Cannes 2015: Philippe Garrel en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs

Posté par redaction, le 15 avril 2015

L'ombre des femmes, le nouveau film de Philippe Garrel, ouvrira la 47e Quinzaine des Réalisateurs du prochain Festival de Cannes, le jeudi 14 mai. Le cinéaste, qui fut de la première sélection de la Quinzaine en 1969 avec Le lit de la Vierge, met en scène un casting singulier composé de Stanislas Merhar, Clotilde Courau, Lena Paugam, Vimala Pons et Mounir Margoum. Le film sort le 27 mai dans les salles françaises, distribué par SBS distribution. Notons que la photo, noir et blanc, est signée du grand Renato Berta, qui a collaboré avec Chabrol, Resnais, Malle, Oliveira...

Pour Édouard Waintrop, Délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs, "L'Ombre des femmes est un film mis en scène par Philippe Garrel. Un film d'amour et sur l'amour, sur les trahisons, les grandes et les petites, celles qui prennent place dans l'histoire et celles qui nous empoisonnent la vie. Un film élégant, cruel et tendre sur la lâcheté ordinaire des hommes, l'intelligence des femmes, l'héroïsme quotidien des amoureuses, leur lucidité... Avec Clotilde Courau, éblouissante, Lena Paugam et Stanislas Merhar."

Le film est l'histoire de Pierre et Manon, deux précaires qui font des documentaires avec rien et ivivent en faisant des petits boulots. Pierre rencontre une jeune stagiaire, Elisabeth, qui devient sa maîtresse. Mais Pierre ne veut pas quitter Manon pour Elisabeth, il veut garder les deux. Un jour Elisabeth, la jeune maîtresse de Pierre, découvre que Manon, la femme de Pierre, a un amant. Et elle le dit à Pierre… Pierre se retourne vers Manon parce que c’est elle qu’il aimait. Et comme il se sent trahi, il implore Manon et délaisse Elisabeth. Manon, elle, rompt tout de suite avec son amant. On peut supposer que c’est parce qu’elle aime Pierre.

Plus habitué d'être à Venise que sur la Croisette, Garrel avait été en Compétition en 2008 avec La frontière de l'aube.

BIFFF 2015 – Dealer: le film qu’on ne verra peut-être pas en France mais qui a séduit les Américains

Posté par kristofy, le 14 avril 2015

Le BIFFF 2015 (Bruxelles International Fantastic Film Festival) n'a pas le choix: la Corée du Sud et l’Espagne, maîtres du genre, sont très bien représentées tandis que la France est malheureusement quasiment absente… Dealer réalisé par Jean-Luc Herbulot, est donc, facilement, LE film français du BIFFF qui était à voir.

Commençons par l'histoire: Dan est un trafiquant de drogue qui à l’habitude des petits deals dans son quartier nord de Paris, il sait les combines, les risques et surtout les galères. Un client qu’il connaît bien se présente à lui avec une commande urgente d’un kilo de cocaïne et la promesse d’une grosse somme. D’habitude, Dan ne touche pas à cette drogue mais il rêve de partir loin pour une autre vie en Australie alors il accepte. Il sait qui aller voir pour se procurer ce kilo mais il n'a que quelques heures pour ramener l'oseille. Il préfère cacher le paquet de drogue chez lui avant la transaction. Las, une mésaventure plus tard et le paquet a été volé. Il n’a plus la drogue pour le client et il n’a pas l’argent pour son fournisseur : il a donc peu de temps pour trouver 40 000 euros…

Micro budget et tournage en 12 jours

Le film montre à toute vitesse ces quelques heures pendant où Dan fait le deal, perd tout, se retrouve ensuite avec une dette encore plus grande de 70 000 euros ! Il va d’un endroit à un autre avec son pote et on découvre toute une galerie de personnage dans un Paris interlope: une pute sans scrupules, un gang de camerounais sans pitié, des manouches sans peur… Dealer est un thriller où tout bouge à toute vitesse, autant les paroles que les images. Une descente aux enfers où, pour le héros, tout va de pire en pire. Le film est emmené par l’acteur Dan Bronchison, qui en est aussi le producteur. Il est presque constamment à l’écran. Lui et le réalisateur Jean-Luc Herbulot ont choisi une mise en image au plus proche d’une réalité crue, comme une immersion dans tout ce qui peut mal tourner dans le quotidien d’un trafiquant de drogue. Le film adopte un récit guidé par la voix-off du personnage principal et des inscriptions qui apparaissent presque comme des chapitres (le deal, le client, grosse chaleur, le braquo…), on est bien dans une fiction sans glorification des truands. Langage et personnages de la rue. Le tout a été tourné en 12 jours pour un petit budget (165 000 euros), et cela donne un vrai film qui fait bouger les lignes du cinéma français.

Prochain film avec Joel Kinnaman et Rosamund Pike

Dan Bronchinson : «On nous parle beaucoup d’une influence de Pusher de Nicolas Winding Refn, en effet mais on pourrait aussi évoquer Transpotting, Cours Lola cours, La 25ème heure… Dans l’histoire il y a des éléments qui sont vraiment du vécu par certaines personnes bien réelles, mais c’est du passé. Pour la scène de torture, ce genre de chose est arrivé à une ancienne connaissance. Le but de cette scène qui est violente mais pas gratuite était de montrer que le méchant qui donne les ordres était vraiment très méchant. L’aspect filmé de façon réaliste renforce l’impact de la scène de torture… »

Jean-Luc Herbulot : « Dealer devrait sortir en Suisse, en Allemagne, en Grèce, en Turquie, mais des discussions sont encore en cours pour une éventuelle sortie en Belgique et même en France où ce n’est pas évident de faire aboutir les choses. En France ce genre de films peut exister avec ce qu’on appelle une ‘sortie technique’ par exemple une poignée de salles pendant deux semaines, mais on voudrait que ça soit plus beaucoup plus large que ça. On voulait faire quelque chose de différent de ce qui se tourne habituellement en France, ce qui n’est pas très difficile… Parallèlement à cette situation, il y a des américains qui ont adoré le film et qui m’ont proposé de réaliser mon prochain film aux Etats-Unis : le tournage se prépare pour cet été et ça s’appelle The Bends avec Joel Kinnaman (il est dans Night Run avec Liam Neeson, dans Kinght of cups de Terrence Malick, dans le prochain Suicide Squad de David Ayer…) et avec Rosamund Pike (nominée à un Oscar pour Gone Girl de David Fincher), Un sacré casting donc. Je veux aussi continuer de développer les suites de Dealer puisque le projet initial était d’en faire une trilogie. Deux autres films étaient prévus, deux suites qui doivent mettre en avant certains des personnages déjà vus mais à un autre moment de leur histoire. »

Bande annonce du film

BIFFF 2015 – Bernard Rose (Candyman) revient aux sources avec Frankenstein

Posté par kristofy, le 14 avril 2015

Le BIFFF (Bruxelles International Fantastic Film Festival) profite de son statut pour présenter quelques films en avant-première mondiale. C'est le cas de Frankenstein en présence de son réalisateur britannique Bernard Rose.

Son Frankenstein est porté par un casting de choix : Xavier Samuel très impressionnant (em>My Best Men, Perfect Mothers, Fury...), Carrie-Ann Moss (la Trinity de Matrix), Danny Houston (qui était dans son Two Jacks) et Tony Todd (Candyman).

Pour le réalisateur, c'est à la fois un retour aux sources du fantastique et un retour devant son premier public: son film Paperhouse avait gagné au BIFFF le prix du Corbeau d’Or en 1989, et présenté le film qui a fait sa renommée, le célèbre Candyman en 1992.

Durant les années 90 Bernard Rose a aussi signé deux films prestigieux Ludwig van B. (avec Gary Oldman et Isabella Rossellini, 1994) et Anna Karénine (avec Sophie Marceau et Sean Bea, 1997n), puis d'autres films comme Mr Nice (avec Rhys Ifans et Chloë Sevigny, 2010) ou Two Jacks (avec Billy Zane et Sienna Miller, 2012). Ses autres réalisations fantastiques ont eu moins de succès, mais elles représentent sa version de genres revenus à la mode comme le 'torture-porn' avec Snuff-movie en 2005 (suite aux Saw et Hostel...) et le 'found-footage' avec Sx Tape en 2013 (suite aux Rec et Paranormal activity...). Son tout nouveau film est en quelque sorte à la croisée de sa filmographie : l'adaptation d'un classique de la littérature et une version moderne du personnage du monstre...

Monstre moderne

Le roman de Mary Shelley se situe dans l'Angleterre de 1818, et Bernard Rose transpose cette histoire de nos jours à Los Angeles. «Je trouve que cette histoire du docteur Frankenstein n’est pas à propos de quelqu’un qui a créée un monstre mais peut-être davantage perçue comme quelqu’un qui donne la vie.» Donc un 'être humain' se découvre dans ce qui ressemble à une salle d’hôpital, il découvre les gens autour de lui qu'il identifie comme des parents mais eux découvrent une erreur de mutation cellulaire qui lui cancérise la peau... Leur créature va leur échapper et se retrouver dans la ville, avec des policiers à ses trousses. Il trouvera refuge auprès d'un SDF, avant que la panique ne grandisse... Si le décor est moderne, Bernard Rose à garder en voix-off et le ton poétique du roman :  «puisque je ne peux inspirer l’amour, que je cause l’effroi.»

© kristofy / ecrannoir.frA l'issue de la projection Bernard Rose a partagé avec le public sa vision du mythe de Frankenstein :

Dupliquer la nature est un fantasme scientifique

«Le roman original a été écrit au début de la révolution industrielle, il y a environ 200 ans, on découvrait peut-être à peine que l’électricité puisse avoir comme pouvoir d’animer un tissus humain. C’est le premier roman de science-fiction, le premier roman d’horreur. Deux siècles après aujourd’hui on arrive à la création de nouveaux tissus humains comme de la peau ou même des organes artificiels avec une imprimante 3D. Si on créer un être humain de toute pièce, qu’en est-il de la conscience ? Le roman était novateur et en quelque sorte prévoyant, l’histoire est toujours passionnante à notre époque. Le fantasme de créer la vie de manière scientifique est peut-être quelque chose qui vient plus d’un homme que d’une femme. Dans le film, il y a un créateur médecin homme mais aussi une femme médecin, d’ailleurs le roman qui évoque les questions de ce danger a été écrit par une femme. En tout cas dupliquer la nature est un fantasme scientifique.
Pour moi le film devait commencer avec l’éveil à la vie du monstre et finir avec sa mort, le film est raconté de son point de vue à lui. Une chose amusante, c’est la scène où un policier tue un chien : beaucoup de gens trouve ce moment violent ou triste. Dans les films on peut voir des dizaines de personnes se faire tuer et ça passe, mais quand c’est un chien, bizarrement, ça touche plus les émotions de certains spectateurs, c’est étrange non ?»

Le défi c'est la distribution des films

«La production de films est en quelque sorte plus facile aujourd’hui par rapport à avant. Le défi c'est surtout la distribution des films. Presque tout se retrouve sur internet quasiment gratuitement, sans que des droits d’auteur soient reversés. Peut-être que des auteurs vont demander de l’argent aux fournisseurs d’accès à internet ? A la télévision on voyait des films gratuitement mais ce sont les chaines de télévision qui payaient des droits pour les diffuser, avec l’argent des publicités. Aujourd’hui les spectateurs vont de la télévision vers Internet pour les films.»

Le film n'a toujours pas de distributeur en France.

Cannes 2015: La tête haute d’Emmanuelle Bercot en ouverture du Festival

Posté par redaction, le 13 avril 2015

Pour la première fois depuis 1987, le Festival de Cannes mettra à l'honneur une réalisatrice pour son Ouverture. Emmanuelle Bercot (Elle s'en va) présentera en avant-première mondiale La Tête haute le 13 mai prochain. Le film sortira le même jour en France.

Tourné dans le Nord Pas de Calais, en Rhône-Alpes et en Ile de France, le film réunit Catherine Deneuve, Benoît Magimel, Sara Forestier, et le jeune Rod Paradot qui interprète le personnage principal.

La Tête haute raconte le parcours éducatif de Malony, jeune délinquant, de l’enfance à l’âge adulte, qu’une juge des enfants (Deneuve) et un éducateur (Magimel) tentent de sauver.

"Le choix de ce film pourra paraître surprenant au regard des codes généralement appliqués à l’Ouverture du Festival de Cannes . C’est évidemment le reflet de notre volonté de voir le Festival commencer avec une œuvre différente, forte et émouvante. Le film d’Emmanuelle Bercot dit des choses importantes sur la société d’aujourd’hui, dans la tradition d’un cinéma moderne, pleinement engagé sur les questions sociales et dont le caractère universel en fait une œuvre idéale pour le public mondial qui sera au rendez-vous à Cannes" a déclaré Thierry Frémaux, Délégué général du Festival.

© lux roux

A Cannes, Emmanuelle Bercot a reçu le Prix du jury pour son court métrage Les Vacances en 1997 puis un Deuxième Prix de la Cinéfondation pour La Puce, en 1999. En 2001, son premier long métrage, Clément, dans lequel elle tient le rôle principal, est sélectionné à Un Certain Regard. Elle est revenue à Cannes en tant que co-scénariste de Polisse de Maïwenn, Prix du jury en 2011.
En tant que réalisatrice, elle signe Backstage (2004), un segment de Les Infidèles et Elle s'en va, en compétition à Berlin en 2013. On l'a aussi vue comme comédienne dans des films tels que La Classe de neige de Claude Miller (Prix du jury à Cannes), Ça commence aujourd'hui de Bertrand Tavernier, À tout de suite de Benoît Jacquot, Carlos d'Olivier Assayas (hors -compétition à Cannes) et elle sera à l'affiche de Mon Roi, le prochain film de Maiwenn.

L’instant zappette : la lutte pour le Trône de fer reprend plus tôt que prévu

Posté par wyzman, le 13 avril 2015

GOT

Il n'y a pas à dire, l'attente entre deux saisons de Game of Thrones est toujours trop longue. Mais à quelques heures du "season 5 premiere", des petits malins ont coupé court à cette attente et mis en ligne non pas un ou deux mais bien quatre épisodes de cette nouvelle saison. Et par chance dirons-nous, ce sont les quatre premiers.

Avec plus de 100 000 téléchargements en l'espace de trois heures comme l'affirme le site Torrent Freak, il semblerait que HBO n'ait pas été en mesure de contrer cette énième fuite. En effet, sa série phare est bien partie pour écoper du titre de série la plus téléchargée de l'année. Un bien pour un mal puisque cet engouement (illégal certes) contribue activement à sa popularité.

Bien qu'ils soient déjà accessibles sur Kickass Torrents et The Pirate Bay (pour ne citer que ces deux-là), il est encore trop tôt pour dire si la diffusion prématurée de ces quatre épisodes aura un impact sur la suite. Avec 6,8 millions de téléspectateurs américains branchés devant la saison 4, Game of Thrones est encore prête à faire les beaux jours de HBO. Ne reste plus qu'à espérer que HBO Now (le service qui permet aux internautes ayant du matériel iOS d'accéder au contenu de HBO sans s'abonner) n'en prenne pas un coup. Réponse claire et précise au phénomène Netflix, le dispositif était vu comme le dernier rempart aux fuites sur le Net.

Si les "vrais fans" de la série auront peut-être attendu la diffusion officielle du premier épisode de la saison sur HBO et en simultané sur OCS City (donc à 3 heures du matin, heure française), une chose est sûre, la fuite magistrale de ce week-end risque fort de ne pas être la dernière.

L’instant zappette: trop de noirs à l’écran, vraiment?

Posté par wyzman, le 12 avril 2015

D'après le Bureau des statistiques américain, les Afro-Américains ne représentaient que 13,6% de la population lors du dernier recensement. "13,6% c'est sans doute peu, mais cela ne les empêche pas d'être partout" diront certains. Dans leur volonté de représenter l'Amérique telle qu'elle est, c'est-à-dire dans sa diversité, les producteurs de télévision tournent cette année un grand nombre d'épisodes pilotes avec des acteurs "non-Caucasiens". Cette "tendance" que la journaliste de Deadline Nellie Andreeva a très mal perçue dans un article au vitriol. Néanmoins, rien ne nous empêche de nous poser la question : y a-t-il trop de Noirs sur les écrans US ?

Merci Shonda Rhimes?

La saison télévisuelle 2014-2015 a été intense du point de vue de la diversité. Et ce, en partie grâce à la productrice et scénariste Shonda Rhimes. En investissant toute la soirée du jeudi de la chaîne ABC, elle a littéralement redéfini le mot "diversité". Les shows qu'elle a créés ou produits sont d'un point de vue "ethnique" considérés comme "parfaits". Mais n'allons pas croire que cette Américaine de 45 ans a tout fait toute seule. Si Grey's Anatomy, Scandal et How To Get Away With Murder comptent 10 acteurs Afro-Américains (parmi les personnages principaux), ces séries ne sont pas les seules à mériter toute notre attention.

Productrice, actrice et surtout animatrice TV, Oprah Winfrey a beaucoup fait pour le communauté afro-américaine. A côté de ses participations à des films engagés tels que La Couleur pourpre, Le Majordome et plus récemment Selma, la business woman a aussi banalisé l'homosexualité, la bisexualité, la transsexualité et le SIDA au sein de la communauté noire via le programme "The Oprah Winfrey Show". Plus encore, sur sa propre chaîne de télévision, OWN, elle produit des shows qui sentent bon la culture black, tels que The Haves and the Have Nots, qui comprennent des personnages gays. En outre, nous pouvons bien évidemment évoquer la chaîne BET (Black Entertainment Television) qui a rapidement supplanté la mythique MTV.

Le nouveau visage de la télévision

Mais la "vague" à laquelle Nellie Andreeva fait référence dans son article n'est pas anodine. Oui, on constate un grand nombre d'acteurs noirs à la télévision américaine. Mais cela devient dérangeant pour certains dans la mesure où ces derniers interprètent des rôles de plus en plus conséquents, de plus en plus vraisemblables et d'un niveau social plus élevé. Loin des personnages caricaturaux trop longtemps mis en scène, l'héroïne de Scandal, la célèbre Olivia Pope (incarnée par la sublime Kerry Washington), est une experte en gestion de crise. Une femme avec un vrai métier et des responsabilités ! Rapidement devenue une icône de mode, on lui consacre désormais des Tumblr par centaines (Pope and Ballard par exemple). Quant à How To Get Away With Murder, les scénaristes ont pris pour habitude de filmer l'actrice principale Viola Davis en train de se démaquiller et de retirer son tissage pour nous faire entrer dans son intimité. Autrement dit, ce que l'on n'osait pas montrer ou mettre en avant par le passé n'est plus un problème.

Ce que fait parfaitement Justin Simien dans son premier long-métrage, Dear White People, actuellement à l'affiche. En opposant la culture black à la blanche, le réalisateur de 31 ans dresse un portrait concret et sans fard de la jeunesse sous l'ère Obama. Sous couvert d'être une satire de la société américaine, Dear White People pose des questions quasi existentielles et de la meilleure manière qui soit. Et il faut reconnaître que cela est bien plus subtil que dans Empire, la série phénomène de cet hiver: avec son casting presque uniquement composé d'acteurs noirs, le show de Lee Daniels (Le Majordome, Precious) joue avec les stéréotypes pour mieux les démonter. Et le procédé fonctionne à merveille, comme en attestent les 7,7M d'Américains qui ont pris la série en cours de route et ce public composé à 60% d'Afro-Américains. Empire rassemble, Empire parle à tous et Empire parle de tout.

La variété plutôt que la diversité

Parce que la série met en scène une famille américaine dans toute sa complexité, elle s'attache à des valeurs vieilles comme le monde : amour, filiation, ambition, réussite et jalousie fraternelle. A cela, se sont ajoutés des thèmes plus contemporain : indépendance économique, déni de paternité (50% des enfants afro-américains naissent sans père) et homosexualité. Et en matière de représentation de la sexualité, le show de Netflix Orange is the New Black se place là. Première personne ouvertement transgenre à être nommée pour un Emmy Award, l'Afro-Américaine Laverne Cox est rapidement devenue un symbole outre-Atlantique.

A leur manière, producteurs, réalisateurs, scénaristes et comédiens noirs réinventent ainsi la télévision et la notion de diversité. Plus besoin de cacher sa négritude pour faire de la bonne télévision puisque le téléspectateur veut des intrigues qui lui parlent et des acteurs auxquels il peut s'identifier. Car parmi ces 13,6% d'Américains, combien sont nécessairement dealers, serveurs dans un fast-food ou sous-diplômés? Et ce ne sont là que trois rôles clichés que l'on attribuait jusqu'ici trop souvent aux acteurs noirs. N'oublions pas du problème de l'univers carcéral: les discriminations judiciaires sont nombreuses (44 % de la population en prison est afro-américaine).

Une diversité à relativiser

Mais si la diversité que l'on vante aujourd'hui fait chaud au cœur, elle n'est pas inédite. Avant Empire, d'autres séries avaient des castings majoritairement noirs. En effet, bien avant que "Black-ish" ne devienne la "comédie familiale black" par excellence, "Le Cosby Show" et "Le Prince de Bel-Air" avaient creusé le sillon. La télévision actuelle se réinvente, s'adapte, remplit des niches, mais ne trace pas de nouveaux chemins.

La montée en puissance d'acteurs noirs soutenue par certains médias est néanmoins un écran de fumée. Pendant des années, la télévision américaine a simplement fait des personnages blacks des seconds couteaux. Et cela est à mettre en lien avec le clivage qui sévit actuellement outre-Atlantique. Entre les bavures policières et les décisions judiciaires qui disculpent des policiers blancs ayant tué des noirs, l'Amérique se réveille. Les drames de Ferguson et Cleveland ne sont que des exemples parmi tant d'autres. Mais ce sont tous ces drames qui inspirent des séries et des producteurs de plus en plus engagés (cf. The Good Wife et Scandal).

Une peur irrationnelle régulée par le marketing

Aujourd'hui, rien ne permet de dire qu'il y a trop d'acteurs noirs sur les écrans américains: Denzel Washington, Will Smith, Chris Tucker ont parmi les salaires les plus élevés à Hollywood. Proportionnellement, ce sont plutôt les Asiatiques et les Latino-américains qui sont sous-représentés aujourd'hui. L'élection et la réélection d'un président noir n'a pas profondément changé l'Amérique, dont une partie se croit et se voit encore "blanche". Et les succès de films comme Django Unchained, Lincoln, 12 Years a Slave ou bien Selma ne démontrent qu'une seule chose : le cinéma a une plus grande capacité d'adaptation que la télévision, malheureusement menée et régie par les annonceurs et la censure.

Mais, comme pour les séries dites "queer" (lire notre article sur ce sujet), on qualifie les contenus audiovisuels juste pour pouvoir les mettre dans une case, les identifier, les marketer et les vendre plus facilement. Le spectateur est supposé savoir ce qu'il va regarder, quitte à renforcer le communautarisme et les préjugés, tout en manquant de s'intéresser à l'autre...

Pinocchio, Mulan et Winnie l’Ourson: Disney continue de revisiter ses classiques

Posté par cynthia, le 11 avril 2015

Disney a annoncé coup sur coup ces derniers jours le lancement de trois versions en prises de vues réelles de deux de ses classiques animés: Pinocchio, Mulan et Winnie l'Ourson. Ces deux projets font suite à ceux déjà sortis (Maléfique, Cendrillon, Alice au Pays des merveilles) et ceux en tournage (Le livre de la jungle, La belle et la bête) ou en développement (Dumbo).

Peter Hedges, réalisateur de Coup de foudre à Rhode Island et scénariste de What’s Eating Gilbert Grape, A Map of the World et About a Boy, a été recruté pour l'adaptation du dessin animé de 1940 avec le pantin le plus célèbre du monde, Pinocchio.

Le Pinocchio de Disney sera sans doute en concurrence avec celui de Guillermo del Toro, co-réalisé avec Mark Gustafson (directeur de l'animation de The Fantastic Mr. Fox), que le réalisateur mexicain prépare pour Henson (The Muppets Show) depuis 7 ans. De son côté, Warner Bros a, semble-t-il, renoncé à sa version, annoncée il y a 5 ans. Outre le classique de Disney (1940), qui avait attiré 7,8 millions de spectateurs en France en 1946 et l'équivalent de 560M$ de recettes aux USA, d'autres versions ont été inspirées par le conte de Carlo Collodi. Depuis 1911 avec le film de Giulio Antamoro, une dizaine de films, dont la version de Roberto Benigni en 2002, sont sortis en salles.

Autre personnage de la galaxie Disney, Mulan. Avec 300M$ dans le monde en 1998, soit la 7e meilleure recette de l'année, et 5,7 millions de spectateurs en France, l'héroïne chinoise a un gros potentiel pour séduire les marchés cinématographiques d'Asie en plein boom.

Les scénaristes Elizabeth Martin et Lauren Hynek ont commencé l'écriture de cette adaptation. Le film avait eu le droit à une suite, en 2004, sortie directement en vidéo. Mulan est l'histoire librement inspirée de la légende de Hua Mulan, qui a déjà été transposée plusieurs fois à la télévision et au cinéma, notamment en Chine.

Enfin, Winnie L’Ourson, personnage créé en 1926 par Alan Alexander Milne et Ernest Howard Shepard, déjà vedette de cinéma depuis le premier film en 1977 (le dernier est sorti en 2011), connaîtra une nouvelle vue dans une version très singulière signée Alex Ross Perry, auteur du film récemment à l'affiche Listen Up Philip, très éloigné de l'univers Disney a priori.

Cannes 2015: Isabella Rossellini, présidente du jury Un Certain Regard

Posté par redaction, le 10 avril 2015

Après la mère (sur l'affiche), voici la fille: l'actrice et réalisatrice italienne et américaine Isabella Rossellini présidera le jury d'Un Certain Regard lors du prochain Festival de Cannes, dont on saura à peu près tout jeudi prochain.

Fille du réalisateur italien Roberto Rossellini et de l’actrice suédoise Ingrid Bergman, icône de ce 68e Festival de Cannes, Isabella Rossellini participera aussi à l’hommage rendu à sa mère en assistant à la projection d'Ingrid Bergman, in Her Own Words?, un documentaire signé Stig Björkman, projeté dans le cadre de Cannes Classics. Elle lancera également son « Ingrid Bergman Tribute », célébration dy centenaire de la naissance de sa mère, un spectacle mis en scène par Guido Torlonia et Ludovica Damiani, qui mêlera son autobiographie et les lettres de sa correspondance avec Roberto Rossellini, avant de partir en tournée mondiale.

L'actrice et réalisatrice a débuté au cinéma aux côtés de son père comme habilleuse. Les frères Tavian lui confient son premier rôle dans Le Pré (1979). Elle enchaîne avec Soleil de nuit de Taylor Hackford (1985), Les vrais durs ne dansent pas de Norman Mailer (1987), Les Yeux noirs (1987) de Nikita Mikhalkov, Blue Velvet (1986) puis Sailor et Lula (1990) de David Lynch, qui la transforme en mythe du 7e art, ténébreuse, mystérieuse, fatale.

Isabella Rossellini

Une carrière des deux côtés de l'Atlantique

Durant sa carrière, elle tourne beaucoup aux Etats-Unis avec Joel Schumacher (Cousins, 1989), Robert Zemeckis (La mort vous va si bien, 1992), Joel Schesinger (L'innocent, 1993), Peter Weir (Etat second, 1993), Lawrence Kasdan (Wyatt Earp, 1994), Abel Ferrara (Nos funérailles, 1996), Stanley Tucci (Les imposteurs, 1998), James Gray (Two Lovers, 2008), Denis Villeneuve (Enemy, 2014) et bientôt chez David O. Russell (Joy).

En Europe, elle est sur les plateaux de Jean-Charles Tacchella (Dames galantes, 1990), Peter Greenaway (le diptyque The Tulse Luper Suitcases, 2003 et 2004), Saverio Costanzo (La Solitude des nombres premiers, 2010), Julie Gavras (Trois fois 20 ans, 2011), Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (Poulet aux prunes, 2011), Carine Tardieu (Du vent dans mes mollets, 2012)

On l'a aussi croisée dans les séries Friends, Alias, 30 Rock...

En 2008, à la demande de Robert Redford, elle se lance dans la réalisation d'une mini-série produite par SundanceTV, consacrée à la reproduction, aux modes de séduction et aux comportements maternels des animaux: Green Porno (2008), puis Seduce me (2011) et Mammas (2013). Isabella Rossellini et Jean-Claude Carrière en feront une version scénique intitulée "Bestiaire d’amour".

Isabella Rossellini et son jury décerneront le Prix et le palmarès Un Certain Regard le samedi 23 mai.

26 cinéastes réclament des moyens pour mieux diffuser leurs films en Europe

Posté par redaction, le 9 avril 2015

À Rome, aujourd'hui, à l'occasion d'une table ronde organisée en marge du festival du Nouveau cinéma français, des cinéastes européens ont lancé un appel pour favoriser la diffusion de leurs oeuvres dans toute l'Europe. ils réclament, notamment, la taxation des acteurs d'internet qu'ils considèrent désormais comme des acteurs majeurs de l'industrie du cinéma, principalement pour la diffusion des films. Ils reprennent l'idée de la ministre de la Culture et de la Communication française Fleur Pellerin de taxer la bande passante ou le débit sur le réseau pour ces diffuseurs. Ils souhaitent également une meilleure protection des salles de cinéma existantes et des moyens pour en créer de nouvelles. Ils veulent aussi la création d'une charte de meilleure diffusion des oeuvres sur les chaînes de télévision publique.

"Il n'est pas normal que toutes les cinématographies d'Europe peinent à être accessibles pour tous les publics", écrivent ces 26 cinéastes, dont le Français Michel Hazanavicius, les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, le Britannique Ken Loach, l'Italien Paolo Sorrentino, l'israélien Amos Gitaï, le hongrois éla Tarr, le norvégien Joachim Trer ou encore l'Allemand Wim Wenders.

Selon eux, il est urgent de prendre des mesures "afin que l'Europe soit irriguée de tout son cinéma".

"L'espoir d'une plateforme de diffusion du cinéma indépendant européen doit être un objectif crédible" peut-on lire dans ce texte. Ils estiment qu'il est urgent de favoriser l'émergence d'acteurs européens capables de concurrencer les géants mondiaux en matière de diffusion de films à la demande (VOD), pointant du doigt Amazon, Apple, Netflix....  A ce titre, ils n'ont pas tort de s'inquiéter de la dépendance du cinéma européen à des groupes américains dorénavant transnationaux.

Pour cela, les cinéastes interpellent la Commission européenne qui doit ambitionner de faire pression sur ces géants mondiaux du Net pour qu'ils se soumettent à "la fiscalité et l'économie de la création" européenne.

"Nous devons d'urgence imaginer une fiscalité culturelle pour les acteurs mondialisés de la diffusion" expliquent-ils.

Les premiers signataires sont Lucas Belvaux, Emanuele Crialese, Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Dante Desarthe, Matteo Garrone, Costa Gavras, Amos Gitaï, Michel Hazanavicius, Kamen Kalev, Gérard Krawczyk, Paul Laverty, Mike Leigh, Ken Loach, Daniele Luchetti, Ursula Meier, Cristian Mungiu, Rebecca O’Brien, Jean-Paul Salomé, Volker Schlöndorff, Maurizio Sciarra, Ettore Scola, Abderrahmane Sissako, Paolo Sorrentino, Béla Tarr, Joachim Trier, Fernando Trueba, Wim Wenders.

L'intégralité du texte:

"Les discussions qui ont animé cette première Journée de Rome témoignent de la même urgence : alors que les fondations mêmes du droit d’auteur sont remises en question par ceux qui, en Europe, n’y voient à tort qu’un obstacle à la circulation des œuvres, nous voulons redessiner, en profondeur, la manière d’exposer notre cinéma et de le faire circuler entre nos pays.

Nos films témoignent, chacun à leur façon, à travers nos regards de cinéastes, de la vision à la fois la plus personnelle et la plus collective de l’Europe, dans toutes ses complexités : ses violences et ses joies, ses caricatures et ses réalités, ses conflits et ses unités, ses absurdités et ses rêves…

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La saga Star Wars disponible sur iTunes, Google Play et Amazon dès demain

Posté par redaction, le 9 avril 2015

Mark Hamill Luke Skywalker Carrie Fisher Princess Leia Harrison Ford Han Solo Star WarsLes six films de la saga Star Wars vont être diffusés pour la première fois en version numérique. Disney anticipe ainsi la sortie du septième épisode à la fin de l'année. Afin qu'une nouvelle génération s'approprie l'univers de la saga de George Lucas, tous les moyens sont bons: BD, livres et désormais téléchargement sur les plateformes d'Apple (iTunes), Google (Google Play) et Amazon.

Star Wars: épisode IV - Un nouvel espoir (1977), L'empire contre-attaque (1980), Le retour du Jedi (1983), Episode 1 : La menace fantôme (1999), Episode II: l'attaque des clones (2002) et Episode III: la revanche des Sith (2005), seront disponibles à partir du 10 avril.

Star Wars: Episode VII : Le réveil de la force sortira en salle en décembre dans le monde entier. Le récit se déroule plus de trente ans après la fin du Retour du Jedi.

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