Disney gonfle ses muscles avec Lucasfilms, Marvel et Pixar

Posté par vincy, le 2 novembre 2012

Après avoir acquis Pixar et Marvel, et mardi dernier Lucasfilms (lire notre actualité, Disney a décidé de passer à la vitesse supérieure et d'aligner un agenda plus musclé que prévu à partir de 2014 (lire aussi notre actualité du 2 octobre).

En 2013, le studio a déjà prévu une version du Magicien d'Oz par Sam Raimi, Iron Man 3 (avec une version 3D, lire aussi notre actualité du 30 avril), Monsters University (la suite de Monstres et Compagnie), Lone Ranger (avec Johnny Depp mais sans pirates), Thor 2, Frozen et un spin-off de Mary Poppins (Saving Mr. Banks).

A partir de 2014, le calendrier s'est rempli. Marvel a prévu de sortir Guardians of the Galaxy le 1er août 2014 et  Ant-Man en novembre 2015. La suite de Captain America, désormais baptisée The Winter Soldier, est programmée pour avril 2014. Toujours en 2014, Disney avait déjà prévu Maleficient, Robopocalypse, et The Good Dinosaur. S'ajoute un Pixar, Phineas et Ferb et un film d'animation sans titre pour le début du mois de novembre de cette année là (lire également notre actualité du 22 août). Sans oublier Bear, production de Disney Nature.

C'est surtout la confirmation de la suite de The Avengers qui affole Hollywood. Disney l'a calé au 1er mai 2015. Et avec l'acquisition de Lucasfilms, le groupe a annoncé la sortie d'un 7e Star Wars la même année. De quoi effrayer la Fox, ancien distributeur de la saga, qui avait prévu de sortir son nouveau film d'animation, Trolls une semaine après The Avengers 2.

Disney a pour ambition de redevenir le studio leader à Hollywood, ce qui ne lui est pas arrivé depuis 2003 (Le monde de Nemo, Pirates des Caraibes). Pour l'instant, avec 14% de parts de marché (mais avec beaucoup moins de films que ses concurrents), Buena Vista est le 3e distributeur en Amérique du nord cette année grâce à The Avengers (Marvel) et Rebelle (Pixar). Hélas le flop de John Carter et la déception de Frankenweenie ne permettent au studio d'espérer reprendre la pôle position cette année. Il lui reste une carte à jouer : Le monde de Ralph.

Disney rachète Lucasfilms et annonce un nouveau Star Wars pour 2015

Posté par vincy, le 30 octobre 2012

C'est un mythe qui est repris par un autre mythe. The Walt Disney Co. rachète la société de George Lucas, Lucasfilms, pour un montant de 4,05 milliards de $. Aussitôt, un nouvel épisode de Star Wars a été annoncé. Star Wars VII sera programmé en 2015 et les suivants sortiront au rythme d'un film tous les deux ou trois ans.

C'est une lourde perte pour la 20th Century Fox, le studio qui distribuait la saga. Après Marvel et Pixar, Disney étend son empire ... et s'empare même d'Indiana Jones.

41 ans après sa création, Lucas possédait toujours l'intégralité des parts de sa société. Dans un communiqué, le réalisateur et producteur de Star Wars explique qu'il est maintenant temps de passer le relais à une autre génération de cinéastes. "J'ai toujours cru que Star Wars pouvait vivre sans moi et je pense qu'il est important que cette transition se fasse de mon vivant." George Lucas devient de facto actionnaire du groupe Disney, en empochant 40 millions d'actions, en plus d'un confortable matelas de cash.

L'univers Star Wars sera ainsi décliné en films, séries télévisées, contenus multimédias, attractions pour les parcs Disney (ce qui est déjà le cas à Anaheim, Orlando, Paris et Tokyo), spectacle vivants et produits dérivés.

Mais Disney met aussi la main sur des brevets en reprenant Industrial Light Magic, LucasArts et Skywalker Sound.

La filiale sera dirigée par la productrice Kathleen Kennedy

Skyfall : l’abécédaire de Skyfall ou 26 facettes du nouveau James Bond

Posté par vincy, le 16 octobre 2012

A comme Aston Martin : vedette du dernier acte de Skyfall, rutilante et désuète, élégante et parfait gadget pour le final explosif.

B comme Bardem : Raoul Silva, un méchant pas comme les autres. Un brin psychopathe, un zest homo (il faut le voir caresser les cuisses de James Bond) et oedipien à souhait. Javier Bardem, faux blond, fait son show, flirtant avec son personnage de No Country for Old Men.

C comme Casino : grand classique de la franchise. Ce coup-ci pas besoin de jouer à Macao. Juste l'occasion de toucher les jackpots. C'est la première fois que 007 vient en Chine en s'offrant deux étapes : outre le casino de Macao, l'espion fait escale à Shanghai.

D comme Disque dur : l'enjeu initial de tout la série de dévastation, destruction et autres poursuites du film. D comme Dommage que ce fil conducteur se perde en route. Plus personne n'en parle et ne cherche à le récupérer au bout d'une heure.

E comme Eve : le prénom de la très jolie agent du MI6 dont le patronyme ne sera révélé qu'à la fin du film. Clairement, elle n'est pas à l'aise sur le terrain... Une planque dans un bureau lui conviendra mieux.

F comme Fiennes : nouvel arrivant dans la bureaucratie britannique. Ralph Fiennes est l'intermédiaire ambivalent et un peu raide entre le Ministre de la défense et M. Il perd ses cheveux, prend du ventre, mais il a un certain flegme aussi pour annoncer une mise à la retraite que pour prendre un flingue.

G comme Girls : il n'y en a qu'une dans cet épisode. Sorte de Geisha des temps modernes qui s'offrira une douche torride avec 007. S'il n'y avait pas M (en même temps, l'adage se confirme, toutes des p... sauf ma mère), ce serait sans aucun doute le Bond le plus misogyne de la série.

H comme Hashima : île japonaise abandonnée et désolée qui sert de QG au méchant. Ce décor impressionnant a déjà servi de cadre à Battle Royale II. Autrefois l'endroit le plus dense de la planète, cela fait près de 40 ans que les immeubles et bâtiments sont laissés au vent et à l'air marin.

I comme Istanbul : cadre du long prologue de Skyfall, avec poursuites en auto, moto et train, entre Grand Bazar et rues animées. Le prologue est radicalement différent (tout comme l'épilogue) puisqu'il nous fait croire à une fin plutôt qu'à un début. C'est la troisième fois que Bond visite la ville turque après Bons baisers de Russie et Le monde ne suffit pas.

J comme James : il prononce son nom au casino de Macao. Bond est un héros fatigué, presque hors-service, une épave pour certains. Mais sa volonté et sa loyauté lui feront surmonter tous ses handicaps. Daniel Craig avouait avant le tournage, qu'à 43 ans, lui-même ne se sentait plus capable de fournir les exigences physiques qu'imposent le personnage.

K comme Kleinman (Daniel) : Il a déjà réalisé six génériques pour la série (dont GoldenEye et Casino Royale). Il revient pour le générique de cet épisode, chanté par Adèle, avec des couteaux qui deviennent des tombes de cimetière, des dragons chinois, des jeux de miroirs et autres tests de Rorschach... Graphique, comme au bon vieux temps...

L comme comme Londres : la capitale britannique est la victime principale du méchant : explosion du MI6, attentat dans le métro, attaque dans un tribunal...

M comme M : M (parfaite Judi Dench, qui reprend son rôle pour la 7e fois) comme Mise à la retraite mais pas avant d'avoir accompli sa Mission. M comme Mistake (dès le prologue, la panique lui fait commettre une grosse bourde), comme Ministre (qui veut sa peau), comme Menace (de l'intérieure), comme Moteur du film (c'est la cible), comme Match (contre l'ennemi, qu'il soit bureaucratique, terroriste, ou simplement l'âge), comme Méfiance (qui pourrait faire confiance à quelqu'un capable de mettre les intérêts de l'Etat au dessus de ceux des individus), comme Menteuse (pour le bien de tous), comme Maman (voir R comme réplique), comme Mort (il y en a pas mal mais une seule nous surprendra).

N comme note : 3,5 sur 5. Assurément le meilleur de la trilogie avec Craig et l'un des meilleurs Bond grâce à sa mise en scène à la fois spectaculaire et léchée, une image magnifique de Roger Deakins, de beaux effets visuels, un rythme soigné, entre moments d'émotion et scènes d'action. Regrettable que le scénario oublie le disque dur au passage (après nous avoir bien fait monter la pression avec la révélation d'agents infiltrés) et se concentre sur une simple histoire de vengeance.

O comme Olympiques : le véritable buzz autour de Skyfall a débuté lors de la cérémonie d'ouverture des J.O. de Londres, où Daniel Craig fut le premier des agents fictifs à rencontre la vraie Reine d'Angleterre. Côté olympiades, James Bond n'aurait pas été champion de tir cette année...

P comme placement produits : 29 millions de livres sterling en différentes publicités introduites dans le film, de Virgin Atlantic à Audi en passant par Omega, Literary Review, Range Rover et même Heineken.

Q comme Q : il a rajeunit. Désormais interprété par l'assez sexy Ben Whishaw (Le parfum, Bright star), il est aussi geek (champion des hackers) que traditionaliste (il aime boire du thé en pyjama). Finit le temps des stylos qui explosent, la radio émettrice est le top du top. Son premier rendez-vous avec Bond se déroule dans un musée, à contempler un tableau. Mélancolique et classe.

R comme réplique : si le film en est rempli, avec sous entendus grivois ou constats du déclin de l'empire de l'espionnage, poèmes cités au tribunal ou mot cinglant résumant bien la situation, sns compter les réflexions sur l'âge de 007, la meilleure reste celle que Bardem murmure en parlant de M : "Maman a été très vilaine". Tout le film est là. En une phrase.

S comme Skyfall : le titre du film provient du nom du manoir écossais familial de James Bond. C'est le lieu choisi par Mendes pour le final pétaradant de l'épisode. Un peu délabré, paumé, pas franchement accueillant (mais gardé par Albert Finney tout de même), c'est aussi là que sont enterrés les parents de 007 ("les orphelins sont les meilleures recrues" rappelle M), dont la mère a un nom furieusement français (Monique Delacroix).

T comme traumatismes : véritable séance freudienne, Skyfall déroule les traumas de chacun. Bond et la mort de ses parents, Silva et sa haine/amour vis-à-vis de M et du MI6, M et ses angoisses liées aux responsabilités, erreurs, choix qu'elle a du faire. Tout le monde est vulnérable, dépendant ou méfiant. Et tous auraient besoin d'une bonne séance de divan.

U comme un autre? : comme dans l'ancien temps, le carton final célèbre le 50e anniversaire de la franchise et affirme que James Bond reviendra. Mais avec qui?

V comme véhicules : une moto, une jeep, un train, une audi noire, un 4x4, un ascenseur, un yacht, des hélicoptères, un métro, une aston martin, une camionnette de police... il y a de quoi être transporté.

W comme Walther PPK : l'un des rares gadgets du film. Mais attention, celui-ci a une reconnaissance palmaire. Un petit émetteur radio pour se géolocaliser et pour le reste Bond devra faire appel à ses connaissances en bricolage façon MacGyver/Agence tous risques.

X comme XXIII : 23e James Bond sous la bannière d'Eon productions. Peu d'inquiétudes sur les recettes au box office, le film cartonnera. D'un point de vue "chronologique", il se situe avant Dr. No. La trilogie avec Daniel Craig aurait ainsi pu s'intituler James Bond : les origines. Maintenant que la boucle est bouclée, que faire?

Y comme Yin et Yang : le film fonctionne par duos. Craig/Harris, Dench/Fiennes, Craig/Dench (par deux fois), Craig/Whishaw, Craig/Marlohe, Craig/Bardem, Dench/Bardem (par deux fois), Bardem/Craig, Craig/Finney, Dench/Finney, Craig/Fiennes. Les deux font la paire. Construction plus mécanique que quantique.

Z comme Zéro Zéro Sept : 50 ans après on ne s'en lasse pas.

En faillite, Digital Domain se brade à 15 millions de $

Posté par vincy, le 13 septembre 2012

La société d'effets spéciaux fondée en 1993 par James Cameron, Scott Eoss et feu Stan Winston s'est mise sous la protection de la loi sur les faillites le 11 septembre, aux Etats-Unis comme au Canada, avant d'être vendue pour 15 millions de $ à Searchlight Partners Capital. Hudson Bay Master Fund a, par ailleurs, accepté de fournir un financement de 20 millions de $ pour assurer la continuité des opérations de la société.

La nouvelle entité, qui n'inclut plus Digital Domain Institute, ne verra le jour que si la justice autorise la reprise. Digital Domain devrait toutefois solliciter d'autres offres d'achat, dans l'espoir d'en recevoir une plus généreuse.

D'ici là les salaires et les bénéfices sont gelés. Le bail du siège social à Venice, près de Los Angeles, s'arrêtera comme prévu en 2013. Digital Domain déménagera dans la banlieue ouest de la métropole californienne.

La faillite de Digital Domain était inéluctable depuis la fin juin, quand la société a annoncé des pertes de 9 millions de $ (avec un actif évalué à 205 millions et un passif de 214 millions de $). Le PDG de Digital Domain Media a démissionné vendredi dernier après avoir communiqué le défaut de paiement de certains prêts mais aussi pour protester contre la fermeture de l'unité de Floride (280 employés). En se développant sans cohérence dans des secteurs comme la formation et en acquérant d'autres sociétés, Digital Domain n'a pas su digérer son évolution. D'autant plus que l'entreprise a touché des subventions pour ouvrir ses nouvelles branches.  Il est possible que les pouvoirs publics réclament leurs créances.

Digital Domain travaille pour le cinéma mais aussi la publicité, les jeux vidéos, les nouveaux médias, l'industrie musicale et même l'armée, avec des systèmes de simulations. Elle offre des services d'effets visuels numériques, d'animation et de production numérique. La société a obtenu trois Oscars pour les meilleurs effets visuels (Titanic, What Dreams May Come et Benjamin Button) et quatre autres pour son travail scientifique et technique (technologies dont il est propriétaire). En plus de ces récompenses, Digital Domain a aussi été nommée aux Oscars pour Apollo 13, True Lies et I Robot. Elle a collaboré à plus de 95 films. Récemment, son travail a été remarqué dans Transformers 2 et 3, 2012, L'agence tous risques, Tron - l'héritage, X-Men : le commencement, Real Steel, Millénium de David Fincher, Avengers. En 2013, quatre films sont déjà prévus : Jack le tueur de géants, G.i. Joe 2, La stratégie Ender et 47 Ronin.

Paramount en panne d’idées pour sa branche animation

Posté par vincy, le 21 août 2012

Après avoir créé il y a un an Paramount Animation, anticipant ainsi la fin du contrat de distribution qui liait Paramount à DreamWorks Animation (voir actualité du 7 juillet 2011), le studio éprouve quelques difficultés à prendre son autonomie.

Car, dans cette histoire, DreamWorks Animation, c'était Shrek (Shrek le troisième est la 5e plus grosse recette de Paramount), Kung Fu Panda, Madagascar, ... au total, onze films qui ont dépassé les 120 millions de $ rien qu'en Amérique du nord. En 6 ans, DreamWorks Animation a rapporté 700 millions de $ de revenus en distribuant les films dans les salles et en vidéo à Paramount. On comprend mieux l'enjeu, même si le studio peut compter sur des franchises profitables comme Transformers, Iron Man, Mission Impossible, Thor, et quelques Spielberg. Mais côté animation, le studio est affaiblit.

Son plus gros succès animé, hors DreamWorks, fut Rango l'an dernier. 124 millions de $ en Amérique du nord. Même pas classé dans les 50 plus grosses recettes historiques du genre, malgré la récompense d'un Oscar du meilleur film d'animation. Les Razmokets en 1998 avait franchi la barre des 100 millions de $ ; Bob L'éponge en 2004 avait récolté 85 millions de $, à peu près le même score que Jimmy Neutron. Généralement ses films animés rapportent de 50 à 80 millions de $. Peu consensuels (South Park, Beavis & Butt-Head, ...), ils séduisent davantage les ados que les familles.  Le studio a ainsi exploité à fond son deal avec sa filiale TV, Nickelodeon. Surtout, ces films se distinguent aisément de la concurrence et sont appréciés de la critique et des cinéphiles. Il est clair que les deux meilleurs films d'animation en 2011 étaient Rango et Tintin. Le cas Tintin est d'ailleurs intéressant. La franchise lancée en 2011 a surtout cartonné à l'étranger (374 millions de $ dont 80% à l'international). La suite est attendue d'ici trois ans.

Dans un premier temps, Paramount n'a annoncé que deux projets, deux suites : celle de Bob l'Eponge (140 millions de $ dans le monde à l'époque, pas déshonorant) et celle de Rango (245 millions de $ dans le monde, soit la 23e meilleure performance mais seulement la 8e parmi les films animés). Le premier est prévu pour 2014. Le second n'a pas encore de date.

Le studio commence à établir une stratégie : des films orientés davantage vers un public familial, avec un budget inférieur à 100 millions de $ (ce qui a fait le succès des dessins animés de la Fox et de de Universal). Pour développer des projets, il a enrôlé sept scénaristes, selon Variety. Ainsi, pour Rango 2, il a débauché les auteurs de Kung Fu Panda 2. Le catalogue Nickelodeon devrait aussi fournir des idées avec des séries comme Dora l'Exploratrice, Avatar, la légende de Korra, Monkey Quest. Les films pouvant se décliner en produits dérivés seront prioritaires. Une autre piste évoquée serait celle d'engager des cinéastes qui sont contractuellement rattachés au studio pour leur proposer des projets de films d'animation. J.J. Abrams réfléchit sur un scénario de ce genre. Gary Whitta (Le Livre d'Eli) travaille actuellement sur l'adaptation de la BD Penny Arcade, projet confirmé par la Paramount.

Mais pour l'instant, la dynamique n'est pas là et l'agenda est quasiment vide. 9 films sont confirmés en 2013 et 2014. Un seul est un film animé (et la moitié sont des suites). Laborieux développement quand DreamWorks Animation a déjà 10 films en route. 45 ans après la fermeture de Paramount Cartoon Studios, le processus de renaissance prend du temps...

DreamWorks Animation signe avec la Fox : c’est Madagascar à L’âge de glace

Posté par vincy, le 21 août 2012

Un an après avoir annoncé que Paramount ne distribuerait plus ses films, DreamWorks Animation a officialisé annoncé la signature d'un contrat avec la 20th Century Fox. Le contrat sera effectif à partir de 2013, pour une durée de 5 ans. Changement majeur à Hollywood.

Le choix est d'autant plus important qu'il consacre ainsi la Fox comme le plus important distributeur de films d'animation dans le monde, avec ce deal. 20th Century Fox a une expérience indéniable, surtout sur les marchés internationaux, devenus vitaux pour les revenus des studios américains. Si DreamWorks Animation peut se vanter d'avoir 9 des 30 plus importantes recettes nord-américaines dans l'animation, la Fox affiche en revanche un score modeste avec seulement deux épisodes de L'âge de glace... Mais au niveau mondial, la donne est plus équilibrée. DreamWorks Animation a placé 9 films au dessus des 500 millions de $ et la Fox 4, sur six films produits depuis 2002. L'âge de glace 4 récolte ainsi 801 millions de $ à date dans le monde (dont 650 millions à l'international) quand Madagascar 3 n'en ramasse que 565 millions de $ (dont 352 millions à l'international).

Autrement dit, DreamWorks est allé chercher un studio avec une filiale "animation" déjà fortement reconnue et qui savait "vendre" ce genre de films "globalement". Quant à la Fox, elle voulait évidemment doper son programme annuel de films familiaux. Hormis la franchise Age de glace et celle d'Alvin et les Chipmunks, le studio n'a pas encore cette logique de processus industriel qui lui permet de sortir deux à trois films d'animation par an. Les Simpsons et Rio (la suite est prévue pour 2014) ont pourtant été de gros succès.

Des passerelles mais de l'autonomie

Avec cet accord, la Fox va doper ses revenus : la Paramount avait gagné 700  millions de $ sur le pourcentage des recettes des films de DreamWorks Animation depuis 2006. Trop gourmande, la Paramount a perdu une pépite d'or en voulant augmenter son pourcentage sur les recettes des films de DreamWorks Animation. Avec la Fox, le pourcentage reste le même (8% sur les recettes en salles et en vidéo) mais concède un pourcentage plus faibles (6% seulement) sur la vidéo à la demande et la diffusion sur les plateformes numériques. Surtout DWA parvient à dessiner une stratégie où elle contrôle davantage son avenir.

En effet, Jeffrey Katzenberg, patron de DreamWorks, a décidé d'arrêter son contrat avec la chaîne payante HBO pour diffuser les films de son studio sur Netflix. Autre axe stratégique : une chaîne de TV sur le câble estampillée DreamWorks. La Fox possédant 350 chaînes dans le monde, les synergies seront sans doute plus facile à trouver. DWA a également en vue de développer ses films sous le format de spectacles musicaux ou vivants, malgré l'échec de la comédie musicale Shrek. La Fox a déjà signé avec Stage Entertainement pour un spectacle autour de L'âge de glace. DWA prépare un show équivalent avec Dragons.

Calendrier des sorties à réorganiser

Seul problème à cet accord : aucun des deux studios n'a de parcs d'attraction. Les licences pour les produits dérivés et les parcs de loisirs devraient donc se négocier indépendamment. Tout comme les contenus numériques dont DWA conservent le contrôle intégral.

Outre la Fox, Sony était en lice pour ce contrat. DreamWorks ayant abandonné l'idée de distribuer par lui-même ses films d'animation : une opération trop coûteuse. L'avantage certain de ce nouveau partenariat réside dans le calendriers : les dessins animés des deux studios ne se concurrenceront plus. Avec 10 films en production, et à peu près autant en développement du côté de DreamWorks, la Fox va sans doute réorganiser son calendrier de sorties des années 2013 et 2014.

En 2013, la Fox doit caser trois films de DWA (The Croods, Turbo, Mr Peabody & Sherman) en plus de son film Epic déjà prévu pour fin mai. En 2014, Me and My Shadow prévu en mars doit faire face à Rio 2 programmé en avril, avant que Dragons 2 et Happy Smekday ne sortent. Au total la 20th Century Fox distribuera 4 films animés par an, soit davantage que WaltDisney/pixar.

Hunger Games 2 : un nouveau réalisateur, un cachet énorme pour l’actrice, de nouvelles têtes…

Posté par vincy, le 13 août 2012

The Hunger Games : Catching Fire est l'un des films les plus observés par Hollywood. Après le désistement surprise du réalisateur (voir actualité du 12 avril dernier), le studio Lionsgate a du trouver rapidement un remplaçant, en plus de choisir de nombreux nouveaux acteurs. L'enjeu est d'importance : le premier film, sorti en mars, a rapporté 680 millions de $ dans le monde.

Jennifer Lawrence en a d'ailleurs profité pour revoir son contrat à la hausse : l'actrice, selon The Hollywood Reporter, toucherait 10 millions de $, avec, en bonus, un pourcentage sur les recettes. Elle était payée 500 000$ pour le premier film. Sympathique inflation salariale...

Si Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Lenny Kravitz, Elizabeth Banks, Stanley Tucci, Donald Sutherland, Toby Jones et Woody Harrelson retrouvent leurs personnages du premier opus, beaucoup de nouvelles têtes ont été embauchées.

Et d'abord trois talents déjà confirmés : Jena Malone (Into the Wild, Sucker Punch) dans le rôle de Johanna Mason, Amanda Plummer se mettra dans la peau de Wiress et Philip Seymour Hoffman distillera son talent en jouant Plutarch Heavensbee, Haut Juge qui remplace Seneca Crane, morte dans le premier épisode.

Derniers recrutés en date pour incarner d'autres anciens champions des jeux : Alan Ritchson, machoire carrée, blond, sera Gloss ; Bruno Gunn (Bad Teacher) jouera Brutus ; Meta Golding interprétera Enobaria ; et Lynn Cohen en Mags s'amusera à être la doyenne des vainqueurs (de 80 ans).

Scénarisé par Simon Beaufoy (Slumdog Milionaire), le film, toujours adapté du roman de Suzanne Collins, sera réalisé par Francis Lawrence, qui a signé son contrat début mai. Il remplace Gary Ross. Lawrence (rien à voir avec l'actrice Jennifer) a réalisé des films comme De l'eau pour les éléphants, Je suis une légende, Constantine et des clips pour Jennifer Lopez et Britney Spears.

Le tournage commence début septembre et le film sera dans les salles le 22 novembre 2013 aux USA et le 27 novembre 2013 en France. Le troisième opus sera divisé en deux parties, qui seront en salles le 21 novembre 2014 et le 20 novembre 2015.

Warner Music met la main sur les BOF de Miramax

Posté par vincy, le 9 août 2012

Miramax, studio créé il y a 23 ans par les frères Weinstein avant d'être rachetée par Disney en 1993, puis cédée en 2010 à Filmyard Holdings (pour 663 millions de $), vient de vendre sa filiale musicale à Warner Music.

Miramax Collection est désormais une propriété de Warner/Chapell Music annonce un communiqué du 31 juillet. Le catalogue de Miramax comprend The Cider House Rules, Chicago, Retour à old Mountain, Frida (tous oscarisés pour leur bande originale) mais aussi Gangs of New York, Finding Neverland, Good Will Hunting, Chocolat, Sin City, ...

Avec ce transfert de musiques originales, Warner/Chapell devient l'un des catalogues les plus précieux sur le marché (Eric Clapton, Madonna, Led Zeppelin, Katy Perry, Red Hot Chili Peppers, les Gershwin, ...).  Warner/Chappell gérait déjà les droits des musiques de films de Miramax dans la plus grande partie de l'Europe et en Amérique du Sud. Dorénavant, Warner/Chappell exploitera sous licence des droits d'utilisation de ces musiques (film, TV, jeu vidéo, publicité...).

Johnnie To s’inquiète du déclin du cinéma de Hong Kong

Posté par vincy, le 31 juillet 2012

Ça ne semble pas briller très fort pour Johnnie To ces temps-ci. Pourtant, le cinéaste hong-kongais va recevoir un Prix honorifique pour l'ensemble de sa carrière à Locarno cette semaine, un mois après celui rendu par Paris Cinéma. Mais ses résultats au box office sont moins explosifs qu'auparavant. La vie sans principe, son dernier film, sorti le 11 juillet, aura du mal à dépasser les 20 000 entrées en France. A Hong Kong, le film s'est classé dans le Top 50 annuel, de justesse. A raison de deux films par an, comme réalisateur, To a déjà 55 films au compteur. Certains ont été choisis en compétition dans les plus grands festivals du monde, d'autres ont marqué le cinéma de genre contemporain.

Dans un entretien au Monde, Johnnie To confesse un certain pessimisme sur le cinéma de Hong Kong. La production est solide (40 à 50 films par an) mais bien moindre qu'avant la rétrocession chinois (200 à 300 à l'époque). La Chine accapare désormais l'essentiel des moyens : les productions les plus importantes se font à Shanghai. C'est aussi à Shanghai que les studios américains investissent (voir notre actualité sur le sujet).

Johnnie To fait figure de résistant en essayant de produire, via sa société Milky Way, un maximum de projets à Hong Kong. Mais face à l'explosion des budgets et des cachets durant la période faste (années 80 et 90), les financements sont devenus compliquer à trouver. D'autant que, paradoxalement, les films de Hong Kong ont touché le public occidental plus tardivement, au moment où le piratage explosait (on trouve des films à peine sortis en salles au coin de n'importe quelle rue asiatique en format DVD).

Dans son interview par la journaliste du Monde, Isabelle Régnier, Johnnie To explique que "dans le même temps, les producteurs hollywoodiens commençaient à s'intéresser aux personnalités étrangères, beaucoup de cinéastes et d'acteurs hongkongais sont partis là-bas. Aujourd'hui, on ne trouve pas de relève. Le cinéma hongkongais a pris une direction de plus en plus déclinante, et le niveau est devenu tellement bas qu'il lui est très difficile de se relever."

Pourtant Hong Kong ne manque pas d'argent ni de talents. Mais Johnnie To avoue qu'il va falloir que ce cinéma s renouvelle s'il ne veut pas être absorbé par un cinéma chinois de plus en plus ambitieux, aidé par son marché en pleine croissance. La vie sans principe, de Johnnie To, a déposé  les armes, pour se focaliser sur un contexte socio-économique. Son autre film de l'année 2011, Don't Go Breaking My Heart, est un triangle amoureux. Sorti en février, High Altitude of Love II est un drame romantique. Il vient de finir un polar, Drug war, et tourne actuellement un thriller plus social, Blind Detective. "J'aime bien diversifier mes sources d'inspiration" se justifie-t-il.

Il s'apprête surtout à produire le prochain film de Jia Zhang-ke, proptotype du cinéma d'auteur et documentariste de la Chine continentale. Johnnie To s'enthousiasme alors : "J'ai pensé que c'était un vrai gâchis de le voir cantonné dans un cinéma très art et essai. (...) Je voulais qu'il puisse se déployer, accéder à des budgets plus importants. Ça ne veut pas dire faire un cinéma plus commercial, mais plus ambitieux, aussi bien en termes de production que sur le plan artistique. (...) Il a pour l'instant un problème lié au planning des comédiens. Il devrait bientôt me communiquer un nouveau casting. Si ça marche, on lancera la production à la fin de cette année ou au début de l'année prochaine."

Fataliste sur l'avenir du cinéma de Hong Kong, malgré des cinéastes qui cartonnent au box office local, comme Ann Hui (A Simple Life) ou Chung Shu Kai (I Love Hong Kong) et des stars bankables comme Andy Lau, Johnnie To se résigne lui aussi à devoir composer avec le cinéma chinois. Même s'il le fera à sa manière.

En Italie, les films sortiront le jeudi

Posté par vincy, le 30 juillet 2012

Les nouveautés, en Italie, sortaient le vendredi, comme dans de nombreux pays (Royaume Uni, USA, Canada ...) et parfois le mercredi, dans le cadre de "premières". Les distributeurs et les exploitants du pays ont décidé, qu'à partir du 4 octobre, les films sortiraient le jeudi, uniformément.

Officialisée le 26 juillet, cette nouvelle a un objectif : "booster" l'un des jours les plus creux de la semaine : le jeudi. Avec des mercredis déjà très creux et des vendredis envahis de nouveautés, le 4e jour de la semaine voyait ses salles se vider.

En sortant le jeudi, les différents organismes professionnels responsables du changement espèrent aussi dynamiser l'intérêt du public pour les films : une journée supplémentaire pour favoriser le bouche à oreille dans un marché dépressif.

Le box office de démarrage passera ainsi de 3 à 4 jours.

Un premier bilan sera effectué après six mois, au printemps 2013.