L’instant Glam’: ce n’est qu’un au revoir…

Posté par cynthia, le 24 mai 2015

Oyé Oyé cinéphiles! Sortez vos mouchoirs, la compétition touche à sa fin ainsi que le festival. Marion Cotillard et Michael Fassbender clôturent la compétition avec MacBeth. Résumé de cette "dernière" montée des marches de la Compétition.

Du glamour, des horreurs... la routine en somme

Nous commençons notre petit tour des invités avec Marion Cotillard jolie à souhait dans une robe courte et brillante. La star mondiale qui meurt comme personne a su perpétuer une réputation de fashionista en s'affichant avec brio dans une robe lumineuse. Niveau coiffe c'est bien mieux qu'hier, puisqu'elle a laissé sa chevelure dans le vent. Pas de plaqué raté pour ce soir... oh mon Dieu, aurait-elle lu l'instant Glam' d'hier?

Celui qui devrait le lire par contre c'est Xavier Dolan, fraîchement débarqué sur le tapis rouge avec un costume indéfinissable à mi-chemin entre la nappe de mamie et la couverture de papy. Couvert de croix partout il nous a donné envie de jouer au morpion sur son corps... et plus si affinités! Même désarroi face à la tenue de Sienna Miller un genre de rideau de cuisine des années 30, tout comme Alice Vikander en robe argentée façon aluminium (dites donc, c'est un vrai pique-nique) et celle de Rossy De Palma prête pour Halloween six mois à l'avance. À l'inverse de ce bal des horreurs qui devraient renvoyer les stylistes à leurs études, nous trouvons la belle Elizabeth Debicki. Découverte dans Gatsby le magnifique, l'actrice australienne a coupé le souffle des festivaliers dans une robe blanche somptueuse.

Tiens tiens, votre bassin commence à remuer sur votre fauteuil, vous avez des sueurs froides et vous vous frottez à vos meubles tel un chat sur vos jambes... tout ce qu'il y a de plus normal puisque Michael Fassbender est sur le tapis rouge. Beau, sexy et classe, il mériterait un tapis rien que pour lui tant l'acteur illumine notre soirée. Nous avons juste envie de (re)voir le film Shame histoire d'en (re)voir un peu plus...

Demain aura lieu la remise des prix qui récompensera les films nommés (nous prions pour Carol) et ce sera la fin. Une année de plus qui s'achève, les meilleures choses ont une fin, nous devons nous quitter...pour mieux nous retrouver l'année prochaine.

Cannes 2015: Carte postale du Canada

Posté par vincy, le 19 mai 2015

L'an dernier, le Canada était représenté par trois films en compétition au festival de Cannes: Cronenberg (qui a ramené un prix d'interprétation féminine), Egoyan et Dolan (qui est reparti avec un prix du jury). Trois des grandes figures cannoises de ces vingt dernières années. David Cronenberg avait soulevé les passions avec Crash, Atom Agoyan avait frôlé la Palme avec De Beaux lendemains (Grand prix du jury tout de même) et Xavier Dolan est né sur la Croisette (côté Quinzaine des réalisateurs), où il a présenté tous ses films à l'exception de Tom à Ferme et est, déjà, le cinéaste canadien le plus primé du Festival.

Cette année encore, un cinéaste canadien va monter les marches: Denis Villeneuve, qui a déjà goûté au festival dans les sélections parallèles et a gagné une Palme d'or du court métrage, avant de migrer à Hollywood et devenir abonné au Festival de Toronto. Anglophones, francophones, acadiens ou allophones, les cinéastes canadiens ont toujours réussi à démontrer que le cinéma nord-américain n'était pas réservé qu'à leurs voisins, même s'ils empruntent leurs capitaux ou s'ils emploient leurs stars.

Mais il a aussi sa singularité. Rappelons nous en 2001 quand Zacharias Kunuk révélait Atanarjuat, premier film inuit sélectionné au Festival, et emportait avec lui la Caméra d'or. C'est surtout le cinéma québécois qui a brisé les préjugés sur le cinéma canadien. Ainsi Denys Arcand a gagné ses galons de cinéaste majeur sur la Croisette: meilleur scénario (Les invasions barbares en 2003), Prix du jury (Jésus de Montréal en 1989) et Prix FIPRESCI (Le déclin de l'empire américain en 1986).

Plus loin dans le temps, Michel Brault (Les Ordres, 1975) a gagné un prix de la mise en scène. Car le cinéma québécois a surtout brillé à Cannes dans les années 70. On a oublié que Jean Pierre Lefebvre reste le cinéaste canadien le plus projeté à Cannes, avec 11 films présentés dans les diverses sélections. Jean Beaudin, André Brassard, Carole Laure, Gilles Carle, Ted Kotcheff, Jean-Claude Lauzon, André Forcier, Jean-Claude Labrecque, Robert Lepage, Denis Côté, Philippe Falardeau, et on en oublie, sont tous passés par la Côte d'azur.

Avec 80 longs métrages environ produits côté anglophone et une trentaine en moyenne côté francophone, le Canada continue bon an mal an à exister dans le 7e art mondial. La part de marché reste fragile et l'export est devenu une nécessité. Mais depuis une quinzaine d'années, de nouveaux auteurs émergent et jamais autant de films canadiens n'ont été nommés aux Oscars ou aux César. Cela peut durer si les institutions restent aussi solides qu"auparavant, ce qui n'est pas sûr: la culture est loin d'être une priorité politique depuis quelques années.

L’instant Glam’: un dimanche habituel à Cannes

Posté par cynthia, le 17 mai 2015

Grosse paire de seins,  flashs insistants et encore et toujours des traînes, le dimanche à Cannes est loin de ressembler à un dimanche habituel.

Un dimanche habituel: Vous vous levez la tête dans un étau (il faut se remettre la soirée de la veille), partez faire votre jogging de la semaine au parc afin de vous déculpabiliser de la part de gâteau supplémentaire d'hier, vous prenez une douche en deux secondes, sortez boire un verre avec des amis, reprenez le métro où vous êtes compressez comme une paire de testicule dans un string, vous rentrez chez vous gaiement jusqu'à ce qu'un vieillard édenté vous fasse la cour puis vous poursuivez votre journée devant les téléfilms de RTL 9 en pyjama avec un pot de glace presque vide.

Nous sommes bien loin d'un dimanche à la croisette et pour cause ce dimanche a été lumineux...

Un dimanche au Festival de Cannes: Vous vous levez avec un grand sourire (malgré les soirées arrosées de la veille), cheveux au vent vous vous la jouez Alerte à Malibu et partez faire votre jogging sur la Croisette avant de sauter sous la douche et de vous préparer pour une séance matinale en attendant d'arpenter le tapis rouge en fin de journée. Alors, vêtu de votre plus belle tenue (ça vient de Zara mais vous dites à tout le monde que c'est signé Oscar De La Renta), vous vous rendez au palais des festivals. Vous croisez Benicio Del Toro, sexy et fringué comme un membre des blues brothers et répondant aux journalistes avec ferveur "je rêverai d'être Alain Delon" au détour d'une question. Benicio Delon... cela donnerait un sacré mélange! Mais vous avez à peine le temps d'imaginer la chose, qu'une horde de mannequins arrivent sur la croisette: une robe qui ne cache rien, un kimono... un kimono??? On aura tout vu...

Vous avancez timidement vers le tapis rouge et là vous apercevez Salma Hayek. Et Dieu qu'il y a du monde au balcon... trop de monde! La belle s'affiche aux bras de son époux, sponsor du Festival, avec un décolleté qui laisse peu de place à l'imagination. Même ce pauvre Didier Allouch a été perturbé "il y avait son mari, j'ai fait attention de ne pas regarder!" Oh Didier, fais-toi plaisir, tu bosses dur toute l'année. Salma est sexy, il ne faut pas se mentir et ce n'est pas le brailleur derrière vous qui va vous contredire. "SALMAAAAAAAAAAAA"!!! Serait-ce un appel ou un orgasme? Avec les photographes cannois on ne sait jamais.

En continuant votre balade cannoise vous croisez Manuel Valls, une femme vêtue d'une robe couverte de pellicule (on ne sait pas de quel film cela provient... Vu son tour de taille ça doit être un court-métrage). Eva Longoria sublime, Mélanie Thierry radieuse qui se fait hurler dessus par un photographe qui trouve qu'elle ne se place pas bien sur le tapis rouge "La face...LA FACE...". Vous croisez aussi Rossy De Palma qui manque de spoiler le dernier Woody Allen, Jake Gyllenhaal qui vous fait exploser un ovule sur son passage, mais aussi Sienna Miller bras dessus bras dessous avec Xavier Dolan... Sienna tu nous files ta place ???

Avec tout ce monde vous ne savez même plus pour quel film vous êtes sur le tapis... Ah oui Carol! Ce film au casting quatre étoiles que vous attendiez depuis la montée des marches prévécdentes (Mon Roi). D'ailleurs l'équipe du film arrive enfin: Todd Haynes et son noeud de papillon de travers (à la mode à Hollande), Cate Blanchett et sa robe graphique, couleur de nuit, aussi impressionnante que sa prestation dans Carol et enfin Rooney Mara en robe blanche et fluide, virginale et rayonnante. Le matin au Photocall, elles avaient aussi joué sur le contraste: Cate en noir et Rooney en immaculée conception.

Et dire que tout ça ce passe en moins d'une heure! Il n'y a pas à dire le dimanche à Cannes c'est plus palpitant que le dimanche chez la belle-famille!

Xavier Dolan s’offre Cotillard, Seydoux, Cassel, Baye et Ulliel pour une adaptation de Lagarce

Posté par redaction, le 28 avril 2015

xavier dolan prix cannes 2014

Juste la fin du monde est annoncé comme le prochain tournage de Xavier Dolan, prix du jury l'an dernier à Cannes pour Mommy et membre du jury de la compétion cette année.

Et il frappe fort le Québécois: Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Nathalie Baye et Gaspard Ulliel seront au générique. Pour Baye, ce sera une deuxième collaboration avec le cinéaste, après avoir incarné la mère de Melvil Poupaud dans Laurence Anyways.

Le tournage débutera après le Festival de Cannes.

Juste la fin du monde sera l'adaptation d'une pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce, écrite en 1990. Cette pièce, écrite alors que l'auteur était atteint du Sida, met en scène cinq personnages: Louis, un écrivain, Suzanne, sa sœur, Antoine, leur frère, Catherine, la femme d'Antoine, et la Mère. Louis rend visite à sa famille pour la première fois depuis des années. Le père est mort peu avant le départ de Louis. Ce dernier veut annoncer à ses proches sa mort prochaine et inexorable mais il repartira sans avoir divulgué son secret.

A la fin de ce tournage, Dolan enchaînera cet automne avec le tant attendu John F. Donovan, avec Jessica Chastain, entre autres.

Cannes 2015 : le Jury de la compétition officielle

Posté par MpM, le 21 avril 2015

Casting 5 étoiles et aux accents hollywoodiens pour le jury présidé par les réalisateurs Joel et Ethan Coen : parmi les quatre femmes et trois hommes qui rejoignent les deux frères chargés de décerner la Palme d'or de ce 68e Festival de Cannes, pas moins de cinq ont tourné ou tournent régulièrement aux Etats-Unis. On notera l'absence de l'Asie dans ce jury quasiment paritaire. Mais Sophie Marceau ravira les médias chinois (elle est très populaire dans l'Empire du milieu).

"Ce sont ainsi neuf voix singulières qui s’exprimeront, chaque membre du Jury disposant du même droit de vote" souligne le communiqué du Festival, répondant ainsi à la question de savoir si les deux présidents partageraient une seule et même voix, ou s'ils en auraient une chacun.

Le jury 2015

Joel et Ethan Coen (réalisateurs américains) - présidents du jury

Les frères Coen et Cannes, c'est une longue histoire d'amour. Arizona Junior, leur deuxième film (1987), est en sélection officielle. Suivront Barton Fink (Palme d'or, 1991), Le grand saut (1994), Fargo (Prix de la mise en scène, 1996), O’Brother, Where Art Thou (2000), The Barber : l’homme qui n’était pas là (2001), The Ladykillers (2004), No Country for Old Men (2007, Oscar du meilleur film l'année suivante) et Inside Llewyn Davis (Grand prix du jury, 2013). Par ailleurs, ils avaient également signé un segment du film Paris je t'aime.

Rossy de Palma (actrice et mannequin espagnole)

L'égérie de Pedro Almodovar (la Loi du désir, Femmes au bord de la crise de nerfs, Attache-moi!, Kika, La Fleur de mon secret, Étreintes brisées) est la plus internationale des actrices espagnoles, passant des comédies populaires françaises (Le boulet. On l'a vue dernièrement en France dans Une heure de tranquillité et 30e Couleur. A coup sûr, elle montera les marches en Jean-Paul Gaulthier.

Sophie Marceau (actrice et réalisatrice française)

Antonioni, Corneau (avec qui elle a fait 'ouverture de Cannes en 1984 avec Fort Saganne), Zulawski, Pialat... on a vu Sophie Marceau chez les plus grands, ainsi que dans les plus grosses surper-productions hollywoodiennes (Braveheart, Le monde ne suffit pas). Et pourtant, elle n'a jamais perdu son aura d'actrice populaire qui lui permet d'être l'actrice préférée des Français.

Sienna Miller (actrice et mannequin britannique)

L'an dernier, Sienna Miller (Stardust, G.I. Joe, American snipper) montait les marches pour Foxcatcher de Bennett Miller. Et là voilà désormais de l'autre côté du tapis rouge.

Rokia Traoré (auteur-compositeur-interprète malienne)

Depuis son premier album en 1998, la musicienne Rokia Traoré trace une route singulière, entre tradition et modernité, en proposant des associations inédites d’instruments comme le balafon, le n’goni, la guitare électrique ou la batterie.

Guillermo del Toro (réalisateur et producteur mexicain)

Guillermo del Toro n'est pas seulement le réalisateur de Hellboy et de Pacific Rim. En 1993, il présentait son premier long métrage, Cronos, dans une section parallèle du Festival de Cannes, avant de revenir en compétition en 2006 avec l'immense Labyrinthe de Pan.

Xavier Dolan (réalisateur, scénariste, acteur, costumier et producteur canadien)

Xavier Dolan est né symboliquement à Cannes en 2009, lorsque son premier long métrage J'ai tué ma mère est sélectionné à La quinzaine des réalisateurs. Il reviendra avec les Amours imaginaires (Un certain regard en 2010) et Laurence anyways (Un certain regard en 2012). L'an passé, il bouleversait la Croisette avec Mommy, prix du jury et palme de cœur d'Ecran Noir.

Jake Gyllenhaal (acteur américain)

A la fois super séduisant et un peu inquiétant, Jake Gyllenhaal alterne les superproductions et les films d'auteur. On a ainsi vu celui qui fut révélé par le film Donnie Darko de Richard Kelly dans Jarhead de Sam Mendes,  Le Secret de Brokeback Mountain d’Ang Lee, Zodiac de David Fincher, Prince of Persia : Les Sables du temps de Mike Newell, Prisoners puis Enemy de Denis Villeneuve ou encore Night Call de Dan Gilroy.

Prix Ecrans canadiens: la grande razzia de Mommy et le sacre de Xavier Dolan

Posté par vincy, le 2 mars 2015

xavier dolan

Mommy, Prix du jury à Cannes en 2014, a tout raflé à la 3e cérémonie des Prix Ecrans Canadiens/Canadian Screen Awards. Parti favori avec 13 nominations, le film de Xavier Dolan, César du meilleur film étranger il y a 10 jours, est reparti avec 9 prix. Xavier Dolan, sur son seul nom, en a remporté quatre: meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario et meilleur montage. Le film a également trusté les catégories d'interprétation puisque le trio Anne Dorval (première nomination), Antoine Olivier Pilon et Suzanne Clément (troisième nomination) ont été récompensés respectivement en meilleure actrice, meilleur acteur et meilleur second-rôle féminin. Mommy a aussi été distingué pour son image et ses maquillages.

Si l'on fusionne les anciens Prix Genie et les nouveaux Prix Ecrans Canadiens, c'est une première pour Xavier Dolan dont seuls Tom à la Ferme et Les amours imaginaires avaient été nommés dans la catégorie du meilleur film et celle du meilleur réalisateur. Il avait gagné le Prix Claude-Jutra (meilleur premier film) en 2010 pour J'ai tué ma mère et le prix des meilleurs costumes pour Les amours imaginaires.

Autant dire qu'il ne restait rien aux autres. Seul Pompéi, par ailleurs champion du box office de l'année, a pu gagner plus d'un prix dans les catégories techniques. Maps to the Stars et Captives, deux autres films canadiens en compétition au dernier festival de Cannes, ont reçu un lot de consolation.

Dans la catégorie du meilleur film, Mommy affrontait Cast No Shadow, Fall, In Her Place, Maps to the Stars et Tu dors Nicole.

Le palmarès
Meilleur film: Mommy
Meilleur réalisation: Xavier Dolan (Mommy)
Interprétation féminine dans un premier rôle: Anne Dorval (Mommy)
Interprétation masculine dans un premier rôle: Antoine Olivier Pilon (Mommy)
Interprétation masculine dans un rôle de soutien: John Cusack, (Maps To The Stars)
Interprétation féminine dans un rôle de soutien: Suzanne Clément (Mommy)
Meilleur scénario original: Xavier Dolan (Mommy)
Meilleure adaptation : Charles Binamé (Elephant Song)
Meilleure musique originale: Howard Shore (Maps to the Stars)
Meilleure chanson: Manjeet Ral ("Dal Makhani" dans Dr. Cabbie)
Meilleure image: Mommy
Meilleur montage: Mommy
Meilleurs décors: Captives
Meilleurs costumes: Pompéi
Meilleurs maquillages: Mommy
Meilleurs effets visuels: Pompéi
Meilleur son: Pompéi
Meilleur montage son: Pompéi
Meilleur documentaire: Super Duper Alice Cooper
Meilleur court métrage documentaire : Jutra
Meilleur court métrage: Hole
Meilleur court métrage d'animation : Ma Moulton et moi
Prix Claude-Jutra (premier film): Bang Bang Baby
Bobine d'or (champion du box office): Pompéi

Ce qu’il faut retenir des César 2015: audience, cérémonie, sagesse africaine, jeunesse triomphante et l’omniprésence de Cannes…

Posté par vincy, le 21 février 2015

sissako timbuktu cesar 2015

La 40e cérémonie des César (voir Le palmarès intégral), orchestrée laborieusement par Edouard Baer et présidée par Dany Boon, a attiré 2,4 millions de téléspectateurs (+ 100000 par rapport à 2013) avec une bonne part d'audience de 13,6% (+2,4 points par rapport à l'an dernier). C'est un score médiocre qui confirme année après année que les César ont besoin d'un coup de fouet dans leur manière de faire la fête. On est loin des audiences de 2005 et 2012, quand l'émission dépassait les 3 millions de téléspectateurs, même si le score d'hier est dans la moyenne de ces dix dernières années.

sean penn cesar 2015Si le reboot de la cérémonie nous paraît de plus en plus urgent - du Tapis rouge aux sketches en passant par des discours interminables -, les César ont quand même, entre quelques grands moments de malaise (à la limite du bide et même du mauvais goût, réussi, parfois, à nous toucher: les discours humbles, posés, généreux d'Abderrahmane Sissakko, les larmes de Sabine Azéma lors de l'hommage à Alain Resnais, la sincérité d'Adèle Haenel, César de la meilleure actrice pour Les combattants, qui n'oublie pas de remercier André Téchiné, Reda Kateb qui n'oublie pas ceux qui lui ont rempli son frigo durant ses années de dèche, le discours humaniste et très pro-culture de Sean Penn, la belle liberté de parole de Joann Sfar, la chanson de Timbuktu sur scène...

"Il n'y a pas de choc de civilisations, il y a une rencontre de civilisations." - Abderrahmane Sissako

Mais ce que nous retiendrons de cette 40e cérémonie, outre la robe "volant de badminton" conçue par Dior de Marion Cotillard et le dialogue méchamment drôle entre Zabou Breitman et Pierre Deladonchamps (avec le summum: "En attendant, moi je me fais pas bronzer la bite dans un film de pédé" ose Zabou en évoquant L'Inconnu du lac dans lequel jouait Pierre), c'est le palmarès.

Timbuktu, oublié injustement par le jury cannois, est reparti avec 7 trophées dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, et du meilleur scénario. Les sept récompenses ont sacré Abderrahmane Sissako, ses techniciens, de France ou de Tunisie, mais surtout un film poétique, drôle par l'absurde, engagé, qui dénonce l'horreur de l'intégrisme et l'impasse de l'obscurantisme. Quelques semaines après l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, Timbuktu résonne comme la plus belle des réponses. Et ces sept César comme l'affirmation d'une résistance artistique à cette violence (qui nous fait oublier le désastre de l'an dernier avec Les garçons et Guillaume à table!). Comme l'a dit Abderrahmane Sissako, admirable de sagesse, en recevant le César du meilleur réalisateur: "Il n'y a pas de choc de civilisations, il y a une rencontre de civilisations."

adele haenel kristen stewart pierre niney cesar 2015La jeunesse prend le pouvoir

Premier César du meilleur réalisateur pour un cinéaste africain, mais aussi premier César du meilleur film étranger pour un film canadien (Mommy de Xavier Dolan) et premier César d'interprétation pour une actrice américaine (Kristen Stewart, meilleure actrice dans un second-rôle), les 40e César ont opté pour la nouveauté et surtout le renouvellement. 5 des 6 prix d'interprétation ont consacré des comédiens nés entre 1989 et 1996. Reda Kateb (meilleur acteur dans un second-rôle), né en 1977, ce qui n'est pas très vieux en soi, est l'exception. Ainsi Pierre Niney à 25 ans est le plus jeune César du meilleur acteur (pour Yves Saint Laurent). Si on ajoute Xavier Dolan (né en 1989 aussi, devenant le seul réalisateur en dessous de 30 ans à recevoir un César du meilleur film étranger), la jeunesse était au pouvoir dans les catégories artistiques.

L'autre fait marquant c'est évidemment le poids du Festival de Cannes. Toutes sélections confondues, 7 films cannois ont glané 15 César (sur 22). Pas étonnant alors que Sissako comme Dolan ont tenu à remercier le Festival pour avoir "mis dans la lumière" Timbuktu ou "donner confiance" au réalisateur québécois. Depuis 2010, tous les César du meilleur film ont été décerné à un film présenté à Cannes.

César 2015: Timbuktu triomphe avec 7 récompenses

Posté par vincy, le 20 février 2015

cesarMeilleur film (remis par Dany Boon): Timbuktu

César d'honneur (remis par Marion Cotillard): Sean Penn Producteur, réalisateur, acteur, scénariste

Meilleur réalisateur (remis par Nathalie Baye et Guillaume Canet): Abderrahmane Sissako (Timbuktu)

Meilleur premier film (remis par Zabou Breitman et Pierre Deladonchamps): Les combattants

Meilleur film d'animation (remis par Joann Sfar et Laura Smet): Minuscule

Meilleur film documentaire (remis par Charlotte Le Bon et Jalil Lespert): Le sel de la terre

Meilleur film étranger (remis par Emilie Dequenne et Lambert Wilson): Mommy (Canada)

Meilleure actrice (remis par Guillaume Gallienne): Adèle Haenel (Les combattants)

Meilleur acteur (remis par Juliette Binoche et Kristen Stewart): Pierre Niney (Yves Saint Laurent)

Meilleure actrice dans un second-rôle (remis par Céline Sallette et Joey Starr): Kristen Stewart (Sils Maria)

Meilleur acteur dans un second-rôle (remis par Géraldine Nakache et Leila Bekhti): Reda Kateb (Hippocrate)

Meilleur espoir féminin (remis par Cédric Klapisch et Cécile de France): Louane Emera (La famille Bélier)

Meilleur espoir masculin (remis par Julie Gayet et Denis Podalydès): Kévin Azaïs (Les combattants)

Meilleur scénario original (remis par Pascal Elbé): Abderrahmane Sissako, Kessen Tall (Timbuktu)

Meilleure adaptation (remis par Sylvie Testud et Abd Al Malik): Cyril Gely, Volker Schlöndorff (Diplomatie)

Meilleure musique de film (remis par Cécile Cassel et Etienne Daho): Amine Bouhafa (Timbuktu)

Meilleure photographie (remis par Alex Lutz et Stéphane De Groodt): Sofian El Fani (Timbuktu)

Meilleur montage (remis par Léa Drucker et Franck Gastambide): Nadia Ben Rachid (Timbuktu)

Meilleur son (remis par Alex Lutz et Stéphane De Groodt): Philippe Welsh, Roman Dymny, Thierry Delor (Timbuktu)

Meilleurs décors (remis par Léa Drucker et Franck Gastambide): Thierry Flamand (La Belle et la bête)

Meilleurs costumes (remis par Marilou Berry et Jean-Paul Gaulthier): Anaïs Romand (Saint Laurent)

Meilleur court-métrage (remis par Sabrina Ouazani et Félix Moati): La femme de Rio

Meilleur film d'animation - court métrage (remis par Joann Sfar et Laura Smet): Les petits cailloux

Festival « Télérama » 2015: Mommy triomphe

Posté par cynthia, le 10 février 2015

mommy anne dorval

La 18ème édition de ce festival, organisé dans 249 salles adhérentes de l'Afcae, offre un bilan plus que favorable. Du 21 au 27 janvier, 250 000 spectateurs se sont déplacés pour retrouver l'un des 16 films sélectionnés dans le cadre du 18e opus du Festival, coorganisé par le magazine Télérama et l'Afcae. C'est évidemment moins que les 288 000 entrées de l'an dernier mais le contexte compliqué de ce début d'année a sans doute impacté sur le box office final.
Cette 18e édition aura, comme les précédentes, boosté la fréquentation des 249 salles art et essai participantes (7 de plus que l'an passé) à Rennes, Lyon, Besançon... En Île-de-France, le festival a concentré 73 228 entrées (dont 50 000 à Paris) dans 55 salles participantes.

Parmi les 16 films de la sélection, les trois oeuvres ayant rencontré le plus de succès à l'occasion de leur reprise en salle furent sans grande surprise l'excellent Mommy de Xavier Dolan, avec 39 000 entrées supplémentaires (un petit surplus pour un film qui a déjà séduit 1,2 million de spectateurs en France), le grandiose The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson (28 000 tickets) et le film français Hippocrate de Thomas Lilti (26 000 billets). La Palme d'or Winter Sleep en a profité pour franchir le cap des 300 000 entrées à cette occasion.
Ce sont pour les petits films que le Festival a un effet salvateur, en augmentant considérablement leur fréquentation : Au bord du monde de Claus Drexel, qui a réuni 10 110 spectateurs (20,5% de son total) ou Eastern Boys de Robin Campillo, nommé au César du meilleur film, qui a gagné 7 000 spectateurs (14% de son total).

Enfin, le prix des festivaliers, attribué pour la troisième année par le public du festival, distingue cette année Mommy de Xavier Dolan, arrivé largement en tête des suffrages. Une distinction qui sera l'occasion d'une soirée spéciale proposée aux lecteurs de Télérama le 24 février au Cinéma des Cinéastes à Paris.

2014: les 14 critiques les plus lues cette année

Posté par vincy, le 1 janvier 2015

xavier dolan tom à la ferme

On ne doute plus de l'éclectisme de notre lectorat. Comédie, film d'auteur, sagas, science-fiction, documentaire: les critiques les plus lues sur Ecran Noir cette année n'ont pas grand chose à voir avec le box office (même su on y retrouve quelques gros succès). Pour preuve, le leader de l'année, Tom à la ferme, a eu un succès plutôt confidentiel. Mais les fans de Dolan sont nombreux (Mommy n'est pas très loin du Top 14). Dans cette liste on retrouve à parité des films que nous avons beaucoup aimés et d'autres beaucoup moins. Tous les goûts sont dans la nature du cinéphile. Ce n'est pas à nous de juger. On ne peut que se réjouit de voir aussi bien Boyhood que Gone Girl, La cour de Babel que Les poings contre les murs dans notre classement. Et si l'on élargit au Top 30, des films d'auteurs comme Under the Skin, Night call, Deux jours une nuit, et la plupart des films de la compétition cannoise s'invitent au milieu de Samba, X-Men et le dernier Astérix. Seule remarque notable de ce Top 14: la domination des films français et américains cette année.

  1. Tom à la ferme **** de Xavier Dolan
  2. Interstellar ** de Christopher Nolan
  3. Gone Girl **** de David Fincher
  4. Babysitting ** de Philippe Lacheau, Nicolas Benamou
  5. Les poings contre les murs **** de David Mackenzie
  6. Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu? ** de Philippe de Chauveron
  7. Divergente *** de Neil Burger
  8. Supercondriaque * de Dany Boon
  9. Captain America: Le soldat de l'hiver ** de Anthony et Joe Russo
  10. Boyhood ***** de Richard Linklater
  11. Maléfique * de Robert Stromberg
  12. Hunger Games: La révolte (1e partie) *** de Francis Lawrence
  13. Last days of Summer *** de Jason Reitman
  14. La Cour de Babel **** de Julie Bertuccelli