Posté par vincy, le 17 juillet 2013
Metro Manila**** de Sean Ellis (Royaume Uni/Philippines, 1H55) avec Jake Macapagal, Althea Vega. Prix du public à Sundance.
Juliette **** de Pierre Godeau (France, 1H21) avec Astrid Berges-Frisbey, Féodor Atkine
Aya de Yopougon *** de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie (France, 1H24, animation) avec les voix de Aïssa Maïga, Tella Kpomahou.
It Felt Like Love ** de Eliza Hittman (USA, 1H22) avec Gina Piersanti, Ronen Rubinstein
Pacific Rim * de Guillermo del Toro (USA, 2h10) avec Charlie Hunnam, Idris Elba
Reprise :
Hiroshima, mon amour ***** d'Alain Resnais (France, 1958) avec Emmanuelle Riva, Eiji Okada
Et aussi :
Chez nous c'est trois de Claude Duty (France, 1H28) avec Noémie Lvovsky, Marie Kremer - Jeanne Millet, réalisatrice dans une mauvaise passe, part en province pour y présenter l’un de ses premiers films. Son itinéraire va lui faire franchir plusieurs frontières entre amour et amitié, espoir et déception, cinéma et quotidien routinier.
Paris à tout prix de Reem Kherici (France, 1H35) avec Cécile Cassel, Salim Kechiouche - Maya, d’origine marocaine, vit à Paris depuis 20 ans. En pleine ascension, elle s’apprête à décrocher son premier CDI de styliste dans la maison de haute couture pour laquelle elle travaille. Mais un simple contrôle de police, où l’on découvre que son permis de séjour est périmé, la renvoie en moins de 24 heures directement au Maroc. Retour auprès de ce pays et cette famille qu’elle voulait oublier. Maya va tout faire pour rentrer. Vraiment tout.
Météora de Spiros Stathoulopoulos (Grèce, 1H22) avec Theo Alexander, Tamila Koulieva-Karantinaki - Perchés sur des monolithes de roche en plein centre de la Grèce, les deux monastères orthodoxes de Meteora se font face. L'un renferme des moines, l'autre des nonnes. Comme suspendus entre ciel et terre, ils surplombent un paysage rural avec lequel ils ont peu de liens.
Une journée à Rome de Francesca Comencino (Italie, 1H30) avec Filippo Scicchitano, Giulia Valentini - Une nouvelle journée commence à Rome, la ville éternelle. Gina et Marco ont 19 et 20 ans et sont portés par l'exubérance de la jeunesse. Ils vont apprendre à se connaître, tomber amoureux, et vont ainsi basculer, peut-être un peu trop tôt, dans le monde des adultes.
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Posté par jules, le 16 juillet 2013
Cela retentit comme une déclaration passionnée. Pourtant en réalité ni le livre de Duras, ni le film de Resnais en découlant ne sont des déclarations d’amour. Ce sont des témoignages hybrides où les extases temporelles se mêlent et s’entre-répondent, où tendresse et désir riment avec douleur du souvenir.
C’est une plongée dans les déchirures intimes d’une femme qui raconte son aventure avec un soldat allemand pendant la seconde guerre mondiale et assimile la souffrance des étreintes brisées à la catastrophe d’Hiroshima et en parle comme si elle portait ce drame.
Alain Resnais, pour son talent intimiste et sa subtilité en matière sentimentale paraissait tout indiqué pour le scénario qui deviendra en 1960 l’oeuvre-cicatrice de Marguerite Duras. Ironiquement, Resnais souhaitait, à l'origine que Sagan lui écrive son film...
L’action se situe en 1957, soit quatorze ans après l’explosion de la bombe atomique, tout y est : la souffrance, la mort, l’amour et leur explosif mélange dans la folle mélancolie d’une femme (la prodigieuse Emmanuelle Riva).
Les sentiments se trouvent dès lors confondus : la femme a aujourd’hui pour amant un homme japonais et c’est à lui qu’elle raconte son histoire avec ce soldat allemand, aujourd’hui décédé. Le temps est ainsi dédoublé, passé et présent se rencontrent dans cette intime idylle qui nous est donnée à voir à l’écran et qu’elle revit au travers de sa relation avec ce second amant. Elle aime Hiroshima, car, dit-elle «la douleur est son Eros».
Avec ce premier long métrage de fiction, Alain Resnais réussit un véritable exercice de style avec cette adaptation littéraire en réussissant à composer une mise en scène à la fois charnelle et sensuelle, à retranscrire une ambivalence qui parcoure l’oeuvre de Duras dans son entièreté. «Morte d’amour à Nevers, je n’arrive pas à trouver la différence entre ce corps mort et le mien».
Emmanuelle Riva, diction envoûtante, incarne le texte de Duras aussi bien dans la parole que dans la chair. De 1959 à 2012, de la maladie d’amour chez Resnais en 1959 à la maladie mortelle chez Haneke en 2012 dans le bien nommé Amour, elle est toujours bien vivante.
Héroïne cinématographique en crypte, semblant elle-même habitée par un cadavre vivant.
Il y a trois ans, Emmanuelle rassembla les photographies qu'elle avait prises lors du tournage du film en 1958 : images de la ville d'Hiroshima, de ses rues, de ses enfants, accompagnées d'une correspondance d'Alain Resnais à Marguerite Duras écrite à l'époque : Tu n'as rien vu à Hiroshima est publié chez Gallimard.
Le film ressort en salles le 17 juillet 2013 en version restaurée 4K (grâce au concours de L'Imagine Ritrovata à Bologne). Présenté hors compétition (pour ne pas déplaire aux Américains) à Cannes en 1959, modeste succès, il a traversé le temps. Il a été projeté à Cannes Classics en mai dernier.
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site internet du film
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Posté par vincy, le 16 juillet 2013
Alain Guiraudie, 49 ans, a reçu deux jolis cadeaux d'anniversaire le 15 juillet. Son dernier film, L'inconnu du Lac, Queer Palm et prix Un Certain Regard de la mise en scène à Cannes cette année, a passé le cap des 100 000 entrées en France après 5 semaines d'exploitation. C'est son plus gros succès.
Par ailleurs, le Festival Chéries Chéris (Paris Forum des Images, 15-20 octobre 2013) a décidé de lui rendre hommage en le désignant invité d'honneur. Guiraudie donnera une Master Class à cette occasion. Pour accompagner cet événement, l'affiche du Festival, tout juste révélée, est signée Tom de Pékin : il s'agit d'une déclinaison de celle de L'inconnu du Lac, qui avait fait polémique à Saint-Cloud et Versailles.
Enfin, le Festival LGBT a déjà annoncé en guise de programmation une nuit consacrée aux serial killers (et killeuses), là encore en rapport avec l'histoire du thriller érotique de Guiraudie.
Prix Jean Vigo pour le moyen métrage Ce vieux rêve qui bouge en 2001, le réalisateur a réalisé 4 longs métrages depuis 10 ans.
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Posté par vincy, le 15 juillet 2013
Demy est à la mode : l'exposition à la Cinémathèque française touche à sa fin (dernier jour le 4 août), Les parapluies de Cherbourg, version restaurée, es ressorti en salles avec succès en juin... et le 31 juillet, c'est une autre ressortie qui est au programme : La baie des anges (1962).
Pour l'occasion, Ciné-Tamaris, qui détient le catalogue du réalisateur, a signé un accord de partenariat avec mySkreen pour diffuser les films de la société. Une chaîne thématique dédiée entièrement à Demy (mySkreen.com/Demy) est ainsi lancée, regroupant tous les films, archives et actualités autour du cinéaste.
On peut ainsi louer La baie des anges pour 3€99. l'occasion de revivre l'ambiance des casinos et de la riviera de l'époque avec une histoire passionnelle réunissant la sublime Jeanne Moreau, Jeanne Moreau, Claude Mann et Paul Guers.
Un système d'alerte pour être avertis des actualisations et nouveautés a été mis en place pour les abonnés qui le souhaiteront. La société parisienne mySkreen promeut un guide de programmes innovant qui ne référence que l’offre légale. Cette télé personnalisée à la carte et à la demande veut ainsi se développer dans les oeuvres de patrimoine, après avoir explorer plusieurs genres, de l'érotique au fantastique.
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Posté par vincy, le 14 juillet 2013
Le premier semestre 2013 confirme que la Chine est bien le 2e plus important marché mondial du cinéma. Alors qu'aux USA, les recettes ont baissé de 2% par rapport au premier semestre 2012, que la fréquentation en France subit un coup de froid de plus de 6%, le box office chinois a vu ses recettes progresser de 36%! 11 milliards de Yuans soit 1,36 milliards d'euros sont entrés dans les caisses des 13 000 salles de l'Empire du milieu ces six premiers mois de l'année.
Cela a essentiellement profité aux films chinois (+144%) alors que les films étrangers ont vu le public les bouder (-21%). Déjà les analystes pensent que le marché chinois sera plus important que le marché américain (leader historique) d'ici la fin de la décennie. Le box office US a quand même récolté 4,2 milliards d'euros du 1er janvier au 30 juin 2013.
A date, les champions de l'année sont le nouveau Stephen Chow (200 M$ de recettes), Iron Man 3 (123M$) et le romantique So Young (117M$).
Les films européens sont inexistants. Pour remédier à cette régression (il fut un temps où il allait jusque dans les campagnes chinoises) liée notamment à un manque de films d'action ou d'aventures mais surtout aux limites protectionnistes imposées par le gouvernement de Pékin (quotas de 80 films étrangers par an, censure), Eric Garandeau (futur ex-président du CNC) a profité d'un déplacement en Chine pour jouer les Ambassadeurs, changer de stratégie et convaincre ses homologues. Depuis la signature d'un accord de coproduction entre les deux pays en 2010, les choses bougent un peu. Même François Hollande a évoqué le dossier lors de sa visite en Chine en avril (lire notre actualité). Le Festival du Film français en Chine a rencontré un beau succès, public comme professionnel.
Visas simplifiés, partenariats multipliés
Fin juin, la Commission du film d'Ile-de-France a annoncé que les ressortissants chinois qui viennent tourner des films en France obtiendront des visas plus facilement. Le texte précise que "les demandes groupées sont désormais instruites par le consulat dans le ressort duquel une entreprise chinoise a son siège social et non en fonction du lieu de résidence des employés."
On note une augmentation des tournages audiovisuel dans l'Hexagone ; récemment Jackie Chan a profité d'un château en région parisienne. Et l'inverse est aussi vrai. En visite récemment en Chine, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, s'est rendue sur les plateaux de Portrait de femme, de Charles de Meaux, avec Melvil Poupaud et Fan Bingbin.
Europacorp a signé un accord avec le distributeur chinois Fundamental pour 15 films à venir, dont 3 seront coproduits par son partenaire chinois. La comédie noire maffieuse Malavita (de Luc Besson, avec De Niro et Pfeiffer) sera le premier film à bénéficier de ce partenariat de distribution. Pierre-Ange le Pogam a créé en mai une coentreprise avec le Chinois Bruno Wu pour développer des films d’action. Jean-Jacques Annaud a choisi un best-seller chinois, un producteur chinois et un tournage dans la région de la Mongolie intérieure pour son prochain film, Wolf Totem.
Les producteurs et les cinéastes chinois accèdent ainsi à des financements extérieurs et, surtout, au savoir-faire français. Les français de leurs cotés gagnent des écrans pour diffuser leur film, mais avant tout, ils créent des oeuvres qui sont certaines de plaire au public local et à la censure.
Reste à vérifier d'ici quelques années, la réussite de cette stratégie.
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Posté par vincy, le 13 juillet 2013
Ça devrait être un des films les plus attendus de l'année prochaine. Le biopic sur Lou Zamperini, Unbroken, sera réalisé par Angelina Jolie (voir tous les détails de l'histoire dans notre actualité du 20 décembre 2012). Au scénario se sont succédés William Nicholson (Gladiator, Les Misérables, Elizabeth - L'âge d'or), Richard LaGravenese (L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, De l'eau pour les éléphants, Ma vie avec Liberace), et les frères Coen pour une touche finale.
Le film a désormais son acteur principal avec Jack O'Connell dans le rôle de Zamperini. Il a emporté le contrat face à Aaron Taylor-Johnson et Joseph Gordon-Levitt, notamment parce que son cachet était moins élevé. Mais le studio comme la réalisatrice souhaitaient aussi un nouveau visage, préférant ainsi révéler un jeune talent.
Le britannique O'Connell, 23 ans, tourne depuis 8 ans. On l'a aperçu dans This is England, Eden Lake, Harry Brown et la série Skins. Il sera à l'affiche de 300 : Rise of an Empire.
Universal Pictures, qui a acquis les droits de l'histoire vraie de Zamperini en 1957 (!) et ceux du livre de Laura Hillenbrand (à qui l'on doit aussi l'histoire de Seabiscuit) il y a 3 ans, a prévu de sortir le film le 25 décembre 2014. Autant dire que le studio mise sur les Oscars 2015.
Le tournage devrait commencer en septembre.
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Posté par vincy, le 13 juillet 2013
Le 39e Festival du Cinéma Américain de Deauville ne commence que le 30 août mais on connaît déjà deux noms du palmarès : Guillaume Gallienne et Richard Ford.
Le premier est récompensé par le Prix Michel d'Ornano, honorant un premier film français dans le but "d’aider à sa reconnaissance, sa promotion et son exportation". Les garçons et Guillaume, à table!, gros succès à la Quinzaine des réalisateurs en mai dernier, a été écrit, réalisé, interprété par Gallienne, qui recevra son prix le 7 septembre, en plus de 3 000 euros dans sa poche, 3 000 euros dans celle de la production et 10 000 euros pour aider le distributeur, Gaumont à promouvoir le film. Le film a déjà reçu le prix CICAE (Art et Essai) et le prix SACD à Cannes. Il sort le 20 novembre dans les salles.
L'an dernier c'est l'excellent Rengaine qui avait été primé.
Richard Ford reçoit l'autre prix connu à ce jour, le prix littéraire Lucien Barrière, attribué à un écrivain américain ou français qui parle de l'Amérique avec "humour, dérision ou gravité". Ford a été distingué pour son roman Canada, qui paraîtra fin août en France.
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Posté par vincy, le 12 juillet 2013
Et si Spider-Man était homo (ou disons bi)? Après Rupert Everett qui rêvait d'un James Bond gay, voilà Andrew Garfield qui ne serait pas dérangé de voir l'homme-araignée fricoter avec des garçons...
Le nouveau Spider-Man s'interroge ainsi sur son personnage de super-héros à haute voix : "pourquoi ne serait-il pas homo?"
Dans une interview à Entertainment Weekly, il expliquait avoir eu une discussion avec le producteur de The Amazing Spider-Man 2, Matt Tolmach, sur les tentations amoureuses de son personnage et plus particulièrement sur MJ (Mary Jane). A savoir : MJ n'existe pas dans le premier Amazing Spider-Man et ses scènes ont été coupées dans la suite, prévue dans les salles l'an prochain.
"C'était une sorte de blague. Et si MJ était un mec? Pourquoi ne découvririons-nous pas que Peter (Parker) explore sa sexualité et qu'il puisse avoir un homme entre ses bras?" Garfield imaginait même Michael B. Jordan, l'acteur de Fruitvale Station et Chronicle, dans le rôle de son bien-aimé. "Ce serait encore mieux [avec lui]. Deux bisexuels qui ont une relation interraciale!"
Garfield a une alliée de poids dans son projet "subversif" : la patronne de Sony. Gay-friendly, Amy Pascal a récemment déclaré la guerre aux insultes homophobes dans les films (lire notre actualité). Marvel n'est pas forcément contre non plus puisque dans The Ultimate Spider-Man, Miles Morales (qui remplace Peter Parker) est à la fois mexicain, noir et possiblement homo.
Alors Spider-Man gay? abstinent? masturbateur invétéré? Peu importe, finalement, chacun fait ce qu'il veut avec ses poignets et la sexualité ne devrait pas être un coup marketing. Mais rappelons que Peter Parker est mort dans le n°700 publié par Marvel Comics. La mort d'un super-héros : personne n'a encore osé faire ça à Hollywood...
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Posté par MpM, le 12 juillet 2013
Présenté dans la section Cannes Classic du Festival de Cannes 2013, puis dans le cadre du 6e festival Différent ! , Con la pata quebrada de Diego Galan est un film de montage qui interroge la place de la femme dans la société et le cinéma espagnols des années 30 à nos jours.
A l’origine, il y a un dicton espagnol plutôt imagé : "La mujer casada y honesta, con la pata quebrada y en casa", littéralement : "Femme mariée et honnête a la jambe cassée et reste au foyer." Une vision de la "place" de la femme qui dépasse, de loin, le gentillet "retourne à tes fourneaux" de la langue française.
Partant de ce constat, Diego Galan, critique de cinéma, écrivain, réalisateur, mais aussi ancien directeur du festival de San Sebastian, a eu la facétieuse idée de raconter une histoire de l’Espagne, et de la manière dont on y considère les femmes depuis le premier tiers du XXe siècle, en se basant uniquement sur des extraits de 180 films espagnols.
Si l’on considère qu’un film est toujours, quelle que soit l’histoire qu’il raconte, le reflet de l’époque à laquelle il est tourné, quoi de plus passionnant que se pencher sur la cinématographie d’un pays et d’y trouver des échos de son évolution et de sa mentalité ? Diego Galan réalise ainsi un travail de montage minutieux et pertinent qui brosse chronologiquement et thématiquement le portrait de la femme espagnole telle qu’elle fut fantasmée au cours des quatre-vingt dernières années.
A quoi sert la femme ? A rien
Sans surprise, il s’agit d’une femme rangée, modeste et docile dont l’existence est tout entière consacrée au bien-être de son mari et de ses enfants. Un des extraits du préambule donne immédiatement le ton : en 1957, El batallon de la sombras de Manuel Mur Oti présente un homme bien habillé qui déclame nonchalamment face caméra : "A quoi sert la femme ? A rien. Absolument à rien. Elle coud nos boutons, cuisine, nous déclare absents quand un créancier se présente. Bon, il faut bien se distraire. Ah, elle nous met au monde. Tout à fait ! Tout comme elle nous met des cravates importables." Un cynisme volontairement provocateur, qui en dit long sur le regard porté par l’Espagne franquiste sur sa composante féminine. Car ce sont bien la guerre civile et la victoire de Franco qui vont changer la donne pour la femme espagnole.
Au début des années 30, au moment de la 2e République, les femmes avaient accédé à un vrai statut social en obtenant le droit de vote et celui de travailler sans l’autorisation de leurs époux, tandis que le divorce et même l’avortement (dans certaines régions) étaient légalisés. Les films de l’époque montrent des ouvrières joyeuses et épanouies qui trouvent le bonheur dans leur travail. En même temps, les prémices de la libération sexuelle permettent des scènes relativement osées, comme dans Nuestro culpable de Fernando Mignoni (1937), où des femmes de toutes conditions font des avances explicites à un homme emprisonné. C’est l’avènement de la femme moderne.
Morale irréprochable et mariage en ligne de mire
Mais après la victoire de Franco, un formidable retour de bâton frappe les femmes qui sont "libérées" du travail et renvoyées manu militari dans leurs foyers. Le cinéma s’en fait l’écho à travers des personnages de patriotes entièrement dévouées à leur pays, des héroïnes incarnant la femme espagnole idéale, catholique, modeste, et à la morale irréprochable. Pour elles, le mariage est le seul destin logique. Dans El arte de casarse (un titre qui ne s’invente pas) de Jorge Feliu (1966), la blonde héroïne veut ainsi se marier "avec n’importe qui", à condition "qu’on [l']aime un peu".
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Posté par vincy, le 11 juillet 2013
Finalement, après de longues négociations, Sam Mendes reprendra bien du service auprès de Eon productions. Le réalisateur de Skyfall, plus gros succès de la franchise James Bond depuis les légendaires films avec Sean Connery, sera derrière la caméra pour le 24e épisode (officiel) de la série. Il entre ainsi dans le club des cinéastes qui auront mis en scène 007 deux fois ou plus (ils étaient 5 jusque là).
Daniel Craig sera toujours l'espion de sa majesté, pour la quatrième fois. Le scénario est écrit par John Logan, déjà auteur de Skyfall (mais aussi de Lincoln).
Skyfall a rapporté 1,1 milliard de $ dans le monde. Pas de raison de changer une équipe qui gagne.
Le film sortira au Royaume Uni le 23 octobre 2015 et aux USA le 6 novembre 2015. D'ici là, Mendes pourra tenir tous ses engagements (notamment les pièces de théâtre qu'il a prévu de mettre en scène). Il vient de fêter la première, le 25 juin, de Charlie et la Chocolaterie, au Theatre Royal de Londres.
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