MK2 prévoit de s’installer à Marseille

Posté par vincy, le 21 décembre 2010

C'est la première incursion au-delà du périphérique pour MK2 : vers 2013, l'exploitant devrait s'installer à Marseille, sur la Canebière. Marseille, qui sera une capitale culturelle européenne cette année-là, verra se transformer l'affreuse Marie d'arrondissement (celle du 1er et 7e) en un multiplexe de cinéma moderne de 12 ou 14 salles (entre 1 300 et 1 620 fauteuils). Le projet, soutenu par les deux camps politiques, verra donc le jour, sauf incident marseillais imprévu. Le coût estimé est de 15 à 18 millions d'euros.

Le cinéma sera localisé précisément entre La Canebière et les Allées Léon Gambetta, pas très loin de la Gare Saint-Charles, entre les stations de métro Réformées et Noailles.

Ces derniers mois, le secteur culturel local a été agité par quelques surprises : démissions, remplacements, déclarations fracassantes. Pour préparer l'avenir de la future capitale culturelle européenne, la culture semble se gérer comme les affaires, avec l'accent, mais tonique.

Situé en haut de la Canebière le MK2 devrait compenser la disparition de l'UGC Capitole et attirer toute une population universitaire : un projet urbain aux alentours prévoit un resto U et 150 chambres étudiantes.

MK2 devra cependant affronter une forte concurrence : Pathé Madeleine, Le Prado, Séquence 13, Les trois palmes, le Chambord, Le Petit cinéma, Le César, Ciné Bonne Nouvelle pour ne citer que ceux dans la ville.

James Cameron fait alliance avec Le cirque du Soleil

Posté par vincy, le 21 décembre 2010

James Cameron produira des films 3D avec le Cirque du Soleil. Le cirque québécois qui produit actuellement 23 spectacles simultanément dans le monde entier (avec des shows fixes à Walt Disney World, Tokyo, Macao, New York, en Espagne et surtout à Las Vegas) fait alliance avec James Cameron pour tourner quelques films familiaux.

Le premier sera réalisé par Andrew Adamson (Shrek, Les chroniques de Narnia). Les créations du Cirque du Soleil serviront de toile de fond. Le tout sera évidemment réalisé en 3D. Le partenariat vise à "concevoir et (...) produire des expériences immersives en 3D pour le grand écran inspirées par l’univers créatif singulier du Cirque du Soleil."

Ces projets "capteront et enrichiront l’expérience d’un spectacle live pour en faire une forme d’art inédite."

Dans leur communiqué, les protagonistes détaillent l'avancée du premier long. Il est "issu de ce partenariat est présentement à l’étape de la production. Ce long métrage comporte des éléments visuels et narratifs créés par le réalisateur du projet, Andrew Adamson. James Cameron, qui agit à titre de producteur exécutif, apporte sa vision unique de la 3D. Dirigée par Ed Jones et Cary Granat, la société Reel FX Entertainment participe au projet en qualité de partenaire de production en collaboration avec Cirque du Soleil Images."

Le film, dont le titre reste à définir, raconte qu'il "existe des mondes au-delà des rêves, de l’illusion et de l’imagination où l’humain est capable de tout, où l’amour règne et où tout ce à quoi nous aspirons dans notre cœur est merveilleusement, incroyablement vrai."

Par ailleurs, James Cameron et Guy Laliberté, le créateur du Cirque, voudraient s'inspirer de leur passion commune pour l'exploration spatiale.

Jafar Panahi condamné à six ans de prison

Posté par MpM, le 20 décembre 2010

Jafar Panahi ne sera probablement pas au Festival de Berlin, où il avait été invité à être membre du jury, en février prochain. De la même manière, on ne le verra sans doute ni à Cannes, ni à Venise, ni dans aucun de ces nombreux festivals internationaux qui avaient pris sa défense l'an dernier après son arrestation par le régime iranien.

Le réalisateur iranien vient en effet d'être condamné à six années de prison "pour participation à des rassemblements et pour propagande contre le régime". Par ailleurs, son avocate Farideh Gheirat a ajouté qu'il est également "frappé d'une interdiction de réaliser des films, d'écrire des scénarios, de voyager à l'étranger ou de donner des interviews à des médias locaux ou étrangers durant les 20 prochaines années", avant de préciser qu'elle allait faire appel de cette décision.

Mohammad Rasoulof, un autre réalisateur iranien qui travaillait avec Jafar Panahi avant son arrestation, a lui aussi été condamné à six ans de prison pour des faits similaires.

Avec ce jugement, le pouvoir iranien poursuit donc la stratégie consistant à isoler le réalisateur, aussi bien humainement que professionnellement, en le privant de toute possibilité de s'exprimer à l'intérieur comme à l'extérieur de son pays. Une fois qu'il sera emmuré dans ce silence forcé, qu'il effectue ou non les six années de détention fait presque l'impression d'un détail, puisque son esprit, ses idées et son désir de créer seront prisonniers à l'intérieur de la pire prison qui soit, celle du corps. A ce compte-là, sur l'échelle de la privation de liberté, seules les potentielles tortures physiques et les privations font une réelle différence. Il semble donc clair que Jafar Panahi est destiné à servir d'exemple aux yeux de tous ceux qui, en Iran, pourraient être tentés de suivre ses pas sur le chemin de l'opposition ouverte au régime.

Quelle que soit l'issue de l'inégal bras de fer qui oppose le cinéaste aux autorités d'un pays bien décidé à maintenir une chape de plomb sur ses citoyens, on peut compter sur la mobilisation des milieux culturels et cinématographiques du monde entier. Mais cette fois, un soutien politique, diplomatique et économique ne serait pas de trop : il ne s'agit plus tant d'injustice que de meurtre à petit feu.

THX 1138 de George Lucas (reprise) : Retour vers le futur

Posté par Claire Fayau, le 20 décembre 2010

Synopsis :  Au XXVe siècle, dans une cité souterraine qui ressemble à une termitière humaine où chacun s’identifie par un code de 3 lettres et 4 chiffres, THX 1138 est un technicien tout à fait ordinaire travaillant sur une chaîne d’assemblage de policiers-robots. Un jour, il commet pourtant un acte irréparable : lui et sa compagne LUH 3147 font l’amour dans une société qui l’interdit formellement. Pour THX 1138, c’est désormais la prison qui l’attend…

Notre avis : Premier long-métrage de George Lucas en 1971, reprise d'un court métrage de fin d'études à l'Université de Californie du Sud, produit par Francis Ford Coppola (il s'agit de la première création d'American Zoetrope), THX 1138 (son numéro de téléphone de l'époque à San Francisco) fut un échec relatif  à sa sortie (800 000 $ de budget, 2,5 millions de $ de recettes), et il fallut attendre plus de 30 ans avant que George Lucas ne puisse montrer sa vision définitive (2002). Une vision sans concession, avec  une musique  spectrale et monocorde  (de Lalo Schifrin, s'il vous plait). Un vrai thriller d'anticipation social  prend sa source ou a fait écho, dans le désordre chronologique et stylistique, à Brazil, 1984, Métropolis, Tron (la poursuite automobile), La Planète des singes ou 2001 l’odyssée de l’espace... Sans compter les influences littéraires comme Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley.

Dans le monde de Lucas, ex-étudiant en anthropologie, tout est aseptisé, les humains ont le crâne rasé, les drogues sont obligatoires, le sexe est interdit, et tout est codifié. A cette époque , aux Etats-Unis,  il y a le courant du Flower Power, avec les hippies aux cheveux longs qui prônent la liberté sexuelle... Le film de Lucas est un plaidoyer pour la liberté, une rébellion contre le totalitarisme. Un message qui ne peut laisser indifférent et qui s'avère aujourd'hui cruellement d'actualité.

Le film est cependant bien plus difficile d'accès que les autres oeuvres de Lucas. Ce n'est pas spécialement un film divertissant, mais intéressant. L'aspect déprimant, qui est souligné par le mouvement de la Passion de Saint Mathieu de Bach (musique réutilisée par Scorsese, déjà adorée par Godard), a tellement déplu à la Warner qu'elle a coupé une partie du film et réduit les dépenses marketing. Ceci explique cela.

La version définitive comporte des scènes modifiées, des dialogues changés et trois minutes supplémentaires.

Le succès critique a cependant facilité la vie du jeune Lucas, qui enchaînera avec le culte American Graffiti, de loin son meilleur film.

Un gars, une fille sur grand écran ?

Posté par vincy, le 20 décembre 2010

Jean Dujardin et Alexandra Lamy l'ont popularisée en France entre 1999 et 2003 (486 épisodes de 6 minutes) : la série TV Un gars une fille est pourtant un concept québécois de Guy Lepage, véritable star humoriste de la radio et de la scène avec, entre autres, le groupe Rock et Belles Oreilles. Il avait imaginé 131 épisodes de 26 minutes, diffusés entre 1997 et 2003.

Si les petits écrans se régalent encore des multiples rediffusions (on en est à la quatrième fois aussi bien en France qu'au Canada), la Belle Province pourrait voir prochainement une déclinaison sur grand écran.

Lepage y travaille depuis 2004. Son film, L'appât (à ne pas confondre avec celui de Tavernier) vient de sortir ce week-end au Québec. C'est la première fois qu'il tient un rôle important au cinéma. Lors de sa tournée promotionnelle, il a évoqué qu'il finalise actuellement son scénario, qui pourrait être produite dès le deuxième trimestre 2011.

Les toiles enchantées : enfin un cadeau utile pour Noël !

Posté par MpM, le 19 décembre 2010

les toiles enchantéesParfois, la recherche de cadeaux de Noël s'apparente à une longue corvée dépourvue de sens, dans la mesure où ceux qui sont destinés à les recevoir ont déjà tout. On se creuse alors désespérément les méninges en quête d'une idée de génie qui, souvent, ne vient pas. Heureusement, cette année, Ecran Noir a la solution. Le 25 décembre, au pied du sapin, déposez des places de cinéma à utiliser le jour-même !

Déjà, cela évite l'ennui inhérent à ces réunions de famille trop arrosées, trop longues, trop bruyantes, trop conventionnelles (rayez la mention inutile). En plus, offrir de la culture, ça ne peut jamais faire de mal. Et surtout, cette année, aller au cinéma le 25 décembre est une bonne action !

En effet, sur chaque place achetée, partout en France, quel que soit le film, la salle de cinéma, la séance, ou le mode paiement (ça marche même avec les pass illimités et les cartes prépayées), une partie du billet sera reversée aux Toiles enchantées, cette association qui organise gratuitement des projections de films récents dans les institutions (hôpitaux pédiatriques et centres spécialisés) accueillant des enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés.

Non seulement c'est une jolie manière de fêter Noël en replaçant cette fête dans un contexte de solidarité et d'entraide, mais en plus, c'est gratuit, car il ne vous sera pas demandé un centime de plus que le prix habituel de la place !

Et bien sûr, à cette époque de l'année, les films ne manquent pas, à aller voir en famille ou entre amis, en amoureux, seuls ou en groupe. Par exemple, c'est l'occasion de découvrir le dernier né de Folimages, studio d'animation français, Une vie de chat, ou celui des studios Disney, Raiponce. Home for Christmas et We are four lions séduiront un public plus âgé, de même que Les émotifs anonymes, la comédie romantique idéale de cette fin d'année. Et puis, bien sûr, il y a toujours Narnia et Harry Potter, sans oublier les films conseillés (ou non) par Ecran Noir le 22 décembre ! L'essentiel est de faire le déplacement... mais, qui sait, vous pourriez même passer un excellent moment !

Le Festival de Toronto liste les dix meilleurs films canadiens de l’année

Posté par vincy, le 19 décembre 2010

Comme tous les ans, le Festival International du Film de Toronto liste les dix meilleurs films canadiens de l'année. deux d'entre eux risquent de tout rafler aux cérémonies des Génie (Canada), et Jutras (Québec) : Barney's Version de Richard J. Lewis et Incendies de Denis Villeneuve. Le jury de dix professionnels (réalisateurs, critiques, exploitants, producteurs) ont donc rendu le verdict, sans aucun ordre particulier. Notons d'ailleurs une certaine diversité de style, de la Science-Fiction avec Splice au mélo stylisé Les amours imaginaires en passant par le documentaire Last Train Home.

Ces films seront projetés début 2011 au Bell Lightbox de Toronto, à la Cinémathèque du Pacifique de Vancouver et à l'Institut du Film Canadien d'Ottawa.

- Les amours imaginaires, Xavier Dolan
- Barney's Version, Richard J. Lewis
- Curling, Denis Cote
- The High Cost of Living, Deborah Chow
- Incendies, Denis Villeneuve
- Last Train Home, Lixin Fan
- Modra, Ingrid Veninger
- Splice, Vincenzo Natali
- Trigger, Bruce McDonald
- Trois temps après la mort d'Anna, Catherine Martin.

Un prix Louis-Delluc pour l’étrange Mister Ruiz et ses Mystères de Lisbonne

Posté par vincy, le 18 décembre 2010

On attendait Des Hommes et des Dieux, voire en outsider le Polanski, The Ghost-Writer, mais les jurés du prix Louis-Delluc (créé en 1937) ont opté pour un choix plus radical. Le plus étonnant fut sans doute que les trois favoris du jury n'était aucun des deux films précités puisque Claire Denis (White Material) et Olivier Assayas (Carlos, version longue) faisaient davantage hésiter les votants.

Plus en phase avec l'esprit de cette récompense élitiste, prestigieuse, qui valorise aussi bien un film pour sa dimension artistique qu'un cinéaste pour son parcours artistique, le Delluc est allé à  un film hors-normes par sa durée (4h30), un cinéaste transfrontalier mais intègre depuis 40 ans avec ses choix (risqués) cinématographiques : Mystères de Lisbonne, de Raoul Ruiz. Lui qui adapta Proust, offrit des thrillers psychanalytiques et symbolistes, des histoires étranges où les objets ont autant d'importance que des comédiens, voit ici son oeuvre sacralisée avec un film pour le moins singulier, sélectionné aux Festivals de Toronto, de New York, de Vienne, de Vancouver, de Londres, de Turin et de São Paulo.

"Un rendez-vous d'amour"

A peine 25 000 entrées presque deux mois après sa sortie : l'adaptation du roman portugais de Camilo Castelo Branco (qui sera édité en mars chez Michel Lafon, avec une préface de Raoul Ruiz) dans une Lisbonne du 19è siècle n'a touché qu'une poignée de cinéphiles, courageux, prêts à affronter l'équivalent de deux à trois films en une séance.  Le chilien Ruiz, 69 ans, n'était pas là pour recevoir le "Goncourt du cinéma", car il met en scène actuellement une pièce de théâtre. C'est donc le producteur Paulo Branco qui a reçu le prix des mains du président du jury, Gilles Jacob (qui l'a sélectionné quatre fois en sélection officielle à Cannes).

Tout le monde a donc relayé les éléments de langage du jour : "risque", "audace", "juste". Rebecca Zklotowski, primée par le Prix Louis-Delluc du premier film pour Belle-Epine, en remerciant les jurés, a quelque part mieux résumé le contraste entre cette attente du public insatisfaite (son film a aussi échoué au box office) et cet amour des critiques pour des films "à la marge" : "Quand on fait un film, on doute de tout, on a peur de ne pas être aimée... Quand la critique vous regarde, c'est une grande chance et comme un rendez-vous d'amour".

Mystères de Lisbonne (avec son budget plus que modeste de 1,5 millions d'euros) a reçu un accueil critique très favorable de la part de la presse écrite (Ecran Noir s'incluant dans le concert de louanges). Il fut snobé par les télévisions (pas assez grand public), remarqué par les radios publiques. Mais, avec une combinaison de salles trop faibles, il ne pouvait pas faire de miracle, étant réduit à trois séances par jour.

Paulo Branco (en photo avec Ruiz), un de ces rares producteurs qui méritent encore le titre, avait pris l'initiative en envoyant à son compère Ruiz la trilogie romancée. Le cinéaste est enthousiaste mais il ne veut pas répéter l'horreur de l'adaptation du Temps retrouvé, dix ans plus tôt, et considère qu'il s'agit d'un projet davantage destiné pour le petit écran, avec une vingtaine d'heures au compteur. Il demande, cependant, au scénariste Carlos Saboga (par ailleurs le traducteur de la future édition française du livre) de rendre le projet plus adapté au format du cinéma. Ce qui exige un remodelage complet.

"Chaque jour était une conquête."

Comme pour le Carlos, d'Assayas, le projet est alors présenté sous deux formats : le cinéma et la télévision (en une série de six épisodes, à découvrir l'an prochain). Ruiz est d'ailleurs assez excité à l'idée d'expérimenter le deuxième genre. Évidemment on retrouve dans cette production, tout ce que son style apprécie : une absence de construction classique en terme de narration, une éviction de conflits centraux et de déterminisme (le film ne va nulle part et ne s'axe sur rien), une forte nécessité de plans séquence pour donner de l'ampleur et de l'atmosphère à des troubles intimes, et ces mélanges de chronologie qu'il affectionne tant et qui rendent les repères temporels confus.

Cet ancien assistant réalisateur de télénovelas chiliennes trouve ici son aboutissement avec un soap opéra cinématographique, mais autrement plus profond par sa dimension épique et littéraire.

Surtout Ruiz a souvent cru que ce serait son dernier film, qu'il bouclerait la boucle. Il a du subir une greffe du foie durant les quatre mois de tournage (il y a un an), incertain de survivre à une telle opération. Il avoue qu'il mis dans chacun de ses plans "quelque chose d'inéluctable", un "dramatisme", lié au sentiment que "chaque jour était une conquête."

On est presque heureux que le Delluc ne lui soit pas remis de façon posthume. Et avouons-le, si le prix n'aura pas un énorme impact sur le film, ni sur le public, il a le mérite de contribuer à la reconnaissance d'un certain cinéma, entre métissage et ambition, originalité et diversité. Mais il prouve, aussi, que ce cinéma là, indispensable à la variété du 7e art, tend à se "muséifier", subissant les lois d'une industrie de plus en plus dominante, et peu défendue par une cinéphilie de moins en moins résistante.

En ce sens, il y a bien un sentiment d'inéluctabilité, un dramatisme à souligner. Chaque film de ce type est une conquête.

Pierre et le Loup en DVD : un classique avec un livret pédagogique

Posté par Claire Fayau, le 18 décembre 2010

A l'occasion des fêtes de fin d'année,et des vacances scolaires, le Centre national de documentation pédagogique [CNDP] réédite le film d'animation Pierre et le Loup de Suzie Templeton (voir notre critique parue l'an dernier) dans sa collection "Films en classe".

L'histoire : Bravant l'interdiction de son grand-père, Pierre s'aventure dans la forêt, accompagné d'un oiseau et d'un canard . Il parvient à capturer le loup, grâce à son courage et son ingéniosité.

Un détournement pédagogique d'une œuvre intemporelle

A l'origine, Pierre et le Loup est un conte musical, dont le compositeur Sergueï Prokofiev (1891 - 1953) écrit le texte et compose la musique en 1936, année de son retour définitif en URSS.

Prokofiev se lance dans la création de Pierre et le Loup à la demande de la directrice artistique du Théâtre central pour enfants de Moscou, qui souhaitait présenter les principaux instruments de l'orchestre symphonique  à ses élèves. A chaque personnage de Pierre et le loup est attribué un (ou plusieurs) instrument(s) de musique. Un Piccolo, Saxo et cie avant l'heure!

Ce conte fut l'objet de nombreuses adaptations, dont une par Disney, Peter and the Wolf, du vivant de Prokofiev, mais celui-ci ne fut jamais autorisé à voir cette version américaine.

La version de 2006 de Suzie Templeton est intéressante, car elle ne comporte aucun dialogue, aucune parole. Juste des marionnettes et  la musique de Prokofiev, et un prologue muet. La fin diffère de celle de Prokofiev, le loup étant libéré par Pierre, dans un élan écologique, alors que dans l'original, Pierre sauve le loup en l'emmenant au zoo. A discuter avec les enfants!

L'oeuvre de Suzie Templeton a récolté de nombreuses récompenses, notamment le Grand Prix et Prix du Public au Festival d'Annecy.

A noter que le film inspiré du célèbre conte musical de Prokofiev s'accompagne d'un livret pédagogique (pour les enseignants ou les parents) destiné à des enfants de la maternelle au cycle 3.

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DVD vidéo de 33 min + livret pédagogique
SCÉRÉN-CNDP, 2010
Réf. 755B0807– 14 €

Un chic type remporte la flèche de cristal au 2e festival des Arcs

Posté par MpM, le 17 décembre 2010

Festival des ArcsInjustement oublié lors du dernier festival de Berlin, le film norvégien Un chic type (A somewhat gentle man) de Hans Petter Moland a reçu un bien meilleur accueil au 2e Festival de cinéma européen des Arcs où le jury présidé par Thomas Vinterberg vient de lui décerner la Flèche de cristal, le prix le plus prestigieux. Les jurés ont à juste titre apprécié "sa noirceur, son humanité, sa profondeur, son humour, sa dureté et sa tendresse". Cette comédie noire devrait sortir en France le 2 février prochain (Chrysalis Films).

Ont également été récompensé The Edge du Russe Aleskei Uchitel (Prix du Jury) et Neds du Britannique Peter Mullan (meilleure photographie). Du côté des prix d'interprétation, la comédienne serbe Jasna Djuricic a été distinguée pour son rôle dans White White World d’Oleg Novkovic et le comédien bolivien Juan Carlos Aduviri pour son rôle de combattant  dans Même la pluie d’Iciar Bollain.

Ce film espagnol engagé, que l'on pourra découvrir sur les écrans français le 5 janvier prochain (Mars distribution), a par ailleurs reçu le prix du public et celui du jury jeune. Le jury composé de lycéens de Bourg Saint Maurice a également remis une mention à Oxygène de Hans Van Nuffel. Enfin, le prix Cineuropa a été remis au film d’animation Chico et Rita, réalisé par Fernando Trueban Javier Mariscal et Tono Errando, à découvrir en juillet 2011 (Rezo Films).

Au cours de cette semaine, plus de 10 000 spectateurs ont pu découvrir en avant-première la soixantaine de films présentés dans le cadre dela compétition, du panorama et du focus sur le Danemark. Les fondateurs du Festival, Guillaume Calop et Pierre-Emmanuel Fleurantin se sont réjouis de ce succès, saluant "l’engouement du public pour le cinéma européen". Un engouement dont on espère qu'il perdurera pour la 3e édition en décembre 2011... et bien sûr en salles tout au long de l'année.

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Palmarès complet

Flèche de cristal
Un chic type de Hans Petter Moland (Norvège)

Prix du jury
The Edge d'Aleskei Uchitelry (Russie)

Prix de la meilleure photographie
Neds de Peter Mullan (Grande Bretagne)

Prix d'interprétation féminine
Jasna Djuricic pour White White World d’Oleg Novkovic

Prix d'interprétation masculine
Juan Carlos Aduviri pour Même la pluie d’Iciar Bollain

Prix du public
Même la pluie d’Iciar Bollain

Prix du Jury Jeune
Même la pluie d’Iciar Bollain

Mention du jury Jeune
Oxygène de Hans Van Nuffel

Prix Cineuropa
Chico et Rita de Fernando Trueban Javier Mariscal et Tono Errando