2008 : le Top 5 de Martin

Posté par Martin, le 23 décembre 2008

Ecran Noir revient, auteur par auteur, à ses coups de coeur de l’année passée…

martin drouotJohn John et Serbis de Brillante Mendoza, deux films qui marquent la naissance d'un vrai cinéaste, doux et cru à la fois, à la lumière unique

Valse avec Bashir d'Ari Folman, le premier dessin animé à se servir aussi bien des ombres pour révéler celles de tout un pays

Le Silence de Lorna des frères Dardenne, qui sont les seuls à faire des thrillers réalistes et métaphysiques

Entre les murs de Laurent Cantet, à chaque instant stimulant

Hunger de Steve McQueen, pour la beauté de la fresque religieuse et jamais voyeuriste de la destruction d'un corps

Perles cachées de l'année : Les cendres du temps, redux de Wong Kar-wai, Beaufort de Joseph Cedar, Frownland de Ronald Bronstein, Eldorado de Bouli Lanners, Les 7 jours de Ronit et Schlomi Elkabetz, California Dreamin' de Cristian Nemescu et 7ème ciel d'Andreas Dressen

Film le plus attendu pour 2009 : La Fille du RER d'André Téchiné

« Wall-E » réussit un exploit avec les critiques de Los Angeles

Posté par vincy, le 14 décembre 2008

C'est une première en 34 ans. Annoncée le 9 décembre, la liste des récipiendaires du prix des critiques de Los Angeles couronne un dessin animé. Wall-E succède à There Will Be Blood et dépasse l'autre finaliste, Batman : The Dark Knight. Le film de Christopher Nolan finit deuxième dans deux autres catégories - réalisateur et direction artistique - et ne remporte qu'un seul prix, posthume, pour Heath Ledger. Avec leurs collègues de New York, ils partagent leur goût commun pour Pénélope Cruz,  Sally Hawkins, Sean Penn et le documentaire Man on Wire. Clairement Slumdog Millionaire, Milk et Be Happy ont séduit les élites cinéphiliques du pays.

Meilleur film : Wall-E (finaliste : Batman The Dark Knight)

Meilleur réalisateur : Danny Boyle pour Slumdog Millionaire (finaliste : Christopher Nolan pour The Dark Knight)

Meilleur acteur : Sean Penn pour Milk
(finaliste : Mickey Rourke pour The Wrestler)

Meilleure actrice : Sally Hawkins pour Be Happy (finaliste : Melissa Leo pour Frozen River)

Meilleur second rôle masculin : Heath Ledger pour The Dark Knight (finaliste : Eddie Marsan pour Be Happy)

Meilleur second rôle féminin : Penelope Cruz pour Vicky Cristina Barcelona et Elegy (finaliste : Viola Davis pour Doute)

Meilleur scénario : Mike Leigh pour Be Happy (finaliste : Charlie Kaufman pour Synecdoche, New York)

Meilleure photo : Yu Lik-Wai pour Still Life (Anthony Dod Mantle pour Slumdog Millionaire)

Meilleure direction artistique : Mark Friedberg pour Synecdoche, New York (finaliste : Nathan Crowley pour The Dark Knight)

Meilleure musique : A.R. Rahman pour Slumdog Millionaire (finaliste : Alexandre Desplat pour L'étrange histoire de Benjmain Button)

Meilleur film en langue étrangère : Still life de Jia Zhang Ke (finaliste : Entre les murs de Laurent Cantet)

Meilleur documentaire : Man on Wire (finaliste : Valse avec Bashir)

Meilleur film d'animation : Valse avec Bashir

Meilleur nouveau talent : Steve McQueen pour Hunger

Un pas en avant pour l’audiodescription

Posté par Morgane, le 12 décembre 2008

Mercredi 10 décembre, la charte de l’audiodescription a été paraphée dans une des salles du Cinéma des Cinéastes par des signataires tels que le CNPSAA (Comité Nationale pour la Promotion Sociale des Aveugles et des Amblyopes), l’Association Valentin Haüy, En Aparté, Titra Film, Arte, TF1, France Télévisions, SRF, DIRE, SDI et UPF.

L’audiodescription ou comment rendre la culture accessible à tous. A l’occasion de cette conférence de presse, plusieurs orateurs sont intervenus afin de revenir sur « le moment historique » que représentait cette signature et sur l’audiodescription et son statut. Le maître-mot de ces interventions reste la volonté de rendre la culture, ici visuelle, accessible à tout un chacun. Alors, en quoi consiste ce procédé ? Coup de projecteur sur l’audiodescription.

L’audiodescription : Pourquoi ? Comment ? La question du « Pourquoi ? » trouve sa réponse dans le vœu d’universalité dont se réclame l’outil culturel incluant ainsi les personnes handicapées et ici, plus particulièrement, les personnes aveugles. L’audiodescription a alors pour but de leur donner accès aux images dont regorge aujourd’hui notre société, que ce soit à travers le cinéma, la télévision, le musée etc…

Le court métrage Anna d’Alejandro Gonzalez Inarritu, appartenant à l’œuvre collective Chacun son cinéma (réalisée à l’occasion du 60ème anniversaire du Festival de Cannes) dans lequel un homme « décrit » l’image à son amie aveugle dans une salle de cinéma en est un très bon exemple.

« L’audiodescription consiste à décrire les éléments visuels d’une œuvre cinématographique au public non voyant et malvoyant, pour lui donner les éléments essentiels à la compréhension de l’œuvre (décors, personnages, actions, gestuelle…). Le texte enregistré est calé entre les dialogues et les bruitages et mixé avec le son original de l’œuvre ». La présente charte a donc pour but de donner un cadre, principalement éthique, à l’audiodescription. Laure Morisset et Frédéric Gonant (comédiens et audiodescripteurs) en ont rappelé les points fondamentaux :

- Le choix des mots est essentiel tout comme le respect de l’œuvre.

- L’audiodescripteur se doit d’être objectif et ne doit pas chercher à imposer ses propres sentiments mais à les provoquer. Pour cela, il doit se livrer à une analyse rigoureuse de l’image et de la bande-son.

- L’audiodescripteur doit respecter l’auditeur avec une description qui soit en mesure de se faire oublier, de se fondre dans le film lui-même.

L’audiodescription : retour sur un développement français lent. La France est en effet en retard dans le domaine de l’audiodescription. Apparue aux Etats-Unis en 1975 grâce à Gregory Frazier, professeur à l’université de San Francisco, et à August Coppola (frère du célèbre Francis Ford), doyen de cette même université, l’audidescription a fait ses timides premiers pas dans l’Hexagone il y a de cela 20 ans. Alors que cette pratique est devenue courante en Angleterre, au Canada, en Italie, en Espagne, aux Etats-Unis et autres, la France a, elle, un wagon de retard que cette charte, on le souhaite, comblera.

Le procédé est présenté pour la première fois en France lors du festival de Cannes 1989 avec des extraits audiodécrits des Diaboliques d’Henri-Georges Clouzot et des Enfants du Paradis de Marcel Carné. Le premier film entièrement audiodécrit par l’Association Valentin Haüy n’est autre qu’Indiana Jones et la dernière croisade de Steven Spielberg, également en 1989. Concernant le théâtre, Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare est la première représentation audiodécrite, en 1990, au Théâtre National de Chaillot. Quant à la chaîne Arte, elle a été la première a diffusé des films en audiodescription à partir de 1999.

A ce jour, en France, environ 300 films sont audiodécrits. TF1, en septembre dernier, a proposé Les bronzés 3 dans ce format spécifique. La ville de Paris, régulièrement depuis 2004, propose au cinéma Arlequin et plus récemment au MK2 Quai de Seine, des films La môme, Un long dimanche de fiançailles, Paris, Comme une image, ou encore lors de sa sortie nationale, Entre les murs. Cette charte fera en sorte que ce nombre ne cesse d’augmenter et qu’à terme, l’audiodescription s’intègre à toutes les productions.

Les Globes de cristal lancent leur campagne électorale

Posté par vincy, le 1 décembre 2008

Le vote débutera ce lundi 1er décembre. Cette année 5 000 journalistes des rubriques culturelles (contre 4 600 l'an dernier) pourront participer aux Globes de cristal 2009. Ces prix, qui existent depuis 2006, sont ceux de la presse française pour les arts et la culture. Un jury présidé par Jacques Attali a choisi les sélectionnés dans plusieurs arts (théâtre musique, expositions, design et architecture, littérature...).

Côté cinéma, Mesrine l'instinct de mort, Un conte de Noël, Entre les murs, Deux jours à tuer et Le premier jour du reste de ta vie concourent pour le meilleur film.

La liste des comédiens semble assez proche de ce que pourrait donner les nominations aux César.

Nathalie Baye (Cliente), Catherine Deneuve (Un conte de Noël), Catherine Frot (L'empreinte de l'ange), Yolande Moreau (Séraphine) et Sylvie Testud (Sagan) sont en compétition côté femmes.

Vincent Cassel (Mesrine), Albert Dupontel (Deux jours à tuer), Mathieu Amalric (Mesrine),  Roschdy Zem (La fille de Monaco) et Kad Merad (Bienvenue chez les Ch'tis) rivalisent côté hommes.

Dans les autres catégories, on peut remarquer Valérie Lemercier et Gad Elmaleh (One Man Show), "Le Roi Lion", "Edward aux mains d'argent" et "Grease" (Comédie musicale), Largo Winch et Titeuf (BD), Vanessa Paradis, Bénabar et Alain Bashung (Musique), Agnès b. et Jean-Paul Gaultier (Mode) et Sagan (Téléfilm).

67 pays au départ pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 20 octobre 2008

Il sont 67 pays au départ. Un record pour viser une des cinq nominations à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, avec pour la première fois l'entrée de la Jordanie dans la liste.

Depuis une dizaine d'années, notamment avec l'inflation du nombre de pays dans le monde, les Oscars enregistrent un chiffre croissant dans cette catégorie où un pays ne peut présenter qu'un seul film. Le Luxembourg est ainsi l'égal de la Chine, l'Inde ou la France. Pour l'instant l'Italie reste le pays le plus oscarisé avec dix statuettes, devant la France (neuf).

On note que la plupart des pays ont placé leur sélectionné du festival de Cannes. Preuve de l'hégémonie du festival sur la planète "art & essai". C'est le cas de Léonéra (Argentine), Eldorado (Belgique), Tony Manero (Brésil), Premières neiges (Bosnie), Entre les murs (France), Valse avec Bashir (Israel), Gomorra (Italie), Tulpan (Kazakhstan), La nouvelle vie de mr O'Horten (Norvège), My Magic (Singapour), Blind Loves (Slovaquie), Les trois singes (Turquie). En revanche, la Hongrie et les Philippines ont préféré un autre film que celui qui les représentaient sur la Croisette.

Les nominations seront annoncées le 22 janvier 2009.

Voici la liste complète :

Afghanistan : Opium War, Siddiq Barmak; Albanie : The Sorrow of Mrs. Schneider, Piro Milkani et Eno Milkani; Algérie : Mascarades, Lyes Salem; Allemagne : La bande à Baader, Uli Edel ; Argentine : Léonéra, Pablo Trapero; Autriche : Revanche, Gotz Spielmann ; Azerbaijan : Fortress, Shamil Nacafzada; Lire le reste de cet article »

Les « Oscars » européens se préparent

Posté par vincy, le 5 octobre 2008

Les "European Film Awards" ont toujours du mal à s'imposer, jamais cités dans les dossiers de presse, rarement mentionnés sur les affiches, valorisés ad minima dans les articles de presse. Si l'échec populaire et médiatique est patent, il faut au moins reconnaître que, cinématographiquement, l'audace est de mise. Ils viennent de révéler les quatre films en course pour le prix de la meilleure première oeuvre et, reconnaissons, qu'il y a une volonté de primer des cinémas singuliers : Hunger, de Steve McQueen (Royaume Uni), Premières neiges, de Aida Begic (Bosnie Herzégovine), Tulpan, de Sergey Dvortsevoy (Kazakhstan), tous trois primés à Cannes, mais aussi Tatil Kitabi, de Seyfi Teoman (Turquie).

Pour les nominations dans les autres catégories, la France a présenté Bienvenue chez les Ch'tis, Un conte de noël, Entre les murs et La graine et le mulet. On note que de nombreux films "cannois" sont dans le "pipeline" comme Moscow, Belgium, Delta, Gomorra, Il Divo, Home, O'Horten, Le silence de Lorna, Valse avec Bashir, Trois singes, Wolke 9...
Parmi les grands cinéastes en lice pour la nomination au prix du meilleur réalisateur, on note la présence de Nikita Mikhalkov, Mike Leigh, Andrzej Wajda, Sergei Bodrov.

On sait déjà que Dame Judi Dench, oscarisée, jamesbondisée, shakespearisée, sera honorée d'un prix spécial pour l'ensemble de sa carrière. De même les fondateurs du Dogme danois, créé en 1995, lancé sur les écrans en 1998 avec Festen et Les Idiots, seront récompensés d'un prix pour leur contribution au cinéma mondial. Thomas Vinterberg, Lars Von Trier, Kristian Levring et Soren Kragh-Jacobsen seront, à coup sûr, les vedettes de cette 21e cérémonie, qui aura lieu cette année, le 6 décembre, à Copenhague.

5 300 spectateurs franciliens entre les murs d’un cinéma à 14h

Posté par vincy, le 24 septembre 2008

Pour sa première séance, Entre les murs a séduit 3 020 spectateurs dans 28 salles parisiennes. C'est davantage que les 1 991 amateurs de Faubourg 36 (25 salles). En périphérie, Cantet bat là aussi Barratier avec 2 301 spectateurs (56 salles) contre 1 884 spectateurs (42 salles).  Cela fait dix spectateurs de plus par copie pour la Palme d'or. Haut et Court a donc été récompensé pour sa prise de risque avec une si large combinaison de salles.

Cannes : Qui est François Bégaudeau?

Posté par vincy, le 23 septembre 2008

francoisbegaudeau.jpgFrançois Bégaudeau. Un nantais de 37 ans. Jolie gueule. Un peu froid, un peu hautain pour ceux qui l’ont croisé. Il sait qu'il est doué (mention très bien au bac). Il travaille aussi énormément.

Un écrivain (son  Anti-manuel de littérature  sort le 2 octobre en librairie). Un journaliste littéraire sur Canal + et cinématographique dans Transfuge et Playboy. Un chroniqueur sportif. Fan de foot, il a commenté le dernier championnat européen dans le journal Le Monde. C'est d'ailleurs un mauvais pronostiqueur... De sa passion, il avait même fait un roman, Jouer juste, où il mélangeait amour et football.

Un asocial, c’est ce qu’on lit Dans la diagonale, considérations de trentenaires qui n’ont plus rien à dire. Un cynique aussi ? Ou plutôt un habile écrivain maniant parfaitement l’ironie. Un ancien professeur (de français), donc. Pour manger. Il plaide pour qu'on ne note plus rien, pour que l'école soit moins un outil sélectif qu'un moyen d'émancipation.

Un chanteur aussi. Dans un groupe punk, Zabriskie point (le titre d’un film d’ailleurs). Il a tout du gendre idéal, hétéro, belle gueule, bonne tête. « Féminisme viril », c’est lui qui le dit.  « Je me trouvais plus séduisant quand j’étais jeune », affirme-t-il pourtant. Un coup de mou ? Ou alors plus assez la pêche pour sauter sur scène, chanter, hurler, grimacer (la tournée du groupe a été filmée dans un enregistrement,  Je suis une vidéo machine). Là encore le corps se mixe avec le bonhomme. Pas pour rien qu’il écrira un roman sur Mick Jaeger. Forcément. « Jouer n’est pas cette chose si difficile, profonde et éprouvante. Les acteurs réfléchissent mal. Un bon acteur accepte le vide. Le rôle se construit comme cela. » Bien réfléchi tout cela. Il aime théoriser sur le corps et la pensée, qui s’entrelacent, qui dépendent l’un de l’autre, qui se mélangent l’un à l’autre.

Un politique bien sûr. Et même un militant (Réseau Education Sans Frontières). Il est de gauche, prépare un documentaire sur la jeunesse sarkozyste. Bégaudeau est un homme qui écrit (beaucoup), mais qui est avant tout un démocrate. Ce qu’il prouve dans Entre les murs (Prix France Culture-Télérama), qui débat constamment du sujet.

Un enfant gâté enfin. « A 15 ans, j'adorais le rock, la littérature et le cinéma et j'ai eu la chance de faire les trois.» Il est un homme de son temps, médiateur et médiatique.

« Entre les murs » sélectionnable pour les Oscars

Posté par vincy, le 19 septembre 2008

Le bal des prétendants à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère a commencé. Chaque pays va annoncer, tout au long des semaines à venir, son film élu pour la course aux 5 nominations. Le comité de sélection français (voir article du 28 juillet 2008) a choisi, sans surprise, Entre les murs, Palme d'or au dernier festival de Cannes.

Cette année, les Oscars ont récompensé le film autrichien, Les faussaires. La dernière nomination française date de 2005 avec le consensuel Joyeux Noël. La France a reçu douze fois la récompense (l'Italie conserve son record avec 13 statuettes), loin devant l'Espagne, la Suède et la Russie (cinq nominations chacun). Il n'y a pas eu d'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour un film français depuis 1992 (Indochine).

New York s’offre la Palme d’or et le Lion d’or

Posté par MpM, le 12 septembre 2008

Entre les murs, encore tout auréolé de sa Palme d’or cannoise, aura les honneurs du 46e Festival de New York le 26 septembre prochain, soit seulement deux jours après sa sortie en France. C’est en effet le film de Laurent Cantet, sobrement rebaptisé The class (voir article du 13 juillet), qui fera l’ouverture de cette manifestation qui présente traditionnellement le "meilleur" du cinéma américain et mondial.
Les deux autres grands moments de la quinzaine seront d’ailleurs la projection de L’échange de Clint Eastwood (reparti presque bredouille de Cannes) et de The Wrestler de Darren Aronosky (Lion d’or à Venise) en clôture. On a connu pire compagnie pour ce film sans stars tourné avec des acteurs non professionnels ! Et c'est loin d'être fini, puisque en octobre, il sera présenté au Festival du film de Londres où est également attendu... l'avant première mondiale de Quantum of Solace, le nouvel opus des aventures de James Bond !