Chéries-Chéris 2015: Arielle Dombasle, Xavier Dolan, Catherine Corsini et Tangerine au programme

Posté par vincy, le 29 octobre 2015

La 21e édition du Festival Chéries-Chéris, festival du film lesbien, gay, trans, queer & de Paris, aura lieu du 24 novembre au 1er décembre, aux MK2 Beaubourg et MK2 Quai de Loire.

"Placée sous le signe de la lutte. Lutte pour les droits, lutte pour l’égalité, contre les discriminations, pour la visibilité, et lutte contre la maladie également, un thème parfois négligé ces dernières années mais qui se rappelle régulièrement à nous. Chéries-Chéris marque sa différence avec fierté, sans crainte de s'affirmer et de sortir des sentiers battus" affirme en préambule le communiqué.

Cela ne l'empêche pas de prendre une icône LGBT populaire en présidente d'honneur: Arielle Dombasle. "Outre pour les cérémonies de clôture et d’ouverture, elle sera présente à travers la bande-annonce du festival réalisée par Ali Mahdavi. Il s’agit du clip de la chanson « Johnny Are You Gay » deuxième extrait de son nouvel album « French Kiss », qui sera l’hymne du festival."
Arielle Dombasle présentera également son film Les Pyramides bleues (1989) en version restaurée. Un grand moment de rire en perspective tellement le film est un navet, où l'on croise Omar Sharif, Hippolyte Girardot, Pascal Greggory et Pierre Vaneck. La musique est quand même signée Francis Lai. Mais plus surprenant, il y a un certain Alfonso Vuaron au générique, en tant que premier assistant réalisateur.

La programmation, très internationale, est bien plus intéressante puisqu'on pourra voir lors du Festival l'excellent Tangerine de Sean Baker, La Chanson de l'éléphant de Charles Binamé avec Xavier Dolan, Bruce Greenwood et Catherine Keener, The Material Boy de Luizo Vega, avec Madonna et Bruce LaBruce, Pauline s'arrache d'Emilie Brisavoine (présenté au dernier festival de Cannes), Mekong Stories de Dang Di Phan (en compétition à Berlin), The Last Summer Of The Rich de Peter Kern avec Amira Casar (également présenté à Berlin), L'Amour au temps de la guerre civile de Jean Rodrigue, Feriado de Diego Araujo, Drown de Dean Francis, Batguano de Tavinho Teixeira, The Chambermaid Lynn de Ingo Haeb (Prix FIPRESCI à Montréal), De l'ombre il y a de Nathan Nicholovitch (présenté au dernier festival de Cannes), Unfreedom de Raj Amit Kumar, Nude Area d'Urszula Antoniak, Two 4 One de Maureen Bradley et Estrellas Solitarias de Fernando Urdapilleta.

Par ailleurs, le Festival offrira une carte blanche à Catherine Corsini, des séances patrimoine (La Garçonne de Jean de Limur, 1936, avec Marie Bell et Arletty), une séance autour d'Andy Warhol, actuellement exposé au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, avec 3 films de Karim Zeriahen (Paul Morrissey, into the Flesh, Joe Dallesandro, Naked Angel et I live Holly (Woodlawn)). Enfin, Arthur Dreyfus présentera Contes d'acteurs, soit 5 portraits de 26 minutes d'Isabelle H., Eric R., Jean-Luc G., Federico F., Arielle D.

A cela s'ajoute, pour la première fois, une séance ciné-concert avec la diffusion en avant-première du live de la chanteuse Ysa Ferrer à la Cigale.

Trois jurys départageront les films présentés pour délivrer ses palmarès:

- Longs métrages: Catherine Corsini, Ali Mahdavi, Julie Maroh (dessinatrice de bande-dessinée à qui l'on doit Le bleu est une couleur chaude qui a inspiré La vie d'Adèle) et Olivia Chaumont

- Documentaires: Anastasia MordinLidia TerkiChistophe Auboin, et Dana Karvelas (actrice du film Estrellas Solitarias).

- Courts métrages: Claire Burger et Samuel Theis (co-réalisteurs de Party Girl) et le scénariste SCRIBE.

Edito: Homard amor

Posté par vincy, le 29 octobre 2015

Oubliez Aladin et Kev Adams, Lolo et Dany Boon : la meilleure comédie française cette année était sur le petit écrans. La série Dix pour cent, orchestrée par Cédrick Klapisch, avec des guests prestigieux, a non seulement révélé des comédien(ne)s mais aussi dévoilé le fonctionnement d'une agence artistique. Le pire c'est que tout est vrai. A partir des souvenirs de l'ex-agent Dominique Besnehard, on voit bien comment un projet de film peut basculer ou être bousculé.

En attendant la saison 2, on espèrera que les producteurs de films s'inspireront de cette qualité d'écriture et, surtout, qu'ils auront l'idée de nous faire un The Player à la française. Car il y en aurait à raconter. Si le cinéma français cherche la parade face à la démultiplication des écrans, au surgissement du numérique, au système qui a financé et maintenu en bonne santé la production, il n'empêche qu'il a besoin de se transformer. Surtout la comédie, genre roi pour remplir les salles.

Du scénario au casting (le manque de diversité reste flagrant), en passant par les sujets abordés, on sent les producteurs trop frileux, préférant le confort de recettes éprouvées au risque d'être impertinent. La souveraineté du 7e art franchouillard passe aussi par là: on veut pouvoir (sou)rire sans attendre un Judd Apatow ou une Melissa McCarthy.

Rihanna s’invite chez Luc Besson pour Valerian

Posté par wyzman, le 28 octobre 2015

La nouvelle est tombée il y a quelques heures sur le compte Instagram du réalisateur de Nikita et Angel-A : la chanteuse américaine Rihanna jouera dans son prochain film, Valerian et la Ville aux mille planètes. Adapté des bandes dessinées de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières (deux autres Frenchy), le film devrait coûter 170 millions de dollars et raconte les péripéties de deux amants (Valérian et Laureline) qui découvrent le voyage dans le temps au 28ème siècle. Prévu pour le mois de juillet 2017, l'arrivée de Rihanna au casting donne un sérieux coup de fouet au prochain délire visuel de Luc Besson. Enfin c'est ce que l'on espère...

Car après le très binaire Lucy, Luc Besson est attendu au tournant. Si le film a réalisé plus de 5 millions d'entrées en France, la qualité du scénario est régulièrement moquée - à juste titre. Et Valerian et la Ville aux mille planètes pourrait bien être une sacrée déconvenue, notamment à cause de son casting all-star. Si Rihanna devrait amener avec elle un buzz médiatique plus que conséquent (cf. les articles de Variety, Entertainment Weekly ou encore Billboard), cela ne suffira pas. Alors oui, Luc besson l'a assuré sur Instagram, "Elle a un gros rôle !!" Mais vous savez comme nous que cela ne veut rien dire. Au moment de promouvoir Batttleship, Peter Berg aurait pu (dû ?) dire la même chose pour empêcher son ersatz de Transformers de ne rapporter que 65 millions de dollars aux Etats-Unis - pour un budget estimé à 209 millions de dollars.

Si l'annonce du casting de Rihanna est une bonne manière de faire parler de son film, Luc Besson devra redoubler d'efforts pour nous donner envie d'acheter notre place. Car alors que Valerian devra affronter le nouveau Christopher Nolan au moment de sa sortie, son casting un chouïa insipide a déjà tout d'une balle dans le pied. En effet, nous y retrouverons Clive Owen, le Britannique de 51 ans dont les derniers films (Blood Ties, Lessons In Love) n'ont pas fait d'étincelles au box office. Face à lui, il y aura la mannequin-actrice-DJ-personnalité Cara Delevingne - dont le talent sera confirmé (ou pas) au moment de la sortie de Suicide Squad, le 17 août 2016. Et n'oublions pas Dane DeHaan, le Harry Osborn de The Amazing Spider-Man 2 dont on ne cesse de rabâcher la montée en puissance… depuis 3 ans ! Vous l'aurez compris, le débarquement de Rihanna chez Besson est un très beau coup - en attendant le désenchantement ?

Harry Potter sera papa sur les planches de théâtre en 2016

Posté par cynthia, le 28 octobre 2015

Lorsque nous avons dit adieu à Harry Potter dans Les reliques de la mort, 2e partie, le célèbre sorcier à lunette était adulte, marié à la sœur de son meilleur ami et papa d'un petit garçon qui s'en allait pour sa première année à Poudlard.

Harry Potter and The Cursed Child (Harry Potter et l'enfant maudit en français) débutera à ce moment-là. Il ne s'agit pas du prochain livre de J.K Rowling ou d'un film mais bel et bien d'une pièce que co-écrit par l'écrivaine elle-même.

La pièce de théâtre sera jouée à partir de l'été 2016 à Londres. Alors que les fans trépignent d'impatience, J.K Rowling a révélé vendredi dernier une information capitale sur le contenu de cette suite tant attendue «Donc maintenant vous savez que ce n'est pas un prequel. Harry Potter et l'enfant maudit se déroule 19 ans après!» après la fin du dernier livre/film.

Afin d'exciter davantage les fans, le site officiel de la pièce comporte désormais un synopsis qui met l'eau à la bouche: «Ce n’était déjà pas facile d’être Harry Potter mais c’est encore plus difficile maintenant qu’il travaille au ministère de la Magie, qu’il est marié et qu’il a trois enfants. Harry est aux prises avec un passé qui ne veut pas disparaître, et son plus jeune fils Albus doit lutter avec le poids d’un héritage familial qu’il n’a jamais voulu. Alors que le passé et le présent se mêlent de façon inquiétante, le père et le fils apprennent la pénible vérité : parfois, les ténèbres viennent d’endroits insoupçonnés.»

Le casting de cette pièce en deux parties, et mise en scène par le scénariste et dramaturge Jack Thorne, n'est pas encore annoncé, toutefois nous pourrons réserver nos places dès le 30 octobre prochain...alors à vos cartes bleues les moldus!

Et n'oubliez pas que l'univers du Sorcier sera de retour sur les grands écrans en novembre 2016 avec Fantastic Beasts and Where To Find Them (Les animaux fantastiques). David Yates replonge dans la Potter Story avec ce prequel qui se focalise sur le magizoologiste Newt Scamander, incarné par Eddie Redmayne.

L’instant Court : Hello, Xavier Dolan filme Adèle

Posté par kristofy, le 28 octobre 2015

Elle est la voix de l'un des plus beaux génériques de la saga James Bond : Skyfall. La chanteuse britannique Adèle s’apprête à sortir son 3ème album, '25', fin novembre, après le méga-succès (23 millions de disques vendus) de son précédent disque '21'. Une nouvelle chanson est déjà à découvrir, et à voir avec un clip réalisé par Xavier Dolan. A l'image le souvenir d'une relation amoureuse qui s'est arrêtée. L'acteur est Tristan Wilds (de la série The Wire) jouant le partenaire particulier avec qui tout s'est arrêté.

On parlera beaucoup de Xavier Dolan l'année prochaine avec la sortie de 2 films : Juste la fin du monde en français avec Gaspard Ulliel, Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Nathalie Baye ; et The Death and Life of John F. Donovan avec Jessica Chastain, Susan Sarandon, Kit Harington, et Kathy Bates.

Le discours de Xavier Dolan lors de la clôture du Festival de Cannes 2014, son film Mommy avait reçu un Prix du Jury (ex-aequo avec Jean-Luc Godard) avait été largement médiatisé : « Accrochons-nous à nos rêves, car nous pouvons changer le monde par nos rêves, nous pouvons faire rire les gens, les faire pleurer. Nous pouvons changer leurs idées, leurs esprits. Et en changeant leurs esprits nous pouvons changer le monde. Ce ne sont pas que les hommes politiques et les scientifiques qui peuvent changer le monde, mais aussi les artistes. Ils le font depuis toujours. Il n’y a pas de limite à notre ambition à part celles que nous nous donnons et celles que les autres nous donnent. En bref, je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais. »

Ces quelques minutes ont fait de lui le trendy-boy du moment, et il a reçu quantités de propositions pour des collaborations diverses.

Avant de réaliser ce clip pour Adèle, il avait aussi fait le mannequin pour photos publicitaires pour la marque Louis Vuitton, et aussi juré d'un concours de courts-métrages sur le thème du plaisir parrainé par Magnum. Les lauréats choisis par Xavier Dolan ont d'ailleurs été révélés il y a quelques jours, en voici un avec le court Kai, pleasure is letting go réalisé par  Andrew Cummings : une danseuse à la recherche de la perfection s’entraîne sans relâche, tout change lorsqu’elle parvient enfin à lâcher prise et à ressentir de la joie...

La Fnac lance son service de vidéo à la demande

Posté par vincy, le 27 octobre 2015

Un nouveau venu dans la Vidéo à la demande. La Fnac annonce le lancement de FnacPLAY, en partenariat avec VOD Factory. Le service proposera des films et des séries, en location ou en achat définitif. Face à la baisse constante du marché de la vidéo "physique", dont la Fnac est le premier vendeur en France, le groupe a décidé, tardivement, de se lancer dans l'offre numérique, alors qu'elle est présente depuis quelques temps sur le marché du livre numérique (avec Kobo) et du streaming musical (où elle reste un nain face à Spotify et Deezer).

Au moins cela la renforce dans sa stratégie d'occuper tous les canaux, physiques et numériques. 2e site de commerce en ligne en France, le groupe se diversifie : mode (avec Uniqlo), objets connectés, électroménager (la Fnac souhaite d'ailleurs racheter Darty).

FnacPLAY proposera des films 4 mois après leur sortie en salles sur télé, ordinateurs, tablettes et smartphones. Il faudra compter entre 2,99€ et 5,99€ pour une location. Le service promet également la diffusion des meilleures séries américaines 24 heures après leur diffusion aux Etats-Unis. Et ajoute, en "bonus", des avis, des coups de coeur et des sélections thématiques.

Son partenariat avec VOD Factory lui permet d'accéder à un catalogue de 17000 titres.

Quentin Tarantino se met la police de New York à dos

Posté par vincy, le 26 octobre 2015

Au départ, il y a Quentin Tarantino dans les rues de New York, manifestant le 24 octobre, sous les acclamations, contre la violence policière aux Etats-Unis. Les deux manifestations new yorkaises réclamaient la fin des violences policières mais aussi une réforme du système judiciaire. Tarantino a lu une liste de noms des victimes policières en public, expliquant que ce problème n'est pas pris en considération et ajoutant: "Si c'était pris en considération, ces policiers meurtriers seraient emprisonnés ou au moins inculpés".

Ce ne fut pas du goût de tout le monde. Dès dimanche, dans un communiqué, le syndicat de policiers new yorkais Patrolmen's Benevolent Association, le plus important des syndicats policiers de la métropole, a réclamé le boycott des films de Quentin Tarantino.

Le syndicat dénonce l'hypocrisie d'un réalisateur qui "gagne sa vie en glorifiant la criminalité et la violence". A moins que ce ne soit, selon le syndicat, la raison principale de son "combat" contre la police. "Les policiers que Quentin Tarantino qualifie de meurtriers ne vivent pas dans un univers fait de ses fantasmes pervers pour grand écran, ils risquent et parfois sacrifient leur vie pour protéger des communautés de la véritable criminalité et du désordre", a réagi le syndicat. Qui demande que les New Yorkais n'aillent plus voir ses films.

Le syndicat, au passage, oublie la liberté d'expression (premier amendement de la constitution américaine)  et la liberté de création. Mais nul ne doute que son prochain film, Les huit salopards, qui sort le 25 décembres à New York et le 6 janvier en France, ne devrait pas trop souffrir de ce "boycott".

Rappelons que depuis le début de l'année, 356 personnes ont été tuées par les forces de l'ordre aux Etats-Unis, ce qui inclus les cas de légitime défense. En 2014 on a compté 623 morts, un record depuis le début du siècle.

Michael Giacchino élu compositeur de musique de film de l’année

Posté par vincy, le 26 octobre 2015

Lors de la cérémonie des World Soundtrack Awards, samedi 24 octobre à Gand, Michael Giacchino a reçu le prestigieux prix du meilleur compositeur de musique de film de l'année. Il avait été lauréat du prix Découverte des World Soundtrack Awards il y a dix ans pour sa musique des Indestructibles. Giacchino était face à Bruno Coulais, Zlexandre Desplat, Johann Johannsson et Hans Zimmer (lire notre article du 28 août).

Pour sa 15e édition, les WSA ont donc récompensé le compositeur des musiques de Vice-Versa, Jurassic World, A la poursuite de demain, Jupiter: le destin de l'univers et La Planète des singes: l'affrontement. Il avait gagné un Oscar pour la musique de Là-haut en 2010 et deux Grammy Awards (Là haut et Ratatouille).

Les trois autres prix ont été décernés à Antonio Sanchez (prix Découverte et meilleur musique de film), auteur de la BOF de Birdman et "The Apology Song" (meilleure chanson), composée par Gustavo Santaolalla et écrite par Paul Williams pour le film La légende de Manolo.

Le prix du public est revenu à John Paesano pour Le Labyrinthe.

Enfin un prix honorifique a été remis à Patrick Doyle.

Slán Maureen O’Hara (1920-2015): fondu au noir sur la reine du technicolor

Posté par vincy, le 25 octobre 2015

Elle était l'autre rousse d'Hollywood dans les années 1940 et 1950. Maureen O'Hara, née Maureen FitzSimons, est morte samedi à l'âge de 95 ans. Oscar d'honneur l'an dernier, elle avait tourné dans plus de 60 films. Si peu d'entre vous la connaissent, sachez qu'elle fut, légitimement, considérée comme l'une des plus belles femmes du monde à son époque. Une beauté renversante peut-on dire. Irlandaise et Américaine, elle s'est éteinte dans sa résidence à Boise, dans l'Idaho.

C'est avec deux John qu'elle a atteint le firmament: John Ford et John Wayne. Avec le premier, elle acquiert la célébrité dans Qu'elle était verte ma vallée en 1941. Elle devient son égérie, malgré de nombreux projets inaboutis. Toujours avec Ford, et avec John Wayne en partenaire, elle obtient son plus grand rôle dans L'Homme tranquille face à John Wayne, avec qui elle forme un couple aux relations tumultueuses dans une Irlande étouffant la liberté et l'émancipation des femmes.

"C'est un type super" - John Wayne

Intrépide, fougueuse, fière, farouche et romanesque, femme solide loin des ingénues de l'époque, John Wayne lui avait adressé un compliment incroyable dans ses Mémoires pour ce macho patenté: "J'ai eu de nombreux amis, et je préfère la compagnie des hommes, à l'exception de Maureen O'Hara. C'est un type super."
L'actrice américaine Jessica Chastain lui a également rendu hommage sur Twitter, "d'une rousse coriace à une autre" : "Reconnaissante de la lumière que tu as diffusée", a-t-elle tweeté.


Sa famille a annoncé son décès, naturel, en précisant: "Maureen était notre mère, grand-mère, arrière-grand-mère et amie bien-aimée. Elle est morte en paix entourée de sa famille aimante alors qu'ils célébraient sa vie en écoutant la musique de son film préféré, L'homme tranquille".

Plus éblouissante qu'un coucher de soleil

"Maureen O'Hara est plus éblouissante qu'un coucher de soleil" écrivait-on sur elle. Surnommée "la reine du Technicolor" (pour sa chevelure rousse flamboyante, ses yeux verts, et sa peau qui captait la lumière à merveille Maureen O'Hara, née en 1920 dans la banlieue sud de Dublin, avait migré à Hollywood en 1939.

Charles Laughton, son mentor pour elle, sa fille adoptive pour lui, lui fait signer son premier contrat. Sa carrière a commencé avec La Taverne de la Jamaïque (Jamaica Inn) d'Alfred Hitchcock, d'après le livre de Daphné du Maurier et en Esmeralda dans Quasimodo (The Hunchback of Notre-Dame) de William Dieterle. Il y a pires débuts. Avec Qu'elle était verte ma Vallée (6 Oscars dont celui du meilleur film), fresque sociale (inspirée de la vie familiale de John Ford) sur les mineurs du Pays de Galles, O'Hara entre dans la cour des actrices à surveiller.

Reine des Pirates

Durant les années 40, elle tourne avec quelques-uns des plus grands cinéastes de l'époque: Henry Hathaway (Ten Gentlemen from West Point), Jean Renoir (Vivre libre), Richard Wallace (Nid d'espions), Nicholas Ray (Secret de femme)... On la croise comtesse ou Lady dans des films plus populaires, c'était la grande mode des pirates, elle en était la Reine par ses dons athlétiques qui pouvaient la mettre à égalité avec des stars masculines: Le Cygne noir d'Henry King, avec Tyrone Power, Buffalo Bill de William A. Wellman, avec Joel McCrea, Pavillon noir de Frank Borzage, Sinbad le marin de Richard Wallace, avec Douglas Fairbanks Jr. et Anthony Quinn...

Mais c'est en 1947 qu'elle connait son plus grand succès au cinéma avec Le Miracle de la 34e rue de George Seaton, aux côtés de John Payne et la jeune Natalie Wood. Ce conte de Noël, devenu un classique maintes fois refaits pour la télévision, avait obtenu 3 Oscars.

Cascadeuse et romantique

Dans les années 50, la comédienne, capable d'être héroïque (elle maniait l'épée elle-même tout comme elle faisait ses cascades) et sentimentale, séductrice et dramatique, poursuit ses rôles de femme forte et courageuse, notamment dans des Westerns et des films d'aventures (Sur le territoire des Comanches, Les Frères Barberousse, Les Fils des Mousquetaires, La Loi du Fouet, La Belle rousse du Wyoming, À l'assaut du Fort Clark ...). "Bette Davis a raison: les garces sont amusantes jouer" disait-elle.
George Sherman en fait sa muse. Sherman a un jour évoqué la relation entre l'actrice et John Ford, dont il était un peu jaloux: "John Ford considérait Maureen comme étant sa merveilleuse actrice, aussi proche de lui que ses propres enfants. Chaque fois que j’ai travaillé avec elle, Ford lui téléphonait plusieurs fois par semaine. Il m’a raconté qu’elle l’avait aidé quand il préparait L'homme tranquille. En fait, c’est elle qui a tapé à la machine le script définitif."

L'égérie de John Ford

Car c'est John Ford qui va la rendre immortelle en 1952 avec L'Homme tranquille, où elle incarne la jeune épouse pas commode d'un John Wayne qui ne va pas hésiter à reprendre ses droits "virils" sur l'effrontée. Robert Parrish avait décrypté la femme "fordienne": "celles qui agitent des mouchoirs blancs quand leur mari va à la guerre et les prostituées au grand cœur." Avec Maureen O'Hara, il dessine un personnage féminin qui n'est ni l'un ni l'autre, plus subtil, plus complexe. Cela rend ce film singulier et plus atemporel. Et pas seulement pour la première scène de fessée de l'histoire hollywoodienne. Un morceau d'anthologie du 7e art. Ford signe une comédie romantique et mélodramatique qui permet aux deux comédiens de s'affirmer dans leurs rôles, tout en étant loin des films de genre qu'ils tournaient habituellement.

Car Maureen O'Hara tourne aussi des films d'espionnage et des polars pour Ray Milland, Carol Reed, Richard Sale. Elle est alors une des rares comédiennes à qui l'on offre des personnages plutôt catalogués comme masculins. Malgré de nombreux projets qui ne se sont pas concrétisés, John Ford continue aussi de l'enrôler : Ce n'est qu'un au revoir (The Long Gray Line) en 1955 et L'aigle vole au soleil (The Wings of Eagles) en 1957, tous deux au sein de l'armée américaine.

Dernier tour de piste avant le décollage

A partir des années 60, l'actrice se fait plus rare. Ses plus récents films n'ont pas marqué et une nouvelle génération d'actrice arrive. Elle varie les genres avec le Western New Mexico (The Deadly Companions) de Sam Peckinpah, la comédie Disney La Fiancée de papa (The Parent Trap) de David Swift, qui relance sa carrière, la rom-com M. Hobbs prend des vacances d'Henry Koster, avec James Stewart, le drame écologiste La Montagne des neuf Spencer de Delmer Daves, avec Henry Fonda, Le Grand McLintock d'Andrew V. McLaglen, avec John Wayne (again) ou Rancho Bravo (The Rare Breed) d'Andrew V. McLaglen, avec James Stewart (encore).

Sa carrière s'arrête au début des années 70 avec Big Jake, un film co-réalisé par George Sherman et John Wayne, définitivement inséparables. "J'étais dure. J'étais grande. J'étais forte. Il était dur. Il était grand. Il était fort. En tant qu'homme et en tant qu'être, je l'adorai..." disait de lui l'actrice. "J'ai rendu John Wayne sexy, j'assume cette responsabilité" ajoutait-elle.

On la croise une dernière fois, en maman de John Candy dans Ta mère ou moi (Only the Lonely) de Chris Columbus en 1991 et dans quelques téléfilms.

Maureen O'Hara avait arrêté de jouer dans les années 1970 pour diriger une compagnie aérienne, Antilles Air Boats, avec son mari, Charles Blair. A la mort de celui-ci, en 1978, dix ans après leur mariage, dans un crash d'avion, elle était devenue la première femme de l'histoire des Etats-Unis à diriger une compagnie aérienne régulière, durant quelques années. Car, outre son Irlande natale, elle adorait les Caraïbes (et avait profité d'un voyage à Cuba pour rencontrer Che Guevara).

En 2005, Maureen O'Hara a publié ses Mémoires, "'Tis Herself: An Autobiography", livre inédit en France. A ce moment là, elle avait préféré se retirer loin d'Hollywood, de ses ragots et de sa folie, et de ses îles pour se rapprocher de son petit-fils qui réside dans l'Idaho, qui l'a prise en charge. "J'ai eu de la chance de faire de merveilleux films" en guise de conclusion à sa vie mouvementée. Irlandaise au plus profond d'elle-même, elle aimait dire qu'elle était "comme la plupart des femmes qu'elle a incarné à l'écran." Elle se voyait en Jeanne d'Arc, rêvait d'être une soprano à l'Opéra. Elle restera comme l'actrice irlandaise la plus mémorable du cinéma, dans des paysages grandioses de l'Ouest américain, les vallées vertes de son pays natal ou sur les flots azurés des Antilles.

Quand Hollywood va sur Mars, c’est souvent le crash

Posté par vincy, le 24 octobre 2015


Seul sur Mars connaît un très beau succès en salles, au point de devenir l'un des films les plus populaires de Ridley Scott mais aussi pour son acteur Matt Damon. Mercredi, il a attiré 176000 spectateurs en France. Il a déjà rapporté 330 millions de $ de recettes dans le monde.

Ce n'est pourtant pas le premier film à fantasmer sur la Planète rouge. Et d'ailleurs, hormis quelques rares exceptions, Mars a souvent joué les décors de séries B ou même de navets.

Pas vraiment sur Mars, mais plein de martiens, Mars attaque! de Tim Burton (1996) reste l'un des meilleurs films du genre, à la fois drôle et cruel, gore et foutraque. Un délire complet mais il se déroule sur Terre pour une majeure partie de l'action (enfin ce qu'il en restera puisque les sales petits hommes verts détruiront à peu près tout).

Si cinq films se détachent dans notre classement (complètement subjectif), qui n'intègre pas Seul sur Mars, mentionnons quand même quelques autres oeuvres SF. John Carter, le plus récent (2012) d'Andrew Stanton, avec Taylor Kitsch: le film a été parmi les plus gros bides de cette année-là. Et si on remonte le temps: Mars needs Moms (2011), produit par Zemeckis, flop financier monstrueux et ratage intégral, Doom film naze d'Andrzej Barktowiak (2005), avec The Rock, Ghosts of Mars de John Carpenter (2001), très bon film du samedi soir avec Ice Cube, Natasha Hentsridge, Jason Statham et Pam Grier, Rocketman (1997), fiasco sidéral avec Harland Williams, le désastreux My Favorite Martian (Mon martien favori, 1999), adapté de la sitcom éponyme , avec Doc Christopher Lloyd, ou encore Martians Go Home (1990), adaptation du roman de Frederic Brown, avec Randy Quaid, et qu'on a vite fait d'oublier.

Parmi les anciens films, il ne faut pas oublier Invaders from Mars (Les envahisseurs de la planète rouge, 1953), de William Cameron Menzies, avec Helena Carter et Jimmy Hunt, complètement barré au niveau du script et métaphore anti-communiste durant la guerre froide (un remake en 1986, L'invasion vient de Mars, enlevait toute la saveur du propos). Tous les prétextes sont bons pour Hollywood qui a aussi imaginé un Santa Claus Conquers the Martians en 1964, réalisé par Nicholas Webster. Plus loin dans le temps, Abbott et Costello sont aussi allés sur Mars (Abbott and Costello Go to Mars, 1953), enfin ils ont essayé, parce qu'ils ont plutôt fait escale sur Vénus. Et encore plus loin, en 1952, Harry Horner a réalisé Red Planet Mars.

Enfin il y a le cas de La Guerre des mondes. Les deux films adaptés du roman d'H.G. Welles, celui de Byron Haskin en 1953 et celui de Steven Spielberg en 2005, ne vont pas sur Mars, mais, une fois de plus, les créatures qui en viennent sont hostiles (bande de jalouses) à la Planète bleue. Les deux films ont le mérite d'être de bons produits dans leur genre.

1. Total Recall (1990). Le film de Paul Verhoeven (pas son remake certes efficace mais inutile de 2012), inspiré du classique de Philip K. Dick, est le chef d'oeuvre du genre. L'un des meilleurs films avec Arnold Schwarzenegger aussi, et l'occasion de découvrir une certaine Sharon Stone pré-Basic Instinct. Tout y est démesuré. De l'action aux décors. Mais le plaisir du divertissement produit persiste 25 ans après son carton en salles. On reste toujours scotchés à son sofa face à ce film qui transforme la perte d'identité et de mémoire en délire héroïque et paranoïaque.

2. Mission to Mars (2000). Brian De Palma adapte une attraction de Dineyland avant l'heure, et avec quelques vedettes: Tim Robbins, Gary Sinise,  Connie Nielsen et Don Cheadle. Ce n'est pas le meilleur De Palma, mais c'est aussi un film largement sous-estimé. Si le scénario manque de singularité, l'aspect esthétique, visuellement superbe, et la mise en scène en font un film kubrickien (on parlerait même de plagiat). Mais il y a pire référence. Et De Palma a voulu insuffler un peu de réalité scientifique en collaborant avec la NASA (déjà) plutôt que de jouer sur les fantasmes habituels.

3. Robinson Crusoe on Mars (Robinson Crusoe sur Mars, 1964). Byron Haskins, spécialiste du genre SF pop, utilise toute la technicolor de l'époque pour une fresque où un astronaute (Paul Mantee) et un singe se crashe sur notre voisine, où l'attend son Vendredi. Drôle de mixe. A l'époque, on voyageait dans l'espace mais on ne connaissait pas encore la lune. Fantasmagorie sous acide, c'est surtout un merveilleux exemple de ce que l'on peut faire à partir d'un roman classique en le transposant dans un imaginaire futuriste. Et pour une fois, Hollywood n'a rien gâché avec un remake.

4. Red Planet (Planète rouge, 2000), d'Antony Hoffman, avec Val Kilmer, Terence Stamp et Carrie Anne-Moss. Pas forcément meilleur que les autres, ce film est lance la veine "survivaliste" dont va s'inspirer Seul sur mars (les deux ont d'ailleurs été tourné en Jordanie) et tant d'autres films. Sorti simultanément à Mission to Mars, les deux films se sont neutralisés après une âpre bataille entre les deux studios (Disney pour De Palma, Warner pour de Hoffman). De bons effets spéciaux, un script plausible, et un genre plus réaliste qu'effrayant: le film est avant tout un drame existentiel en milieu hostile, alors que le public s'attendait à un pop-corn movie.

5. Stranded de María Lidón (2001). Un film espagnol réalisé par une femme? Et oui, c'est la petite découverte du classement. Inédit en France, ce film sélectionné au Festival de San Sebastian, a quasiment la même intrigue que Seul sur Mars, même si là il n'y a aucune aventure solitaire puisqu'il s'agit d'un groupe (où l'on croise Vincent Gallo et Maria de Medeiros). Plus psychologique que terrifiant, ce film de survie (et de sacrifice) est avant tout un portrait réaliste de ce que l'être humain est capable de faire (ou pas) en milieu étranger.