Le rapport Mary préconise une nouvelle classification des films

Posté par vincy, le 29 février 2016

loveAudrey Azoulay a hérité d'une patate chaude quand elle a succédé à Fleur Pellerin au ministre de la Culture et de la Communication. Ce lundi 29 février, elle a reçu le rapport commandé par Pellerin, et signé Jean-François Mary, Président de la Commission de classification des œuvres cinématographiques.

Ce rapport sur les conditions d'interdiction des œuvres de cinéma aux moins de 18 ans, dans le cadre de la procédure de délivrance des visas accordés aux œuvres cinématographiques, fait suite a plusieurs décisions judiciaires qui annulaient les visas émis pour des oeuvres violentes ou des oeuvres qui montraient des scènes de sexe explicite. L'Association Promouvoir a gagné presque toutes ses batailles, malgré deux récentes déconvenues pour Bang Gang et Les Huit salopards.

"Cette réflexion a porté sur l'automaticité de cette interdiction et sur la durée des procédures applicables" explique le ministère qui a "décidé d’engager une réforme des textes en vigueur afin d’assurer la meilleure protection possible du jeune public.

Deux axes sont retenus:

- adapter les critères qui encadrent actuellement l’interdiction aux mineurs de -18 ans pour conforter le rôle et élargir le pouvoir d’appréciation de la Commission de classification, qui représente l’ensemble des composantes de la société.

- engager une réflexion visant à simplifier les voies de recours pour réduire les délais de la procédure devant la justice administrative pour assurer la détermination de la classification d’un film.

Préalables

Le rapport de Jean-François Mary a prix en compte que "la classe d'âge entre seize et dix huit ans correspond à une étape importante du développement de l'individu sur le plan de l’autonomie personnelle et psychologique, et la classification appliquée doit respecter un équilibre entre la maturité et la fragilité des individus à cet âge de la vie."

Il considère que "les mesures de classification les plus restrictives déterminent toute l’échelle des mesures de classification en aval" et que "le choix d’une classification à seize ans ou à dix-huit ans par le ministre chargé de la culture a des effets sur la projection du film en salles bien au-delà du public des mineurs." En effet, "nombre de distributeurs et d’exploitants renoncent purement et simplement à projeter le film dans leurs salles", ce qui "tue" le film commercialement. Enfin "le choix de la classification à seize ans ou à dix-huit ans étend ses effets sur la diffusion des films à la télévision et sur la sortie des films en DVD et sur les autres supports numériques ou analogiques", ce qui a un impact considérable aussi bien sur le financement que sur l'audience du film.

Le cinéma, un "objet" pas comme les autres

Le rapport conserve l'idée que les oeuvres cinématographiques doivent bénéficier "d'un régime d'exception" en matière de censure. Il propose l'ajout d'un alinéa: "(...) il est tenu compte de l’intention ou de la démarche artistiques de son auteur, ainsi que des éventuel les mesures administratives délivrées en vue ou à l’occasion de sa diffusion."

"Cette formulation serait donc le rappel utile d’une vérité qui est déjà acquise en jurisprudence. Elle aurait le mérite de consolider l’attitude du juge
en faveur du respect de la liberté de création
."

Les mineurs majeurs sexuellement

Personne n'a réclamé la suppression de la classification X  mais le rapport souligne que "la suppression de l’interdiction aux moins de dix-huit ans peut
s’autoriser des évolutions du droit pénal lui-même en ce qui concerne ce que l’on appelle d’une expression impropre la « majorité sexuelle ».
"

Sachant que l’évolution du droit pénal ne remet certes pas en question le principe de la protection des adolescents face à certaines images, une "solution pourrait être la réécriture de l’article R. 211-12", notamment, "en tenant compte de la récente jurisprudence du Conseil d’État sur les films Love et Saw 3D."

Nouveau système de classification

La nouvelle rédaction de l’article R. 211-12 pourrait donc être : "Le visa d'exploitation cinématographique s'accompagne de l'une des mesures
de classification suivantes, en fonction du trouble que l’oeuvre ou le document est de nature à produire sur la sensibilité des personnes mineures :

1° Autorisation de la représentation pour tous publics ;

2° Interdiction de la représentation aux mineurs de douze ans ;

3° Interdiction de la représentation aux mineurs de quatorze ans ;

4° Interdiction de la représentation aux mineurs de seize ans ;

5° Interdiction de la représentation aux mineurs de dix-huit ans, lorsque l'oeuvre ou le document comporte sans justification de caractère esthétique
des scènes de sexe ou grande violence qui sont de nature, en particulier par leur accumulation, à troubler gravement la sensibilité des mineurs, à
présenter la violence sous un jour favorable ou à la banaliser

6° Interdiction de la représentation aux mineurs de dix-huit ans avec inscription de l'oeuvre ou du document sur la liste prévue à l'article L. 311-2."

Il est donc envisagé "de créer une catégorie intermédiaire entre douze et seize ans. En effet, il est clair que les capacités de distance critique à douze ans sont inférieures à ce qu’elles peuvent être entre seize et dix-huit ans. L’introduction d’une restriction à quatorze ans permettrait d’introduire une plus grande liberté d’appréciation, car le choix est souvent délicat lorsque le risque est de viser trop bas à douze ans et trop haut à seize ans."

Trouble et sexe

Il appartiendrait toujours à la commission et au ministre chargé de la culture d’élaborer une doctrine pour les critères de classification des niveaux inférieurs, en "en fonction du trouble que l ’oeuvre ou le document est de nature à produire sur la sensibilité des personnes mineures."

On modifierait aussi l'intitulé définissant l'oeuvre: "Le remplacement du critère de « scènes de sexe non simulées » par celui de « scènes de sexe »: le critère de la « non simulation » des scènes de sexe a évidemment perdu son intérêt au cours des récentes années, avec le développement des techniques numériques de mise en scène. Une scène peut être tout à fait explicite à l’écran tout en ayant été simulée lors du tournage. Plus généralement, certains films justifient une interdiction aux moins de 18 ans quant à l’effet produit sur de jeunes spectateurs sans comporter de telles scènes, et le raisonnement inverse peut tout aussi bien être tenu dans le cas où un film comportant de telles scènes ne justifie qu’une interdiction de moindre sévérité. C’est d'ailleurs ce que le Conseil d'Etat avait relevé dans l’arrêt rendu à propos du film Le pornographe cité plus haut."

Incitation à la violence

Le rapport souhaite aussi modifier la définition de la "violence dans les oeuvres cinématographiques. "L'intégration de la prévention à « l'incitation » à la violence vient en en écho aux dispositions de l'article 227-24 du code pénal. Cet ajout vise à montrer qu’au regard de la psychologie des mineurs,
l’incitation à la violence est une question en elle-même qui revêt une importance particulière.
" Sans entrer "dans le débat controversé sur le
caractère addictif des images de violence extrême
," puisqu'il "est raisonnable de penser que la société souhaite à bon droit en prémunir les jeunes", le rapport constate "que dans la période actuelle, l’on prête à la fiction cinématographique plus de pouvoir sur les comportements individuels qu’elle n’en a sans doute et l’on entend proscrire dans les films toute incitation des mineurs à la drogue, à l’alcool, au tabac etc.."

Nouvelles voies judiciaires

Enfin, en cas de contestation, ce rapport suggère de "laisser le tribunal administratif de Paris juge en premier et dernier ressort de ces affaires et de supprimer la voie de l’appel pour n’ouvrir que la faculté de saisir le Conseil d’Etat, juge de cassation. Cette solution aurait l’avantage d’établir un parallélisme entre la procédure du référé suspension de l’article R. 521-1 du code de justice administrative et le règlement de l’affaire au fond. "

Oscars 2016: Sacres (attendus), belles surprises et beaucoup de politique!

Posté par wyzman, le 29 février 2016

La nuit dernière se tenait la 88ème cérémonie des Oscars. Et une chose est sûre, le grand rendez-vous des professionnels de l'industrie du cinéma était à ne pas manquer. Et cela, pour plusieurs raisons. La première et la plus évidente : après la polémique des #OscarsSoWhite, les discours de Chris Rock étaient incroyablement attendus. Et l'humoriste américain n'a pas manqué de faire part de son ressentiment face au manque de diversité parmi les nommés.

Dès l'introduction, l'acteur de 51 ans n'a pas mâché ses mots : "Dans les années 60, ça a dû arriver et on n'a pas manifesté. Pourquoi ? Parce qu'on avait des vrais problèmes à résoudre ! Si les votants nommaient les maîtres de cérémonie, je ne serais même pas là. Tout le monde m'a dit de boycotter les Oscars. Mais il n'y a que les gens au chômage qui te disent de démissionner ! Jada Pinkett Smith a dit qu'elle boycottait les Oscars. Mais c'est comme si moi je boycottais les sous-vêtements de Rihanna : je n'y ai pas été invité !" Voilà qui était dit. Pendant 3 heures, les références au manque de diversité n'ont fait que s'enchaîner pour le bonheur de certains - mais pas de tous. En effet, en faisant chacun de ses discours sur le ton de l'humour, il se pourrait bien que Chris Rock soit passé à côté du propos. La présidente de l'Académie, Cheryl Boone Isaacs, en a profité pour venir sur scène rappeler à tous que "Les Oscars célèbrent les conteurs qui ont la chance travailler sur ce médium puissant qu'est le film" avant d'évoquer les réformes déjà entreprises.

Grâce aux apparitions de Stacey Dash, Kevin Hart, Kerry Washington, Priyanka Chopra ou encore Michael B. Jordan, la cérémonie a fait son possible pour montrer qu'elle allait de l'avant, se parant de couleur parmi les présentateurs à défaut de le faire du côté des nommés. Malheureusement, on passera difficilement outre certaines vannes de Chris Rock un peu trop osées pour l'assistance. On pense notamment à la vente de cookies pour l'association de sa fille qui lui ont surtout permis de balancer à Leonardo Dicaprio : "Allez, t'as gagné 30 millions !" rappelant ainsi les inégalités salariales qui touchent le secteur. Déplacés, culottés ou juste couillus, les efforts de celui qui a joué dans Two Days in New York n'ont pas éclipsé la talent de Neil Patrick Harris et Ellen DeGeneres, ses deux prédécesseurs. Dommage.

A côté, bien qu'elle n'ait pas remporté l'Oscar de la meilleure chanson originale avec "Till It Happens To You", Lady Gaga a tout de même livré un live digne de ce nom ! Introduite par Joe Biden, l'actuel vice-président des Etats-Unis, la chanteuse révélée par "Just Dance" était accompagnée de "survivants" de viols et a dédié sa prestation à Kesha Rose. Oscarisé pour "Writing's On the Wall", Sam Smith a dédié son prix à la communauté LGBT. On vous l'a dit, il y avait beaucoup de politique lors de ces Oscars ! D'ailleurs, nous serions tentés de dire que choisir Spotlight comme Meilleur film n'est pas anodin… Venu chercher son prix, le réalisateur Adam McKay a déclaré : "Cet Oscar est un mégaphone, j'espère que notre message résonnera jusqu'au Vatican : il faut protéger les enfants !"

Mais bien évidemment, tout ce qu'il faut retenir de ces Oscars, c'est le sacre de Leonardo DiCaprio. Annoncé comme grand favori, l'interprète de Hugh Glass dans The Revenant a enfin pu rentrer chez lui avec la fameuse statuette dorée qu'on lui promet depuis deux décennies ! D'ailleurs, il n'a pas hésité à remercier Martin Scorsese "qui [lui a] appris tant de choses sur le septième art" lors de son discours de remerciements. Vous noterez qu'après Le Loup de Wall Street, les deux hommes se retrouveront en 2017 pour The Devil in the White City, leur sixième collaboration.

Pour le reste, il convient d'évoquer les 6 prix techniques décernés à Mad Max : Fury Road qui n'ont fait que rappeler le génie de George Miller, à qui les votants ont préféré Alejandro G. Inarritu. Face à Mustang, Le Fils de Saul a su se montrer à la hauteur, confirmant ainsi les pronostics de la presse spécialisée. Enfin, et parce qu'il est toujours bon de finir sur un peu d'optimisme, félicitons Brie Larson et Alicia Vikander. Dans Room, le nouveau film de Lenny Abrahamson, la première excelle et s'est vue attribuer l'Oscar de la Meilleure actrice, coiffant Cate Blanchett et Carol au poteau. La seconde, très appréciée outre-Atlantique, est repartie avec l'Oscar du Meilleur second rôle féminin. Et parce qu'elle sauve complètement The Danish Girl, il va sans dire que c'était amplement mérité !

Pour découvrir le palmarès complet, c'est ici.

Oscars 2016: Spotlight, DiCaprio et Mad Max sacrés par Hollywood

Posté par vincy, le 29 février 2016

Toutes les nominations et le live en direct sur notre compte twitter.

Palmarès très équilibré cette année aux Oscars, avec trois gagnants très différents. Spotlight a remporté le titre de meilleur film, amplement mérité, dans une course très ouverte. Avec deux Oscars, le film a su déjouer les pronostics et démontre une fois de plus qu'on peut faire un cinéma populaire et intelligent, même si le box office n'est pas phénoménal.  Et finalement quoi de mieux pour cette 88e cérémonie très très engagée politiquement, et menée brillament par Chris Rock que de couronner un film lui-même très politique?!

Mad Max Fury Road a triomphé par le nombre et fait une importante razzia dans les catégories techniques avec six Oscars. Le festival de Cannes, qui l'avait présenté en avant-première mondiale, a aussi pu compter sur trois autres prix prestigieux: Le fils de Saul (film en langue étrangère), Vice-Versa (animation) qui fait gagner un 8e Oscar à Pixar et un 10e au groupe Disney dans cette catégorie et Amy comme meilleur documentaire. Pour Le Fils de Saul, c'était la 9e fois que la Hongrie était nommée dans cette catégorie. Le cinéma hongrois n'avait remporté l'Oscar qu'une seule fois, en 1981, avec Mephisto de István Szabó.

Les Oscars ont pour l'instant récompensé de nombreux professionnels non américains, de la danoise Alicia Vikander aux britannique Mark Rylance et Sam Smith (qui fait une fois de plus gagner l'Oscar de la meilleure chanson à James Bond). Sans oublier la pakistanaise Sharmeen Obaid-Chinoy, le chilien Gabriel Osorio Vargas (c'est seulement le 2e Oscar pour ce pays) et bien sur le mexicain Emmanuel Lubezki qui rentre dans l'histoire avec un troisième Oscar consécutif dans sa catégorie (directeur de la photographie) après ceux de Gravity et Birdman. Pour l'italien et la légende de la musique de film Ennio Morricone, la sixième nomination aura été la bonne (même s'il avait déjà reçu un Oscar d'honneur en 2007).

Evidemment on retient surtout le deuxième Oscar consécutif du réalisateur mexicain Alejandro G. Innaritu, un an après Birdman. C'est le troisième cinéaste à réussir cet exploit après Joseph L. Mankiewicz (1948-1949) et John Ford (1940-1941). Il offre surtout l'Oscar tant attendu pour l'un des plus acteurs de ces 20 dernières années: Leonardo DiCaprio. Il l'a enfin eu. C'était le couronnement attendu autant pour la cérémonie que pour la star. Avec trois Oscars "historiques", The Revenant n'aura pas tout perdu.

Film: Spotlight de Tom McCarthy
Réalisateur: Alejandro G. Inarritu (The Revenant)
Acteur: Leonardo DiCaprio ( The Revenant)
Actrice: Brie Larson (Room)
Second-rôle masculin: Mark Rylance (Le Pont des Espions)
Second-rôle féminin: Alicia Vikander (The Danish Girl)
Film d'animation (long métrage): Vice-Versa (Inside Out)
Film documentaire (long métrage): Amy d'Asif Kapadia & James Gay-Rees
Film en langue étrangère: Le fils de Saul de Laszlo Nemes
Court métrage: Stutterer de Benjamin Cleary
Film d'animation (court): Bear Story de Gabriel Osorio Vargas (Chili)
Film documentaire (court): A Girl in the River: The Price of Forgiveness de Sharmeen Obaid-Chinoy
Scénario original: Tom McCarthy & Josh Singer (Spotlight)
Scénario (adaptation): Adam McKay & Charles Randolph, d'après sur le livre The Big Short: Inside the Doomsday Machine de Michael Lewis (The Big Short)
Musique: Ennio Morricone (Les 8 Salopards)
Chanson: Writing's On The Wall (007 Spectre) de Sam Smith et James Napier
Image: Emmanuel Lubezki (The Revenant)
Montage: Margaret Sixel (Mad Max: Fury Road)
Décors: Colin Gibson & Lisa Thompson (Mad Max: Fury Road)
Costumes: Jenny Beavan (Mad Max: Fury Road)
Maquillages et coiffures: Lesley Vanderwalt, Elka Wardega & Damian Martin (Mad Max: Fury Road)
Montage son: Mark Mangini & David White (Mad Max: Fury Road)
Mixage son: Chris Jenkins, Gregg Rudloff & Ben Osmo (Mad Max: Fury Road)
Effets visuels: Andrew Whitehurst, Paul Norris, Mark Ardington & Sara Bennett (Ex Machina)

Spotlight grand vainqueur des Independent Spirit Awards 2016

Posté par vincy, le 28 février 2016

Si les Oscars sont assez ouverts et pourraient décevoir la Warner, il est certain que le studio se consolera avec cette razzia de prix pour Spotlight aux Independent Spirit Awards. Le film de Tom McCarthy décryptant l'enquête journalistique sur le scandales de prêtres et curés pédophiles de Boston a raflé les principaux prix: film, réalisateur, scénario, montage et le prix Robert Altman qui récompense à la fois des directeurs de castings et l'ensemble des acteurs.

Pour le reste, seuls deux films ont reçu deux prix chacun: Beasts of No Nation avec les deux récompenses pour l'interprétation masculine et Room avec le prix de la meilleure actrice et celui du premier scénario.

Carol, l'un des favoris, a quand même récupéré le prix de la meilleure image. Et surtout Tangerine avec un prix du meilleur second-rôle féminin, a fait l'histoire: Mya Taylor est la première actrice transgenre à être distinguée dans un grand prix américain.

Le palmarès complet:
Meilleur film: Spotlight
Meilleur réalisateur: Tom McCarthy, Spotlight
Meilleur scénario: Tom McCarthy & Josh Singer, Spotlight
Meilleur premier film: The Diary of a Teenage Girl
Meilleur premier scénario: Emma Donoghue, Room (d'après son roman)
Meilleur acteur: Abraham Attah, Beasts of No Nation
Meilleure actrice: Brie Larson, Room
Meilleur second-rôle masculin: Idris Elba, Beasts of No Nation
Meilleur second-rôle féminin: Mya Taylor, Tangerine
Meilleur documentaire: The Look of Silence
Meilleur film international: Le fils de Saul
Meilleure image: Carol
Meilleur montage: Spotlight
Prix John Cassavetes (film à moins de 500000$): Krisha
Prix Robert Altman (casting): Spotlight

César 2016: Le top chic et le top moche

Posté par cynthia, le 27 février 2016

michel fau louane juliette binoche michael douglas

Comme tous les ans, les César réunissent tout le gratin du cinéma français en une soirée. Qui dit gratin, dit tenu vestimentaire au prix de mon salaire annuel (non je ne demande pas une augmentation afin de fouler le tapis rouge de la cérémonie l'année prochaine en robe Dior).

Qui cette année nous a fait rêver ou pas? Voici le top chic et moche de la 41ème cérémonie des César.

Le top Chic:

5) Mélanie Laurent, la petite princesse aux yeux de braise
La belle est venue vêtue d'une robe Armani entièrement noire et fendue sur la jambe. On a adoré! L'actrice, à la réputation narcissique, aurait très bien pu se la raconter hier soir tant elle était jolie à souhait. D'autant plus qu'elle n'est pas repartie les mains vides, puisqu'elle a emporté  le César du meilleur film documentaire. Dédicace à toutes les bitches anti-Mel!
4) Juliette Binoche, le rayon de soleil de la cérémonie
En robe longue blanche et zébrée de doré Roberto Cavalli, la magnifique Juliette Binoche (qu'on ne présente plus) a illuminé la cérémonie. Dommage, il a fallu attendre la fin de la cérémonie pour l'apercevoir... Elle remettait le César du meilleur film. On aurait bien voulu l'avoir devant les yeux pendant trois heures en siène blanche et élégante.
3) Michael Douglas, la classe à l'américaine
D'accord, il a l'âge d'être notre père (et même grand-père pour certain), cependant Michael, gentleman, dégage toujours autant de sex-appeal en costume tiré à quatre épingles. Même Florence Foresti (maîtresse de cérémonie) n'en pouvait plus: "oh j'ai envie de vous étrangler et de vous faire l'amour en même temps"!
2) Soria Zeroual, la magnifique femme traditionnelle qui a dû en faire hurler certains

L'actrice vedette du film Fatima, qui a emporté le César du meilleur film, est arrivée en tenue traditionnelle algérienne et voilée. Brillante de mille feux tel un conte des mille et une nuit, Soria a montré que la beauté pouvait être dans toutes les origines et que notre pays est plus ouvert d'esprit que certains pourraient croire.
1) Raphael Personnaz ou l'homme qui pourrait faire ce qu'il veut de notre corps
Et tel un orgasme que l'on attendait plus, l'acteur Raphael Personnaz est arrivé afin de remettre le César du meilleur second rôle féminin. On peut le dire, il nous a bien réveillés (on s’assoupissait un peu à ce moment là, il faut l'avouer). En costume/cravate, Raphael dégageait plus d'aphrodisiaque qu'un kilo de viagra. Dans notre for intérieur on ne désirait qu'une chose: qu'il nous attache et qu'il joue à Cinquante nuances de cuir avec nous!

Le top Moche:

5) Lou Roy-Collinet en champs de pâquerette
L'actrice nommée aux César est arrivée avec une robe de petite fifille. Candy n'avait qu'à bien se tenir! Bon, elle est jeune me direz-vous... pourtant lorsque l'on regarde les tenues de l'actrice Emma Watson à son âge, le level était déjà bien plus haut. Prends exemple Lou, d'autant que tu es belle comme une Bardot!
4) Diane Rouxel presque seins nus
Samedi soir: vous sortez avec les copines à la chasse à un Jules. Génial votre meilleure copine S connaît un restaurant où le serveur est plutôt sexy. Du coup vous sortez le grand jeu, costard féminin et talons hauts. Mais voilà au moment de partir vous tâchez votre chemise avec une crème au chocolat (oui, vous êtes une grosse gourmande!). Malédiction votre copine vous attend en bas... tant pis vous en filer la veste par-dessus vos seins nus et c'est parti!!!!!
Voilà ce qui a dû arriver à Diane Rouxel en cette 41ème cérémonie des César. Sauf si elle avait prévu un strip-tease au Fouquet's en after?
3) Michel Fau et la peau du raton laveur
Le meilleur allié face au froid c'est le manteau. Le génial et fantasque Michel sait de quoi on parle puisqu'il est carrément parti à la chasse au raton laveur afin de confectionner son manteau pour les César!
Tayooooooooo!!!! Pour la classe on repassera! Et sinon on a d'excellent shampoings bio à lui conseiller...
2) Audrey Lamy au saut du lit
Vendredi soir: vous vous envoyez en l'air tendrement avec votre Jules (le Jules que vous avez réussi à pécho dans le restaurant avec votre costume boobs à l'air libre) lorsque votre téléphone sonne...
"C, c'est moi je suis en bas!" Oh le merdier!! Vous avez oublié votre soirée country avec votre best... pas le temps de prendre une douche... pas le temps de vous habiller...tant pis! Vous jetez votre Jules du lit, arracher les draps et et vous vous enroulez dedans!
Parfait... prête à aller danser à la mode d'Audrey Lamy (qui quand même a su chanter un hymne inspiré aux ingénieurs du son) aux César 2016 ;)
1) Louane en robe licorne/oiseaux et talons trop hauts
Lorsque Louane est arrivée sur scène, nous avons d'abord rigolé grâce à sa sublime démarche! Ma chériiiiiiie lorsque l'on ne sait pas marcher avec des talons, on porte des baskets!!! Tu avais la démarche de la Linéa (pour ceux qui ne connaissent pas, lien: ici)! Ta robe quant à elle, nous a filé la nausée au point que l'on a repeint notre sol! La robe licorne/oiseaux....d'accord, j'adore les licornes (surtout celle de Vanessa Paradis) mais une robe pareille voyons...tu voulais nous faire faire un AVC c'est ça? Pour couronner le tout tu t'es mise à chercher le micro qui était devant toi (BLOOOOOOOONDE) et à parler d'une manière lente et chiante!!!

César 2016 : Une Foresti party faite de Louboutin et d’autres surprises !

Posté par wyzman, le 27 février 2016

Une chose est sûre, la 41ème cérémonie des César qui avait lieu hier soir au Théâtre du Châtelet (Paris) ne nous a pas laissé de marbre. Plus encore et parce qu'elle était présentée par une Florence Foresti survoltée (mais drôle), nous avons passé un très bon moment. Les sacres de Fatima (meilleur film), Mustang (meilleur premier film), Catherine Frot (meilleure actrice) et Vincent Lindon (meilleur acteur) nous ont émus mais il n'y avait pas que ça. Oh non ! Nous aurions même tendance à dire que le meilleur se trouvait ailleurs que dans le palmarès !

On commencera donc par le commencement : Florence Foresti. Introduction géniale, références à Nikita, Itinéraire d'un enfant gâté et Black Swan. Entrée théâtrale et presque fracassante, petit clin d'œil aux #OscarsSoWhite et vannes sur les clichés. Oui, celle qui a déjà été faite Chevalier des Arts et des Lettres a tout compris de l'esprit Canal et sait comment dynamiter une cérémonie peu attirante. Pour cause, elle a passé la soirée à envoyer des piques à tout le monde. On pense notamment à son "Dheepan ? Encore une bonne comédie hein !" envoyé à Jacques Audiard ou le fameux "Vincent Lindon ? C'est un peu notre Leonardo DiCaprio… Toujours nommé, jamais césarisé !" Jusqu'à hier soir. Sans trop forcer sur ses personnages, l'humoriste a prouvé, seule ou "bloquée" avec Vanessa Paradis et sa licorne, qu'elle pouvait faire rire. Vraiment rire !

Mais elle n'a pas été la seule à plaire à l'audience. Après l'énorme buzz suscité l'an dernier par le "En attendant, moi je ne me fais pas bronzer la bite dans des films de pédés" de Zabou Breitman à Pierre Deladonchamps, les deux comparses ont remis le couvert pour le bonheur de tous. "Il y a des gens biens ce soir…" commence l'acteur révélé dans L'Inconnu du lac. Ce à quoi l'actrice vue dans Nous trois ou rien répond : "Oui, et des pourritures humaines qui vendraient leur mère pour des Louboutin !" Voilà qui est dit. A quand une comédie en commun ?

Quant au reste de la soirée, il aura été marqué par le discours fadasse et récité de Louane Emera, la mine blafarde de Nicolas Duvauchelle et les tendres remerciements de Rod Paradot (meilleur espoir masculin pour La Tête haute). Ses gouttes de sueur et son "Je dois remercier ma mère… C'est elle qui tous les jours croit en moi !" ont attendri l'assistance, les téléspectateurs et Twitter. Nouvel instance de contrôle, le réseau social n'a pas manqué de noter la longueur globale de la cérémonie, le discours en très bon français de Michael Douglas (César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière) et de s'impatienter face au sketch à rallonge de Jonathan Cohen... C'est dommage, jusque-là on tenait le bon bout ! Surtout que Foresti était inspirée quand elle a dénoncé la cabale contre Loubna Abidar en infantilisant ceux qui ne font pas la distinction entre fiction et réalité...

En terminant comme convenu à 00:00, Florence Foresti a tenu son pari. Une très bonne chose. Plus vivante et audacieuse que les éditions passées, cette 41ème cérémonie aura été l'occasion de rendre hommage à toutes les personnalités disparues récemment (et elles sont nombreuses) ainsi que de porter un regard sur l'avenir. Claude Lelouch l'assure : "Préparez vos caméras, il y aura de très belles choses à filmer" en 2016. Mais ce n'est pas fini ! Comme les votants ont consacré les femmes, c'est sans surprise que Christine & the Queens s'en est allé d'une reprise de "It's Only Mystery", la bande originale de Subway, le second film de Luc Besson. Vous l'aurez compris, les César 2016 étaient la meilleure cérémonie depuis bien longtemps !

D'ailleurs l'audience était en hausse par rapport à l'année dernière. FF a séduit 100 000 téléspectateurs de plus malgré une vive concurrence de Koh-Lanta et du Rugby.

Pour découvrir le palmarès complet, c'est par ici.

Les César 2016 sacrent Fatima, Mustang, Catherine Frot et Vincent Lindon

Posté par redaction, le 26 février 2016

Toute la cérémonie sur notre compte twitter. Et le rappel de toutes les nominations.

Fatima, déjà couronné par le Prix Louis-Delluc, est reparti avec trois César dont celui du meilleur film. En nombre de récompenses, il est devancé par Mustang, quatre fois distingué, dont le prix du meilleur prix film. Deux histoires de femmes entre occident et orient, deux films issus de métissage franco-méditerranéen.

On s'étonnera toujours de certains choix, à commencer par Birdman et Le Petit Prince. On sera peut-être déçu que Trois souvenirs de ma jeunesse n'ait pas eu autre chose que le César du meilleur réalisateur pour Arnaud Desplechin, qui était pour la quatrième fois nominé. Ce fut la bonne. Idem pour Vincent Lindon, qui après cinq nominations infructueuses, empoche un César amplement mérité depuis des années, et fait le doublé royal avec son prix d'interprétation à Cannes. Si Michel Fau a étonnament perdu dans la catégorie second-rôle masculin, Catherine Frot a sauvé l'honneur de Marguerite, quatre fois césarisé tout de même, en décrochant son premier César de la meilleure actrice, vingt ans après celui du meilleur second-rôle, trente ans après sa première nomination.

Enfin, avec de nombreux lauréats nés hors de France, le cinéma Français, à l'occasion d'une soirée pleine d'autodérision, emmenée par une Florence Foresti plutôt inspirée, a montré qu'il était ouvert au monde. Michael Douglas, César d'honneur, a très bien su trouver les mots pour rappeler à quel point la culture française était importante. Le tout dans un discours entièrement en français.

Meilleur film : Fatima de Philippe Faucon
Meilleur réalisateur: Arnaud Desplechin (Trois souvenirs de ma jeunesse)

Meilleur film d'animation: Le Petit Prince de Mark Osborne
Meilleur premier film: Mustang de Deniz Gamze Egüven
Meilleur documentaire: Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent
Meilleur film étranger: Birdman d'Alejandro G. Inarritu (USA-Mexique)
Meilleur court métrage: La contre-allée de Cécile Ducrocq
Meilleur film d'animation (court métrage): Le repas dominical de Céline Devaux

Meilleure actrice: Catherine Frot (Marguerite)
Meilleur acteur: Vincent Lindon (La loi du marché)
Meilleur second rôle féminin: Sidse Babett Knudsen (L'Hermine)
Meilleur second rôle masculin: Benoît Magimel (La tête haute)
Meilleur espoir féminin: Zita Hanrot (Fatima)
Meilleur espoir masculin: Rod Paradot (La tête haute)

Meilleur scénario original: Deniz Gamze Ergüven, Alice Winocour (Mustang)
Meilleur scénario adapté: Philippe Faucon, d'après Prière à la lune de Fatima Elayoubi (Fatima)
Meilleure image: Christophe Offenstein (Valley of Love)
Meilleur montage: Mathilde Van de Moortel (Mustang)
Meilleur son: François Musy, Gabriel Hafner (Marguerite)
Meilleurs décors: Martin Kurel (Marguerite)
Meilleurs costumes: Pierre-Jean Larroque (Marguerite)
Meilleure musique originale: Warren Ellis (Mustang)

La Loi du marché, film le mieux amorti en salles en 2015

Posté par vincy, le 26 février 2016

Le Film Français a publié la semaine dernière son classement des films français les plus rentables, soit le ratio entre le nombre d'entrées et le devis budgétaire des films. Seulement 5 films ont complètement couverts leur budgets: La loi du marché, Demain, Mustang, Much Loved et Babysitting 2. Hormis ce dernier, tous sont nommés aux Césars. Demain est un documentaire. La loi du marché, Mustang et Much Loved était présentés à Cannes. Much Loved a même la particularité d'avoir coûté moins de 700 000 euros. A l'inverse, malgré son budget frôlant les 10 millions d'euros, Babysitting 2 réussi à se faire une place au soleil, surclassant ainsi Connasse princesse des coeurs, Les nouvelles aventures d'Aladin, Papa ou maman, Les profs 2 et Les souvenirs, qui complètent le Top 10.

Notons que deux autres documentaires sont dans le Top 30 (La vie des gens, Le caravage). En revanche, le premier film d'animation est Pourquoi j'ai pas mangé mon père, seulement 50e (mais aussi l'un des plus gros budgets de l'année). Le classement ne prend pas en compte les recettes à l'export (qui changerait considérablement le tableau avec des films comme Taken 3 et Le petit prince).

Ils sont huit nommés au César du meilleur film cette année, et ils n'ont pas connu le même sort au box office.

Côté rentabilité, avec trois films à petits budget qui triomphent en salles, et cinq films du milieu dont seulement deux ont réussi à séduire un public assez large, les inégalités se creusent. A noter que La loi du marché et Mustang sont respectivement 1er et 3e au classement général des films français les plus rentables de l'année.

Omar Sy, acteur français le mieux payé du cinéma français

Posté par vincy, le 26 février 2016

Deux ans après la polémique sur les salaires disproportionnés des comédiens français, les cachets et rémunérations annexes se sont stabilisés. Depuis un an, les aides publiques sont liées à la proportion de ses salaires de "stars" dans le budget (voir le barème retenu par le CNC). Résultat, les cachets sont moins monstrueux mais les bonus se multiplient en cas de succès. Et nombreux sont ceux qui entrent en coproduction. Sans oublier ceux qui multiplient les casquettes: scénario, réalisation, ...

Le Parisien, après avoir interrogé les agents artistiques, a dressé un Top 15 "à la louche" des acteurs et actrices ayant touché le gros lot ces douze derniers mois. "L'époque où les stars du stand-up comme Gad Elmaleh ou Franck Dubosc exigeaient 1 M€ pour des comédies au scénario indigent est bien finie" parait-il. Comme on le sait depuis de nombreuses années les Depardieu, Deneuve, Marceau, Baye peuvent être à l'affiche pour des cachets assez "modestes", surtout si le film n'est pas une grosse production. Dujardin, Boon et Merad s'adaptent aussi aux budgets de films qu'ils veulent absolument faire (respectivement Un + Une, Lolo et Bis).

Au total, une quarantaine de comédiens et comédiennes peuvent réclamer plus de 500 000 euros. On notera dans ce top 15 qu'on ne trouve que deux femmes, deux acteurs issus de la diversité, un rescapé du Splendid, et au total trois ayant commencé leur carrière avant 1980),un sociétaire de la comédie française, neuf qui se sont fait connaître en tant que "comiques", cinq qui ont tourné avec un cinéaste américain.

  1. Omar Sy - 1,8M€ (2,2 millions d'entrées en moyenne)
  2. Dany Boon - 1,5M€ minimum (2,9 millions)
  3. Kev Adams - 1,5M€ (2,3 millions)
  4. Jean Dujardin - entre 1 et 1,5M€ (1,5 million)
  5. Fabrice Luchini - 1M€ (860 000)
  6. Franck Dubosc - 1M€ (1,4 million)
  7. Jamel Debbouze - 1M€ (2,6 millions)
  8. Sandrine Kiberlain - entre 800K et 1M€ (670 000)
  9. Catherine Frot - entre 700K et 1M€ (845 000)
  10. Kad Merad - 800K€ (1,6 million)
  11. Christian Clavier - 800K€ (2,2 millions)
  12. Vincent Cassel - 600K€ (875 000)
  13. José Garcia - 600K€ (1,2 million)
  14. Gérard Depardieu - 500K€ (1,4 million)
  15. Laurent Lafitte - 500K€ (1 million)

Quand Hollywood s’insurge… contre Hollywood !

Posté par wyzman, le 26 février 2016

Dans un article du New York Times publié mercredi, les acteurs, producteurs, scénaristes et réalisateurs issus de la diversité et qui font la fierté de Hollywood évoquent leurs conditions de travail. Des souvenirs de jeunesse aux plateaux de tournage en passant par les défis à relever, tout y passe. Et contrairement à ce que l'on pensait ou espérait jusque-là, Hollywood est loin d'être le royaume de la diversité et des bisounours. Après la polémique des #OscarsSoWhite et le rapport de l'école de journalisme et de communication d'Annenberg qui indique que seuls 2% des personnages de grosses productions sont ouvertement LGBT, le royaume californien encaisse un nouveau coup dur.

En effet, dans ledit article du New York Times, Sam Esmail le créateur de Mr. Robot affirme : "En grandissant, je pensais que l'homme blanc était la norme, que c'était le personnage de base de chaque histoire." Ken Jeong, la star de Very Bad Trip enchaîne : "Un prof de théâtre de UCLA m'avait donné de bonnes notes après une performance et m'avait dit : 'T'es un bon acteur, c'est pourquoi je te le dis, dégage de L.A. Il n'y a pas de futur pour toi ici. Va en Asie !'" Juste après, America Ferrera, l'ancienne star de la série Ugly Betty lance : "Qu'est-ce que vous faites quand quelqu'un vous dit : 'Ta couleur de peau, c'est pas vraiment ce qu'on recherche' ?"

Scénariste de 12 Years a Slave et showrunner de la série American Crime, John Ridley poursuit : "J'étais déterminé à ce que le personnage principal [d'un film] soit une femme noire et je me souviens des producteurs me disant 'Pourquoi doit-elle être noire ?' et moi leur répondre 'Elle ne doit pas l'être : je veux qu'elle soit noire. Pourquoi vous ne l'envisageriez pas ?'" De son côté Mike Colter (vu dans The Good Wife et Jessica Jones) signale : "Je suis généralement le seul noir dans la pièce. […] Je ne vois pas cela de manière négative, parce que si je commence à le faire, j'ai déjà perdu avant même d'avoir commencé."

Si le rapport d'Annenberg pointe le manque de diversité ethnique, genrée et sexuelle dans l'usine à rêves américaine, tout n'est peut-être pas à jeter. A propos de sa nouvelle série Telenovela, Eva Longoria s'amuse : "C'était réconfortant d'entendre l'équipe dire 'Eva, t'es une sacrée Latina. On va bien devoir caster un mâle blanc à un moment donné' !" De son côté, Jussie Smollett qui incarne le fils gay de Lucious et Cookie Lyon dans Empire se souvient : "Dans un restaurant, ce mec plus âgé est venu me voir et m'a dit 'Je ne veux pas vous déranger, je ne veux pas de selfie, je veux juste vous dire que l'intrigue de Jamal m'a vraiment aidé à parler à mon fils de sa sexualité.'"

Alors que les Oscars se tiendront comme prévu au Dolby Theatre de Los Angeles ce dimanche soir, Hollywood tente aujourd'hui et plus que jamais de réparer un système visiblement cassé. Des minorités peu présentes devant et derrière la caméra, des personnalités qui appellent au boycott, un présentateur sous pression… Si cette année devait être celle de la reconquête, c'est franchement raté. Par chance, les Emmy Awards, les Golden Globes, les SAG Awards et les NAACP Image Awards donnent désormais le la et ce n'est pas plus mal. Parce que niveau diversité, s'il faudra certainement se contenter du sacre du réalisateur mexicain Alejandro G. Inarritu dimanche soir, on croise d'ores et déjà les doigts pour 2017.