Deux bonnes nouvelles pour la numérisation du patrimoine cinématographique

Posté par vincy, le 21 mars 2012

Gros enjeu de ces prochaines années, la numérisation du patrimoine cinématographique vient de recevoir deux bonnes nouvelles.

Tout d'abord, la Commission européenne a donné son feu vert aujourd'hui au projet français d'aide à la numérisation des oeuvres du patrimoine cinématographique car ce projet contribue à la promotion de la culture tout en limitant les distorsions de concurrence.

Les oeuvres, courts et longs métrages produits jusqu'en 1999, ainsi que le cinéma muet de patrimoine, sont ainsi éligibles pour bénéficier du plan. Les longs métrages postérieurs à 1929 comptent parmi les 2 500 premières oeuvres concernées par ce plan de numérisation.

Le ministre français de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, avait annoncé en mai dernier, que le Grand Emprunt réservait un budget de 100 millions d'euros afin de numériser près de 10 000 films.

Incitation à la délocalisation

Selon la Commission, le plan français de numérisation des films du patrimoine devrait au total disposer, sur six ans, d'un budget global de 400 millions d'euros. La Commission précise que "l'aide vise essentiellement des œuvres qui ont des perspectives d’exploitation commerciales très aléatoires et sur de très longues périodes" même si cette aide peut-être "modulée au cas par cas en tenant compte des perspectives de recettes de l'œuvre soutenue".

Seul bémol : la Commission n'a pas réservé d'exclusivité européenne au processus de numérisation. A croire qu'ils sont autistes. En effet, "le demandeur de l’aide pourra choisir librement les prestataires techniques auxquels il confiera le travail de numérisation et, le cas échéant, de restauration, que ces prestataires soient ou non établis dans un État membre de l’Union européenne". Autrement dit, si les prestataires sont moins chers en Inde, en Chine, ou ailleurs, ce n'est pas un problème. Le ailleurs peut concerner une multinationale américaine, qui voudra forcément en échange quelques contreparties...

270 films de Gaumont numérisés

La deuxième bonne nouvelle, qui a été annoncée hier, est liée à la première : Gaumont a signé avec la commission du Grand emprunt un accord pour pouvoir numériser en très haute définition (2K) et restaurer 270 films de son catalogue sur quatre ans.

270 films des années 1920 à 1990 seront ainsi concernés parmi lesquels L'assassin habite au 21 d'Henri-Georges Clouzot (affiche), La passion de Jeanne d'Arc de Carl Theodor Dreyer, L'atalante de Jean Vigo, Mon oncle Benjamin d'Édouard Molinaro, F comme Fairbanks de Maurice Dugowson, La gifle de Claude Pinoteau et Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat, Palme d'or en 1987.

Eclair pourrait être le prestataire choisi. Les laboratoires ont déjà numérisé 150 films de la Gaumont. Il sont aussi été retenus pour bénéficier du Grand Emprunt, en décembre dernier.

Pour Gaumont, c'est une bonne affaire : l'État investira 10 millions d'euros (Gaumont seulement la moitié),  en contrepartie d'une part des recettes à venir sur les films restaurés, sur une durée de 15 ans pour chaque titre.

Cinélatino 2012 : les 24e rencontres de Toulouse mettent l’Argentine et l’Uruguay à l’honneur

Posté par MpM, le 21 mars 2012

Pour leur 24e édition, les Rencontres d'Amérique latine de Toulouse changent de nom et deviennent Cinélatino, rencontres de Toulouse, mais le concept, lui, reste le même. Pendant dix jours, c'est bien le cinéma d'Amérique latine dans ce qu'il a de plus riche et varié qui sera mis à l'honneur dans la célèbre ville rose.

Pour ce faire, le festival propose trois compétitions réunissant 14 longs métrages de fiction (dont 9 premier films), 10 courts et 7 documentaires, un panorama qui recouvre toutes les facettes du cinéma sud-américain, des films radicaux de la section Otra Mirada aux longs métrages déjà distribués en France, en passant par des documentaires et une programmation jeune public, et une sélection thématique qui met l'accent sur des cinématographies et des cinéastes spécifiques.

Ainsi, deux pays sont plus particulièrement à l'honneur : l'Uruguay, dont on découvrira les meilleures comédies (Whisky de Juan Pablo Rebella et Pablo Stoll, Les toilettes du pape de César Charlone et Enrique Fernández, Gigante de Adrián Biniez...), et l'Argentine,qui présentera un "autre visage" avec des films produits de manière indépendante et hors des sentiers battus (Historias extraordinarias de Mariano Llinás, Ostende de Laura Citarella, Todos mienten de Matías Piñeiro...)

Par ailleurs, un hommage sera rendu au cinéaste Raoul Ruiz, décédé l'an dernier, avec la présentation de ses derniers films tournés au Chili, un focus sur le directeur de la photographie brésilien Walter Carvalho permettra de (re)découvrir son travail au travers de ses oeuvres les plus marquantes (notamment chez Walter Salles), tandis qu'une rétrospective sera consacrée à Alexandro Jodorowsky au travers de plusieurs de ses longs métrages.

Cinélatino propose également une plate-forme professionnelle d’échanges avec les cinéastes et producteurs latino-américains et de mise en réseau des professionnels du cinéma. Trois temps forts prendront ainsi place pendant le festival : Cinéma en construction 21, qui aide des projets arrivés au stade de la post-production mais manquant de financement, cinéma en développement 7, qui propose des rencontres entre réalisateurs ayant un projet en cours et professionnels susceptibles de les accompagner, et Cinémalab 4, un atelier qui soutient la diversité de l’offre cinématographique par le biais d’une formation et d’une mise en réseau des professionnels de la diffusion.

Autant dire que cette édition 2012 de Cinélatino s'annonce d'une rare richesse, en terme de découvertes cinématographiques et de rencontres, mais aussi d'initiatives contribuant au dynamisme, à la diffusion et à la reconnaissance du cinéma latino-américain. Fidèle à son engagement auprès des vrais amoureux du cinéma, Ecran Noir sera de la partie pour vous faire vivre en direct ce grand moment de partage et de vitalité !

En attendant, Parisiens et Franciliens peuvent avoir un avant-goût de l'ambiance toulousaine en assistant à la pré-ouverture du festival qui se tiendra le 22 mars au cinéma Majestic Passy, dans le cadre d'Espagnolas en Passy. Au programme : le court métrage Hors-Saison de Victoria Saez et l'avant-première de La vida Util de Federico Veiroj, suivis d'une discussion avec les équipes du film et d'une dégustation de produits espagnols et uruguayens.

_______

Cinélatino, du 23 mars au 1er avril 2012
Programme et informations sur le site du festival

Soirée spéciale à Paris le 22 mars dans le cadre d'Espagnolas en Passy.

200 millions de pertes pour Disney à cause de John Carter

Posté par vincy, le 20 mars 2012

2 semaines après la sortie mondiale de John Carter, Disney fait le bilan de ce film astronomiquement cher, 250 millions de $ pour la seule production (hors marketing : 100 millions de $). Le film a déjà réalisé 180 millions de $ de recettes dans le monde (70% hors Amérique du nord). Mais il en aurait fallu deux fois plus à ce stade pour que Disney limite la casse.

Le studio a donc commenté ce fiasco, presque anticipé : "À la lumière des résultats de John Carter en salle, le film devrait entraîner des pertes opérationnelles d'environ 200 M$ sur le deuxième trimestre fiscal, clos au 31 mars". De quoi peser lourd sur les finances du groupe. "Par conséquent, nous prévoyons que l'activité studio affichera une perte opérationnelle comprise entre 80 et 120 M$ sur le deuxième trimestre".

L'avertissement était prévu, tant le marketing autour du film a été brouillon et n'a jamais su créer le buzz (voir John Carter : un monstre de 250 millions de $ qui a mis 80 ans à naître). Mais la perte est plus lourde que prévu (les analystes prévoyaient un déficit de 165 millions de $). Pour Disney c'est aussi un deuxième coup dur, un an après le fiasco de Mars Needs Mom, qui avait entraîné une perte de 70 millions de $. Le film sorti le 11 mars 2011, avait coûté 150 millions de $ et encaissé 39 millions de $ de recettes dans le monde!

Tout ne doit pas être imputé à John Carter : Disney est dans une mauvaise vague. Si la re-sortie en 3D de La Belle et la Bête a rapporté 47 millions de $ en Amérique du nord et si le dernier Miyazaki (Arrietty) a dépassé toutes les espérances (18 millions de $), Cheval de guerre (80 millions de $ aux USA) et Les Muppets (89 millions de $) n'ont pas atteint leurs objectifs.

Le studio a rassuré ses actionnaires en croyant fermement à ses prochaines sorties : The Avengers, début avril, le nouveau Pixar, Brave, fin juin, ou encore le Tim Burton animé, Frankenweenie en octobre.

Hunger Games : les origines d’un phénomène annoncé

Posté par vincy, le 19 mars 2012

Hunger Games sera-t-il le nouveau Twilight? C'est ce qu'espère le studio Lionsgate.

A l'origine une trilogie littéraire pour la jeunesse, comme Twilight, vendue à 30 millions d'exemplaires dans le monde (dont 340 000 en France), principalement aux USA pour le moment. Et les ventes s'accélèrent ces derniers mois : le succès entraîne le succès. Le film sort simultanément cette semaine dans presque tous les pays, à l'exception de l'Afrique du Sud, du Vietnam, de l'Italie et de l'Espagne.

Entre jeux du cirque façon Gladiateur, reality-show et monde apocalyptique style 1984, Hunger Games évoque une Amérique détruite par ses excès et son mépris de la planète. Suzanne Collins, 50 ans, scénariste pour la TV (notamment pour des séries destinées aux chaînes jeunesse), a commencé à publier The Hunger Games en 2008, en se fondant sur le mythe de Thésée et du Minotaure : "tous les neuf ans, on envoyait une phalange de jeunes garçons et filles dans un labyrinthe mortel combattre le Minotaure". Elle y a ajouté les émissions de téléréalité et les reportages de guerre, qui font partie de notre univers visuel. Grâce à elle, on a oublié les magiciens et les vampires. Ni fantasmagorique, ni mélodramatique, Hunger Games est avant tout un reflet d'une civilisation en déclin, absorbée par la dévalorisation et la déshumanisation des images. On peut comprendre que cela séduise les adolescentes accros à la télé, au web et à leurs smartphones. Avec un triangle amoureux qui rappelle aussi bien Harry Potter que Twilight.

Le phénomène a rapidement pris avec 1,5 million d'exemplaires vendus en Amérique du nord durant sa première année.

Lionsgate acquiert immédiatement les droits pour l'adapter. Collins co-écrit elle-même le scénario avec le réalisateur Gary Ross (Pleasantville, La légende de Seabiscuit).

Entre temps, Hunger Games devient le roman le plus vendu sur Kindle en livres numériques. Le magazine Time en fait l'une des 100 personnes les plus influentes de 2010, année de parution du troisième tome.

Collins n'en était pas à son coup d'essai puisqu'elle avait déjà écrit une autre série (de 2003 à 2007), The Underland Chronicles (en France, la saga est traduite sous le nom de Gregor et a commencé à être publiée cet hiver).

Hunger Games en France est édité chez Pocket Jeunesse depuis 2009. A cela s'ajoutent de nouveaux ivres autour du film depuis quelques semaines : Le guide officiel illustré du film, Le guide des Tributs, La saga Hunger Games décryptée, Le guide officiel du film, Le Monde de The Hunger Games. L'éditeur français a misé pleinement sur cette sortie au cinéma en associant les campagnes marketing des livres avec ceux du film ; un concours sur Facebook, jusqu'au 2 avril, permet de gagner des places de cinéma, des posters et autres produits dérivés.

Hunger Games, devenue la série favorite des adolescents américains, est ainsi devenu le film le plus attendu du moment : des centaines de salles de cinéma affichent déjà complet grâce aux pré-réservations en ligne. Le box office de démarrage serait supérieur à celui de Twilight. On parle d'un box office supérieur à 70 millions de $ sur les trois premiers jours d'exploitation.

L'héroïne du film est interprétée par la très douée Jennifer Lawrence (nommée à l'Oscar pour Winter's Bone et vue l'an dernier dans Le Complexe du Castor et X-Men Le Commencement). De quoi changer son statut à Hollywood si le film cartonne au box office.

D'autant que le studio a déjà commencé le développement de la suite (pour une sortie en 2013) et du troisième volet (espéré d'ici 2015).

L’instant vintage : Charley Bowers, le technicien du burlesque

Posté par Benjamin, le 18 mars 2012

Voilà un artiste du cinéma burlesque qui fut ramené à la vie grâce aux cinémathèques (celle de Toulouse dans les années 50), grâce aux festivals, au DVD de Lobster Films, à tous ces restaurateurs, amoureux des premiers films qui s’émerveillent devant ces petites pépites retrouvées presque par hasard.

Au départ, il n’y a qu’un nom « Bricolo » (son nom de scène en France), qui ne dit pas grand-chose à personne. Puis, en communiquant avec la Cinémathèque de Québec, un nom s’ajoute, celui de l’artiste : Charley Bowers. La cinémathèque de Québec connaît sa carrière d’animateur, celle de Toulouse celle d’acteur burlesque. Le tableau de la vie professionnelle de Bowers semble se compléter de plus en plus et livrer ses étonnants secrets.

Charley Bowers (1889-1946) n’a fait que peu de films (une douzaine de courts métrages, muets et parlants) mais plus de deux cents films d’animation en noir et blanc, très rudimentaires, sans scénario, simplement des enchaînements de gags. Car il est l'undes pionniers du dessin animé, adaptant des BD populaires du début du XXe siècle. Côté cinéma, il ressemble quelque peu à Buster Keaton dont il s’inscrit dans la même lignée. Buster Keaton et Charley Bowers sont des techniciens de l’image là où Chaplin était celui de l'émoition. Pour le premier, la machine n’est autre que son corps. Son corps aux compétences athlétiques qu’il soumet à de rudes épreuves. Pour Charley Bowers, c’est l’image même, c’est la technique cinématographique qui est source de gags et non une situation ou un évènement particulier. Il est davantage un héritier de Méliès, tout en étant un grand admirateur du surréaliste André Breton.

Les histoires des films de Bowers ne sont toujours que des prétextes à ses inventions : (il aura l’argent de son oncle décédé à la seule condition que son invention marche, ou bien il ne pourra épouser sa dulcinée que s’il se montre capable de quelque chose de génial. Car Bowers incarne un marginal, un inventeur incompris. Vivant en marge de la société, il ne se lève et ne respire que pour créer des inventions dans lesquelles il est le seul à croire. Cependant, tout ce qu’il veut, c’est rendre l’existence de chacun plus facile et ses inventions ont toutes pour but de faciliter les gestes du quotidien. Il veut par exemple créer une machine qui fait pousser n’importe quels légumes en quelques secondes tandis qu’une autre doit rendre les œufs incassables.

La Nature est d’ailleurs toujours au cœur de son œuvre, une Nature dont il cherche toujours à tirer profit. Les machines, d’un autre côté, sont des êtres vivants à part entière et elles ne font qu’un avec la Nature, comme si dans le futur, les deux étaient destinés à s’accorder, avec l’Homme au milieu. il n’est pas alors anormal de voir dans ses films dans œufs éclore et donner naissance à des voitures ! Dans un autre court métrage, un oiseau avale du fer. Et c’est les yeux écarquillés que l’on regarde ses voitures « naître » et ses objets de métal être mangés par cet oiseau animé.

Bowers est un vrai technicien du cinéma. Il ne joue pas sur l’image (pas de surimpressions ou autre) mais donne vit aux objets. Il se fait le chef d’orchestre et le mécanicien de tout ce cirque d'illusions.

Même 80 ans plus tard, les effets spéciaux de ses films sont toujours saisissants et Charley Bowers, bien qu’il demeure loin derrière les Chaplin, Keaton et Lloyd, demeure un artiste burlesque de premier ordre.

L’instant Vintage : Harry Langdon, appelez-le Baby Face

Posté par Benjamin, le 17 mars 2012

La collection, Les pionniers du burlesque, édité par Bach Films, est une formidable occasion de (re)découvrir les artistes qui permirent au burlesque américain de se propager à travers le monde. Ce sont les Buster Keaton, Mack Sennett et autres Harold Lloyd qui ont donné à la comédie américaine ses fondements.

Un des DVD de la collection est consacré à Harry Langdon (1884-1944). Trois films y sont présentés, deux courts métrages et un moyen de 50 minutes. Tous sont produits par Mack Sennett (qui fut en son temps un véritable découvreur de talents !). Harry Langdon, certes moins célèbre aujourd'hui que ses confrères de l'époque, fut une star. Une vedette suffisamment importante pour que sa marque de fabrique soit exportable. Tous les acteurs burlesques de renom avaient leurs caractéristiques, un style visuel et vestimentaire, un personnage bien précis : Chaplin en vagabond, Lloyd en fils à papa, etc. Harry Langdon lui, fut qualifié de Baby Face. Même la vingtaine passée, son visage gardait l’allure de celui d’un poupon. Cette innocence, cette candeur serait donc sa force.

On le voit clairement dans ces trois films, Langdon joue très peu avec son corps et tout son art burlesque passe par son visage de bébé. Il incarne un petit homme chétif et craintif. Peu entreprenant (dans l’un des films, il est dominé par sa femme), son personnage est un peureux, emporté par les aventures sans l’avoir demandé. Ce qui frustre, c’est le manque d’engagement physique de la part de l’acteur. Il aurait certainement été un brillant comédien au temps du parlant, car les mimiques de son visage auraient trouvé toute la latitude qui leur convient. Mais, dans le cadre du muet qui implique la mobilité du corps tout entier, il ne fait qu’à moitié mouche. Il réalise peu de cascades et même peu d’acrobaties. Sa distinction se fait par l’expressivité de son faciès. Langdon fait en sorte d’élargir au maximum la palette de ses émotions et affine son jeu, jamais outrancier si l'on compar à ses rivaux des années 20. Pierrot atemporel, il avait l'image d'un poète névrosé, incapable d'exprimer fermement ses sentiments.

Sa faute est d’avoir voulu mettre au point un style trop statique, sans modifier ou apporter de la nouveauté du côté des emplacements et mouvements de caméra et sans chercher à améliorer les intrigues. Ainsi, Langdon se situe entre deux univers : il est en avance d’un certain côté sur le cinéma parlant qui pointe la bout de son nez, mais reste engluer dans la mécanique quelque peu usée du muet.

Un artiste quelque peu en avance sur son temps mais dont le génie était limité. Sa gloire fut brève, le temps de trois films. Pourtant, acteur, scénariste et réalisateur, il en tourna des dizaines (principalement des courts), y compris des films parlants.

George Clooney arrêté, menotté, révolté !

Posté par vincy, le 16 mars 2012

George Clooney est un acteur engagé. Il se bat depuis 6 ans pour donner une visibilité au Darfour, ce territoire entre Soudan et Tchad où sévit une forte famine. La star a été arrêtée ce vendredi à Washington alors qu'il manifestait devant l'ambassade du Soudan afin de protester contre les crimes de guerre commis selon lui par Khartoum dans le sud du pays, récemment divisé en deux. Le Soudan et la République du Soudan du Sud, né en juillet dernier, se disputent leurs frontières (et le pétrole enfoui sous ces territoires).

Clooney et plusieurs membres de la Chambre des représentants et des militants associatifs, ont été menottés et emmenés dans une fourgonnette de la police. De vulgaires manifestants? L'affaire fait grand bruit aux USA : les images passent en boucle sur les chaînes d'infos.

Selon Reuters, George Clooney a expliqué devant de très nombreuses caméras qu'il exigeait que le gouvernement soudanais autorise la communauté internationale à envoyer une aide humanitaire «avant que cela ne devienne la pire crise humanitaire à la surface du globe». «L'autre chose que nous demandons est très simple: que le gouvernement de Khartoum arrête de tuer au hasard des hommes, des femmes et des enfants innocents», a-t-il lancé, «arrêtez de les violer et arrêtez de les affamer, c'est tout ce que nous demandons».

L'acteur a effectué une mission récente au Kordofan-Sud, un Etat du Soudan (1/4 de la France, 1,2 millions d'habitants) où des combats entre l'armée de Khartoum et des rebelles favorables à un rattachement au Soudan du Sud ont entraîné une famine. Des rebelles ont même récemment enlevés 29 ouvriers chinois. Les combats ont commencé en juin dernier, avant l'indépendance de la République du Soudan du Sud. Il y a deux jours, Clooney au Council of Foreign Relations, une commission d'étude sur la politique étrangère, qui s'est réuni à New York, il témoignait : « Il y a une différence entre deux armées qui combattent et ce que la convention de Genève appelle les crimes de guerre ». « Nous avons constaté cela spécifiquement à deux reprises: des viols, la famine, le manque d'aide humanitaire. Le régime soudanais terrorise les gens et les tue en espérant que cela va les faire fuir».

George Clooney travaille également pour la Not on Our Watch organisation, qui œuvre à l'éveil des consciences et à mettre un terme aux massacres.

L’instant Court : Time to dance, avec Jake Gyllenhaal

Posté par kristofy, le 16 mars 2012

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après la bande-annonce de Tim Burton pour son exposition à la Cinémathèque et son concours de court-métrage d’animation, voici l’instant Court n° 70.

A partir d’un certain degré de popularité, et surtout après un succès (commercial) au cinéma, un acteur devient une star. Ce changement de statut lui vaut d’entrer dans la A-list qui regroupe ceux qui ont le potentiel d’attirer le public avec leur nom sur l’affiche, et ça lui permet aussi de réclamer un salaire minimum (qui se chiffre en millions) avant de considérer un nouveau projet de film… En conséquence, il est rare que ce genre d’acteur populaire participe à un film court, à moins qu’il ne s’agisse d’une publicité pour un café avec George Clooney ou pour un parfum avec Natalie Portman (voir à ce sujet le classement des stars les plus côtées en pub ici).

Le seul format court où apparaît une vedette de cinéma reste le clip musical. Cependant, il s’agit la plupart du temps d’une figuration prestigieuse, comme Scarlett Johansson dans un clip de Justin Timberlake ou encore Natalie Portman dans un clip de Paul McCartney. Il existe en fait très peu de clips qui offrent un vrai rôle de composition…

Voici pourtant le clip Time to dance, du groupe The Shoes, avec en vedette l’acteur américain Jake Gyllenhaal. Ce qui est curieux, c’est qu’il s’agit en fait d’un groupe de musiciens français originaires de Reims et relativement méconnus (avec tout de même un buzz grandissant outre-Manche). Le clip est réalisé par Daniel Wolfe, et sa durée de 8 minutes lui permet de prendre la forme d’un court-métrage où un homme est déséquilibré par les meurtres qu’il a commis. A l’opposé de son image de héros hollywoodien (Le Secret de Brokeback Mountain, Zodiac, Love et autres drogues...), on y voit Jake Gyllenhaal dans un rôle de violent serial-killer...

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Time to dance.

Festivals de Venise et de Rome : la guerre est déclarée

Posté par vincy, le 16 mars 2012

Venise est menacé. La Mostra, l'un des quatre plus importants festivals de cinéma du monde, entame donc sa révolution.

Car le tout jeune Festival de Rome a de l'ambition. Celui-ci vient d'annoncer aujourd'hui la nomination de Marco Müller, comme directeur artistique du Festival (rappelons qu'il a été évincé de Venise en décembre dernier). Cela faisait plusieurs semaines que la rumeur courrait...

Rome, en s'octroyant les services de Müller, s'offre aussi son extraordinaire carnet de contacts. Il aura pour mission  de dynamiser le profil international de la manifestation.

Venise a commencé à répliquer. Le nouveau directeur artistique, Alberto Barbera, a décidé de réduire le nombre de sélections (Contro Campo Italiano disparaît au bout d'un an d'existence), de créer un marché (qui sera dirigé par Pascal Diot) et d'une résidence, sur le modèle de celle qui existe déjà à Cannes. Venise n'aura donc plus que trois sélections : compétition (20 films maximum), hors compétition et Orizzonti. La Semaine de la Critique ne pourra pas montrer plus de 8 films et Venice Days 12.

La rénovation du palais du Lido a été votée et commencera en octobre 2012. De quoi essayer de relancer un Festival qui a subit une mauvaise édition en 2011.

Mais contrairement aux autres gros festivals, la Mostra a un rival dans son propre pays, ce qui pourrait à terme devenir plus dangereux. Les subventions ne sont pas extensibles et les bons films ne se multiplient pas non plus. Le Festival de Venise devra convaincre qu'il est toujours la meilleure rampe de lancement de l'automne, alors que, déjà Toronto lui prend de nombreuses avant-premières.

Montréal célèbre l’Art

Posté par vincy, le 15 mars 2012

Cette année, le Festival International du Film sur l’Art de Montréal souffle ses 30 bougies et se prépare à offrir une édition exceptionnelle. Le Moulin et la croix de Lech Majewski ouvrira cette édition au Musée des beaux-arts de Montréal. Désert vent feu, de Jill
Sharpe, assurera la clôture.

Durant ces dix jours de festivité, toute la ville sera mise à contribution et le public montréalais pourra non seulement choisir parmi les 232 films au programme (issus de 27 pays), mais assistera à des spectacles (dont certains gratuits), des expositions, conférences et autres tables rondes. Bref, cette année, le FIFA met une fois de plus l’accent sur l’Art, sur la création et sur la diversité.

Il est impossible de dresser la liste et la description des 232 films annoncés, mais on peut toutefois tenter de donner un avant-goût du voyage car il est assuré que n’importe quel amateur de culture y trouvera son bonheur.

Voici une petite sélection par thèmes :
- Architecture : pour ceux qui aiment les créateurs de notre temps. On retient par exemple Comment Haussmann a transformé Paris d’Yves Billon.
- Bande-dessinée : Secrets du manga – Seoul District d’Hervé Martin-Delpierre tente de découvrir les secrets de fabrication d’un manga coréen.
- Danse : la chorégraphe Carolyn Carson est mise à l’honneur avec deux films : Carolyn Carson chorégraphie du Nord de Bernard Nauer et Immersion – Un solo de Carolyn Carson d’Alain Fleischer qui est le premier film en 3D jamais présenté au FIFA. Sera-t-il aussi convaincant que le Pina de Wim Wenders ?
- Littérature : une section particulièrement riche car on y trouve des films sur le centenaire de la maison Gallimard (Gallimard, le Roi Lire de William Karel), sur Romain Gary (Romain Gary – le Roman du double de Philippe Kohly) ou encore sur Céline (Voyage au bout de Céline de Jean-Baptiste Péretié).
- Musique : la sélection s’intéresse aussi bien à des œuvres cultes ("About Canto" de Ramon Gieling, morceau pour quatre pianos) qu’à des créateurs (Gustav Mahler – "Autopsie d’un génie" d’Andy Sommer).
- Peinture : des grands peintres (Gauguin : Maker of Myth de Carroll Moore) au pouvoir de la peinture (Yarapa, une école d’art au cœur de la forêt amazonienne de Franck Provvedi qui est un documentaire sur un établissement scolaire qui initie de jeunes indiens à la peinture).
- Regard sur le 7ème Art : pour les cinéphiles, des documentaires tels que Cinéma d’horreur : Apocalypse, virus et zombies de Luc Lagier ou encore Science-fiction et paranoïa : la Culture de la peur aux Etats-Unis de Clara et Julia Kuperberg qui comprend des témoignages de Spielberg, James Cameron et Georges Lucas.

D’autres sections telles que la photographie, la poésie ou encore l’opéra complètent déjà ce formidable et très éclectique tableau.

Pour cette 30ème édition, un Marché International du Film sur l’Art aura lieu du 21 au 24 mars, avec les traditionnelles conférences, séances de pitch, etc.

Les films et expositions ont lieu dans les grands lieux culturels de la ville de Montréal, à savoir : le Musée des Beaux Arts, la Cinémathèque québécoise, la Cinérobothèque, la Grande Bibliothèque, le Musée d’art contemporain de Montréal, l’université Concordia et bien d’autres encore.

________
Site internet du festival