre son costume- qui selon lui est énervant à enfiler (une assistante doit l'aider) - début avril à Londres pour le tournage d'Avengers 2 (sortie le 29 avril 2015). Il rejoindra ses amis super héros : Robert Downey Jr. (Iron Man), Chris Hemsworth (Thor), Scarlett Johansson (Black Widow), Jeremy Renner (Hawkeye) et Scarlett Johansson. (Black Widow).

Un contrat prenant avec Marvel

Le rôle de Captain America lui collera à la peau pour encore longtemps. Prévu au départ pour 9 ans puis réduit à 6 ans, son contrat Marvel semble peser sur l'acteur «Je n'ai pas l'opportunité de leur dire écoutez j'ai besoin d'une putain de pause. Ça me fait tout simplement flipper».

Le beau gosse (10e plus beau cul d'Hollywood si l'on en croit le classement de Buzzfeed, qui oublie au passage le fessier de Charlie Hunnam) en aurait-il marre d'incarner le même rôle? Un peu. Il confie d'ailleurs au magazine américain sa peur d'être catalogué «acteur de comic books» (il a incarné à deux reprises le rôle de la torche humaine dans Les quatre fantastiques et sa suite avant de devenir Captain America.

En s'inspirant de sa propre expérience en tant qu'acteur, son ami et collègue Robert Downey J.R a rassuré Chris Evans. «Il m'a passé un coup de fil et m'a dit écoute mec je sais que tu as joué un super héros dans le passé (la torche) mais tu sais ce genre de rôle te laisse aussi d'autres libertés» confie-t-il à Variety. Tranquillisé le beau gosse sur patte a donc poursuivit une carrière adjacente à l'industrie Marvel.

Un costume (et un bouclier) collé à la peau

Débutant sa carrière à l'âge de 17 ans dans une série américaine inconnue chez nous (Opposite sex), il passe sur grand écran pour la première fois avec le teen movie Academy et se fait connaître du grand public quelques années plus tard en tenant le rôle principal du thriller de série B Cellular aux côtés de Kim Basinger et Jason Statham. «Ce n'est pas parce que vous avez le rôle principal dans un film que vous avez une carrière» explique l'acteur. Il enchaîne donc les films (notamment Le journal d'une baby-sitter, avec, déjà Scarlett Johansson) avant que la malédiction Marvel ne pointe son nez.

Pourtant en dehors des blockbusters, Chris tente de faire des petits films d'auteurs mais sans succès. «Personne ne veut voir mes petits films!» déplore l'acteur. En effet, si Chris Evans a voulu convaincre la critique qu'il n'était pas uniquement à Hollywood pour sa belle gueule (London, Iceman), le public a encore du mal à l'imaginer sans un costume de super héros. Pour cette raison, il fonce dans le projet de Snowpiercer : le personnage est basique, mais plus sombre et loin du musclor puceau.

Forcément, comme tous ses acteurs tristement catalogués dans ses personnages, Chris Evans à décidé de s'émanciper plus violemment qu'avec de simple films d'auteurs. Comment? En jouant nu comme Daniel Radcliffe dans la pièce Equus? En faisant sa crise d'adolescence en acceptant de passer du côté obscur de la force hollywoodienne à la Shia LaBeouf (Nymphomaniac, Charlie Countryman)? Non! A l'instar de James Franco ou Ben Affleck, Chris Evans a choisi une manière plus intelligente et plus professionnelle: passer derrière la caméra.
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6 questions à Danis Tanovic (La femme du ferrailleur)

Posté par cynthia, le 14 mars 2014

danis tanovic berlinale 2013

N'ayant pas pu venir dans notre capitale parisienne dû aux conflits que connait en ce moment sa Bosnie natale, Danis Tanovic réalisateur de No man's Land (Oscar du meilleur film en langue étrangère) et de La femme du ferrailleur, actuellement en salles, s'est prêté au jeu du questions/réponses par mail. La femme du ferrailleur, Grand prix du jury à la Berlinale 2013, est le récit d'un homme qui doit trouver une somme considérable pour que son épouse puisse se faire soigner à l'hôpital.

Ecran Noir: Votre film est littéralement un fait réel, comment avez-vous connu cette triste histoire?

Danis Tanovic: J'ai lu un article dans un journal local sur ce qui leur était arrivé, et ça m’a révolté. Je suis donc allé à leur rencontre, sans savoir d’idées précises en tête. Tout ce que je savais, c’est que je voulais faire un film de leur histoire, mais j’ignorais encore quel genre de film. Leur histoire m'a ému parce que, au delà de l'aspect tragique, il y a une immense tendresse et beaucoup d'amour entre-eux, et finalement c'est ce qui reste à la fin, l'amour et l'amitié.

EN: L'équipe du film est novice, cela a-t-il été difficile de diriger des apprentis acteurs?

Danis Tanovic: Il y a des amateurs qui sont très naturels et d'autres non. Je ne saurais pas dire si c'est plus difficile ou si je préfère diriger des amateurs ou des professionnels, c'est juste très différent. Je ne peux pas faire certaines choses avec des amateurs que j'aurais fait avec des professionnels, ça c'est sûr.

EN:  Sur un plan technique, pourquoi avez-vous choisi de filmer votre film avec une Canon 5D Mark? Pourquoi en si peu de temps? Neuf jours de tournage je crois...

Danis Tanovic: Nous n'avions que 17 000 euros de budget, impossible de faire autrement. J'utilise cet appareil pour faire des photos et par chance, mon directeur de la photographie et le directeur de production avaient le même. Entre avoir une caméra beaucoup plus précieuse qui demande plus d'investissement et trois appareils photos déjà disponibles, nous n’avons pas hésité longtemps. Ce dispositif permettait également de les intervertir facilement à cause des conditions de tournage, et notamment le froid. Elles ne sont pas parfaites mais quand vous tournez à moins 13 ou moins 15 degrés, il ne faut pas être trop difficile!

EN : Quel souvenir vous garder de ce tournage ?

C'était un moment très fort pour moi. J'ai aimé ce sentiment d'amitié sur le tournage, avec l'équipe, Nazif et Senada. J'ai dû demander à beaucoup de techniciens de travailler sans être payés et ils ont participé à l'aventure parce qu'ils pensaient que c'était la chose à faire, beaucoup de gens se sont mobilisés autour du film pour nous aider, juste par conviction.

EN: La discrimination qui touche vos personnages est-elle fréquente dans le domaine médical en Bosnie ?

Danis Tanovic: Il y a une semaine, j'ai lu la même histoire, une femme à qui on a refusé des soins et qui a failli mourir. C'est une des raisons pour lesquelles ce film a tellement voyagé, c'est une histoire universelle. Je viens de rentrer des États-Unis (du MoMA où il a présenté son oeuvre) où le film a été aussi très bien accueilli. C'est malheureusement une histoire qui n'est pas cantonnée à la Bosnie, et que l'on peut retrouver partout.

EN:  Quel message voulez-vous véhiculer à travers La femme du ferrailleur ?

Danis Tanovic: Il n'y a pas de message, je ne veux pas imposer ma vision messianique. Je cherche plutôt à poser des questions, je ne donne pas de message, c'est plutôt ça que j'aime faire, poser des questions : à vous de trouver les réponses !

Kristin Scott Thomas change de vie : « Je me suis dit tout d’un coup que je ne pouvais pas faire face à un autre film »

Posté par vincy, le 2 février 2014

kristin scott thomas

Dans un long entretien au journal britannique The Guardian, Kristin Scott Thomas parle avec désenchantement de la France, de son âge, de sa vie personnelle. Avec plus d'enthousiasme, elle évoque sa renaissance par le théâtre. Mais on retient surtout qu'elle veut arrêter le cinéma. A 53 ans, la plus française des stars anglaises traverse un gros spleen : "Je me suis dit tout d'un coup que je ne pouvais pas faire face à un autre film. J'ai réalisé que j'ai fait des choses que je sais faire plusieurs fois, et dans différentes langues. Et que je ne pouvais pas faire plus. Alors j'arrête."

Kristin Scott Thomas, trois fois nommée aux Césars dans les années 2000, sans compter ses récompenses outre-manche tout au long de sa carrière commencée il y a près de 30 ans, fait une pause. L'an dernier, elle fut éblouissante de méchanceté dans Only God forgives, de Nicolas Winding Refn, avec Ryan Gosling et une sublime épouse dans Avant l'hiver de Philippe Claudel avec Daniel Auteuil. Cette année, elle sera à l'affiche de The Invisible Woman de Ralph Fiennes, Suite française de Saul Dibb et My Old Lady de Israel Horovitz. Et après? Rien.

La vie est trop courte

Elle se plaît à penser qu'elle est une "actrice en convalescence". Car elle est lasse. "On m’a souvent demandé de jouer dans des films pour apporter une sorte de poids à une production fragile. On me donne un petit rôle dans lequel ils savent que je vais être en mesure de jouer et de pleurer au bon moment. Je ne devrais pas mordre la main qui me nourrit, mais je continue à faire ces choses pour d’autres personnes. Et l’année dernière, j’ai décidé que la vie était trop courte. Je ne veux plus avoir à le faire." Elle semble avoir psychanalysé sa carrière. Longtemps dépressive, l'actrice a décidé de changer sa vie, fatiguée d’apparaître dans "des films qui ont plus besoin d’elle que l'inverse. "

Elle le reconnaît, l'âge n'y est pas étranger. Préoccupée par son vieillissement, elle se considère comme "terriblement vieille" ou "positivement ancienne". Assise entre deux chaises, elle a conscience qu'elle n'a plus l'âge de séduire (surtout des acteurs beaucoup plus jeunes qu'elle) et qu'elle ne peut pas encore jouer les grands mères. C'est un peu rapide (le cinéma, notamment en Europe, a montré de nombreux contre-exemples). La cinquantaine a souvent été un âge d'or pour certaines comédiennes comme Meryl Streep, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert...

Des histoires qui ne lui parlent plus

Mais son raisonnement va plus loi : "Je ne veux pas aller voir un film à propos de jeunes gens. Ça ne m'intéresse tout simplement pas. Quand je vais au cinéma, je préfère voir des gens qui ont vécu, qui sont passés par de dures épreuves, qui ont eu leur coeur brisé un million de fois et qui cherchent encore l'amour. C'est ça qui m'intéresse." Pour elle, l'industrie du cinéma devrait comprendre qu'il y a un marché pour les cinquante ans et plus, que "la domination des adolescents va devenir moins importante" et que "les films ont une vie au delà des recettes au box office." Pour Scott Thomas, "il y a un réel besoin d'avoir des histoires à propos de gens qui ont traversé la vie et qui restent plein d'espérance."

Les enfants ont grandit. Son mariage s'est soldé par un échec. Son amour de la France est moins intense. Elle se sent prête à revenir vivre au Royaume Uni. Elle se sent toujours plus française qu'anglaise, aime l'idée de vivre dans deux pays, mais la France actuelle l'inquiète. "Il y a cinq ans, j'aurai parlé de ses grandes écoles, de son excellent système éducatif, de ses merveilleux transports, ses trains, ses routes (...) mais aujourd'hui vous ne pouvez plus vraiment dire ça. Je suis très inquiète par la montée de l'antisémitisme en France, ce qui est proprement incroyable". Et qui pour arrêter le Front national?

Retour aux sources : le théâtre et Londres

L'espoir qu'elle aime dans les personnages, la vitalité qu'elle affectionne dans son environnement, elle les a trouvés au théâtre et à Londres. Ces rôles, ces textes, elle les trouve au théâtre. Depuis son retour sur les planches en 2001 (Bérénice de Racine, mis en scène par Lambert Wilson au Festival d’Avignon et au Théâtre national de Chaillot), elle opère une renaissance, une transformation même. Elle a enchaîné cinq pièces à Londres depuis 2005, deux Tchekhov, deux Pinter, un Pirandello. Elle a obtenu un Oliver Award de la meilleur actrice pour sa performance dans La mouette, avec Chiwetel Ejiofor. Surtout, elle avoue se sentir libre sur les planches et retrouver l'excitation qui lui manquait au cinéma.

Crise de la cinquantaine? Elle avait déjà décidé de refuser une carrière américaine. "C’était géographiquement hostile, car je ne voulais pas aller en Amérique" explique-t-elle. Après Quatre mariages et un enterrement et Le Patient anglais, elle n'accepte donc que quelques rôles. "Je ne peux pas supporter d’être assise pendant des heures dans une grosse remorque de luxe, dans l’attente, en m’ennuyant". L'ennui, son mortel ennemi. Elle refuse de "faire tapisserie". Kristin Scott Thomas veut pouvoir faire des choix pour elle-même, voulant profiter de la liberté nouvelle qui lui est offerte, ne cherchant plus à courir après un cachet, préférant sélectionner les projets en fonction de ce qu'ils lui apportent.

Elle le dit elle-même : elle fera encore des films, mais seulement "ceux auxquels elle ne peut absolument pas résister".

Fruitvale Station : rencontre avec le réalisateur Ryan Coogler

Posté par kristofy, le 2 janvier 2014

ryan coogler fruitvale station cannes 2013Fruitvale Station est un film dont on connaît d’avance la fin mais dont on ignore le début, et c’est cette histoire qui est racontée. Dès le début il y a les images d’un fait divers tragique enregistrées avec un téléphone portable. Sur le quai de cette gare à Oakland en Californie le 1er janvier 2009 à 2h15 du matin, un contrôle de police dégénère : le jeune Oscar Grant de 22 ans reçoit une balle dans le dos tirée par un policier. Bavure banale? Oui mais la victime est noire, le policier est blanc. Et le premier ne menaçait pas le second.

Le film nous fait le portrait de qui était Oscar Grant durant les 24 heures qui ont précédées ce drame. Il sort en France le jour de la date anniversaire du 1er janvier. Le film avait déjà été récompensé au Festival de Sundance, à Cannes et au dernier Festival américain de Deauville où nous y avions rencontré son réalisateur Ryan Coogler :

Ecran Noir : Fruitvale Station montre à différents moments de la journée des instants de la vie de Oscar Grant devant nos yeux…
Ryan Coogler : Je voulais trouver le moyen que les acteurs se surprennent entre eux, et qu’il y ait une fraîcheur de jeu. On avait un planning de tournage très serré, je me suis basé avant tout sur le scénario pour les plans prévus dans le planning de tournage, et après ça on pouvait respirer et essayer des choses. Pour moi il s’agissait d’abord de rendre compte des faits en s’attachant à l’humanité des personnes impliquées. L’histoire du film est avant tout celle de ces gens.

EN : Qu’est ce qui était le plus difficile à recréer comme scène de vie : la tension entre policiers et jeunes dans le train où l’intimité familiale entre Oscar, sa femme et sa fille ?
Ryan Coogler : Ce sont deux choses qui ont été difficiles à tourner pour différentes raisons. En premier lieu c’est  la contrainte du planning, très serré. Pour ce qui des séquences avec les policiers, on avait le quai de la gare à disposition seulement pour 4 heures de tournage ! Pour les scènes domestiques avec la famille, il y avait beaucoup d’émotions différentes à capturer à travers les disputes ou les coups de téléphones. Et là aussi il a fallu composer avec le facteur temps en ce qui concerne la jeune actrice qui joue leur petite fille : puisque c’est une enfant il y a des limitations spécifiques du nombre d’heures consécutives de tournage. Par exemple on ne pouvait pas la faire tourner après minuit. C’est la gestion du temps de tournage qui était la principale difficulté.

EN : Pensez-vous qu'une fiction réaliste est un témoignage plus puissant qu’un reportage aux informations de la télévision ?
Ryan Coogler : Oui je pense que cela peut être le cas. Je pense qu’un film peut rendre le public beaucoup plus proche des personnages. Pour ce qui de la télévision, cela dépend comment le reportage est monté. Pour le cas d’Oscar, le drame a été enregistré par des téléphones. Voir ce genre d’enregistrement des faits nous fait devenir témoin de ce qui c’est passé, mais d’autres incidents arrivent sans qu’on puisse en voir des images. Ils ne sont que racontés. Un film apporte beaucoup de proximité, voir même de l’intimité, et peut apporter d’autres éléments à mettre en perspective. Fruitvale Station a eu une certaine répercussion dans le milieu de la police, à propos des procédures de certains agents. J’espère que ce genre d’incident ne se reproduira plus.

Le Géant égoïste : rencontre avec les deux jeunes révélations du film

Posté par kristofy, le 17 décembre 2013

le géant égoïste Depuis sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs, Le géant égoïste a charmé toutes les critiques et les festivaliers. Aux derniers British Independent Film Awards, il était nominé 7 fois. Il avait déjà obtenu le Label Europa Cinémas à Cannes, des prix à Stockholm et aux Hamptons, et en France les prix du meilleur film à Saint-Jean de Luz et Dinard (où il emporta deux autres prix).

C'estd'ailleurs à Dinard qu'Ecran Noir rencontra les deux jeunes comédiens qui portent l'oeuvre de Clio Bernard.

Ecran Noir : Shaun et Conner vous êtes très jeunes, quelles ont été les différentes étapes du casting qui ont fait que vous avez eu le rôle ?
Shaun Thomas:
Dans mon école, un agent de casting est venu pour faire des auditions, il y a eu plusieurs sessions durant lesquelles leur choix faisait réduire le nombre de personnes. Il y eu une audition avec des chevaux et avec des garçons d’une autre école, là j’ai auditionné avec Conner.
Conner Chapman : Il y a eu 4 ou 5 auditions, c’est à la troisième que j’ai rencontré Shaun, et à la fin on a été retenu tout les deux.

EN : Est-ce que la réalisatrice Clio Barnard vous donnait des indications très précises où est-ce qu’elle permettait un peu d’improvisation ?
Conner Chapman :
Il y a certaines scènes où elle nous disait de faire ce qui nous paraissait le plus juste, et sur d’autres scènes c’était plus précis et on devait suivre vraiment ce qu'elle voulait.
Shaun Thomas: Il y a des fois où elle nous consultait en nous demandant comment on pensait que telle chose devait être dite. Et quand on était libre de faire comme on veut, elle corrigeait après tel ou tel détail pour la prise suivante.

EN : On voit dans le film des enfants qui ramasse différentes pièces de métal pour se faire un peu d’argent et en donner à leurs parents pour qu’ils puissent payer l’électricité, qu’est-ce que vous saviez de ce genre de situation ?
Shaun Thomas: Je savais déjà que c’était une réalité. Là où j’ai grandis il y a des gens qui ont du mal à pouvoir payer la nourriture ou l’essence ou l’électricité, et il y a des gens qui récupère de la ferraille pour la revendre.
Conner Chapman : Dans mon quartier je connais quelques personnes qui font ça aussi, mais pas beaucoup, c’est moins répandu.

EN : Qu’est ce que ça vous a fait de vous voir pour la première sur un grand écran dans une salle de cinéma ?
Shaun Thomas:
J’étais très nerveux, j’avais peur de passer pour un idiot dans certaines scènes, mais tout c’est bien passé. Visiblement je m’en suis pas mal sorti.
Conner Chapman : J’avais l’estomac noué pendant une minute, mais après on s’habitue à se voir.

EN : Est-ce qu’on va vous revoir sur un écran après The Selfish Giant ?
Conner Chapman :
Je fais quelques auditions, je suis d’ailleurs allé à une audition la semaine dernière. Je suis dans la série The Mill à la télévision sur Chanel 4 et j’ai eu aussi un petit rôle dans un autre film.
Shaun Thomas: A l’école j’ai un cours de théâtre, ce qui permet de m'exercer. J’ai un agent qui s’occupe de me trouver des rôles, je passe aussi des auditions.

shaun thomas conner chapman